Gerardus Mes

Gerardus Mes ou Gherardus (actif en 1561) était un compositeur de l’École néerlandaise.

La vie et les œuvres

Peu de ses œuvres nous sont parvenues, à part les Souterliedekens : harmonisations polyphoniques à quatre voix des 150 psaumes et quelques cantiques dans la traduction néerlandaise attribuée à Willem van Zuylen van Nijevelt. De ce dernier, la première édition du psautier, dont la notation musicale ne comporte qu'une seule ligne mélodique, date de 1540. Les mises en musique polyphoniques de Mes furent publiées en 1561 par l'éditeur anversois de musique polyphonique Tielman Susato, comme volumes huit à neuf de sa série de Musijck Boexkens (livres de musique). Dans cette série, Susato avait déjà publié - en 1556-57 - des mises en musique à trois voix des Souterliedekens du compositeur Jacobus Clemens non Papa, déjà célèbre à cette époque. Comme il l'avait déjà fait dans l'introduction de son édition de chansons profanes néerlandaises, publiées dans son Ierste et Tweetste Musijck Boexken (premier et second livre de musique), l’éditeur Susato suggère dans la préface que les psaumes peuvent également être joués sur des instruments. Sur la page de titre de l'édition, Mes se fait introduire par son éditeur comme un élève de Clemens non Papa. C’est la seule information qu’on a sur sa vie. De l'édition de ses psaumes en quatre volumes, aucun exemplaire complet n'a été retrouvé ; la voix de basse manque.

Dans ses psaumes, Mes a mis en pratique différentes techniques d'harmonisation. Dans la voix de soprano, il reprend parfois la mélodie originale du même psaume de l’édition de 1540 (tandis que Clemens non Papa cite la mélodie originale dans la voix du ténor) ; mais, parfois, Mes écrit une composition entièrement nouvelle dans laquelle il n’emprunte qu’initialement à la mélodie originale pour laisser évoluer la composition d’une façon plus libre. Dans un nombre de cas, Mes a employé une mélodie existante, bien que ce ne soit pas celle que Clemens a utilisé pour le même psaume. Les mises en musique des psaumes de Mes semblent avoir été relativement populaires au début du XVII^e siècle, car quelques psaumes ont inspiré le prêtre et poète Johannes Stalpaert van der Wiele de Delft pour en faire quelques contrafactums (chansons avec paroles nouvelles sur mélodies existantes). Une tentative de reconstruction de la voix manquante - celle de la basse - de quelques Souterliedekens, a été entreprise par le musicologue Louis Peter Grijp. À part les Souterliedekens, il ne nous reste de l'œuvre de Mes qu'un seul motet.

Sources

• Louis Peter Grijp, The Souterliedekens by Gherardus Mes (1561), in From Ciconia to Sweelinck, Donum natalicum Willem, Amsterdam, 1994
• Louis Peter Grijp, livret du cd Souterliedekens, 16th century secular songs and psalm settings from the Netherlands, par Camerata Trajectina, sous la direction de Louis Peter Grijp, 1992, Globe.