Guillaume du Choul

Guillaume du Choul

Guillaume du Choul est né vers 1496 dans une famille d’hommes de loi lyonnais.

Son père, qui était marchand, avait épousé le 3 juillet 1494 Philiberte Sève; Il mourut avant le 17 novembre 1497. Dans les années 1510, Guillaume étudiait le droit à l’Université de Valence, qui devait sa renommée au régent Philippe Décius. Il fut reçu docteur ès droits, puis pourvu de l’office de bailli des Montagnes du Dauphiné le 11 avril 1522 (n. st.), la cour étant à Lyon. L’année suivante, il fut nommé maître des requêtes ordinaires du dauphin (25 octobre 1523), mais il paraît qu’il n’a pas exercé cette charge. Avant 1522, il épousa Claire Faure, de Valence, qui lui donna un fils, Jean, puis il se remaria le 22 avril 1532 à Paris, avec Madeleine Allegrin, dont il eut un second fils, Claude, et une fille, Madeleine. Guillaume du Choul était le cousin germain du poète Maurice Scève, qui fut témoin au mariage de sa fille le 22 avril 1563. Il était également apparenté à l’humaniste siennois Claudio Tolomei par le mariage de sa cousine Sybille Sève. L’activité de Du Choul comme bailli des Montagnes est mal connue. En revanche, comme antiquaire, il est documenté en 1536-1538, grâce aux témoignages de lettrés qui avaient suivi la cour à Lyon, puis de 1546 à 1556, période sur laquelle nous sommes renseignés par ses œuvres. Il mourut le 4 novembre 1560.

La tradition explique sa vocation d’antiquaire par le déterminisme du sol, puisqu’il résidait au Gourguillon, un quartier de Lyon réputé riche en vestiges archéologiques. Rien ne permet de vérifier cette intuition des biographes lyonnais, mais nous observons que la première manifestation de sa curiosité pour les antiquités se produisit à Valence en 1516, et l’on peut penser que le milieu universitaire n’était pas étranger à cet intérêt. De plus, l’ampleur de son réseau de correspondants en France et en Italie le mettait à même de recevoir de nombreuses pièces que le sol de sa patrie n’aurait sans doute pas suffis à lui fournir. Du Choul ne possédait sans doute ni statues ni inscriptions antiques. Ses collections étaient néanmoins célèbres dès 1537, non seulement pour le médaillier (un des premiers documentés en France) mais encore pour les recueils d’images par lesquels, au dire de ses contemporains, il redonnait vie à l’antique Rome. On comprend donc l’intérêt documentaire de cet ensemble, qui venait compléter une bibliothèque où les publications récentes des antiquaires italiens avaient leur place. D’après un témoignage plus tardif (1555), Du Choul possédait également des coquillages rares, et d’autres objets achetés à grands frais, ce qui montre que ses collections prenaient l’aspect d’un cabinet de curiosités, tel qu’on se le représente généralement pour le XVIIe siècle. L’ensemble consistait en effet en livres imprimés, en manuscrits littéraires (dont peut-être un Boccace florentin du XVe siècle), en estampes, en dessins, en monnaies, médailles et plaquettes, en gemmes et en coquillages.

Œuvres

- De antiquorum imperatorum imaginibus, ms. non retrouvé (rédaction jusqu’en 1538 au plus tard).

- Des antiquités romaines premier livre, Turin, Biblioteca Reale, ms. varia 212 (fait par le commandement du roi, rédaction de 1538 (?) à 1547).

- Douze livres des antiquitez de Rome, ms. non retrouvé (rédaction de 1538 (?) à 1555 au plus tard).

- Discours sur la castrametation et discipline militaire des Romains, Lyon, G. Rouillé, 1554 (rédaction de 1546 au plus tard à 1554 au plus tard).

- Des bains et de la palestre, BnF, ms. fr. 1314 (rédaction de 1546 au plus tard à 1547).

- Des bains et antiques exercitations grecques et romaines, Lyon, G. Rouillé, 1554 (fait par le commandement du roi, rédaction de 1546 au plus tard à 1554 au plus tard).

- Discours de la religion des anciens Romains, Lyon, G. Rouillé, 1556 (rédaction de 1546 au plus tard à 1556 au plus tard).

- Des epigrammes de toute la Gaule, ms. non retrouvé (rédaction de 1546 au plus tard à 1556 au plus tard).

- De re nautica, University of Minnesota library, James Bell collection (rédaction vers 1550 ?).

- Epistre consolatoire… envoyee a illustre dame, ma dame de Chevrieres, Lyon, J. Temporal, 1555, BnF, Ln27-4235 (rédaction en 1555).

- De imaginibus, sive de natura deorum, ms. non retrouvé (rédaction jusqu’en 1556 au plus tard).

- Des animaux feroces et estranges, ms. non retrouvé (fait par le commandement du roi, rédaction jusqu’en 1556 au plus tard).

Bibliographie

Bourriot (Félix), « Un ouvrage lyonnais de la Renaissance : Discours de la religion des anciens Romains par Guillaume du Choul, Lyon, 1556 », dans Revue du Nord, t. 66, 1984, p. 653-675.

Cooper (Richard A.), « L’antiquaire Guillaume Du Choul et son cercle lyonnais », dans Lyon et l’illustration de la langue française à la Renaissance, dir. Gérard Defaux, Lyon, ÉNS, 2003 (« Langages »), p. 261-286.

Dickman Orth (Myra), « Lyon et Rome à l’antique : les illustrations des Antiquités romaines de Guillaume Du Choul », dans Lyon et l’illustration de la langue française à la Renaissance, dir. Gérard Defaux, Lyon, ÉNS, 2003 (« Langages »), p. 287-308.

Gallavardin (Michel), « A propos des premières éditions de la Castramétation de Guillaume Du Choul publiées à Lyon par Guillaume Rouillé au milieu du XVIe siècle », dans Le livre & l'estampe, t. 39, 140, 1993, p. 39-62.

Guillemain (Jean), « Recherches sur l’antiquaire lyonnais Guillaume du Choul (v. 1496-1560) », dans École nationale des chartes, positions des thèses…, Paris, École des chartes, 2002, p. 81-89. Disponible en ligne sur : [1].

Guillemain (Jean), « Guillaume du Choul et la colonne Trajane : la documentation d’un antiquaire lyonnais vers 1550 », dans Delineavit et sculpsit : dix-neuf contributions sur les rapports dessin-gravure du XVIe au XXe siècle. Mélanges offerts à Marie-Félicie Perez-Pivot, dir. François Fossier, Lyon, PUL, 2003, p. 33-43.

Guillemain (Jean), « L'exposition chez Guillaume du Choul », dans Cahiers V.L. Saulnier, t. 25, Le théâtre de la curiosité, 2008, p. 167-182.

Hacquebart-Desvignes (Nicolas), « L'illustration technique dans les livres militaires français de la Renaissance. L'exemple du Discours de la castramétation de Guillaume Du Choul », in Réforme, Humanisme, Renaissance, Université Lumière-Lyon II / Maison des sciences de l'homme, 2008, p. 65-87.


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