Histoire de la grèce antique

Histoire de la grèce antique

Histoire de la Grèce antique

Histoire de la Grèce
Acropolis-panorama-night.jpg
Grèce préhellénique
Préhistoire de la Grèce
-3200 Civilisation cycladique
-2700 Civilisation minoenne
 -1550 Civilisation mycénienne
Grèce antique
 -1200 Siècles obscurs
 -800 Époque archaïque
 -510 Époque classique
 -323 Époque hellénistique
 -146 Grèce romaine
Grèce médiévale (C)
 330 Empire byzantin
 1202 Quatrième croisade
 1453 Grèce ottomane
Grèce contemporaine
  1799 République des Sept-Îles
  1822 Guerre d'indépendance
 1832 Royaume de Grèce
 1936 Régime du 4 août
 1941 Occupation
 1946 Guerre civile
 1967 Dictature des colonels
 1974 République hellénique

L’histoire de la Grèce antique se décompose en plusieurs périodes, dont les principales sont l’époque archaïque, l’époque classique et l’époque hellénistique. Sous l'appellation « Grèce archaïque », on regroupe les différentes civilisations des Cyclades, minoenne et mycénienne (soit de 2700 à 1200). La période de transition entre la chute de la civilisation mycénienne et l'époque archaïque, caractérisée par une stagnation voire une régression culturelle — et donc appelée « siècles obscurs » par certains historiens — s'étend ainsi du XIIe siècle av. J.-C. au VIIIe siècle av. J.-C.

Sommaire

Introduction

On appelle « Grèce antique » la période de l'histoire de la Grèce s'étendant pendant près d'un millénaire jusqu'à la bataille d'Actium. De nombreux historiens considèrent qu'elle est la culture fondatrice de la civilisation occidentale. La civilisation grecque eut en effet une influence considérable sur l'Empire romain, qui en exporta les éléments constitutifs dans de nombreuses parties de l'Europe. Par ailleurs, elle influença la langue, la science politique, l'éducation, la philosophie, la science et les arts, sa redécouverte fut à l'origine de la Renaissance en Europe occidentale et elle fut de nouveau à l'honneur dans les courants néoclassiques des XVIIIe et XIXe siècles en Europe et aux Amériques.

Le terme « Grèce antique » désigne le monde parlant grec ancien durant l'Antiquité. Il comprend non seulement la péninsule de la Grèce actuelle mais aussi les endroits de culture hellénique où les anciens Grecs s'établirent : Chypre, les îles de la mer Égée, la côte égéenne de l'Anatolie (appelée par la suite Ionie), la Grande Grèce (Sicile et sud de l'Italie), ainsi que les colonies grecques éparpillées sur les côtes de Colchide, d'Illyrie, de Thrace, d'Égypte, de Cyrénaïque, du sud de la Gaule, de l'est et du nord-est de la péninsule Ibérique, de la Colchide (ou Ibérie du Caucase) et de la Tauride.

La Vénus de Milo, un des chefs-d’œuvre de la Grèce antique

Chronologie

Article détaillé : Chronologie de la Grèce antique.

Il n'y a pas de dates universellement reconnues concernant le début et la fin de la période grecque antique. Généralement, cette appellation fait référence à toute l'histoire Grecque antérieure à la conquête par l'Empire romain, mais les historiens apportent davantage de précision. Certains auteurs incluent la période mycénienne, hellénophone, qui s'est terminée aux alentours du XIIe siècle av. J.-C., mais la majorité estime que l'influence minoenne était trop importante et trop différente de la culture grecque en devenir et que ces deux périodes doivent être considérées séparément

