Histoire de la Republique democratique du Congo

Histoire de la Republique democratique du Congo

Histoire de la République démocratique du Congo


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Congo précolonial (avant 1867) · Colonisation du Congo (1867-1885) · État indépendant du Congo (1885-1908) · Congo belge (1908-1960) · 1ère République Indépendance (1960-1965) · Crise congolaise (1960-1965) · 2ème République Zaïre (1965-1996) · Première guerre du Congo (1996-1998) · Gouvernement de Salut public (1997-2003) · Deuxième guerre du Congo (1998-2003) · Gouvernement de transition (2003-2006) · 3ème République (2006-)

Le territoire qui porte aujourd’hui le nom de République démocratique du Congo est peuplé depuis au moins 200 000 ans environ. Des locuteurs Bantous venus d'une zone comprise entre l'Est du Nigeria et les Grassfields du Cameroun vinrent s’y installer dès -2600 ans. Cependant, ce territoire ne se fait connaître que vers les années 1877 au niveau international grâce la première exploration du Congo-Kinshasa par Henry Morton Stanley. Cette ouverture marquera le début de la colonisation du Congo jusqu'à l'annexion du pays par la prise de possession par le roi Léopold II de Belgique (1885). Ce dernier, c’est-à-dire le roi Léopold II, prendra possession de cette zone en son nom propre sous le nom d’État libre du Congo. Aussi tôt possédé, des expéditions d'exploration sont lancées, et les voies de communications développées. Mais la maîtrise du territoire ne s'achève qu’en 1894.

Depuis, il devient foyer d’exploitation intensive, où se côtoient tant les missionnaires que les aventuriers à la recherche de fortune facile par tous les moyens. Cependant, en 1908, le Parlement belge reprit la tutelle sur le territoire de ce qui allait désormais s'appeler le Congo belge.

Un certain 30 juin 1960 le Congo obtient son indépendance, après une décennie de luttes politiques. La Belgique finit par se retirer, craignant une guerre d’indépendance semblable à celle qui sévissait encore en Algérie. Patrice Lumumba et d'autres Congolais ont joué un rôle capital dans l'accession à l'indépendance.

Sommaire

Préhistoire, Moyen Âge et colonisation

Article détaillé : Congo précolonial

La zone qui porte aujourd’hui le nom de République Démocratique du Congo est peuplée depuis au moins 200.000 ans environ. Des locuteurs Bantous venus d'une zone comprise entre l'est du Nigeria et les Grassfields du Cameroun vinrent s’y installer dès -2600 ans.

Les grands royaumes (luba, lunda, kongo) se forment entre les premiers siècles après Jésus-Christ et avant le XVe siècle, époque de l'arrivée des premiers Portugais sur le littoral atlantique. Mais de nombreuses populations vivaient alors dans des chefferies, c’est-à-dire de petites principautés plus ou moins auto-suffisantes. À partir de cette époque, on voit ces royaumes éclater sous l’impulsion de la traite et l’émergence de nouveaux rapports de force qui déboucheront sur la colonisation.

La domination et l’exploitation officielle par les Européens durèrent des années 1880 jusqu’à l'indépendance en 1960. La première carte européenne de la région est due à l’explorateur vénitien Alvise Cadamosto au service du Portugal (XVIe s.). Celle du découpage est due à Henry Morton Stanley, qui l’a préparée à recevoir les colons européens. Le Congo fut remis au roi Léopold II de Belgique au cours de la Conférence de Berlin de 1885 (conférence au cours de laquelle l’Afrique est déclarée res nullius, c’est-à-dire chose n’appartenant à personne, ce qui permet aux Européens de "se servir officiellement et sans scrupules").

Colonisation belge

Article détaillé : Colonisation du Congo La colonisation du Congo se réfère à la période comprise entre la première exploration du Congo-Kinshasa par Henry Morton Stanley (1867) jusqu'à l'annexion du pays par la prise de possession par le roi Léopold II de Belgique (1885).

