Guillain de Bénouville

Guillain de Bénouville

Pierre de Bénouville

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Pierre de Bénouville
Parlementaire français
Naissance 8 août 1914
Décès 4 décembre 2001
Mandat Député (1951-1955 / 1958-1962 / 1970-1993)
Début du mandat 17 juin 1951
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription cinquième circonscription d'Ille-et-Vilaine
puis douzième circonscription de Paris
devenue huitième circonscription de Paris en 1988
Groupe parlementaire Rassemblement pour la République
IVe République Ve République

Pierre de Bénouville, né Pierre Bénouville le 8 août 1914 à Amsterdam et décédé le 4 décembre 2001 à Paris, était un écrivain, homme politique et surtout résistant français. Il était né d'un père normand et d'une mère alsacienne.

Il a écrit plusieurs ouvrages sous le nom de Pierre Guillain de Bénouville, du patronyme d'une famille de l'aristocratie normande dont il revendiquait descendre, et a été finalement et le plus souvent désigné comme Pierre de Bénouville. La particule ainsi que le patronyme de Guillain ont été officiellement relevés par Bénouville dès 1930 comme le prouvent des documents retrouvés par son biographe Guy Perrier et non en 1936 (pour la signature de l'ouvrage Baudelaire le trop chrétien) comme on l'a souvent dit [1]. Sa carte nationale d'identité, son livret de famille ainsi que son acte de décès portent la mention de "Pierre de Bénouville", tandis que sa nomination au grade de général de brigade publiée dans le Journal Officiel en 1953 fut faite au nom de « Pierre Guillain de Bénouville », bien qu'aucune modification d'état-civil n'ait administrativement été prononcée [2].

Sommaire

Jeunesse

Pendant sa jeunesse, étudiant à la faculté de lettres de Paris, il milite aux Camelots du Roi (17e section), organisation de jeunesse de l'Action française (AF), un temps proche de La Cagoule, et participe aux émeutes du 6 février 1934. Dans les années 1935-1937, il fréquente les chefs de La Cagoule, ainsi que ses amis André Bettencourt, Claude Roy et François Mitterrand. Il rompt avec l'Action française à la fin 1938, car elle se déclare favorable aux accords de Munich, alors que Bénouville, nationaliste intransigeant, y est hostile.

Résistance

Mobilisé en 1939 pendant la Seconde Guerre mondiale, Bénouville est fait prisonnier par les troupes allemandes. Il s'évade en décembre 1940 et rejoint Villefranche-sur-Mer où il est recueilli avec ses compagnons par l'écrivain René Béhaine, son ami. Maréchaliste dans un premier temps, il part clandestinement pour l'Afrique du Nord, en janvier 1941, espérant rejoindre les Forces françaises libres, mais il est fait prisonnier par la police du régime pétainiste. Renvoyé devant le tribunal militaire de Toulon, il est acquitté pendant l'été 1941. Il rejoint alors la Résistance française, d'abord le mouvement Radio-Patrie rattaché au SOE (Special Operations Executive), puis il s'engage complètement à Combat aux côtés d'Henri Frenay et le Noyautage des administrations publiques. À la fin de 1942, il retrouve son ami François Mitterrand, et l'aide à tisser son réseau de résistance.

Peu après, lors de la création des Mouvements Unis de la Résistance (MUR), Bénouville devient membre de leur comité directeur.

En parallèle, sous le nom de code de Barrès, il s'implique personnellement dans la mise en place des contacts entre les mouvements de Résistance intérieure et la France libre, franchissant ainsi cinquante-trois fois la frontière franco-suisse.

En avril 1944, il rejoint Alger via l'Espagne, pour échapper à la Gestapo. De mai à juin 1944, il combat en Italie.

Son attitude pendant la Seconde Guerre mondiale lui vaut d'être fait Compagnon de la Libération, Grand officier de la Légion d'honneur, décoré de la croix de guerre 1939/1945, de la médaille de la Résistance, de la croix de guerre belge et de l'Ordre de Léopold.

Dans le téléfilm Jean Moulin, une affaire française (2003), Bénouville est accusé à demi-mot d'avoir « donné » Jean Moulin aux Allemands, par calcul politique[3]. Notons, par ailleurs, et même si le cadre de l'interview, entièrement orchestré par Jacques Vergès laisse à désirer, que René Hardy, alors très malade à Melle, a formellement accusé Bénouville d'avoir toujours été informé de son rôle personnel dans l'arrestation de Jean Moulin. Mais Hardy se rétractera par écrit peu avant sa mort dans une lettre à Bénouville, publiée depuis par Guy Perrier dans sa biographie sur Bénouville.[réf. nécessaire]

Revenu à Alger où il dirige le bureau FFI au sein du GPRA, il est promu général de brigade à 30 ans par le général de Gaulle.

