François Mitterrand et l'extrême droite

François Mitterrand et l'extrême droite

Les relations entre François Mitterrand et l'extrême droite sont le thème d'un certain nombre d'ouvrages de la fin des années 1990. Les relations de l'homme avec ce courant politique ont défrayé les chroniques journalistiques et alimenté des rumeurs plus ou moins fondées. Le livre de Pierre Péan Une Jeunesse française, paru en 1994[1], exposait la jeunesse de François Mitterrand durant les années 1930 et les années 1940 ; avant lui, Franz-Olivier Giesbert dans son livre François Mitterrand ou la tentation de l'histoire (1977)[2] avait décrit, entre autres, la jeunesse de Mitterrand et son parcours à l'époque de Vichy.

D'autres ouvrages ont concerné des périodes plus récentes, certains accréditant la thèse d'une stratégie politique favorisant la montée du Front national dans les années 1980.

Sommaire

Origines

François Mitterrand est né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) dans une famille conservatrice de la petite bourgeoisie provinciale. Il reçoit durant son enfance et son adolescence une éducation catholique.

En 1934, il vient à Paris pour étudier à la faculté de droit et à l’École libre des sciences politiques. Il est alors hébergé chez les pères maristes de la rue de Vaugirard.

Une jeunesse française (1934-1939)

Mitterrand et les volontaires nationaux

L'itinéraire de Mitterrand en 1935 et 1942 sera l'objet de nombreuses interprétations contradictoires.

Sympathisant du colonel François de La Rocque, il adhère aux Volontaires nationaux, organisation de jeunesse des Croix-de-feu en 1934. Cette adhésion à la vision de La Rocque durera entre un et trois ans[3]. Néanmoins, il n'adhére pas au Parti social français, fondé après la dissolution des ligues en 1936.

La manifestation contre les « métèques »

Le 1er février 1935, François Mitterrand participe à la manifestation de l'Action française contre les médecins étrangers autorisés à exercer en France, aux cris de « La France aux Français » (plus connu sous le nom réducteur de manifestation contre « l'invasion métèque »).

Sa participation à cette manifestation fut attestée par deux photographies[4], publiées dans Les Camelots du Roi de Maurice Pujo[5], où François Mitterrand apparaît face à un cordon de policiers. Le président ne niera pas avoir participé à cette manifestation mais n'en reconnaîtra pas le mot d'ordre[6],[7].

Selon une théorie énoncée principalement par Jean Lacouture, mais abandonnée par cet auteur lors de sa collaboration ultérieure au livre de Patrick Rotman[7], la présence de François Mitterrand dans une foule confuse à la fin de cette manifestation contre « l'invasion métèque » en février 1935 ne signifiait pas grand chose.

Mitterrand et les Cagoulards

En janvier 1935, Eugène Deloncle fonde une organisation secrète, l’Organisation secrète d’action révolutionnaire nationale, surnommée La Cagoule par Maurice Pujo.

C'est Eugène Schueller, le fondateur de la société l'Oréal, qui met ses moyens personnels et financiers à disposition de la Cagoule et organise des réunions au siège de sa société.

Plusieurs jeunes gens, amis et étudiants pour la plupart, résidant à l’internat des pères maristes du 104, rue de Vaugirard à Paris, fréquentent alors les chefs de la Cagoule. Sans tous adhérer au mouvement ou faire état publiquement d'une quelconque approbation, on y retrouve Pierre Guillain de Bénouville, Claude Roy, François Mitterrand et André Bettencourt, lesquels fréquentent « assidûment l'appartement de la rue Zédé, puis celui de la rue Chernoviz, du côté de Passy, où fraie le Tout-Cagoule d'avant-guerre »[8].

Si les accusations d'appartenance à La Cagoule concernant François Mitterrand n'ont jamais été prouvées et paraissent plutôt relever de la rumeur, ses liens personnels avec des cagoulards ne font aucun doute. On citera notamment Jean-Marie Bouvyer, le docteur Martin, Gabriel Jeantet ou encore Simon Arbellot.

Son frère Robert Mitterrand épousa en 1939 une nièce d'Eugène Deloncle alors que sa sœur, Marie-Josèphe, marquise de Corlieu, sera de 1942 à 1947, la maîtresse de Jean Bouvyer[9],[10].