Chronologie

1874-1877 : Exploration du fleuve Congo par Henry Morton Stanley
1876 : Fondation de l’Association Internationale Africaine (AIA) par Léopold II de Belgique
1879 : Retour de Stanley au Congo pour coloniser des terres au travers de l’AIA
1885 novembre -1886 février : Conférence de Berlin
1886 : Léopold II de Belgique devient roi de l’Etat Indépendant du Congo (EIC)
1908 : Léopold II de Belgique cède l’EIC à la Belgique, naissance du Congo belge, charte coloniale pour la gestion du Congo et scandales dans la presse belge
1940 : Entrée en guerre du Congo du côté des alliés
1959 : Emeutes à Léopoldville pour l’indépendance
30 juin 1960 : Indépendance du Congo

Propriété du roi Léopold II

Article détaillé : État indépendant du Congo

Le roi Léopold II prend possession du territoire en son nom propre sous le nom d’État Libre du Congo. Des expéditions d'exploration sont lancées, et les voies de communication développées. La maîtrise du territoire s'achève en 1894 pour l'essentiel avec la fin de la guerre contre les Arabo-Swahilis.

L'exploitation intensive du territoire commence alors, où se côtoient tant les missionnaires que les aventuriers à la recherche de fortune facile par tous les moyens. La population locale devra notamment récolter par le travail forcé pour le compte du Domaine royal ou de compagnies privées du caoutchouc, un marché en expansion en raison de la croissance du nombre de pneus fabriqués à partir du caoutchouc. La vente de ce caoutchouc et d'autres ressources, suite à la mise en exploitation de la ligne de chemin de fer Matadi-Léopoldville, et après avoir servi à rembourser les emprunts, fit la fortune de Léopold II, qui fit construire de nombreux bâtiments à Bruxelles et Ostende.

Au cours de la période 1885-1908, la population eut à souffrir de cette exploitation forcée, de façon directe ou indirecte (famine, exode…). De très nombreuses exactions (meurtres, mutilations, tortures…) furent commises, et la population décrut. Il y eut cependant des protestations contre ces traitements qui allaient à l'encontre des principes fondateurs de l'État, notamment de la part de l’écrivain Mark Twain, du diplomate britannique Roger Casement, dont le rapport de 1904 condamnait les pratiques en vigueur au Congo et surtout du journaliste anglais du West Africain mail Edmond Morel.

Le Parlement reprend le Congo des mains du roi

Article détaillé : Congo belge

En 1908, le Parlement belge reprit la tutelle sur le territoire de ce qui allait désormais s'appeler le Congo belge.Une colonisation plus "classique" se met en place. La situation de la population s'améliora graduellement : un réseau d'institutions sanitaires permit de faire reculer les maladies et la malnutrition, l'enseignement fut développé, et le pays fut mis en exploitation, avec notamment la découverte des formidables ressources minières du Katanga. Mais l'extraction des matières premières se fait moins féroce. La récolte de caoutchouc touche à sa fin et le transfert de ces matières n'est plus une priorité. Le travail forcé persista cependant sous diverses formes jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, et le contrôle de la population se structura, ayant notamment recours au fichage ethnique et à des méthodes d'apartheid. Une émancipation de la population, notamment par l'accès à des études supérieures, ne fut envisagée qu'à l'aube de l'indépendance en 1960.

De nombreuses personnalités du Congo se dressèrent contre cette oppression dès son origine. C’est l’exemple de Nzinga Nkuwu, Mpanzu a Nzinga, plus tard de Kimpa Vita jusque Simon Kimbangu.

Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, la Force publique participa à la campagne contre l'Afrique orientale allemande. La Belgique en récupèrera le protectorat sur le Ruanda-Urundi. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Force publique remporta un certain nombre de victoires sur les troupes italiennes en Afrique du Nord. Le Congo belge fournit aussi le minerai d'uranium de la mine de Shinkolobwe qui allait être utilisé pour les bombes nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki.

