Histoire de l'Irlande primitive

Histoire de l'Irlande primitive
Histoire de l'Irlande

Sommaire

Le Mésolithique (8000 av. J.-C. – 4500 av. J.-C.)

Le peu que nous savons de l’époque pré-chrétienne en Irlande nous vient de quelques rares mentions dans des écrits romains, de la poésie et la mythologie irlandaises, et de l’archéologie[réf. nécessaire].

Le Mésolithique représente en Irlande la plus ancienne période de peuplement humain. La plus ancienne preuve d’occupation humaine après le retrait de la glace a été datée entre 8 000 et 7 000 ans avant J.-C. Des établissements de chasseurs-cueilleurs ont été retrouvés dans une demi-douzaine de sites sur toute l’île d’Irlande : le mont Sandel près de Coleraine en Irlande du Nord, Woodpark dans le Comté de Sligo, dans l’estuaire de la rivière Shannon, au Lough Boora dans le Comté d'Offaly, au Curran dans le Comté d'Antrim et dans quelques sites plus petits dans le Munster. Il est généralement admis [réf. nécessaire] que ces premiers habitants colonisèrent d'abord le nord-est de l’île venant d’Écosse. Même si le niveau de la mer était à l’époque beaucoup plus bas qu’il ne l’est à l’heure actuelle, l’Irlande était probablement déjà une île quand les premiers habitants arrivèrent par bateau. Ceci n'est pas pour surprendre, puisque les premiers sites habités au mésolithique sont situés le long des côtes.

Manifestement, ces premiers habitants étaient des marins, qui dépendaient largement de la mer pour leur subsistance. Cet état de fait était en partie dû aux éléments naturels : ils durent attendre des siècles pour que le permafrost dénudé laissât la place à des terres fertiles et boisées.

Les chasseurs-cueilleurs du Mésolithique se nourrissaient de poissons et de coquillages, d’oiseaux, de sangliers et de noisettes. Ils chassaient avec des lances, des flèches et des harpons équipés de fines pointes de silex nommées microlithes. Ils complétaient leur régime alimentaire en cueillant des noix, des fruits et des baies. Ils vivaient dans des abris saisonniers qu’ils construisaient avec des peaux d’animaux tendues sur une simple armature en bois. Le foyer pour la cuisine était situé à l’extérieur de la hutte.

Pendant le Mésolithique, la population de l’Irlande n'a pas dû excéder quelques milliers d’individus.

La période de transition entre le Mésolithique et le Néolithique en Irlande est marquée par les premières traces d’élevage. Elles ont été retrouvées sur le site archéologique de Ferriter’s Cove dans la péninsule de Dingle.

Le Néolithique (4500 av. J.-C. – 2500 av. J.-C.)

Le Néolithique a vu l’introduction de l’agriculture et de la poterie en Irlande, ainsi que l’utilisation d’outils en pierre plus élaborés. On a longtemps pensé que ces innovations étaient dues à l’arrivée d’une nouvelle vague de colonisateurs, mais il n’existe aucune preuve évidente d’une invasion à grande échelle à cette période de l’histoire irlandaise. Il semble plutôt que la révolution néolithique provînt d’une longue et lente évolution résultant du commerce et des échanges culturels avec des communautés agricoles de Grande-Bretagne ou du continent[1].

L’agriculture débuta autour du 5e millénaire avant JC. Des moutons, des chèvres, des bovins et des céréales furent importés du sud-ouest de l'Europe continentale. La population de l’île augmenta de manière significative. Aux Céide Fields dans le Comté de Mayo, un vaste système de champs du Néolithique, sans doute un des plus vieux au monde, a été retrouvé, préservé sous une épaisse couche de tourbe. Ce système consiste en un ensemble de petits champs séparés les uns des autres par des murets en pierres sèches. Les "Céide Fields" ont été exploités pendant de nombreux siècles entre 3500 et 3000 avant JC. Les principales cultures étaient le blé et l’orge.

La poterie fit son apparition à peu près à la même période que l’agriculture. De la vaisselle similaire à celle retrouvée dans le nord de l’Angleterre a été mise au jour en Ulster (Lyle's Hill) et à Limerick. Les pièces typiques de cette poterie sont des bols à large embouchure et à fond rond.

