Albert le Grand

Albert le Grand
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Saint Albert le Grand
Image illustrative de l'article Albert le Grand
Albertus Magnus, fresque de Tommaso da Modena (1332)
Docteur de l'Église
Naissance entre 1193 et 1206
Lauingen
Décès 15 novembre 1280 
Cologne
Nationalité Allemande
Béatification 1622
par Grégoire XV
Canonisation 1931
par Pie XI
Fête 15 novembre
Saint patron des scientifiques et savants
Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint

Albrecht von Bollstädt connu sous l'appellation saint Albert le Grand, était dominicain, philosophe, théologien, naturaliste, chimiste et alchimiste germanique. Il fut professeur de renom au XIIIe siècle et notamment le maître de Thomas d'Aquin.

Il est surtout connu pour avoir laissé une œuvre scientifique d’une grande ampleur, particulièrement brillante dans le domaine des sciences naturelles. Il a également permis, comme Boèce et Jacques de Venise, l'entrée des textes d'Aristote en Occident et a laissé une somme de théologie qui a servi de modèle à la Somme théologique de Thomas d'Aquin.

Sommaire

Biographie

Albert le Grand est né Albert de Bollstaedt à Lauingen en Souabe entre 1193 et 1206, sans doute en 1193. Il est mort à Cologne en 1280. Il a introduit dans les universités d’Europe les sciences grecques et arabes. Il était déjà surnommé « le Grand » de son vivant. Il est fêté le 15 novembre.

Après des études de lettres et de médecine en Italie du Nord (Venise, Padoue), il entre, en 1223, à Padoue[1], dans l'ordre des Dominicains. Il part étudier la théologie peut-être à Paris avant 1233, en tout cas à Cologne, où il l'enseigne dès 1228. Ses premiers travaux sont des commentaires du Pseudo-Denys l'Aréopagite. Il professe ensuite à Hildesheim, à Fribourg-en-Brisgau, à Strasbourg, et, en 1241, à Paris, à l' Université de Paris, au premier couvent dominicain de la rue Saint Jacques, sous l'autorité de Guéric de Saint-Quentin. Il y obtient, en 1245, un poste de maître de théologie : il est maître régent, en place de Guéric de Saint-Quentin, jusqu'en 1248. À Paris (trois ans) et à Cologne (quatre ans, jusqu'en 1252) il a pour élève le jeune Thomas d'Aquin (1225-1274).

Découvrant à Paris les ouvrages grecs — dont Aristote — et arabesIbn al-Haytham, Avicenne (Ibn-Sinâ)… —, il les étudie avec passion. Dans ses commentaires de l’œuvre d’Aristote, il consigne déjà ses désaccords avec les vues de celui-ci dans le domaine scientifique, comme l'avait fait Robert Grossetête, puis Roger Bacon (ces contestations sur l'œuvre de « l'homme qui pouvait tout expliquer », comme le nomme Jean-François Revel[2], se sont amplifiées sur le plan scientifique avec Galilée, puis sur le plan philosophique avec Descartes).

Dans le quartier latin, la rue Maître-Albert porte encore son nom, nom qu'on retrouve aussi sur une plaque commémorant le couvent Saint-Jacques, en l' église Saint-Étienne-du-Mont[3].

Albert fonde en 1248 pour les Prêcheurs de Cologne l’École supérieure de théologie (Studium generale), qu'il dirige comme maître régent jusqu'en 1254.

En 1250, il traite de l'arc-en-ciel dans son ouvrage De Iride. Entre 1250 et 1254, il écrit ses deux contributions à l'alchimie : les Meteora et le De mineralibus[4]. En 1252, il devient conciliateur, en l'occurrence entre la ville de Cologne et son archevêque. De 1254 à juin 1257 il est élu provincial (supérieur dirigeant un ensemble de monastères) de Germanie (la province de Teutonie), ce qui l'oblige à visiter à pied une cinquantaine de monastères. En 1256-1257, il réside auprès de la curie pontificale, probablement en qualité de lecteur du studium de la curie. En 1257, il redevient enseignant à Cologne. En 1259, au chapitre général de l'ordre des dominicains de Valenciennes, il organise avec Thomas d'Aquin et d'autres frères, les études des Frères prêcheurs.

