Gene Vincent

Gene Vincent
Gene Vincent
Surnom Gégène (en France)
Nom Vincent Eugene Craddock
Naissance 11 février 1935
Norfolk, en Virginie
Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès 12 octobre 1971, à 36 ans
Newhall, en Californie
États-Unis
Activité principale chanteur
Genre musical hillbilly boogie
• rockabilly
rock 'n' roll
blues
doo-wop
rhythm and blues
country
western swing
Instruments guitare
Années d'activité 1956-1971
Labels Capitol Records
• Challenge Records
• Dandelion Records
• Kama Sutra Records
Site officiel (en) « Gene Vincent and His Blue Caps », sur rockabillyhall.com

Gene Vincent, de son vrai nom Vincent Eugene Craddock (né à Norfolk, en Virginie, États-Unis, le 11 février 1935 ; mort le 12 octobre 1971 à Newhall, en Californie), est un chanteur américain de rock'n'roll et de rockabilly, qu'il contribue à populariser. Il est le créateur de Be-Bop-A-Lula, l'un des plus fameux succès du genre.

Sommaire

Biographie

Premières années (1935-1955)

Il est le fils d'Ezekiah Jackson Craddock et de Marie Louise. La famille déménage très tôt à Munden Point, dans l'État de Virginie, près de la frontière de Caroline du Nord. Ses parents y deviennent gérants d'une épicerie. Auditeur régulier de l'émission Grand Ole Opry, le jeune Eugene (qui porte à cette époque déjà le surnom de Gene) montre un intérêt pour la musique. Il écoute de la country, du hillbilly, du bluegrass. Mais il se familiarise aussi avec le blues et le gospel, car la communauté noire est importante dans le quartier pauvre où il vit[1]. Il reçoit sa première guitare à l'âge de douze ans[2]. Il joue régulièrement pour les passants, perfectionnant ainsi son style vocal et son jeu de guitare. Très vite, on le reconnaît dans les rues, et ses amis le surnomment The Screamin' Kid[3].

En 1948, ses parents décident de quitter le magasin, et de retourner à Norfolk. Chétif et souvent sujet aux taquineries de ses camarades d'école, Gene Vincent quitte assez tôt les études et s'engage dans l'US Navy à dix-sept ans, le 19 février 1952, pendant la guerre de Corée. En mars 1955, après trois années de service, Gene signe pour six années supplémentaires afin de percevoir la prime de réengagement, avec laquelle il s'achète une moto Triumph. En juillet, il est heurté dans Norfolk par une Chrysler qui brûle un feu rouge[4] : il est grièvement blessé à la jambe gauche. À l'hôpital, les médecins veulent l'amputer, mais Gene refuse que sa famille signe les documents d'autorisation. Il passe les six mois suivants en de nombreux séjours à l'hôpital naval de Portsmouth. C'est pendant un de ces séjours qu'il s'exerce à écrire des chansons. On lui enserre finalement la jambe dans une armature métallique[5]. Il est réformé peu après.

Débuts musicaux (1955-1956)

En septembre 1955, à Norfolk, il voit sur scène Elvis Presley, encore peu connu[6]. Le 9 octobre, Gene passe une audition lors de l'émission de Teddy "Bear" Crutchdield, DJ local[7].

Il se marie le 11 février 1956 avec Ruth Ann Hand[8].

Le même mois, il participe à un concours de chant dont un membre du jury est Sheriff "Tex" Davis[9], animateur de WCMS, une radio de Norfolk. Gene fait sa connaissance et, dès lors, se produit chaque week-end dans le « Country Showtime » de WCMS, accompagné par le trio The Virginians, qu'entourent d'autres musiciens. C'est ainsi qu'il interprète pour la première fois en public Be-Bop-A-Lula, chanson qu'il aurait écrite à l'hôpital[10], et qui serait inspirée de Little Lulu, une héroïne de bande dessinée[11].

