Histoire du Front national

Histoire du Front national

Histoire du Front national

Les 10 et 11 juin 1972, lors du deuxième congrès de l'organisation Ordre nouveau, un vote avait décidé de participer aux élections législatives de 1973 au sein d'une structure plus large, nommée « Front national », par 224 voix, soit 78,9 %. Une autre proposition « Front national pour l'ordre nouveau » avait obtenu 18,3 % des voix.

Sommaire

Fondation du Front national

Les fondateurs proposent la présidence à Jean-Marie Le Pen qui s'était retiré de la vie politique pour se consacrer à sa société d'éditions (la Serp) après la dissolution des Comités Tixier le 23 janvier 1966, ce qui avait marqué la dislocation et l'émiettement de l'extrême droite en plusieurs partis éphémères.

Le 5 octobre 1972 a eu lieu le congrès constitutif du Front national pour l'unité française, communément appelé Front national, l'élection de Jean-Marie Le Pen comme président et du journaliste François Brigneau comme vice-président.

Parmi les fondateurs du nouveau mouvement, on pouvait relever les personnalités suivantes :

Le comité directeur était composé :

Le 12 octobre 1972, élection du premier bureau politique, avec Jean-Marie Le Pen (président), François Brigneau (vice-président), Alain Robert (secrétaire général), Roger Holeindre (secrétaire général adjoint), Pierre Bousquet (trésorier) et Pierre Durand (trésorier adjoint). Le Mouvement pour la Justice et la Liberté/Unité Française quitte le FN.

En vue des élections législatives de mars 1973, le Front national adopte un programme intitulé Défendre les Français qui peut se résumer en sept points :

  1. le régime présidentiel doit être équilibré par une assemblée élue au scrutin proportionnel ;
  2. la dénonciation des accords d'Évian de 1962 et l'indemnisation des rapatriés considérée comme un préalable à la politique d'aide à l'étranger ;
  3. une réglementation très stricte de l'immigration ;
  4. la suppression du service militaire obligatoire remplacé par un service volontaire de six mois et une armée de métier ;
  5. la défense du commerce et de l'artisanat ;
  6. une politique d'aide à la famille qui comporte plusieurs mesures, en particulier des allocations spéciales et des dégrèvements fiscaux ;
  7. la dépolitisation de la fonction publique, en particulier celle de l'enseignement avec l'abrogation de la loi Faure.

