Guerre des Malouines

Guerre des Malouines
Guerre des Malouines
Une carte des mouvements des flottes britanniques et argentines
Une carte des mouvements des flottes britanniques et argentines
Informations générales
Date du 2 avril 1982 au 14 juin 1982
Lieu Îles Malouines, Géorgie du Sud et zone maritime environnante
Casus belli Occupation argentine des Îles mentionnées ci-dessus
Changements territoriaux Retour au status quo ante bellum
Issue Victoire britannique
Belligérants
Drapeau d'Argentine Argentine Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Commandants
Président Leopoldo Galtieri
Vice-Amiral Juan Lombardo
Général Ernesto Crespo
Général Mario Menéndez
Margaret Thatcher, Premier ministre
Amiral Sir John Fieldhouse
Contre-Amiral Sandy Woodward
Général Jeremy Moore
Pertes
649 morts[1]
1 068 blessés
11 313 prisonniers
75 avions
25 hélicoptères
1 croiseur léger
1 sous-marin
2 navires garde-côtes
4 navires cargos
1 navire espion
258 morts[2]
777 blessés
106 prisonniers
10 avions Harrier
24 hélicoptères
2 destroyers
2 frégates
1 Barge de débarquement de chars
1 CDIC
1 porte-conteneurs

La guerre des Malouines (en anglais : Falklands War, en espagnol : Guerra de las Malvinas) est un conflit entre l'Argentine et le Royaume-Uni à propos de la souveraineté sur les îles Malouines — situées à 480 km des côtes argentines et peuplées de descendants de Britanniques — entre avril et juin 1982. Bien que surpris par l'attaque argentine sur les îles, le Royaume-Uni réagit et chassa les troupes argentines. En Argentine, l'échec contribua à la chute de la junte militaire et à la transition démocratique.

Sommaire

Contexte historique et juridique

La propriété des îles, qui figurent aujourd'hui sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU, a longtemps été disputée. Au XVIIIe siècle, la France fut la première à les revendiquer, mais elle fut expulsée par l'Espagne qui les céda à la Grande-Bretagne. Les îles demeurèrent inoccupées de sorte que la souveraineté britannique perdit son effectivité.

L'Argentine obtint son indépendance de l'Espagne en 1810 et occupa les îles en 1820 avec une colonie pénitentiaire qui fut rapidement abandonnée. En 1833, le Royaume-Uni y établit une colonie, mais l'Argentine maintint sa revendication territoriale.

Avec le changement de statut, en 1946, des colonies et dominions, qui forment dorénavant le Commonwealth, Londres voyait ce différend territorial comme mineur. En 1965, sous l'effet de la résolution 2065 des Nations unies, qui exige l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays coloniaux (1960), les négociations commencèrent ; dix-sept ans plus tard, très peu de choses avaient changé[3]. En janvier 1976, le comité juridique interaméricain, organe de l'Organisation des États américains (OEA) simplement consultatif, déclare l'existence d'un « droit de souveraineté irréfutable » de l'Argentine sur les Malouines[3], sans avoir autorité à juger de ces choses. En août 1976, la 5e conférence du mouvement des non-alignés déclare l'Argentine « propriétaire légitime du territoire »[3].

Le différend est insolite, en ce que les deux États mettent en avant des droits issus du processus de décolonisation pour défendre leurs prétentions[3]. Ainsi, le Royaume-Uni met en avant l'origine britannique des 2 000 habitants (seuls une trentaine d'Argentins habitaient ces îles[3]) et invoque l'article 73 de la Charte des Nations unies et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, tandis que l'Argentine invoquait le droit des peuples à la décolonisation, affirmant qu'il s'agissait d'une terre spoliée par les Britanniques depuis 150 ans[3] ; l'ONU était plutôt favorable à l'Argentine[3].

L'Argentine devint une dictature militaire en mars 1976 et faisait face à des problèmes économiques graves, avec une inflation annuelle à 140 % quand le général Galtieri parvint au pouvoir en 1981. Son armée subissait un embargo sur les armes de la part des États-Unis depuis 1978, malgré le soutien de Washington à la junte, qui obtint aussi, sous Galtieri, celui de l'URSS.

La Royal Navy maintenait une présence militaire dans la zone sous la forme d'un petit groupe de quarante soldats des Royal Marines connu comme le groupe naval Naval Party 8901. Les négociations continuaient toutefois entre les deux pays[3]. Cependant, celles-ci demeuraient formelles, les mêmes arguments étant ressassés.

Vers la guerre

Les causes de la guerre

En envahissant les îles Malouines, historiquement revendiquée par les Argentins, y compris par la gauche péroniste, la junte militaire comptait redorer son blason en unissant le pays confronté à la crise. De plus, les militaires argentins avaient développé le concept d'une « Argentine bicontinentale », qui comprendrait une partie du continent Antarctique, dotée de nombreuses ressources en matières premières. La possession des îles Malouines serait ainsi la première étape pour établir des « Antilles antarctiques » (îles Malouines, îles de Géorgie du Sud, les Orcades du Sud, les Sandwich du Sud, les Shetland du Sud), un trait d'union maritime avec des territoires que l'Argentine souhaitait annexer en Antarctique. Pour les militaires au pouvoir, l'« Argentine bicontinentale » n'est pas seulement un rêve, mais une mission patriotique qui doit être accomplie un jour[4].