En ce début de 1956, le phénomène Elvis Presley explose avec Heartbreak Hotel, sorti en janvier. Le succès foudroyant de ce disque met en émoi tous les labels : chacun est en quête de « son » Presley[12], et Sheriff "Tex" Davis le sait. Il décide de miser sur Gene. Il devient son directeur artistique[13], et l'entoure de quatre musiciens jouant pour WCMS : Cliff Gallup (guitare solo), Willie Williams (guitare rythmique), Jack Neal (contrebasse), Dickie Harrell (batterie)[14]. Le 9 avril, Gene et son groupe enregistrent dans les studios de WCMS une démo de trois titres : Be-Bop-A-Lula, Race With The Devil et I Sure Miss You. Elle est adressée à Ken Nelson, record producer (qu'on peut traduire par « réalisateur artistique ») et A&R man chez Capitol. Trois semaines plus tard, Ken Nelson convoque le groupe en studio pour réenregistrer les titres de la démo.

Années de succès (1956-1958)

Période Cliff Gallup (1956)

Le 4 mai 1956, le groupe arrive au studio d'Owen Bradley, à Nashville, où ont précédemment enregistré Buddy Holly et Johnny Carroll. Ce dernier avait suggéré d'exagérer l'écho. L'ingénieur Mort Thomasson avait alors mis au point un nouveau son[5]. Le son est repris pour Gene et ses musiciens, dont il parvient à traduire l'innocence, la spontanéité[6], le tempérament adolescent et sauvage[15]. Les trois titres de la démo sont enregistrés, ainsi que Woman Love, une adaptation d'une chanson hillbilly déjà interprétée par Jimmy Johnson. À l'issue de la séance, Vincent Eugene Craddock devient Gene Vincent, et le groupe prend le nom de Gene Vincent and His Blue Caps, en hommage à l'éternelle casquette bleue de son facétieux benjamin, Dickie Harrell[15], quinze ans[16].

Le single sort le 2 juin[17] avec, en face A, Woman Love, et, en face B, Be-Bop-A-Lula. Les passages à la radio de la face A ne rencontrent guère de succès.

Les programmateurs proposent alors la face B[2] : 200 000 disques se vendent, dans le seul mois de juin[18]. Be-Bop-A-Lula, rockabilly syncopé, devient un tube légendaire. Il sera repris par de nombreux artistes.

Du 24 au 27 juin, dans des conditions de live, le groupe enregistre son premier album.

Du jour au lendemain, Gene et ses quatre musiciens se voient propulsés au sommet du nouveau show business rock 'n' roll. Le 20 juillet, le groupe entame sa première tournée américaine. Le 13 août voit la sortie de l'album Bluejean Bop, et le 10 septembre celle du deuxième single, Race With The Devil[19].

Le 14 septembre, le guitariste rythmique Willie Williams quitte le groupe. Il est remplacé par Paul Peek. Le 16 septembre, c'est au tour du lead guitar Cliff Gallup de s'en aller. Marié, il apprécie peu la vie de tournée. Il est remplacé par Russell Wilaford. Le 22 septembre, la tournée prend fin[19].

Le 23 septembre, sort le troisième single, Bluejean Bop, qui à l'instar de Be-Bop-A-Lula sera disque d'or. Le 26 septembre, est tournée une séquence pour le film The Girl can't help it (La Blonde et moi) de Frank Tashlin. Les deux nouveaux du groupe, Paul Peek et Russell Wilaford, sont les guitaristes que l'on y voit mimer l'interprétation de Be-Bop-A-Lula. Pris par d'autres engagements, Russel Wilaford quitte bientôt le groupe[5] sans avoir jamais enregistré.

Le même mois, Gene et Ken Nelson arrivent à convaincre Cliff Gallup de faire un bref retour, le temps de participer à la session d'enregistrement du deuxième album. La session a lieu du 15 au 18 octobre, toujours au studio d'Owen Bradley, à Nashville.

Les solos d'un Cliff Gallup à la guitare « plus rapide et aveuglante que la lumière[6] » ont nettement contribué aux premiers succès de Gene Vincent[5],[20]. Le départ de ce guitariste joue en partie un rôle dans l'évolution ultérieure du style du chanteur[21].

