Henri Meschonnic

Henri Meschonnic

Henri Meschonnic, né à Paris le 18 septembre 1932 et mort à Villejuif le 8 avril 2009, est un théoricien du langage, essayiste, traducteur et poète français. Il a notamment été lauréat des prix Max Jacob en 1972 et Mallarmé en 1986.

Il a reçu à Strasbourg en 2005 le Prix de littérature francophone Jean Arp pour l'ensemble de son œuvre[1]

En 2007, il a été le lauréat du grand prix international de poésie Guillevic-ville de Saint-Malo[2]. Membre de l'Académie Mallarmé depuis 1987.

Henri Meschonnic est régulièrement intervenu dans le Forum des langues du monde. Il fut président du Centre national des lettres, devenu en 1993 Centre national du Livre[3].

Henri Meschonnic a déposé ses archives à l'IMEC en 2007.

Sommaire

Une aventure intellectuelle

Henri Meschonnic est né de parents juifs russes venus de Bessarabie en 1924. Enfant caché pendant la guerre, il poursuit des études de lettres. Il effectue lors de son service militaire en tant que sursitaire un passage de huit mois dans la guerre d’Algérie en 1960. Ses premiers poèmes en témoignent.

Linguiste, Henri Meschonnic enseigne d'abord à l’université de Lille de 1963 à 1968, puis il rejoint, en 1969, le Centre universitaire expérimental de Vincennes, pour participer à sa création, aux côtés de François Châtelet, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, Michel Foucault, Alain Badiou, Jacques Lacan, etc. ; il a enseigné durant de longues années la linguistique et la littérature à l'Université Paris VIII (jusqu'en 1997) ; il a été vice-président du Conseil scientifique de 1989 à 1993 et directeur de l’École doctorale « Disciplines du sens » qu’il avait fondée en 1990[4].

L’étude de l’hébreu appris pendant la guerre d'Algérie en autodidacte le mène à entreprendre des traductions bibliques, point de départ d’une réflexion à la fois sur le rythme et sur la théorie générale du langage et du problème poétique. Ce que montrent les deux premiers livres publiés ensemble, Les Cinq Rouleaux et Pour la poétique, en 1970.

Henri Meschonnic a proposé une anthropologie historique du langage qui engagerait la pensée du rythme "dans et par" l'historicité, l'oralité et la modernité du poème comme discours. La notion de sujet est vue comme l'activité spécifique d'un discours. Une série d'essais, depuis Pour la poétique jusqu'à Politique du rythme, Poétique du rythme en passant par Critique du rythme, Anthropologie historique du langage touchent à différentes disciplines, à partir de la littérature et de la théorie du langage. Le poème est assimilé à un opérateur éthique de valeur commun à tous les discours : le poème ne n'a plus à être confiné à un genre ou à une forme.[réf. nécessaire] La notion de rythme occupe une place centrale dans son œuvre. Il est le marqueur d'une subjectivation[réf. nécessaire] "dans et par le langage" (selon l'expression d'Emile Benveniste)[réf. nécessaire]. Son écoute mettrait ainsi en évidence le rapport continu entre langage, histoire et société[réf. nécessaire]. Dans une œuvre qui combine écriture poétique, traduction et essai, Meschonnic s'est affirmé en opposition à ce qu'il estimait être des académismes et notamment contre le structuralisme, s'appuyant notamment sur les propositions de Wilhelm von Humboldt[5], de Ferdinand de Saussure[6] et d'Émile Benveniste[7].

Comme théoricien de la traduction, Meschonnic a mis en avant l'historicité de la traduction. La traduction de textes bibliques l'a conduit à poser que bien des traductions sont des effaçantes soit de la langue-culture de l'original, soit de l'activité du traducteur.[réf. nécessaire] Il a synthétisé ses vues dès 1973 dans Pour la poétique II, Epistémologie de l’écriture, Poétique de la traduction et surtout, en 1999, dans Poétique du traduire mais la traduction est une préoccupation permanente dans la recherche de Henri Meschonnic, qui présente la traduction comme un acte critique.

Entre critique et polémique

S'il s'est toujours défendu d'être "polémique" (en particulier, dans Politique du rythme, politique du sujet)[réf. nécessaire], la carrière de Henri Meschonnic n'en est pas moins marquée par une série de conflits ouverts avec quelques représentants du monde poétique, philosophique ou littéraire. En 1975, dans Le signe et le poème il fait une critique radicale de la phénoménologie de Husserl à Jacques Derrida et de sa prétention à accomplir la poésie (p. 471). La formule peut aller jusqu'à un certain rire qui prophétise une réception planétaire : "C'est en surfaisant que Derrida défait" et "Plus il déçoit, plus il triomphe" (p. 473) !

