Histoire de l'armée de l'air française

Histoire de l'armée de l'air française

L'Aéronautique militaire, dépendant de l'Armée de terre française existe depuis 1909. C'est la plus ancienne force aérienne au monde. L'armée de l'air est devenue une arme à part entière le 2 juillet 1934[1]. Pour autant, ses unités sont pour la plupart héritières des traditions (insignes...) des escadrilles de la Première Guerre mondiale où s'illustrèrent nombre d'aviateurs devenus célèbres.

La Bataille de France de 1940 et l'engagement des aviateurs français libres (Forces aériennes françaises libres) de 1940 à 1943, puis de ceux de l'Armée de la Libération, sont également des épisodes marquants de l'Histoire de l'Armée de l'air.

Depuis 1945, l'Armée de l'air a notamment été engagée durant la guerre d'Indochine (1945-1954), à Suez (1956), la guerre d'Algérie (1952-1962), en Mauritanie et au Tchad, dans la guerre du Golfe (1990-1991), en ex-Yougoslavie ou encore durant la guerre d'Afghanistan.

L'Armée de l'air a longtemps eu la responsabilité unique de la force de dissuasion nucléaire française : vecteurs pilotés Mirage IV ou missiles balistiques de la Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol sur plateau d'Albion dépendant des forces aériennes stratégiques.

Elle fut également le berceau du parachutisme militaire français, avec la mise sur pied de l'Infanterie de l'air dans les années 1930.

Sommaire

L'aéronautique militaire

Les prémices de l'aviation militaire

Les dirigeables Ville de Nancy et République lors du défilé du 14 juillet 1909.

Le premier emploi de la troisième dimension dans les opérations militaires remonte à 1793, avec la création d'une compagnie d'aérostiers. Le ballon l'Entreprenant est crédité de service ayant permis la victoire lors de la bataille de Fleurus en 1794.

Au cours de la guerre de 1870, Paris s'est retrouvée encerclée. Des ballons à gaz, avec nacelle, ont été utilisés pour transporter notamment le courrier civil ou militaire, et des passagers, ainsi que des pigeons. Léon Gambetta quitte la capitale à bord du Ballon monté L'Armand Barbès, il rejoint le gouvernement replié à Tours.

À la fin du XIXe siècle apparaît l'aéronef à voilure rigide, il transforme complètement l'esprit de la conquête de l'air.

L'armée s'intéresse très tôt à cette nouvelle invention, dès 1909, le ministère de la Guerre accorde 400 000 francs-or à l'aéronautique. La part du budget de la guerre consacré à l’aviation passe à 1,4 million en 1910. Il atteint 7 millions en 1911.

Le génie achète en septembre 1909 cinq appareils pour étudier leurs applications militaires : deux à Orville et Wilbur Wright, deux à Henry Farman, un à Louis Blériot. Début 1910, l’artillerie commande sept aéroplanes : deux Wright, trois Henry Farman, deux Antoinette[2].

C'est du 9 juin 1910 que sont datés les débuts de l'Aviation-militaire en France avec le premier raid effectué par les officiers Albert Féquant et Charles Marconet du Camp de Châlons-sur-Marne à Vincennes à bord d'un Farman. L'État-major prend alors la mesure de l'intérêt de l'emploi militaire de l'aviation en engageant des aéroplanes au côté de dirigeables lors des Grandes manœuvres de Picardie en 1910. Dès lors, le Brevet de Pilote-militaire est créé en 1911 et la Loi du 29 mars 1912 consacre l'Aéronautique-militaire comme Arme aux côtés des quatre armes "de tradition" que sont l'Infanterie, la Cavalerie, l'Artillerie et le Génie militaire[3].

