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Les Juifs du Liban sont traditionnellement une communauté juive mizrahi qui existe depuis près de 2000 ans sur le territoire du Liban actuel et dont la taille a nettement diminué au cours du vingtième siècle, suite à son émigration essentiellement vers la France, l'Amérique du Nord, Brésil et, dans une moindre mesure, vers Israël.

Elle est aujourd'hui concentrée dans son ensemble autour de Beyrouth et ne compte plus qu'une centaine de membres, contre 20 000 en 1948[1].

L'aliyah de cette communauté ne s'est faite que tardivement, au moment des guerres civiles de 1958 et 1975, démontrant l'intégration de ses membres à la société libanaise et leur désir de ne pas quitter leur pays.

Sommaire

Implantation des Juifs au Liban

Les premiers signes de présence remontent autour de 132 de l'ère commune, suite à la révolte de Bar Kokhba contre l'empire romain. Le tremblement de terre qui a détruit la ville de Beyrouth en l’an 502 a démoli une synagogue âgée de plusieurs dizaines d’années que les juifs de l’époque avaient bâtie.

Au VIIe siècle, sous le règne du calife Muawiya Ier, une partie de la communauté juive s’est établie à Tripoli, puis à Sidon en 922 et à Tyr en 1070. Sous la protection de l’émir Béchir, la communauté juive du Chouf (Deir el Qamar, Barouk, et Hasbayah) possédait un cimetière, des écoles et plusieurs synagogues dans le Mont-Liban. Une synagogue a été édifiée à Aley en 1890, une autre à Bhamdoun en 1915.

Essor au XXe siècle

Vers le début du XIXe siècle, on comptait plus de 4000 juifs au pays du Cèdre, venus des contrées voisines (Syrie, Turquie, Perse, Grèce) pour s’installer sur ces terres. La communauté juive du Liban a connu l’apogée de sa prospérité et de son épanouissement durant le mandat français, avec par exemple la création du journal Le Monde Israélite et du journal Le Commerce du Levant de Toufic Mizrahi étant rédigé en langue française et existe toujours ; la création de « Safra bank » devenue aujourd'hui « Banque de Crédit national », et de « Zilkha bank ».

Le quartier de Wadi Abou Jamil est devenu le centre économique, social, culturel (plusieurs écoles) et religieux de la communauté (construction de la synagogue Maghen David Abraham). Peu après la création du Grand Liban (1920), la communauté juive du Liban était la première et la seule communauté juive au Moyen-Orient à jouir d’une reconnaissance et d’une protection constitutionnelle. Dans les années trente, et avec le soutien d’Émile Eddé, président de la république libanaise, l’idée d’octroyer un siège parlementaire à cette communauté fit son chemin. Elle a aussitôt été rejetée par le haut commissaire de la France, représentant le mandat français au Liban. En 1968 la communauté était déjà de 24 000 membres.

De nos jours

Le Liban est le seul pays arabe dont la population juive a augmenté après la Déclaration d'indépendance de l'État d'Israël en 1948. Avec l’éclatement de la guerre arabo-israélienne de 1948 et la création de l’État d’Israël, des mouvements de migrations vers le Liban en provenance des pays environnants avaient, paradoxalement, renforcé la présence juive au Liban. En effet, la majorité des juifs libanais affichaient un certain scepticisme envers la vie dans un kibboutz et envers l’État d’Israël en général (certains juifs libanais ont servi dans l’armée libanaise durant la guerre de 48), malgré les efforts de certains mouvements de recrutement sionistes locaux. Cette méfiance était confortée par le sentiment de pleine appartenance à la « nation » libanaise. La guerre et l’amalgame entre « juifs » et « sionistes » ont contraint cette communauté à adopter un profil bas (célébrations discrètes des fêtes religieuses, démission des officiers juifs de l’armée libanaise, restriction de la liberté d’expression, etc.).

La désintégration de la nation libanaise à travers la multiplication des conflits interconfessionnels eut pour effet l’affaiblissement de l’autorité de l’État. L’incapacité à protéger les membres de la communauté encouragea les atteintes répétées envers les personnes et les intérêts juifs (harcèlement de professeurs accusés de prêcher le sionisme, commerçants menacés). Angoisse, insécurité et pessimisme sont devenus le quotidien des juifs du Liban. La communauté n’eut d’autre choix que d’organiser l’émigration. Curieusement, la destination favorite des expatriés n’était pas Israël mais certains pays européens et américains (France, Italie, États-Unis, Canada). Le déclenchement de la guerre civile de 1975 contribua à la détérioration d’une situation déjà critique. L’emplacement géographique de Wadi Abou Jmil, au sein de la zone de conflit militaire, exposait la communauté aux risques d’enlèvement d’otages. La vie des juifs libanais n’était plus la même. La plupart des centres religieux, culturels et commerciaux étaient contraints de fermer.

Israël envahit le Liban en 1982. À cette époque, le Liban traversait la période la plus violente depuis son existence. Malgré tout ce que cette communauté avait subi, une grande partie de la communauté refusa de quitter. Ce fut une décision courageuse mais coûteuse : des enlèvements eurent lieu en 1985, malgré cette prise de position patriotique. Aujourd’hui, Wadi Abu Jamil, le quartier juif de Beyrouth, est abandonné et son centre spirituel, la synagogue Maghen Abraham construite en 1925, est délabré, même si un projet de rénovation existe et un financement a été trouvé. Avec une centaine de membres discrets, la communauté juive du Liban a pratiquement cessé d’exister.

Un des derniers notables connus de la communauté, le médecin Élie Hallak qui soignait des patients de toutes confessions (et a possiblement soigné l'otage Michel Seurat) a été enlevé le 30 mars 1985 et exécuté en février 1986, peut-être par le Hezbollah.[2]

Présidents de la communauté

Chefs spirituels

Entre 1908 et 1978, plusieurs Grands-Rabbins se sont succédé à la tête de la communauté juive libanaise:

Voir aussi

Notes et références

  1. (en) Beirut’s last Jews, Sefi Hendler, 19 août 2006, Ynet
  2. Le Nouvel Observateur, Élie Hallak, médecin juif de Beyrouth…, date non indiquée (sans doute vers mars 1986)
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