Guerre de Livonie

Guerre de Livonie
Guerre de Livonie
A battle is shown raging outside a fortress, with some attackers attempting to use ladders to climb the large wall.
Siège de Narva par les russes en 1558, Boris Tchorikov, 1836.
Informations générales
Date 1558–1583
Lieu Estonie, Livonie, Ingrie, Russie
Changements territoriaux Cession de l'Estonie à la Suède, de la Livonie et de la Courlande à la Pologne-Lituanie et d'Ösel au Danemark-Norvège
Issue Victoire du Danemark-Norvège, de la Pologne-Lituanie et de la Suède
Belligérants
Baltic coat of arms.svg Confédération livonienne
Flag of Denmark.svg Danemark-Norvège

Drapeau de la Suède Suède
Herb Rzeczypospolitej Obojga Narodow.svg Pologne-Lituanie
(avant l'Union de Pologne-Lituanie)

Coat of Arms of Russia 1497.gif Russie
Royaume de Livonie
Commandants
Baltic coat of arms.svg Gotthard Kettler
Drapeau du Danemark Frédéric II
Drapeau de la Suède Éric XIV
Herb Rzeczypospolitej Obojga Narodow.svg Étienne Báthory
Coat of Arms of Russia 1497.gif Ivan IV
Magnus de Livonie

La guerre de Livonie est un conflit militaire qui a opposé de 1558 à 1582 la Russie d'une part à une alliance formée du Danemark, de la Suède, du Grand-duché de Lituanie et du royaume de Pologne (les deux derniers fusionnant en 1569 une fédération). L'objectif était la prise de contrôle de la Confédération livonienne, correspondant aux actuelles Estonie et Lettonie.

Durant la période 1558-1578, la Russie domine la région après ses succès militaires à Dorpat (Tartu) et Narva. La dissolution de la Confédération livonienne par la Russie entraine l'entrée en guerre de la Pologne-Lituanie, de la Suède en 1559 et du Danemark en 1561. L'Estonie suédoise est établie malgré les invasions russes constantes et Frédéric II de Danemark achète le vieil évêché d'Ösel-Wiek qu'il place sous le contrôle de son frère Magnus de Holstein. Magnus tente d'étendre ses possessions en Livonie et établit un état vassal de la Russie, le Royaume de Livonie qui existe jusqu'à la fuite de Magnus en 1576.

En 1576, Étienne Báthory devient roi de Pologne et grand-duc de Lituanie et renverse le cours de la guerre avec ses victoires entre 1578 et 1581 dont l'offensive conjointe avec la Suède lors de la bataille de Wenden. Celle-ci est suivie par une campagne en Russie qui culmine avec le long et difficile siège de Pskov. D'après les termes de la paix de Jam Zapolski de 1582 qui met fin à la guerre entre la Russie et la Pologne-Lituanie, la Russie doit céder toutes ses anciennes possessions en Livonie et Polotsk à la Pologne-Lituanie. L'année suivante, la paix de Plussa accorde à la Suède la plus grande partie de l'Ingrie, le nord de la Livonie et le duché d'Estonie.

Sommaire

Contexte

La Livonie avant la guerre

La Confédération livonienne et ses membres à la veille du conflit :      Ordre livonien     Évêché de Courlande     Évêché d'Ösel–Wiek     Évêché de Dorpat     Ville de Riga     Archevêché de Riga

Au milieu du XVIe siècle, la Livonie, région prospère[1], est organisée en Confédération livonienne, un système décentralisé et de confessions diverses[2]. Cette Confédération est composée de la branche livonienne de l'Ordre Teutonique, des principautés épiscopales de Dorpat, d'Ösel–Wiek et de Courlande, ainsi que de l'archevêché de Riga et de la ville même de Riga[1],[3]. Outre Riga, les villes de Dorpat et Reval (Tallinn) et les possessions des chevaliers jouissent de privilèges qui les rendent quasiment indépendantes[3]. Les seules institutions communes de Livonie sont des assemblées régulières, les landtags[1]. À ces divisions de l'administration politique s'ajoutent des rivalités persistantes entre l'archevêché de Riga et les landmeister de l'Ordre pour l'hégémonie[4],[1],[3]. Depuis l'introduction de la Réforme en Livonie dans les années 1520, le luthérianisme progresse graduellement dans la région, ce qui entraîne un schisme au sein de l'ordre, où certaines factions restent fidèles à l'Église catholique romaine[5]. Ainsi, à la veille du conflit, la Livonie possède un gouvernement faible et divisé, est dépourvue de défenses solides comme de soutiens extérieurs, et est entourée de monarchies aux politiques expansionnistes. L'historien Robert I. Frost résume ainsi sa situation à l'époque : « En proie à des querelles intestines et menacée par les machinations politiques de ses voisins, la Livonie n'avait aucune chance de résister à une attaque[6] ».