Chronologie du Front national

Années 1970

  • En 1973 :
    • Le 4 mars, aux élections législatives le Front national obtient 1,32 % des suffrages exprimés (JM Le Pen obtient le meilleur score du FN avec 5,22% dans la 15e circonscription de Paris).
    • Du 28 au 29 avril, se déroule le premier congrès du Front national.
  • Ordre nouveau sera dissous par Raymond Marcellin, le ministre de l'Intérieur, à la suite d'un meeting particulièrement dur contre « l'immigration sauvage » en juin 1973. Le divorce est alors consommé entre Alain Robert-Ordre nouveau et le Front national mené de plus en plus fermement par Le Pen.
  • En 1974 :
    • suite au décès subit du Président Georges Pompidou le 4 avril, Jean-Marie Le Pen décide de se présenter aux élections présidentielles en tant que candidat « de choc » de la droite « nationale, populaire et sociale », afin de « dire la vérité aux Français » avant qu’il ne soit trop tard. Il préconise notamment la limitation des fonctions de l’État, la lutte contre la subversion à l’intérieur, le renforcement du pacte atlantique à l’extérieur, la séparation nette du secteur de l’État et du secteur privé en matière économique, la primauté de l’intérêt national, la limitation de l’immigration étrangère, l’abrogation des accords d’Évian de 1962, la protection de l’environnement, l’hostilité à la politisation des syndicats, la limitation du droit de grève en matière sociale, la promotion de la famille et de la natalité, ainsi que la création d’une armée de volontaires. Concurrencé par le ministre démissionnaire des P.T.T., Jean Royer, et, surtout par le ministre d’État à l’Économie et aux Finances, Valéry Giscard d’Estaing, soutenu notamment par Ordre nouveau et Minute, Jean-Marie Le Pen n’obtient, le 5 mai, que 0,75 % des suffrages. Pour le second tour, J.-M. Le Pen appelle à voter pour Valéry Giscard d'Estaing.
  • À l'occasion du deuxième congrès, juin 1974, l'historien Jean-François Chiappe et le cimentier richissime Hubert Lambert (qui lèguera fortune et manoir de Montretout à Le Pen) rentrent au comité central.
  • À partir d'octobre, la Fédération d'action nationale et européenne (néo-nazis) tente un rapprochement avec le courant nationaliste-révolutionnaire dirigé par François Duprat, suivis par les néo-nazis de la FANE de Fredriksen.
  • En 1975, présence de Jacques Dominati et son directeur de cabinet, Jean-Marie Le Chevallier.
  • Le 2 novembre 1976 : un attentat détruit l'appartement parisien de Jean-Marie Le Pen.
  • En mars 1977, aux élections municipales, le FN est présent sur certaines listes RPR/UDF, notamment à Toulouse, où il obtient une élue.
  • En septembre 1977 : l'Union solidariste dirigée par Jean-Pierre Stirbois, Jean-Claude Nourry et Michel Collinot, se rallie au Front National. L'anticommunisme viscéral du Front commence à être supplanté au niveau des thèmes par les mots d'ordre contre l'immigration.
  • Le 12 mars 1978, au premier tour des élections législatives, le Front national obtient 0,33 % des suffrages exprimés.
  • Le 18 mars 1978 : François Duprat est assassiné. Suite à cet assassinat, les Groupes nationalistes révolutionnaires et la FANE, rompent les liens avec le Front National en mai et juin. Aux élections législatives, le thème de l'immigration occupe une place importante dans la campagne du Front national.
  • Le 10 juin 1979, aux élections européennes, échec de la constitution d'une liste commune entre le FN et le Parti des forces nouvelles (PFN), issu des dissidents de novembre 1973. L'idée avait été de présenter en tête de liste une personnalité qui fît l'unanimité au sein de l'extrême droite : il s'agissait du célèbre écrivain monarchiste, le marquis Michel de Saint-Pierre. Cependant Jean-Marie Le Pen — troisième de la liste — plus encore que par le problème posé par le candidat à choisir pour la 4e position, est outré par le fédéralisme libéral de Tixier-Vignancour et du PFN. En conséquence, le FN prône l'abstention tandis que le PFN présente sa « liste d'Union française pour l'Eurodroite des patries » que conduit Tixier-Vignancour et qui obtient 1,31% des suffrages.