Les Belges pensaient avoir trouvé le système parfait: une présence permanente en gardant l'estime des Africains. L'image de l'ordre parfait était donnée par l'amélioration lente mais continue du niveau de vie. Mais sous cet ordre en surface se développaient des revendications venant de sectes religieuses, des tribus et des intellectuels. Les nationalistes du pays étaient focalisés sur l'obtention de droits politiques.

Indépendance

Article détaillé : Crise congolaise.

Le Congo a obtenu son indépendance le 30 juin 1960, après des luttes politiques initiés par des cercles de reflexions dont conscience africaine de Ileo, de Joseph Malula future Cardinal de kinshasa ensuite des anciens élèves des Pères de Scheut que présidait Bolikango; dont le discours de Joseph Kasa Vubu:" La terre appartient au premier occupant" reveilla l'attention de plus d'un Congolais dans la mesure où le mot "indépendance a été cité pour la première fois" enfin de l'ABAKO de Joseph Kasa Vubu 1er partie politique dont l'annulation du meeting du 4 Janvier 1959 précipita la décision de la Belgique à négocier car des émeutes s'en suivirent du fait qu'une foule sortant du stade apres une rencontre sportive entre une équipe de Léopldville(Kinshasa): V. Club et celle d'Elisabethville( Lumbumbashi); Mikado s'en est mêlée à la colère des militants de l'ABAKO.

La Belgique finit par se retirer, craignant une guerre d’indépendance semblable à celle qui sévissait encore en Algérie. Patrice Lumumba et d'autres Congolais ont joué un rôle capital dans l'accession à l'indépendance.

Quand la République du Congo est née, en juin 1960, Lumumba en fut le Premier ministre et ministre de la Défense. Peu de temps après l’indépendance, l’armée, toujours commandée par des officiers belges, se rebella après la déclaration d’un général belge ( le lieutenant-général Janssens ) qui disait qu'"avant indépendance = après indépendance ». La révolte militaire persista, jusqu’à ce que le président Joseph Kasa-Vubu et Lumumba aient remplacé les officiers belges par des Africains, ce qui eut pour résultat le départ d'un grand nombre de Belges et, par suite, un effondrement de l’administration de la jeune nation.

Le gouvernement belge a envoyé de nombreuses troupes pour protéger les ressortissants belges, et Lumumba demanda l’aide des Nations unies. Ces dernières ont envoyé des troupes pour rétablir l’ordre ; elle furent largement soutenues par les États-Unis, qui considéraient Lumumba comme un communiste et voulaient éviter par tous les moyens que le Congo tombe entre les mains de l’Union soviétique.

Dans le même temps, la riche province du Katanga a déclaré son indépendance, sous l’égide de Moise Tshombe d’origine lunda qui déclencha des persécutions et l’expulsion de nombreux Kasaïens, le secrétaire général de l’ONU parla même de génocide. Il en fut de même pour la province du Sud-Kasaï qui fit sécession sous l’égide d’Albert Kalonji et où il y eut de violents affrontements interethniques. Une opération militaire menée en août 1960 pour rappeler à l’ordre la province de Kasaï, qui avait fait sécession, avait échoué. Lumumba demanda à l’ONU la permission de reprendre le contrôle du Katanga, mais quand les Nations unies eurent essayé de faire comprendre à Lumumba qu’elles étaient une force de maintien de la paix neutre et qu’elles ne pouvaient partir en campagne contre une province qui avait fait sécession, Lumumba demanda de l’aide à l’URSS. Il l’obtint et s’en servit. Pour le président des États-Unis, Dwight Eisenhower, il était évident que l’URSS se servait de Lumumba pour établir un bastion communiste au centre de l’Afrique. Eisenhower et la Belgique donnèrent donc l’ordre de tuer Lumumba ; une tentative d’empoisonnement échoua. Aussitôt, le président Kasa-Vubu, son rival dans la conquête du pouvoir, le démit de ses fonctions de Premier Ministre. Lumumba, à son tour, démit le président de ses fonctions.

