François Vignier

François Vignier^[1] est un sculpteur français du XVII^e siècle. Il fait partie d'une famille d'architectes français, originaire du Comté de Laval.

Biographie

Il est fils et petit-fils de maîtres maçons qui travaillent à Laval sans prétendre au titre d'architectes. Son grand'père Corneille Vignier, marié à Roberte Davoyne, son père, François, marié à Jeanne Petit, exécutent ensemble divers travaux, sans doute plus lucratifs qu'artistiques, pour les bourgeois de Laval. C'est ainsi qu'en 1643 ils construisent en la rue Renaise une maison pour Pierre Chariot, président en l'élection. En 1670, François, après la mort de son père, élève à la Morinière, en la paroisse de Changé, pour l'avocat Ambroise Salmon, sieur du Griffon, un bâtiment de dix-huit pieds^[2]. Le 4 août 1682, il signe avec Michel Lemesle une convention par laquelle son fils François entre chez le maître architecte pour y apprendre « l'estat et art d'architecte ». L'apprentissage devait durer quatre ans et huit mois le maître devait entretenir, nourrir, vêtir son servans audit art de chirurgie, se nourira, reblanchira et entretiendra d habits et linges propres.» Élève celui-ci ne lui donnait aucune rétribution hors son temps et son habileté professionnelle. Désormais, le descendant des Vignier ne sera plus maître maçon, mais maître architecte.

De bonne heure, le jeune Vignier devient le collaborateur de Lemesle nous le voyons travailler à la construction et à la sculpture des retables de Beaulieu et de Châlons son travail est estimé 9 sous par jour, lorsque son maître cède à Lemoine ses droits à la construction de ces autels. Peut-être suivit-il Lemesle à Sacé. Nous ne savons à quelle époque Vignier, devenu maître à son tour, entreprit pour son compte des travaux d'architecture. Son apprentissage devait être terminé en 1687.

A la date du 14 septembre 1698, il traite avec le curé et les habitants de la Chapelle-Anthenaise pour la construction du grand autel de leur église il devait livrer son travail achevé pour le mois d'août suivant et recevoir 500 livres de paiement. Cet autel a disparu avec l'ancienne église. Jacques Le Clerc, sieur de la Ferrière, écuyer, avait fait à l'Hôpital et Chapelle Saint-Julien de Laval un legs important « à la charge de faire construire un autel dans la chapelle dudit hospital »^[3]. L'architecte François Langlois avait aussi donné son concours à ce travail. Peut-être en avait-il fourni le plan il reçoit 10 livres portées au registre du comptable l'autel était terminé en 1700, et François Vignier qui avait reçu divers à-compte donne quittance définitive le 28 juin 1700 au trésorier Pierre Duchemin du Tertre.

La même année, il avait traité pour la construction du maître-autel de l'église d'Étrelles au diocèse de Rennes^[4]. Cet autel a disparu lors de la reconstruction de l'église. Ainsi, comme les Martinet, les Corbineau, les Langlois, François Vignier était appelé à travailler en Bretagne et il est probable que ce ne fut point la seule œuvre exécutée en cette province par l'artiste lavallois.

Au mois de juin 1700, il avait épousé Catherine Devernay^[5], fille de Jean Devernay, sieur de Langellerie, et de défunte Jeanne Olivier. Le 10 mai 1702, les deux époux se font donation réciproque du prémourant au survivant « pour la bonne amitié qu'ils se portent et espèrent se continuer pendant qu'il plaira à Dieu les laisser ensemble. » A cette époque ils ont leur demeure à Laval, en la paroisse de la Trinité de nombreux actes les montrent occupés de la gestion de leurs terres du Bas et du Haut-Fougeray, du Boulay, où ils ont une maison des champs, en la paroisse de l'Huisserie.

En 1708, François Vignier élève dans l'église d'Avénières un autel dédié à la sainte Vierge^[6]. Cette oeuvre a disparu lors de la restauration de 1859.

Dans les derniers temps de sa vie François Vignier habita surtout sa terre du Boulay en la paroisse de l'Huisserie. C'est là qu'il mourut en 1724. Sa veuve, Catherine Devernay, se retira plus tard à Laval, place de la Chiffolière elle fit son testament le 18 février 1741, laissant la plus grande partie de ses biens aux hôpitaux de Laval et sa filleule, et mourut le 8 mars de la même année elle n'avait pas eu d'enfants.

Notes et références

1. ↑ On trouve aussi le nom écrit Vigner, Vignée, Vinier.
2. ↑ Le long sur trente pieds de large à l'intérieur avec escalier de pierre, croisées de pierre, etc.
3. ↑ Sa veuve, Marie Emond, transigea moyennant la somme de 20.000 livres les administrateurs signèrent alors une convention, le 21 avril 1698, avec François Vignier qui se chargea de faire cet autel, en fournissant tous les matériaux nécessaires, pour le prix de 1.800 livres. Les marbriers Julien Loriot ou Lorier et Jacques Desron lui apportèrent des colonnes de marbre noir de Sablé et de marbre rouge de Saint-Berthevin.
4. ↑ Le 1er avril, les marbriers Jacques Besron et Julien Lorier s'étaient engagés à lui livrer à Étrelles tout le marbre nécessaire comprenant quatre grandes colonnes et deux petites, six pilastres et tout le marbre plat. Le registre des actes d'Étrelles porte cette mention « 24 janvier 1702, le maistre grand autel a esté parachevé par Mr Vigne de Laval, maistre architecte. Le dimanche 29 janvier 1702, le grand autel neuf d'Etrelles aiant esté visité par Mr Chevalier et les paroissiens a esté trouvé assez uniforme au dessein, et l'architecte a eu d'argent de la paroisse, luy seul, 2.400 livres. »
5. ↑ D'une famille de médecins lavallois.
6. ↑ Ssur le désir des habitants, le curé, Joseph Pouteau, avait fait démolir un autel qui « avançoit tellement dans la nef qu'il nuisoit beaucoup à la symétrie et empêchoit que de tout un côté on ne pût voir au choeuur et au maistre autel, dont plusieurs des paroissiens et d'autres marquoient souvent leur peine et souhaitoient qu'on y pût remédier » le lundi de la Quinquagésime 20 février 1708, on posa la première pierre du nouvel autel « gravée par François Vigner, son habile sculpteur et entrepreneur de cet autel ».

Source

• Jules-Marie Richard, « Les constructeurs de retables », Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1906.