Les landmeister et les gebietiger de l'Ordre, ainsi que les propriétaires terriens de Livonie, sont issus de la petite noblesse, et ils préservent leurs privilèges et leur influence en empêchant la création d'une grande noblesse plus puissante[7]. Seul l'archevêché de Riga parvient à surmonter la résistance de la petite noblesse[8]. En 1539, Guillaume de Brandebourg (en) est nommé archevêque de Riga grâce à l'aide de son frère Albert, l'ancien hochmeister prussien qui a sécularisé le sud de l'État monastique des chevaliers teutoniques et s'est établi duc de Prusse en 1525 ; Christophe de Mecklembourg (de) devient le coadjuteur de l'archevêché[9]. Guillaume et Christophe cherchent à favoriser les intérêts d'Albert en Livonie, notamment à travers la fondation d'un duché héréditaire de Livonie sur le modèle prussien[9]. Au même moment, l'Ordre réclame d'être rétabli en Prusse (« Rekuperation »)[10] et s'oppose à la sécularisation de la Livonie[8].

Les ambitions des voisins de la Livonie

Lorsque la guerre de Livonie éclate, la Ligue hanséatique a déjà perdu son profitable monopole sur le commerce dans la mer Baltique[11]. Elle continue ses activités marchandes, mais doit désormais affronter la concurrence des flottes d'Europe occidentale, et notamment celles des Dix-Sept Provinces néerlandaises[11]. Les navires de la Hanse ne font plus le poids face aux navires de guerres modernes[12]. Sa part déclinante dans le commerce de la région l'empêche d'entretenir une flotte conséquente[13], et ses membres livoniens comme Riga, Reval et Narva sont dépourvus de toute réelle protection[14]. La marine du Danemark, la plus puissante de la Baltique, contrôle l'accès à cette mer par le détroit de l'Øresund[12], collecte les droits de passage[13] et contrôle les points stratégiques que sont les îles de Bornholm et de Gotland[12].

L'accès suédois au commerce de la Baltique est limité par les possessions danoises au sud de son territoire et son manque de ports qui soit libre des glaces toute l'année[15]. Néanmoins, la Suède prospère grâce à ses exportations de bois, de fer et de cuivre. Elle bénéficie également d'une marine en pleine expansion et de la proximité des ports livoniens, situés de l'autre côté du golfe de Finlande[16]. Avant la guerre, la Suède a déjà tenté de s'étendre en Livonie, mais l'intervention du tsar de Russie lors de la guerre russo-suédoise de 1554-1557 (en), conclue par le traité de Novgorod (en) en 1557, préserve le statu quo ante[15].

Le tsarat de Russie devient le voisin oriental de la Livonie après avoir absorbé les principautés de Novgorod (1478) et de Pskov (1510)[17]. Il s'est encore renforcé grâce à l'annexion des khanats de Kazan (1552) et d'Astrakhan (1556). L'impossibilité pour la Russie de participer au commerce de la Baltique exacerbe les tensions entre le tsarat et les puissances occidentales. Le nouveau port d'Ivangorod, construit par le tsar Ivan le Terrible sur la rive orientale de la Narva en 1550, ne suffit pas en raison de ses bas-fonds[18]. Par la suite, le tsar demande à la Confédération livonienne de payer environ 6 000 marks pour conserver l'évêché de Dorpat, affirmant que chaque homme adulte donnait un mark à Pskov lorsque celle-ci était indépendante[18]. En 1557, les Livoniens promettent à Ivan de payer cette somme, mais ils ne le font pas, ce qui rompt les négociations[18].

Sigismond II Auguste, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, est conscient des visées expansionnistes de la Russie. Son expansion en Livonie se traduirait non seulement par le renforcement d'un rival politique, mais aussi par la perte de routes commerciales fructueuses[19]. C'est pourquoi Sigismond soutient son cousin, l'archevêque de Riga Guillaume de Brandebourg, contre Johann Wilhelm von Fürstenberg (de), le landmeister de l'Ordre en Livonie[20]. Sigismond espère que la Livonie, tout comme le duché de Prusse, deviendrait vassale de la Pologne-Lituanie[21]. Ne disposant pas de partisans forts en Livonie[20], l'archevêque est très dépendant de soutiens extérieurs. Parmi ses quelques alliés en Livonie, on peut citer le landmarschall Jasper von Munster, avec lequel il planifie en avril 1556 une attaque contre ses opposants qui impliquerait l'aide militaire de Sigismond II et d'Albert[22]. Cependant, Sigismond hésite : sa participation pourrait laisser la voïvodie de Kiev exposée à une attaque russe[22]. Lorsque von Fürstenberg a connaissance de ce plan, il conduit ses troupes dans les terres de l'archevêché de Riga et s'empare des forteresses de Kokenhusen et de Ronneburg en juin 1556[22]. Jasper von Munster s'enfuit en Lituanie, mais l'archevêque et son coadjuteur sont capturés et détenus à Adsel et Treiden. Une mission diplomatique est dépêchée pour demander leur libération ; y participent les ducs de Poméranie, le roi du Danemark[22], l'empereur Ferdinand Ier et les états impériaux[23]. Une conférence est prévue à Lübeck le 1er avril 1557, mais elle est annulé suite à des querelles entre le roi Sigismond et les émissaires danois[23]. Sigismond II utilise le meurtre de son émissaire Lancki par le fils du landmeister comme prétexte pour envahir le sud de la Livonie avec une armée de 80 000 hommes. Il force les deux partis à se réconcilier à son camp de Pozvol en septembre 1557[16]. Ils signent le traité de Pozvol (en), qui prévoit la création d'une alliance militaire offensive et défensive, évidemment dirigée contre la Russie et qui est à l'origine de l'éclatement de la guerre de Livonie[16].