Mais le bruit a beaucoup couru. Un cousin éloigné de François Mitterrand, Jean-André Faucher, écrivit dans sa publication Lettre à un cousin en date du 27 juillet 1954[11] :

« Hier dans la cour du ministère de l’Intérieur, François Mitterrand célébrait la mémoire de Max Dormoy, le ministre qui fut assassiné par la Cagoule à Montluçon. Ceux qui, comme moi, ont reçu les confidences de certains policiers qui exploitèrent la liste Corre [...] ont le droit de sourire. Tout va si vite en France. Et ceux qui savent en quelles eaux politiques Mitterrand connut son ami, l’industriel Schueller, le beau-père de l’actuel ministre Bettencourt ; ceux qui savent que le cagoulard Méténier rencontre encore assez souvent François Mitterrand et qu’il travaille chez Schueller ; ceux qui savent que le cagoulard Jacques Corrèze doit la situation qu’il a à Madrid à Schueller, ont le droit de se taper sur les cuisses... ».

Quand l’affaire des fuites a lieu, le député Legendre accuse Mitterrand d’avoir été cagoulard. Celui-ci le connaît plutôt bien : avant la guerre, Mitterrand alors jeune étudiant, venait suivre ses « cours » à Paris en faveur des Croix de feu du colonel de la Roque. Gabriel Segonzac, codétenu de Mitterrand au Stalag IX A de Ziegenheim, écrivait[12] : « Je me souviens très bien d’y avoir vu un certain sergent d’infanterie coloniale nommé Mitterrand. Il se tenait à l’écart et passait pour être un cagoulard, on disait que le gouvernement de Vichy le réclamait pour lui donner la direction d’un service de prisonniers de guerre ».

Toutefois, personne ne parvient à déterminer l'appartenance de François Mitterrand à La Cagoule.

À la Libération, Bouvyer bénéficie du témoignage en sa faveur de François Mitterrand, qui explique que Bouvyer avait caché chez lui du matériel et fabriqué de faux papiers pour le Mouvement National des Prisonniers de Guerre, le mouvement de résistance dirigé par François Mitterrand et Maurice Pinot. Lors de son procès, Bouvyer affirma avoir renié ses idées des années 1930, se disant prêt à dénoncer tous les dirigeants de la Cagoule qu'il connaît, et même à s'entendre avec les communistes autrefois abhorrés[13]. La mère de Jean-Marie Bouvyer devint en 1946 la marraine de Jean-Christophe Mitterrand.

Les liens avec Eugène Schueller sont moins directs. En 1945, Mitterrand fut nommé, pour peu de temps, président-directeur général des Éditions du Rond-Point (appartenant au groupe de Schueller), lesquelles publiaient un magazine intitulé Votre Beauté[14].

Mitterrand et les manifestations contre Gaston Jèze

Durant l'hiver 1936, François Mitterrand participe à des manifestations contre le professeur de droit public Gaston Jèze.

Ces manifestations, qui durent de janvier à mars 1936, à l'instigation de la droite nationaliste et de l'Action française, demandent la démission de Gaston Jèze, pour le fait qu'il avait accepté d'être le conseiller d'Hailé Sélassié, négus d'Éthiopie, chassé d'Addis-Abeba par les troupes mussoliniennes[15],[16].

Selon Jean Lacouture, dans un point de vue non repris lors de sa collaboration avec Patrick Rotman[7], ces manifestations contre Gaston Jèze étaient un chahut d'étudiants contre un enseignant tyrannique, accusé d'obliger ses étudiants à apprendre les notes de bas de page de ses ouvrages de finances publiques et qui s'est soldé par des pétitions demandant sa démission et exploité a posteriori par l'Action française (pour défendre un fiscaliste républicain).

François Mitterrand et la Seconde Guerre mondiale

Le sergent Mitterrand est mobilisé en septembre 1939 au sein du 23e régiment d'infanterie coloniale (RIC). Blessé par un éclat d'obus, il est fait prisonnier en Allemagne le 16 juin 1940. Il est alors l'un des 1 650 000 prisonniers de guerre.

En décembre 1941, il s'évade (et figure parmi l'une des 16 000 tentatives réussies pour l'année 1941).