Mais la caractéristique la plus marquante du Néolithique en Irlande est la soudaine apparition de monuments mégalithiques et leur spectaculaire prolifération. Les plus importantes de ces tombes sont clairement des lieux religieux et cérémoniels importants pour la population néolithique[réf. nécessaire]. Dans la plupart des tombes qui ont été fouillées, ont été retrouvés des restes humains, généralement incinérés, mais pas systématiquement. Des offrandes funéraires, poterie, pointes de flèches, perles, pendentifs, haches, etc, ont aussi été exhumées. Ces tombes mégalithiques, plus de 1200 sont maintenant recensées, se répartissent en quatre groupes distincts :

Un cairn à Carrowmore
  • Cairn – Ils sont caractérisés par la présence d’une courte allée couverte. On les trouve presque exclusivement dans le nord de l’île et font partie des plus anciens monuments.
  • Tumulus – Ils constituent le plus petit groupe pour ce qui est du nombre, mais sont les plus impressionnants par leur taille et leur importance. Ils sont localisés principalement dans le nord et l’est de l’île, les plus grands et les plus connus ayant été découverts dans les quatre grands 'cimetières' néolithiques de Brú na Bóinne, de Loughcrew (tous deux dans le Comté de Meath), de Carrowkeel et de Carrowmore dans le Comté de Sligo. Le plus connu de tous est le tumulus de Newgrange, inscrit au patrimoine mondial de l'humanité. C’est un des monuments alignés sur les astres les plus anciens du monde. Il a été construit autour de 3200 ans av. J.-C. Au solstice de décembre, les premiers rayons du soleil pénètrent par un orifice pratiqué au-dessus de l'entrée de la tombe, et illuminent la chambre mortuaire qui se trouve au centre du tumulus. À proximité, le tumulus de Knowth contient la plus vieille carte de la lune gravée dans la pierre.
  • Dolmens– La plupart d’entre eux est regroupée en deux ensembles, un dans le sud-est de l’île (les dolmens de Knockeen et de Gaulstown dans le Comté de Waterford en sont des exemples exceptionnels), l’autre dans le nord de l’île.
  • Dolmens en coin (wedge-shaped gallery grave) – Il s’agit d'une forme irlandaise de dolmens, nommée en référence à la forme de la chambre mortuaire qui se termine en coin (marquée par un rétrécissement de l’ouest vers l’est de la largeur et de la hauteur). C’est le plus grand et le plus répandu des quatre groupes. Ces tombes sont particulièrement présentes dans l’ouest et le sud-ouest de l’Irlande. Le Comté de Clare en est très riche. C’est l’ensemble le plus récent des quatre types de tombes, il date de la fin du Néolithique.

La théorie selon laquelle ces quatre groupes de monuments seraient associés à quatre vagues différentes de colonisation a toujours ses partisans [réf. nécessaire], mais aucune trace archéologique ne permet de la confirmer. Il ne pourrait s'agir que d'expressions locales d'une pratique mondiale. La croissance de la population nécessaire à leur construction peut ne pas avoir été causée par l’arrivée de nouveaux migrants. Elle n'a peut-être été que la simple conséquence de l'introduction de l'agriculture.

À l’apogée du Néolithique, la population de l’Irlande excédait probablement les 100 000 individus, jusqu’à peut-être atteindre la barre des 200 000. Mais autour de 2500 ans avant JC, il semble qu'il y ait eu une crise économique, qui provoqua un déclin de la population. À cette époque, la métallurgie était déjà connue sur l’île[réf. nécessaire].

L'âge du bronze (2500 av. J.-C. – 700 av. J.-C.)