La brouille avec son collègue de l'Université de Vincennes et ami des Cahiers du chemin, le philosophe et poète Michel Deguy, était inévitable dans le prolongement de sa critique de la phénomélogie; toutefois il faut rappeler que c'est Meschonnic qui a introduit les Poèmes 1960-1970 (Poésie/Gallimard, 1973) de Michel Deguy, et proposé le texte liminaire de la revue Po&sie animée depuis lors par Michel Deguy.

En 2001, Célébration de la poésie dresse un panorama offensif de la poésie contemporaine en France. Si Yves Bonnefoy n'en a rien dit, Michel Deguy a qualifié Meschonnic de « serial killer » et Jean-Michel Maulpoix de « sycophante ». L'ouvrage est une charge contre la quasi totalité des poètes contemporains de l'auteur. Il est parsemé d'inexactitudes et de propos tendancieux : Yves Bonnefoy et Jacques Roubaud y sont désignés comme « deux mammouths naturalisés au Museum d’Histoire Naturelle de la poésie contemporaine », André du Bouchet a des « tics », Michel Deguy est un faiseur de « tours de bonneteau », Jacques Dupin meurt d’« amour de la poésie », Claude Royet-Journoud est un « adorateur » du blanc, Philippe Becq [sic] un « pince sans rire qui ne pince pas grand chose », chez Olivier Cadiot « le toc joue à feindre le toqué » dans une « oulipiteuse décalcomanie de dérivés qui font du surplace »... Meschonnic, comme l'a écrit Jean-Michel Maulpoix, a pris « soin de choisir le mot qui fait mal. » Peut-on s'étonner que le livre ait suscité un vif débat dans le milieu littéraire ?

Meschonnic n'a vu, dans la réplique de Jean-Michel Maulpoix, que « vilenie » et « diffamation » et s'est expliqué sur ses motivations dans une réponse adressée à Jean-Michel Maulpoix : « Alors que depuis trente ans je construis une autre pensée du langage, et une 'poétique du rythme' [...] tout cela est effacé. Le 'langage précis de la pensée', qui est dans la continuité de mon travail, a disparu. Les raisons des 'pourquoi' ont disparu, et 'réfléchir, argumenter', ce que je ne cesse de faire, a disparu. Mais il est dit qu'il n 'y a 'pas un mot' sur l'écriture de la poétisation que je critique, alors que justement il y a de nombreux exemples, étudiés dans leurs clichés. » (La Quinzaine littéraire n° 824)

De tels dérapages avaient déjà eu lieu, notamment à l'endroit de Roland Barthes que le poéticien n'a pas hésité à qualifier de « pervers », faisant allusion à son homosexualité.

Mais c'est le philosophe Martin Heidegger que Henri Meschonnic dénonce avec le plus de force, cherchant à démontrer les continuités qui relient l'œuvre philosophique et les rapports de Heidegger avec le Parti national-socialiste. Il consacre deux ouvrages au philosophe allemand : Le langage Heidegger en 1990 et Heidegger ou le national-essentialisme en 2007.

D'autres auteurs moins connus, comme le spécialiste de Humboldt Jean Quillien, accusé d'académisme, et de ne rien comprendre à la pensée de Humboldt, rebelle aux catégories philosophiques, figurent également parmi ses "victimes".

L'œuvre poétique

L'œuvre poétique de Henri Meschonnic commence par des « poèmes d'Algérie » publiés dans la revue Europe en janvier 1962, mais c'est surtout avec Dédicaces proverbes (prix Max Jacob, 1972) qui comporte quatre pages liminaires que commence l'aventure d'un « langage qui n'a plus rien à faire de la distinction utile ailleurs entre dire et agir, qui n'a plus rien à faire de l'opposition entre l'individuel et le social, entre la parole et la langue ». Aussi tous les livres qui suivent sont-ils tous à considérer comme autant de poèmes en cours participant à une seule et même aventure, « ni confession, ni convention », hors de tout « psittacisme formaliste ».