Evêque de Regensburg, 1261

En 1260, il fut nommé évêque de Ratisbonne par le pape Alexandre IV, mais, après trois ans, il demande au pape Urbain IV et obtient de celui-ci la permission d'abandonner sa charge. Maintenu à la curie, il est chargé, en 1263, comme prédicateur, de relancer, « en Allemagne, Bohême et autres pays de langue allemande », la croisade (la septième se termine en 1254), jusqu'en octobre 1264. Il retourne à l'enseignement et aux conciliations : à Würzbourg (1264), à Strasbourg (1267), à Cologne (1270).

Ne se contentant pas de contester ponctuellement les travaux d'Aristote, il entreprend une encyclopédie d'ambition comparable De animalibus. Elle comprend :

Ce vaste traité, achevé vers 1270, comprend 26 livres. Les 19 premiers sont des commentaires de l'œuvre d'Aristote, les suivants sont consacrés aux animaux qui marchent, volent, nagent et rampent dans une classification inspirée de Pline l'Ancien. Dans ces derniers livres, il puise largement dans les matériaux du Liber de natura rerum de Thomas de Cantimpré. Cette œuvre qui restera isolée dans son temps tranche sur celles de ses prédécesseurs comme Isidore de Séville et comprend beaucoup plus de descriptions fondées sur des observations réelles.

Il n'empêche que pour encore longtemps la zoologie restera une branche de la théologie dans laquelle les animaux seront étudiés pour les symboles divins qu'ils véhiculent.

Albert le Grand écrit également des encyclopédies semblables pour les minéraux, le De mineralibus et pour les végétaux, le De vegetabilibus. Ce dernier ouvrage comprend une étude sur les effets respectifs de la lumière et de la température sur la croissance des végétaux, ainsi que la question des greffes.

Ces œuvres sont riches en enseignements historiques et nous apprennent par exemple qu'Albert ne connaissait l'usage du salpêtre que pour la fabrication de l'acide nitrique ou encore que l'ortie était encore citée comme fibre textile à cette époque[5].

En 1274 il participe peut-être au concile œcuménique de Lyon. En 1275, il inaugure l'abbaye Saint-Vit de Mönchengladbach. « Vers 1276-1277 il aurait accompli un ultime voyage à Paris en vue d'apaiser (ce fut en vain) l'hostilité des théologiens de l'université à l'endroit de ces philosophies grecques et arabes qu'il avait plus que quiconque contribué à faire connaître » (É.-H. Weber).

Il meurt à Cologne le 15 novembre 1280.

Les honneurs suivent : canonisé en 1931 par Pie XI, proclamé patron des savants chrétiens en 1941 par Pie XII.

Philosophie

Étant l'un des premiers à recevoir, commenter et enseigner les textes d'Aristote, son travail philosophique consista surtout à paraphraser Aristote et à ses commentaires d’Averroès. Il a permis ainsi une première diffusion en Occident des philosophies grecques et arabes longtemps avant celle qui suivra la chute de Constantinople (vite relayé par son disciple Thomas d’Aquin) et à les confronter avec la doctrine chrétienne. Saint Albert se nourrit en effet de sources grecques (Empédocle, Euclide, Platon, Aristote), latines (Sénèque) et arabes (Al Kindi, Averroes et Avicenne et Alhazen dans ses dernières œuvres)[6].

Théologie

La théologie est l'étude des grandes questions religieuses.

Science

Conçus sur le modèle des traités d’Aristote, ses traités de sciences naturelles condensent les textes grecs et latins commentés et complétés par les Arabes (dans les domaines de l’astronomie, des mathématiques, de la médecine) ; mais Albert ajoute ses propres critiques et observations. Il prône l’expérience, n’hésitant pas à interroger lui-même les spécialistes. Il fut ainsi un inlassable encyclopédiste, qui n'hésitait pas à aller voir et interroger les experts directement.

Ainsi son traité Des Animaux est composé de dix-neuf livres rapportant les données antiques et de sept livres qui sont les fruits de ses observations et de ses enquêtes auprès de chasseurs, fauconniers, baleiniers… Il classe plus de quatre cents espèces végétales (Des Végétaux, cf. Liste des simples du De Vegetabilibus et leurs propriétés). S’autorisant à critiquer Aristote, il corrige chaque fois qu’il le juge utile les erreurs de l’héritage antique.