L'âge du bronze commence véritablement lorsque du cuivre est allié avec de l'étain pour produire des objets en bronze. En Irlande, cela se passa vers 2000 av. J.-C. lorsque quelques haches plates et des objets semblables furent fabriqués à Ballybeg. La période précédente s'appelle le Chalcolithique ou l'Âge du cuivre, pendant laquelle la plupart des haches de Ballybeg et de Lough Ravel furent produites. Le bronze a été utilisé pour fabriquer à la fois des armes et des outils. Épées, haches, dagues, hallebardes, alènes, gobelets, trompettes sont parmi les objets découverts dans les sites de l'âge du bronze. Les artisans irlandais devinrent particulièrement réputés pour leurs trompettes en forme de cor, fabriquées par la méthode de la cire perdue. On en retrouve dans toute l'Europe, et on peut en voir une représentation auprès du Gaulois mourant, sculpture grecque attribuée à Épigone.

Le cuivre, nécessaire à la fabrication du bronze, était extrait en Irlande, principalement dans le sud-est du pays, tandis que l'étain était importé de Cornouailles en Grande-Bretagne. La plus ancienne mine de cuivre connue dans ces îles est située dans la péninsule de Ross Island aux lacs de Killarney, dans le comté de Kerry. L'exploitation minière et la métallurgie s'effectuèrent sur place entre 2400 et 1800 av. J.-C. Une autre des mines de cuivre les mieux préservées d'Europe a été découverte au Mont Gabriel dans le comté de Cork. Elle fonctionna pendant plusieurs siècles au milieu du second millénaire. On estime que les mines de Cork et de Kerry ont produit pas moins de 370 tonnes de cuivre durant l'âge du bronze. Comme les objets en bronze mis au jour ne représentent seulement que 0,2% environ de cette production, on peut supposer que l'Irlande a été un des principaux exportateurs de cuivre de cette période.

L'Irlande était également riche en or à l'état natif, et l'âge du bronze vit la première exploitation importante de ce métal précieux par des artisans irlandais. De toute l'Europe, c'est en Irlande qu'a été découvert le plus grand nombre de trésors en or de l'âge du bronze. Des ornements en or fabriqués en Irlande ont été retrouvés jusqu'en Allemagne et en Scandinavie. Pendant les premières époques de l'âge du bronze, ces ornements consistaient en de simples croissants ou disques faits avec de minces feuilles d'or. Plus tard, le torque irlandais bien connu fit son apparition. C'était un collier fait d'une tige ou d'un ruban de métal torsadé, formé en boucle. Des boucles d'oreilles en or, des disques solaires et des lunules (croissants lunaires portés autour du cou) furent aussi fabriqués en Irlande durant l'âge du bronze.

Un des types de poterie les plus distinctifs, la céramique en forme de cloche, fit son apparition dans l'île pendant l'âge du bronze. Elle différait beaucoup de la poterie fine à fond rond du Néolithique. On pensa un moment que cette poterie était associée à un peuple particulier, la population campaniforme, dont l'arrivée aurait coïncidé avec l'introduction de la métallurgie. Mais cette théorie n'est maintenant plus défendable : il n'y eut pas de population campaniforme, et la métallurgie s'était établie en Irlande bien avant l'apparition de la céramique à fond rond. La variante irlandaise de cette poterie est d'origine locale, et son apparition est la preuve d'une influence étrangère plus que d'une invasion massive.

De plus petits dolmens en coin continuèrent à être bâtis pendant l'âge du bronze, mais les grandioses tombes à passage du Néolithique furent abandonnées pour toujours. Vers la fin de l'âge du bronze, apparurent les premières tombes à ciste : elles consistaient en un petit coffre en pierre rectangulaire, couvert d'une dalle, enfoui à faible profondeur. De nombreux cercles de pierre furent érigés à cette période, notamment en Ulster et au Munster.

Durant l'âge du bronze, le climat de l'Irlande se détériora, et de vastes déforestations furent effectuées. À la fin de cette ère, la population en Irlande comptait probablement plus de 100 000 personnes, atteignant peut-être même les 200 000 individus, soit guère plus qu'à l'apogée du Néolithique.