De la poétique à l'anthropologie historique du langage

Meschonnic, dans la suite de Roman Jakobson, a proposé une poétique qu'il requalifiera ultérieurement d'« anthropologie historique du langage ». La notion centrale de cette nouvellle poétique est la notion de rythme pour laquelle il a proposé plusieurs définitions. Alors que, traditionnellement, le rythme était défini par le retour régulier des mêmes éléments, Henri Meschonnic a étendu cette notion, en s'appuyant notamment sur le travail de Youri Tynianov, à l'ensemble des facteurs constructifs du vers : son accentuation, son organisation phonologique (Meschonnic parle de « prosodie »), mais aussi sa syntaxe et sa structure lexicale.

Le rythme a, chez Henri Meschonnic, une acception plus large encore puisqu'il en vient à désigner l'organisation générale d'un discours et l'activité du sujet producteur de ce discours : selon Meschonnic, le rythme serait l'organisation du mouvement de la parole dans l'écriture.[réf. nécessaire] Meschonnic reprend alors les recherches philologiques de Émile Benveniste[8] qui, à partir de Héraclite, déplatonise le rythme, c'est-à-dire le rapporte au mouvement plus qu'au schéma et permet ainsi de penser non-métriquement l'organisation du discours[réf. nécessaire][9].

Comme chez Roman Jakobson, la poétique ne désigne plus pour Meschonnic une discipline analytique spécifique à la littérature : elle analyse l'ensemble des phénomènes à l'œuvre dans le discours, en général, et qui seraient à l'œuvre de façon optimale dans le poème. Le poème serait alors le « révélateur » de l'activité du sujet, de son appropriation du langage. Ce parti pris l'amène à développer, à partir de "Critique du rythme" (1982), la notion de « sémantique sérielle », généralisation du principe de la rime à l'ensemble des phonèmes d'un texte (ou discours).

En 1996, Meschonnic effectuera une tentative d'analyse sur un cycle de poèmes d'Apollinaire sur cette base, examinant le « trajet » de chaque phonème à l'intérieur du cycle pour en dégager des dominantes thématiques. À travers une série d'essais, depuis Pour la poétique jusqu'à Politique du rythme, Poétique du rythme, en passant par Critique du rythme, Anthropologie historique du langage, Henri Meschonnic a engagé un certain nombre de chantiers relevant de différentes disciplines : critique littéraire, lexicographie, linguistique, traductologie, philosophie et historiographie. L'œuvre la plus représentative de cet ensemble épistémologique est sans doute Le signe et le poème (1975) qui établit un parallèle entre la conception du signe linguistique dans la philosophie de Hegel et le statut du Juif "meurtrier du Christ" dans l'œuvre théologique du philosophe allemand.

Cette conceptualisation est une recherche des historicités comme représentations du langage et valeurs construites dans et par le discours au sens de Emile Benveniste[réf. nécessaire]. La recherche de Meschonnic, représentée emblématiquement par son livre Critique du rythme (1982), consiste à porter le rythme par le langage et la théorie du langage et à le défaire des représentations qui peu ou prou l'en détachent[réf. nécessaire].

Pour Meschonnic, le rythme c'est l'historicité même de l'écriture-lecture qui fait la valeur et la définition du poème inséparablement, y compris dans des genres discursifs ou littéraires non "poétiques"[réf. nécessaire]. C'est justement le point de vue anthropologique qui permet de ne pas se contenter du discontinu mais de viser le continu[réf. nécessaire] : "la force dans le langage[10]" comme rythme-relation[réf. nécessaire], passage de sujet, passage de rythme. Cette conceptualisation du rythme dans l'œuvre de Meschonnic n'est pas donnée une fois pour toutes et c'est par d'incessantes reprises et donc de nouveaux points de vue que la notion est reprise, toujours associée dans une systématique qui tient ensemble la prosodie comme sémantique sérielle et l'éthique comme force énonciative[réf. nécessaire].

Traduction de la Bible

Mais c'est surtout à partir de son expérience de traducteur de la Bible[11] et de poète que Meschonnic engage une « anthropologie historique du langage » comme « critique du rythme ». C'est parce que l'hébreu biblique ne connaît pas l'opposition vers/prose (voir l'introduction de Gloires, traduction des Psaumes), que le traducteur confronté à une recherche d'un système répondant au système accentuel de la massore[réf. nécessaire] (transcription réalisée par les Massorètes), théorise le rythme comme "sujet du poème", c'est-à-dire "organisation prosodique-rythmique du texte".