Postérité

Il reste dans l'histoire connu comme le « Docteur universel », en compagnie du « Docteur angélique » (son propre élève saint Thomas d'Aquin), du « Docteur séraphique » (saint Bonaventure) et du « Docteur admirable » (le franciscain Roger Bacon, critique comme lui d'Aristote envers qui saint Thomas d'Aquin avait eu davantage d'indulgence). Ce qui donna naissance à l'idée selon laquelle « pendant longtemps, la philosophie a consisté essentiellement en une rédaction de notes de bas de page dans l'œuvre d'Aristote ».[réf. nécessaire] (détournement d'une réflexion de Whitehead sur Platon).

La rue Maître-Albert dans le 5e arrondissement de Paris porte son nom en hommage depuis 1844. La place Maubert tient son nom d'une déformation de Maître Albert.

Albert le Grand alchimiste ou magicien ?

par Joos van Gent

Albert le Grand fut-il alchimiste ? Il s'intéresse à l'alchimie dans ses Meteora et dans son De mineralibus, qui datent de 1250 environ. Selon Robert Halleux (Les textes alchimiques, Turnhout, Brepols, 1979, p. 103-104), « le corpus [alchimique] d'Albert le Grand comprend une trentaine de titres ». L. Thorndike et J. R. Partington ont décelé dans son De coelo et mundi et dans ses Météorologiques une grande familiarité avec les thèmes alchimiques. Ceux-ci sont traités longuement dans le De mineralibus (1256). Sur la matière des métaux, il développe, contre Démocrite et Ibn Juljul, la théorie alchimique du soufre et du mercure, qu'il concilie avec les quatre éléments et qu'il reprend à Avicenne. Le Alkimia[7] et le Alkimia minor semblent d'Albert. Le Semita recta (« La Voie droite ») est une compilation de la Summa perfectionis du Pseudo-Geber (Paul de Tarente, 1280)[8]. Ni le De occultis naturae, ni le Compositum de compositis (« Composé des composés », compilé en 1331) [9], ni le Libellus de alchimia. Semita recta, ouvrage d'alchimie pratique, clair[10], ne sont authentiques[11]. Voici les principes du Alkimia :

« — L'alchimiste sera discret et silencieux. Il ne révélera à personne le résultat de ses opérations.

— Il habitera loin des hommes une maison particulière, dans laquelle il y a aura deux ou trois pièces exclusivement destinées à ses recherches.

— Il choisira les heures et le temps de son travail.

— Il sera patient, assidu, persévérant.

— Il exécutera d'après les règles de l'art les opérations nécessaires.

— Il ne se servira que de vaisseaux (récipients ) en verre ou en poterie vernissée.

— Il sera assez riche pour faire en toute indépendance les dépenses qu'exigent ses recherches.

— Il évitera d'avoir des rapports avec les princes et les seigneurs. »

Albert le Grand fut-il magicien ? Il le dit : « Bien plus, nous sommes experts en magie. Etiam nos ipsi sumus experti in magicis » (De anima, I, 2, 6 ; éd. Stroick p. 32). Il connaît les ouvrages magiques d’Ibn Qurra et le Picatrix. Il a pratiqué : « ... vérité que nous avons expérimentée par notre pratique de la magie » (De anima, I). Il parle des sceaux et images occultes, des incantateurs. Mais le Speculum astronomiae, ouvrage de référence pour l'archimage Agrippa de Nettesheim, vient d'un autre, qui est peut-être Richard de Fournival[12], vers 1277.

Les spécialistes décèlent une évolution dans sa pensée : d’abord Albert le Grand accepte la magie et l’alchimie d’Hermès (De mineralibus, 1251-1254), ensuite il la rejette comme nécromancie, c’est-à-dire magie démoniaque (Summa theologiae, vers 1276). Le fameux livre de magie populaire Le Grand Albert n'est pas de lui, mais il contient certains éléments de son enseignement en gynécologie, vers 1245. « Quant à l'histoire du fameux automate qu'Albert aurait construit et que Thomas d'Aquin aurait détruit, c'est une affabulation datant du XIXe siècle. » (Bernard Husson).