Ce qu'on appelle l'antiquité grecque est une période d'un millénaire s'étendant de la fin de la civilisation mycénienne à la conquête de la Grèce par la République Romaine, qui est partagée entre quatre sous-périodes, définies d'après l'art aussi bien que la culture et la politique. La première d'entre elles est appelée » siècles obscurs » (XIe siècle av. J.-C.IXe siècle av. J.-C.). Durant cette époque, les artistes emploient des motifs géométriques tels que carrés, cercles et lignes pour orner les amphores et autres poteries. L'époque archaïque (VIIIe siècle av. J.-C.VIe siècle av. J.-C.) est illustrée par de grandes sculptures, dressées dans des poses hiératiques et au fameux » sourire archaïque ». À l'époque classique (500323) les artistes perfectionnent le style classique, qui reste exemplaire, par exemple dans le Parthénon. Après les conquêtes d'Alexandre le Grand, durant l'époque hellénistique (323146), aussi appelée alexandrine, la civilisation grecque s'étendra de l'Égypte à la Bactriane.

Traditionnellement, la période de la Grèce antique commence avec la date des premiers Jeux olympiques en 776, mais beaucoup d'historiens datent le début de cette période à 1000. La date couramment admise pour la fin de la Grèce antique est celle de la mort d'Alexandre le Grand en 323. La période suivante est nommée l'époque hellénistique et dure jusqu'à l'intégration de la Grèce dans la République romaine en 146.

Ces dates sont des conventions d'historiens et certains écrivains considèrent la civilisation grecque ancienne comme un continuum jusqu'à l'avènement du christianisme au IIIe siècle ap. J.-C.

Origines

On pense que les Grecs ont migré du sud vers la péninsule balkanique en plusieurs vagues de peuplement commençant vers la fin du 3e millénaire av. J.-C.; l'invasion Dorienne en représentant la dernière vague.

La période allant de 1600 à environ 1100 JC est connue comme la Période mycénienne; célèbre par le règne d'Agamemnon et la Guerre de Troie illustrés par les épopées d'Homère, l'Iliade et l'Odyssée.

La période allant de 1100 à environ 800 est connue comme les Siècles obscurs; aucun texte princeps ne nous en est parvenu, et seules les recherches archéologiques mettent en évidence les vestiges. Seuls textes seconds et/ ou tertiaires tels que : l’Histoire d’Hérodote, Description de la Grèce de Pausanias le géographe, la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile et les Chroniques de Saint Jérôme, contiennent de brefs aperçus chronologiques et des listes dynastiques des rois de cette période.

L’on fait souvent coïncider l’histoire de la Grèce Antique avec la mort d’Alexandre le Grand, en 323 JC. Les événements postérieurs appartiennent à la période de la Grèce hellénistique.

Toute histoire de la Grèce antique requiert une étude soigneuse des sources qui la décrivent. Or tous les travaux des écrivains politiques et historiens Grecs qui nous sont parvenus, à savoir Hérodote, Thucydide, Xénophon, Démosthène, Platon (et à travers lui Socrate), Aristote, etc. appartiennent tous à la sphère athénienne.

C’est pourquoi l’histoire d’Athènes occulte celle de toutes les autres Cités grecques Corinthe, Sparte, Thèbes... dont l’on ne sait que très peu de choses. De plus ces écrivains concentraient presque tous leurs travaux sur les aspects politiques, militaires et diplomatiques de l’histoire, en ignorant l’histoire économique et sociale. Aussi toutes les études historiques sur la Grèce antique doivent tenir compte de ces limites imposées par leurs sources mêmes.

L'émergence du monde grec

Article détaillé : Époque archaïque.

Après l'effondrement de la Civilisation mycénienne, le monde grec se réorganise à partir du VIIIe siècle av. J.-C. Les textes mycéniens et leur alphabet même avaient été oubliés, mais les grecs prennent possession de l'alphabet phénicien pour forger un nouvel alphabet grec, les premières traces de récits en caractères grecs remontent à 800. Le monde grec était divisé en de multiples entités autonomes, suivant la géographie physique où chaque ile, vallée, est coupée de ses équivalents par le relief, les chaines de montagnes, qui rendent difficiles (mais possible) de passer de l'une à l'autre.

