Gildas le Sage

Gildas le Sage
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Gildas
Image illustrative de l'article Gildas le Sage
Statue de Gildas près du village de Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan).
Naissance v. 490/500
Décès v. 569/570 
Rhuys
Vénéré à Abbaye de Glastonbury
Abbaye de Saint-Gildas de Rhuys
Fête 29 janvier
Attributs cloche
Saint patron les historiens gallois
les fondeurs de cloches
Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint

Gildas (vers 490/500 – vers 569/570) est un ecclésiastique originaire de l'île de Grande-Bretagne qui a fini sa vie en Bretagne continentale (il est appelé Gweltaz en breton). Surnommé Sapiens, « le Sage », Gildas est connu comme auteur du sermon De Excidio et Conquestu Britanniae, l'une des sources majeures pour l'histoire de la Grande-Bretagne aux Ve et VIe siècles. Il favorise dans ses écrits la vie monastique, et des fragments de lettres indiquent qu'il aurait également rédigé une règle monacale moins austère que celle de son contemporain, saint David.

Au-delà du personnage historique existe aussi une tradition légendaire de ce saint chrétien fêté le 29 janvier[1].

Sommaire

Le personnage historique

Dans son De Excidio et Conquestu Britanniae, Gildas mentionne le fait que l'année de sa naissance est la même que celle de la bataille du Mont Badon (où participa le roi Arthur), c'est-à-dire aux environs de 490 (à une décennie près, car la date de la bataille n'est pas connue avec précision).

D'après David N. Dunville, Gildas est le mentor de Vennacius de Findbarr, lui-même mentor de saint Colomba d'Iona. Selon Thomas Stephen, saint Gildas aurait également été le père d'Aneirin.

Une biographie de Gildas fut écrite par Caradoc de Llancarfan au XIIe siècle, et d’autres furent composées en Bretagne, notamment à Rhuys. Ces dernières allèguent que Gildas était un des fils de Caw, roi de Strathclyde ; qu’il fut éduqué par Ildut de Llantwit à Llantwit Major, près de Cardiff ; il serait devenu fondeur de cloches de profession (il en aurait envoyé une à Saint Bride vers 519) ; en 520, après un pèlerinage à Rome (usage suivi par beaucoup de saints bretons) il passa sept années à l’abbaye de Rhuys en Bretagne. Il fut un an à la tête de l’abbaye de Llancarfan au Pays de Galles, en l’absence de son abbé, saint Cadoc. Après 528 il s’établit à Street, dans le Somerset (près de Glastonbury) et construisit une lan (forme bretonne) ou llan (forme galloise), ermitage comprenant église et enclos, dont le tracé serait encore visible à Holy Trinity.

Plus tard, (vers 544) il revint en Bretagne, à Rhuys, où il demeura jusqu’à sa mort, à l’exception d’un voyage en Irlande qui aurait eu lieu vers 565, d’après les Annales Cambriae, une chronique découverte dans un manuscrit contenant une version de Historia Brittonum.

Fuyant les envahisseurs normands, les moines de l'abbaye, emportant les reliques du saint, trouvèrent refuge auprès du seigneur de Déols (à côté de l'actuel Châteauroux), Ebbes le Noble, et une nouvelle abbaye de Saint-Gildas fut érigée en ce lieu. Celle-ci devint au début du XVIIe siècle une des plus riches du Berry, mais, après la sécularisation du monastère en 1622, les moines furent dispersés et l'abbaye détruite. Quelques vestiges de l'ancien cloître sont encore visibles aujourd'hui.

Il existe de nombreux mythes sur Saint Gildas, parfois difficiles à discerner de la réalité : Caradoc, dans sa biographie, le fait intervenir auprès du roi Arthur lorsque la reine Guenièvre se fit enlever par Méléagant. Il aurait convaincu les deux rois de faire la paix bien que le frère de Gildas ait été tué par Arthur. Il est difficile de savoir si cette anecdote est vraie, étant donné qu'elle date d'un manuscrit du XIIe siècle, et que l'existence même du roi Arthur et la nature de son pouvoir est incertaine.

On impute à Gildas la composition d'un cantique appelé la Lorica, ou encore le Plastron. Il s'agit d'une prière pour être délivré du mal, qui contient d'intéressants spécimens de latin hispérique, variante du latin créée par des moines irlandais au VIe siècle et utilisée jusqu'au XIIe siècle.

Les Annales Cambriae fixent la mort de Gildas en 570 et les Annales de Tigernach en 569.

Le De Excidio Britanniae

Article détaillé : De Excidio et Conquestu Britanniae.

Le De Excidio Britanniae (« de la ruine de la Grande-Bretagne ») est un sermon en trois parties écrit par saint Gildas dans laquelle il condamne les actions de ses contemporains, aussi bien laïcs que religieux.

La première partie est une introduction dans laquelle Gildas donne l'explication de son travail ainsi qu'un bref résumé de l'histoire de la Grande-Bretagne romaine, de la conquête des Romains jusqu'à son époque. Dans la seconde partie, Gildas fustige cinq rois, tous cruels, cupides et pécheurs selon lui. La troisième partie s'attaque au clergé, mais Gildas n'y cite aucun nom.

Le De Excidio Britanniae a longtemps représenté la Grande-Bretagne de l'époque comme une terre dévastée par les pilleurs et au système administratif corrompu. Cette vision soutenait en effet la thèse d'une civilisation romaine détruite par des barbares et expliquait pourquoi la Grande-Bretagne est l'une des rares régions de l'Empire romain qui n'ait pas adopté le latin (comme le firent la France, l'Espagne ou encore la Roumanie). Mais il s'agissait avant tout d'une sorte de sermon que Gildas adressait à ses contemporains et non pas d'une chronique pour la postérité. Bien que Gildas nous offre une des premières descriptions du mur d'Hadrien, il omet de nombreux détails quand ceux-ci n'appuient pas le message qu'il veut faire passer. Son travail reste pourtant extrêmement important au point de vue des historiens et des linguistes, car il s'agit de l'un des rares documents de cette époque à avoir franchi les siècles.

L'héritage de Gildas

Dans les années qui suivirent le De Excidio, le travail de Gildas fut un modèle pour les écrivains anglo-saxons, que ce soit en latin ou d'autres langues. Par exemple, l'Historia ecclesiastica de Bède le Vénérable se repose énormément sur Gildas pour sa version des invasions anglo-saxonnes, et Alcuin s'en inspire dans ses lettres relatant le pillage de Lindisfarne en 793. Wulfstan d'York reprend l'idée que l'évangélisation et la réforme morale pouvaient constituer un rempart contre la barbarie et les invasions dans ses sermons.

Notes et références

Voir aussi

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Articles connexes

Références

  • (en) La vie de Gildas par Caradoc de Llancarfan en anglais
  • Gildas le Sage (trad. Christiane M. J. Kerboul-Vilhon), De Excidio Britanniae. Décadence de la Bretagne, éditions du Pontic, 1996
  • Gildas le Sage (trad. Christiane M. J. Kerboul-Vilhon), Vies et œuvres, éditions du Pontic, 1997 (préface de Gwenael Le Duc)
  • Christian Y. M. Kerboul, Les Royaumes brittoniques au Très Haut Moyen Âge, éditions du Pontic, 1997

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gildas le Sage de Wikipédia en français (auteurs)

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