Giambattista Piranese

Giambattista Piranese

Giovanni Battista Piranesi

Autoportrait de Giovanni Battista Piranesi
Portrait posthume à 58 ans

Giovanni Battista Piranesi, dit Le Piranèse, né à Mogliano Veneto, près de Trévise, appartenant alors à la République de Venise, le 10 avril 1720, baptisé le 8 novembre en l'église Saint Moïse et mort à Rome le 9 novembre 1778, est un graveur et un architecte italien.

Dans ses planches gravées Piranèse parvient à sublimer l'Antiquité. En isolant et en amplifiant les éléments architecturaux, il ajoute à ses oeuvres une dimension dramatique qui reflète son idée de la dignité et de la magnificence romaine.

Biographie

Il est le fils d’Angelo, tailleur de pierre, et de Laura Lucchesi. Un frère, Angelo, l'initia au latin ainsi qu'aux bases de la littérature antique.

En 1735, il commence des études d’architecture chez son oncle Matteo Lucchesi (ingénieur) et Giovanni Antonio Scalfarotto (peintre) puis une formation de gravure à Venise chez Carlo Zucchi.

En 1740, il part pour Rome avec la suite de l’ambassadeur de Venise : Francesco Venier. Il apprend la gravure avec Fellice Polanzoni, mais surtout auprès de Giuseppe Vasi. Celui-ci lui apprend le procédé de l’eau-forte. Il apprend également la réalisation de décors de théâtre chez les frères Valeriani. Il commence aussi à cette période sa première série de planches.

En 1743, il fait paraître une première série de planches Première partie d'architecture et perspective et effectue un court voyage à Naples.

En 1744, il fait publier La Villa Royale Ambrosienne par G. Allegrini à la suite de Vues des Villas et d'autres lieux de la Toscane. Retour à Venise de mai à septembre. Ensuite, il travaille à Rome avec Carlo Nolli sur le Plan du Tibre. Parution des Diverses vues de Rome anciennes et modernes.

En 1745, il retourne à Venise où il commence à travailler sur les Carceri (les Prisons imaginaires). Ce sont seize univers créés lors d'un excès de fièvre. Étalage d'architecture et d'outils de constructions détournés en engins de torture, les mondes de Piranèse laissent des sensations partagées entre l'horreur et la curiosité. Le vertige, l'absence de repères connus, le côté labyrinthique en trois dimensions, renvoient à la notion d'infini, aussi traumatisante que le rapport avec l'extérieur pour celui qui est incarcéré.

En 1747, retour à Rome, via del Corso, face au siège de l'Académie de France (Palais Mancini). Il entreprend Les Vues de Rome, série qui aura une grande influence sur les architectes, peintres, sculpteurs et graveurs français de l'époque. Elle devient, pour eux, un véritable répertoire de formes. Piranèse fait une retranscription de l'Antiquité transmué par son imagination. Il utilise des cadrages particuliers, fait un gros travail de mise en scène, et exploite des contrastes violents d'ombres et de lumières. Il entreprendra aussi Les Antiquités Romaines au temps de la République.

En 1748, après un bref retour à Venise, il installe un atelier à Rome. Il publie Les Antiquités romaines au temps de la République et des premiers empereurs. Il travaille avec Giambattista Nolli au Nouveau plan de Rome.

En 1749-1750, publication de la première version des Carceri en quatorze planches (sans les numéros II et V).

En 1750, publication des Œuvres diverses d'architecture, perspective et grotesque chez Giovanni Bouchard.

En 1751, publication de la série La Magnificence de Rome.

En 1752, il épouse Angela Pasquini et publie la Récolte de diverses vues de Rome.

En 1753, publication de "Trophée de Auguste Ottaviano".

En 1756, publication du premier des quatre volumes d'Antiquités Romaines. Il devient membre honoraire de « La Société des Antiquaires de Londres ». Publication des Lettres de justification.

En 1758, naissance de son fils Francesco.

En 1761, il s'installe à l'hôtel Tomati et publie la version finale des Carceri et La magnificence de l'architecture romaine. Il est nommé Académicien de Saint-Luc.

En 1762, publication de Lapides capitolini, il campo Marzio, ainsi que Description et dessin de l'émissaire du Lac d'Albano.

En 1764, publication de l'Antiquité d'Albano et du Castel Gandolfo du Pont Blackfriars, Le travail d'architecture et Récolte de quelques projets de Guernico puis les Antiquités de Cora. Il restaure, sur l’Aventin, l’église du prieuré de Malte, un de ses rares travaux d'architecte.

En 1765, publication sur les Observations sur la lettre de M. Mariette. La série Les Antiquités romaines au temps de la République est rééditée sous le titre Quelques vues d'Arc triomphal.

En 1766, il achève les travaux de restauration de l’église du prieuré de Malte.

Les Prisons imaginaires

Intérieur de la cathédrale de Malaga. XVIIe siècle. L'oeuvre de Piranèse répond à la sensibilité esthétique de son époque.
Planche VII des Prisons, dite « Le Pont-levis ».
Planche XI des Prisons, dite « L'Arche aux gradins ».

Il y eut deux versions et trois éditions des Carceri d’Invenzione, commencées en 1745 :

  • En 1750, la première version (dite « premier état ») fut publiée, comportant 14 gravures sans titres ni numéros ; ces versions originales étaient souvent dans un état proche de l'esquisse.
  • En 1761, la deuxième version (dite « second état ») fut publiée, comportant 16 gravures sans titres mais numérotées de I à XVI ; les planches II et V étaient nouvelles, les autres retravaillées, présentant un état plus fini. Les planches I à IX sont d'un format vertical (portrait) et les X à XVI d'un format horizontal (paysage).
  • Vers 1780, une réédition posthume fut publiée, mieux imprimée.

Ces planches ont acquit des titres conventionnels :

  • I - « Frontispice » (frontispice de la 1re édition)
  • II - « L'Homme au supplice » (frontispice de la 2e édition)
  • III - « La Tour ronde »
  • IV - « La Grande galerie »
  • V - « Les Reliefs de lions » (ajout de la 2e édition)
  • VI - « Le Brasier fumant »
  • VII - « Le Pont-levis »
  • VIII - « L'Escalier aux trophées »
  • IX - « La Roue géante »
  • X - « La Plate-forme aux prisonniers »
  • XI - « L'Arche aux gradins » ou « L'Arche à parure de coquillage »
  • XII - Le Chevalet »
  • XIII - « Le Puits »
  • XIV - « L'Arche gothique »
  • XV - « Le Pilier au réverbère »
  • XVI - « Le Pilier aux chaînes »

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