En novembre, Gene effectue sa première tournée au Canada.

La fin de l'année 1956 est difficile. Gene souffre énormément de sa jambe malade, éprouvée par les concerts. Il doit faire un nouveau séjour à l'hôpital. Jack Neal, le contrebassiste, part à son tour. Et le directeur artistique Sheriff "Tex" Davis se sépare également du groupe.

Blue Caps remaniés (1957)

Le deuxième album, un des plus sauvages de Gene Vincent, un des meilleurs[2], sort le 4 mars 1957 sous le nom de Gene Vincent and the Blue Caps. Il contient notamment Red Blue Jeans and a Pony Tail, Cruisin', Double Talkin' Baby, You Better Believe, Cat Man...

Un nouveau groupe est constitué pour les tournées, avec Johnny Meeks en guitariste solo. La guitare rythmique acoustique et la contrebasse sont remplacées par une guitare électrique et une guitare basse. Le groupe se renforce de deux choristes-clappers-danseurs chargés de soutenir le chant et d'animer les prestations scéniques[22].

Les 19 et 20 juin, le studio de Nashville n'étant pas disponible, Gene doit enregistrer Lotta Lovin' et Dance to the Bop dans les studios du Capitol Records Building, à Hollywood. L'environnement de travail est approximatif. Le son change[22].

Le 24 juin, Gene divorce[23]. La chanson Lotta Lovin' sort le 22 juillet. C'est un succès. En octobre[24], Gene effectue une tournée de trois semaines en Australie, en compagnie de Little Richard et d'Eddie Cochran, qui devient son grand ami.

Mais Gene a un caractère difficile, et les Blue Caps sont constamment remaniés.

Le 17 novembre 1957, Gene et son groupe participent à la fameuse émission de télévision The Ed Sullivan Show, ce qui va contribuer au succès du single Dance to the Bop, qui sort le lendemain. Du 6 au 18 décembre, le groupe est de retour aux studios Capitol, où les conditions de travail laissent plus que jamais à désirer. Quinze morceaux sont enregistrés, en vue d'un album et de divers singles[22].

Fin des Blue Caps (1958)

Le troisième album, Gene Vincent Rocks And The Blue Caps Roll, sort le 8 mars 1958. Gene est alors au sommet de son succès. De nombreux adolescents américains se reconnaissent dans son style, celui d'un rebelle torturé, à la jambe fracassée par un accident de moto. Les résultats des ventes, sans atteindre ceux du premier disque, tiennent bon.

Gene obtient un rôle caméo dans le film Hot Rod Gang, où il va chanter notamment Baby Blue[25]. Les chansons du film sont enregistrées du 25 au 29 mars, en même temps que d'autres, destinées à un quatrième album. Les séquences sont filmées le 30 mars[26]. En mai, Baby Blue sort en single, et n'a pas de succès[27]. Le même mois, Gene se remarie avec Darlene Hicks, qui lui inspirera un célèbre slow-rock.

Une session d'enregistrement, en vue d'un cinquième album, a lieu du 13 au 21 octobre 1958[28]. Déjà vocaliste lors de la session de mars[26], Eddie Cochran de façon anonyme assure la basse vocale et participe aux arrangements[5]. C'est le dernier enregistrement des Blue Caps en tant que tels. Le groupe se sépare. Gene doit honorer sa fin de contrat avec des musiciens de studio. En novembre, sort le single Say Mama. Le même mois, sort le quatrième album, intitulé A Gene Vincent Record Date. Il ne rencontre pas le succès[2].

Fin d'une époque (1959)

Le 27 avril 1959, Darlene et Gene ont une petite fille, Melody Jean[8]. Gene part en été pour une tournée de trois semaines au Japon, où il reçoit un accueil délirant. Il sort un cinquième et un sixième albums, Sounds Like Gene Vincent (1er juin 1959) et Crazy Times (1er janvier 1960).