Les Celtes

En Irlande, l'Âge du fer correspond à la présence d'une population nommée les Celtes. Selon T.F. O'Rahilly[2], cette population se distinguait de ses prédécesseurs par l'usage du fer, et partageait un certain nombre de traits culturels communs avec les autres peuples celtes du centre et de l'ouest de l'Europe. L'importance relative des invasions massives et des diffusions culturelles lentes dans l'apparition de ces similitudes est encore matière à débats. On pensait traditionnellement que ce furent les envahisseurs celtes qui amenèrent avec eux en Irlande la langue celtique, mais de récentes études génétiques et archéologiques suggèrent maintenant que l'adoption de la langue et de la culture celtiques fut un processus beaucoup plus progressif, animé par des échanges culturels avec des groupes celtes de l'intérieur du pays et du sud-ouest de l'Europe continentale.

Ce domaine souffre du fait qu'il est commun à plusieurs disciplines universitaires, et que les tentatives de synthèses interdisciplinaires donnent souvent lieu à des controverses. Ainsi, les synthèses historiques réalisées il y a plusieurs décennies, et basées principalement sur des études mythologiques et linguistiques, sont encore citées fréquemment comme des références, alors que des analyses plus modernes de ces mêmes matériaux aboutissent à des interprétations plus générales, ou que des preuves archéologiques ou génétiques suggèrent d'autres conclusions. Ce qui complique encore davantage les choses sont les liens complexes existant entre l'interprétation de la préhistoire irlandaise et la conception de l'identité nationale irlandaise.

Les langues celtiques de Grande-Bretagne et d'Irlande peuvent être divisées en deux groupes : le groupe gaélique ou goïdélique et le groupe brittonique. L'apparition des premiers écrits au Ve siècle révéla l'usage du gaélique en Irlande, et du brittonique en Grande-Bretagne. Il fut donc naturel de supposer tout d'abord que l'Irlande avait été envahie par des Celtes gaéliques, pendant que la Grande-Bretagne l'était par des Celtes brittoniques. Aujourd'hui encore, il n'est pas rare d'entendre soutenir qu'il n'y eut qu'une unique invasion celtique dans l'histoire irlandaise [réf. nécessaire]. Selon cette théorie, en 350 av. J.-C., un groupe de personnes, appelé les Milesiens, introduisit la langue irlandaise en Irlande, et soumit les populations pré-celtiques grâce à son armement supérieur et à ses cheveux roux. Mais cela relève davantage de la mythologie.

La question est plus complexe. Tout d'abord, de récentes études de l'ADN suggèrent que, si les peuples qui introduisirent les langues celtiques était bien celtophones, ils n'appartenaient au type alpin, sauf les Galiciens et les Celtibères. Du point de vue ethnique, il peuvent être distingués des pré-indo-européens qui les précédèrent par leur type nordique. Quelques scientifiques pensent qu'étant donné leur faible impact génétique, ils n'auraient pas été plus de quelques milliers. Bryan Sykes, dans son livre Blood of the Isles (2006), affirme :

« ...la présence d'un grand nombre de représentants du clan océanique des Jasmines me dit qu'il a existé un mouvement à très vaste échelle depuis la péninsule Ibérique, dirigé vers le nord le long des côtes de l'Océan Atlantique, qui commença dès le début du Néolithique, et peut-être même avant. Le nombre de correspondances exactes ou proches entre les clans maternels de l'ouest et du nord de la péninsule ibérique avec ceux de la moitié ouest des îles britanniques est réellement impressionnant, bien plus que celui, plus faible, des correspondances avec les clans de l'Europe continentale. (page 280) »

« ... La génétique montre qu'une large proportion de Celtes irlandais, tant hommes que femmes, est arrivée en Irlande depuis la péninsule ibérique, au moment où l'agriculture atteignait cette île.

La parenté avec l'Espagne se trouve aussi dans le mythe de Brutus [....] Ceci aussi peut être le faible écho du même mythe originel que celui des Irlandais milesiens, et la relation avec la péninsule ibérique est presque aussi forte dans les régions britanniques qu'elle ne l'est en Irlande.