Bibliographie

Textes d'Albert le Grand

74 œuvres sont reconnues authentiques. Les plus connues sont les suivantes (par ordre alphabétique) :

  • Alkymia (Alchimie) : P. Kibre, An alchemical Tract attributed to Albertus Magnus, Isis, 35 (1944), p. 303-316.
  • De Anima (De l'âme, 1254-1257). Opera éd. Borgnet 1890 t. V p. 117-443 (watarts.uwaterloo.ca). Opera omnia, Cologne et Bonn, édi. G. Stroick, t. VII/1, 1968.Manuscrit du XIIIe siècle
  • De animalibus (Des animaux, 1258), lib. XV. Éd. Rome, 1478 ; Venise, 1495 en ligne sur disponible sur Gallica; Opera éd. Borgnet 1890 t. X-XI. [1]. Trad. an. : Albertus Magnus, On animals : a medieval summa zoologica, Kenneth Kitchell (trad.), Baltimore, Md., 1999. Le chapitre sur les faucons, le De Falconibus, a connu une circulation manuscrite autonome et des traductions médiévales en allemand, en anglais, en catalan, en français et en italien.
  • De causis et processu universitatis (Des causes et de l'émanation de l'univers, 1263-1267). Opera éd. Borgnet t. X p. 361-628 [2]. Complément au livre XI de Metaphysicorum libri XIII.
  • Commentaire sur l' Organon d'Aristote : Super duos libros Aristotelis Perihermenias (De l'interprétation) : Opera éd. Borgnet t. I p. 459-809. Super librum priorium Analyticorum primum (Premiers Analytiques, livre I) : t. I p. 459-809. Super secundum (Premiers Analytiques, livre II). Super librum posteriorum Analyticorum primum (Seconds Analytiques, livre I) : t. II p. 1-232. Super secundum (Seconds Analytiques, livre II). Super libros octo Topicorum (Les topiques) : t. II p. 233-524. Super duos Elenchorum) (Réfutations sophistiques) : t. II p. 525-713.
  • Commentarium in « De generatione et corruptione » (Commentaire sur le De la génération et de la corruption d'Aristote, 1252-1256). Opera, éd. Borgnet t. IV, p.  345-476.
  • Commentaires sur l'Ancien Testament : In Psalmos (Opera éd. Borgnet 1890 t. XV-XVII), In Threnos Jeremiae (t. XVIII), In librum Baruch (t. XVIII), In librum Danielis (t. XVIII), In duodecim prophetas minores (t. XIX), In Job (éd. M. Weiss, 1904).
  • Commentaires sur le Nouveau Testament : In Matthaeum (Opera éd. Borgnet 1890 t. XX), In Marcum (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXI), In Lucam (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXII), In Joannem (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXIV), In Apocalypsim (Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXVIII)
  • Commentarium in Dionysium Aeropagitam 'De caelesti hierarchia'. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 1-468. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (La hiérarchie céleste).
  • Commentarium in Dionysium Aeropagitam 'De ecclesiastica hierarchia'. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 469-809. Trad. : Commentaire de la « Théologie mystique » de Denys le Pseudo-Aréopagite, suivi de celui des épitres I-IV, Cerf. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (La hiérarchie ecclésiastique).
  • Commentarium in Dionysium Aeropagitam 'De mystica theologica'. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 811-865. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (Théologie mystique).
  • Commentarium in undecim Epistolas Dionysii. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIV p. 867-1035. Sur le Pseudo-Denys l'Aréopagite (Lettres).
  • Commentarium in quattuor libros Sententiarum (Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard, 1256-1259). Opera éd. Borgnet 1890 t. XXV-XXX. Trad. partielle Alain de Libera in O. Boulnois (dir.), La puissance et son ombre, Aubier, 1994, p. 152-168.
  • Compendium theologicae veritatis. Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXIV. sur Gallica « N'est probablement pas d'Albert, mais de son école »
  • De fato (Du destin) (1256)
  • De Intellectu et Intelligibili (Sur l'intellect et l'objet intelligible, vers 1250). Venise : Joannes & Gregorius de Gregoriis, de Forlivio, 1494. Opera éd. Borgnet t. IX, p. 477-525.
  • Diui Alberti Magni Ratispon. Episcopi su[m]mi peripathetici due partes su[m]me. quarum prima de quatuor coequeuis. Secunda de homine inscribitur en ligne
  • Ethicorum libri X (1250-1252), Opera éd. Borgnet t. VII [3]
  • Liber exercitationis ad viam felicitatis, éd. H. Salman, Bruges, 1940. Salut philosophique « acquis par la science et la pratique des vertus du juste milieu » (M.-Th. d'Alverny)
  • Metaphysicorum libri XIII (Métaphysique, 1263-1267). Opera éd. Borgnet 1890 t. VI [4]. Opera omnia, Cologne et Bonn, t. XVI/1, 1960, et XVI/2, 1964. Trad. partielle Isabelle Moulin, Métaphysique. Livre XI, traités II et III, Vrin, 2010, 480 p. (commentaire suivi de la partie du livre Lambda de la Métaphysique, où Aristote tente de démontrer l'existence d'une substance première, à la fois moteur premier et principe immobile, Bien suprême et suprêmement Désirable)