Peu de temps après, Lumumba fut mis aux arrêts par le colonel Joseph-Désiré Mobutu. Lumumba s’enfuit et tenta de rejoigndre ses partisans à Stanleyville. Il fut repris et envoyé (janvier 1961), sur l’ordre du ministre belge des Affaires Étrangères, chez ses ennemis jurés, dans le Katanga de Moïse Tchombe. Sur le chemin, il fut torturé et assassiné avec deux de ses partisans, Maurice Mpolo et Joseph Okito par un commando belgo-congolais. Leurs corps furent dissous dans de l’acide sulfurique quelques jours plus tard. En février, on annonça qu’il avait été tué par des villageois en colère. Des émeutes eurent lieu pour protester contre sa mort dans plusieurs capitale du monde dont Paris.

Voir de Lumumba : Congo : Mon pays (1962) et Discours de Lumumba (éd. Jean van Lierde).

Prise de pouvoir de Mobutu

Régime de Mobutu

Apres un premier coup d'état qui ne dit pas son nom; où il neutralisa le 1er ministre Patrice Emery Lumumba, pour installer des Commissaires Généraux,le Lt Général Joseph Désiré Mobutu renversa le Président élu Joseph Kasa Vubu LE 24 Novembre 1965 par un coup d'état militaire en rélation avec un groupe de généraux qu'il appellera:"compagnon de la revolution". Le régime de Mobutu est basé sur l’autorité et le nationalisme, qui sont les secrets de sa longévité. D’entrée, Mobutu se présente comme le libérateur des Noirs, en nationalisant les mines (1966) et déboulonnant les statues coloniales dans la capitale rebaptisée Kinshasa la même année. Les Congolais qui viennent de sortir de l’époque coloniale sont alors très sensibles à cette propagande. Mobutu rebaptise Léopoldville en Kinshasa et amorce sa célèbre politique d’authenticité africaine. Le sixième anniversaire de l’indépendance organise un défilé qui montre l’histoire du pays, et le Belge infligeant la chicotte comme indécrottable raciste. Mobutu fera aussi piller et renvoyer l’ambassade de Belgique. Cependant tout ceci se faisait avec la complicité du pouvoir belge. En effet dans un Congo avec une poignée d'universitaires tous les ministres congolais ont leur conseiller belge, l’armée nationale est encadrée par des officiers belges. L'enseignement universitaire, secondaire ou même primaire ne saurait fonctionner sans le personnel belge. Mobutu se voit personnellement comme un monarque noir après Léopold II. Des journalistes ont remarqué comment le jeune chef d'État essayait de ressembler au roi Baudouin à ses débuts. Tout le plan de Mobutu est là, diriger un État énorme en monarque absolu et mourir en milliardaire.

Pour ce qui est de l’autorité les agents de sécurité en civil sont là, la censure règne, les enfants apprennent dès leur plus jeune âge l’obéissance au doigt et à l’œil à Mobutu à l'école et à travers les médias. Les manifestations sont matées dans le sang et les opposants emprisonnés sans procès. En même temps Mobutu et le Congo sont le rempart des Américains capitalistes face à la montée des régimes communistes en Afrique. C'est ainsi que le Congo va accueillir les réfugiés angolais pendant leur guerre avec le Portugal (1961-1975). Mais Mobutu ne reconnaîtra sous la pression des Américain que le FNLA et l’UNITA comme gouvernement angolais qui sera d'ailleurs en exil au Congo.

Zaïrianisation

Article détaillé : Zaïrianisation.
Prémisses

Dès 1972, Mobutu prend une série de mesures pour se détacher de tout ce qui peut rappeler l'occident. Le pays est renommé « République du Zaïre ». Le général Mobutu devint Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga, et oblige tous ses concitoyens à adopter des noms africains (suppression des prénoms occidentaux, et rajout d'un « postnom »). L'abacost est promulgué. Une nouvelle monnaie - le zaïre divisé en 100 makuta (singulier likuta) - remplace le franc congolais. De nombreuses villes sont rebaptisées.