L'économie et les échanges progressent tout de même tandis que la population s'accroît parallèlement à la surface cultivée (selon Mogens Herman Hansen, la population grecque est multipliée par plus de dix de 800 à 350, passant de 700 000 à une population estimée entre 8 et 10 millions) [1]. À partir de 750, les Grecs ont une phase d'expansion territoriale (face aux autres peuples démographiquement moins dynamiques) de 250 ans, établissant des colonies dans toutes les directions. D'abord vers l'Est, dans les îles de la mer Égée et vers la côte anatolienne, puis vers Chypre et la côte Thrace, la mer de Marmara et la côte sud de la mer Noire. Finalement, la colonisation atteint jusqu'au Nord-Est de l'Ukraine actuelle. Vers l'Ouest, les côtes Albanaises, de Sicile et le Sud de l'Italie (« Grande Grèce ») sont colonisées, puis suivent les côtes du Sud-Est de la France (Marseille), la Corse, et même le Nord-Est de l'Espagne. D'autres colonies sont également fondées en Égypte et Libye. Les villes actuelles de Syracuse, Naples, Marseille et Istanbul sont nées des colonies grecques nommées Syracusa, Neapolis, Massalia et Byzance.

Au VIe siècle, le monde grec, habité par des hommes de langue et culture grecque, est beaucoup plus vaste que la péninsule grecque ou que l'État grec actuel. Mais l'ensemble de ces colonies ne sont pas politiquement reliées entre elles, ni nécessairement par leur cité-mère. Les colonies en gardent cependant des propriétés religieuses, et un lien préférentiel entre cité-mère et colonie-fille. Des deux côtés, les Grecs s'organisent en cités autonome, et la cité (polis) devient l'unité fondamentale du monde grec.

Le monde grec antique, vers 550 avant Jésus-Christ

Lors du VIe siècle av. J.-C., l'économie se développe davantage autant dans la péninsule grecque que dans les colonies lointaines, avec une augmentation du commerce (maritime) et de la production artisanale. Ce développement économique s'accompagne également d'une notable amélioration des conditions de vie. Certaines études, estimant que la surface des maisons grecques aurait, de 800 à 300, été multipliée par 5, indiquent une similaire augmentation des standards de vie.

Par son niveau de développement économique, la Grèce antique du IVe siècle est considéré comme l'économie d'échange et de production la plus avancée du monde. Selon certains historiens économiques, c'est également le cas en termes d'économie pré-industrielle et de techniques. Cela s'illustre par exemple par le salaire journalier moyen d'un travailleur, qui équivaut alors à 13 kg de grains, plus de 4 fois le salaire journalier d'un égyptien (~3 kg de grains).

Conflits sociaux et politiques

L'ère monarchique

Les cités grecques étaient originellement des monarchies, gouvernées donc, selon la Coutume par un monarque, le roi souvent assisté par le Conseil des Anciens. Quoique pour beaucoup d'entre elles, très petites, le terme de "roi" (basileus) semble quelque peu disproportionné. En fait, les cités sont de petits États indépendants (les Cités – États : 750 environ), abritant quelques centaines ou quelques milliers d’habitants, les citoyens qui forment le dêmos (le « peuple » en grec). Elles sont composées très simplement d'une ville, plus ou moins fortifiée, et de sa campagne environnante.

L'ère aristocratique et tyrannique

Dans ce pays toujours à court de terres cultivables, le pouvoir appartient de fait à une petite poignée de propriétaires terriens, qui forment une classe guerrière aristocratique (ou oligarchique) se lançant fréquemment dans de petites guerres inter - cités, faisant et défaisant rapidement les monarchies en place.

Mais vers cette époque l'ascension d'une classe marchande (qu'illustre l'introduction de la monnaie vers 680) engendre une nouvelle sorte de conflits entre les grandes cités. Passé 650, l'aristocratie doit combattre pour n'être pas renversée et remplacée par des leaders populistes appelés tyrans. À remarquer que ce terme de (tyran- tyrranoï), n'a pas nécessairement le sens moderne de dictateur despotique mais désignait le plus souvent, simplement le chef (ou le maire) de la Cité.