Mais la fin des années 1950 marque la fin d'une époque : au grand soulagement de l'Amérique conservatrice et puritaine[29], le rock pur et dur commence à être boudé par les radios, qui lui préfèrent des créations moins sauvages. C'est la montée des chanteurs pretty faces[2]. Après six albums et une poignée de 45 tours, Gene Vincent est désormais dépassé. Il n'a pas le physique de Frankie Avalon, ni celui de Fabian, ni même celui d'Elvis Presley — lequel glisse à ce moment-là vers un style de plus en plus mélodique et pop.

Alors Gene se tourne résolument vers l'Europe. Au Royaume-Uni, les succès de pionniers comme Tommy Steele et Johnny Kidd ouvrent un chemin prometteur au rock 'n' roll dur.

Succès en Europe (1960-1962)

Gene est invité au Royaume-Uni par le producteur de télévision Jack Good, qui lui demande d'effectuer un certain nombre de passages dans l'émission Boy Meets Girls. Gene arrive à Londres le 5 décembre 1959. Il est accueilli en héros du vrai rock. Sa carrière est relancée. Jack Good, s'attendant à voir débarquer un voyou briseur de mobilier, est un peu décontenancé de rencontrer un jeune homme affable et déférent, qui l'appelle « sir ». Aussi suggère-t-il à Gene un costume de scène qui sera désormais le sien, et qui sera copié par quantité d'autres rockers : blouson et gants de cuir noir, médaillon au cou[30]. Le 12 décembre, Gene apparaît dans l'émission.

Il chante pour la première fois en France le 15 décembre, à l'Olympia de Paris[8].

Eddie Cochran le rejoint au Royaume-Uni le 11 janvier 1960[28]. Ensemble, ils entament une tournée dans le pays. Le destin frappe. Dans la nuit du 17 avril 1960, Eddie Cochran trouve la mort dans un accident de voiture, à Chippenham, dans le Wiltshire. Présent dans le véhicule au moment de la collision, Gene a quant à lui la clavicule et des côtes cassées, ainsi que des blessures à sa jambe déjà meurtrie. Il ne se remet jamais tout à fait de la perte de son ami. Il ne sort d'ailleurs qu'un seul single cette année-là. En hommage à Eddie Cochran, depuis cet accident, il porte toujours un gant de cuir noir à la main gauche.

Le 13 octobre 1960, Darlene et Gene ont un garçon, Gene junior[8].

Gene ne reprend le chemin des studios qu'à partir de février 1961. En avril, il divorce une deuxième fois[31]. Il effectue un tour de galas en terre britannique, accompagné par l'orchestre Sounds Incorporated, puis par les Shouts, avec lesquels il enregistre un de ses rares albums des années 1960.

Aux États-Unis, on l'oublie petit à petit, tandis qu'en Europe il est très populaire, notamment en Angleterre. En France, des groupes autochtones comme Les Chaussettes Noires contribuent à sa notoriété en adaptant ses morceaux en français[31].

Le 23 janvier 1963, Gene se marie pour la troisième fois avec Margie Russell. Le 29 mai, le couple a une petite fille, Sherri Ann[8].

Années tragiques (1963-1971)

Gene doit affronter, en cette année 1963, le déferlement de la nouvelle génération du british beat, dont les plus éminents représentants, les Beatles, sont pourtant ses admirateurs (on a beaucoup spéculé sur une offre de Gene de produire leur premier album). Le contrat de Gene avec Capitol n'est pas renouvelé[31]. En délicatesse avec le fisc américain, en manque d'un contrat sérieux (il a des liaisons éphémères avec une poignée de petits labels, comme Challenge, Dandelion, Kama Sutra), Gene ne conserve qu'une poignée de fans. Ses disques ne se vendent plus[32]. Il doit se lancer dans des tournées harassantes pour vivre[2]. Le rocker embarque alors pour le continent. Il multiplie les tournées en Europe. Il garde, en France notamment (où ses fans le surnomment affectueusement « Gégène »[32]), mais aussi en Hollande et en Allemagne, de fidèles admirateurs.

