Francois Mansart

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François Mansart

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François Mansart
Détail d’un double portrait de Mansard et deClaude Perrault attribué à Philippe de Champaigne.
Détail d’un double portrait de Mansard et de
Claude Perrault attribué à Philippe de Champaigne.

Naissance 23 janvier 1598
Paris
Décès 23 septembre 1666 (à 68 ans)
Paris
Nationalité France France
Profession(s) Architecte

François Mansart, né le 23 janvier 1598 à Paris, au faubourg Saint-Victor où il est mort le 23 septembre 1666, est un architecte français. Il est considéré comme le principal précurseur de l’architecture classique en France.

Issu d’une famille originaire d’Italie[1], Mansart, fils d’Absalon Mansart, charpentier du roi, bénéficie d’un apprentissage précoce auprès de Germain Gautier, sculpteur et architecte du roi , qui avait épousé sa sœur. Il travaille ensuite avec son oncle à Toulouse. Sa première œuvre paraît avoir été la restauration de l’hôtel de Toulouse. Ses premiers ouvrages furent le portail des Feuillants qu’il éleva en 1623-24, à vingt-cinq ans, sur la façade de l’église des Feuillants à Paris, aujourd’hui détruit, travaux remarqués qui lui valurent le « brevet d’architecte du Roi pour le service de ses bâtiments ».

En 1632, le commandeur de Sillery lui demanda les dessins de l’église du couvent de la Visitation des Filles-de-Sainte-Marie de la rue Saint-Antoine, dont saint François de Sales, évêque de Genève, fut le fondateur. La supérieure, Hélène-Angélique L’Huillier, fit bâtir l’église du couvent sur le modèle de Notre-Dame-de-la-Rotonde, à Rome. Mansart, chargé des travaux, l’acheva en 1634 et elle prit le nom de Notre-Dame-des-Anges. Supprimé en 1790, ce couvent devint bien national et, le 12 frimaire an XI, un arrêté des consuls le concéda à la ville de Paris pour être affecté à l’exercice du culte réformé sous le nom de temple du Marais.

En 1633, il commença l’hôtel Conti, dont la porte a été gravée par Marot et l’hôtel Mazarin, rue Richelieu (1633 à 1649). En 1634, il fut chargé de l’agrandissement de l’hôtel Carnavalet, dont il suréleva l’aile droite en appuyant le soubassement d’un ordre de pilastres ioniques accouplés. En outre, il décora le premier étage de douze colonnes, exhaussa les fenêtres et plaça des mansardes au-dessus de celles-ci, du côté du jardin. Il remplaça aussi la rampe en bois sculpté de l’escalier par une rampe en fer. Quant à la façade, il ne la restaura qu’en 1661, tout en ayant soin de respecter les précieuses sculptures de Jean Goujon. En 1635, il commença l’hôtel de la Vrillière, connu plus tard sous le nom d’hôtel de Toulouse, gravé par Marot ; profondément modifié par de nombreuses restaurations et additions, cet hôtel, dont les travaux en avaient été conduits par Jean Pastel, maçon du roi, est occupé aujourd’hui par la Banque de France.

En 1635, Mansart fut chargé par Gaston de France, duc d’Orléans d’élever, à son château de Blois, le grand et important bâtiment du fond de la cour, mais qui ne fut point achevé. En 1636, il commença le portail de l’église des Minimes de la place Royale, dont il éleva seulement le premier ordre. À cette époque, il recevait 1 200 livres de gages annuels, qui furent portés plus tard à 3 000 livres. En 1661, il recevait 150 livres d’honoraires comme architecte du duc d’Orléans. Il est certain qu’il dut recevoir des appointements de ce prince, depuis l’époque où il commença à travailler pour lui. Vers 1640, il réalisa l’église des Dames de Sainte-Marie, à Chaillot, aujourd’hui démolie. En 1641, la construction du château de Maisons, près Saint-Germain-en-Laye, mit le sceau à sa réputation. L’année suivante, il commença pour le surintendant des finances René de Longueil, le château de Maisons, sans contredit son chef-d’œuvre, qui a été gravé par Marot et Israël Silvestre, mais à peine en avait-il élevé une aile, que, sans en avertir le propriétaire, il la démolit pour la refaire sur un autre plan. Cette instabilité fut cause qu’on ne le chargea pas de l’achèvement du Louvre, pour lequel Colbert lui avait demandé les plans de cet édifice ; Mansart en présenta au ministre plusieurs fort beaux, mais qui n’étaient que de simples croquis. Colbert le pressa de les arrêter et de les mettre au net afin qu’il pût les soumettre à l’approbation du roi. L’artiste ne voulut point s’astreindre à un travail qui contrariait son génie indépendant. Le Bernin fut appelé de Rome, mais Perrault eut la gloire d’élever cet édifice.

