Germanicus

Germanicus
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Germanicus
Buste de Germanicus (Louvre).
Buste de Germanicus (Louvre).

Pays Empire romain
Titre Consul en 12
Grade militaire Général
Biographie
Naissance 24 mai 15 avant J.C.
Rome
Décès 10 octobre 19
Antioche
Père Drusus
Mère Antonia Minor
Conjoint Agrippine l'Aînée
Enfants Néron Caesar
Drusus Julius Caesar
Caligula
Agrippine la Jeune
Drusilla
Julia Livilla

Caius Julius Caesar dit Germanicus (né à Rome le 24 mai 15 avant J.C., mort près d'Antioche le 10 octobre 19) est un général romain, fils de Drusus et d'Antonia Minor, frère aîné du futur empereur Claude. Il est également le petit-fils adoptif d'Auguste, puis le fils adoptif de son oncle Tibère, le père de l'empereur Caligula et le grand-père de l'empereur Néron.

Sommaire

Vie

En 10 avant J.C., Drusus reçoit le surnom Germanicus pour ses victoires contre les Germains. À sa mort l'année suivante, le surnom passe à son fils Caius. Lorsqu'il est adopté par Tibère, Caius prend pour nom Germanicus Iulius Caesar, et est alors généralement désigné sous le nom Germanicus.

Il épouse Agrippine l'Aînée. Sur les neuf enfants de ce mariage, six survécurent : Néron Caesar, Drusus Julius Caesar, Caligula, Julia Agrippina, Drusilla et Julia Livilla.

Il est nommé consul en 12 après J.-C.

À la mort d'Auguste, il parvient à contrôler quatre légions qui se rebellent en Germanie. Les campagnes de Germanicus en Germanie prendront fin en 16 après J.-C.

En 16 après J.-C., il remporte une victoire à Idistaviso sur le chef de guerre germain Arminius et capture Thusnelda, la femme de celui-ci. Le 7e jour avant les calendes de juin, il fait un retour triomphal à Rome, selon Tacite.

Il est ensuite envoyé en Orient en 17. En 19, il y meurt brusquement — peut-être empoisonné (par Cneius Calpurnius Pison ?) sur ordre de Tibère.

Il avait transposé librement en latin le poème didactique d'Aratos de Soles, les Phénomènes.

Une popularité sans égale

Germanicus jouissait d'une popularité qui dépassait de loin ses mérites militaires. Seul descendant mâle des Julii suffisamment avancé en âge, symbole même du jeune homme bon et vertueux que tout destine à la gloire du Principat, adulé par la population et par les troupes, il ne pouvait que faire de l'ombre à Tibère.

« Mais les sentiments que Germanicus inspirait se manifestèrent avec beaucoup plus d'éclat et de force quand il mourut et après sa mort. Le jour où il périt, on lança des pierres contre les temples, on renversa les autels des dieux, certains particuliers jetèrent à la rue les lares de la famille ou exposèrent leurs enfants nouveau-nés. On raconte même que les barbares alors en guerre entre eux ou contre nous consentirent à une trêve, comme s'ils avaient perdu l'un des leurs et partagé notre affliction; que certains petits rois, en signe de très grand deuil, se coupèrent la barbe et firent raser la tête de leurs femmes ; que le roi des rois lui-même s'abstint de chasser et de recevoir les grands à sa table, ce qui chez les Parthes, correspond à la suspension des affaires.
À Rome, toute la population, frappée de stupeur et de tristesse à la première annonce de sa maladie, était dans l'attente des prochaines nouvelles ; enfin, vers le soir, le bruit s'étant tout à coup répandu, on ne sait comment, qu'il était rétabli, la foule en désordre courut au Capitole avec des torches et des victimes, enfonça presque les portes du temple, dans son impatience de rendre grâce aux dieux, et Tibère fut réveillé par les cris joyeux des citoyens qui chantaient dans toute la ville : Rome est sauvée, la patrie est sauvée, Germanicus est sauf !
Mais, lorsque enfin la nouvelle de sa mort fut officielle, aucune consolation, aucun édit ne put faire cesser le deuil du peuple, qui se prolongea même pendant les fêtes de décembre. Les horreurs des années suivantes augmentèrent encore la gloire de Germanicus et le regret de sa perte, car tout le monde estimait, non sans raison, qu'en inspirant à Tibère du respect et de la crainte il avait contenu sa férocité, qui éclata bientôt après. »

— Suétone, Vie des douze Césars, Caligula 5 et 6

Agrippine débarquant à Brundisium avec les cendres de Germanicus, Benjamin West, c. 1768.

« A la mort de Germanicus, Tibère et Livie furent vraiment enchantés, mais tous les autres furent sincèrement affligés. Car il était très beau physiquement et d'une grande noblesse d'âme, digne d'admiration à la fois pour sa bonne éducation et pour sa force physique. Bien que très courageux à la guerre, il se montrait très doux avec ses semblables, et tout en ayant le pourvoir suprême d'un César il savait adapter ses pensées au niveau des plus faibles ; il ne se montra ni violent à l'égard de ses subordonnés, ni envieux à l'égard de Drusus, ni même critique à l'égard de Tibère. Pour résumer il fut un des très rares hommes à n'avoir jamais failli envers le destin qui lui avait été assigné ni s'être corrompu à cause de lui. Bien qu'il eût pu souvent et avec l'approbation générale, celle des soldats mais aussi du peuple et du Sénat, s'emparer du pouvoir absolu, il n'y consentit pas. Il mourut à Antioche, victime d'un complot de Pison et Plancina. Car on trouva des ossements humains dans la maison où il habitait, ainsi que des tablettes de plomb qui portaient son nom, tout cela de son vivant. Il fut empoisonné, ce fut clairement démontré par son cadavre qui fut transporté au Forum et présenté à l'assistance. Quelque temps après Pison fut traîné à Rome et traduit devant le Sénat par Tibère lui-même pour meurtre, ce qui détournait Tibère du soupçon d'assassinat de Germanicus ; mais Pison obtint un délai et se tua.  »

— Dion Cassius, Histoire romaine, 57, 18, 6-10

Sa fille Agrippine la Jeune et le fils de celle-ci, Néron sauront, le temps venu, utiliser à leurs propres fins l'incroyable prestige de Germanicus.

Les honneurs funèbres qui lui furent décernés sont connus grâce à plusieurs inscriptions latines en particulier la Tabula Hebana et la Tabula Siarensis.

Notes

Bibliographie

  • Germanicus - Aratea, traduit par A. Le Boeuffle sous le titre Les Phénomènes d'Aratos (1975) éd. Les Belles Lettres. (ISBN 2-251-01097-1)
  • (de) Willem Frederick Akveld, Germanicus, sous la direction de J.B. Wölters, Utrecht, 1961.
  • (it) Bruno Gallota, Germanico, l’Erma di Bretschneider, Rome, 1987, 228 p.
  • (de) Gehrardt Kessler, Die Tradition über Germanicus, F. Rosenthal, Berlin, 1905, 104 p.
  • (it) Giorgio Bonamente – Maria Paola Segoloni, Germanico : la persona, la personalità, il personaggio : nel bimillenario dalla nascita, colloque des universités de Macerata et de Perugia (Italie), du 9 au 11 mai 1986, G. Bretschneider, Rome, 1987, 238 p.

Voir aussi

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