En 1964, en tournée en Afrique du Sud, il noue une liaison avec Jackie Frisco, chanteuse locale[33]. En 1965, il quitte Margie[33]. À la fin de l'année, sa santé et sa carrière sont au plus bas. Mal dans sa peau, torturé, Gene Vincent pousse de plus en plus son « esprit rock » à son paroxysme, multipliant les abus d'alcool. Intransigeant, il n'accepte aucun compromis, et peut parfois se montrer violent[34],[35]. « Personnage attachant et instable », il use « amours, amitiés et bonnes volontés avec une constance suicidaire[1]. » Son talent cependant reste entier, tout comme sa passion pour le rock'n'roll pur et dur[36].

En 1966, Gene et Jackie Frisco se marient à Mexico[33]. Gene revient en Europe en 1967, mais c'est pour retomber dans le même style de vie autodestructeur[5]. En 1970, il se sépare de Jackie Frisco, dont il ne divorce pas[33]. Sa dernière tournée en France, en juin, tourne au désastre.

Criblé de dettes, miné par l'alcool et le désespoir, Gene trouve la mort le 12 octobre 1971, à 36 ans, victime d'une hémorragie stomacale. Il est enterré à l'Eternal Valley Memorial Park, à Newhall (Californie).

Style

Très doué, sensuel, Gene est considéré comme « un des plus merveilleux chanteurs de l'histoire du rock[1] ». Sa voix est « limpide, juvénile[37] », son chant « fébrile, faussement essouflé, noyé d'échos[38] », son vibrato totalement maîtrisé. « Ses intonations sont éraillées avec mesure, souvent plaintives[37] ». Capable de passer de la douceur extrême à l'expression la plus frénétique de l'agressivité sur les tempos rapides, sa voix est devenue celle de la révolte d'une génération frustrée « et l'expression ultime de la pureté du rock 'n' roll[2] ».

Gene garde tout d'abord son style personnel, qu'il appelle « bop[39] » : un hillbilly boogie aux accents syncopés, bien soutenu par cette voix étonnante, aux aigus perçants et aux basses de crooner. Ce style est le trait distinctif de ses premiers tubes.

En 1957, Gene inclut une saveur de doo-wop, avec l'appui de deux voix de chœur, et de clapping (Git it).

Ensuite il vire de plus en plus vers le rhythm and blues, enregistrant des versions de tubes R&B des années 1940 et 1950, ainsi que des classiques de country et de western swing (comme des succès de Hank Williams[40], et la célèbre Pistol Packin' Mama d'Al Dexter).

À partir de 1957, Gene — tout comme Buddy Holly — contribue au succès des guitares Fender Stratocaster dans le monde rock, en affichant des instruments aux couleurs custom (d'abord blancs, et ensuite noirs), qui vont séduire les guitaristes débutants.

Mémoire

Gene Vincent laisse derrière lui un héritage musical qui influence la branche la plus puriste du rock'n' roll et du rockabilly revival de la fin des années 1970.

Sa fille Melody Jean Vincent, chanteuse, perpétue sa mémoire.

Ses derniers titres enregistrés en 1971 pour le label Rollin' Rock de Ronnie Weiser sont pleins d'émotion, avec une superbe reprise du Bring it on home de Sam Cooke, Rose of Love, et une version de Party Doll de Buddy Knox.

En 1977, Ian Dury lui consacre la chanson Sweet Gene Vincent[41].

Oublié aux États-Unis, Gene ne rentre au fameux Rock and Roll Hall of Fame qu'en 1998, douze ans après Elvis Presley, onze ans après son ami Eddie Cochran.

Le Rockabilly Hall of Fame, lui, n'a pas oublié la contribution du chanteur au rockabilly : c'est Gene qui, en 1997, entre le premier dans son classement.