  • Meteora (Les météores, vers 1250). Opera éd. Borgnet 1890 t. IV p. 477-832
  • De mineralibus (Des minéraux, 1262-1263). Cologne: Cornelius von Zieriksee. 1499. = Mineralia, Opera éd. Borgnet 1890 t. V p. 1-116 [5]. Trad. par Michel Angel : Le Monde minéral : les pierres, Cerf, coll. "Sagesses chrétiennes", 1995, 448 p. Manuscrit du XIII° siècle
  • De morte et vita (De la mort et de la vie). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX.
  • De natura boni (De la nature du bien, 1243)
  • De natura et origine animae (De la nature et de l'origine de l'âme, 1258-1264). Trad. Jean-Marie Vernier : Livre sur la nature et l'origine de l'âme, L'Harmattan, 2009, 358 p.
  • De natura locorum (De la nature des lieux, vers 1260). Vienne : H. Vietor & J. Singriener, 1514. Manuscrit du XIII° siècle et De Natura Locorum. Opera éd. Borgnet t. IX p. 585-657 [6]. « C'est la géographie physico-politique du XIIIe siècle. » (P. Sighart). Trad. an. Tilmann in An Appraisal of the Geographical Works of Albertus Magnus, 1971.
  • Philosophia pauperum (La philosophie des pauvres, ou Isagoge sur les livres d'Aristote, sur l'entendement physique, sur le ciel et le monde, sur la génération et la corruption, sur les météores, et sur l'âme). 1re édition, 1490, 2de édition Brescia Battista de Farfengo 1493
  • De praedicamentis (Des dix prédicaments) : Opera éd. Borgnet 1890 t. I p. 149-304 [7]. Logique : sur les prédicaments (les dix catégories selon Aristote : Substance, Quantité, Qualité, Relation, Lieu, Temps, Position, Possession, Activité, Passivité).
  • De proprietabus elementorum (Des propriétés des éléments). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX p. 585-657.
  • Question disputée « De prophetia », édi. par J.-P. Torrell, Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, Paris, 1981, vol. 65, n° 1, p. 5-53.
  • Quindecim problemata (Sur quinze problèmes contre les averroïstes, vers 1269) en ligne Édition in P. Mandonnet, Siger de Brabant et l'averroïsme latin au XVIII° s., 1911.
  • De secretis mulierum (Des secrets des femmes) pause.hautetfort.com. Selon A. Colson (1880), il s'agit de notes prises à un cours d'Albert le Grand vers 1245-1248 sur l'embryologie et la gynécologie, qui deviendra le livre IX du De animalibus (1258) d'Albert le Grand. Ajouté au Grand Albert primitif du Pseudo-Albert le Grand, en 1580, par l'éditeur Joannes Quadrat : Le Grand et le Petit Albert, édi. Bernard Husson, Paris, Pierre Belfond, 1970, p. 69-98.
  • Sermones XXXII de sacramento eucharistiae (Trente-deux sermons sur le sacrement de l'eucharistie). Ulm : Johann Zainer, 1474. Opera éd. Borgnet 1890 t. XIII.
  • Sermones de tempore (Sermons sur le temps). Opera éd. Borgnet 1890 t. XIII.
  • De sex principiis Gilberti Porretani (Les six principes de Gilbert de la Porrée (forme, activité, passivité, temps, lieu, situation, durée, mesure) : Opera éd. Borgnet t. I p. 373-457 [8].
  • Summa de creaturis (La Somme des créatures, vers 1240). Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXIV-XXXV. Trad. partielle I. Rosier (éd.), La parole comme acte, Vrin, 1994, p. 152-168. Cinq parties : De quatuor coaevis, De homine, De bono, De sacramentis, De resurrectione).
  • Summa de bono (Somme sur le bien, vers 1242). Opera omnia, t. 28, Ascendrorff, 1951.
  • Summa de mirabili scientia Dei (ou Summa theologiae, 1270). Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXI-XXXIII [9].
  • Super Porphyrium. De V universalibus (Sur Porphyre. Des cinq universaux). = De praedicalibus, in Opera éd. Borgnet 1890 t. I p. 1-148 [10]. Logique : sur les cinq prédicables (selon Porphyre de Tyr : genre, espèce, différence, propre, accident).
  • De unitate intellectus contra Averroem (De l'unité de l'intellect, contre les averroïstes, 1256). Opera éd. Borgnet 1890 t. IX p. 437-475 [11].
  • De vegetalibus et plantis (1256-1257). Opera éd. Borgnet 1890 t. X p. 1-320. Livre VII Des vertus des plantes, des pierres et de certains animaux, De virtutibus herbarum, lapidum et animalium qurundam) ou Expériences d'Albert, Experimenta Alberti). On a là des morceaux d'Albert le Grand (dont le De mineralibus) ou - selon Lynn Thorndike - de dominicains, rassemblés sur le thème des puissances occultes.
  • Munich Digitisation Centre:Super Marci Evangeliare postilla, Super Matthei Evangeliare postilla, Prima et secunda pars summe Alberthi magni, Prima et secunda partes postille super Evangeliare Luce, Opera Dionysii, De celebratione missarum. Livres numérisés.

