Henri Lagriffoul

Henri Lagriffoul
Avers de la pièce de Vingt centimes Marianne (1962)

Henri (Albert) Lagriffoul est un sculpteur statuaire français (1907-1981)

Sommaire

Biographie

Henri Lagriffoul naît à Paris en 1907, rue du Temple où son père dirige un atelier d’orfèvrerie[1]. Ce milieu à la fois artistique et technique éveille vite sa sensibilité à la beauté des formes et des matériaux. Il est bon élève au lycée Turgot et ses professeurs lui conseillent des études scientifiques ; mais il sait ce qu’il veut faire : de la sculpture. En 1924 il entre à l’École des beaux-arts, il n’a que 17 ans. Il devient l’élève[2] de Paul Landowski, pour lequel il gardera toujours une grande admiration[3]

Discobole

[4]

L'avant guerre

En 1932, il remporte le Premier Grand Prix de Rome de sculpture, un prix très convoité des artistes. La Villa Médicis lui est ouverte pour trois ans, temps qu’il va consacrer à la réalisation de ses première grandes œuvres et à la découverte du monde méditerranéen et de ses chefs-d’œuvre artistiques. Il épouse sa camarade sculpteur, Germaine Rességuier, dont il aura deux enfants.

À son retour, il installe son atelier rue Mazarine à Paris. Comme de nombreux artistes, il travaille pour l’exposition internationale de 1937 et réalise quatre grands bas-reliefs en bronze doré destinés au théâtre du Palais de Chaillot (actuellement au musée de Mont-de-Marsan). La même année, il livre au Comité France-Amérique, deux grands bustes en bronze de Cavelier de la Salle, qui seront offerts par la France aux États de la Louisiane et du Texas, à l’occasion de la célébration du trois centième anniversaire de la découverte de ces territoires.

Maturité

Il revient du conflit de 1939-1945 avec la Croix de Guerre. Alors que la France se lance dans une politique de reconstruction, il va travailler le plus souvent avec des architectes. Il réalise le premier grand monument aux Déportés politiques à Auxerre en 1949, où il exprime à la fois les souffrances des martyrs et leur volonté de ne pas plier devant la tyrannie. Pour la Faculté de médecine de Paris, rue des Saints-Pères, il exécute en 1950, trois bas-reliefs en médaillon sur le thème de la médecine égyptienne.

En 1952, il réalise pour la présidence du Conseil, la grande statue en pierre de l’Automne, qui est placée dans le vestibule de l’Hôtel de Montalivet, rue de Varenne, face à l’hôtel Matignon. En 1957, il grave une grande fresque[5] sur pierre pour la bourse de commerce du Havre. Il est aussi l’auteur du bas-relief en bronze de la Déportation, un cœur déchiré par des barbelés, pour le Mémorial de la France combattante du Mont Valérien, 1959.

_

L’art sacré tient une place relativement importante dans son œuvre. Citons la Vierge de l’Annonciation pour l’église Saint-Médard (Paris) et le grand retable en bois de la chapelle des Entrepreneurs avec la Vierge à l’Enfant de la cathédrale de Rouen en 1956… Il travaille beaucoup, dans le cadre du 1 % artistique, pour des établissements scolaires dans toute la France.

La Monnaie de Paris fait appel à son talent pour la réalisation de monnaies et de médailles. Il est surtout connu en tant qu’auteur de la face de la pièce de monnaie de 5, 10 et 20 centimes de franc, avec le profil de Marianne, remplacée en 2002 par les centimes d’euro. On peut citer parmi une soixantaine d’œuvres : l’insigne du meilleur ouvrier de France, la médaille du mariage du Prince Rainier de Monaco et de Grace Kelly en 1956, puis la pièce de 100 francs monégasque en 1958, juste avant la pièce française en 1960. Par l’art de la médaille, il célèbre de nombreux personnages, comme Philippe le Bel, Confucius, SS. Léon XIII, Picasso, Lord Bertrand Russell, Albert le Grand, François Mansart, Virginia Woolf

L'enseignant

École Nationale Supérieure des Beaux-Arts

Il est nommé professeur de sculpture à l’École nationale supérieure des beaux-arts en 1945[6], et enseigne[7] à partir de 1969, à l’École polytechnique la sculpture et le modelage. Mais pour lui, l’art ne s’enseigne pas, il faut se contenter d’enseigner les techniques matérielles et intellectuelles, les règles de la composition, enseigner comment analyser les formes… pour le reste, il faut laisser les élèves libres de se trouver et de s’exprimer ; ainsi ils pourront échapper aux académismes.

Œuvre

Lagriffoul échappe aux tentatives de classifications, car ses recherches esthétiques sont particulièrement diversifiées. Son œuvre, en effet, présente de multiples facettes ; mais elle se caractérise cependant, par les mots mesure, harmonie, force et grandeur. Elle prend sa source dans la grande tradition de l’art grec, égyptien, roman ou gothique de nos cathédrales. Grâce à son enseignement, à son contact régulier avec les jeunes générations, ainsi qu’à sa conviction que l’art doit s’adapter aux transformations techniques et aux nouveaux matériaux, son travail présente une constante évolution.

Quelques œuvres visibles dans des lieux publics

Musées

Notes et références

  1. Maître-Orfèvre Lagriffoul & Laval installé 157, rue du Temple à Paris
  2. Paul Landowski: l'œuvre sculpté Par Michèle Lefrançois, liste d'élèves page 517 (ISBN 9782354280239)
  3. Henri Lagriffoul réalise en 1961 pour la sépulture de Paul Landowski une réplique du groupe Le Retour Eternel selon l'oeuvre originale du défunt. Source: p.227, Paul Landowski à Paris: une promenade de sculpture de 1897 à 1960 Par Pierre Wittmer,Muriel Genthon,Pierre Gaudin,Paul Maximilien Landowski (ISBN 2-913610-13-7)
  4. Le Discobole du collège Joliot-Curie de Châtillon-sur-Indre (du même auteur que la version initiale de cet article).
  5. travertin sculpté en haut-relief situé dans le petit hall d'entrée ouest de la bourse de commerce du Havre (DOCOMO)
  6. Selon cette source, Il est professeur en 1944 : L'École des beaux-arts: XIXe et XXe siècles Par Monique Segré, page 287, Edition L'harmattan,(ISBN 2-7384-6366-5)
  7. Henri Lagriffoul publie "Conseils Pratiques sur le modelage et la sculpture" (ISBN 2-85182-222-5)
  8. Le guide des effigies de Paris, Jean-Pierre Thomas, page 204, (ISBN 2-7475-2314-4). Une image est visible à cette adresse: [1]
  9. Ministère de la culture, référence IM95000524

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