Fusillade de clichy

Fusillade de clichy

Fusillade de Clichy

Sommaire

Les faits

Le 16 mars 1937, le Parti social français (ex-Croix-de-feu) décide d'organiser une réunion à Clichy. Le gouvernement de Front populaire, violemment accusé par la presse conservatrice de brimer l'opposition, se refuse à l'interdire. Un refus aurait été d'autant plus problématique que le mouvement de François de La Rocque joue depuis le 6 février 1934 la carte du légalisme intégral, considérant qu'il faut « montrer sa force pour ne pas avoir à s'en servir ».

A l'appel du maire SFIO de Clichy, Charles Auffray, du conseiller général Naile, communiste, et du député également communiste Louis Maurice Honel, une contre-manifestation est organisée.

Des centaines de manifestants assiègèrent le lieu de la réunion, obligeant la police à demander des renforts de Paris. Après les sommations d'usage, la police ouvrit le feu. Selon Le Figaro du 18 mars 1937, le bilan est de 4 morts (porté à 5 quelques jours plus tard) et plus de 300 blessés (200 blessés selon d'autres sources).

Les interprétations

Les réactions des contemporains

Ce bilan est alors reproché au ministre de l'intérieur Marx Dormoy, notamment par les trotskistes, les communistes, les anarchistes et, de l'autre côté du spectre politique, par l'extrême droite maurrassienne, notamment le journal L'Insurgé, alors que Léon Blum, qui condamne l'initiative des élus du Front populaire de Clichy, vient au secours de son ministre et parvient à calmer la situation en recevant Maurice Thorez et Jacques Duclos.

Une enquête administrative est alors diligentée pour faire la lumière sur les responsabilités des forces de police mais parmi les conséquences de cette fusillade fut que le gouvernement de Front populaire venait de s’aliéner une partie de la gauche la plus radicale.

Le 21 mars, un immense cortège suivit les corps des victimes de la fusillade, sous l'égide du Front populaire mais à cette occasion, les syndicalistes communistes de l'U.D. C.G.T. déployaient le drapeau de la IVe Internationale.

En 1940, Maurice Thorez revient sur ces évènements et écrit un texte virulent, où il s'en prend à Léon Blum et ses ministres pour la fusillade de Clichy.

Les interprétations des historiens

Pour Danielle Tartakowsky, cette fusillade est le point extrême d'une tension croissante entre les divers manifestants et une police insuffisamment préparée, depuis 1934 au moins.

Pour Philippe Bourdrel et Annie Lacroix-Riz (communiste orthodoxe revendiquée, mais très critique vis-à-vis du Front populaire), la fusillade serait peut-être en partie due à la provocation de membres non identifiés de la Cagoule. Leur collègue Frédéric Monier [1] estime [2] que « les défaillances du service d'ordre et les provocations de militants d'extrême droite expliquent que la police tire sur la foule », sans indiquer de qui il parle (des militants de la Cagoule ou des participants à la réunion du PSF).

Notes

  1. , maître de conférences à l'université d'Avignon, spécialiste de la Troisième République et plus particulièrement des mouvements d'agitation
  2. dans Le Front populaire, p. 62,

Bibliographie

  • Général André Cherasse, La Hurle, la nuit sanglante de Clichy, 16-17 mars 1937, éditions Pygmalion (1983). Préface de Henri Amouroux
  • Philippe Bourdrel, La Cagoule, éd. Albin Michel, 1998
  • Frédéric Monier, Le Front populaire, éd. La Découverte, coll. « Repères », 2002
  • Pierre Renouvin et René Rémond, Léon Blum, chef de gouvernement, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1981 (1re éd., 1967)
  • Danièle Tartatowsky, Les Manifestations de rue en France. 1918-1968, Publications de la Sorbonne, 1998
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