Ghetto

Ghetto

Le ghetto désigne un quartier réservé ou imposé aux Juifs où ils peuvent vivre selon leurs lois et coutumes particulières au milieu de peuples étrangers. C'est dans la République de Venise, en 1516, que ce quartier a pour la première fois été appelé ghetto, après que le Conseil des Dix ait décidé de regrouper leur communauté à Cannaregio, site occupé par une ancienne fonderie (en vénitien getto ou gheto signifie « fonderie »). Le mot ghetto a aussi été rapproché, dès le XVIe siècle, de la racine hébraïque guet signifiant « séparation », « divorce », mais ce rapprochement n'indique pas (ni n'entendait indiquer) une étymologie.

Article détaillé : Ghetto de Venise.

Par extension, le terme s'est appliqué à partir du début du XXe siècle à tout quartier dans lequel se concentre une minorité ethnique, culturelle, ou religieuse, en général défavorisée. Le terme a alors une connotation péjorative de difficulté de vivre et de ségrégation sociale dans un environnement urbain généralement dégradé.

Sommaire

Du Moyen Âge à la Révolution française

Origine des quartiers juifs

Les quartiers juifs ont existé de tout temps en diaspora. Les Juifs ont en effet besoin de se rassembler pour de simples raisons religieuses : les règles alimentaires de la cacherouth exigent l'abattage rituel, la prière est indissociable du minyan, l'observation stricte du chabbat nécessite de rester près de la synagogue, l'importance de l'éducation impose de se regrouper pour ouvrir des écoles. Un repli de la religion juive sur un « passé mythifié » et une « appartenance raciale exclusive » sont également parfois avancés pour expliquer cette tendance au rassemblement communautaire[1].

Le quartier Delta d'Alexandrie

Le premier quartier juif connu en diaspora est celui d'Alexandrie et Flavius Josèphe estimait leur nombre à 100 000. Des émeutes anti juives se produisaient périodiquement ce qui amena progressivement une concentration de la population juive dans le quartier Delta ainsi nommé par l'urbaniste Dinocrate. La communauté juive d'Alexandrie s'hellénisa fortement et c'est dans ce milieu que fut rédigée la traduction grecque de l'Ancien Testament connue sous le nom de version des Septante. Dans les synagogues alexandrines, on priait en grec.

Moyen Âge européen

Plus tard, d'autres quartiers juifs apparaissent en Allemagne, Espagne, Portugal et France. Mais au Haut Moyen Âge, les Juifs ne sont pas contraints d'y résider. En 1084, Rüdiger, évêque de Spire, accorde aux Juifs de sa ville toute une série de droits[2]. Il leur laisse un quartier séparé «pour qu'ils ne soient pas importunés par la foule». Le quartier juif, situé dans le banlieue de Spire, est entouré d'un mur et comprend un cimetière et une synagogue. Les Juifs ont aussi leur propre police de quartier, le droit d'engager des serviteurs chrétiens et de vendre de la viande cascher aux non-Juifs. Ces privilèges sont confirmés par l'empereur du Saint Empire romain germanique en 1090[3].

Paris compte, au XIIIe siècle quatre juiveries bien délimitées. Juiverie est le mot traditionnellement utilisé en France pour désigner les quartiers juifs. Il est rappelé par les plus de 300 rues de la Juiverie et rues des Juifs qui existent encore. Les fondations matérielles du ghetto sont ainsi posées, mais l'essentiel manque encore, la contrainte.

En 1215, la situation change après les décisions du concile de Latran instituant la séparation des Juifs d'avec le reste de la société. Le ghetto n'est pas instauré mais il est recommandé d'isoler les Juifs du reste de leurs concitoyens. Le XIIIe siècle marque le passage progressif du quartier librement habité par les juifs au ghetto.

En 1290 Édouard II d'Angleterre chasse les Juifs d'Angleterre. En 1294, Philippe IV le Bel ordonne au sénéchal de Beaucaire d'installer les juifs de la ville dans un quartier séparé, puis il les chasse, en 1306, du sol français[4]. Dès lors, les populations juives se concentrent sur le territoire pontifical en Comtat-Venaissin et dans les terres d'Empire que sont l'Alsace et la République messine. En 1789, au début de la Révolution française, sur les quarante mille juifs que compte la France, une grosse moitié « yiddishophone » vit en Alsace et Lorraine, le reste de la communauté se partageant entre les « Portugais » de Bordeaux et Bayonne, auxquels on peut ajouter les « juifs du pape » en Avignon et dans le Comtat. Le quartier avignonnais des Carrières abrite les juifs comtadins.