En 1643, il éleva, à Tours, l’église des Filles de l’Annonciade. En 1645, Mazarin fit appel à lui pour le monastère et l’église du Val-de-Grâce que la reine Anne d’Autriche, voulant signaler sa piété par un monument, résolut de faire construire. Mansart, qui lui avait été désigné comme l’artiste le plus capable de seconder ses vues, en donna les plans et dirigea les travaux, débutés au printemps 1645 mais, ayant été éloigné de ce travail par les intrigues de ses ennemis, il ne put l’élever que jusqu’à trois mètres au-dessus du sol. Comme il avait apporté plusieurs modifications à ses plans primitifs et qu’il refusait de se lier pour l’avenir, la reine Anne d'Autriche, craignit que les dépenses ne vinssent à dépasser les prévisions. C’est que les constructions de Mansart avait acquis la réputation de couter « plus d’argent que le Grand Turc lui-même n’en possède » et son caractère intransigeant et perfectionniste l’empêcha de participer aux grandes réalisations qui auraient couronné la fin de sa vie. Anne d’Autriche le déchargea donc de sa commission au profit de Lemercier, qui continua l’œuvre.

Mansart prit sa revanche en engageant Henri du Plessis de Guénégaud, secrétaire d’État, à faire bâtir dans son château de Fresnes, à sept lieues de Paris, une chapelle où il exécuta en petit le dessin qu’il avait projeté pour le Val-de-Grâce, en cas qu’on lui eût laissé une entière liberté. Il ne s’y négligea pas; jamais bâtiment ne fut fait avec plus de soin de sa part. Ce château, devenu la propriété du chancelier d’Aguesseau, resta dans sa famille jusqu’en 1826, époque où mourut le marquis d’Aguesseau, pair de France. La comtesse de Ségur en hérita et le vendit à une société de spéculateurs qui le démolit pour bénéficier des matériaux.

Église du Val-de-Grâce conçue par Mansart et réalisée par Lemercier.

Les autres travaux de François Mansart à Paris sont : le maître-autel de l’église des Filles-Dieu, ceux de la Trinité et de Saint-Martin-des-Champs ; les hôtels de Bouillon ; d’Albret ; de Jars ; rue Richelieu ; d’Aumont, rue de Jouy ; de Coislin, rue de Richelieu ; de Fieubert, quai Saint-Paul ; de Châteauneuf, ou de Laval, rue Coquillière ; de Miromesnil, rue Vivienne. Il fit aussi la galerie de l’hôtel Colbert ; la porte de l’hôtel Gnénégaut, gravée par Marot. Au dehors, il fit les châteaux de Bercy (détruit), de Bernis, de Balleroy, vers 1630 et partie de ceux de Choisy-sur-Seine, de la Ferté-Saint-Aubin, de Petit-Bourg près Corbeil, de Richelieu et de Gèvres-en-Brie et des travaux à celui de Coulommiers, de la Ferté-Reuilly, reconstruit en 1859. Il fut aussi chargé par le chancelier de l’Anbespine de faire son tombeau pour la cathédrale de Bourges. On attribue encore à François Mansart, mais sans preuves, les plans de l’hôtel de ville de Troyes, construit par un architecte de cette ville nommé Louis et les châteaux de Thouars et de la Meilleraye. Il avait été aussi chargé de donner les plans d’une chapelle destinée à la sépulture des Bourbons, mais cette chapelle ne fut pas exécutée.