Années 1980

  • En 1980, le Front national ne compte que 270 adhérents.
  • 1981
    • en avril-mai, à cause de la concurrence que lui cause une nouvelle fois le PFN et son candidat à la candidature Pascal Gauchon et à cause surtout des candidatures de Michel Debré, de Marie-France Garaud et de Jacques Chirac, Jean-Marie Le Pen n'arrive pas à réunir les 500 parrainages nécessaires à sa candidature pour l'élection présidentielle. Il appelle à voter "Jeanne d'Arc".
    • aux élections législatives du 14 juin, le Front national obtient 0,18% des suffrages exprimés.
    • en juin, Jean-Pierre Stirbois est nommé nouveau secrétaire général du FN, ce qui entraîne le départ des nationalistes-révolutionnaires de Militant.
    • en septembre, se déroule la première fête des Bleu-blanc-rouge.
  • 1982 : lors des élections cantonales, le Front national obtient dans quelques circonscriptions des résultats en forte progression (12,62 % à Dreux-Ouest, 13,30 % à Grande-Synthe près de Dunkerque), et une moyenne de 0,20 % des suffrages au niveau national. C'est le tout début de l'ascension du FN.
  • 1983, fut une année électorale historique pour le Front national, lors de laquelle diverses élections vont confirmer son cette ascension :
    • En mars : 11,3 % aux municipales pour Jean-Marie Le Pen à Paris XXe (mais seulement 0,11 % pour toute l'extrême droite à l'échelle nationale) ;
    • En septembre : municipale partielle à Dreux (Eure-et-Loir), ou Jean-Pierre Stirbois obtient 16,7% et fusionne au second tour avec la liste de droite.
    • 12 % pour Jean-Marie Le Pen lors d'une élection législative partielle dans le Morbihan).
  • 1985 :
    • en mars, aux élections cantonales, Jean Roussel (ancien dirigeant local de l'UDF) est élu conseiller général FN dans un canton de Marseille (Bouches-du-Rhône), bénéficiant de l'investiture de son parti mais aussi du Centre national des indépendants et paysans. Droite et FN signent un accord de désistement réciproque dans les Alpes-maritimes.
    • en novembre, se produit une nouvelle dissidence : Roger Palmiéri, Hugues d'Alauzier et Jean-Claude Chapuis créent le Front d'Opposition Nationale qui deviendra en octobre 1987, le Mouvement Travail Patrie.
  • 1986 :
    • 16 mars, élections législatives :
    • Aux élections régionales simultanées, le score se monte à 9,56 % et entraîne l'élection de 137 conseillers régionaux frontistes. Les élus FN vont permettre à la droite d'obtenir la présidence de sept régions (Aquitaine, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Haute-Normandie, Picardie, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte-d'Azur); le FN sera représenté dans quatre exécutifs régionaux (deux vice-présidents en Provence-Alpes-Côte-d'Azur, où la droite possède la majorité relative ; une vice-présidence en Languedoc-Roussillon, Haute-Normandie et Picardie) puis six (une vice-présidence en Aquitaine et en Franche-Comté à partir de 1988).
  • 1987 :
    • Le 26 avril, depuis sa ville natale de la Trinité sur Mer (Morbihan), le président du Front national annonce avoir « pris la grave décision d’être candidat à la présidence de la République ». J.-M. Le Pen aspire, dit-il, à rassembler cette majorité de Français, qui appelle de ses vœux « l’ordre, le travail, la concorde », autour des thèmes sur lesquels il fera sa campagne : la restauration de « la foi patriotique » dans la famille et à l’école, l’exaltation des « valeurs les plus sacrées », « la volonté d’agir contre le chômage, contre la crise économique et contre le socialisme qui les a engendrés ». À l’émission politique L’Heure de Vérité, le 6 mai, il présente les principaux points de son programme : dès son élection, il prononcerait la dissolution de l’Assemblée nationale et, parmi ses premières initiatives, introduirait dans la Constitution la procédure du référendum d’initiative populaire qu’il appliquerait à des sujets tels que la peine de mort, l’immigration et la Sécurité sociale, à propos de laquelle il préconise « une profonde réforme du système » visant à la « purger des privilèges qui l’accablent ». Le président du Front national souhaite, en particulier, « des caisses séparées pour les Français et pour les étrangers ». Il évoque le sort des malades atteints du S.I.D.A. qu’il importe d’isoler, selon lui, du reste de la population. Le SIDA, maladie « terriblement contagieuse », porte atteinte à « l’équilibre de la nation », proclame JM Le Pen. Enfin, il suggère, à propos du chômage, d’organiser, « de manière élégante et humaine », le retour de « 300 à 400 000 chômeurs immigrés ».
    • 13 septembre : JM Le Pen déclare lors de l'émission le « Grand Jury RTL/Le Monde » : « Je suis passionné par l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Je me pose un certain nombre de questions. Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Je n'ai pas pu moi-même en voir. Je n'ai pas étudié spécialement la question, Mais je crois que c'est un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. » Cette déclaration déclenche un tollé général, et un procès. JM Le Pen est condamné le 18 décembre 1991 par la Cour d'appel de Versailles pour « banalisation de crimes contre l'humanité » et « consentement à l'horrible » pour ces propos.
  • 1988
    • Le 24 avril, JM Le Pen obtient 14,38% au premier tour de l'élection présidentielle.
    • 5 et 12 juin, élections législatives générales, à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale consécutive à la réélection de François Mitterrand. Le FN dépasse la droite dans 9 circonscriptions (8 dans les Bouches-du-Rhône, 1 dans le Var), un accord de désistement réciproque dans les Bouches-du-Rhône et le Var est passé avec la droite menée par Jean-Claude Gaudin et Maurice Arreckx, mais compte tenu du rétablissement du scrutin majoritaire à deux tours, le Front national perd son groupe parlementaire et n'est plus représenté au Parlement que par Yann Piat, élue député de la 3e circonscription du Var (23,26 % au premier tour et 53,38 % au second tour).
      Note : la députée quittera le parti (ou en sera exclue, selon le point de vue) en octobre de la même année, et rejoindra le Parti républicain (PR/UDF). Elle sera assassinée le 25 février 1994, quelques mois après sa réélection sous les couleurs de l'UDF, sans doute en raison de son opposition à certaines pratiques mafieuses dans le département du Var.
    • Lors des élections cantonales, le FN obtient en moyenne 5,73 % dans les 1 465 cantons où il était représenté.
    • 2 septembre, jeu de mot douteux de J.-M. Le Pen sur le nom de Michel Durafour et l'Holocauste («Durafour crématoire»), ce qui conduit J.-M. Le Pen à une condamnation à 10 000 francs (1524 euros) d'amende par la Cour d'appel de Paris pour « outrage ».
    • 5 novembre, Jean-Pierre Stirbois décède accidentellement en voiture.

