Al Anbar

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Al-Anbar

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33° 22′ 43″ N 43° 42′ 57″ E / 33.378666, 43.715833 Al-Anbâr (arabe : al-ʾanbār, arabe : الأنبار), anciennement Firuz Châpûr, Perisapora ou Anbâr (anbār (en persan : انبار), grenier ; arsenal ; entrepôt ; réservoir, cf. ab anbar, un réservoir traditionnel d'eau potable en Iran) avant l'arrivée des Arabes, était une ville importante sur la rive gauche de l'Euphrate. Les ruines de la ville se trouvent à 5 km au Nord-Ouest de Fallûja à proximité du village d'As-Saqlâwîya. La ville donne son nom à la province d'Al-Anbâr dont la capitale actuelle et plus grande ville est Ramâdî[1]. La seconde ville de la province est Fallûja.

Sommaire

Histoire

A l'origine Anbâr s'appelait Firuz Châpûr ou Perisapora et fut fondée aux environs de 350 av. J.-C. par le sassanide Châpûr II.

En 363, la ville est prise et détruite par l'empereur romain Julien l'Apostat. Il a battu les armées perse devant Ctésiphon (mai 363). N'ayant pas pu prendre cette ville, il fit demi tour et fut tué pendant le combat lors d'une attaque de son arrière garde près de Samarra (26 juin 364). Son successeur Jovien fit la paix avec Châpûr II. Le prix de cette paix était l'abandon de toutes les conquêtes de Dioclétien sur la rive gauche du Tigre. La ville d'Anbâr a été bien reconstruite.

Vers 571, L'empereur sassanide Khosro II était en difficulté à l'intérieur de son royaume. il a persuadé l'empereur romain Maurice Ier de lui envoyer de l'aide contre la promesse d'avantages territoriaux. Ainsi, Khosro II retrouvait le trône de roi des rois. Celui-ci fraîchement rétabli honora ses promesses. Suite à cela, l’Empire romain retrouvait ses frontières orientales de 502.

En 634, Anbâr était redevenue Sassanide. Ses environs accueillaient bon nombre des tribus arabes en rébellion contre le premier calife Abû Bakr. Parmi celles-ci, on retrouvait des Banû Taghlib qui avaient suivi leur prophétesse à Al-Yamâma. Khâlid ben al-Walîd se précipita hors de sa résidence à Al-Hira. Le tribus arabes qui étaient là vinrent s'affronter aux troupes musulmanes de Khâlid et furent repoussées. Le gouverneur persan voyant les fuyards s'empressa de quitter la ville et d'y laisser les habitants se défendre comme ils le pourront. Khâlid fut inflexible, il ne voulut admettre qu'une reddition sans concession. L'hostilité permanente des bédouins chrétiens amena Khâlid à prendre des mesures de plus en plus dures. Les chefs furent décapités devant les murs de la ville et tous les hommes de la garnison furent mis à mort. Quant aux femmes et aux enfants : ils furent donnés aux soldats ou envoyés pour être vendus comme esclaves.

Il y avait un monastère où quatre jeunes gens s'étaient réfugiés. Ils se firent passer pour des étudiants recevant l'instruction des évangiles. Le sort de ces quatre hommes n'a d'intérêt que parce qu'ils sont, d'après la tradition, les ancêtres de quelques hommes célèbres comme Ibn Ishaq l'historien et Musa ben Nusayr le conquérant de l'Espagne[2].

Après labataille du chameau en 656, `Alî remonta le cours de l'Euphrate sur plus de 1 200 km jusqu'à Raqqa où eut lieu la bataille de Siffin. Anbâr était devenue le refuge des tribus arabes chrétiennes et juives de la région. Lorsqu'`Alî l'a prise il y avait dit-on, 90 000 juifs (657)[3].

En 749, Abu al-Abbas as-Saffah le fondateur de la dynastie abbasside soupçonnant quelque complot, quitta sa résidence de Koufa et vint s'installer à Anbâr; Il y fait construire sa résidence appelée « Al-Hachimiya » du nom de son ascendance Hachémite. A l'annonce de la mort d'As-Saffah en 754, son frère Abû Ja`far se précipitant à Koufa pour y obtenir le serment d'allégeance. Il revint à Anbâr et pris le surnom d'Al-Mansûr[3].

Anbâr restera la capitale du Califat jusqu'à la fondation de Bagdad en 762 par le calife al-Mansur. La ville est néanmoins restée un centre important pendant toute la période abbasside.