La Première Guerre mondiale

Lors de l'entrée en guerre, début août 1914, l'aéronautique militaire disposait d'un total de 148 avions (dont 8 de l'aéronautique navale) équipant 25 escadrilles à 6 avions et 3 escadrilles de cavalerie à 4 avions. Numérotées dans l'ordre chronologique de leur création, avec en préfixe les initiales du type d'appareil qu'elles utilisent, ces escadrilles étaient les suivantes:

  • Bl 3, MF 5, Bl 9, Bl 10, Bl 17 et Bl 18 à disposition de la 1ére Armée.
  • HF 1, MF 8, HF 19, MF 20 et MS 23 à disposition de la 2éme Armée.
  • MF 2, HF 7, HF 13, MF 16 et C 25 à disposition de la 3ème Armée.
  • C 11, V 14, V 21 et Do 22 à disposition de la 4ème Armée.
  • D 4, D 6, N 12, REP 15 et V 24 à disposition de la 5ème Armée.
  • Bl C2, Bl C4 et Bl C5 à disposition du Corps de Cavalerie.

L'aérostation disposait de son côté de 8 compagnies armant 8 ports d'attache pour dirigeables et 4 compagnies de place pour 15 dirigeables.

Nommé directeur de l'Aéronautique militaire au Ministère de la Guerre le 10 octobre 1914, le Général Hirschauer complète le programme d'augmentation du nombre des escadrilles en réduisant le nombre de types d’appareils en service : Morane-Saulnier Parasol et biplan Farman pour la reconnaissance, Caudron G.III pour l’observation et le réglage d’artillerie, biplan Voisin pour le bombardement. Ce plan prévoit de porter le nombre d'escadrilles à 65, soit :

  • 16 escadrilles d'Armée sur Morane-Saulnier, Voisin et Maurice Farman.
  • 30 escadrilles de Corps d'Armée sur Caudron.
  • 16 escadrilles de Bombardement sur Voisin et Maurice Farman.
  • 3 escadrilles de Cavalerie, autorisées à conserver leurs monoplans Blériot.

Ce programme sera modifié à de nombreuses reprises, avant de se stabiiser en novembre 1915 autour de 128 escadrilles pour 1 310 avions. Le recrutement ne pose pas problème majeur. De nombreux officiers de l'Armée de Terre demandent leur mutation comme pilotes. La cavalerie, en particulier, est entravée par la stabilisation du front. Les réseaux de tranchées n'offrent plus l'espace de manœuvre qui lui est tactiquement nécessaire. Les officiers de cavalerie sont attirés par la dimension "chevaleresque" du combat aérien, conforme à leurs traditions. Les deux chevrons verts qui ornent aujourd'hui les épaulettes des pilotes en sont la trace.

La première escadrille française de chasse, l'escadrille MS 12, fut créée le 1er mars 1915 à l'initiative du commandant Charles Tricornot de Rose, et commandée par le capitaine de Bernis. Le plus as de l'aviation française, et peut être de la première Guerre mondiale fut René Fonck avec 75 victoires confirmées[4].

Sur 1 540 000 combattants sur le front fin octobre 1918, l'armée de terre dispose alors de 45 000 aviateurs et aérostiers[5].

Au moment de l'Armistice, en novembre 1918, 3 608 avions était en service groupé en 331 escadrilles. 5 500 pilotes et observateurs furent tués sur les 17 300 engagés dans le conflit, soit 31 % de pertes[6].

Sur les 182 as français, 37 sont morts au combat pendant la guerre et 27 ont été tués après la guerre dans des accidents d'avion. Ces hommes, qui représentent 3% des pilotes de chasse formés en France, ont totalisé 1 756 victoires homologuées sur un total général revendiqué de 3 950[7].

La France possède alors la première industrie aéronautique au monde et a fabriqué un total de 52 000 avions et 90 000 moteurs d'avions [8].