Publications (liste non exhaustive)

Poésie

Traductions

  • Les Cinq Rouleaux (Le chant des chants, Ruth, Comme ou Les Lamentations, Paroles du Sage[12], Esther), Gallimard, 1970
  • La structure du texte artistique, de Iouri Lotman, direction de la traduction collective, Gallimard, 1973.
  • Jona et le signifiant errant, Gallimard, 1981.
  • Gloires, traduction des psaumes, Desclée de Brouwer, 2001
  • Au commencement, traduction de la Genèse, Desclée de Brouwer, 2002
  • Les Noms, traduction de l’Exode, Desclée de Brouwer, 2003
  • Et il a appelé, traduction du Lévitique, Desclée de Brouwer, 2003
  • Dans le désert, traduction du livre des Nombres, Desclée de Brouwer, 2008

Essais

  • Dictionnaire du français contemporain, (collaboration), Larousse, 1967
  • Pour la poétique, Gallimard, 1970
  • Pour la poétique II, Epistémologie de l’écriture, Poétique de la traduction, Gallimard, 1973
  • Pour la poétique III, Une parole écriture, Gallimard, 1973
  • Le signe et le poème, Gallimard, 1975
  • Écrire Hugo, Pour la poétique IV (2 vol.), Gallimard, 1977
  • Poésie sans réponse, Pour la poétique V, Gallimard, 1978
  • Critique du rythme, Anthropologie historique du langage (1982), Verdier-poche, 2009
  • « La nature dans la voix », introduction au Dictionnaire des Onomatopées de Charles Nodier, Trans-Europ-Repress, 1985
  • Critique de la théorie critique, Langage et Histoire, séminaire, direction et participation, Presses Universitaires de Vincennes, 1985
  • Les états de la poétique, P.U.F, 1985
  • Ecrits sur le livre, « Mallarmé au-delà du silence », introduction à Mallarmé, choix de textes, éditions de l’Éclat, 1986
  • Modernité modernité, Verdier, 1988 ; folio-essais Gallimard, 1994
  • Le langage Heidegger, P.U.F, 1990
  • La rime et la vie, Verdier, 1990 ; folio-essais, Gallimard, 2006
  • Des mots et des mondes, Hatier, 1991
  • Le langage comme défi, séminaire, direction et participation, Presses universitaires de Vincennes, 1992
  • La pensée dans la langue, Humboldt et après, séminaire, direction et participation, Presses Universitaires de Vincennes, 1995
  • Politique du rythme, politique du sujet, Verdier, 1995
  • Histoire et grammaire du sens, co-direction avec Sylvain Auroux et Simone Delesalle, et participation, Armand Colin, 1996
  • De la langue française, essai sur une clarté obscure, Hachette-Littératures 1997 ; Pluriel, 2001
  • Traité du rythme, des vers et des proses (avec Gérard Dessons), Dunod, 1998
  • Poétique du traduire, Verdier, 1999
  • Et le génie des langues ? séminaire, direction et participation, Presses Universitaires de Vincennes, 2000
  • Crisis del Signo/Crise du signe, éd. bilingue, Comisión Permanente de la Feria del Libro, Santo Domingo, República Dominicana, 2000
  • Le rythme et la lumière avec Pierre Soulages, Odile Jacob, 2000
  • L’utopie du Juif, Desclée de Brouwer, 2001
  • « Hugo continuant la Bible » dans Henri Meschonnic et Manoko Ôno, Victor Hugo et la Bible (éd. sous la direction de Franck Laurent), Maisonneuve & larose, 2001, p. 7-25
  • Célébration de la poésie, Verdier, 2001 ; poche/Verdier, 2006
  • Hugo, la poésie contre le maintien de l’ordre, Maisonneuve et Larose, 2002
  • Spinoza poème de la pensée, Maisonneuve et Larose, 2002
  • Un coup de Bible dans la philosophie, Bayard, 2004
  • Vivre poème, Dumerchez, 2005
  • Le nom de notre ignorance, la dame d’Auxerre, Éditions Laurence Teper, 2006.
  • Il ritmo come poetica, conversazioni con Giuditta Isotti Rosowski, Bulzoni editore, Roma, 2006
  • Heidegger ou le national-essentialisme, Éditions Laurence Teper, 2007.
  • Dans le bois de la langue, Éditions Laurence Teper, 2008.
  • Théâtre oracle, un cahier orchestré par Henri Meschonnic, Théâtre/Public n°189, 2008.
  • Pour sortir du postmoderne, Éditions Klincksieck, 2009.