En janvier 1258, une colonne mongole marche vers Anbâr. La ville est prise et les quelques survivants vont se réfugier dans les quartiers ouest de Bagdad. Peu de temps après Hulagu attaque Bagdad. Le Calife et son fils demandent grâce. Le Vizir envoyé pour discuter des termes de la reddition est refoulé. Lorsque la ville est pratiquement détruite, Hulagu envoie son secrétaire pour décider de la cessation des hostilités[4]. C'est la fin du Califat abbasside de Bagdad, Al-Anbar ne se relèvera pas de ses ruines.

Anbâr à l'origine de l'écriture arabe ?

Plusieurs siècles avant Mahomet, les arabes de la Mecque étaient parfaitement ignorants de l'écriture, ce qui n'était pas le cas dans d'autres régions. Muramir ibn Murra d'Anbâr qui a vécu quelques années avant Mahomet, fut l'inventeur des caractères arabes. Bachar le Kindian les aurait appris d'un habitant d'Anbâr et les aurait introduits à La Mecque.

« J'ai dit à `Abd Allâh Ibn `Abbâs : "Ô Quraych, renseignez-moi sur l'écriture arabe. L'utilisiez-vous, avec ses

lettres qui se lient ou qui ne se lient pas entre elles, comme l'alif, le lam, le min et le nun, avant que Dieu ait envoyé Muhammad ?"
Ibn `Abbâs répondit affirmativement, et je repris : "Et qui vous l'avait apprise ?"
Il me répondit : "Harb Ibn Umayya." Je lui demandai : "Et de qui Harb la tenait-il ?"
Il me répliqua : "De `Abd Allâh Ibn Jud`ân." Je lui redemandais : "Et de qui 'Abd Allâh Ibn Jud'ân la tenait-il ?"
Il me répondit : "Des habitants d'al-Anbâr." Je lui demandai : "Et de qui les habitants d'al-Anbâr la tenaient-ils ?"
Il me répondit : "D'un Yéménite, qui vint un jour chez eux." Je lui demandai : "Et de qui cet homme la tenait-il ?"
Il me répondit : "D'Al-Khullajân ibn al-Qâsim, qui mit par écrit la révélation faite au prophète Hûd et qui disait :

"Faut-il que chaque année vous inventiez une nouvelle coutume, et que vous adoptiez une opinion qu'on doit interpréter différemment ? Certes, la mort est préférable à une vie où nous sommes insultés par les Jurhum et les Himyar."[5] »

Les lettres inventées par Muramir étaient différentes de celle de l'Himyarite et elles étaient très proches du Kufique. Les premières versions du Coran ont utilisé le style kufique. Quant-aux très beaux caractères que l'on utilise maintenant sous le nom de kufique, ils ont été créés par Ibn Muklah, Vizir sous les califes Al-Muqtadir, Al-Qahir, et Ar-Radhî, qui a vécu trois cents ans après Mahomet. Ce style d'écriture a été mené à son degré de perfection par Ali Ibn Bawab[6],[7].

Notes

  1. arabe : ramādī, رمادي
  2. (en) William Muir, The Caliphate, its rise, decline and fall, Chapter XIII, 14 A.H.—Syria—Fall of Damascus
  3. a  et b (en) William Muir, The Caliphate, its rise, decline and fall, Chapter LXI 132-136 A.H., Abu'l-'Abbas, Hashimiya, Persecution of Umeiyads, Ibn Hubeira, Abu Muslim’s pilgrimage
  4. (en) William Muir, The Caliphate, its rise, decline and fall, Chapter LXXVIII, 640-656 A.H., Al-Musta'sim, last of the Caliphs, Hulagu takes Bagdad, Caliph put to death, End of 'Abbasid Dynasty
  5. Ibn Khaldûn, Le livre des exemples Tome I, Muqaddima V, XXXIX l'écriture et la calligraphie, Ed. Gallimard, (ISBN 2-07-011425-2), p. 813.
  6. (en) E. M. Wherry, A Comprehensive Commentary On The Quran, Of the Arabs before Muhammad; or, as they express it, in the Time of Ignorance; their History, Religion, Learning, and Customs
  7. Cette tradition de l'origine Yéménite de l'écriture arabe est contredite par ceux qui lui voient une origine Syriaque. Voir l'article Alphabet

Voir aussi

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