En Espagne, les juderías (calls dans l'espace catalanophone) jouissent d'abord d'un régime privilégié, puis deviennent des quartiers pauvres que l'Inquisition peut facilement surveiller. En 1480, les souverains ordonnent aux municipalités de contraindre les juifs à vivre dans des rues isolées de celles des chrétiens. En 1492, les Juifs espagnols sont refoulés du royaume ibérique ; ils partent vers le Levant, la France, les Pays-Bas ou le Nouveau Monde. Après l'expulsion des Juifs d'Espagne, l'empire ottoman les accueille en masse et le Balat[5] d’Istanbul et surtout la ville de Salonique deviennent les grands centres du monde séfarade. Rome et Venise accueillent aussi une partie importante de cette communauté « ladinophone ».

Le ghetto, au sens propre

Ghetto de Sienne
Photo de Paolo Lombardi
Carte des rues des Juifs en Italie

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L'Aquila (Via ed Arco dei Giudei in Paganica)
Casacanditella
Castel di Ieri
Guardiagrele
Lanciano
Loreto Aprutino
Tornimparte
Arena
Galatro (Largo Giudecca, Via Giudecca et Vico Primo Giudecca)
Martirano
Montalto Uffugo
Reggio de Calabre
Rossano (Piazza Giudecca et Via Giudecca)
Melito di Porto Salvo
Paola
Sarno
Naples
Somma Vesuviana
Argelato
Bologne
Imola
Longiano
Lugo
San Giorgio di Piano
Berra
Scandiano
Ro
Canale Monterano
Bomarzo
Filettino
Ronciglione
Lerici
Mornico Al Serio
Bagnolo San Vito
Brissago-Valtravaglia
Moglia
Viadana
Villimpenta
Urbin (via Monte degli Ebrei)
Camerino
Barchi
Gradara
Pesaro
Villimpenta
Acquasparta
Gualdo Tadino
Alexandrie (via Sale in Contrada Ebrei)
Rivalta di Torino
San Francesco al Campo
Verolengo
Vicoforte
Ostuni (Passatoio dei Giudei)
San Severo
Alessano
Altamura (Claustro La Giudecca)
Carpignano Salentino
Gallipoli
Secli
Cursi
San Marino (viale Campo dei Giudei)
Alghero (Carrero des Hebreus)
Cagliari
Mineo
Naso
Trapani
Taormine
Livourne (Via Ebrei Vittime del Nazismo)
Villafranca in Lunigiana (Borgo degli Ebrei)
Anghiari
Cavallino-Treporti
Illasi
Marano di Valpolicella
Mogliano Veneto
Monselice
Nogarole Rocca
Pontecchio Polesine
Sorgà
Teolo
Trevenzuolo
Venise (Ghetto Vecchio, Campo di Ghetto Nuovo)
Vérone
Zimella

City locator 15.svg indique l'utilisation des termes Ebrei ou Giudei.
City locator 3.svg indique l'utilisation du terme giudecca.
City locator 4.svg indique l'utilisation du terme ghetto.

À Venise où, comme dans les autres villes d'Italie, ils participaient librement à la vie économique, ils sont tous tenus, par un décret du 29 mars 1516, de vivre dans le Ghetto : « Les Juifs habiteront tous regroupés dans l'ensemble des maisons situé au Ghetto, près de San Girolamo ; et, afin qu'il ne circulent pas toute la nuit, nous décrétons que du côté du vieux Ghetto où se trouve un petit pont, et pareillement de l'autre côté du pont seront mises en place deux portes, lesquelles seront ouvertes à l'aube et fermées à minuit par quatre gardiens engagés à cet effet et appointés par les Juifs eux-mêmes au prix que notre collège estimera convenable ». L'origine la plus probable mais controversée du mot « ghetto » est le mot vénitien getto qui désignait la « fonderie pour les bombardes de la Sérénissime » et sur les restes de laquelle se trouvait ce quartier juif. Les Juifs y emménagèrent en 1516 en trois jours, occupant les maisons déjà existantes et les adaptant rapidement à leurs besoins. Le premier ghetto est paradoxalement le Ghetto Nuovo, suivi du Ghetto Vecchio et du Ghetto Novissimo. Ces trois quartiers sont en fait plutôt des pâtés de maisons contigus. Ce quartier de Venise, fermé chaque soir, a été progressivement agrandi au fil des arrivées d'Europe centrale ou d'Espagne, mais pas suffisamment et ses immeubles comptaient parmi les plus élevés de la ville.