Déclenchement

La junte argentine tenta de détourner l'attention portée par l'opinion publique sur l'économie et le respect des droits de l'homme grâce aux effets espérés d'une victoire nationale rapide dans les Malouines. Une pression fut exercée sur l'Organisation des Nations unies (ONU) avec une menace subtile d'invasion : les Britanniques n'y firent pas attention et continuèrent à tergiverser[5] (les positions britanniques ne se sont pas exprimées d'une manière monolithique mais plutôt en tenant compte d'intérêts spéciaux et d'administrations diverses ; ce qui conduisit souvent les observateurs extérieurs à des erreurs d'appréciation). Les Argentins interprétèrent la politique britannique comme un désengagement[réf. nécessaire] en particulier si les îles étaient envahies - un point de vue également soutenu par le retrait planifié de la dernière unité de la Royal Navy en 1981 (dans le cadre d'une diminution générale de la flotte) et la loi sur la nationalité britannique de 1981 qui retirait la nationalité complète aux résidents des Îles Malouines.

Le plan d'invasion fut conçu par l'amiral Jorge Anaya, le chef passionnément anti-britannique de la marine argentine. Après l'échec des négociations en janvier 1982, les plans furent finalisés et l'invasion programmée pour avril. Le navire de patrouille pour l'Antarctique de la Royal Navy Géorgie du Sud à 1 390 km des Malouines[3], le 25 mars, accusés par Londres d'être en réalité des sous-officiers argentins[3]. Il en fut toutefois empêché par trois vaisseaux de guerre argentins et n'insista pas, et Buenos Aires qualifiera par la suite cet acte d'agression[3]. Cependant, le 30 mars, malgré la preuve supplémentaire[réf. nécessaire] que la marine argentine embarquait des troupes à Puerto Belgrano, le comité interarmées de renseignement du Royaume-Uni pour l'Amérique latine déclara que l'« invasion n'était pas imminente. »

Relations diplomatiques

Depuis que les relations bilatérales formelles étaient interrompues, les diplomates péruviens à Londres représentaient les intérêts diplomatiques argentins auprès du gouvernement britannique et les diplomates suisses représentaient la couronne britannique auprès des autorités argentines.

La guerre

Le 26 mars, le général Leopoldo Galtieri décide d'envahir l'île de Géorgie du Sud, située à quelques milliers de kilomètres des îles Malouines mais dépendantes, politiquement, de celles-ci. Baptisée « Operación Rosario », l'opération est dirigée par l’amiral Anaya et Alfredo Astiz[5].

Attaque argentine

Patrouille argentine à Port Stanley, rebaptisé Port Argentine par la junte[5] (photo du 2 avril 1982).

Le gouverneur des îles Malouines Rex Hunt fut informé par le gouvernement britannique d'une invasion argentine possible le 31 mars et prépara la défense avec les majors Mike Norman et Gary Noot, à la tête de 67 marines, plus que ce dont ils auraient dû disposer : la garnison étant sur le point d'être relevée, les troupes arrivant et celles partant étaient sur l'île en même temps. Ce total fut réduit à 55 quand 12 marines embarquèrent à bord du bateau de patrouille Endurance pour observer les soldats argentins basés dans la Géorgie du Sud. Enfin, la force fut appuyée par 23 volontaires à temps partiel dispersés dans des points stratégiques alors que les casernes de Moody Brook étaient abandonnées.

Le 2 avril, le destroyer argentin Santisima Trinidad s'arrêta à 500 mètres de la crique Mullet et débarqua 21 engins d'assaut argentins Gémini avec 92 commandos.

À 5 h 45, les Argentins avaient atteint leur premier objectif, les casernes Moody Brook et y lancèrent une attaque puissante, utilisant des armes lourdes et des grenades au phosphore [réf. nécessaire] . Elle prit fin quand les Argentins s'aperçurent que les casernes étaient abandonnées. Les premiers prisonniers britanniques furent faits ce jour.

Le 3 avril, Rex Hunt et le major Norman décidèrent de capituler, suivis le lendemain de la section du caporal York.

Les Royal Marines prisonniers le 2 avril 1982.

Après la reddition, les Royal Marines et les volontaires furent rassemblés dans les terrains de sport. Des photos furent prises, photos qui galvanisèrent l'opinion publique britannique quand elle les vit. Ensuite, les hommes furent emmenés en Uruguay, puis au Royaume-Uni. Un marine prédit à un garde argentin : « Ne vous installez pas trop confortablement, nous allons revenir ».[réf. nécessaire] Ce qui fut fait 72 jours plus tard.

Les Argentins envahirent dans le même temps aussi la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud, mais alors qu'ils ne croyaient avoir affaire qu'à des scientifiques, n'ayant donc envoyé qu'un navire de transport escorté d'un seul aviso de la classe d'Estienne d'Orves, ils tombèrent sur un détachement de Royal Marines qui, avec leur lance-roquettes, abattirent un hélicoptère Puma et infligèrent de tels dégâts à l'aviso que celui-ci dut se mettre à l'abri. Toutefois, peu de temps après, les Britanniques s'inclinèrent devant les troupes argentines. À Buenos Aires, de grandes foules agitant des drapeaux inondèrent la Plaza de Mayo en entendant les nouvelles. À Londres, le gouvernement était stupéfait.

