Herbert West, réanimateur

Herbert West, réanimateur
Herbert West, réanimateur
Auteur H. P. Lovecraft
Genre horreur
Version originale
Titre original Herbert West - Reanimator
Éditeur original Arkham House
Langue originale anglais
Pays d'origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Date de parution originale 1922
Version française
Traducteur Paule Pérez
Éditeur Éditions Pierre Belfond
Date de parution 1969

« Herbert West, réanimateur » est une nouvelle écrite par l'auteur américain H. P. Lovecraft entre octobre 1921 et juin 1922. Elle a été publiée en feuilletons dans la revue amateur Home Brew[1]. Elle est par ailleurs la source d’inspiration du film d'horreur Re-Animator sorti en 1985, de ses suites ainsi que d’autres adaptations.

Cette histoire est la première à faire mention de la Miskatonic University. De plus, elle est en avant sur son temps en ce qui concerne la description des zombis[2], des corps morts mus par des procédés scientifiques qui deviennent des créatures violentes, taciturnes et incontrôlables. Ces caractéristiques ne sont pas sans évoquer les zombis de Romero qui apparaitront quelques décennies plus tard.

Sommaire

Inspiration

Selon ce qu’il a écrit dans ses lettres, Lovecraft a voulu faire une parodie du Frankenstein de Mary Shelley et décrit des scènes violentes et macabres à dessein.

Réaction

L’auteur lui-même, qui a écrit les différents épisodes d’Herbert West à un moment où il avait besoin d’argent, déteste ceux-ci et les considère comme des idioties. Dans ses correspondances, il déclare ne pas être satisfait de ce qu’il fait et avoue qu’il n’est motivé que par les cinq dollars qu’il reçoit pour chaque épisode[3]. Il n’aime par ailleurs pas écrire une fin à suspense pour chacun car c’est contraire à ses méthodes de travail.

Synopsis

I : Dans l'ombre

On découvre le narrateur, un docteur qui est allé à l’école de médecine avec le personnage éponyme. Il informe le lecteur que West a récemment disparu et continue en disant que maintenant que celui-ci est mort, il peut véritablement rendre compte de la folie de ce dernier et de l’horreur qu’il provoquait chez lui.

Il explique ensuite comment lui et West se sont rencontrés quand ils étaient des jeunes gens et comment son ami l’a fasciné avec ses théories sur la vie, théories selon lesquelles le corps humain n’est qu’une machine organique complexe qui, avec les bons ingrédients, peut être « relancée » après la mort. West essaye au départ de prouver son hypothèse en utilisant de la vermine mais il échoue. Son but ultime étant la réanimation humaine, il comprend qu’il doit conduire ses essais sur des sujets humains car le sérum est différent selon les espèces. Lui et le narrateur volent en secret de l’équipement à l’école de médecine et s’installent dans une ferme abandonnée. Dans un premier temps, ils payent des Noirs pour fouiller des tombes et ramener des corps, mais aucun essai n’aboutit et West en conclut que c’est à cause de la « mauvaise qualité » des spécimens. Les deux personnages se mettent alors à fouiller les tombes eux-mêmes en lisant aux préalables la rubrique nécrologique des journaux pour trouver des cadavres les plus frais possibles. Ils trouvent alors le corps d’un ouvrier qui est mort le jour même d’un accident. Ils l’amènent à la ferme et lui font une injection mais rien ne se passe. Alors, tandis que West et le narrateur préparent une autre solution pour un second essai, un cri inhumain se fait entendre dans la pièce où ils ont laissé le corps et ils s’enfuient dans la nuit. Dans la confusion, ils font tomber une lanterne et provoquent un incendie. West et le narrateur présument que le corps a brûlé pour de bon en même temps que la bâtisse. Le lendemain, cependant, en plus de parler de l’incendie, les journaux parlent également d’une tombe qui a été violemment saccagée dans la nuit – une bête sauvage avec des griffes, sans doute – ce qui ne correspond pas au travail minutieux des deux personnages.