L'Aéronautique militaire française durant l'Entre-deux-guerres

Malgré le déploiement de certaines escadrilles sur la rive droite du Rhin en 1919 lors de l'occupation d'une partie de l'Allemagne, de nombreuses escadrilles sont dissoutes après l'Armistice et une première réorganisation de l'Aviation militaire intervient en 1920. Le nombre d'escadrilles est fixé à 137, regroupées en Régiments d'Aviation :

  • 3 Régiments aériens de chasse à 9 escadrilles
  • 3 Régiments aériens de bombardement à 12 escadrilles
  • 7 Régiments aériens d'observation à 8 escadrilles
  • Le Régiment aérien du Maroc (7 escadrilles)
  • Le Régiment aérien d'Algérie et de Tunisie (7 escadrilles)

Ces chiffres resteront théoriques car on ne compte en réalité que 127 escadrilles en activité, soit 25 escadrilles de chasse, 30 de bombardement et 72 d'observation. Ces escadrilles perdent également dès 1920 leur nom de tradition issu de la guerre, étant renumérotées 101e, 102e, etc... dans les régiments de chasse, 201e, 202e, etc... dans les régiments de bombardement, puis plus simplement 1re Escadrille, 2e Escadrille, etc... pour chaque régiment à partir d'août 1920. Mais si ces noms de traditions n'apparaissent plus dans les documents officiels leur utilisation reste courrente officieusement et perdure encore aujourd'hui.

Une nouvelle réorganisation intervient en 1924 avec la création de 9 régiments homogènes (2e et 3e Régiment de chasse, 11e et 12e Régiment de bombardement de jour, 21e et 22e Régiment de bombardement de nuit, 31e, 37e et 39e Régiment d'observation), 4 régiments aériens mixtes (32e, 33e, 34e et 35e) composés d'escadrilles de chasse et de reconnaissance et 4 Groupes autonomes, les Groupes d'aviation d'Afrique n°1 (Alger), n°2 (Oran), n°3 (Setif) et n°4 (Tunis). Cette réorganisation touche aussi les écoles avec une école de pilotage à Istres, une école de tir et de bombardement à Cazaux et une école d'observation à Hourtin. Elles seront complétées par la suite avec la créationd'une école de perfectionnement au pilotage à Etampes et d'une école des mécaniciens (Bordeaux puis Rochefort). Cette organisation demeurera inchangée jusqu'à la création du Ministère de l'air en 1928, mis à part la création d'un nouveau régiment, le 38e Régiment d'Aviation d'Observation et de deux groupes autonomes (n° 14 et 36).

L'Armée de l'Air

La Seconde Guerre mondiale

Curtiss P-40F Warhawk américains livrés à Casablanca, protectorat français du Maroc pour l'aviation de l'armée d'Afrique de Giraud (groupe de chasse La Fayette héritier des traditions de l'Escadrille La Fayette), le 9 janvier 1943. En avril 1944, ils furent remplacés par des P-47D Thunderbolt.

Durant la drole de guerre, l'aviation obtient 80 victoires sur la Luftwaffe et environ 600 autres lors de la bataille de France. Le nombre d'officiers en janvier 1940 est alors de 8 693 en comptabilisant les réservistes.

4 864 appareils récents de chasse, de bombardement et de reconnaissance ont été réceptionnés avant l’armistice de 1940; 3 082 d’entre eux étant recensés après celui-ci, on parvient à une différence totale de 1 782 avions de combat perdus (sans compter les appareils en instance de réforme en France du fait des combats et de l’usure précipitée du matériel, peut-être de l’ordre de 2 à 300); Le bilan des pertes varie de 410 à 575 appareils perdus au combat en vol, 230 détruits au sol lors de bombardements, 230 autres par accidents sans compter ceux qui ont dû être détruits par les forces françaises eux-mêmes devant l’avance allemande et environ 300 capturés par l'ennemi[9]. Elle a effectué 10 000 sorties entre le 10 mai et le 25 juin 1940 et eut à déplorer 582 tués et 549 blessés.

Le nombre d'officiers d'active après la défaite de mai 1940 passe d'environ 4 000 à 2 616 en janvier 1941 auxquels il faut rajouter environ 800 officiers en congé dans l'armée de Vichy. Ils sont officiellement démobilisés le 27 novembre 1942 mais l'armée de l'air parvient à conserver 90 % des 1 733 officiers (dont 553 dans des services passés sous juridiction civile[10].