Réaction britannique et tentatives de négociations

Margaret Thatcher, alors premier ministre du Royaume-Uni, annonce son intention de répliquer. Elle expose dans ses mémoires avoir été tenue de répliquer en raison du droit international, qui commande de ne pas laisser une agression par une dictature impunie, du droit à la légitime défense et des droits de l'homme[6], les habitants des Malouines, bien que dotés d'un statut national complexe mais d'ascendance britannique, ne souhaitant nullement être dirigés par l'Argentine, qui plus est gouvernée par une junte militaire.

Londres organise en peu de temps une pression diplomatique à l'encontre de l'Argentine, tout en constituant une armada autour des porte-avions HMS Invincible et HMS Hermes. Bien que l'opinion publique britannique soutînt l'intervention et Thatcher, très impopulaire avant le conflit, la communauté internationale se montra plus divisée. Pour certains États, il s'agissait d'un conflit entre un pouvoir colonial et un État régional. Toutefois, en raison de son caractère dictatorial, le régime argentin peina à obtenir un soutien. La crainte de voir leurs frontières remises en cause groupa une majorité d'États aux Nations Unies en faveur du Royaume-Uni.

Le 3 avril, alors que la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud sont occupées par les Argentins, les premiers avions de transport britanniques arrivent à l’île de l'Ascension. Le gouvernement américain était très divisé sur la conduite à adopter. Si les États-Unis étaient liés militairement aux deux pays, le traité de l'Atlantique nord n'imposait pas aux Américains l'obligation d'aider les Britanniques dans l'Atlantique sud, et le pacte de Rio n'imposait pas aux Américains de soutenir les Argentins, qui étaient les agresseurs. Si des membres du gouvernement préférèrent soutenir le Royaume-Uni pour renforcer l'Otan, d'autres préférèrent soutenir l'Argentine pour poursuivre l'effort anticommuniste en Amérique latine. Le représentant des États-Unis à l'ONU, Jeane Kirkpatrick, soutint cette dernière approche.

Buenos Aires n'arrive pas à obtenir de soutien à l'ONU. Au Conseil de sécurité, l'URSS et la Chine, ainsi que l'Espagne et la Pologne se sont abstenus, tandis que les pays non-alignés qui y siégeaient n'ont pas non plus soutenu l'Argentine [7],[5]. Le Conseil vota ainsi le 3 avril 1982 la résolution 502 (dix voix contre une, celle du Panama[8]), qui déplorait une « rupture de la paix » (et non un « acte d'agression » [3]) et réclamait le retrait immédiat des forces argentines des îles Malouines[5]. Par ailleurs, la Résolution 507 , présentée le 26 mai par les non-alignés au sein du Conseil (Guyane, Irlande, Jordanie, Togo, Zaïre et Ouganda) et adoptée à l'unanimité, ne prenait pas parti et chargeait le secrétaire général de l'ONU, Javier Pérez de Cuéllar, d'inciter les belligérants à se mettre d'accord, sous sept jours, pour élaborer un cessez-le-feu [3].

Nicanor Costa Méndez lors d'une conférence de presse le 29 avril 1982.

Le 5 avril, le gros de la force d'intervention britannique (porte-avions et transporteurs de troupe), rassemblée et préparée en moins de 5 jours, quitte Portsmouth pour l'Atlantique sud. Le lendemain, le secrétaire d'État de Reagan, Alexander Haig, convoque Costa Méndez, le diplomate en chef de la junte, à Washington pour essayer de trouver une issue diplomatique au conflit[5], et commence à faire la navette diplomatique pour concilier les deux pays, tous deux alliés des États-Unis. Pour éviter de causer des victimes civiles [réf. nécessaire], une zone d'exclusion militaire de 320 km fut établie le 7 avril autour des îles, à l'intérieur de laquelle tout navire argentin serait considéré comme ennemi[3]. Rejetant l'argument de « légitime défense », l'URSS déclara ceci illégal, considérant apparemment que cela limitait démesurément la liberté de navigation[3]. De son côté, Buenos Aires qualifia le blocus d'« acte d'agression » qui tombait sous le coup de la résolution 3314[3].

Le 8, les destroyers Broadsword et Yarmouth quittent Gibraltar, suivi le lendemain du Canberra qui quitte Southampton avec 2 000 hommes. Le 10, le premier groupe de destroyers (Antrim) arriva à l’île d'Ascension, tandis que Margaret Thatcher donnait une fin de non-recevoir aux efforts d'Al Haig, réclamant l'application stricte de la Résolution 502[5] et refusant le projet américain de triple administration provisoire de l'île (américaine, argentine, britannique) [5][Pourquoi ?] en attendant de résoudre le conflit ; le même jour, la Communauté européenne (CEE) votait des sanctions contre l'Argentine. Washington continue malgré tout à tenter de concilier ses deux alliés[5].

Les Argentins rejetèrent le projet américain de triple administration provisoire de l'île (américaine, argentine, britannique). Fin avril, le président Ronald Reagan, attribuant l'échec des négociations aux Argentins, se déclara en faveur des Britanniques et ordonna des sanctions économiques contre l'Argentine.[réf. souhaitée]

Le 19 avril, Costa Méndez demande à l'Organisation des États américains (OEA) l'application du TIAR (Traité interaméricain d'assistance réciproque) [5]. Mi-avril, l'escadre navale britannique, soutenue par des bombardiers Vulcan et des ravitailleurs Victor, atteint l'île d'Ascension, escale obligatoire considérée comme point de non-retour dans l'engagement armé[5]. Alors qu'Alfredo Astiz, qui avait pris la Géorgie du Sud (cf. infra) avait déjà été fait prisonnier et la guerre engagée, le conseil consultatif de l'OEA vote le 28 une résolution qui, bien que décevant du point de vue de la junte, donne toutefois raison aux revendications territoriales de l'Argentine, exige une trêve immédiate[5] et blâme principalement le Royaume-Uni [3], tout en prenant acte de la Résolution 502 du Conseil de sécurité[3]. Costa Méndez déclare alors que « les Malouines seront le Vietnam de la Grande-Bretagne » [5]. Haig laissa alors le Sénat voter une résolution contre l'Argentine (79 voix contre 1[3]), suivi de l'Assemblée des Représentants[3], et peu de temps après, Washington annonçait des sanctions économiques contre l'Argentine [5].