Le vichysto-résistant

Installé à Vichy en janvier 1942, bien que recherché par les Allemands comme prisonnier évadé, il occupe un emploi contractuel d'abord à la Légion française des combattants (LFC) puis en mai 1942, au Commissariat général aux prisonniers de guerres et rapatriés et aux familles de prisonniers de guerre (sous les ordres de Maurice Pinot) dont la compétence est principalement civique et sociale[17]. En janvier 1943, le commissariat prendra cependant une orientation pro-nazie[18]. François Mitterrand, alors chef de service de l’Information du commissariat pour la zone sud, démissionne.

Il garde un poste à la tête des centres d’entraide et c’est à ce titre qu’il reçoit l' Ordre de la Francisque en mars-avril 1943[19]. Pour recevoir cette distinction honorifique, il est parrainé par deux membres de La Cagoule (Gabriel Jeantet, membre du cabinet du maréchal Pétain, et Simon Arbelloti)[20], et prête le serment suivant : « Je fais don de ma personne au Maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France. Je m'engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son œuvre. » ,[21],[22],[23]. Cette décoration lui sera reprochée par ses adversaires tout au long sa carrière politique, depuis les communistes (dès 1948) jusqu'aux gaullistes (dès 1954) et la SFIO (dès 1958)[24].

Pour certains, à la lecture du livre de Pierre Péan, il ne fait aucun doute que François Mitterrand a été maréchaliste et plein de confiance et d'admiration pour l'homme Pétain, notamment à la lecture d'une de ses lettres à sa sœur, rédigée le 13 mars 1942 et dans laquelle il écrit : « j'ai vu le maréchal au théâtre [...] il est magnifique d'allure, son visage est celui d'une statue de marbre. »

Dans une lettre du 22 avril 1942, il avoue n'être pas particulièrement inquiet du retour aux affaires, en avril 1942, de Pierre Laval, qui doit selon lui faire ses preuves, mais il condamne la fonctionnarisation de la Légion française des combattants (LFC), lui préférant le modèle du Service d'ordre légionnaire (SOL), que vient de mettre en place Joseph Darnand.


Franz-Olivier Giesbert et plus tard, Pierre Péan, soulignent qu’il bascule progressivement du côté de la Résistance. Après les premières grandes défaites militaires allemandes, François Mitterrand devient un adversaire du collaborationnisme[25]. Pour cette raison, il est parfois qualifié de « vichysto-résistant »[26]. Jérôme Cotillon dans Ce qu'il reste de Vichy (Armand Colin, 2003), revient sur cette question et avance la notion de « maréchalo-résistance ».

Ses actes de résistance ne sont guère contestés[27], du moins ce qualificatif lui est indéniablement reconnu à partir de l'été 1943 alors qu'il devenu responsable d'un mouvement de prisonniers résistants[28] (qui avait reçu dès mars 1943 le soutien et le financement de l'ORA, regroupant des militaires vichystes passés à la Résistance après l'invasion de la zone sud en novembre 1942[29]).

Le général de Gaulle le cite dans ses Mémoires de guerre[30]  : « [...] les rapports qui nous sont faits par nos chargés de mission allant et venant entre Alger et la Métropole : Guillain de Bénouville, Bourgès-Maunoury, François Closon, Louis Mangin, le général Brisac, le colonel Zeller, Gaston Deferre, Émile Laffon, François Mitterrand, mon neveu Micel Cailliau, etc., nous tiennent, à mesure au courant[31]. »

Le 12 mars 1944, il est l'un des fondateurs d'un réseau de résistance figurant dans l'organigramme de la France combattante au côté de Combat et Libération-Sud.

Des liens d'amitiés et des paroles contestées

René Bousquet

  • D'après un témoignage attribué à Alain Peyrefitte, Charles de Gaulle aurait dit en privé, en 1965, concernant son adversaire principal à l'élection présidentielle : « Mitterrand et Bousquet, ce sont les fantômes qui reviennent : le fantôme de l'antigaullisme surgi du plus profond de la collaboration[32]. »
  • Selon Georges-Marc Benamou[33], François Mitterrand aurait tenu les propos suivants à propos de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police du régime de Vichy : « Une carrière ainsi brisée à trente-cinq ans, ce n’est pas supportable... Bousquet en souffrait cruellement. Imaginez cette cassure, cette carrière foudroyée ... »
  • En 1974, René Bousquet soutenait et apportait son concours financier au candidat François Mitterrand contre Valéry Giscard d'Estaing. Une photographie de l'époque témoigne de ces contacts entre les deux hommes, réunis autour d'une tablée familiale dans la maison de Latche. En défense, François Mitterrand déclarait que « René Bousquet avait participé au financement de tous les principaux hommes politiques de gauche, des années 1950 au début des années 1970, Pierre Mendès France compris »[34].
  • En 1981, après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, Bousquet sera reçu à l'Élysée « pour parler politique »[35].
  • En 1986, quand les accusations portées contre René Bousquet prennent de la consistance, le président aurait cessé de le voir.
  • En 1994, ses liens avec Bousquet sont rendus publics à l'occasion de la sortie du livre de Pierre Péan. Il s'en explique également au long d'une interview télévisée avec Jean-Pierre Elkabbach le 12 septembre 1994[36].
  • En 1995, il déclare à Jean d'Ormesson à propos de l'affaire Bousquet : « Vous constatez là l'influence puissante et nocive du lobby juif en France »[37].