Zaïrianisation

Réalisée dans le courant de l'année 1974, la « Zaïrianisation » a constitué l'un des événements des plus importants de la politique menée par le régime mobutiste, à savoir la nationalisation progressive des biens commerciaux et des propriétés foncières qui appartenaient à des ressortissants ou groupes financiers étrangers. En réalité, si cette mesure s'inscrivait officiellement dans un effort visant à la réappropriation nationale de l'économie ainsi qu'à la redistribution des richesses acquises pendant la colonisation, elle a constitué surtout un échec.

Structures économiques

Après la première guerre du Congo, Mobutu, nouveau chef d’État s’est engagé à regagner la confiance des milieux d’affaires étrangers. En 1966, les puissantes industries minières du Kasaï et du Katanga ont été nationalisées. C'est alors l’âge d’or du Congo, maintenant indépendant : en 1967 1 franc congolais vaut alors 2 dollars américains, les écoles publiques se développent et l’exode rural s’accélère ; les prix du café, du cuivre ou d’autres minerais sont florissants mais l’économie du pays est encore, comme à l’époque coloniale, trop tournée vers l’exportation et donc fragile.

À partir de 1973, le pays est touché par une crise économique aiguë, due à la baisse des prix du cuivre et à l’augmentation de ceux du pétrole. La corruption se généralise et l'inflation devient galopante, tandis que Mobutu privatise de nombreuses entreprises à son nom ou aux noms de ses proches (« Zaïrianisation »)[1]. Le pays produit d’importante quantité de café pour l’exportation mais ne couvre pas ses besoins alimentaires, Mobutu fait importer des céréales et de la viande d’Afrique du Sud et de Rhodésie (deux régimes ségrégationnistes) au lieu de moderniser l’agriculture du pays qui, vu son climat, pourrait facilement subvenir à ses besoins.

De manière générale, les nouveaux propriétaires de biens économiques et financiers n'étaient pas suffisamment préparés pour assurer une gestion de moyen et de long terme de l'outil de production. Ceux qui n’ont pas fait faillite ont placé d’immenses investissements en Occident. Mobutu détourne les devises d’État de telle façon qu'en 1984, il est un des hommes les plus riches de la planète avec 4 milliards de dollars, l’équivalent de la dette extérieure du pays. La dette s’accroît encore plus avec la construction pharaonique du barrage hydroélectrique d’Inga, chantier légué par la Belgique coloniale et dont le Zaïre n’avait pas besoin. Si le barrage d’Inga a rapporté de l’argent aux entreprises françaises (EDF) ou italiennes celui-ci, tout comme l'aciérie de Maluku a vite été abîmé[2],[3]. Cette politique nationaliste du régime eu aussi pour conséquence de freiner les investissements étrangers au Zaïre, favorisant in fine une forme de monopole d'entrée de capitaux étrangers dans le chef des différents fonds de coopération au développement.

La dictature, les persécutions et la paupérisation font fuir les cerveaux en Occident (Belgique et France en tête).

Structures politiques

La mise à disposition de fonds commerciaux et de patrimoines économiques a également constitué un relais du clientélisme entretenu par le pouvoir. Le clan entourant le chef de l'État a ainsi pu bénéficier des fruits de la politique de nationalisation, tout comme ceux qui dans les différentes régions du pays, faisaient allégeance au régime en échange d'un commerce ou d'une propriété foncière. De nombreux pays occidentaux ont signé des conventions avec le Zaïre afin de procéder à l'indemnisation des parties spoliées, mais dans la très grande majorité des cas, ces accords n'ont jamais été appliqués.

Alliés occidentaux de Mobutu

Si bien que le régime mobutiste se soit inscrit dès le départ dans le sillage de la guerre froide, en privilégiant des liens étroits avec l'ancienne puissance coloniale belge, les États-Unis et la France, on peut néanmoins parler de manière générale de schéma politique particulier.