Son caractère entier et sa haute position lui fit des ennemis, notamment parmi les peintres et les sculpteurs, qui cherchaient à exercer leur art avec indépendance. En 1651, Michel Dorigny, peintre et graveur, élève et gendre de Simon Vouet, fit une gravure intitulée la Mansarade, ou pompe funèbre du maltotier de la vertu et montrant Mansart qui, « portant un pied de nez, chevauche sur un âne entre Montmartre et le gibet de Montfaucon ; son cou se trouve engagé dans une échelle appuyée sur ses épaules ; à la main droite, il tient une sonnette ; derrière lui un singe lui tient un parasol[2]. » Comme détails topographiques, on remarque les bâtiments de l’abbaye de Montmartre et plusieurs moulins à vent et les ruines du gibet, dernière étape des malfaiteurs. Selon l’estampe, il voulait « s’enrichir aux despens des vertueux artisans, digne pensée du fils d’une meusnière dont il est issu, et qui sent bien du moulin à vent où il a esté forgé puisqu’il lui en est tant demeuré dans le cerveau ». Suit un long texte, tissu d’injures grossières et d’accusations violentes, « fidel advertissement à ceux qui font bastir pour se garantir de ses grivellées et de ses ruines ».

Âgé de 68 ans et sans descendance, il meurt de maladie, rue Payenne, dans la matinée. « II y était venu de Fresnes quelques jours auparavant sur les ordres qu’il y avait reçus de M. Colbert, pour travailler à un arc de triomphe qui devait se construire au faubourg Saint-Antoine. » Son service mortuaire eut lieu, à Saint-Paul. Dans son acte de décès, il est qualifié de conseiller du roi, architecte et ingénieur de Sa Majesté. Son influence sur l’architecture baroque, qui va s’épanouir sous le règne de Louis XIV, sera prédominante.

Postérité

Le principal caractère de l’architecture de Mansart est la noblesse et la majesté. Toutes ses études tendaient à perfectionner les modèles de l’antiquité. Ses profils avaient de la précision et de la correction et personne n’avait mieux conçu que lui la distribution générale d’un plan, mais on lui a reproché, en s’éloignant totalement de l’élégance et de la grâce caractéristiques du siècle de François Ier, en exagérant la noblesse et la dignité pour donner plus de grandiose à ses édifices, il est tombé dans la pesanteur. Malgré les reproches de lourdeur, on ne peut lui refuser un esprit solide, une imagination féconde, le sentiment du beau, et surtout une horreur du mauvais goût, assez rare à son époque. Aussi modeste qu’habile, il n’était jamais content de ses dessins, lors même qu’ils avaient mérité les suffrages des connaisseurs. Malgré ces défauts, François Mansart n’en a pas moins été regardé comme un des premiers architectes français. Malheureusement pour son renom, la plupart des nombreux et estimables édifices érigés par Mansart ont presque tous disparu et ne sont connus que par les gravures ou par la liste qu’en a laissée Charles Perrault. Ce qui reste aujourd’hui, principalement, en dehors du Val-de-Grâce, pour apprécier le talent de François Mansart, est le château de Maisons-Lafitte, gravé en sept planches par Mariette. Il ne subsiste plus aujourd’hui à Paris que la façade restaurée de l’hôtel Carnavalet et le temple du Marais, rue Saint-Antoine.

On attribue à François Mansard l’invention des toits brisés qui laissent à l’intérieur des pièces habitables qui, de son nom, se sont appelées mansardes.

Notes

  1. Le chef de cette famille se nommait Michaele Mansarto, cavaliere romano ; Abbé Lambert, Histoire littéraire du siècle de Louis XIV.
  2. Bonnardot, Histoire artistique et archéologique de la gravure en France.

Œuvres

Façade principale de l’hôtel de Toulouse.

François Mansart est crédité des réalisations suivantes :

Attributions

Sources

  • Charles Bauchal, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, André, Daly fils et Cie, 1887, p. 395-6.
  • Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne, t. 26, Paris, Michaud frères, 1820, p. 502-3.
  • Victor Ruprich-Robert, L’Église et le monastère du Val-de-Grâce, Paris, Ve A. Morel et Cie, 1875, p. 81-9.

Article connexe

Lien externe

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