La tradition manuscrite est très importante. Elle fait l'objet d'au moins trois publications de Winfried Fauser :

  • Albert le Grand, Oeuvres choisies, Aubier-Montaigne, 1993.

Pseudo-Albert-le-Grand

  • Albertus Magnus, Liber aggregationis, seu Liber secretorum de virtutibus herbarum, lapidum et animalium quorundam (Le Grand Albert. Livre de la réunion, ou Livre des secrets sur les vertus des herbes, des pierres et de certains animaux) (élaboré entre 1245 et 1703) : Claude Seignolle, Les Évangiles du Diable, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2000. Le Grand Albert.
  • Alberti Parvi Lucii Libellus de mirabilibus naturae arcanis (Opuscule du Petit Albert) Lucius sur les secrets merveilleux de la nature) (1668) : Claude Seignolle, Les Évangiles du Diable, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, 2000. Le Petit Albert.
  • Compositum de compositis (Composé des composés) (compilé en 1331). Theatrum chemicum, Strasbourg, édi. Zetzner, t. IV (1659), p. 825-841. Trad. par Albert Poisson, Cinq traités d'alchimie des plus grands philosophes, Chacornac, 1899. www.carbanzo.com
  • Libellus de alchimia. Semita recta (XIIIe siècle) : ce texte alchimique est une compilation de la Summa perfectionis du Pseudo-Geber (Paul de Tarente). Opera d'Albert éd. Borgnet 1890 t. XXXVII. V. Heines, Albertus Magnus « Libellus de alchimia (Semita recta) », Berkeley, 1958.
  • De occultis naturae : P. Kibre, The « De Occultis Naturae » attributed to Albertus Magnus, Osiris, 11 (1954), p. 23-39 ; Albertus Magnus. De Occultis Naturae, Ositis, 13 (1958), p. 157-183..
  • Quaestiones Alberti de modis significandi (Questions d'Albert sur les modes de signifier) (vers 1285), édi. et trad. L. G. Kelly, Amsterdam, John Benjamins, 1977.
  • Speculum astronomiae (Miroir d'astronomie), peut-être de Richard de Fournival vers 1277. Opera d'Albert éd. Borgnet 1890 t. V. Trad. an. : The Speculum astronomiae and its enigma : astrology, theology and science in Albertus Magnus and his contemporaries, édi. par Paola Zambelli, Dordrecht Publications ; Boston ; London : Kluwer academic publ., 1992, XVI-352 p.
  • De Virtutibus, seu Paradisus animae (Des vertus, ou le Paradis de l'âme. Opera éd. Borgnet 1890 t. XXXVII. Trad. : Le Paradis de l'âme, ou Petit livre des vertus, attribué au Bx. Albert le Grand, de Saint Albert le Grand et Gonzalve Vanhamme, 1921[13]. Probablement pas d'Albert.

