Giustiniani

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Giustiniani est le nom d’une importante famille Italienne originaire de Venise installée ensuite à Gênes et qui eut des représentants, à différentes époques, à Naples, en Corse et dans plusieurs îles de la Méditerranée.


Sommaire

Blason[1] familial avant 1413
Blason[2] à partir de 1413

Les membres les plus représentatifs de la lignée vénitienne

  • Lorenzo Giustiniani (1380-1465), Laurentius Justinianus dans le calendrier des saints de l'Église catholique romaine, entra très jeune dans la Congrégation de saint Georges de Alga et devint, en 1433, Supérieur de cet ordre. A peu près au même moment, il était fait évêque de Venise par le pape Eugène IV. Son épiscopat fut marqué par une activité considérable pour la promotion et la réforme de l'Église. Lorsque Nicolas V déplaça le patriarcat de Grado à Venise, Giustiniani fut élevé à ce rang qu’il occupa pendant 15 ans. Il mourut le 8 janvier 1465. Il fut canonisé par Alexandre VIII. Le jour de sa fête a été fixée par Innocent XII le 5 septembre, le jour anniversaire de son accession à l’épiscopat. Ses œuvres, totalement exemptes de qualités littéraires, sont constituées de sermons, de lettres et de traités d’ascèse et ont été souvent rééditées. La meilleure édition est celle du bénédictin P.N.A. Giustiniani en 2 volumes faite à Venise en 1751. Sa biographie a été écrite par Bernard Giustiniani, par Scipione Maffei et également par les Bollandistes.
  • Leonardo Giustiniani (1388-1446), frère du précédent, a été pendant quelques années sénateur à Venise et en 1443 il tint la charge de procurateur de Saint-Marc. Il traduisit en italien les Vies de Cinna et Lucullus de Plutarque. Il fut l’auteur de quelques poésies, des strambotti et canzonettias ainsi que d'ouvrages rhétoriques en prose. Certaines des chansons populaires qu’il a mises en musique sont connues sous le nom de Giustiniani.
  • Bernardo Giustiniani (1408-1489), fils de Leonardo, a été un élève de Guarino da Verona et de George Trebizond, et fut sénateur de Venise très jeune. Il remplit plusieurs missions diplomatiques importantes à la fois en France, auprès de Louis XI et à Rome, auprès de Pie II, Paul II et Sixte IV. En 1485, il il fit partie du Conseil des Dix. Ses discours et ses lettres furent publiées en 1492. Mais, sans aucun doute, l’ouvrage qui lui fit connaître la gloire, est son histoire de Venise, De origine urbis Venetiarum rebusque ab ipsa gestis historia (1492), traduite en italien par Domenichi en 1545. À l’époque, c’était assurément le meilleur ouvrage qui eut traité de ce sujet. On le trouve dans le vol. 1 de Graevius.
  • Pietro Giustiniani, également sénateur, vécut au XVIe siècle et écrivit une Historia rerum Venetarum faisant suite à celle de Bernardo. Il est aussi l’auteur des chroniques De gestis Petri Mocenigi et De bello Venetorum cum Carolo VIII. Cette dernière œuvre a fait l’objet d’une réimpression dans le Script. rer. Ital. vol. xxi.