Principaux succès

  • Be-Bop-A-Lula (1956) : 7e aux États-Unis, 16e en Grande-Bretagne
  • Blue Jean Bop (1956) : 34e aux États-Unis, 16e en Grande-Bretagne
  • Woman Love (1956)
  • Crazy Legs (1956)
  • Race With The Devil (1956)
  • Dance To The Bop (1957) : 23e aux États-Unis
  • Lotta Lovin' (1957) : 13e aux États-Unis
  • B-I-Bickey-Bi Bo Bo (1957)
  • Wear My Ring (1957) : 13e aux États-Unis
  • Say Mama (1958)
  • Baby Blue (1958)
  • I'm Going Home
  • She She Little Sheila (1959) : 22e en Grande-Bretagne
  • Wild Cat (1959) : 21e en Grande-Bretagne
  • Pistol Packin' Mama (1960) : 15e en Grande-Bretagne
  • Be-Bop-A-Lula 62 (1962)
  • Bird Doggin' (1966)
  • The Day The World Turned Blue (1971)

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Discographie

Albums

  • Bluejean Bop, Capitol, 1956
  • Gene Vincent and the Blue Caps, Capitol, 1957
  • Gene Vincent Rocks and The Blue Caps Roll, Capitol, 1958
  • A Gene Vincent Record Date, Capitol, 1958
  • Sounds like Gene Vincent, Capitol, 1959
  • Crazy Times, Capitol, 1960
  • The Crazy Beat of Gene Vincent, Capitol, 1963
  • Shakin' up A storm, Columbia, 1964
  • Gene Vincent, Challenge, 1967
  • I'm Back and I'm Proud, Dandelion, 1969
  • If you could only see me today, Kama Sutra, 1970
  • The Day The World Turned Blue, Kama Sutra, 1971
  • The Last Session (BBC, 1er octobre 1971), Nighttracks Strange Fruit Records, 1987 (maxi 45 tours)

CD

  • The Gene Vincent 6-CD Box Set, Capitol
  • The Road Is Rocky 8-CD Box Set, Bear Family
  • The Outtakes 6-CD Boxset, Bear Family
  • Rebel Heart, Magnum Force, U.K., 1992
  • Gene Vincent and the Blue Caps, Capitol Music, 2002

DVD

  • At Town Hall Party, Bear Family, 2003
  • The Town Hall Party TV Shows 1958-1959, Rocksta, 2003

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Reprises

De nombreuses chansons popularisées par Gene Vincent sont reprises par d'autres artistes. Citons principalement :

  • Be-Bop-A-Lula, par The Everly Brothers (1958), The Shadows sous leur ancien nom The Drifters (1959), Jerry Lee Lewis, Carl Perkins, Les Chaussettes Noires (1961), Johnny Hallyday, Johnny Carroll (1974), John Lennon (1975), Gene Summers (1981), Paul McCartney (1991), Cliff Richard, Queen, les Stray Cats, Foghat...
  • Bluejean Bop, par Les Chaussettes Noires (1963), Paul McCartney (1999)
  • Get It, par Eddy Mitchell (C'est un piège, 1974), Dave Edmunds (1977)
  • Dance To The bop, par Les Chats Sauvages (Quand les Chats sont là, 1962)
  • Love Of A Man, par Les Chats Sauvages (L'Amour que j'ai pour toi, 1962)
  • Jeff Beck a consacré tout un album à des reprises de chansons de Gene Vincent. Intitulé Crazy Legs (Epic, 1993), on y retrouve : Race with the Devil, Cruisin, Crazy Legs, Double Talkin' Baby, Woman Love, Lotta Lovin, Catman, Pink Thunderbird, Baby Blue, You better believe, Who slapped John, Say Mama, Red blue jeans and a pony tail, Five feet of lovin, B-I Bickey-bi, bo-bo-go, Blues stay away from me, Pretty pretty baby et Hold me, hug me, rock me.
  • Eddy Mitchell, seul ou avec Les Chaussettes Noires, a repris 26 chansons préalablement chantées par Gene Vincent.
  • Le groupe Lucky Devils, sur son album Black with Flames (2003), fait une reprise de I'm Going Home fidèle à l'esprit de Gene Vincent.