Pour Lionel Jospin, l'explication de François Mitterrand est peu convaincante. Il déclare : « On voudrait rêver d’un itinéraire plus simple et plus clair pour celui qui fut le leader de la gauche française des années 1970 et 1980. Ce que je ne peux comprendre, c’est le maintien, jusque dans les années 1980, des liens avec des personnages comme Bousquet, l’organisateur des grandes rafles des Juifs ».

Pour son ancien ministre Charles Fiterman, « ces révélations laissent le sentiment désagréable d’avoir été trompé sur la personne. Cinquante ans plus tard, on ne trouve pas la moindre trace d’un regret, d’une analyse critique. On découvre, en revanche, la persistance de relations compromettantes qui donnent un éclairage nouveau à des faits tels que le fleurissement de la tombe de Pétain. Tout cela laisse à penser qu’il y a une continuité dans certains choix, la continuité d’un homme de pouvoir qui s’appuie sur des réseaux d’amitiés et de services ».

Seuls peut-être Pascal Sevran et Robert Badinter le défendront. Le premier rappela qu'on n'a jamais fait grief au général de Gaulle et à Valéry Giscard d'Estaing d'avoir respectivement nommé comme préfet de police et ministre du budget Maurice Papon alors que Mitterrand ne nomma jamais René Bousquet à un poste de responsabilité administrative ou politique. Le second déclara qu'il ne fallait pas inverser les responsabilités et déclara avoir consulté les minutes du procès Bousquet et constaté que la déportation d'enfants juifs, pourtant mentionnée dans les actes, n'empêcha nullement son acquittement en 1949[réf. nécessaire].

Pour Pierre Moscovici, premier dirigeant socialiste à avoir réagi au livre de Pierre Péan, « Ce qui me choque c’est qu’il ait pu frayer avec quelqu’un qui a été un outil de l’antisémitisme d’État et un complice de la solution finale du Reich. On ne peut pas tolérer d’être tolérant envers le mal et, pour moi, René Bousquet c’était le mal absolu. »[38].

Enfin, l'historien Pierre Miquel conclut à l'issue de l'entretien du 12 septembre que « le témoignage [...] du président de la République s’insère dans le cadre d’un discours de droite, [...] traditionnel sur l’Occupation » et radicalisant les remarques de Robert Badinter, demandait « qu’on nous montre le dossier de résistance de M. Bousquet, qu’on voit pourquoi cet homme a été non seulement réhabilité mais redécoré, parce que, réellement, c’est incompréhensible pour les jeunes [...] et pour nous-mêmes »[39].

Le maréchal Pétain

Georges-Marc Benamou attribue ces propos à François Mitterrand « Ah Vichy, Ah Pétain [...] c’était un vieillard un peu dépassé mais... magnifique » [40].

Le dépôt de gerbe au maréchal Pétain de 1984 à 1991 fut au centre d'une longue polémique. La tombe du maréchal Pétain est fleurie au nom de la présidence de la République le 10 novembre 1968 (sous le général de Gaulle, à l'occasion du 50e anniversaire de l'armistice de 1918)[41],[42],[43], en février 1973 (sous Georges Pompidou, suite à la profanation de la tombe à L'Île-d'Yeu)[43] et en 1978 (sous Valéry Giscard d'Estaing, 60e commémoration de la victoire de 1918)[43].