Le 29 mai 1982, l'OEA vote une résolution encore plus sévère à l'égard de Londres, déclarant que les « attaques armées, graves et réitérées » du Royaume-Uni contre l'Argentine portent « atteinte à la paix et la sécurité interaméricaines » [3]. Cette nouvelle résolution ne fait plus référence à la résolution 502, et légitime les prétentions argentines[3]. Par ailleurs, elle demande aussi à Washington de cesser d'aider Londres[3].

Cependant, la Maison Blanche n'abandonne pas ses efforts. Ainsi, Jeane Kirkpatrick, représentante des États-Unis devant l'ONU, charge le président péruvien Fernando Belaúnde Terry de trouver une issue diplomatique[5]. Son plan reçoit le soutien de Costa Méndez, qui doit toutefois convaincre la junte, formée de trois généraux (Galtieri, Lami et Isaac Anaya) [5]; de son côté, Thatcher ne rejette pas ouvertement non plus le plan[5]. Mais le 2 mai 1982, alors que Belaúnde presse Buenos Aires de lui répondre, un sous-marin britannique coule le croiseur General Belgrano, qui naviguait hors des eaux interdites aux Argentins[5], envoyant plus de 300 hommes par le fond et faisant capoter le processus diplomatique encore en cours[5].

Aides d'autres pays

L'Union soviétique aurait proposé, selon l'astronome et journaliste Pierre Kohler, la fourniture de renseignements à l'Argentine et lancé du 31 mars au 15 mai un total de 18 satellites militaires (neuf de navigation, cinq satellites d'espionnage photographique, deux satellites de surveillance océanique, deux satellites d'écoute électronique, un satellite de télécommunication et un satellite d'alerte [réf. à confirmer] [9]), tandis que la Libye offrit des armes en échange de renseignement sur la recherche nucléaire[10]. Israël aurait également fourni des armes aux Argentins. M. Begin, premier ministre israélien de l'époque, et profondément anti-anglais, y voyait une revanche sur l'occupation britannique de la Palestine. Israel Lotersztain, un employé de la compagnie de défense israélienne Isrex, aurait entendu Begin dire : "est-ce que ça va servir à tuer les Anglais ? Allez-y alors." "Begin haïssait les Anglais par-dessus tout. Tout le monde avait oublié l'occupation britannique, mais pas lui", ajoute Israel Lotersztain.[réf. souhaitée]

Le Pérou a non seulement soutenu l'Argentine diplomatiquement mais aussi militairement, avec des opérations de renseignement et la vente, malgré l'embargo, de 10 Mirage M5-P pour 5 millions de dollars chacun (alors qu'ils étaient estimés à 20 millions de dollars chacun). Le Pérou fut un des pays d'Amérique latine à avoir soutenu ouvertement l'Argentine lors de ce conflit[11].

La contribution américaine à la Grande-Bretagne fut la fourniture de la plus récente version L des missiles AIM-9 Sidewinder et de renseignements collectés par les satellites espions ainsi que la mise à disposition de satellites de communications militaires[12]. En remerciement, Weinberger et Reagan furent faits chevaliers d'honneur de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II.[réf. nécessaire]

Le président français François Mitterrand demanda aux services de renseignement de transmettre aux Britanniques des informations concernant les avions Mirage et les missiles Exocet vendus auparavant par Paris à Buenos Aires[13], la France ayant une mission de coopération militaire en Argentine depuis 1959. La marine nationale servit également pour l'entrainement des pilotes argentins sur Super-Etendard.

Préparation de la réplique britannique

En raison de l'éloignement entre les Malouines et le Royaume-Uni, les Britanniques devaient utiliser une force aéronavale autonome commandée par le contre-amiral Sandy Woodward (le prince Andrew d'York servit alors comme pilote d'hélicoptère sur l'Invincible). Une seconde composante était la force d'assaut amphibie sous les ordres du commodore M. C. Clapp embarquée, entre autres, dans le bateau de croisière réquisitionné Canberra. Les troupes terrestres débarquées étaient sous le commandement du brigadier général Julian Thompson (Commandant de la 3e Brigade Commando). Elles comprenaient principalement trois bataillons des Royal Marines (Commandos) et deux bataillons Para. L'ensemble des forces était sous la coordination de l'amiral John Fieldhouse.

La France participa de manière importante à la préparation britannique[14]. Des exercices eurent lieu au large de la Bretagne entre les deux armées et des informations confidentielles furent transmises par la France sur la position et les caractéristiques des Super-Etendard et Exocet vendus à l'Argentine. De plus, les forces britanniques purent faire escale à Dakar grâce aux Français.

Cette opération reçut le nom de code Corporate. La presse la baptisa « l'Empire contre-attaque »[15].