1558-1562 : la dissolution de l'Ordre livonien

L'invasion russe

Carte de la guerre en Livonie (1558–1560).

Ivan IV considère le traité de Pozvol et le rapprochement entre la Confédération livonienne et la Pologne-Lituanie comme un casus belli[24]. En effet, la Russie et la Livonie ont signé en 1554 un accord par lequel la Livonie ne doit pas former d'alliance avec la Pologne-Lituanie[25]. En janvier 1558, Ivan réagit en envahissant la Livonie. Les Russes sont alors considérés par les paysans locaux comme des libérateurs vis-à-vis de la domination allemande sur la région[26]. De nombreuses forteresses livoniennes se rendent sans combattre, tandis que les Russes s'emparent de Dorpat en mai, de Narva en juillet[27] et assiègent Reval[28]. Renforcées par 1 200 landsknechte, 100 artilleurs et des munitions venues d'Allemagne, les forces livoniennes reprennent Wesenberg (Rakvere) et d'autres places fortes, mais Dorpat, Narva et de nombreuses forteresses de moindre importance restent aux mains des Russes[29]. Les troupes russes, alors commandées par le khan de Qasim et d'autres princes tatars, comprennent des boyards russes, des cavaliers tatars et des cosaques[30], qui à cette époque sont principalement des fantassins[31]. Ivan IV poursuit son avancée lors des campagnes de 1559 et de 1660[29]. Une trêve de six mois, couvrant la période entre mai et novembre, est signée entre la Russie et la Livonie. Les Russes doivent alors affronter les Tatars de Crimée[32].

Après l'invasion russe, la Livonie cherche assistance auprès de l'empereur Ferdinand Ier, sans succès. Elle se tourne alors vers la Pologne-Lituanie[33]. Le landmeister von Fürstenburg s'enfuit en Lituanie, et Gotthard Kettler le remplace. En juin 1559, les territoires livoniens passent sous protection de la Pologne-Lituanie suite au premier traité de Vilnius (en). Cependant, le sejm (assemblée) polonais refuse de ratifier le traité, considérant que la question ne concerne que le seul grand-duché de Lituanie[16]. En janvier 1560, Sigismond II envoya l'ambassadeur Martin Volodkov à la cour d'Ivan IV à Moscou pour tenter de mettre fin aux pillages menés par la cavalerie russe dans les campagnes de Livonie[34]. Dans le même temps, les Russes infligent une sévère défaite aux chevaliers livoniens lors de la bataille d'Ērģeme (en) en août 1560. Cependant, ils n'ont toujours pas réussi à s'emparer des grandes villes de Riga, Reval et Pernau[29].

Atrocités russes en Livonie (1561).

Éric XIV, le nouveau roi de Suède, rejette les demandes d'aide de Kettler, ainsi qu'une demande similaire venue de Pologne. Kettler se tourne alors vers Sigismond II[35]. L'Ordre livonien affaibli est dissous par le second traité de Vilnius en 1561. Ses terres sont sécularisées et les duchés de Livonie et de Courlande sont rattachés au Grand-Duché de Lituanie. Kettler devient le premier duc de Courlande et se convertit au luthéranisme[16]. Le traité inclut le Privilegium Sigismundi Augusti par lequel Sigismond II garantit la liberté religieuse dans le respect de la confession d'Augsbourg, les Indygenat et la continuité de l'administration allemande traditionnelle[36]. Les termes concernant la liberté religieuse interdisent toute régulation de la foi protestante par les autorités religieuses comme séculières[37].

Des membres de la noblesse lituanienne s'opposent à l'union toujours plus étroite de la Pologne et de la Lituanie et offrent la couronne du grand-duché à Ivan IV[38]. Le tsar révèle publiquement cette offre, soit parce qu'il l'envisage sérieusement, soit parce qu'il a besoin de temps pour renforcer ses troupes en Livonie[39]. Tout au long de l'année 1561, une trêve entre la Russie et la Lituanie (avec une fin prévue en 1562) est respectée par les deux parties[39].