Pendant la présidence de François Mitterrand, elle est fleurie le 22 septembre 1984 (jour de la rencontre avec le chancelier Helmut Kohl à Verdun)[44] , puis le 15 juin 1986 (70e anniversaire de la bataille de Verdun), puis chaque 11 novembre entre 1987 et 1992. Cette pratique ne cesse qu’après de nombreuses protestations dont celles de la communauté juive[43],[45].

Selon Pierre Favier et Michel Martin-Roland, François Mitterrand se voulait le fidèle héritier de ses prédécesseurs quand en 1984, au moment de manifester l'amitié franco-allemande (poignée de main avec Helmut Kohl), il fait déposer une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain. Dans leur ouvrage, Pierre Favier et Michel Martin-Roland citent la version du président pour qui le dépôt de gerbe en son nom, à partir de 1987, n'était qu'une habitude prise par l'administration[46].

François Mitterrand ayant déclaré qu’il honorait simplement la mémoire de l’homme de Verdun et nullement celle du chef de l’État français, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius fit remarquer que lorsque l’on juge un homme, on le fait sur l’ensemble de sa vie. Quant à l’historien André Kaspi, il souligna l’artificialité de cette distinction : « Le Pétain collaborateur de 1940-1944 n’a pu égarer les Français et en convaincre bon nombre de le suivre que parce qu’il bénéficiait du prestige du Pétain de 1914-1918. L’un n’aurait pas existé sans l’autre[47] ».

François Mitterrand et le Front national

Une manipulation du Front national ?

Le journaliste Franz-Olivier Giesbert parle d'une stratégie délibérée de déstabilisation de la droite parlementaire (RPR, UDF)[48]. Le président Mitterrand aurait ainsi reconnu dans des correspondances en 1982 l'iniquité de traitement à la radio-télévision de Jean-Marie Le Pen. Il aurait alors demandé au ministre de la Communication d'appeler l'attention des responsables des sociétés de chaînes sur le manquement dont Jean-Marie Le Pen aurait été la victime. En février 1984, Giesbert rapporte que l'Élysée fait pression sur les chaînes de télévision pour qu'elles ouvrent davantage leurs antennes au chef du FN, notamment à l'Heure de vérité, une émission politique présentée par François-Henri de Virieu créée en mai 1982. Jean-Marie Le Pen reconnaît lui-même que c'est grâce à François Mitterrand que « l'omertà a été rompue »[49].

Tout en reconnaissant que les préoccupations tactiques n'étaient pas absentes de la pensée présidentielle, l'historienne Anne-Marie Duranton-Crabol, dans son intervention au colloque « Changer la vie » considère qu'une telle stratégie peut être contestée par l'analyse épistémologique[50]. Les réponses aux correspondances de 1982 et 1984 auraient été négatives et auraient éconduit Jean-Marie Le Pen, le renvoyant aux décisions de la Haute Autorité, selon les journalistes Pierre Favier et Michel Martin-Roland après leur enquête dans les archives présidentielles.

Mais selon Michel Charasse, le Front national faisait bien l’objet de conversations. En réponse à une première missive du président du FN, ce conseiller du président de la République avait bien prescrit au président que le Front national soit traité à égalité avec les autres formations politiques, d’où l’instruction en sa faveur donnée au ministre de la Communication, confirmée par le président de la République[51].

L'établissement du scrutin proportionnel

Le scrutin proportionnel était l'une des 110 propositions pour la France du candidat François Mitterrand lors des élections de 1981. La décision de changer le mode de scrutin ne fut prise qu'en mars 1985 au lendemain d'élections cantonales désastreuses pour la gauche[52]. Il est adopté en conseil des ministres en avril 1985, provoquant la démission immédiate de Michel Rocard (alors ministre dans le gouvernement de Laurent Fabius). Selon Franz-Olivier Giesbert[53], l'adoption de ce scrutin s'expliquait, non par du machiavélisme, mais par une acceptation du risque selon lequel le RPR et ses alliés étaient un danger plus grand pour la démocratie que l'arrivée du FN au Parlement. René Rémond faisait la même analyse quelques années plus tôt[54]. Le changement de mode de scrutin permettait d'amoindrir la défaite attendue du Parti socialiste et de compromettre la possibilité pour l'opposition de conquérir la majorité absolue des sièges. Le nombre de députés était également modifié passant de 491 à 577.

Lors des élections législatives du 16 mars 1986, 35 députés du Front national furent élus alors que l'alliance RPR-UDF et divers droite n'obtenait que 3 députés de plus que la majorité absolue (291 pour 288)[55]. Jean-Marie Le Pen considère que François Mitterrand, « vrai politique », aurait été un « benêt » de ne pas instaurer la proportionnelle[49].