II : Le Démon de la peste

Un peu de temps s’est écoulé depuis que West et le narrateur ont ressuscité la victime de l’accident. Depuis l’incendie, West n’a pas été en mesure de mener beaucoup d’expériences. De plus, le doyen de la fac, Halsey, ne l’a pas autorisé à accéder aux cadavres humains dans le laboratoire de dissection de l’université et ses recherches n’ont donc pas pu avancer. Mais, par chance, une épidémie de typhus éclate et lui et le narrateur sont appelés pour aider des victimes à l’agonie. West, à présent entouré en permanence de cadavres et de mourants, commence à injecter son nouveau sérum à ses patients ; il y a peu d’effets : seules quelques paires d’yeux se rouvrent. Finalement, le doyen Halsey meurt de la typhoïde et, par « respect » pour lui, West vole son corps pour le réanimer. Lui et le narrateur l’amènent dans sa chambre (dans une pension) et lui font une injection d’un nouveau sérum. Halsey est réanimé mais est mystérieusement moins intelligent et plus violent qu’avant l’expérience. Il met West et le narrateur KO et tue ensuite une douzaine de personnes avant d’être appréhendé par la police. Le tueur cannibale est alors enfermé dans un asile.

III : Six coups de feu au clair de lune

À présent médecins diplômés, West et le narrateur s’installent à Bolton, une petite ville de Nouvelle-Angleterre, où ils achètent une maison non loin du cimetière. Toujours en quête de succès, les personnages demandent le corps d’un champion de boxe qui est mort dans un combat de rue illégal. Les hommes qui géraient les paris se sont arrangés pour confier le corps à West, ce qui les soulage d’éventuelles accusations d’homicide. Le champion subit alors une injection de sérum mais rien ne se passe et les deux médecins l’enterrent dans un champ. Plusieurs jours plus tard, on parle d’un enfant disparu. La mère meurt après une crise d’hystérie et le père essaye de tuer West car il n’a pas su la sauver. Cette nuit-là, West et le narrateur son surpris par un martèlement violent sur la porte de derrière de leur maison. Ils l’ouvrent et font face au boxeur : il est couvert de boue et le bras d’un enfant pend de sa bouche. West vide le chargeur d’un révolver sur lui.

IV : Le Cri du mort

Un peu plus tard, le narrateur revient de vacances et découvre le corps parfaitement conservé d’un homme dans sa demeure. West explique qu’en son absence, il a travaillé sur un fluide d’embaumement qui conserve un corps dès qu’il est injecté dedans ; injecté au moment de la mort, le fluide empêche même toute décomposition. Il révèle ensuite que le corps en question est celui d’un marchant ambulant qui est mort d’une crise cardiaque pendant une auscultation. Comme il est mort devant lui, West a pu lui injecter le fluide immédiatement. Il a ensuite attendu que le narrateur revienne pour le réanimer. Il lui fait alors une injection de son dernier sérum et des signes de vie se manifestent peu à peu. Quand le narrateur interroge l’homme, le réanimé semble cohérent et rationnel. Avant de mourir une nouvelle fois, il commence à crier et à tout casser et révèle en hurlant que c’est West qui l’a assassiné.

V : L'Horreur venue des ombres

Cinq ans se sont écoulés depuis les événements précédents et West s’est enrôlé dans l’armée pour se procurer plus de corps. Il est a présent médecin militaire en Flandre pendant la Première Guerre mondiale et s’est fixé un nouvel objectif : isoler les parties du corps et les réanimer indépendamment les unes des autres afin de prouver son idée sur l’aspect mécanique du corps. Sur le champ de bataille, West se lie d’amitié avec son officier, le Major Sir Eric Moreland Clapham-Lee, qui est aussi médecin ; il lui fait part de ses méthodes de réanimation. Un peu plus tard, l’avion du Major est descendu et celui-ci meurt. West se met immédiatement au travail. Clapham a presque été décapité dans le crash et West lui fait une injection dans la poitrine et place la tête dans un bac. Le corps revient à la vie et commence à tout saccager alors qu’il revit la scène du crash. La tête de Clapham qui est à l’autre bout de la pièce se met à parler et hurle : « Saute, Ronald, pour l’amour de Dieu, saute ! ». A ce moment précis, le bâtiment est bombardé. West et le narrateur survivent mais ils ne retrouvent pas l’officier. Ils présument qu’il a été vaporisé dans l’explosion, bien que West soit depuis connu pour ces propos portant sur un médecin sans tête réanimé.

