Guillaume Henri Dufour

Guillaume Henri Dufour

Guillaume-Henri Dufour

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Guillaume-Henri Dufour
Guillaume-Henri Dufour, daguerréotype par Jean de Humnicki, vers 1850

Le général Guillaume-Henri Dufour est né à Constance le 15 septembre 1787. Il meurt en 1875 à Genève.

Sommaire

Biographie

Sa famille avait trouvé refuge à Constance après les troubles de Genève en 1782 menés par le parti aristocratique genevois. Au moment de la révolution française, sa famille put retourner à Genève, et l'enfant y fit ses études. Il eut comme maître de physique Marc-Auguste Pictet (1752-1825), qui sut lui donner le goût des mathématiques et de la physique.

Jeune homme, il suivit les cours de l'École Polytechnique (Promotion X1807), où il apprit les bases techniques civiles et militaires, puis il continua ses études à l'École d'application de Metz pour y étudier le génie des fortifications. De 1811 à 1817, il fut officier du génie dans le service actif français, qu'il quitte pour prendre le poste d'ingénieur cantonal de Genève, comprenant les affaires militaires et l'urbanisme.

Dès 1817, Dufour propose un drapeau fédéral suisse, de couleur rouge, en forme de carré divisé en 9 secteurs carrés, dont les 5 secteurs centraux forment une croix blanche. Déployé pour la première fois en 1821 et adopté en Argovie en 1833, il fut adopté par la diète pour l'armée fédérale en 1840, et consacré par la Constitution de 1848 avec une petite modification.

En août 1819, il fait partie des fondateurs de l'École militaire centrale fédérale de Thoune, où il fut capitaine instructeur des troupes de génie et des officiers d'artillerie. En 1827, il est promu au grade de colonel, et fut le directeur de l'École centrale de 1831 à 1834. Il eut comme élève, le futur Napoléon III.

En tant qu'ingénieur, responsable de l'urbanisme, il fit effectuer à Genève des grands travaux, dont les nouveaux quais, plusieurs ponts et passerelles, les anciens bastions, l'aménagement de l'île aux Barques (île Rousseau). En 1823, il réalise avec Marc Seguin et Marc-Auguste Pictet, le premier pont suspendu à câble métallique d'Europe, la passerelle de Saint-Antoine[1], avec un pilier central sur lequel reposent six câbles porteurs, qui aboutissent à chaque extrémité à deux autres piliers, disposés de part et d'autre du fossé. Le pont pesait seulement 8 tonnes et pouvait supporter jusqu'à 10,5 tonnes de trafic, sur une chaussée large de 2 m.

Nommé quartier-maître en chef, il prend aussi la direction des missions de topographie et fonde en 1832 le Bureau topographique fédéral avec comme mission d'élaborer l'Atlas des cartes nationales de la Suisse. Ce premier atlas topographique complet de la Suisse, appelé « Carte Dufour », fut terminé en décembre 1864. En son honneur, le plus haut sommet de Suisse fut baptisé Pointe Dufour.

En 1847, il prend la tête de l'armée suisse avec le grade de général. Cette même année il mena la guerre du Sonderbund contre les 7 cantons séparatistes catholiques et gagna la paix, grâce à ses talents de stratège, en 25 jours de guerre, avec un minimum de pertes pour toutes les parties. Lors de cette guerre, il ordonna à ses soldats d'épargner les blessés, les prisonniers et ceux qui étaient sans défense. La diète le désigna sous le vocable de « pacificateur », et une nouvelle Confédération suisse fut fondée en 1848.

En 1852, il fut un des fondateurs de la compagnie de chemin de fer Lyon-Genève, et il fut mandaté pour la planification de la construction de la ligne.

Lors de l'affaire de Neuchâtel avec la Prusse en 1856, il essaya d'obtenir la conciliation de Napoléon III en tant que diplomate, mais le 19 décembre le conseil fédéral trouvant les garanties de l'empereur insuffisantes, nomma un conseil de guerre présidé par le chef du département militaire fédéral, le colonel Friedrich Frey-Herosé et composé du général Dufour et des colonels Adolf Fischer, Johann Konrad Egloff, Christoph-Albert Kurz, Frédéric Veillon, Eduard von Salis, Johann Jakob Stehlin, Louis-Henri Delarageaz et de Linden. Le 30 décembre 1856, l'Assemblée fédérale le nommait à nouveau à la tête de l'armée.

Il fut aussi le co-fondateur de la Croix-Rouge avec Henri Dunant dont il fut le premier président.

C'est Guillaume-Henri Dufour qui proposa le motif du drapeau fédéral suisse.(4)

Le Général Dufour se retira définitivement de l'État-major fédéral en 1867 et de toutes ses fonctions publiques pour s'éteindre dans son domaine familial des Eaux-Vives à Genève, le 14 juillet 1875 à l'âge de 87 ans.

Guillaume-Henri Dufour et la Croix-Rouge

Guillaume-Henri Dufour n’est pas le premier fondateur de la Croix-Rouge, qui est Henry Dunant, mais il participe activement dès sa création à son développement et à ses projets.

Il est nommé Président de l’Assemblée du Comité de 1863 à 1864, et reste ensuite le président honoraire. Il organise la première conférence internationale à Genève pour l’Assemblée du Comité en août 1864, dont est issue la « Convention pour l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne ». Cette première Convention comprend les premières recommandations pour la conduite de secours sur les champs de bataille, et détermine les droits des victimes, leur permettant d’être prises en charge, et d’avoir accès à un soin de secours suffisant.

Henry Dunant et Guillaume-Henri Dufour se connaissent depuis longtemps, car le Général connaît bien la famille d’Henry Dunant. [2] Les deux hommes ont un bon nombre d’années de différence, puisque Dufour a environ septante ans lorsque leur collaboration débute, alors qu’Henry Dunant en a à peine trente. En effet, avant son rôle dans la Croix-Rouge, Guillaume-Henri Dufour entre au Conseil d’administration en 1859 de la « Société anonyme des Moulins de Mons-Djémila » d’Henry Dunant.

Dans le développement de la Croix-Rouge, Dufour joue un rôle important et actif. On le dit souvent à l’écoute des autres. Sa capacité de négociateur lui permet de gérer les conférences ainsi que les débats. Issu d’une famille modeste, il a de la facilité à comprendre les plus démunis et à s’ouvrir aux gens, avec la même neutralité. Ce n’est donc pas étonnant qu’il soit nommé président du Comité de l’ancienne Croix-Rouge, dont il illustre bien la neutralité. Il est considéré comme « un disciple humble et fervent du Christ » dont la devise est « Honneur et Fraternité ». C’est un officier valeureux à la recherche de ce qui peut assurer la paix dans le monde. [3]

Guillaume-Henri Dufour participera au total à deux-cents quatorze des deux-cents vingt sept réunions de la Croix-Rouge. Il est très attaché à l’association et en fait partie jusqu’à sa mort en 1875.


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Notes et références

  1. Pont de Saint-Antoine en français, allemand et anglais sur le site Structurae. Consulté le 17 avril 2009.
  2. Micheline Tripet, Guillaume-Henri Dufour dans son temps 1787-1875, Genève
  3. Le Journal de Genève, LeTemps, archives, 1937, Art. « Le Général Dufour et la vie internationale » [(letempsarchives.ch)]

4. A pas savants dans les rues de Genève, Le Temps, 30 mai 2009. - Une exposition commémorant le 450e anniversaire de l’Université de Genève

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

  • Fiche sur le général Dufour sur le site memo.fr [1]
  • Fiche de l'Académie Suisse des Sciences et Techniques [2]
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