Mais interrogé une fois à la télévision par Christine Ockrent, sur cette question du mode de scrutin, François Mitterrand déclara que le reproche n'était pas juste : à Dreux rappelait-il où n'existait pas la proportionnelle, on vit en 1983, la liste "conservatrice" faire campagne entre le premier et le second tour contre la gauche, au côté du Front National.

La proposition de droit de vote des immigrés aux élections locales

C'est l'une des 110 propositions pour la France reprise en 1985 et également en 1988 dans la Lettre à tous les Français.

Selon Anne-Marie Duranton-Crabol, rien ne permet d’étayer la lecture selon laquelle cette évocation renouvelée du droit de vote des immigrés par François Mitterrand, en avril 1985, constituait une « manœuvre du Florentin, destinée à donner un coup de pouce à la droite nationale pour accélérer la zizanie dans l’opposition[56] ».

Bibliographie

  • Georges-Marc Benamou, Le Dernier Mitterrand, éd. Omnibus, Paris, 1997, 242 p. (ISBN 2-259-18593-2) ; Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez, éd. Plon, 2001, 293 p. (ISBN 2259187269 et 978-2259187268).
  • Pierre Bergé, Inventaire Mitterrand, Stock, Paris, 2001.
  • Yvan Blot, Mitterrand, Le Pen : le piège - Histoire d'une rencontre secrète, Éditions du Rocher, 2007.
  • Éric Conan et Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, éd. Fayard, 1994 ; nouvelle édition revue, corrigée et augmentée, Gallimard, coll. « Folio »-histoire, 1996 (ISBN 2-07-032900-3).
  • Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand, ou la tentation de l'histoire, Éditions du Seuil, Paris, 1977, 333 p. (ISBN 2-02-004591-5) ; Le président, Éditions du Seuil, Paris, 1990, 394 p. ; La fin d'une époque, Éditions du Seuil/ Fayard, Paris, 1993, 303 p.(ISBN 2213032025) ; François Mitterrand, une vie, Éditions du Seuil, Paris, 1996, 762 p. ; Le Vieil Homme et la mort, Gallimard, Paris, 1996, 147 p. (ISBN 2-07-074566-X et 978-2070745661).
  • Jean Lacouture, Mitterrand, une histoire de Français : 1. Les risques de l’escalade, Éditions du Seuil, Paris, 1998, 434 p. ; Mitterrand, une histoire de Français : 2. Les vertiges du sommet, Éditions du Seuil, Paris, 1998, 625 p.
  • Jean Lacouture et Patrick Rotman, Le roman du pouvoir, Éditions du Seuil, Paris, 2000, 281 p. (ISBN 2020438623).
  • Pierre Péan, Une jeunesse française – François Mitterrand, 1934-1947, Fayard, Paris, 1994, 615 p. ; Dernières volontés, derniers combats, dernières souffrances, Plon, Paris, 2002, 329 p.
  • Emmanuel Faux, Thomas Legrand, Gilles Perez, La Main droite de Dieu. Enquête sur François Mitterrand et l'extrême-droite, Seuil, 1994, 264 p.

Documentaire

  • Patrick Rotman : François Mitterrand – Le roman du pouvoir (2001), Universal
  • 2008 : Mitterrand à Vichy