Les Pictes : Ils font partie du même mélange d'ancêtres mésolithiques ibériens et européens, qui forme l'infrastructure picte/celtique des îles britanniques. (page 281-282) »

Les chromosomes Y des irlandais actuels, caractérisés par la mutation M343, qui définit l'haplogroupe R1b, dominant à des degrés divers depuis la péninsule ibérique jusqu'en Scandinavie, sont étroitement corrélés à ceux de la population ibérique (Espagne et Portugal), particulièrement à ceux des Basques. Ceci avait conduit quelques anthropologues [réf. nécessaire] à conjecturer que les Basques étaient des vestiges de la population pré-indo-européenne de l'Europe occidentale, et que la langue pré-celtique de l'Irlande pouvait avoir appartenu à la même famille que l'Euskara, la langue basque.

Modèle historique d'O'Rahilly

Le celtologue irlandais T. F. O'Rahilly, proposa un modèle pour la préhistoire irlandaise, basé sur son étude des influences sur la langue irlandaise, et une analyse critique de la mythologie irlandaise et de la pseudo-histoire [2]. Ses idées, bien qu'encore extrêmement influentes, ne sont plus universellement acceptées. Il distingue quatre vagues successives d'envahisseurs celtiques :

La conquête gaélique de l'Ulster

Les écrits connus aujourd'hui en Irlande ne remontent pas au-delà de 431. Le roi gaélique de Tara, connu sous le nom de Niall Noigiallach ou « Niall aux neuf otages », est la plus ancienne figure historique, dont l'existence n'est pas disputée, et dont nous avons quelques connaissances. Selon les archives existantes[réf. nécessaire], son père, Eochaid Mugmedon, était un roi de Tara, et il dirigeait le royaume de Mide.

Niall succéda à son père vers l'an 400, et il aurait régné pendant vingt-sept ans. Son règne marqua la montée de Tara comme la puissance dominante du pays. À l'origine de ce pouvoir, il y avait la conquête de l'Ulster, l'aboutissement de siècles de conflit entre les Gaëls de Tara et les Ulaids de Emain Macha. Ce conflit est évoqué dans le cycle mythique connu sous le nom de Cycle d'Ulster, qui inclut l'épopée nationale irlandaise, le Táin Bó Cúailnge.

La conquête gaélique de l'Ulster fut entreprise principalement par trois des fils de Niall, Conall Gulban, Eógan et Énda, qui furent récompensés par trois sous-royaumes dans l'ouest de la province nouvellement conquise. Le résultat direct de cette conquête fut la réorganisation de l'Ulster en trois sur-royaumes :

  • Ulidia, à l'est, couvrait la plus grande part des comtés modernes d'Antrim et de Down. Il était dirigé par les Dál nAraidi, une dynastie cruthnienne autochtone, qui avait pris le parti de Niall pendant la guerre. Les Ulaid ou les Dál Fiatach, qui avaient constitué la puissance dominante en Ulster pendant des siècles, furent vaincus, leur siège royal à Emain Macha détruit, et ils furent repoussés vers l'est dans le comté de Down. La conquête gaélique eut aussi un impact significatif sur l'histoire écossaise. Une des tribus éméiennes d'Ulster, qui avaient été réduites à la vassalité par Niall, était les Dal Riada, dont le territoire traditionnel était situé au nord-est du pays. Suite à leur défaite, quelques-uns des Dal Riada traversèrent la mer et colonisèrent l'Argyll. Au cours du temps, cette colonie devint la puissance dominante du nord de la Grande-Bretagne. Le royaume d'Écosse fut créé au IXe siècle par l'union des Dal Riada et du royaume indigène des Pictes.
  • Airgallia, parfois anglicisé sous l'appellation Oriel, au centre de l'Ulster couvrant la plus grande partie des comtés d'Armagh, de Coleraine, de Fermanagh, de Louth, de Monaghan et de Tyrone. Ce royaume était en réalité une confédération de neuf sous-royaumes, chacun d'eux dirigé par une dynastie autochtone, qui avait été réduite à la vassalité par la conquête de Niall. Afin de s'assurer de leur loyauté, il les obligea à lui envoyer à Tara des membres éminents de leurs familles comme otages. C'est de là que vint le nom d'Airgialla, qui signifie « donneurs d'otages », et sans doute aussi l'épithète de Niall, Noígiallach, qui veut dire « aux neuf otages ».
  • Ailech, à l'ouest, occupait la même étendue que l'actuel comté de Donegal. À l'origine, il était composé de trois sous-royaumes, Tír Eógain, Tír Chonaill et Tír Énda, mais Tír Énda fut conquis par les descendants de Conall et fut incorporé dans Tír Chonaill. Les deux royaumes restants augmentèrent en taille et en importance, et leurs noms ont été conservés dans les noms gaéliques des deux comtés modernes de l'Ulster : Donegal et Tyrone. Ailech fut dirigé pendant plus de huit siècles par les descendants de Conall et Eógan, connus collectivement sous le nom des Uí Néill, qui fournirent plusieurs hauts-rois d'Irlande. Vers 425, la prise d'Ailech, le siège royal qui était devenu la capitale des Uí Néill du nord, et qui donna son nom au royaume, marqua la fin de la conquête gaélique de l'Ulster.