Années 1990

  • En mars 1992, aux élections régionales, le Front National obtient 239 élus dans les 22 régions métropolitaines.
  • Le Front national participe aux élections législatives, il est parfois concurrencé par les candidats de l'Alliance populaire.
  • 1995 :
    • Le 23 avril, au premier tour de l'élection présidentielle, JM Le Pen obtient 15,00% des voix, et déclare pour le second tour : « Chirac, c'est Jospin en pire » mais également « Il faut rendre Lionel Jospin à son camp, il faut rendre Lionel Jospin à Delors, à son parti marxiste, eurofédéraliste, là aussi parti de l'étranger. »
    • En juin, aux élections municipales, les listes du Front national remportent trois mairies de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur dans des triangulaires (majorités relatives) :
    • Lors des élections cantonales, le FN obtient en moyenne 8,1 % dans les 2 035 cantons où il était représenté.
    • Le 29 août 1995, le corps de Jean-Claude Poulet-Dachary est découvert dans la cage d'escalier de son immeuble, gisant dans une mare de sang. Âgé de 46 ans, ancien légionnaire et homosexuel notoire, il était l'homme de confiance du maire de Toulon. Très vite, un marginal, Jean-Marc Pétroff, est arrêté et reconnu coupable du meurtre. Après une longue et difficile procédure, il sera condamné en 2006 à quinze ans de réclusion criminelle, mais des zones d'ombre demeurent.
    • En octobre, le Renouveau étudiant est repris en main par la direction du FN, après des nombreux actes de violence de la part de ses membres issus de groupuscules radicaux. Certains dissidents créent avec le soutien officieux de Bruno Mégret, en sous main, l'Union nationale des étudiants de droite.
    • le 6 novembre 1995 voit la création du Front-National-Police (FNP), premier des Syndicats FN.
  • 1997 :
    • Le 9 février : la liste du Front national, menée par Catherine Mégret, épouse de Bruno Mégret, « délégué général » du parti, inéligible pour cause de dépassement du plafond d'un précédent compte de campagne, obtient 46,7% dès le premier tour et remporte au second tour, à la majorité absolue (52,48 %), l'élection municipale partielle de Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
    • Le Congrès de Strasbourg marque le début du clivage entre Le Pen et Bruno Megret. Le nouveau Comité central est largement dominé par les Mégrétistes. Marine Le Pen est battue à l'élection au Comité central malgé l'appui du Président et Samuel Maréchal est élu, mais de justesse.
    • Les 25 mai et 1er juin, aux élections législatives. Jean-Marie Le Chevallier, maire frontiste de Toulon, est élu député dans le 1re circonscription du Var avec 32,39% au premier tour et 53,16% au second). Toutefois, son élection sera invalidée en février 1998 par le Conseil constitutionnel, son épouse est alors présentée comme candidate mais est battue.
  • 1998 :
    • mars 1998, aux élections régionales, le FN obtient 275 élus dans les 22 régions métropolitaines. Charles Baur en Picardie, Jacques Blanc en Languedoc-Roussillon, Bernard Harang au Centre, Charles Millon en Rhône-Alpes, Jean-Pierre Soisson en Bourgogne, acceptent une alliance de circonstance avec le FN et sont élus avec les voix frontistes à la présidence de leur région.Jean-François Humbert en Franche-Comté démissionne aussitôt, refusant toute compromission avec le FN. Il est ensuite réélu sans les voix du FN.
      • Sous la pression, Bernard Harang démissionne lui aussi, puis il est remplacé par le socialiste Michel Sapin. L'élection de Charles Millon sera invalidée et il sera remplacé en janvier 1999 par Anne-Marie Comparini (UDF) qui gouvernera la région Rhône-Alpes avec une majorité constituée principalement par la gauche et seulement 15 conseillers de droite.
    • décembre 1998 : Bruno Mégret second du Front National, entre en conflit ouvert avec Jean-Marie Le Pen, le chef historique.
      • Samedi 5 : au conseil national, deux proches de Megret sont exclus, avec beaucoup de remous.
      • Dimanche 6 : Le Pen traite ses opposants de « minorité extrémiste, activiste et même raciste ».
      • Lundi 7 : Serge Martinez prend l'initiative de réclamer un congrès extraordinaire pour dénouer la crise, ce qui est refusé par Le Pen. Statutairement, il suffit que 20% des adhérants le réclament pour qu'un congrès soit convoqué.
      • Le siège étant aux mains des partisans de J.-M. Le Pen, ceux de B. Megret, créent lors du congrès fondateur, du (23 au 24 janvier 1999, un Front National-Mouvement National rebaptisé en mai, Mouvement National puis Mouvement national républicain (MNR) le 2 octobre.