Le coup d'État orchestré le 24 novembre 1965 à Kinshasa n'aurait pas pu avoir lieu sans appuis occidentaux, qui craignaient un basculement du géant africain dans la sphère de l'Union soviétique. Le colonel Mobutu représentait à leurs yeux la seule alternative face à la politique prônée jadis par le panafricaniste Lumumba et à l'impossibilité du président Kasa-Vubu de stabiliser son gouvernement. De 1970 à 1980, le Zaïre constitua une forme de rempart anti-communiste en Afrique, une situation d'autant plus attrayante pour les pays occidentaux que l'endiguement de la sphère soviétique (ex. Congo-Brazzaville), s'accompagnait d'un accès au très important sous-sol minier (cuivre, uranium, cobalt, etc.).

Ainsi, en parallèle de la coopération militaire soutenue avec des pays comme la Belgique et la France, le Zaïre a également servi de principale base arrière d'approvisionnement en armes de la rébellion du Front national de libération de l'Angola FNLA de Holden Roberto et l’UNITA de Jonas Savimbi, soutenue par les États-Unis et l'Afrique du Sud, contre le régime marxiste angolais. Un élément clé du conflit dans le Sud-Ouest africain transitait ainsi par le canal du régime zaïrois et ce, en échange d'un soutien politique externe mais aussi interne. En 1977 des rebelles « katangais » venus d’Angola envahirent le Shaba, les troupes de Mobutu étaient impuissantes, les rebelles ne furent que repoussés par des troupes marocaines acheminées par l’aviation française. En mai 1978 à nouveau, 4 000 rebelles venus d’Angola « les gendarmes katangais » attaquèrent la ville minière de Kolwezi, comme on les accuse d’avoir massacré des Européens la Légion étrangère françaises et des soldats belges interviennent pour mater la rébellion. Certains géopoliticiens ont vu dans ces deux opérations une tentative des marxistes angolais d’affaiblir Mobutu qui soutenait l’UNITA et le FNLA. Les rebelles ont en tout cas noyé les mines de Kolwezi et fait fuir pour de bon les ingénieurs, ce qui a affaibli l’économie zaïroise à long terme. Cette guerre interposée entre Luanda et Kinshasa montre aussi l’importance du Zaïre aux yeux des occidentaux. Pour autant, en dépit des liens étroits entretenus avec les capitales occidentales, le président Mobutu ne ferma jamais véritablement la porte aux pays situés dans l'orbite soviétique et à la Chine. En réalité, il s'agissait plus d'affinités du régime zaïrois pour les oripeaux des différents systèmes communistes que pour l'idéologie de base. Ainsi, le modèle de la révolution culturelle de Mao inspira le leader zaïrois, qui l'adapta à son pays : naissance de l'abacost (« à bas le costume ») surmonté d'un col mao, publication du livre vert et retour à l'« authenticité » des patronymes individuels. Bien que largement inférieurs à l'aide occidentale, les appuis issus des pays du bloc de l'Est n'en étaient pas moins existant à l'instar de la mise à disposition de coopérants dans l'enseignement ou le financement de micro-projets de développement.

Chute de Mobutu

Vers la démocratisation

Situation au Congo

En 1996, le Zaïre de Mobutu est très affaibli. Il a gardé le soutien de la France, après avoir accepté que les réfugiés rwandais fuient la zone de l’ opération Turquoise pour venir se réfugier en Ituri. Mais les autres puissances occidentales n’ont plus confiance en lui, et lui retirent son soutien. Physiquement, Mobutu est malade : il souffre d’un cancer de la prostate. Son premier ministre Kengo Wa Dondo exerce de plus en plus de pouvoir.

L’armée du Zaïre est déliquescente. Seule la Division spéciale présidentielle est plus efficace.