Au VIe siècle plusieurs cités émergentes dominent le monde grec : Athènes, Sparte, Corinthe et Thèbes. Chacune d'elles a amené les campagnes et les petites villes avoisinantes sous son contrôle. Alors qu'Athènes et Corinthe deviennent de grandes puissances marchandes autant que maritimes ; Athènes et Sparte entament une rivalité qui dominera l'Histoire grecque durant des générations.

À Sparte, l'aristocratie foncière maintient son pouvoir que la Constitution de Lycurgue (vers 650) ne fera que renforcer en donnant à Sparte un régime militaire permanent sous forme d'une monarchie bicéphale. Sparte domine les autres cités du Péloponnèse, avec les seules exceptions d'Argos (la plus vieille des cités grecques) et de l'Achaie.

L'éveil de la démocratie
Le Temple d'Athena, le Parthénon.

À Athènes, au contraire, la monarchie fut abolie en 683, et Solon par ses réformes y établit un système modéré de gouvernement, considéré comme l'ancêtre de la démocratie. Ces systèmes de gouvernement (aristocratique puis (pré)démocratique) furent suivis par la tyrannie de Pisistrate (qui s'était allié à Sparte) puis celle de ses fils, qui donnèrent cependant à la cité une grande puissance navale et commerciale. Lorsque les Pisistratides furent renversés, Clisthène (en grec Κλεισθένης / Kleisthénês, vers 570/507 av. J.-C.) établit la première véritable démocratie en (500 av. J.-C.), avec un pouvoir tenu par une assemblée de citoyens masculins. Comme garant de cette démocratie, il établit les premiers votes (assez simplistes à l'aide de pierres noires pour dire non et de pierres blanches pour dire oui). Mais l'on doit encore se souvenir que seule une minorité d'habitants masculins étaient citoyens, à l'exclusion des esclaves, des femmes, des métèques (étrangers)[1] et des non autochtones (les non-Athéniens)

Les guerres médiques

Depuis 546 et la chute du royaume lydien, les cités grecques d'Ionie (côte ouest de l'actuelle Turquie) passent peu à peu sous la domination de l'empire perse. Un satrape perse, sorte de gouverneur de province, était chargé d'assurer la levée de l'impôt royal et installe donc dans les cités grecques des gouvernements favorables. Pour autant, les traces numismatiques retrouvées montrent que l'économie de la région conserva sa vigueur et que les religions et pratiques grecques sont respectées, l'empire perse se voulant pluriculturel. Mais vers 500-499, Aristagoras et la cité de Milet parvinrent à soulever l'Ionie contre la tutelle perse et demande de l'aide aux cités de Grèce. Sparte refuse de s'emporter dans une guerre aussi lointaine et hasardeuse, Athènes envoie 20 navires (soit 4000 hommes), Érétrie 5. Après l'audacieuse prise de Sardes, les Grecs doivent se replier. Les Athéniens abandonnent, tandis que la révolte s'éteint en même temps qu'elle est matée. En 494, la bataille de Ladè marque la fin de ce premier affrontement.

Mais Darius Ier, le « Grand Roi » perse, constatant sans doute que les cités de Grèce constituent un arrière-pays encourageant les agitations, il décide l'expédition punitive de 492-490. La marine perse conquiert les îles grecques, prend Érétrie, et débarque en Attique (région d'Athènes) afin d'attaquer Athènes. Après plusieurs jours d'escarmouches, les Perses rembarquent pour débarquer directement face a Athènes. Les 10 000 hoplites athéniens menés par Miltiade attaquent alors, font 6400 morts et repartent rapidement à Athènes : c'est la bataille de Marathon de 490. Lorsque la marine perse arrive face à Athènes, elle voit l'armée athénienne dans la cité et constate que sa tentative de contournement a échoué.
Les Perses retournent vers leur territoire, fêtant la conquête des îles de l'Égée.