Éditions de référence

Toute citation d'Albert doit être identifiée en référence à l'une de ces éditions de référence :

  • Édition Auguste Borgnet, Paris, Vivès, 38 vol. in-4°, 1890-1899 : Albertus Magnus, Opera omnia (de loin la plus disponible, reprise pour l'essentiel, mais avec des différences parfois notables, de l'édition de Pierre Jammy, OP, 21 volumes in fol., Lyon, C. Prost, 1651 : Beati Albert Magni Opera), seules éditions des œuvres complètes disponibles.
  • Hermann Stadler, « De animalibus libri XXVI. Nach der Kölner Urschrift », dans Beiträge zur Geschichte der Philosophie des Mittelalters, 1916-1920 .
  • L'édition critique des œuvres complètes d'Albert le Grand est en cours, menée par le Albertus-Magnus-Institut de Münster (voir l'état d'avancement). Elle remplace les éditions antérieures.
  • Alberti Magni E-Corpus Waterloo

Études

  • Marcel-Marie Desmarais, S. Albert le Grand: docteur de la médiation mariale, Paris, Vrin, 1935 Edition digitale
  • Albert Garreau, Saint Albert le Grand. Préface du R. P. Mandonnet, O. P. Paris, Desclée, de Brouwer et Cie, 1932.
  • Alain de Libera :
    • Albert le Grand et la philosophie (A la Recherche de la vérité), Paris, Vrin, 1990
    • Métaphysique et noétique, Albert le Grand, col. Problèmes et controverses, Vrin, 2005, (ISBN 271161638X et 9782711616381)
  • Kenneth F. Kitchell, Albertus Magnus, On Animals : A Medieval Summa Zoologica, The Johns Hopkins University Press .
  • sur Albert le Grand et l'alchimie : Robert Halleux, « Albert le Grand et l'alchimie », Revue des sciences philosophiques et théologiques, 66 (1982), p. 57-80. P. Kribe, Alchemical Writings ascribed to Albertus Magnus, Speculum, XVII (1942), p. 499-518.
  • sur Albert le Grand et la magie : Lynn Thorndike, A History of Magic and Experimental Science, New York, t. III, 1934.
  • Stanford Encyclopaedia of Philosophy [14]
  • sur les traductions du De falconibus: An Smets, « La réception en langue vulgaire du “De falconibus” d’Albert le Grand », dans Medieval Forms of Argument: Disputation and Debate (Disputatio 5), 2002, p. 189-199 .

Notes et références

  1. Édouard-Henri Weber, « Albert le Grand », in Dictionnaire des philosophes, Encyclopaedia Universalis-Albin Michel, 1998, p. 36-37.
  2. Jean-François Revel, Histoire de la philosophie occidentale.
  3. selon certains le nom de Maubert viendrait lui aussi de la contraction de Maître Albert mais en fait on retrouve ce toponyme de Campus Mauberti en Normandie et Albert le Grand n'a jamais enseigné place Maubert.
  4. Alain de Libera, « Albert le Grand », in Dictionnaire du Moyen Âge, PUF, 2002, p. 27.
  5. Bertrand Gille (historien), Histoire des techniques.
  6. Theories of vision from al-Kindi to Kepler David C. Lindberg : « Albert le Grand et l'établissement de la tradition aristotélicienne », p. 104-107
  7. Albert le Grand, Alkimia : P. Kibre, An Alchemical Tract ascribed to Albertus Magnus, Isis, 35 (1944), p. 303-316.
  8. W. Neewman, The Genesis of the « Summa perfectionis » [du Pseudo-Geber], Archives internationales d'histoire des sciences, 35 (1985), p. 246-259.
  9. Le composé des composés d'Albert le Grand
  10. V. Heines, Albertius Magnus Libellus de alchimia (Semita recta), Speculum, 17 (1942), p. 499-518.
  11. P. Kibre, Alchemical writings ascribed to Albertus Magnus, Speculum, 17, 1942, p. 400-518.
  12. Bruno Roy, « Richard de Fournival, auteur du Speculum astronomiae ? », Archives d'histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge (AHDLMA), t. 67 (2000), p. 159-180.
  13. Le Paradis de l'Ame de Saint Albert Legrand
  14. Albert the Great (Stanford Encyclopedia of Philosophy)

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