À la frontière avec le Rwanda, des réfugiés Hutu rwandais vivent dans des camps de réfugiés. Le pouvoir tutsi rwandais s’inquiète de cette présence à sa frontière : il craint qu’ils ne reprennent les armes et fassent chuter le pouvoir tutsi rwandais. Déjà, ces réfugiés Hutu sont accusés de persécuter les Tutsis du Congo. Cela sera un prétexte à la guerre.

Arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila

Article détaillé : Première guerre du Congo.

Une étrange coalition entre le Rwanda de Paul Kagame, l’Ouganda de Yoweri Museveni, les États-Unis de Bill Clinton et l’Angola de Dos Santos et bien sûr des volontaires zaïrois ,notamment banyamulenge, va créer une rébellion armée contre Mobutu, avec à sa tête un ancien marxiste congolais, Laurent-Désiré Kabila.

Ce dernier, Muluba, né à Moba au Katanga qui a milité pour l’indépendance du Congo belge, a fui la guerre civile de 1960-1965 en Tanzanie, devenu là-bas trafiquant d’ivoire et d’or. Cette rébéllion baptisé AFDL(Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo) sera financé par les lobby miniers américains et canadiens. Kabila signera en effet des accords concernant l'exploitation minière avec les sociétés American mineral fields(le futur Adastra), Barrick Gold, First American Diamond, Horsham Corporation, Anglo Gold ashanti ou encore Métalor.

Les forces de l'AFDL rentre dans Kinshasa le 17 mai 1997, et Laurent-Désiré Kabilas 'autoproclame président du pays rébaptisé république démocratique du Congo.

La guerre interafricaine

Article détaillé : Deuxième guerre du Congo.

Les anciens alliés de Laurent Kabila se soulèvent contre lui et forment deux camps : le MLC de J-P Bemba soutenu par l’Ouganda et le RCD soutenu par le Rwanda. Ne pouvant pas faire face à ces armées, Kabila appelle les armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne à l’aide.

La normalisation

République démocratique du Congo

Voir aussi

Accords de paix : la réunification du Congo

Références et notes

  1. Les années Mobutu (1965-1989):l'accroissement exponentiel d'une dette odieuse
  2. Jean-Claude WILLAME, Zaïre : L’épopée d’Inga, Chronique d’une prédation industrielle, Paris, L’Harmattan, 1986
  3. Le barrage d’Inga, l’exemple emblématique d’un éléphant blanc pp.22-26

Bibliographie

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  • Deward, G., Histoire du Congo, Liège-Paris, Dessain, 1962.
  • Colette Braeckman, L’Enjeu congolais, l’Afrique centrale après Mobutu. Paris : Fayard.
  • Albert Kisonga Mazakala, 45 ans d'histoire congolaise : l'expérience d'un lumumbiste (préfacé par Isidore Ndaywel è Nziem). – Paris : l'Harmattan, coll. « Mémoires lieux de savoir. Archive congolaise », 2005. – 301 p., 22 cm. – ISBN 2-7475-9020-8.
  • Buchmann, J., L'Afrique noire indépendante, Paris, 1962.
  • Buana Kabwe, L'Expérience zaïroise : du casque colonial à la toque de léopard, Paris, Afrique Biblio Club, 1975.
  • Briselance, M.F., Histoire de l’Afrique, Paris, Ed. Jeune Afrique, 1988, 2t.
  • Breuil, H., Le Paléolithique du Congo-Belge d'après les recherches du docteur Cabu, Transactions of the Society of South Africa, 1944, 30, part. 2, p. 143-160.
  • Braeckman, C. et alii, Congo-Zaïre : la colonisation, l'indépendance, le régime Mobutu et demain, Bruxelles, GRIP, 1990.
  • Bibliographie de l'archéologie de la République démocratique du Congo
  • MALU-MALU Jean-Jacques Arthur, Le Congo Kinshasa. Clamecy : Karthala, mai 2002. 383p.
  • NDAYWEL È NZIEM Isidore, Histoire générale du Congo. Bruxelles : Duculot, 1998. 955p.
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