Interventions en ligne d'Henri Meschonnic

Travail théâtral avec Claude Régy

  • 1995 : Paroles du sage,
  • 2005 : Comme un chant de David d'après les Psaumes[13]

Entretiens avec Henri Meschonnic

À propos d'Henri Meschonnic

Notes et références

  1. http://www.prixeuropeendelitterature.eu/html/objectif.asp?id=3 Présentation du Prix de littéarture francophone Jean Arp
  2. Voir le palmarès.
  3. Centre national du Livre
  4. Voir l'article sur le site de l'Université Paris 8, Département de Littérature française.
  5. Voir "Penser Humboldt aujourd'hui" dans La pensée dans la langue. Humboldt et après, Saint-Denis: Presses universitaires de Vincennes, 1995, p 13-50
  6. Voir entre autres le passage où Meschonnic "compte neuf contresens qui opposent radicalement le structuralisme à Saussure" dans le chapitre V ("Le sens du langage, non le sens des mots") dans Ethique et politique du traduire, Lagrasse: Verdier, 2007, p. 51-52
  7. Voir, entre autres, les chapitres 29 et 30 dans Dans le bois de la langue, Paris: Laurence Teper, 2008, p. 359-418
  8. "La notion de rythme dans son expression linguistique", 1951, repris dans Problèmes de linguistique générale, I, Gallimard, 1976.
  9. Une dernière mise au point est réalisée dans les chapitres 3 ("Si la théorie du langage change, toute la théorie du langage change") et 4 ("Tout coule. Petit retour sur Héraclite pour répondre à quelques contestations") de Dans le bois de la langue, Paris: Laurence Teper, 2008, p. 50-84. Meschonnic y répond entre autres aux objections de Pierre Sauvanet (Le Rythme grec d'Héraclite à Aristote, Paris: PUF, 1999)
  10. Titre de la participation de Meschonnic à l'ouvrage collectif dirigé par Jean-Louis Chiss et Gérard Dessons, La Force du langage. Rythme, discours, traduction. Autour de l'oeuvre d'Henri Meschonnic, Paris: Honoré Champion, 2000, p. 9-19.
  11. Alors que Henri Meschonnic a dédié à Jean Grosjean Les Cinq Rouleaux (Gallimard, 1970), une brouille avec les Éditions Gallimard est très certainement, comme le dit Jean Grosjean lui-même, à l'origine de l'effacement de l'influence que Jean Grosjean a exercé sur le travail de traduction de Henri Meschonnic : « Mais il y a eu un jour où Gallimard a refusé un recueil de poèmes de Meschonnic, il a été ulcéré, et depuis ce temps il n'a plus donné signe de vie ni à Lambrichs ni à moi ni à personne de chez Gallimard. » Bouchta Farissi, Christophe Gallaire, Jean Grosjean et Pascal Leray, Entretien à l'ombre des pommiers, Avant les Marsilly, 2000. On méconnaît l'importance de cette influence de Jean Grosjean : « Comme Lambrichs savait combien la Bible était capitale pour moi, il a eu l'idée de dire à Meschonnic de m'écrire, de me poser des questions précises sur des choses pour voir quelle étincelle cela ferait. Et ça a bien marché. Pour simplifier, je vais vous dire : pour « vanité des vanités » dans L'Écclésiaste, je lui ai suggéré «  buée des buées », que j'ai employé moi-même, mais il s'en est servi le premier. [...] — Christophe Gallaire : À propos de la lecture de Meschonnic, de son approche « rituelle », vous m'avez dit que vous aviez revu avec lui sa traduction et qu'il y avait un tas de signes diacritiques et vous lui avez suggéré d'utiliser un autre système. — Jean Grosjean : Oui, le système des blancs que Claudel avait utilisé tout à fait autrement. Meschonnic en a fait un usage astucieux, régulier, serré de près, avec des blancs de différentes grandeurs pour indiquer les... C'était, à mon avis, mieux que des signes diacritiques différents qui tiennent à ce moment-là des partitions musicales — et je crois qu'il en convient ou il en a convenu, la preuve c'est qu'il l'a adopté. Il faut savoir solfier, cela ne devient plus une traduction facile. » Ibidem.
  12. Mis en scène par Claude Régy en 1995
  13. Voir l'étude sur le travail de Claude Régy par Serge Martin.

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