Après avoir été occupé par une révolte en Égypte, Xerxès Ier organise l'expédition punitive de 480, de plus grande envergure : près de 300.000 hommes selon les historiens contemporains associés à une marine de 1207 navires selon Hérodote. Deux ponts de navires sont construit à travers le détroit de l'Hellespont permettant le passage des troupes en Thrace. Le monde grec s’inquiète, et s’allie finalement en une ligue grecque sous l’Hégémonie de Sparte, la cité la plus puissante prend le commandement des opérations. Les Perses marchent vers le sud tandis que leur flotte les accompagne en longeant les côtes. À la bataille des Thermopyles, en 480, le roi de Sparte Léonidas et une petite troupe se sacrifient courageusement pour ralentir la marche perse. Mais les Perses prennent la Béotie et l'Attique, Athènes est mise à sac et brulée. Les Athéniens ayant été évacués sur les îles proches, tandis que les citoyens aptes à se battre sont embarqués sur les navires de la coalition grecque. L'audacieux Thémistocle parvient à désinformer les perses et à attirer leur flotte dans le piège du détroit de Salamine. Les navires perses sont ainsi massacrés dans cette Bataille de Salamine (480), une victoire des classes pauvres athéniennes. Un an plus tard, malgré les propositions de paix séparées offertes à Athènes, les alliés grecs guidés par Sparte et Pausanias défont les perses à la Bataille de Platées, repoussant les troupes terrestres. La bataille du cap Mycale achève la flotte perse en mer Égée. Byzance est prise en 478.

Dans cette course aux îles, Athènes libère puis enrôle toutes les îles grecques précédemment sous domination Perse. Elle les enrôle face à la menace - toujours réelle - de la puissance Perse en une sorte de « Ligue anti-Perses ». Chacune des cités membres a un devoir d'assistance et de contribution à la marine de défense commune, soit en fournissant navires et hommes, soit en finançant la ligue. Ces financements sont eux stockés sur l'île de Délos, ce qui donnera posterieurement à cette ligue le nom de Ligue de Délos[2]. La diplomatie spartiate, divisée entre l'implication militaire en mer Égée et l'isolement, opte finalement pour le repli, laissant le plein commandement à Athènes. Cette dernière profite du champ libre pour établir son hégémonie militaire et commerciale sur la mer Égée.

Domination d’Athènes

Article détaillé : Impérialisme athénien.

Les guerres médiques entraînent un siècle de domination athénienne sur les affaires grecques. Athènes devient le maître incontesté des mers, ainsi que la puissance commerciale dominante, bien que Corinthe reste une rivale sérieuse. L'homme d'État le plus important de l'époque est Périclès, qui utilise le tribut des membres de la ligue de Délos pour construire le Parthénon et les autres grands monuments de l’Athènes classique. Au milieu du Ve siècle, la ligue de Délos devient de fait un empire athénien, avec le transfert du trésor de Délos au Parthénon en 454.

La richesse d'Athènes attire les talents de toute la Grèce, et donne naissance à une riche classe oisive. Avec l'État athénien, elle favorise les sciences et les arts, notamment l'architecture. Athènes devient le centre grec de la littérature, de la philosophie et des arts. Parmi les grands noms de l'histoire culturelle et intellectuelle occidentale qui vécurent à Athènes à cette époque on trouve : les tragiques Eschyle, Euripide et Sophocle, le poète comique Aristophane, les philosophes Aristote, Platon, et Socrate, les historiens Hérodote, Thucydide et Xénophon, le poète Simonide et le sculpteur Phidias. La cité devient, selon le mot de Périclès, « l'école de la Grèce. »

Les autres cités grecques acceptent d'abord la domination athénienne au nom de la poursuite de la guerre contre les Perses, mais après la chute du conservateur Cimon en 461, Athènes devient de plus en plus ouvertement une puissance impérialiste. Après la victoire grecque à la bataille de l'Eurymédon en 466, les Perses cessent d'être une menace, et certaines cités, comme Naxos, tentent sans succès de faire sécession de la ligue de Délos. Les nouveaux leaders athéniens, Éphialtès puis Périclès -plus populaires-, laissent les relations entre Athènes et Sparte se dégrader, et en 458 la guerre éclate. Après plusieurs années d'une guerre indécise, un traité de paix est signé pour trente ans entre la ligue de Délos et ligue du Péloponnèse (Sparte et ses alliés). Cela coïncide avec le dernier affrontement entre Grecs et Perses, une bataille navale au large de Salamine de Chypre, suivie de la paix de Callias en -449.