Fait Compagnon de la Libération, le général de Bénouville s'engage dès la fin de la guerre en politique aux côtés du général.

Après-guerre

Membre du Conseil de Direction du RPF en 1949 (il est en charge des questions relevant des Affaires Etrangères et de la Défense Nationale), député gaulliste d'Ille-et-Vilaine entre 1951 et 1956, et de 1958 à 1962, puis de l'ancienne douzième circonscription de Paris (devenue la huitième circonscription de Paris en 1988) entre 1970 et 1993.

Favorable à l'Algérie française, il est exclu de l'UNR et se présente sans succès aux élections législatives à Nice sous l'étiquette CPDM (centriste d'opposition au général de Gaulle). Il n'est réintégré à l'UDR qu'en 1970 à la demande du Président Pompidou comme candidat aux législatives dans le 12ème arrondissement de Paris. En 1984, à l'Assemblée nationale, il défend l'attitude de François Mitterrand pendant la guerre, mis en cause par des députés de l'opposition comme François d'Aubert, Jacques Toubon ou Alain Madelin. L'ancien chef de Radio-Patrie déclare notamment que « Mitterrand était des nôtres ! ». Dix ans plus tard, alors que le passé de François Mitterrand est de nouveau mis en cause, Bénouville propose à François Mitterrand que des compagnons de la Libération signent un texte de soutien, mais le président refuse : il n'a pas, selon lui, à se justifier, du moins pas à ce point[réf. nécessaire].

En 1988, il organise chez lui à Paris, un mois avant l'élection présidentielle, une rencontre entre Jacques Chirac et le chef du Front national, Jean-Marie Le Pen pour discuter de l'entre-deux-tours[4].

Pierre de Bénouville mène parallèlement une carrière dans le secteur privé comme administrateur de plusieurs sociétés, les éditions Robert Laffont, les établissements Gaumont et surtout la société Dassault-Bréguet. Il est directeur du journal Jours de France de 1954 à 1967, puis président-directeur général de la société éditrice.

Ce catholique traditionaliste, fidèle de Mgr Lefebvre, ne reniera jamais ses convictions royalistes de jeunesse.

Mandats de député

Mandats locaux

Décorations

Legion Honneur GO ribbon.svg Ordre de la Liberation 2nd ribbon.svg Croix de Guerre 1939-1945 ribbon.svg
Medaille de la Resistance ribbon.svg

Intitulés

Œuvres

  • Captivité et délivrance de l'esprit aux XIXe ou du XXe siècle. Baudelaire le trop chrétien. Précédé d'une lettre de Charles Du Bos à l'auteur, et suivi d'une lettre de l'auteur à René Béhaine, Bernard Grasset, Paris, 1936, 221 p. (diverses rééditions)
  • Les Soirées d'Altkirch
  • Saint Louis ou le Printemps de la France, éditions Didier, coll. « Les Grands serviteurs », Toulouse, 1943, 247 p.
  • Le Sacrifice du matin, Robert Laffont, Paris, 1946, 610 p.
  • Vie exemplaire du commandant d'Estienne d'Orves : papiers, carnets et lettres, précédés d'une préface de Guillain de Bénouville, Plon, Paris, 1950, XIII-335 p. (diverses rééditions)
  • Avant que la nuit ne vienne (entretiens avec Laure Adler), Bernard Grasset, Paris, 2002, 359 p. (ISBN 2-246-59921-0)

Lien externe

Notes et références

  1. Lire à ce sujet les explications de Guy Perrier dans sa biographie de Pierre de Bénouville parue en 2005.
  2. Voir Pierre-Marie Dioudonnat, Encyclopédie de la fausse noblesse et de la noblesse d'apparence.
  3. Ce que réfute un ancien résistant : « Si les faits rapportés sont, en gros, exacts, leur présentation est orientée […] Rien de tout cela n'est vraiment historique […] Il faut bien se garder de voir les événements d'alors avec les yeux et les idées d'aujourd'hui. Croire, par exemple, qu'ils sont inspirés par des rivalités politiques et, par là, imaginer que « Combat », de par la présence de Bénouville, était un mouvement de droite opposé à Moulin, ancien préfet du Front populaire. », André Lafargue, Le Parisien, lundi 13 janvier 2003
  4. Franz Olivier Giesbert, La Tragédie du Président, scènes de la vie politique (1986-2006), Flammarion, 2006.
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