Forces nucléaires de la Chine

Forces nucléaires de la Chine
Chine
Arsenal nucléaire
Image illustrative de l'article Forces nucléaires de la Chine
Programme
Date de lancement
Premier essai nucléaire 16 octobre 1964
Premier essai Bombe H 14 juin 1967
Dernier essai nucléaire 29 juillet 1996
Statistiques
Charge nucléaire la plus élevée 4 Mt
Nombre maximal d'armes nucléaires
Nombre total d'essais nucléaires 45[1]
Arsenal courant env. 200[2].
Portée maximale
Traités internationaux
Traités signés

Les forces nucléaires de la Chine sont relativement mal connues et ne disposant pas de chiffres officiels, on ne peut que spéculer sur leur importance réelle.

Selon des estimations occidentales, l'armée populaire de libération disposait, en mars 2006, d'environ 200 armes nucléaires, dont environ 145 actives[3], mais certains auteurs estiment que le nombre d'ogives est généralement sous-évalué : il serait en 2007 de 450 à 500 et devrait croître aux alentours de 700 à 800 au cours des années 2010[4].

Sommaire

Historique

Maquette de la première bombe A chinoise.

Le programme nucléaire de la Chine date de Mao Zedong et à démarré dans les années 1950.

Il est développée dans les laboratoires de Mianyang, dans le Sichuan, et l'un des principaux scientifique qui y participe est Deng Jiaxian devenu un héros national immortalisé en quatre caractères : “两弹元勋”, le « père fondateur des deux bombes »[5].

Le premier essai nucléaire d'une bombe atomique d'une vingtaine de kilotonnes a eu lieu le 16 octobre 1964 sur le site de Lop Nor, il est connut comme l'essai 596. Le 14 juin 1967, la Chine testera sa bombe à hydrogène[6].

En 1999, le Rapport Cox déclare que l'espionnage chinois a obtenu des informations sur l'armement nucléaire des États-Unis.

Composante terrestre

Les forces de missiles balistiques stratégiques dépendent du second corps d'artillerie (第二炮兵部队) constitué en 1966. Les informations officielles chinoises sont très parcellaires et les observateurs doivent le plus souvent se contenter de spéculations sur les réelles capacités de ce pays.

Un site américain spécialisé dans l'armement nucléaire, www.thebulletin.org, estimait en 2000 que la Chine avait un arsenal de moins de 200 têtes nucléaires, alors qu'elle en avait 435 en 1993[7].

Certains organismes pensent que la Chine a produit quelque 600 têtes nucléaires depuis 1964.

On faisait état en 2005 d'environ 400 armes nucléaires ce qui est relativement peu par rapport aux arsenaux russe et américains et la place au niveau du Royaume-Uni, mais les ogives stratégiques sont d'une très forte puissance pour compenser la faible précision de leurs vecteurs.

Environ 80 à 130 têtes nucléaires sont déployées sur des missiles balistiques basé à terre.

Véhicule lanceur de DF-21A.
  • 18 DF-5 Dong Feng (Vent d'Est) (Code OTAN : CSS-4) ICBM. Ces missiles à carburant liquide sont actuellement les seuls à pouvoir frapper le continent américain.
  • 12 DF-4 (CSS-3) ICBM. Ceux-ci peuvent atteindre l'Europe et transportent une ogive d'une masse de 2 tonnes et d'une puissance de 3 mégatonnes.
  • 50-100 DF-3 (CSS-2) et DF-21 (CSS-5) MRBM. Il s'agit de missiles de théâtre tirés depuis des lanceurs mobiles. 50 de ces derniers auraient été construits, le nombre de missiles dépend, si un seul ou deux sont affectés à chaque lanceur.
Croquis des missiles mer-sol balistique stratégique Ju Lang 1 et Ju Lang 2

Les DF-21 et autres missiles sol-sol équipés d'ogives conventionnelles sont en nombre dans le 2e corps d'artillerie et sont braqués en particulier sur Taïwan. La version antinavire du missile balistique DF-21D aurait effectuer un essai réussi en janvier 2011 en coulant un navire déplaçant 12 700 t. après un tir de plus de 1 500 km depuis un lanceur mobile, cela constituant une dissuasion conventionnelle face aux marines étrangères[8].

En décembre 2009, les médias chinois annoncent qu'un réseau de tunnels de 5 000 km allant jusqu'à 1 000 mètres de profondeur étaient en construction depuis 1995 pour la protection de son arsenal nucléaire[9] dans la province de Hebei dans le nord-est du pays[10].