En 1555, le pape Paul IV instaure des ghettos à Rome et dans les États pontificaux par le décret Cum nimis absurdum.

Un peu plus tard, le pape Pie V recommande qu'à l'imitation des États Pontificaux (à Rome et à Avignon) qui ont des quartiers réservés aux Juifs, les États italiens construisent des ghettos et, au début du XVIIe siècle, toutes les grandes villes italiennes, à l'exception de Livourne et Pise, en ont un.

Dans quelques villes italiennes, on trouve encore des rues ou des places dont le nom rappelle l'ancien ghetto. Elles sont figurées sur la carte ci-contre.

Autres quartiers juifs

Les principaux quartiers juifs des villes allemandes d'avant le nazisme sont, dans l'empire austrohongrois, Leopoldstadt à Vienne (Autriche), Erzsébetváros à Budapest, Kazimierz à Cracovie et Josefov à Prague. Autres territoires de l'empire des Habsbourg, Anvers et Bruxelles dans les Pays-Bas espagnols, accueillent les Juifs de la sphère ashkénaze dont ces villes font linguistiquement partie et ceux venus d'Espagne. En Allemagne, suite à l'expulsion des Juifs de Ratisbonne en 1519, seules les villes libres de Francfort-sur-le-Main et de Worms comptent une communauté importante[6].

À Amsterdam, aux Pays-Bas, la communauté se développe surtout à partir de la Renaissance.

Au Royaume-Uni, les Juifs, expulsés du Royaume en 1290, n'amorcent un timide retour qu'à partir de la République de Cromwell, principalement depuis Amsterdam et, sans que l'on puisse parler de ghetto, se concentrent dans Golders Green et South Tottenham à Londres ou Sedgley Park à Manchester[6].

La Révolution française, avec le décret d'émancipation des Juifs, contribue puissamment à la transformation des ghettos européens[7].

Sous le Troisième Reich

Le nazisme utilise le système du ghetto comme étape intermédiaire vers la « Solution finale ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, les ghettos servent à regrouper des Juifs, rendant ainsi la situation plus facile à contrôler. Les nazis enferment les Juifs de Pologne dans des quartiers à part qu'ils clôturent et surveillent, coupés de tout contact avec l'extérieur, transformés en vastes prisons souvent surpeuplées, mal approvisionnées avant d'appliquer la déportation systématique vers les camps d'extermination.

C'est dans ce contexte que le ghetto de Varsovie, composé de plus de 350 000 résidents (de 400 000 après des rapatriements), sombre dans la misère la plus extrême. N'ayant progressivement plus le droit de sortir en ville, de travailler, les gens affamés, meurent de faim. Ayant compris que leur sort est sans issue face aux nazis, la population, sans attendre l'assaut des troupes nazies, dans la solitude et l'abandon du monde entier, organise un soulèvement pour tenter de s'échapper, les armes à la main. Sa révolte héroïque[8] d'avril-mai 1943 est demeurée une page d'histoire particulièrement tragique de cette époque.

Article détaillé : Soulèvement du ghetto de Varsovie.

Outre le ghetto de Varsovie, citons les ghettos de Lodz, Budapest, de Cracovie, Częstochowa, Lublin, Kielce, Radom, Kolozsvár, Lakhva, Bialystok, Lviv, Marcinkance, Mińsk, Pińsk, Rīga, Sosnowiec décrit dans Maus par Art Spiegelman, Bedzin, Vilnius, Focsani et la ville-garnison de Theresienstadt qui sert de « ghetto modèle » à la propagande nazie.

Une résistance juive dans les ghettos est évoquée dès 1944 par Marc Jarblum : dans le ghetto de Bialystok, en liaison avec la résistance polonaise ; à Częstochowa où des Juifs s'enfuirent et se cachèrent dans les forêts. À Będzin, sous la direction du Hechaloutz combattant[9], des casemates et des caves furent aménagées, avant même le début des déportations, dans lesquelles des Juifs se cachèrent et à partir desquelles ils combattirent.

En Asie

Il y eut dans la Chine ancienne des quartiers juifs comme à Kai Fong mais le terme de ghetto semble impropre. Juste avant et durant la Seconde Guerre mondiale, le ghetto de Shanghai regroupe environ 20 000 juifs ayant fui le nazisme, principalement issus d'Allemagne, d'Autriche, de Pologne et de Lituanie.

