Fort de Rosemont

Fort de Rosemont
Fort de Rosemont
Fort de Rosemont.JPG
Vue générale de l'édifice.

Lieu Besançon Drapeau de France France
Fait partie de Réseau de fortifications de Besançon
Type d’ouvrage Batterie.
Construction 1870-1871.
Architecte Inconnu.
Matériaux utilisés Maçonnerie.
Utilisation 1870-Première Guerre mondiale ?
Utilisation actuelle Aucune.
Appartient à Inconnue.
Garnison Infanterie.
Guerres et batailles Aucune guerre.
Événement Aucun événement notable.
Coordonnées 47° 13′ 19″ N 6° 00′ 01″ E / 47.222031, 6.00035947° 13′ 19″ Nord
       6° 00′ 01″ Est
/ 47.222031, 6.000359
  

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Fort de Rosemont

La batterie de Rosemont (officiellement fort Verne), plus souvent désignée sous le terme de fort de Rosemont, est un édifice militaire du XIXe siècle situé sur la colline éponyme, dans la ville française de Besançon. Il s'agit d'une batterie de six pièces, répartie sur deux bâtiments construits à la hâte durant la guerre franco-allemande de 1870 afin de soutenir les forts de Planoise et de Chaudanne. Mais cette guerre ne toucha pas la ville, et de ce fait les bâtiments ne furent jamais utilisés à des fins militaires puisqu’ils ne serviront pas non plus lors de la Première ou la Seconde Guerre mondiale. Comme de nombreux autres ouvrages de ce type, la batterie fut abandonnée, subissant les outrages du temps. Récemment les restes des ruines du fort principal et le magasin ont été restaurés, mais leurs visites sont désormais impossibles puisque leurs accès ont été interdits pour prévenir le vandalisme. Il s'agit d'une des plus petites structures fortifiées de la ville avec les lunettes de Trois-Châtels et de Tousey.

Sommaire

Contexte

Historique de la place forte de Besançon

Plan de la place forte de Besançon datant du XIXe siècle.

À partir de la fin du XIXe siècle, le gouvernement français réorganisa les fortifications du Territoire afin de pouvoir répondre efficacement à une éventuelle nouvelle guerre avec l'Allemagne, le revanchisme apparaissant à cette époque[1],[2]. Le système défensif de Besançon n'avait quasiment pas évolué depuis que Vauban avait doté la ville de son imposante citadelle ainsi que de tours et d'une enceinte, alors que le besoin d'un véritable réseau de forts semblait de plus en plus indispensable[1],[2]. En effet, après la guerre franco-allemande de 1870, nombre d'ingénieurs ont fait remarquer que la capitale comtoise était vulnérable à cause de sites comme le mont de Brégille ou la colline de Chaudanne qui n'étaient pas pourvus efficacement d'infrastructures défensives[2].

Ces points stratégiques furent le théâtre de combats au cours de l'histoire, et particulièrement lors du conflit franco-prussien où l'armée française fut obligée de bâtir des redoutes et des batteries dans l'urgence[1]. Après cette guerre, le général Raymond Adolphe Séré de Rivières organisa les réseaux de fortifications de l'Est avec son célèbre système Séré de Rivières qui consistait en un dispositif de rideaux défensifs constitués par une chaîne de forts isolés contrôlant les points de passage obligés, et qui se terminait à chaque extrémité par des places fortes bloquant les trouées par lesquelles l'ennemi pourrait s'engager[1].

C'est ainsi que pas moins de 25 ouvrages furent construits dans un périmètre de 50 km autour de la ville de Besançon, dont la batterie de Rosemont[1].

Situation géographique et rôle défensif

Rosemont, depuis le fort de Planoise.

La colline de Rosemont est située dans le sud-est de la ville de Besançon, dont la batterie juchée à son sommet culmine à environ 465 m d'altitude[3]. Elle est administrativement située dans le quartier de Velotte, à l’extrémité sud-ouest de ce secteur et limitrophe de Planoise et de Saint-Ferjeux. Une épaisse et dense forêt enveloppe la totalité du site[4]. Il n'existe que des chemins forestiers étroits et dangereux pour accéder à la batterie en voiture, mais de nombreux sentiers pédestres existent[4].

La batterie de Rosemont avait deux rôles principaux. Le premier était d'assurer la liaison par le feu entre les forts de Planoise et de Chaudanne qui étaient deux fortifications essentielles pour la défense sud de la cité, et créer ainsi une sorte de barrière militaire[4]. Le second est d'une part de participer à la défense des routes et chemins de fer de Dole-Dijon et par extension la voie ferrée de Franois où s'embranche la ligne pour Lons-le-Saunier, et d'autre part protéger la vallée du Doubs ainsi que la route de Lyon[5].

À noter que la ville de Besançon est située sur le méridien 6° Est qui passe par le fort de Rosemont et qui représente la limite entre les fuseaux UTM 31 et 32.

Histoire

Construction et mise en service

Façade principale du bâtiment en 2011.