Bilan et enjeux fidèles au FN passés au MN autres
12 parlementaires européens 6 (1) 3 (2) 1 (3)
275 conseillers régionaux 131 140 4 (4)
8 conseillers généraux 5 (5) 3 (6) -
4 maires de villes de plus de 20 000 habitants 1 (7) 2 (8) 1 (9)
44 membres du bureau politique 29 14 1
120 membres du comité central 67 52 1
97 secrétaires départementaux 39 57 1


Commentaires :

(1) : Bruno Gollnisch, Jean-Claude Martinez, Carl Lang, Marie-France Stirbois, Bernard Antony et Fernand Le Rachinel.
(2) : Jean-Yves Le Gallou Yvan Blot et Éric Pinel, mais les deux derniers sont revenus rapidement vers JM Le Pen.
(3) : Jean-Marie Le Chevallier a continué sa dissidence personnelle.
(4) : dont 1 a rallié le Mouvement Régionaliste Alsacien.
(5) : Marie-France Stirbois en Eure-et-Loir, Fernand Le Rachinel dans la Manche, Pierre Descaves dans l'Oise, Jean-Pierre Reveau à Paris, et Éliane Guillet de la Brosse dans le Var.
(6) : Daniel Simonpieri dans les Bouches-du-Rhône, Gérard Freulet dans le Haut-Rhin et Dominique Michel dans le Var.
(7) : Jacques Bompard à Orange.
(8) : Daniel Simonpieri à Marignane et Catherine Mégret à Vitrolles.
(9) : Jean-Marie Le Chevallier à Toulon.
  • 1999 :
    • 9 janvier déclaration de Jean-Marie Le Chevalier : « Le Var et Toulon vont connaître la plus forte explosion démographique de France, avec beaucoup de Français du Nord et d’Européens voulant profiter du climat, mais aussi une partie qui arrivera des pays du sud, de confession musulmane. Or nous savons que l’Islam, quand il devient révolutionnaire, est une véritable catastrophe. (...) »
    • Le 27 mars, Jean-Marie Le Chevallier, maire de Toulon et parlementaire européen entre en dissidence contre J.-M. Le Pen.
    • Le 13 juin, aux élections européennes. la liste FN obtient 5,70% et 5 élus : Jean-Marie Le Pen, Charles de Gaulle, le petit-fils, homonyme du général et élu sur la liste conduite par Philippe de Villiers en 1994, Jean-Claude Martinez, Bruno Gollnisch et Carl Lang. La liste « Européens d'accord, Français d'abord » conduite par Bruno Mégret obtient 3,28%. C'est à l'occasion de ces élections européennes que Jean-François Touzé, qui avait créé 10 ans plus tôt les Comités Espace Nouveau, revient, avec armes et bagages, au Front national.