Sous le régime de Vichy, l'aviation fut utilisé contre les Britanniques lors des bataille de Mers el-Kébir et de Dakar. Lors de l'opération Torch de débarquement en Afrique française du Nord, les Curtiss H.75 Hawk français s'opposèrent aux F4F Wildcat de l'United States Navy, remportant 7 victoires au prix de 15 pertes[11].

138 officiers de l'Armée de l'Air de Vichy sont arrêtés entre 1943 et 1944 pour faits de Résistance, certains sont déportés et d'autres fusillés[12].

Un Yak-3 du Normandie-Niemen qui a combattu avec l'Armée rouge sur le Front de l'Est.

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Les militaires de l'armée de l'air qui refusèrent de cesser le combat rejoignirent soit individuellement la Royal Air Force ou intégrèrent les Forces aériennes françaises libres dont la première unité officiellement constituée fut le Groupe de bombardement Lorraine à partir de novembre 1940[13]. À leur création, les FAFL comptèrent 600 volontaires, les ralliements porteront ces effectifs à environ 3 000 au 31 juillet 1943[14]

Après l'opération Torch, les Forces Françaises Libres et les unités stationnés dans l'empire colonial français forment l'armée française de la Libération. En 1945, l'armée de l'air disposait de plus de 700 avions de combat américains et britanniques et d'environ 100 000 personnels.

L'As des As français durant cette guerre est Pierre Clostermann avec 33 victoires confirmées.

La guerre Froide

Carte des bases aériennes de l'OTAN en France jusqu'en 1966.

L'après-guerre est marquée par de multiples réorganisations et les avancées considérables dans le domaine de l'aviation militaire où les avions à réaction font leur apparition et les performances des systèmes d'armes s'améliorent à grande vitesse. La France ancrée dans le camp occidental fait face au bloc de l'Est et devient membre fondateur de l'OTAN en 1949. Des unités de l'armée de l'air des Forces françaises en Allemagne disposent d'une dizaine de bases aérienne en Allemagne de l'Ouest tandis que l'USAF et l'aviation Canadienne disposent de bases en France à partir de 1951 jusqu'à ce qu'elles soient fermées ou rétrocédées à l'armée française après la décision du Général de Gaulle de retirer la France du commandement militaire intégré le 7 mars 1966[15].

En 1960, les principaux avions de chasse français sont les Republic F-84 F Thunderstreak et North American F-100 Super Sabre (premier avion équipé de missile air-air) du 1er Corps aérien tactique (C.A.T.A.C.), les Dassault Mystère IV (de service de 1955 à 1982) ou Super Mystère B2 (de 1958 à 1977) de la Défense Aérienne du Territoire, la chasse de nuit est effectué par des SO-4050 Vautour N (en service de 1958 à 1978) et le North American F-86 SabreK.

Un Mirage IV A de l'escadron de bombardement EB 1/91 "Gascogne" (immatriculation 31-BD) basé a la base aérienne 118 Mont-de-Marsan en décembre 1986.

Les années 1960 voient la mise en œuvre de la force de dissuasion nucléaire française. Le 14 janvier 1964, les Forces aériennes stratégiques sont créées. En février, le premier Mirage IV et le premier avion ravitailleur Boeing KC-135 arrivent dans les forces et la première prise d'alerte d'un Mirage IV armé de la bombe AN-11 et d'un avion ravitailleur Boeing KC-135 le 8 octobre 1964 marque le début de la permanence de la Force de dissuasion nucléaire française[16].

En avril 1965 est confirmée la volonté d'établir une base de lancement de missiles sol-sol balistiques stratégique (SSBS), sous le commandement de la Force aérienne stratégique. C'est au Plateau d'Albion qu'est placée la Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol, qui est opérationnelle le 2 août 1971, jusqu'à son démantèlement le 16 septembre 1996[16].

Au printemps 1966, avec 9 escadrons de Mirage IV, l'ensemble de la 1re composante de la force de dissuasion est réalisée. Elle comprendra 60 Mirage IV répartit sur neuf bases sur le territoire métropolitain français en 1973.