La seule chose qui a été officiellement reconnu, c'est le projet Grande Muraille qui consistait à creuser tout au long des 400 km des monts Taihang pour y loger un nombre inconnu de puits fixes et des pas de tir pour lanceurs mobiles. Certains tunnels seraient d'une profondeur de 1200 m. Démarré en 1964 et achevé en 1995, ce projet de la Seconde Artillerie dit qu'il est capable de supporter 3 vagues d'attaques nucléaires d'un tonnage de 90 mégatonne chacune et d'assurer encore des capacités de seconde et de troisième frappes.

Composante navale

La composante navale des forces nucléaires se compose jusqu'en 2004 d'un seul SNLE, le type 092 (immatriculé 406, équipé de 12 missiles Ju Lang 1 (Code OTAN : CSS-NX-3) d'une portée de 3 500 km portant une ogive de 2 mégatonnes. Ce navire fut lancé en 1981 et entra en service en 1987. Il n'est pas considéré comme opérationnel par la Defense Intelligence Agency. Un second exemplaire de cette classe aurait coulé dans les années 1980.

Un SNLE type 094, appelé aussi classe Jin.

Une autre classe de SNLE, le type 094, dont le premier exemplaire à était lancé en juillet 2004. est actuellement à l'essai et il équipé de 12 Ju Lang 2 d'une portée de 8 000 km portant soit une ogive de 2,5 mégatonnes ou, selon certaines sources, 3 MIRV de 90 kilotonnes. Si les essais sont concluant, 4 ou 5 seront construits au total. Ce missile n'est pas considéré comme opérationnel en 2009 par le National air and space intelligence center[11]. Un tir d'essai de ce missile aurait eu lieu le 20 juillet 2011.

Il semble que ces sous-marins n'embarquent pas d'armes nucléaires hors période de crise[12].

Le SSB Golf type 31 (immatriculé 200) est un bâtiment d'essais servant aux expérimentations des SLBM lancé en 1966 aurait été remis en état en 2009[13].

La base de sous-marins de Hainan construite dans les années 2000 peut abriter des SNLE[14],[15].

Composante aérienne

Maquette de ce qui est présenté comme la première bombe H chinoise.

La force aérienne chinoise comprend une centaine de bombardiers Xian H-6, copie sous licence du Tupolev Tu-16.

Notes et références

  1. Les essais chinois, Moruroa, Mémorial des essais nucléaires français, 2009. Consulté le 14 mars 2011
  2. (en) Status of Nuclear Powers and Their Nuclear Capabilities
  3. (en) Status of Nuclear Powers and Their Nuclear Capabilities, Federation of American Scientists
  4. Unravelling a Chinese puzzle, Duncan Lennox, Jane’s defence weekly, 7 novembre 2007
  5. Brigitte Duzan, « Un film à la gloire du père de la bombe atomique chinoise au Festival du Film Étudiant de Pékin », Icilachine, 10 avril 2009. Consulté le 14 mars 2011
  6. Équipe de Perspective Monde, « [http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=991 16 octobre 1964 Explosion d'une première bombe atomique par la Chine] », Université de Sherbrooke. Consulté le 14 mars 2011
  7. (en) Chinese nuclear forces, 2008, Robert S. Norris et Hans M. Kristenten, juillet/août 2008
  8. (en)Yuanwang 4 Sunk by Carrier killer missle DF21 in One test?, Pakistan Defense, 18 janvier 2011. Consulté le 23 juin 2011
  9. Arnaud de La Grange, « Les missiles nucléaires chinois à l'abri d'un tunnel secret », dans Le Figaro, 18 décembre 2009 [texte intégral] 
  10. Mathilde Bonnassieux, « Une grande muraille souterraine pour ranger des armes nucléaires en Chine ? », dans Aujourd'hui la Chine, 17 décembre 2009 [texte intégral] 
  11. (en)[PDF] NASIC-1031-0985-09 : BALLISTIC AND CRUISE MISSILE THREAT sur http://www.fas.org/, National air and space intelligence center, Avril 2009. Consulté le 2 aout 2009
  12. Hans M. Kristensen, « Chinese Jin-SSBNs Getting Ready? » sur http://www.fas.org, Federation of American Scientists, 2 juillet 2011. Consulté le 25 juillet 2011
  13. Stratégie Page, « La Chine remet en état un sous-marin lance-missiles vieux de 30 ans » sur Le portail des sous-marins, 24 juillet 2009. Consulté le 2 aout 2009
  14. Vincent Jauvert, « Découverte d'une base sous-marine secrète en Chine », Le Nouvel Observateur, 2 mai 2008. Consulté le 17 août 2011
  15. Isabelle Lasserre, « La Chine construit une base secrète pour ses sous-marins », Le Figaro, 4 mai 2008. Consulté le 17 août 2011

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Forces nucléaires de la Chine de Wikipédia en français (auteurs)

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