Après la mort de Niall, son fils, Lóegaire mac Néill, lui succéda comme roi de Tara. C'est durant son règne que le christianisme fut officiellement introduit dans le pays. Niall aux neuf otages a l'honneur d'être l'ancêtre de tous les hauts-rois d'Irlande, excepté deux, qui régnèrent sur le pays depuis le Ve siècle jusqu'au temps de Brian Boru au début du XIe siècle.

Voir aussi

  • Chaussée de Corlea

Notes

  1. Oppenheimer, Stephen (October 2006). "Myths of British ancestry" Prospect Magazine. Consulté le 20 mai 2007.
  2. a et b Early Irish History and Mythology, Medieval Academy of America, 1947

Bibliographie

  • Gerhard Herm, The Celts, St. Martin's Press, 2002 (ISBN 0-312-31343-8).
  • T. F. O'Rahilly, Early Irish History and Mythology, Medieval Academy of America, 1947
  • T. F. O'Rahilly, Irish Dialects, Past and Present, 1932
  • T.F. O'Rahilly, The Goidals and Their Predecessors, London, The British Academy, 1935
  • Volume V14, Page 789 of the 1911 Encyclopedia Britannica [1]
  • "Ptolemy's Ireland," copyright (c) 1997-2006 [2]
  • C.F.C. Hawkes, Pytheas: Europe and the Greek Explorers, Oxford University Press, 1977
  • John Haywood, Atlas historique des Celtes, trad. Colette Stévanovitch, éditions Autrement, coll. Atlas/Mémoires, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1).
  • Stevenson, Edward Luther. Trans. and ed. 1932. Claudius Ptolemy: The Geography. New York Public Library. Reprint: Dover, 1991. levrenn II, pennad kentañ
  • Byrne, Francis John, Irish Kings and High-Kings. Batsford, London, 1973 (ISBN 0-7134-5882-8)
  • Duffy, Seán (ed.), Atlas of Irish History. Gill & Macmillan, Dublin, 2nd edn, 2000 (ISBN 0717130932)
  • Nora Chadwick, The Celts, Pelican Books, 1971
  • C. Thomas. Cairney, Clans and Families of Ireland and Scotland - An Ethnography of the Gael AD 500-1750, Willow Bend Books, 1989.
  • Richard Bradley, The Prehistory of Britain and Ireland, Cambridge University Press, 2007, (ISBN 0-521-84811-3), (ISBN 9780521848114)
  • T. M. Charles-Edwards, Early Christian Ireland, Cambridge University Press, 2000, (ISBN 0-521-36395-0), (ISBN 978-0-521-36395-2)
  • Barry Raftery, Pagan Celtic Ireland: The Enigma of the Irish Iron Age, Thames and Hudson, 1998 (ISBN 0-500-27983-7)
  • Barry Raftery, Patrick Galliou, L'Irlande celtique avant l'ère chrétienne, Errance, 2006 (ISBN 2-87772-320-8)
  • Lloyd Robert Laing, The Archaeology of Celtic Britain and Ireland, C. AD 400-1200: C. AD 400 - 1200, Cambridge University Press, 2006 (ISBN 0-521-83862-2)

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