Au 1er janvier 1975, l'armée de l'Air a atteint le nombre plancher de 450 avions de combat qu'elle s'efforcera de maintenir jusqu'au années 1990. Elle dispose alors de onze escadres de chasse regroupant vingt-neuf escadrons. Dix-huit d'entre eux sont équipés de Dassault Mirage III ou Mirage V soit 270 en ligne. Le reste de la flotte se compose de SEPECAT Jaguar (de 1973 à 2005) et des premiers escadrons de Mirage F1 reçus en 1974[17].

La guerre d'Indochine

La guerre d'Indochine mobilisa une grande part des moyens hétéroclite dont disposait l'armée de l'air au sortir de la seconde guerre mondiale dont l'immense majorité de l'aviation de transport. F8 F Bearcat Douglas C47

La guerre d'Algérie

Un North American T-28 Trojan au couleurs d'un Fennec de l'armée de l'air française.

Le quart des pilotes de chasse de l'armée de l'Air sont engagés sur ce théâtre d'opérations sur des avions d'entraînement à hélice North American T-6 Texan puis T- 28 Fennec, reconvertis en avions légers d'appui aérien et armés de mitrailleuses et de roquettes. Les T-28 utilisés sont une version basée sur le T-28A dont 150 cellules ont été achetées, remotorisées et équipées d'armement à partir de 1959, ils furent revendus entre 1962 et 1967[18].

La guerre du Golfe

Article connexe : opération Daguet.

14 avions de combat Mirage 2000 RDI de la 5e escadre de chasse, 28 SEPECAT Jaguar de la 11e escadre, 6 Mirage F-1CR de la 33e escadre de chasse, 8 Mirage F-1C de la 12e escadre, 2 hélicoptères Puma, 10 Transall C-160 de la 61e escadre de transport, 6 C-135, 2 C-130 Hercules et 1 Nord 262, 1 Mystère 20 soit environ une soixantaine d'appareils (sur un total de 2 100 appareils de la coalition) et plus de1 900 militaires de l'armée de l'air furent dépêché dans la péninsule arabique lors de la guerre du Golfe à partir d'août 1990 pour participer à l'opération Bouclier du Désert[19].

La majorité des avions de combat furent regroupé à la base d'Al Ahsa en Arabie Saoudite, les Mirage F-1C stationnèrent à Doha au Qatar et les avions de transports à l'Aéroport international King Khalid de Ryad.

Un Mirage F-1CR fut perdu à l'entrainement le 7 décembre 1990 avec son pilote, et trois retournèrent à la base aérienne 124 Strasbourg-Entzheim avant le début de la Tempête du désert.

Lors de la campagne offensive qui dura quarante-trois jours, 1 387 des 114 000 sorties de combat de la coalition, soit 1,2%, reviennent aux avions Français.

Les Jaguars, ne pouvant effectuer que des missions de jour, menèrent la première mission offensive de l'armée de l'air avec 12 avions accompagné une cinquantaine de à partir de 5 h 30 (heure locale), contre la base aérienne koweïtienne d'Al-Jaber suspectée d'abriter des missiles sol-sol Scud irakiens avec des bombes de 250 kg, des BLG 66 Belouga et des missile air-sol AS-30L accompagné d'une cinquantaine de F-4 Phantom II Wild Weasel et de F-16 Falcon de l'USAF. Quatre avions furent touchés[20] par des tirs de DCA après avoir survolé à basse altitude un PC irakien puissamment défendu mais non répertorié sur leurs cartes. En conséquence, les missions suivantes se feront à plus haute altitude. Les Jaguar français effectueront au total 615 sorties et 1 088 heures de vol[21].

Les Puma servant aux opérations de recherche et sauvetage récupèrent un pilote de l'US Navy abattu au Koweït début février.

Le XXIe Siècle

L’Armée de l'Air disposait en 2005 d’une force de 320 avions de combat de première ligne qui se répartissent de la manière suivante :

À cela s’ajoutait un reliquat de SEPECAT Jaguar, de Mirage F1-B, 4 Mirage IV de reconnaissance stratégique. Un petit nombre d'avions de tous types est également utilisé par le Centre d'expérimentation aérienne militaire de Mont-de-Marsan (Rafale, Mirage).