La Géorgie du Sud

Le 21 avril, le groupe de l'Antrim commence ses reconnaissances autour de la Géorgie du sud. Le 25, les forces britanniques des SAS débarquent en Géorgie du Sud dans le cadre de l'opération Paraquat. Malgré une météo difficile, l'île fut reprise, le commandant Alfredo Astiz signa la reddition sans conditions de ses forces sans avoir tiré un seul coup de feu[5] et fut fait prisonnier de guerre. Recherché pour la disparition forcée de deux nonnes françaises, Léonie Duquet et Alice Domon, ainsi que d'une Argentino-Suédoise, Dagmar Hagelin (en), Astiz fit l'objet de demandes d'extradition de la part de Paris et Stockholm, mais Londres s'y refusa, invoquant les Conventions de Genève[5]. Le sous-marin argentin Santa Fe, attaqué par un hélicoptère, fut abandonné par son équipage.

1er mai : raids Black Buck

Un Bombardier Avro Vulcan en approche de l'île de l'Ascension le 18 mai 1982.
Article détaillé : SAS dans la guerre des Malouines.

Le 1er mai, les opérations contre les Malouines s'ouvrent avec les attaques de nuit par des Avro Vulcan de la Royal Air Force, basés sur l'île de l'Ascension, lors de l'opération Black Buck 1 contre l'aéroport de Port Stanley. Ces avions à rayon d'action moyen devaient être ravitaillés plusieurs fois et les ravitailleurs Victor devaient être eux-mêmes ravitaillés en vol, ce qui obligea à un effort logistique important (11 Victor). Une seule bombe toucha l'objectif mais les Argentins, se rendant compte de leur vulnérabilité, décidèrent de maintenir leurs avions à réaction sur le continent. On considère que cette mission fut un échec tactique mais une réussite stratégique.

Le chasseur Sea Harrier.

Quelques minutes après Black Buck, neuf Sea Harrier du Hermes poursuivirent le raid en lâchant des chapelets de bombes sur Port Stanley et les terrains d'aviation à Goose Green. Les deux missions détruisirent des avions au sol et firent quelques dégâts sur les infrastructures des aéroports. La Fuerza Aerea Argentina lança une attaque avec le Grupo 6, dès le début des opérations de débarquement. Quatre de ces appareils furent détruits par les Sea Harriers tandis que les combats s'engagèrent entre d'autres Harriers et les chasseurs Mirage III du Grupo 8. Chaque côté refusant de se battre à la meilleure altitude de l'autre, les Mirages furent contraints de descendre. L'un des Mirages fut abattu et un autre, endommagé, se dirigea vers Port Stanley où les défenseurs argentins, victimes de la confusion, l'abattirent.

Des forces spéciales britanniques SAS et SBS sont débarquées sur les Malouines pour des missions d'observation.

2 mai : Naufrage du Belgrano

Naufrage du croiseur Belgrano : plus de 300 morts, soit la moitié des pertes argentines durant la guerre.

Le 2 mai, le croiseur datant de la Seconde Guerre mondiale ARA General Belgrano fut coulé par le sous-marin nucléaire d'attaque HMS Conqueror hors de la zone d'exclusion alors que celui-ci recherchait le groupe aéronaval du Veinticinco de Mayo. 323 Argentins périrent. Le journal britannique The Sun titra « GOTCHA! » (« On vous a eu ! »). Cette perte durcit l'attitude de la junte, qui rompit les négociations, et fut utilisée au Royaume-Uni par les antimilitaristes[16].

Lorsque le porte-avions argentin quitta le 28 avril son port d'attache avec la Task Force 79, c’était pour faire face à la marine britannique qui arrivait sur zone à vive allure. Le 2 mai, les Grumman S-2E Tracker prirent contact avec l’avant garde Britannique, et les A4Q furent armés de bombes de 227 kg et parqués en attente d’un assaut. Ils tentèrent d’attaquer la flotte britannique le 2 mai 1982, mais le mauvais temps, l’absence de vent gênant les opérations aériennes, la perte du contact avec les navires britanniques puis la perte du croiseur Général-Belgrano mirent fin à ces tentatives[17],[18].

Si selon le droit de la guerre, un navire belligérant peut être coulé aussi bien dans les eaux internationales que dans celles des pays en guerre[réf. souhaitée], le Belgrano s'éloignait de la zone d'exclusion et n'aurait, selon certains, plus constitué une menace lorsqu'il avait été attaqué. Margaret Thatcher a toujours affirmé que le navire représentait une menace contre les forces britanniques, ce qui fut confirmé par des documents britanniques déclassifiés en 2003 selon lesquels le croiseur Belgrano avait reçu la veille l'ordre d'attaquer les forces britanniques, ordre qui fut intercepté par le GCHQ[16]. Par ailleurs le Royaume-Uni avait prévenu le 23 avril l'Argentine de sa faculté à attaquer les navires ennemis hors de cette zone[19].

En 1994, le gouvernement de Carlos Menem admettait qu'il s'agissait d'un acte de guerre légitime[16]. Le capitaine argentin du Belgrano admit en 2003 que l'éloignement de la zone de sûreté n'était qu'une manœuvre dilatoire[16].