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Bibliographie

En anglais

  • Britt Hagarty, The Day the World Turned Blue, Blandford, Londres, 1984
  • Sue Smallwood, Gene Vincent's Crazy Time, 1993
  • Dave Thomson, Gene Vincent on the Edge-Rebellious Blue Denim and Black Leather, 2000
  • Susan Vanhecke, Race with the Devil : Gene Vincent's Life in the Fast Lane, Saint Martin's Press, 2000
  • Steven Mandish, Sweet Gene Vincent : The Bitter End, Orange Syringe Productions, 2002
  • Mike Farren, Gene Vincent : There's On In Every Town, 2004
  • Derek Henderson, Gene Vincent A Companion, 2005
  • Yvonnick Guitton, Gene Vincent. Full Dimensional, Bush Book

En français

  • Gene Vincent European Tour, sous la direction de Jacky Chalard, éditions Horus, 1979
  • Gene Vincent une histoire du rock'n'roll, bande dessinée de Rodolphe et Georges Van Linthout, Dargaud, 2007
  • Gloire et tribulations d'un rocker en France et dans les pays francophones, Garrett McLean, Distribution ThunderSound, Michel Morley (Marseille), 2010, 276 pages, format 30, 5x30, 5
  • Pierre Achard, Les Derniers Jours du rock 'n' roll, Grasset, 2008 (un chapitre est consacré à Gene Vincent, p. 60-78)
  • Gene Vincent, Dieu du rock'n'roll, Jean-William Thoury, Camion Blanc, 2010, 398 pages