Intervention de la Suède et du Danemark

En échange d'un prêt de 30 000 thalers et de la protection danoise, l'évêque Johann von Münchhausen signe le 26 septembre 1559 un traité donnant à Frédéric II de Danemark le droit de nommer l'évêque Ösel–Wiek. En avril 1560, Frédéric II nomme son frère le duc Magnus de Holstein (en) à ce poste. Craignant de faire naître un sentiment d'insécurité en Suède par ces actions, le Danemark tente à nouveau de ramener la paix dans la région[40]. Dès sa nomination, Magnus poursuit ses propres intérêts : il achète l'évêché de Courlande sans l'accord de Frédéric et tente de s'étendre dans le HarrienWierland (Harjumaa et Virumaa). Ses ambitions l'amènent directement en conflit avec Éric XIV[29].

Les forces suédoises débarquent en 1561, et la noblesse de Harrien–Wierland et de Jerwen (Järva) cède devant la puissance suédoise pour donner naissance au duché d'Estonie[41]. La ville de Reval accepte également la domination suédoise[29]. Le Danemark domine la Baltique, et la Suède veut lui ravir cette puissance en s'emparant de territoires sur la rive orientale de la Baltique[42], ce qui lui permettrait de contrôler le commerce avec la Russie. Ces intérêts divergents sont l'une des causes de la guerre nordique de Sept Ans[42] : dès 1561, Frédéric II proteste contre la présence suédoise à Reval en rappelant ses droits historiques sur l'Estonie danoise[39]. Lorsque les forces d'Éric XIV s'emparent de Pernau en juin 1562, ses diplomates proposent une protection suédoise de Riga, ce qui entraîne des tensions avec Sigismond II[39].

Sigismond II entretient des relations étroites avec le frère d'Éric XIV, le duc Jean de Finlande (futur roi Jean III), et en octobre 1562, Jean épouse la sœur de Sigismond, Catherine, l'empêchant ainsi d'épouser Ivan IV[43]. Si Eric XIV approuve ce mariage, il est contrarié lorsque Jean prête 120 000 riksdaler à Sigismond II et reçoit sept forteresses livoniennes en caution[44]. Cet incident entraîne la capture et l'emprisonnement de Jean pour le compte d'Éric XIV en août 1563. En octobre, Sigismond II s'allie avec le Danemark et Lübeck contre la Suède[39].

1562-1570 : la guerre nordique de Sept Ans

Cette intervention combinée du Danemark, de la Suède et de la Pologne en Livonie entraîne une période de lutte pour le dominium maris baltici (en), c'est-à-dire le contrôle de la Baltique[45]. Si les premières années de la guerre sont caractérisées par d'intenses combats, une période plus calme dure de 1562 à 1570, après quoi les hostilités regagnent en intensité[46]. La plus grande partie de la « guerre nordique de Sept Ans » (1563-1570) se déroule dans les pays de l'ouest de la mer Baltique[47], mais la Livonie reste stratégiquement important[29]. En 1562, la Russie et le Danemark signent le traité de Mojaïsk (en), par lequel ils reconnaissent leurs revendications réciproques et établissent des relations amicales ; en 1564, la Russie et la Suède concluent une trêve de sept ans[48]. Vers cette même période, Éric XIV et Ivan IV commencent tous deux à présenter des signes de troubles mentaux et le tsar russe se tourne contre la noblesse et le peuple au cours de l'opritchnina qui plonge la Russie dans le chaos et la guerre civile[39].

Guerre entre la Russie et la Pologne-Lituanie

Carte de la Pologne et de la Lituanie après l'Union de Lublin en 1569:
     Pologne-Lituanie     Duchés vassaux
Cannibalisme en Lituanie et en Russie en 1571.

Après l'expiration de la trêve russo-lituanienne en 1562, Ivan IV rejette la proposition de prolongation faite par Sigismond II[39]. Le tsar a profité de cette période de paix pour renforcer ses troupes en Livonie, et il attaque la Lituanie[39]. Son armée pille Vitebsk et s'empare de Polotsk en 1563 après une série d'escarmouches[39]. La Lituanie reprend l'avantage après ses victoires à Ula (en) en 1564[39] et à Tchachniki en 1567. Ces défaites et la défection d'André Kourbski poussent Ivan IV à déplacer sa capitale à Aleksandrov, tandis que ses opposants présumés sont pourchassés par les opritchniki[39].