Liens externes

Notes et références

  1. Pierre Péan, Une Jeunesse française : François Mitterrand, 1934-1947, Fayard, 1994 (ISBN 2213593000)
  2. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, Paris, Éditions du Seuil, 1977, 333 p. (ISBN 978-2-02-004591-9).
  3. François Dalle et Jacques Bénet, camarades de chambrée dans le film de Patrick Rotman parlent de 3 ans
  4. Mitterrand à l'Action Française lors d'une manifestation de l'AF, Action française étudiante. Consulté le 17 mai 2007.
  5. 2e éd. posthume, Les Éditions du Manant, 1989.
  6. Interview télévisé à Jean-Pierre Elkabbach en septembre 1994 : « Je n'y étais pas pour ça ».
  7. a, b et c Jean Lacouture et Patrick Rotman, Le roman du pouvoir, Éditions du Seuil, Paris, 2000, 281 p. (ISBN 2020438623).
  8. selon Pierre Péan, dans Une jeunesse française, François Mitterrand 1934-1947, Fayard 1998, p. 229
  9. Pierre Péan, ibid., p. 537-554
  10. « La genèse d'un chef », L'Express, 8 septembre 1994.
  11. Contrepoints.org
  12. Nicolas Bonnal, Mitterrand, le grand initié, Albin Michel, 2001, 235 pages.
  13. Pierre Péan, Une jeunesse française, éd. Fayard, 1994, p. 540-541
  14. Sa campagne électorale dans la Nièvre en 1946 aurait été financée par Schueller, selon la version de Michel Bar-Zohar dans Une histoire sans fard - L'Oréal, des années sombres au boycott arabe. Cet historien israélien indique également que François Mitterrand et André Bettencourt auraient témoigné en faveur de Schueller lui épargnant un procès pour collaboration.
  15. « Les manifestations du 10 janvier et du 5 mars 1936 étaient dirigé contre le conseiller d'Hailé Sélassié, chassé d'Addis-Abeba par les troupes italiennes de Benito Mussolini » - Quid
  16. Pierre Bergé évoque la participation de François Mitterrand dans : Inventaire Mitterrand, Stock, Paris, 2001, p. 33
  17. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., chap. 5, p. 43-50, où la période en question est relatée de façon assez détaillé : la chronologie : mars 1942-11 novembre 1942 : « [...] il débarque à Vichy pour y travailler : un ami de sa mère, le colonel Le Corbeiller, lui a trouvé un emploi. C'est un poste de contractuel avec une solde de solde de 2 100 francs par mois. », « Le commissaire général aux Prisonniers de guerre, Maurice Pinot, est acquis à la Résistance [...] Et les services constituent une sorte d'organisation subversive qui aide les prisonniers à s'évader d'Allemagne. »
  18. Selon l'historien C. Lewin « L'attitude des cadres du commissariat aux prisonniers de guerre était dès le début anti-allemand donc anti-collaborationniste. Quant au régime de Vichy, il lui apportèrent pour la plupart, à l'origine leur soutien. Toutefois l'ambiguïté de ses relations avec l'occupant et son glissement constant sur la pente de la collaboration augmentèrent leur méfiance et précipitèrent leur éloignement. Leur action fut tout autant civique et sociale, apolitique et attentiste. »
  19. La date est imprécise et diffère selon les sources.
  20. Pierre Péan, Une Jeunesse française. François Mitterrand, 1934-1947, pp. 292-295.
  21. À l'automne 1943, selon : Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., p. 49 : « À l'automne 1943 Mitterrand a donc reçu la Francisque no 2202. « Sans avoir rien fait pour » comme dit le colonel Passy [...]. Mais la décoration arrivait trop tard : au moment où elle fut accordée, François était déjà entré dans la clandestinité, et il se trouvait à Londres [...] »
  22. À propos de cette décoration, Jean Pierre-Bloch écrit dans De Gaulle ou le temps des méprises, éd. La Table Ronde, 1969, p. 216-218 : « C'était sur notre ordre que François Mitterrand était resté dans les services de prisonniers de Vichy. Lorsqu'il avait été proposé pour la francisque, nous avions été parfaitement tenus au courant ; nous lui avions conseillé d'accepter cette « distinction » pour ne pas se dévoiler. » Cependant, après la parution du livre de Pierre Péan, en 1994, certains à l'instar de Pierre Moscovici sembleront découvrir la réalité de cette décoration et le reprocheront à François Mitterrand.
  23. Franz-Olivier Giesbert, dans François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., p. 49, indique : « Au printemps de 1943, Jean Pierre-Bloch, l'un des adjoints du colonel Passy au BCRA (Bureau central de renseignement et d'action) [...] avait demandé aux hommes de la Résistance intérieure [...] d'accepter les décorations que Vichy distribuait, alors, abondamment [...]. « Rejeter une décoration, dit Jean Pierre-Bloch, c'était se faire repérer. » Ses instructions étaient simples : « Ne vous démasquez pas, soyez complices, jouez le jeu. »