Notes et références

  1. a, b et c Jean-William Thoury, « Vincent, Gene », in Michka Assayas (dir.), Dictionnaire du rock, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2002, t. II, p. 2078.
  2. a, b, c, d, e, f et g Boris The Spider, « Gene Vincent story », sur addictif-zine.com, 19 mars 2010.
  3. Jacques Barsamian, François Jouffa, Histoire du rock, Tallandier, 2008, p. 127.
  4. Selon la version donnée par le livret du coffret Gene Vincent: Rock 'n' Roll Legend, édité en France par Capitol en 1977. Gene, dans une interview accordée à Mick Farren, parle d'une blessure reçue en Corée. (en) « Gene Vincent », sur funtopia.pwp.blueyonder.co.uk, International Times, mars 1971.
  5. a, b, c, d, e et f (en) « Gene Vincent & The Blue Caps: Biography », sur rockabillyhall.com.
  6. a, b et c Florent Mazzoleni, Les Racines du rock, Hors Collection, 2008, p. 19.
  7. (en) «1935.1955 », sur gene.vincent.fanclub.voila.net. En novembre et décembre 1956, les Blue Caps n'ayant plus de lead guitar, Teddy "Bear" Crutchdield tiendra cette place sur scène. Gene Vincent Fan Club, « 1956 », sur fr-fr.facebook.com, 5 janvier 2011.
  8. a, b, c, d et e (en) « Important Dates », sur rockabillyhall.com.
  9. William Douchette, dit William Beauregard Davis, dit Bill Davis, dit Sheriff "Tex" Davis, né en 1914 dans le Connecticut, mort à Nashville le 29 août 2007. Spencer Leigh, « Sheriff Tex Davis Rock 'n' roll manager », sur independent.co.uk, 13 septembre 2007.
  10. Certains attribuent la paternité du morceau à Sheriff "Tex" Davis et à Gene Vincent, venant d'écouter la chanson Don't Bring Lulu sur un 78 tours ; d'autres à Gene Vincent et à Don (Donald) Graves, un compagnon d'hôpital ; d'autres enfin au seul Don Graves : il aurait cédé les droits, pour 25 ou 50 dollars (selon les sources), à Gene Vincent, lequel en aurait cédé à son tour une partie à Sheriff "Tex" Davis. «  "Sheriff Tex" Davis died », sur gene-vincent-forum.niceboard.com. (en) « Song: Be-Bop-a-Lula », sur secondhandsongs.com.
  11. « Be bop a lula petite histoire mais grand standard », sur yepcatspassion.centerblog.net, 24 mars 2008.
  12. « Gene Vincent & The Blue Caps: Be bop a lula », sur rockabillyhall.com.
  13. Le management est assuré jusqu'en juillet par Roy Lamar, gérant de la radio WCMS, et l'agent Victor Blumenthal. Gene Vincent Fan Club, « 1956 », sur fr-fr.facebook.com, 5 janvier 2011.
  14. Plusieurs sources précisent que les quatre musiciens sont issus de The Virginians, ce qui n'est pas tout à fait exact. Cette formation en tant que telle (formation attitrée de la station WCMS) n'est composée que de Willie Williams, de son épouse Robbie et de Dave Dalton. Tous trois chantent, et Willie les accompagne à la guitare. Divers musiciens les entourent, parmi lesquels Cliff Gallup et Jack Neal, qui jouent sans être payés. Le batteur Dickie Harrell joue également, « après l'école », dans une formation de WCMS. (en) « Blue Cap "Wee Willie" Wiliams », sur rockabillyhall.com. (en) Ken Hancock, « Jumpin' Jack Neal », sur rockabillyhall.com. (en) King Kaufman, « Drummer, Dickie "Be-Bop" Harrell », sur rockabillyhall.com, 18 avril 2001.
  15. a et b Jean-William Thoury, op. cit., p. 2079.
  16. Entretien de King Kaufman avec Dickie Harrell, « Interview de Dickie Harrel », sur gene-vincent-forum.niceboard.com.
  17. (en) Robert Fontenot, «  Top 10 Rockabilly Songs », sur oldies.about.com.
  18. « Gene Vincent - Be bop a lula / Woman Love », sur rockin-records.over-blog.fr, 10 octobre 2010.
  19. a et b Gene Vincent Fan Club, « 1956 », sur fr-fr.facebook.com, 5 janvier 2011.
  20. (en) Tony Maygarden, « A Rarity From Gene Vincent's Guitarist Cliff Gallup », sur endlessgroove.com.
  21. (en) Richie Unterberger, « Cliff Gallup », sur hotguitarist.com.
  22. a, b et c Gene Vincent Fan Club, « Gene's life 1957 », sur fr-fr.facebook.com, 7 janvier 2011.
  23. « Gene's wives - les épouses de Gene », sur gene-vincent-forum.niceboard.com.
  24. « Programs & Tickets », sur eddie-cochran.info.
  25. Serge Dumonteil, Rock & Folk, décembre 1971, p. 40.
  26. a et b Gene Vincent Fan Club, « Gene's life 1958 », sur fr-fr.facebook.com, 11 janvier 2011.
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  28. a et b « Gene Vincent », sur chantdumonde.com.
  29. Jean-Marie Leduc, Le Dico des musiques, coll. « Les dicos de Point Virgule », Seuil, 1996, p. 547.
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  31. a, b et c Jean-William Thoury, op. cit., p. 2080.
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  33. a, b, c et d « Jackie Frisco - épouse de Gene », sur gene-vincent-forum.niceboard.com.
  34. Serge Dumonteil, art. cit., p. 43.
  35. Jacques Barsamian, François Jouffa, op. cit., p. 132.
  36. Jacques Barsamian, François Jouffa, op. cit., p. 129.
  37. a et b Anne et Julien, Le Guide du rock, Hors Collection / Presses-Solar, 1994, p. 49.
  38. Nicolas Dupuy, Le Rock pour les nuls, First, 2009, p. 28.
  39. Ou « hillbilly bop », nom parfois donné au rockabilly. Paul Du Noyer (dir.), L'Encyclopédie illustrée de toutes les musiques, Hachette, 2004, p. 18.
  40. (en) Patrick Wall, « Gene Vincent Biography », sur sing365.com, 9 octobre 2000.
  41. Jean-William Thoury, op. cit., p. 2081.

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