Une importante délégation diplomatique quitte la Lituanie pour Moscou en mai 1566[49]. La Lituanie se prépare à partager la Livonie avec la Russie et envisage une alliance avec elle afin de chasser la Suède de la région. Toutefois, les Russes considèrent cette démarche comme une preuve de faiblesse : ils proposent d'annexer toute la Livonie, Riga comprise, en échange de la cession de la Courlande et de Polotsk[50]. Cette perte éventuelle de Riga et de l'embouchure de la Dvina inquiète les Lituaniens, car l'essentiel de leur commerce dépend de ce passage sûr, et ils ont déjà construit des forteresses pour le défendre[50]. En juillet, Ivan IV accroît ses demandes : il exige Ösel en plus de Dorpat et de Narva. Aucun accord ne semblant possible, une trêve de dix jours dans les négociations est décidée. Plusieurs réunions russes se tiennent durant cette période, dont la Zemski sobor (le Congrès de la Terre), afin de débattre des questions en jeu[50]. Au sein de l'assemblée, les représentants de l'église insistent sur la nécessité de « conserver » Riga (qui n'est toujours pas tombée)[51], tandis que les boyards ne désirent guère la paix avec la Lituanie, craignant la naissance d'un État polono-lituanien unique. Les négociations sont interrompues et les hostilités reprennent dés le retour des ambassadeurs en Lituanie[50].

En 1569, la Pologne et la Lituanie s'unissent au sein de la république des Deux Nations par le traité de Lublin. Le duché de Livonie, lié à la Lituanie depuis l'union de Grodno (en) en 1566, passe sous condominium polono-lituanien[52]. En juin 1570, le nouvel État signe une trêve de trois ans avec la Russie[53]. Sigismond II, le premier roi de la République, meurt en 1572 sans laisser d'enfants. Pour la première fois depuis 1382, il n'y a pas d'héritier aux trônes de Pologne et de Lituanie, et la première élection royale de l'histoire de Pologne est organisée. Afin de conserver l'autonomie lituanienne, certains nobles lituaniens proposent un candidat russe, mais les électeurs rejettent les conditions posées par Ivan IV et choisissent Henri de Valois (Henryk Walezy), le frère du roi Charles IX de France[54].

Guerre entre la Russie et la Suède

En 1564, la Suède et la Russie signent le traité de Dorpat, par lequel la Russie reconnaît les droits suédois sur Reval et d'autres forteresses, tandis que la Suède reconnaît la domination russe sur le reste de la Livonie[55]. Les deux pays acceptent une trêve de sept ans en 1565[49]. Le roi Éric XIV de Suède est renversé en 1568, après avoir participé au meurtre de nobles de la famille Sture (Sturemorden (sv)), et remplacé par son demi-frère Jean III[56]. La Russie et la Suède, toutes deux occupées par ailleurs, ne souhaitent pas une escalade du conflit livonien[57]. Ivan IV avait demandé le retour en Russie de la femme de Jean, Catherine Jagellon, craignant probablement que Jean ne meure lors de son incarcération. En juillet 1569, Jean III envoie un délégation menée par Paul Juusten, l'évêque d'Åbo, en Russie[58]. Elle arrive à Novgorod en septembre, mais Ivan IV refuse de la recevoir et l'oblige à négocier avec le gouverneur de Novgorod. Le tsar demande que les émissaires suédois saluent le gouverneur comme le « frère de leur roi », mais Juusten refuse. La délégation est alors publiquement humiliée avant d'être emprisonnée à Moscou. Dans le même temps, Ivan IV et ses oprichniki massacrent plusieurs milliers de personnes à Novgorod[53].

Pour les Russes, le retour de Catherine est une condition indispensable à tout accord avec la Suède, et les Suédois acceptèrent de discuter de la question[53]. Selon Juusten, les Russes demandent aux Suédois d'abandonner leurs revendications sur Reval, de fournir 300 cavaliers, de payer 10 000 thalers en compensation, de céder des mines d'argent proches de la frontière russe en Finlande et de permettre à Ivan IV de se donner le titre de « seigneur de la Suède ». La délégation suédoise quitte les négociations après un ultimatum d'Ivan IV : si la Suède n'abandonne pas ses territoires livoniens, ce sera la guerre[59]. Les demandes russes sont intégralement rejetées, et le conflit reprend[60].

Conséquences de la guerre nordique de Sept Ans

En 1563, les disputes entre le Danemark et la Suède entraînent le déclenchement de la guerre nordique de Sept Ans, qui se termine en 1570 avec le traité de Stettin[61]. La guerre se déroule principalement dans le sud et l'ouest de la Scandinavie, avec de nombreuses batailles navales dans les eaux de la Baltique[61]. Lorsque la forteresse danoise de Varberg se rend aux Suédois en 1565, 150 mercenaires danois échappent au massacre de la garnison en ralliant la Suède[62]. Parmi eux se trouve Pontus de La Gardie[62], qui devient un important commandant suédois dans la suite de la Guerre de Livonie[63]. La Livonie est également touchée par la campagne navale du danois Per Munck, qui bombarde le port suédois de Reval en juillet 1569[64].