  24. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., chap. 5, p. 49-50.
  25. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., chap. 5, p. 43-44.
  26. Expression utilisée par Jean-Pierre Azéma et Olivier Wieviorka, en 1997, dans Vichy, 1940-1944, éd. Perrin, Paris, 1997 ; rééd. Perrin, coll. « Tempus », 2000 et 2004, 374 p. (ISBN 978-2-262-02229-7), p. 355-357. Depuis l'expression a été assez souvent reprise par Azéma et Denis Peschanski, « Les vichysto-résistants », communication au colloque « Guerre, collaboration, résistance : un demi-siècle d’historiographie française », Tel-Aviv, du 17 au 19 mai 2005, par Robert Belot, La Résistance sans de Gaulle, Fayard, 2006, 668 p. (ISBN 2213629544), par Henry Rousso, L'Express no 2871 du 13 juillet 2006.
  27. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., p. 50, citant Pierre Guillain de Benouville disant de lui : « François a été un des grands résistants français. Mais l'histoire a été injuste avec lui. N'importe ! Il a toujours su mesurer l'importance des choses. Il n'a pas confondu cette injustice avec la peine qu'il en avait. Alors, il n'a pas cherché à prouver ou a réfuter. Il a laissé dire. »
  28. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., chap. 6, p. 51-56 et chap. 7, p. 57-65.
  29. On parle alors de dissidence giraudiste.
  30. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand ou la tentation de l'histoire, op. cit., chap. 5, p. 50.
  31. Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Unité : 1942-1944 (tome II), éd. Plon, Paris, 1956 ; rééd. Le Livre de Poche (Historique), 1963, 511 p. (texte intégral), p. 207-208.
  32. Christian Makarian, présentation du livre : Dictionnaire De Gaulle, de Claire Andrieu, Philippe Braud, Guillaume Piketty, éd. Robert Laffont, Paris, sur le site de TV5MONDE, tv5.org, consulté le 18 mai 2009
  33. Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez, Éditions Plon, 2001
  34. Entretien accordé à Pierre Favier et Michel Martin-Roland
  35. « Je l'écoutais comme on écoute un chroniqueur politique. Il me voyait comme un continuateur d'une carrière qu'il n'avait pas pu faire. » (déclaration de François Mitterrand à Pascale Froment, journaliste et écrivain, auteur de la première biographie consacrée à René Bousquet)
  36. humanite.presse.fr, 14 septembre 1994
  37. Christophe Barbier, Les derniers jours de François Mitterrand, Grasset, 2011, p. 20.
  38. François Mitterrand répondra aux questions de Jean-Pierre Elkabbach, l'Humanité
  39. humanite.presse.fr, « Mitterrand : réaction de l’historien P. Miquel », 12 septembre 1994
  40. Jeune homme, vous ne savez pas de quoi vous parlez, Éditions Plon
  41. Henry Rousso, Le syndrome de Vichy. De 1944 à nos jours, Éditions du Seuil, coll. « Points histoire », Paris, 1990, p. 385.
  42. Eric Conan, Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, Fayard, 1994
  43. a, b, c et d crdp-reims.fr, CRDP Champagne-Ardenne, « La reconnaissance progressive de la responsabilité de l'État Français »
  44. Henry Rousso, Le syndrome de Vichy. De 1944 à nos jours, Éditions du Seuil, coll. « Points histoire », Paris, 1990, p. 389
  45. vie-publique.fr, Extraits de l'interview de François Mitterrand, accordée à Radio J le 13 novembre 1992 (diffusée le 22), sur la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv de 1942 et la polémique autour du dépôt d'une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain.
  46. La Décennie Mitterrand, éd. du Seuil, coll. « Points », 2001, p. 646-647
  47. Henry Rousso, Le Syndrome de Vichy, 1996
  48. Franz Olivier Giesbert, La fin d'une époque.
  49. a et b « Le Pen raconte Mitterrand », Le Point, no 2015, 28 avril 2011, p. 52.
  50. Anne-Marie Duranton-Crabol, « L’extrême droite », dans François Mitterrand, les années du changement, p. 755-757, et 758-759.
  51. Anne-Marie Duranton-Crabol,ibid.
  52. René Rémond, Notre siècle, Fayard, 1988
  53. Franz Olivier Giesbert, La fin d'une époque, il parle alors de la stratégie de la « gonflette » consistant à toujours casser et déstabiliser la droite en favorisant indirectement le FN.
  54. René Rémond, ibid.
  55. assemblee-nationale.fr, « Histoire de l'Assemblée nationale » - « La Cinquième République (depuis 1958) »
  56. Anne-Marie Duranton-Crabol, ibid.



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