La Guerre du Péloponnèse

Article détaillé : Guerre du Péloponnèse.

En 431 la guerre éclate entre Athènes et Sparte, soutenues par leurs alliés respectifs. Trois causes principales sont avancées par les historiens antiques, notamment Thucydide et Plutarque. Avant la guerre, Athènes s'était mêlée à un différend entre Corinthe et l'une de ses colonies, Corcyre (actuelle Corfou). Peu après, Corinthe et Athènes s'étaient disputées le contrôle de Potidée, ce qui avait débouché sur son siège par Athènes. Athènes est accusée par les membres de la Ligue du Péloponnèse de violer la paix de trente ans du fait de toutes ses actions, et Sparte lui déclare la guerre.

De nombreux historiens considèrent que ce n'étaient que des prétextes, la cause véritable de la guerre étant le ressentiment grandissant de Sparte et de ses alliés face à la domination athénienne sur les affaires grecques. La guerre dure 27 ans, notamment parce que l'affrontement entre la puissance navale d'Athènes et la puissance militaire terrestre de Sparte était difficile.

La stratégie initiale de Sparte est d'envahir l'Attique, mais les Athéniens parviennent à se replier derrière leurs murs. Périclès périt d'une épidémie de peste qui décime la cité durant le siège. Au même moment, les troupes débarquées au Péloponnèse par la flotte athénienne vainquent à la Naupacte (429) et à Pylos (425). Mais aucun camp n'obtient de victoire décisive, et après quelques années l'athénien modéré Nicias conclut la paix de Nicias en 421.

En 418 cependant, l'hostilité entre Sparte et Argos, alliée d'Athènes, conduit à la reprise des combats. À Mantinée Sparte défait les armées d'Athènes et de ses alliées. La reprise des hostilités ramène le parti belliciste, mené par Alcibiade, au pouvoir à Athènes. En 415 Alcibiade persuade l'assemblée athénienne de lancer une expédition capitale contre Syracuse, alliée sicilienne des Péloponnésiens. Bien que Nicias se déclare sceptique sur cette expédition sicilienne, il en est nommé chef avec Alcibiade. Suite à des accusations de sacrilège, Alcibiade s'enfuit à Sparte où il persuade les Spartiates d'envoyer de l'aide aux Syracusains. De ce fait, l'expédition tourne au désastre, et le corps expéditionnaire au complet est perdu. Nicias, pris, est exécuté.

Sparte a enfin construit une flotte (avec l'aide des Perses) capable de rivaliser avec la suprématie maritime athénienne, et trouvé en Lysandre un brillant chef militaire, qui occupera l'Hellespont, passage stratégique pour l'approvisionnement en blé d'Athènes. Menacée de famine, Athènes envoie ses derniers navires contre Lysandre, qui les défait définitivement à Aigos Potamos en 405. Sa flotte perdue, Athènes est au bord de la banqueroute. En 404, Athènes demande la paix, et Sparte dicte de dures conditions : Athènes perd ses murailles, sa flotte, et toutes ses possessions outre-mer. Le parti anti-démocratique, soutenu par Sparte, prend le pouvoir.

Domination de Sparte puis de Thèbes

Article détaillé : Grèce classique au IVe siècle.