Dassault Mirage 2000 durant une mission de l'OTAN de protection aérienne des Pays baltes.
La Patrouille de France représente la vitrine de l'armée de l'air française. Elle est sur Alpha Jet depuis 1981.

En 2010, l’armée de l’air représente 15 % des effectifs globaux de la défense, avec près de 60 000 militaires, dont 18 % de femmes, et embauche 2 000 personnes par an[22].

Les effectifs de l'armée de l'air parmi les forces françaises hors de la métropole en septembre 2010 sont de 3 435 personnels mettant en œuvre 22 chasseurs, 20 avions de transport, 27 hélicoptères, et 3 drones[23].

Le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale 2008 prévoit une baisse des effectifs à environ 50 000 personnes a l’horizon 2015, la flotte aérienne, aviation navale incluse, devrait se résumer à deux grandes familles d’avions, les Mirage 2000 et les Dassault Rafale, soit 300 avions de combat :

La guerre d'Afghanistan

Article détaillé : forces françaises en Afghanistan.

L'armée de l'air est présente depuis 2002 dans la guerre d'Afghanistan déclenché en 2001 avec des avions de combat sur place et des avions de ravitaillement et de transport indispensable dans ce pays enclavé.

Deux Mirage IVP et deux C-135FR sont détachés sur la base aérienne d'Al Dhafra de la UAEAF aux Émirats arabes unis dans le cadre de l'opération française Heraclès, et un total de 80 missions seront effectuées à partir du 21 octobre 2001. Les Mirage IVP regagnent la France métropolitaine en février 2002[24]. La mission de six heures des Mirage IVP consiste à survoler l'Afghanistan une fois par jour aller (traversée de la mer d’Oman, survol par le sud du Pakistan, 1er ravitaillement en vol par C-135FR au-dessus de l'Afghanistan, mission de reconnaissance d'une heure 40) et retour (après un 2e ravitaillement).

De début mars à fin septembre 2002, une unité RESAL (équipe de Recherche Et Secours AéroLarguée) spécifiquement créée est déployée à Douchanbé (Tadjikistan) pour éventuellement porter secours aux pilotes en difficulté mais elle n'a finalement pas à intervenir[25].

En mars, des Super-Étendard et six Mirage 2000 prennent en charge des attaques aériennes contre des cibles d'Al-Qaida. Quelques cibles proposées par les forces américaines sont refusées, de peur d'atteindre des civils. À cette époque, la force aérienne française a été portée à 16 Super Etendard, 6 Mirage 2000 D, 5 Rafale, deux ravitailleurs aériens KC-135, et deux Hawkeye.

En avril 2009, 334 militaires de l'armée de l'air française sont présents en Afghanistan, et arment les moyens suivants :

  • 6 avions de combat à Kandahar depuis septembre 2007 : 3 Mirage FICR qui ont succédé le 20 mai 2009 aux 3 Rafale présents depuis 2007, et 3 Mirage 2000D présents depuis 2005[26].
  • 1 hélicoptères Caracal à l'aéroport international de Kaboul, au sein du Détachement hélicoptères de l'armée de terre.
  • 2 drones Harfang, sur les 3 déployés à l'origine à Bagram depuis le 3 février 2009 (1er vol le 18 février[27]), servis par 25 personnes[28]. Un de ces appareils a été rapatrié suite à un incident début avril 2009[29].

172 autres militaires de l'armée de l'air sont, en avril 2009, sur un aéroport à Douchanbé au Tadjikistan servant de base logistique avec un groupe de transport opérationnel et deux C-160 Transall[30] ainsi que, depuis octobre 2009, un ravitailleur C-135.

35 militaires ainsi qu'un ravitailleur C-135, ont été présents sur la base aérienne de Manas jusqu'en début octobre 2009[31], qui a été ouverte au Kirghizistan, à 90 minutes de vol de l'Afghanistan, en décembre 2001. En février 2009, le président Kourmanbek Bakiev avait annoncé sa fermeture[32], mais un accord financier a été trouvé le 23 juin 2009[33] mais qui ne comprenait pas les détachements français et espagnols qui ont quitté le site. Le ravitailleur a été transféré à Douchanbé[34].