La batterie est construite entre 1870 et 1871, alors que la France est en plein conflit avec l'Allemagne[4]. Sa construction ne résulte donc pas d'une recherche stratégique particulière, mais d'une réaction quant à une possible attaque ennemie dans la capitale comtoise, ce qui explique le caractère « simple » des bâtiments[4]. Cependant, les édifices ne servirent pas durant cette guerre puisque aucun combat ne se déroula à Besançon, et, lorsque le conflit cessa, le bâtiment était devenu inutile[5]. Mais l'armée décida de le maintenir en y ajoutant un minimum d'améliorations, comme aux Buis ou au Petit Chaudanne[5]. On note d'ailleurs dans ce contexte la présence de modifications entre 1872 et 1885, bien que comme dans les deux forts précédents évoqués, les maçons cédèrent toujours le pas aux terrassiers[5]. Le magasin, situé à une cinquantaine de mètres en aval de la batterie, fut quant à lui achevé en 1889, mais peu d'informations complémentaires existent à son sujet sur le plan historique[6].

La batterie reçoit le nom officiel de fort Verne, du nom d'un général de la Révolution né à Saint-Vit et mort sur le champ de bataille en 1796 lors de la bataille du pont d'Arcole[4]. Le site ne fut pas utilisé lors de la Première Guerre mondiale, du fait que la ville de Besançon n'a pas été impliquée lors de ce conflit[7]. Il n'existe pas de traces quant à une participation durant la Seconde Guerre mondiale, bien que tactiquement il soit peu probable qu'elle ait été utile lors de ce conflit. Comme de nombreux autres édifices bisontins de ce type, la batterie a été abandonnée à une date inconnue, probablement après la Première Guerre mondiale.

En 1905, le Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies donne la définition suivante pour la batterie de Rosemont[8] : « Rosemont (fort de) l'un des forts détachés de Besançon (Doubs), à 2km S.O. de la place, sur le Rosemont, qui domine la rive dr. du Doubs, entre les forts de Chaudanne et de Planoise. Alt. 467m. »

L'édifice de nos jours

Vue de Planoise depuis le glacis du fort.

Aujourd'hui l'édifice est jugé dans un état médiocre, étant qualifié de vestige[4]. Il a été vandalisé, des graffitis et des traces de flammes ayant étés relevés, en plus de nombreux immondices[3]. Néanmoins la batterie centrale et le magasin ont été en partie réhabilités et nettoyés ces dernières années, mais leurs accès sont à présent restreints : une barrière encercle le fort, et des grilles bloquent totalement les entrées et les fenêtres. Bien que ces améliorations soient appréciables, d'impressionnantes soufflures subsistent particulièrement sur le fort.

Le fort et le magasin de Rosemont ne font l'objet d'aucun classement, contrairement au fort de Chaudanne[9], à la citadelle de Vauban et au Fort Griffon qui sont classés aux monuments historiques et à l'UNESCO respectivement. Derrière le fort se niche un superbe point de vue sur le quartier de Planoise et ses alentours[10], et c'est d'ailleurs par ce biais que de nombreux promeneurs découvrent l'édifice mal connu des bisontins.

Architecture

La batterie se compose au total de six pièces d'artillerie : le fort principal qui n'en compte qu'une, ainsi que le magasin qui dispose de petits abris et de dépôts de munitions totalisant les cinq autres pièces[3]. Pour ce dernier, il s'agit plus précisément d'un bâtiment dans lequel sont percées en trois endroits des ouvertures (passage pour le personnel ou orifice d'aération), encadrées par des maçonneries robustes[10]. L'édifice est blotti au sein d'une imposante motte de terre aujourd'hui fermé par des grilles, et fut construit durant la période 1872-1885[10] ou inauguré en 1889 selon les sources[6].

Quant au fort proprement dit, il s'agit d'un petit bâtiment rectangulaire établi lui aussi dans une motte de terre, mais sur un seul de ses côtés. Le parapet ainsi que le fossé creusés dans le roc[3] ont un tracé circulaire surprenant s'expliquant par la forme conique de cette partie de la colline[10]. Il ne reste plus grand chose de ces deux obstacles de pierre sèche et terre, le temps les ayant beaucoup usés[10]. Cependant, on peut encore admirer l'intérieur du bâtiment qui est lui en bon état, et présente des pièces de belle facture dont deux entrées et plusieurs meurtrières bien conservées[10].

Notes et références

  1. a, b, c, d et e Plaque officielle accolée au fort de Planoise, réalisée par la région Franche-Comté en collaboration avec la ville de Besançon et le service départemental de l'architecture du Doubs.
  2. a, b et c Besançon, ville fortifiée : De Vauban à Séré de Rivières, p. 13-77.
  3. a, b, c et d La batterie de Rosemont sur Fortiff.be (consulté le 5 octobre 2011).
  4. a, b, c, d, e, f et g Besançon, ville fortifiée : De Vauban à Séré de Rivières, p. 156.
  5. a, b, c et d Besançon, ville fortifiée : De Vauban à Séré de Rivières, p. 157.
  6. a et b Le magasin de Rosemont sur Fortiff.be (consulté le 5 octobre 2011).
  7. Dominique Auzias, Franche-Comté, Jura, 2006, p. 120.
  8. Joanne, Adolphe et Élisée Reclus, Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies, 1890-1905, page 3952.
  9. Notice no PA25000001, sur la base Mérimée, ministère de la Culture (consulté le 18 janvier 2010).
  10. a, b, c, d, e et f Besançon, ville fortifiée : De Vauban à Séré de Rivières, p. 158.
  11. Soufflure : détérioration d'une infrastructure à cause d'une cavité formée par l'action du gaz ou de l'air dans l'épaisseur d'un mur.

Annexes

Bibliographie

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