La fin de la guerre du Péloponnèse fait de Sparte la maîtresse de la Grèce, mais les conceptions étroites de l'élite militaire spartiate ne conviennent pas à ce rôle. Au bout de quelques années le parti démocratique reprend le pouvoir à Athènes et dans d'autres cités. En 395 les rois de Sparte rejette Lysandre, et Sparte perd sa suprématie maritime. Athènes, Argos, Thèbes et Corinthe (ces deux dernières anciennes alliées de Sparte), s'opposent à la domination spartiate lors des guerres corinthiennes, qui s'achèvent sans vainqueur en 387. La même années Sparte s'aliène l'opinion grecque en concluant le traité d'Antalcidas avec la Perse, qui rend les cités grecques d'Ionie et de Chypre ; ainsi sont effacées un siècle de victoires grecques contre la Perse. Sparte tente alors d'affaiblir la puissance de Thèbes. Dans la guerre qui s'en suit, Thèbes s'allie avec la vieille ennemie, Athènes.

Les généraux thébains Épaminondas et Pélopidas gagnent la victoire décisive de Leuctres en 371. C'est la fin de la suprématie de Sparte, remplacée brièvement dans ce rôle par Thèbes, Athènes recouvrant beaucoup de son ancienne puissance. À la mort d'Épaminondas à Mantinée en 362, Thèbes perd son plus grand leader, et ses successeurs s'enferrent pendant dix dans la troisième guerre sacrée contre la Phocide. En 346 les Thébains en appellent à Philippe II de Macédoine contre les Phocidiens, impliquant pour la première fois les Macédoniens dans les affaires grecques.

L'ascension de la Macédoine

Le royaume de Macédoine remonte au VIIe siècle av. J.-C. Il a un rôle mineur dans les affaires politiques grecques jusqu'au Ve siècle av. J.-C. Au début du IVe siècle, l'ambitieux roi Philippe II de Macédoine, éduqué à Thèbes, veut jouer un rôle plus important. En particulier, il veut être reconnu comme le nouveau chef des Hellènes pour la libération des cités grecques d'Asie du joug perse. En reprenant les cités grecques d' Amphipolis, Méthone et Potidée, il s'empare des mines d'or et d'argent de Macédoine. Cela lui donne les moyens de ses ambitions.

Philippe impose la domination macédonienne sur la Thessalie (352) et la Thrace, et en 348 il contrôle toutes les régions se trouvent au nord des Thermopyles. Il utilise ses richesses pour corrompre des politiciens grecs, créant un "parti pro-macédonien" dans chaque cité grecque. Son intervention dans la guerre entre Thèbes et les Phocidiens lui donne un grand prestige, ainsi que l'opportunité de compter dans les affaires grecques. L'orateur athénienne Démosthène, dans une série de discours fameux, les Philippiques, exhorte les Athéniens à résister à l'ascension de Philippe.

En 339 Thèbes et Athènes s'allient contre l'influence grandissante de Philippe. Ce dernier attaque la première s'avançant en Grèce et battant les alliées à Chéronée en 338. Cette victoire marque traditionnellement le début du déclin de système des cités-états, bien que la plupart perdurent en tant qu'états indépendants jusqu'à la conquête romaine.

Philippe II essaie sans grand succès de gagner à lui les Athéniens par des flatteries et des dons. Il unit les cités dans la Ligue de Corinthe, et annonce qu'il va mener l'invasion de la Perse pour libérer les cités grecques et venger les invasions perses des siècles précédents. Mais il est assassiné avant, en 336.

Les conquêtes d’Alexandre

Statue d'Alexandre le Grand sur le front de mer à Thessalonique
Article détaillé : Alexandre le Grand.

La succession de Philippe échoit à son fils de 20 ans Alexandre, qui s'emploie immédiatement à réaliser les projets de son père. Il entreprend de raviver la tradition athénienne par une victoire sur la Perse. Il se rend à Corinthe où les cités qui s'y sont assemblées le reconnaissent chef des Grecs, puis se dirige vers le nord pour réunir ses forces. Le noyau dur de son armée est constitué par de robustes montagnards macédoniens, mais il multiplie les effectifs et diversifie son recrutement avec des prélèvements de troupes dans toutes les régions grecques. Il enrichit sa tactique en ayant recours à la cavalerie thébaine ou à la guérilla spartiate. Son génie et ses constructions navales sont en grande partie d'origine grecque, faisant usage des techniques amphipolitaines de renfort des navires. Mais tandis qu'Alexandre fait campagne en Thrace, il apprend que les cités grecques se sont rebellées. Dans un vaste mouvement vers le sud, il capture Thèbes puis la rase, ne laissant subsister qu'un seul édifice, la maison du poète Pindare, qui avait jadis fait l'éloge de son ancêtre Alexandre Ier.Ceci a servi de symbole et d'avertissement aux cités grecques désormais obligées d'accepter que sa puissance ne pourrait plus être défiée, tout en sachant qu'il préserverait et respecterait leur culture si elles étaient obéissantes.