En dépit des controverses, ce torpillage eut une importance stratégique : toute la flotte argentine, y compris les deux destroyers de support du Belgrano, se réfugia dans les ports, obéissant aux ordres de l'amiral Anaya, le plus belliciste des trois généraux[5], et autour du porte-avions Veinticinco de Mayo, ce qui soustrayait une menace pour l'escadre britannique. Les forces aériennes argentines entrèrent alors en scène[5].

Le 3, deux hélicoptères Lynx du HMS Coventry et HMS Glasgow coulèrent deux patrouilleurs argentins.

4 mai : Exocet

Le couple Super-Étendard/missile Exocet fut employé de façon efficace par l'Argentine qui ne disposait que de 5 AM-39 lors du conflit.

Deux jours après le naufrage du Belgrano, le 4 mai, les Britanniques perdirent le destroyer du type 42 HMS Sheffield, en mission de couverture radar, après le tir d'un missile Exocet[5] (cette information et cette date furent contestées par les Argentins [réf. nécessaire]). Lorsque les navires furent détectés par une patrouille de P-2 Neptunes argentins, deux Super-Étendards, armés d'un Exocet chacun, furent envoyés. Ravitaillés par un C-130 peu de temps après le décollage, ils s'approchèrent à basse altitude, et lâchèrent les missiles à une distance de 30 et 50 km. D'après les Britanniques, l'un rata le Jean-Pierre Otelli, après l'attaque, aucun avion ne décolla de l'HMS Hermes, et quelques heures après, il fut évacué de la zone des combats à vitesse réduite, puis le lendemain, ses avions furent transférés sur le HMS Invincible.[réf. incomplète][20]

Pendant qu'il combattait l'incendie, le Yarmouth subit l'attaque d'un sous-marin de la classe Guppy qui lui lança neuf torpilles. Aucune des torpilles Telefunken n'explosa, ce qui déclencha un litige avec l'Allemagne à la fin de la guerre[réf. nécessaire]. Néanmoins, les destroyers furent retirés de la zone de combat, laissant l'escadre principale avec moins de protection.

Les conditions météorologiques se dégradaient avec l'arrivée de la mauvaise saison, tandis que le 7 mai, Londres déclara que tout navire ou aéronef militaire argentin à plus de 12 milles nautiques des côtes argentines serait attaqué[3].

Le 9 mai, le chalutier espion argentin Narwal est coulé. Les positions autour de Stanley sont bombardées par la marine et les Harrier.
Le 11, le bâtiment de ravitaillement argentin Isla de Los Estados est coulé par le HMS Alacrity.
Le 12, le Queen Elisabeth 2 quitte Southampton avec la 5e brigade d'infanterie à son bord, le contingent britannique en route pour les Malouines compte près de 10 000 hommes. Quatre Skyhawk argentins sont abattus en opération. Le HMS Glasgow est touché par une bombe qui n'explose pas.

Un Douglas A-4C Skyhawk argentin ravitaillé en vol le 9 mai 1982. 20 avions de ce type, dont l'appareil sur la photo, furent perdu durant ce conflit. Ils coulèrent 3 navires britanniques et en endommagèrent plusieurs autres.

Le 15, trois Skyhawk argentins sont abattus. Un raid des SAS sur Pebble Island se solde par la destruction au sol de 11 avions argentins.
Le 16, les bombardements des installations militaires autour de Stanley continuent, trois navires argentins sont touchés.
Le 20, un hélicoptère Sea King du HMS Invincible tombe près de Punta Arenas au Chili, les trois membres d'équipage seront rapatriés par la suite. Il est très probable que cette mission avait pour but de débarquer des membres des forces spéciales afin d'observer les mouvements d'avions des principales bases de l'aviation argentine.

21 mai : débarquement à Port San Carlos

Carte du débarquement.

Au cours de la nuit du 21 mai, les Britanniques organisèrent un débarquement amphibie de 4 000 hommes sur les plages sur la côte Nord des Malouines, à 100 km à l’ouest de Stanley, et s'assurèrent de son contrôle. 17 avions argentins et 4 hélicoptères sont détruits. Le plan visait à se rendre maître de Darwin et Goose Green avant de se tourner vers Port Stanley.

23 mai. La tête de pont est consolidée, 5 000 hommes sont à terre. Un Harrier est perdu en mer. Les Argentins perdent 8 avions.

Le 25 mai, les Argentins perdent 5 avions. Le 27 mai, les 263 survivants du Sheffield arrivent en Grande-Bretagne. Les installations à terre de San Carlos sont attaquées pour la première fois. Les Argentins perdent deux avions.

En mer, la faiblesse des défenses antiaériennes des navires fut démontrée dans le naufrage de la frégate modifier] 27 mai : Goose Green

Carte de la bataille de Goose Green.
Carte de Goose Green.

Bien qu'inférieur en nombre (1 contre 3), les parachutistes britanniques approchèrent et attaquèrent les sites de Darwin et de Goose Green les 27 et 28 mai, qui étaient tenus par le 12e régiment d'infanterie argentin. Après une bataille qui sera la plus longue et la plus dure du conflit durant laquelle l'aviation argentine utilisa entre autres du napalm[21], dix-sept Britanniques et deux cents Argentins perdirent la vie, mille quatre cents de ces derniers furent prisonniers. La BBC annonça la victoire avant qu'elle ne soit effective[réf. nécessaire].

Après avoir éliminé le danger de l'important contingent de Goose Green, les forces britanniques purent faire une percée vers l'est depuis la tête de pont de San Carlos, soit en marchant, soit transportées par hélicoptères. Le 31 mai, les troupes britanniques atteignent le mont Kent à 20 km de Stanley. L'aviation argentine perdit encore deux Skyhawk lors d'attaques contre la flotte britannique.