VI : Les Légions des tombes

Un an après son retour de la guerre, le narrateur dit de West qu’il s’enfonce dans la démence et qu’il a emménagé dans une maison qui est directement reliée à un ancien système de catacombes qui servaient de tombes pour les premiers colons. Une nuit, alors qu’il lit le journal, West tombe sur un article décrivant une série d’événements étranges concernant un homme avec une tête de cire et une émeute dans un asile de fous : Clapham portant une boîte et des suivants aux dehors déroutants ont demandé à voir le tueur « cannibale » (Halsey) qui est resté enfermé là pendant seize ans. Des témoins affirment que la voix de Halsey ne provenait pas de lui puisque ses lèvres de cire ne bougeaient pas, il semblait parler comme un ventriloque. Quand on interdit aux intrus de voir le tueur, ils décidèrent de forcer le passage. West passe alors la nuit dans un état presque catatonique jusqu’à ce que quelqu’un se présente à la porte. Le narrateur l’ouvre et voit un groupe d’hommes. L’un de ceux-ci lui tend une grosse boîte pour qu’il la donne à West. Ce dernier refuse de l’ouvrir et insiste pour qu’on la brûle. Ils descendent donc à la cave et détruisent l’objet. Alors que celui-ci brûle, les zombis entre dans la maison en détruisant les murs et en passant par les catacombes. Les zombis ne s’occupent pas du narrateur mais attaquent West. Comprenant que sa fin est proche, West laisse les zombis l’éviscérer. Pour terminer, le Major Clapham-Lee décapite son corps avant de mener son armée dans la nuit. Le narrateur ne dit pas grand-chose à la police à propos de la disparition de son ami et le peu qu’il confie n’est pas cru puisque les murs semblent intacts. Hanté pour toujours par cette armée de morts-vivants, on le prend pour un fou.

Personnages

Herbert West

Il est le créateur d’une solution spéciale, d’un « réactif » qui peut ressusciter les morts. Il est brillant, narcissique et d’une nature amorale – caractéristiques respectées à la lettre dans le film de 1985. En fin de compte, son arrogance et son manque de respect pour la vie (et la mort) feront sa perte.

Le narrateur

Seul ami de West, il le rencontre à l’université et lui voue presque un culte tandis que les expériences de ce dernier l’emplissent d’effroi. Quoi qu’il en soit, au fil du temps, alors que les expériences de West deviennent de plus en plus condamnables et que celui-ci semble se désintéresser de la science pour se tourner vers la perversité la plus pure, le narrateur commence à avoir peur de lui et agit comme un esclave qui craint d’abandonner son « maître ».

Le Major Sir Eric Moreland Clapham-Lee

Il est l’officier des deux premiers personnages pendant la Première Guerre mondiale. Comme le narrateur ne le connaît pas vraiment, on n’apprend peu de choses à son sujet, sinon qu’il partage la fascination perverse de West à l’égard de la mort et de la résurrection. Après sa mort, West décide de l’« honorer » en lui coupant la tête et en essayant de ramener son corps à la vie. Après un succès initial, l’expérience échoue alors que le corps semble pouvoir envoyer des signaux à la tête décapitée qui semble quant à elle reprendre conscience. Le zombi, qui porte une tête de cire sur les épaules et sa vraie tête dans une mallette noire, passe l’année suivante à chercher ceux qui ont « survécu » aux expériences de West. Ils l’attaquent finalement pour se venger, déchirant son corps pendant que Clapham-Lee lui arrache la tête.

Adaptations

Re-Animator est un film d'horreur américain réalisé par Stuart Gordon, très librement inspiré de cette nouvelle et sorti en 1985 dans les salles, avec Jeffrey Combs dans le rôle du Dr Herbert West. Par ailleurs, Stuart Gordon adaptera d'autres films inspirés par des nouvelles de Lovecraft

Notes et références

  1. (en) Peter Straub, Lovecraft: Tales, New York, The Library of America, 2005, 2e éd. (ISBN 978-1-931082-72-3) (LCCN 2004048979), p. 823 .
  2. (en) Our Favorite Zombies | UGO.com.
  3. (en) Peter Straub, Lovecraft: Tales, New York, The Library of America, 2005, 2e éd. (ISBN 978-1-931082-72-3) (LCCN 2004048979), p. 828 .

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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