Suite au traité de Stettin, le Danemark devient la première puissance d'Europe du Nord, même s'il a échoué à restaurer l'Union de Kalmar avec la Suède. Les deux royaumes continuent à entretenir des relations tendues qui débouchent sur une série de conflits qui ne cesse qu'avec la Grande guerre du Nord en 1720[65]. Par le traité de Stettin, la Suède accepte d'abandonner toutes ses possessions en Livonie en échange d'un paiement de l'empereur Maximilien II du Saint-Empire. Cependant, cette compensation ne sera jamais versée, et Maximilien perd dès lors toute influence sur les affaires baltiques. La Suède conserve ses territoires livoniens et la guerre continue[66]. Du point de vue d'Ivan IV, cela signifie simplement que les puissances impliquées dans le conflit vont nouer une alliance dirigée contre lui, puisqu'elles ne sont plus en conflit entre elles[67].

1570–1577 : domination russe et royaume de Livonie

Carte de la Livonie en 1573.
Carte de la Livonie, 1570–1577.

     occupées par les forces russes en 1570      occupées par les forces russes en 1572-1577

     occupées par les forces lituaniennes

Au cours des années 1570, le roi Jean III de Suède doit faire face à une offensive russe sur ses positions estoniennes[68]. Reval résiste à un siège en 1570 et 1571[69] mais de nombreuses villes tombent, dont Helsingfors (Helsinki) en 1572. L'avance russe se termine par le sac de Weissenstein (Paide) en 1573 : après la chute de la ville, les assiégeants font brûler vifs quelques-uns des chefs de la garnison suédoise, dont son commandant. Cela entraîna une campagne de représailles suédoise menée par Klas Åkesson Tott et Pontus de La Gardie[68]. Cependant, la contre-offensive s'enlisa lors du siège de Wesenberg en 1574 lorsque les unités écossaises et allemandes de l'armée suédoise s'attaquèrent mutuellement[70]. Cet échec a également été attribué à la difficulté de combattre durant les dures conditions hivernales[71]. La guerre en Livonie était un lourd fardeau financier pour la Suède et à la fin de l'année 1573, le pays devait 200 000 riksdalers aux mercenaires allemands[72]. John leur offrit les châteaux de Hapsal, Leal et de Lode en caution mais lorsqu'il ne put les payer, ils furent vendus au Danemark[72].

Dans le même temps, les efforts de Magnus pour assiéger la forteresse suédoise de Reval se révélèrent peu efficaces et aucune aide de la part d'Ivan IV ou de son frère Frédéric II de Danemark n'était en vue[67]. L'attention d'Ivan IV était attirée ailleurs tandis que Frédéric était réticent à s'engager en Livonie qui était un état vassal de la Russie. Le siège fut finalement abandonné en mars 1561[67] ce qui permit aux suédois de reprendre l'initiative[67].

Au même moment, les tatars de Crimée dévastaient les territoires russes, pillèrent et brûlèrent Moscou[68]. Les sécheresses et les épidémies avaient terriblement affectés l'économie russe tandis que l’opritchnina avait plongé l'administration dans le chaos. À la suite de la défaite des tatars et des forces nogaïes en 1572, l' opritchnina fut adoucie et l'organisation des armées russes fut modifiée[73]. Ivan IV introduisit une nouvelle stratégie selon laquelle l'armée reposerait sur des dizaines de milliers de troupes russes, cosaques et tatars au lieu de sur quelques milliers de mercenaires expérimentés comme cela était la pratique habituelle chez ses adversaires[74].

La campagne d'Ivan IV atteignit son paroxysme en 1576 lorsque 30 000 soldats russes supplémentaires entrèrent en Livonie et ravagèrent les régions danoises en représailles pour les acquisitions danoises de Hapsal, Leal et Lode. L'influence danoise en Livonie s'arrêta car Frédéric accepta des accords avec la Suède et la Pologne pour mettre fin à l'implication danoise[75]. Les territoires conquis par la Russie et son vassal, Magnus[70], le déclarèrent monarque du Royaume de Livonie en 1570[56]. Magnus fit défection d'Ivan IV au cours de la même année[76] lorsqu'il commença à s'approprier des châteaux sans consulter le tsar. Quand Kokenhusen (Koknese) se rendit à Magnus pour éviter de combattre l'armée russe, le tsar pilla la ville et exécuta ses gouvernants allemands[56]. Les affrontements se concentrèrent ensuite sur Wenden (Cēsis, Võnnu), le "cœur de la Livonie" qui en tant qu'ancienne capitale de l'Ordre Livonien avait une importance symbolique autant que stratégique[70].

1577–1583 : défaite de la Russie

Contre-offensives de la Suède et de la Pologne

Siège de Polotsk, 1579.
See text and the article The campaigns of Stefan Batory for further information.
Campagnes d'Étienne Báthory, la ligne noire marque les frontières de 1600.

