Groupe de renseignement et d'exploitation

Groupe de renseignement et d'exploitation

Groupe de renseignements et d'exploitation

Le Groupe de renseignements et d'exploitation (GRE) est un service spécial créé par les services secrets français en 1957 pendant la guerre d'Algérie, chargé de rechercher des renseignements et de détruire les cellules que le FLN créait dans Alger.

Le GRE comprend trois secteurs :

1 - le service renseignements avec soixante-dix agents;

2 - le service d'exploitation;

3 - le service organisation des populations (capitaine Allain).

Le capitaine Léger décide de mettre sur pied une structure originale qu'il baptise Groupe de renseignements et d'exploitation (GRE), dont le but consiste à pénétrer l'organigramme de l'organisation adverse pour mieux la détruire. pour ce faire, en dehors de la bénédiction plus au moins confiante de son supérieur. A ses côtés deux adjoints anciens d'Indochine : le sergent-chef Barjoux et le Kabyle Abdelaziz Abdelhami surnommé Surcouf, assistés de Hacène Guendriche, alias Zerrouk, retourné (ex chef de la région 3 de la zone d'Alger et ami de Yacef Saadi), Farès, Alilou, Boutanna et Bob.

Le PC du GRE se trouvait au palais Bruce, 21 rue Émile Maupas dans la basse Casbah, siège du sacteur Alger Sahel où le colonel Godard coordonnait l'action des parachutistes engagés dans la bataille d'Alger.

Au début il dispose que de très maigres moyens matériels, il recrute dans la quasi-clandestinité ses « employés », main-d'œuvre permanente ou agents, ces derniers des deux sexes, parmi les volontaires mais surtout parmi le « repentis  » de l'organisation FLN. ses relations amicales avec les officiers de renseignements des régiments parachutistes et la direction du camps d'internement de Beni Messous lui fournissent progressivement le personnel nécessaire à son projet. Il habille de bleus de mécaniciens certains des ses hommes qui ne sont ni militaires réguliers ni même supplétifs, ce sont seulement des volontaires à sa discrétion. Ils l'accompagne dans divers missions, participant à visage découvert aux actions entreprise. très vite ils vont devenir pour la population musulmane les « bleus de chauffe » ou simplement les « bleus », craint par ceux du FLN. La première préoccupation du chef du GRE est d'infiltrer un ou plusieurs de ses agents dans l'organisation clandestine de l'adversaire. La détermination et l'astuce d'une de ses premières recrue féminines lui permettent de réussir rapidement cette opération délicate qui aboutit à la récupération d'armes destinées aux terroristes, saisies dans une cache de la banlieue d'Alger.

Cependant, au début de juin 1957, sous la direction de Yacef Saadi, responsable FLN de la Zone Autonome d'Alger (ZAA), le terrorisme réaparait en force dans l'agglomération. Aux arrêts d'autobus de la rue Lelluch, des lampadaires piégés explosent dans les files d'attente, le drame se reproduit quelques jours plus tard au casino de la Corniche. Les victimes sont des civils parmi lesquels beaucoup de femmes et d'enfants. En accord avec Trinquier devenu son adjoint, il fait confiance à l'imaginatif capitaine Léger. Ce dernier va s'en prendre à la Casbah dont on sait qu'elle est le fief FLN et le siège de l'organisation terroriste dirigée par Yacef Saadi et son lieutenant Ali la Pointe.

En juillet, Léger et ses « bleus » interceptent des nouvelles livraisons d'armes, mais surtout, ils mettent la main sur Allilou, principale agent de liaison de Yacef Saadi, il est « retourné », Allilou ensuite incorporé au GRE. En août les « bleus » s'attaquent aux groupes de choc qui tiennent la Casbah. Après un véritable combat, Si mourad et Ramel, respectivement, l'un responsable politico-militaire de la ZAA et l'autre chef du réseau bombes, sont tués au 5, rue de l'impasse St Vincent de Paul. L'infiltration dans le réseau de courriers de Yacef Saadi permet la localisation de ce dernier, qui est capturé le 23 septembre, au 3, rue Caton. Ben Hamida, le commissaire politique de la Casbah, tombe aux mains des « bleus » en octobre. puis c'est l'exécuteur du FLN, Ali la Pointe qui, cerné avec ses complices au 5 rue des Abdérames, son refuge fut dynamitée par les parachutistes de la 10è DP, l'énorme explosion tua également 17 civils du voisinage dont 4 fillettes de quatre et cinq ans.

Lors des évènements consuécutifs du 13 mai 1958, le GRE dont l'effectif s'est accru, comptant près de 300 Algériens, hommes et femmes activement ralliés à la cause l'Algérie française, va jouer un rôle important dans les manifestations de fraternisation qui vont amner la population de la Casbah sur le forum d'Alger. Non seulement le terrorisme a été totalement éradiqué dans Alger, mais toute l'implantation du FLN a, pour le moment, disparu de l'agglomération.


L'action du GRE contre le FLN va donc se poursuivre à l'extérieur de la capitale.

Depuis un certain temps Tadjer Zohra dit « Rosa » une militante FLN âgée de dix-huit ans arrêtée par le GRE, propose avec insistance ses services au capitaine Léger. Son ralliement et son empressement paraissent suspects, durant son intérrogatoire Léger va faire croire à la jeune fille qu'il avait des agents infiltrés jusque dans les cadre des maquis, au cours de ces séances d'intoxications il arrivait au capitaine de s'absenter quelques instants, laissant trainer sur son bureau des fausses listes marquées du tampon SECRET émanat soi-disant de responsables FLN ayant tourné casque et devenus correspondants ou même, agents du GRE etc... Rosa pouvait y lire les noms des « informateurs » du capitaine. Effarée elle reconnut ceux des principaux chefs de la région de la zone 1 ! Il fallait à toute force prévenir le maquis du complot qui se tramait ! Léger lui en laissa le loisir en la libérant définitivement et comme l'avait prévu, elle disparut.... A son arrivée au maquis de la wilaya III, dirigée par le redoutable colonel Amirouche, Rosa est immédiatement suspectée. Elle se défend en produisant les « preuves » de la trahison de militants et surtout des responsables FLN en contact avec le GRE, elle considérée malgré tout comme un agent des Français, questionnée, torturée en conséquence. Elle avoue tout ce que ses tourmenteurs souhaitent entendre, quitte en rajouter. Sa confession qui n'avait rien avoir avec la réalité, ne devait trouver un terme qu'avec son exécution. Les interrogations des faux agents dénoncés par Rosa déclenchent un effet boule de neige imprévisible : d'abord dans la wilaya III diu colonel Amirouche et se répercutera ensuite dans les wilaya voisines.

En définitive, cette ultime opération d'intoxication aura des répercussions qui vont dépasser et de loin, tout ce qu'ont on aurait pu prévoir... Un véritable virus de suspicion (qu'on baptisera plus tard la « bleuite », par allusion au « bleu de chauffe »). Les arrestations, les dénonciations se multiplient en quelques mois. Les interrogatoires sont si violent que dans beaucoup de cas les rapport officiels de la wilaya III signaleront une moyenne de six suspects sur dix « décédés en cours d'interrogation ». A ce régime, les suspects racontent n'importe quoi et Amirouche se sent renforcé dans son espionnite.

Les estimations concernant le nombre des liquidations varient entre 2 000 et 6 000 morts. Dans sa circulaire, Amirouche précise que les traitres sont surtout des personnes instruites, intellectuels, étudiants, collégiens, médecins et enseignants.


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