En 334, Alexandre passe en Asie, et remporte une victoire sur les Perses au fleuve Granique. Il obtient ainsi le contrôle de la côte ionienne, et fait un cortège triomphal dans les cités grecques libérées. Après avoir réglé certaines affaires en Anatolie, il avance au sud à travers la Cilicie et gagne la Syrie, où il défait Darius III lors de la bataille d'Issos en 333. Il traverse alors la Phénicie et passe en Égypte, qu'il conquiert sans rencontrer de résistance, les Égyptiens l'accueillant comme le libérateur de l'oppression perse, et le fils prophétique d'Amon.

Darius est maintenant prêt à faire la paix et Alexandre pourrait rentrer triomphalement en Macédoine, mais il est décidé à conquérir la Perse et à devenir le maître du monde. Il fait route vers le nord-est à travers la Syrie et la Mésopotamie, et vainc Darius à nouveau à Gaugamèles (331). Darius s'est échappé et a été tué par ses propres hommes, et Alexandre se retrouve maître de l'empire perse, occupant Suse et Persépolis sans rencontrer de résistance.

Carte de l'empire grec d'Alexandre le Grand

Pendant ce temps, les cités grecques font de nouvelles tentatives pour échapper à la domination macédonienne. À la bataille de Megalopolis en 331, le régent d'Alexandre Antipater bat les Spartiates, qui avaient refusé de participer à la ligue de Corinthe.

Alexandre avance à marche forcée à travers ce qui est aujourd'hui l'Afghanistan et le Pakistan jusqu'à la vallée de l'Indus et vers 326 il atteint le Pendjab. Il aurait pu descendre la vallée du Gange jusqu'au Bengale si son armée, convaincue d'être arrivée à l'extrémité du monde, n'avait refusé d'aller plus loin. Alexandre rebrousse chemin à contrecœur, et meurt de fièvre à Babylone en 323.

L'empire d'Alexandre se brise peu après sa mort, mais ses conquêtes changent le monde grec de manière irréversible. Des milliers de Grecs voyagent avec lui ou sur ses traces pour s'installer dans les nouvelles cités grecques qu'il a fondées pendant son périple, dont la plus importante est Alexandrie en Égypte. Des royaumes hellénophones sont établis en Égypte, en Syrie, en Perse et en Bactriane. Les connaissances et les cultures de l'est et de l'ouest s'interpénètrent et interagissent. L'époque hellénistique commence.

Domination romaine

Article détaillé : Grèce romaine.

L'alliance, lors de la deuxième guerre punique, de Phillipe V de Macédoine avec Carthage fut un coup de couteau pour les Romains. Ces derniers sont appelés à l'aide par Athènes mais aussi par Rhodes et par le royaume de Pergame menacé par la Macédoine. C'est une occasion pour Rome d'accroître sa domination. Le consul et général romain Flamininus bat Phillipe à Cynoscéphales et l'oblige à s'allier aux Romains. Puis Flamininus proclame l'indépendance des cités grecques. Mais la tâche est rude. La Macédoine et de nombreuses villes grecques se soulèvent. La révolte à Athènes est matée, Corinthe est détruite et la Grèce devint une province romaine nommée l'Achaïe.

Liens internes

Liens externes

Références

  1. Saber Mansouri, Athènes vue par ses métèques, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008.
  2. « Ligue de Délos » : le trésor de l'alliance (la ligue) étant gardé sur l'ile sacrée de Délos.
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