Le 1er juin, avec l'arrivée de 5 000 soldats britanniques supplémentaires de la cinquième brigade du paquebot Queen Elisabeth 2, le nouveau commandant de division, le major général J.J. Moore RM, disposait d'assez de troupes pour lancer une offensive contre la garnison de Port Stanley.

Le 5 juin, le 42e bataillon de commandos de la Royal Marine occupe le mont Challenger. Un hélicoptère britannique Gazelle est abattu par un tir ami.

Pendant ces préparatifs, les attaques aériennes argentines continuèrent, faisant 48 morts, y compris 32 gardes du Pays de Galles à bord des Sir Galahad et Sir Tristam le 8 juin à Fitzroy. De nombreux soldats contraints de rester à bord à cause de la perte des hélicoptères de l'Atlantic Conveyor furent victimes de brûlures. Une barge de débarquement du HMS Fearless est attaquée par 4 Skyhawk, 3 avions argentins sont abattus par une patrouille de Harrier. Le HMS Plymouth est endommagé par une attaque aérienne. Un Sea Harrier est abattu près de Stanley.

Le 10 juin, une patrouille d'observation des SAS est attaquée lors de la seule action militaire sur West Malouines.

11 juin : Bataille pour Port Stanley

Prisonniers de guerre argentins le 17 juin 1982.

Dans la nuit du 11 juin, après plusieurs jours de reconnaissance difficile et la mise en place de la logistique, les forces britanniques, appuyées par l'artillerie, lancèrent une brigade à l'offensive du Mont Longdon, défenseur des hauteurs de Port Stanley. Treize Britanniques furent tués quand le Glamorgan, qui fournissait un appui-feu, fut touché par un Exocet tiré depuis une remorque de camion dételée auparavant, aménagée en batterie improvisée. Une habitation dans la banlieue de Stanley est touchée par les tirs britanniques, trois civils seront tués, les seuls de tout le conflit.

Au matin, les positions argentines étaient enlevées après plus de 24 heures parfois au corps à corps. La nuit du 13 juin, la seconde phase fut enclenchée pour reprendre Wireless Ridge et le Mont Tumbledown, 9 Britanniques et 32 Argentins perdirent la vie. Stanley est complètement encerclé.

Le 14 juin, le commandant de la garnison, Mario Menendez, offrit sa reddition avec 10 254 hommes. La souveraineté britannique est restaurée sur l'ensemble des territoires des Malouines. Le 18 juin, le Canberra et le Norland appareillent pour Puerto Madryn pour rapatrier les prisonniers argentins. Le 20 juin, la fin des hostilités est officiellement déclarée par les Anglais.

Cette guerre de 72 jours causa la mort de 255 Britanniques et 649 Argentins.

Analyse

Militaire

Militairement, la guerre des Malouines fut remarquable sous plusieurs aspects :

  • Ce fut l'une des rares batailles navales après la Seconde Guerre mondiale. Elle illustra la vulnérabilité des navires de surface aux missiles et l'importance de l'aéronavale.
  • Elle justifia la décision du Royaume-Uni de développer des avions à décollage vertical Harrier et des porte-aéronefs.
  • La capacité logistique du Royaume-Uni fut utilisée au maximum et améliorée ultérieurement.
  • Elle souligna le rôle des forces spéciales qui détruisirent de nombreux avions et contribuèrent au recueil de renseignements.
  • L'utilité des hélicoptères fut démontrée, aussi bien au combat qu'en appui logistique.
  • En mer, certaines faiblesses des bâtiments de combat furent soulignées, comme l'utilisation du magnésium et l'utilisation du tergal pour la confection des uniformes qui en fondant pouvaient brûler le personnel.
  • Les aptitudes du missile Exocet impressionnèrent beaucoup de pays qui s'empressèrent l'année suivante de passer de nombreuses commandes à la France, ce qui contribua à sa célébrité et à son succès commercial durable.
  • Ce fut l'occasion pour les Britanniques de tester du nouveau matériel mieux adapté au grand froid (tenues chauffantes et chaussettes beaucoup plus légères).

L'amiral Ausseur, « numéro 2 » de la Marine nationale, juge ainsi que les leçons de cette guerre sont capitales pour la France[22].

Politique

Monument aux morts argentins à Ushuaïa.

L'issue de la guerre aurait pu être différente si un porte-aéronefs avait été touché par un Exocet ou si les Argentins avaient attendu une année ou deux qu'ils soient retirés du service. Le ravitaillement d'une importante garnison coûtait cher et il est probable que l'Argentine n'aurait pas pu défendre ces îles une année de plus[réf. nécessaire].

Cette guerre contribua à la popularité de Margaret Thatcher et aida à la victoire de son parti en 1983, même si plusieurs membres de son gouvernement donnèrent leur démission, y compris le secrétaire pour les Affaires extérieures Lord Carrington. La défaite argentine précipita la chute du régime dictatorial, avec dans l'immédiat le remplacement des trois généraux de la junte par les généraux Cristino Nicolaides (es), Rubén Franco (es) et Augusto Jorge Hughes (es), et amorça une lente transition démocratique, avec l'élection en 1983 de Raul Alfonsin puis les lois d'amnistie de 1986-87.

Jorge Luis Borges dit que cette guerre était comme « deux chauves se battant pour un peigne ».