Les membres les plus représentatifs de la branche génoise

  • Paolo Giustiniani, de Moniglia (1444-1502), un dominicain, fut, extrêmement jeune, prieur de leur couvent à Gênes. Il excella dans les sermons et ses talents ont été reconnus par les papes successifs qui le firent : maître du sacré palais (en 1489 et 1494, sous Innocent VIII) ; Inquisiteur général de toutes les possessions génoises, commissaire apostolique contre les hérétiques ; enfin, évêque de Chios et légat en Hongrie. Il fut l’auteur de nombreux commentaires de la Bible, perdus aujourd’hui, dont on dit qu’ils étaient d’une grande érudition.
  • Agostino Giustiniani (1470-1536) est né à Gênes et passa quelques années à Valence. Il rejoint en 1487 l’ordre des Dominicains et s’adonne intensément à l’étude du grec, de l’hébreu, du chaldéen et de l’arabe. En 1514, il commence à travailler sur une Bible polyglotte (en plusieurs langues). En tant qu’évêque de Nebbio en Corse, il prend part aux premiers travaux du Concile du Latran (1516-1517). Il quitte son diocèse et, finalement, rejoint la France où il devient un protégé de François Ier et occupe une chaire d’hébreu et d’arabe à l’Université de Paris. Après cinq années d’absence, au cours desquelles il visite l’Angleterre et les Pays-Bas et fait connaissance d’Erasme et de Thomas More, il retourne à Nebbio vers 1522 et y reste, d’une manière quasi continue, jusqu’en 1536. Lors d’un voyage vers Gênes, il périt en mer lors d’une tempête. Il avait une très belle bibliothèque qu’il a légué à la république de Gênes. De son projet de Bible polyglotte, seuls les Psaumes furent publiés (Psalterium Hebraeum, Graecum, Arabicum, et Chaldaicum, Gênes, 1516). À côté du texte hébreu, de la traduction de la Septante, des commentaires araméens et d’une version en arabe, on y trouve la traduction de la Vulgate, une nouvelle traduction latine de l’auteur, une traduction latine depuis l’araméen et un ensemble de commentaires. Giustiniani imprima 2000 exemplaires à son compte personnel, y compris cinquante en vélin pour les souverains d’Europe ou d’Asie. Le résultat de la vente de son ouvrage ne l’encouragea pas à faire de même pour le Nouveau Testament qu’il avait également préparé pour l’édition. En plus d’une édition du Livre de Job contenant le texte original, la Vulgate et une nouvelle traduction, il publia une version latine de Nevochim of Maimonides de More (Director dubitantium aut perplexorum, 1520) et édita également en latin l’Aureus libellus d’Aeneas Platonicus et le Timaeus de Chalcidius. Ses annales de Gênes (Castigatissimi Annali di Genova) furent publiées après sa mort en 1537.

Autres membres remarquables

Les membres suivants sont également importants :

  • Orso Giustiniani, amiral vénitien en 1463.
  • Pompeio Giustiniani (1569-1616), originaire de Corse, servit sous les ordres de Alexandre Farnese et du marquis de Spinola aux Pays-Bas où il perdit un bras. À cause de sa prothèse, il est connu sous le nom de Bras de Fer. Il défendit la Crète contre les Turcs. Il fut tué dans une expédition dans le Frioul. Il laissa une version personnelle en italien de la guerre des Flandres qui a été ensuite publiée dans une traduction latine (Bellum Belgicum, Antwerp, 1609) réalisée par Gamburini.
  • Giovanni Giustiniani (1513-1556), né à Héraklion, traducteur d’Andria et Eunuchus de Térence, In Verrem de Cicéron et d'une partie (chapitre viii) de L'Énéide de Virgile.
  • Vicenzo Giustiniani, né à Scio en 1519, mort en 1582, qui fut général des dominicains en 1558 et participa au concile de Trente.
  • Orsatto Giustiniani (1538-1603), sénateur vénitien, traducteur de Œdipe roi de Sophocle et auteur d’un ensemble de Rime à la manière de Pétrarque. Il est considéré comme un des derniers représentants de l’école classique italienne.
  • Geronimo Giustiniani, un génois, vécut dans la dernière moitié du XVIe siècle. Il traduisit l’Alceste d’Euripide et trois des pièces de Sophocle et écrivit deux tragédies Jephte and Christo in Passione.
  • Vincenzo Giustiniani, qui, au début du XVIIe siècle, construisit le palais Giustiniani à Rome et constitua la collection qui est toujours associée à son nom. La collection fut déplacée à Paris en 1807 où elle fut en grande partie dispersée. En 1815, ce qui en restait, environ 170 tableaux, fut acheté par le roi de Prusse et fut envoyé à Berlin où elle constitue une part du musée royal.
  • Orazio Giustiniani, cardinal, né à Gênes, mort à Rome en 1649, qui fut cardinal de Saint-Onuphre, grand pénitencier et bibliothécaire du Vatican.
  • Marcantonio Giustinian, doge de Venise de 1684 à 1688, date de sa mort. Il entra dans la ligue européenne contre le sultan Mahomet IV ; son général, Monsini, conquiert le Péloponnèse et la Dalmatie.
  • Laurentio Giustiniani, né en 1761, mort en 1824, bibliothécaire à Naples à partir de 1803.

Sources et références

Encyclopædia Britannica 1911 | Nouveau Larousse illustré, 1907

  1. Blason familial : de gueules au château d'argent hexagonal crénelé, donjonné de trois pièces, celle du milieu plus haute et plus trapue, ouvert et ajouré du champ.
  2. En 1413, l'empereur Sigismond Ier accorde le port de l'aigle couronnée à Giovanni Adorno Giustiniani, ambassadeur en Turquie. Blasonnement : de gueules au château d'argent hexagonal crénelé, donjonné de trois pièces, celle du milieu plus haute et plus trapue, ouvert et ajouré du champ, au chef d'or chargé d'une aigle de sable couronnée du champ issant de la partition.

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