En 1574, le nouveau roi de Pologne Henri III s'enfuit du pays pour devenir roi de France. Après un intermède de 18 mois, le prince transylvanien Étienne Báthory devint roi de Pologne et grand-duc de Lituanie après une élection contestée face à Maximilien II du Saint-Empire[77]. Cependant la mort de Maximilien en octobre 1576 permit d'éviter une escalade du conflit[78]. Batory était cependant empêché d'expulser les Russes de Livonie par l'opposition de Danzig (Gdansk) qui lui résistait avec le soutien danois[79]. Le siège de la ville qui s'ensuivit en 1577 se termina avec l'accord par Bathory d'une plus grande autonomie à Danzig en échange de 200 000 zloty[79]. Après un nouveau paiement de 200 000 zloty, il nomma le Hohenzollern Georges-Frédéric au titre d'administrateur de Prusse et s'assurait du soutien militaire de ce dernier dans sa campagne en Russie[79].

Le roi de Suède John III et Stefan Batory s'allièrent contre Ivan IV en décembre 1577 en dépit des tensions régnant entre les deux pays. En effet, la Pologne réclamait la totalité de la Livonie sans accepter un quelconque partage avec la Suède[80]. En novembre, les forces lituaniennes avançant vers le nord avaient capturé Dünaburg[81] tandis qu'une force polono-suédoise s'empara du château de Wenden au début de l'année 1578[82]. Les troupes russes échouèrent à reprendre la ville en février[81] et furent repoussés par une offensive suédoise visant Pernau (Pärnu), Dorpat et Novgorod. En septembre, Ivan riposta en envoyant une armée de 18 000 hommes qui reprit Oberpahlen (Põltsamaa) à la Suède avant d'avancer sur Wenden[81][82]. Lorsque les Russes arrivèrent en vue de la ville, ils tombèrent sur une armée de secours composée de 6 000 soldats allemands, suédois et polonais[82]. Au cours de la bataille, les pertes russes furent lourdes avec de nombreux chevaux et canons capturés[82].

Batory accéléra la formation des hussards, une nouvelle unité de cavalerie expérimentée qui remplaçait la levée féodale[83]. De même, il améliora les unités d'artillerie et recruta des cosaques[83]. Batory rassembla 56 000 hommes dont 30 000 Lituaniens[83] pour son premier assaut sur Polotsk dans la cadre d'une large offensive. Les réserves d'Ivan IV étant déployées autour de Pskov et de Novgorod pour les protéger contre une possible attaque suédoise, la ville tomba le 30 aout 1579[83]. Batory demanda alors à un allié proche et un membre puissant de sa cour, Jan Zamoyski de mener une force de 48 000 soldats dont 25 000 Lituaniens contre la forteresse de Velikié Louki qui fut prise le 5 septembre 1580[83]. Les garnisons de Sokol, Velizh et Usvzat furent ensuite rapidement battues[84]. En 1581, Zamoyski entama le siège de Pskov, une forteresse puissamment fortifiée et bien défendue. Cependant, le soutien financier de la part du parlement polonais était en diminution et Batory avait échoué à attirer les forces russes de Livonie sur le champ de bataille avant l'arrivée de l'hiver[83]. Ne réalisant pas que l'avancée polono-lituanienne s'était enlisée, Ivan IV signa la paix de Jam Zapolski[83].

L'échec du siège suédois de Narva en 1579 mena à la nomination de Pontus de La Gardie au poste de commandant en chef[85]. Les villes de Kexholm et de Padis furent prises par les Suédois en 1580[85] puis en 1581, simultanément à la prise de Wesenberg, une armée de mercenaires engagée par la Suède reprit la ville stratégique de Narva[85]. 7 000 Russes furent tués lors de la prise de la ville selon la chronique de Balthasar Russow en représailles des exactions russes antérieures[86]. La chute de Narva fut suivie par celle d'Ivangorod, de Jama et de Koporye[87] ce qui laissait la Suède satisfaite de ses gains en Livonie[87].

Trêves de Jam Zapolski et de Plussa

Division de la Livonie en 1600:     Pologne–Lituanie     Duchés vassaux de la Pologne–Lituanie     Russie     Suède     Danemark-Norvège

Des négociations menées par le légat du pape, le jésuite Antonio Possevino aboutirent en 1582 à la paix de Jam Zapolski entre la Russie et la République des Deux Nations[87]. Le traité était une humiliation pour le tsar, non seulement car il l'avait demandé mais parce que la Russie devait rendre tous les territoires livoniens qu'elle occupait à la Pologne-Lituanie tandis que Polotsk restait sous le contrôle de la République. Les territoires suédois n'étaient cependant pas concernés et la Russie pouvait les conserver, en particulier Narva et Velike Luki que Batory rétrocédait à la Russie[87]. Possevino demanda sans grand espoir que les attentes de Jean III soient prises en considération mais cela fut rejeté par le tsar, probablement en accord avec Batory[87]. La trêve se transforma en un véritable traité de paix devait durer dix ans mais fut renouvelée en 1591 et en 1601[88]. Batory ne parvint pas à convaincre la Suède de relâcher ses gains en Livonie, particulièrement Narva[87].