L'intervention en Libye

La France et le Royaume-Uni sont en pointe dans l'intervention militaire de 2011 en Libye déclenché le 19 mars 2011. Les premières frappes ont lieu à 16 h 45 UTC lorsque des chars de combat de l'armée libyenne qui menaçaient les populations civiles dans le secteur de Benghazi sont détruits par des bombes guidées laser GBU-12 et AASM de précision métrique lancées par les avions de l'Armée de l'air française[35]. L'un des chars a été détruit par un tir AASM effectué par un Rafale à la distance de 55 km[36],[37].

Annexes

Article connexe

Notes et références

  1. (fr) Loi n°1934-07-02 du 2 juillet 1934 fixant l'organisation générale de l'armée de l'air. sur http://www.legifrance.gouv.fr/, Légifrance, 2 juillet 1934. Consulté le 31 août 2010
  2. (fr) Sylvain Champonnois, « Les Wright et l’armée française : les débuts de l’aviation militaire (1900-1909) » sur http://rha.revues.org, Revue Historique des Armées, 2009. Consulté le 25 juillet 2009
  3. (fr) Les débuts de l’aviation militaire françaises, année 1912 sur http://albindenis.free.fr. Consulté le 26 aout 2010
  4. N. L. R. Franks, F. W. Bailey, Over the Front: A Complete Record of the Fighter Aces and Units of the United States and French Air Services, 1914-1918, London: Grub Street, 1922
  5. Louis Klein, L'encyclopédie de la Grande Guerre, E/P/A Editions, 22 octobre 2008, (ISBN 978-2851207043)
  6. [PDF]Gérard Hartmann, « Les hydravions Georges Lévy », La coupe Schneider et hydravions anciens, 2011. Consulté le 16 mars 2011
  7. Michel Goya, « De l'emploi et de la reconnaissance des super-combattants » sur La voie de l'épée, 19 septembre 2010. Consulté le 21 septembre 2011
  8. Général André Martini, L'histoire de l'aviation légère de l'armée de terre 1794-2008, Paris, Lavauzelle, coll. « Histoire, mémoire et patrimoine », 2005, 36, 42 p. (ISBN 2-7025-1277-1) 
  9. (fr) L’action de l’armée de l’air en 1939-1940 : facteurs structurels et conjoncturels d’une défaite, Philippe Garraud, Guerres mondiales et conflits contemporains 2001/2-3 (n° 202-203). ISSN 0984-2292. ISBN 978-2-13-052721-3
  10. (fr) Épuration, dégagements, exclusions. Les réductions d'effectifs dans l'armée française (1940-1947), Claude d' Abzac-Epezy, Vingtième Siècle, 1998, n° 59, pp. 62-75
  11. Le Curtiss H75 au combat, vol. hors-série n° 34, Le Fana de l'aviation, mai 2007 
  12. (fr) Biographie de Robert Thollon, Jeunesse et montagne
  13. Le Groupe de bombardement Lorraine sur http://www.ordredelaliberation.fr/, Ordre de la Libération, 1er juillet 2010. Consulté le 31 août 2010
  14. (fr) Origine des FAFL (1940-1941) sur http://www.france-libre.net/, France Libre. Consulté le 31 août 2010
  15. (fr) Lettre de Charles de Gaulle à Lyndon B. Johnson (7 mars 1966), sur l'European NAvigator.
  16. a et b (fr) Historique - Chronologie Détaillée sur Forces aériennes stratégiques, 2006. Consulté le 1er mars 2008
  17. (fr) Pascal de Chassey, « Les Mirage III et F-1 dans l'armée de l'air française » sur http://www.stratisc.org, 1986. Consulté le 30 aout 2010
  18. (fr) La véritable histoire du T-28 Fennec