Aujourd'hui encore, le Groupe de Rio est en faveur de l'ouverture de négociations entre Londres et Buenos Aires concernant ces îles[23], Cuba et la Bolivie soutenant l'Argentine, tandis que le Royaume-Uni continue à affirmer sa souveraineté sur les îles et déclare que des négociations ne pourraient s'ouvrir que si les habitants de celles-ci le désiraient. La Royal Air Force maintient toujours actuellement quelques chasseurs bombardiers aux Malouines et récemment les derniers nés Typhoon II ont remplacé des Phantom II[24].

En 2000, la Cour européenne des droits de l'homme a rejeté une requête des familles des marins tués lors de l'attaque du Belgrano, qui accusait le Royaume-Uni d'avoir délibérément torpillé le croiseur afin de mettre en échec les négociations en cours avec l'intermédiaire du président péruvien[25]. Selon les avocats des victimes, cette plainte visait à mettre la pression sur le gouvernement argentin afin de porter l'affaire devant la Cour internationale de justice.

Culturelle

L'album The Final Cut du groupe Pink Floyd porte des charges directes contre cette guerre dénoncée comme brisant le rêve d'après-guerre de ne plus faire mourir des soldats britanniques dans une guerre bien que le Royaume-Uni eût déjà participé à plusieurs conflits depuis 1945.

Le roman la baleine des Malouines de Pierre Boulle écrit en 1983 a pour cadre ce conflit.

En 2006, le groupe de power metal Suédois, Sabaton, sort l'album Attero Dominatus, avec une chanson intitulée Back In Control, dont le sujet est la guerre des Malouines.

Le film britannique This Is England réalisé par Shane Meadows en 2006 a pour toile de fond la guerre des Malouines, conflit durant lequel le père du jeune héros a trouvé la mort.

Dans la série de livres CHERUB, un des quatre agents tués depuis la création de Cherub est mort tué par une mine antipersonnelle, durant la guerre des Malouines.

Notes et références

  1. Pertes argentines de la guerre des Malouines Site web du ministère argentin de la défense
  2. Pertes britanniques de la guerre des Malouines Site web du ministère britannique de la défense
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w et x Dupuy René-Jean (1982), « L'impossible agression : les Malouines entre l'O.N.U. et l'O.E.A », in Annuaire français de droit international, volume 28, 1982. pp. 337-353.
  4. François Thual : Géopolitique de l'Amérique latine, 1996
  5. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w et x Ricardo Herren, MALVINAS, 20 AÑOS DESPUÉS: II)- Llegó la hora de los cañones, El Mundo, mars 2002
  6. Margaret Thatcher, The Downing street years
  7. DESCOLONIZACION, El Mundo, mars 2002
  8. Les dix pays ayant voté pour sont : les États-Unis, la France, l'Irlande, le Japon, la Guyane, le Togo, la Jordanie, l'Ouganda, le Zaïre et le Royaume-Uni. Voir DESCOLONIZACION, El Mundo, mars 2002
  9. Pierre Kohler, La Guerre des Satellites - tome 3 -, éd. Famot, 1982, p.  7 et 8, 13
  10. (fr) Apocalypse Now, Georges Dupont, Science & Vie n°814, juillet 1985
  11. (es) El Comercio du 2 avril 2007
  12. Flottes de combat 1986
  13. « Argentine. Le code ou la bombe. », Marianne, 24/11/2005.
  14. ISC - CFHM - IHCC
  15. Charles Maisonneuve, Pierre Razoux, La Guerre des Malouines, chapitre 3 : « L'Empire contre-attaque ». Éditions Lariviere, collection Docavia.
  16. a, b, c et d Francis Elliott, 'Belgrano' ordered to attack British ships on day before sinking, secret report reveals, The Independent, 28 décembre 2003
  17. (fr) LES PORTE-AVIONS BRITANNIQUES MODERNES Les porte-avions britanniques modernes
  18. (es) Portaaviones ARA 25 de Mayo, ex-HMS Venerable, ex-Karel Doorman, Historia y Arqueologia Marítima
  19. (en) Martin Middlebrook, The Fight for the "Malvinas", the Argentine Forces in the Falklands War
  20. Jean-Pierre Otelli (pilote de chasse), Pilotes dans la tourmente, page 349.
  21. (en)Gordon Smith, « SAN CARLOS LANDINGS AND CONSOLIDATION (Parts 33-40) Part 38. 2 PARA'S APPROACH TO and BATTLE FOR DARWIN and GOOSE GREEN » sur http://www.naval-history.net/, Ian Allan, 1989. Consulté le 21 avril 2010
  22. « Amiral Ausseur : La leçon des Malouines », L'Express, juillet 1982.
  23. Assemblée générale de l'ONU, MOST OF WORLD’S POPULATION NO LONGER LIVES UNDER COLONIAL RULE, BUT UNITED NATIONS DECOLONIZATION MISSION STILL UNFULFILLED, FOURTH COMMITTEE TOLD AS DEBATE BEGINS, 2007
  24. Assemblée générale de l'ONU, DELEGATES URGE SUSTAINED MOMENTUM IN NEGOTIATIONS ON WESTERN SAHARA, AS FOURTH COMMITTEE CONCLUDES GENERAL DEBATE ON DECOLONIZATION, 10 octobre 2008
  25. Belgrano legal action fails, BBC, 19 juillet 2000

Annexes

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