À la suite d'une décision de Jean, la guerre avec la Russie se termina en 1583 avec la trêve de Plussa (Plyussa, Pljussa, Plusa)[87][89]. La Russie conservait la plus grande partie de l'Ingrie mais laissait Narva et Ivangorod sous contrôle suédois[89]. La trêve devait initialement durer trois ans mais elle fut prolongée jusqu'en 1590[89]. Durant les négociations, la Suède avait fait de vastes demandes territoriales s'étendant jusqu'à Novgorod. Si ces conditions étaient simplement des outils de négociations, elles auraient également pu refléter les aspirations suédoises dans la région[87].

Conséquences

Le Duché de Courlande au sud de la Daugava issu des traités de paix connu une période de stabilité politique basée sur le traité de Vilnius de 1561 modifié par les Formula regiminis et Statuta Curlandiæ de 1617 qui accroissaient les droits des nobles locaux aux dépens du duc[90]. Au nord de la Daugava, Batory réduisit les privilèges que Sigismond avait accordé au Duché de Livonie[52]. Les privilèges de Riga avaient déjà été réduits par le traité de Drohiczyn de 1581[91]. Le polonais remplaça graduellement l'allemand comme langue administrative et l'établissement des voïvodies réduisit l'administration germano-balte[36]. Le clergé local et les jésuites de Livonie se rallièrent à la Contre-Réforme[37] dans un processus soutenu par Batory qui donnait à l'Église catholique romaine, les propriétés et les revenus confisqués aux protestants. Batory avait même initié une campagne de recrutement pour des colons catholiques mais elle n'eut pas un grand succès[92]. En dépit de ces mesures, les populations livoniennes ne se convertirent pas en masse tandis que les biens livoniens en Pologne-Lituanie étaient confisqués[92].

Les possessions suédoises de 1560 à 1721. Les dates sont celles d'occupation et celles entre parenthèses sont celles de perte.

En 1590, la trêve de Plussa entre la Russie et la Suède expira et les combats reprirent[89]. La guerre russo-suédoise de 1590-1595 se termina par le traité de Teusina (Tyavzino, Tyavzin) selon lequel la Suède devait céder l'Ingrie et le Kexholm à la Russie[93]. L'alliance polono-suédoise commença à se fissurer quand le roi de Pologne et grand-duc de Lituanie Sigismond III, en tant que fils de Jean III de Suède (mort en 1592) et de Catherine Jagellonica prétendit au trône de Suède et rencontra l'opposition d'une faction menée par son oncle Charles de Södermanland (plus tard Charles IX) qui revendiquait la régence[93]. Cela plongea la Suède dans une guerre civile en 1597 qui se conclut par la déchéance de Sigismond III par le riksdag (parlement) suédois[93].

Les nobles de Livonie cherchèrent la protection de Charles IX lorsque les combats reprirent dans la région. En effet Sigismond III tentait d'intégrer l'Estonie suédoise au sein du duché de Livonie[94]. Charles IX expulsa les troupes polonaises d'Estonie et envahit le duché de Livonie ce qui déclencha une série de guerres entre les deux pays[95]. Dans le même temps, la Russie sombrait dans une guerre civile (« Temps des troubles ») lors de la crise de succession d'Ivan IV. Le conflit s'aggrava lors des interventions suédoises et polonaises en Livonie qui déclenchèrent la une guerre entre les deux pays[95]. Les forces de Charles IX furent chassées de Livonie[96] après les sévères défaites de Kircholm (1605)[97] et de Klouchino (1610)[96]. Au cours de la guerre d'Ingrie, le successeur de Charles IX, Gustave II Adolphe reprit le contrôle de l'Ingrie, du Kexholm et d'une grande partie de la Livonie après le traité de Stolbovo de 1617[96]. La même année, la Pologne profita de guerre de Kalmar entre le Danemark et la Suède pour reprendre tous les territoires conquis par les suédois[98]. Une nouvelle campagne qui commença avec la capture de Riga et l'expulsion des forces polonaises de Livonie vit la création du dominion de Livonie suédoise[94]. Les troupes suédoises poursuivirent leur avancée dans la Prusse royale et la République des Deux Nations accepta les gains suédois en Livonie dans le traité d'Altmark[99].

La province danois d'Ösel fut cédée à la Suède par le traité de Brömsebro de 1645 qui mettait fin à la guerre de Torstenson, un conflit local de la guerre de Trente Ans[100]. La situation en Livonie n'évolua pas jusqu'en 1710 lors de l'annexion de la Livonie et de l'Estonie par la Russie au cours de la grande guerre du Nord, une annexion formalisée par le traité de Nystad de 1721[101].

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Notes et références

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  5. Kreem 2006, p. 46, 51–53
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