  19. RAPPORT D'INFORMATION DÉPOSÉ PAR LA COMMISSION DE LA DÉFENSE NATIONALE ET DES FORCES ARMÉES en conclusion des travaux d'une mission d'information sur les conditions d'engagement des militaires français ayant pu les exposer, au cours de la guerre du Golfe et des opérations conduites ultérieurement dans les Balkans, à des risques sanitaires spécifiques, Assemblée nationale française, 15 mai 2001
  20. Dont un ne devait plus jamais revoler suite à la destruction d'un des ses réacteurs par un missile sol-air infrarouge. Dans un autre, le pilote fut légèrement blessé à la tête par une balle ayant traversé la verrière, le casque, et étant ressortie de l'autre côté de la verrière, n'entamant par miracle que le cuir chevelu
  21. Source amicale de la 33e escadre
  22. (fr) Armée de l’air : 2 000 postes à pourvoir sur http://www.service-public.fr/, 13 avril 2010. Consulté le 1er septembre 2010
  23. (fr) La BA104 décolle, Le mamouth, 11 septembre 2001
  24. (fr) Afghanistan: les 80 missions des Mirage IV, fin 2001, Secret Défense, 9 mai 2009
  25. Eric Micheletti, Forces spéciales. Guerre contre le terrorisme en Afghanistan, coll. « Histoire et Collections », 2003 (ISBN 2-913903-89-4) 
  26. (fr) Afghanistan : relève des Rafale par trois Mirage F1 CR, État-major des armées, 20 mai 2009
  27. (fr) premier vol opérationnel du SIDM, État-major des armées, 18 février 2009
  28. (fr) Harfang, opérationnel en Afghanistan, SIRPA Air
  29. (fr) Dans le secret des drones de l'armée de l'air, Le Point, 18 avril 2009
  30. Air Actualités, n° 520, avril 2009
  31. (en) Site officiel de la base aérienne de Manas
  32. Sylvain Biville, Manas, une base stratégique pour l'Afghanistan, RFI, 5 février 2009
  33. (en) Deirdre Tynan, « KYRGYZSTAN: US ARMED FORCES TO REMAIN AT AIR BASE FOR AFGHAN RESUPPLY OPERATIONS » sur http://www.eurasianet.org, 23 juin 2009. Consulté le 2 septembre 2009
  34. (en) Ariel Thedrel, « Manas, la France négocie une voie vers l'Afghanistan » sur http://opexnews.over-blog.com/, Le Figaro, 30 octobre 2009. Consulté le 7 avril 2010
  35. « Libye. Paris dément qu'un avion français a été abattu », Ouest-France, 20 mars 2011.
  36. Sagem armement pour l'aéronautique militaire : AASM sur www.sagem-ds.com
  37. Mariane-Jean-Dominique Merchet le 6 avril 2011 sur www.marianne2.fr

Bibliographie

  • Histoire de l'armée de l'air, Patrick Facon, La documentation française, Paris, 2009.(ISBN 978-2-11-007651-9)
  • Collectif, Les escadrilles de l'aéronautique militaire française - Symbolique et histoire 1912-1920, éditions du Service historique de l'armée de l'air, 2004 (ISBN 211094692X)
  • Claude Carlier, Sera maître du monde qui sera maître de l'air, la création de l'aviation militaire française, Éditions Economica, 2004, (ISBN 2-7178-4918-1).
  • Lee Kennett, La première guerre aérienne 1914-1918, 2005, Economica, (ISBN 2-7178-5076-7).
  • Patrick Facon, L'armée de l'air dans la tourmente, la bataille de France 1939-1940, 2e édition, Economica, (ISBN 978-2717-85047-5).
  • Patrick Facon, L'armée de l'air de la victoire 1942-1945, Economica, (ISBN 978-2717-85048-2).
  • Claude d'Abzac-Epezy, L'armée de l'air des années noires, Vichy 1940-1944, Economica, (ISBN 978-2717-83689-9)
  • Louis Bourgain, Les bombardiers lourds français, 1943-1945, Sarabande nocturne, 1996, Heimdal, (ISBN 2-84048-096-4).

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