Acception récente

Si la notion de ghetto est historiquement liée aux Juifs, le terme est aujourd'hui devenu un terme générique dont l'acception est beaucoup plus large.

Plusieurs autres types de ghettos ont existé parallèlement et subsistent aujourd'hui encore comme, par exemple, les bidonvilles de la plupart des pays africains mais aussi les ghettos créés sous le régime de l'apartheid, l'image prend alors le pas sur le fait.

Il faut rappeler que la constitution d'un ghetto supposerait, en gros, quatre conditions: un espace imposé par le pouvoir à une catégorie de population, un lieu ethniquement homogène, la constitution d'une micro-société interne, une stigmatisation venant de l'extérieur. Or, en France, les première et deuxième conditions ne sont pas factuelement remplies, et les deux autres de façon très inégale et toujours partielle. Si la proportion d'étrangers, et surtout de personnes d'origine non-métropolitaines (ce qui inclut les naturalisés, les Français d'origine étrangère et les Français originaires d'outre-mer), est souvent élevée, elle ne l'est pas toujours davantage que dans certains quartiers anciens et dégradés des centres-villes (la Goutte d'Or à Paris, le Panier à Marseille), des anciennes banlieues ouvrières (les Macreux à Aubervilliers), voire des copropriétés appropriées par un groupe (le « triangle asiatique » de Choisy à Paris) ou en déshérence (les Bosquets à Montfermeil) ou des lotissements pavillonnaires médiocres (les Portugais de Champigny-sur-Marne, les Maghrébins des quartiers pavillonnaires de Vénissieux).

Si l'emploi du terme ghetto est historiquement et sociologiquement incorrect, le fait même qu'il ait été si souvent employé par les pouvoirs publics et par les médias qu'il soit devenu d'usage courant est significatif d'un « report du discrédit qui touche le territoire sur la population qui l'occupe ». La population des quartiers en difficulté rejette presque toujours cette image de ghetto. Lorsqu'elle emploie ce terme, c'est presque autant pour définir une situation d'isolement, un urbanisme jugé concentrationnaire, que pour faire référence à la proportion d'étrangers.

Notes et références

  1. Par exemple, l'essayiste Arthur Koestler écrit dans La Treizième tribu :

    « [] la religion israëlite (à la différence du christianisme, de l'islam, du bouddhisme) suppose l'appartenance à une nation historique, à un peuple élu []. L'Ancien Testament est avant tout un livre d'histoire nationale ; s'il a donné au monde le monothéisme, son credo est pourtant plus tribal qu'universel. Chaque prière, chaque rite, proclame l'appartenance à une ancienne race, ce qui place automatiquement les juifs en dehors du passé racial et historique des peuples au milieu desquels ils vivent. La religion israélite, comme le montrent deux mille ans de tragédies, engendre nationalement et socialement sa ségrégation. Elle met le juif à part, elle invite à le mettre à part. Elle crée automatiquement des ghettos matériels et culturels. Elle a fait des juifs de la diaspora une pseudo-nation dépourvue de tous les attributs et privilèges de la nationalité, mollement rassemblée par un système de croyances traditionnelles fondées sur des postulats raciaux et historiques qui se révèlent illusoires. »

  2. Le préambule de la charte précise : « Au nom de la Sainte et indivisible Trinité. Quand j’ai souhaité faire une cité de la ville de Spire, moi, Rüdiger, surnommé Huozmann, … songeai que la gloire de nos places serait augmentée un millier de fois si j’y amenais des Juifs (putavi milies amplificare honorem loci nostri si et ludeos colligerem) ».
  3. « Les Juifs, un peuple maudit? », sur Historia Nostra.com
  4. Temporairement annulé par Louis X dit le Hutin puis Jean II le Bon, cet édit royal est rendu définitif en 1394 par Charles VI.
  5. voir guide Istambul
  6. a et b Élie Barnavi, Histoire universelle des Juifs.
  7. Voir Napoléon et les Juifs et Histoire des Juifs en France.
  8. selon les termes du Larousse. Voir Ghetto sur site de l'Encyclopédie Larousse. Consulté le 24 mai 2009
  9. C'est à la fois le nom d'un mouvement et d'un journal de la résistance juive de Pologne, selon Marc Jarblum, 1944, op. cit.

Annexes

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