Années 2000

2001

  • 11 mars : les listes conduites par Jacques Bompard, à Orange, et Marie-Christine Bignon, à Chauffailles (Saône-et-Loire), sont élues dès le premier tour des élections municipales, avec un score identique de 60 % des voix. En revanche, à Toulon, la liste menée par le maire sortant et dissident, Jean-Marie Le Chevallier, est battue avec 7% des voix, probablement en raison de dissensions et rivalités au sein de l'équipe sortante.
  • 18 mars : à Marignane, municipalité conquise en 1995 à la majorité relative, le 2e tour des élections municipales voit la victoire, là encore avec un score proche de 60 %, de la liste emmenée par le candidat du MNR Daniel Simonpieri (transfuge qui soutiendra activement Jean-Marie Le Pen lors du 2e tour de l'élection présidentielle de 2002).
  • Lors des élections cantonales, le FN obtient en moyenne 6,94 % dans les 1 933 cantons où il était représenté.

2002

  • En vue de la prochaine élection présidentielle, JM Le Pen semble éprouver des difficultés afin de rassembler les 500 parrainages nécessaires pour valider sa candidature auprès du Conseil constitutionnel. Selon lui, l’équipe de campagne du chef de l’État fait pression sur les élus locaux soit pour qu’ils refusent de lui accorder leur signature soit pour qu’ils renoncent à honorer leur éventuelle promesse de signature. Finalement, le président du Front national atteindra son objectif et sa candidature sera retenue. Au cours de cette campagne du premier tour, les observateurs ont pu remarquer le travail effectué par la cellule « Idées images » conduite par Marine Le Pen et Jean-François Touzé afin de « relooker » l'image de Jean-Marie Le Pen (Remarque : cette idée est régulièrement battue en brèche par les opposants internes de Marine Le Pen. Le premier tour a été entièrement réalisé par l'équipe de Bruno Gollnisch, notamment Martial Bild et Gilles Arnaud, alors en charge du Pôle Graphique du CLPP2002).
200109 Présidentielles 2002 122.jpg
  • 21 avril : ayant recueilli 16,86 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen est qualifié pour le second tour. La qualification du président du Front national pour le second tour provoque un séisme politique et sera suivie de nombreuses manifestations de protestation dans toute la France. Seul le candidat du MNR, Bruno Mégret (2,34%), se félicitant « des scores de la droite nationale et républicaine », lui apporte son soutien. Le premier ministre socialiste, Lionel Jospin, grand perdant du scrutin, annonce à cette occasion son retrait de la vie politique.
  • Au soir du premier tour, JM Le Pen affiche son ambition de rassemblement en s’adressant aux déçus et aux abstentionnistes de tout bord : « n’ayez pas peur de rêver, vous les petits, les sans-grades, les exclus ». Il se définit comme « socialement à gauche, économiquement à droite et, plus que jamais, nationalement de France » et cherche à séduire une partie de l’électorat, autrefois représentée par le PCF (qui s’effondre à 3,37%) ou l’extrême gauche (qui atteint plus de 10% des suffrages) : « vous les mineurs, les métallos, les ouvrières et les ouvriers de toutes les industries ruinées par l’euromondialisme de Maastricht. Vous, les agriculteurs aux retraites de misère et acculés à la ruine et à la disparition, vous aussi qui êtes les premières victimes de l’insécurité ».
  • 5 mai : le président sortant Jacques Chirac, qui avait obtenu 19,88 % des voix au premier tour, est réélu avec un score de plus de 82 % des suffrages exprimés. Toutefois, Jean-Marie Le Pen avec 17,79% des suffrages, obtient 5 millions et demi de voix.

2003

  • 10 avril : JM Le Pen est destitué de son mandat de parlementaire européen.
  • 19-21 avril : lors du congrès national, Marine Le Pen, la fille de Jean-Marie, devient vice-présidente du Front national, à cette occasion, selon certains journalistes, une fronde interne aurait eu lieu, mais sans aucune confirmation. Gollnisch est confirmé comme le successeur désigné de J.-M. Le Pen.
  • 4 juillet : Bernard Antony, chef de file des nationaux-catholiques du FN, démissionne du bureau politique.
  • En août, le Front national désirait organiser son Université d'été au palace de l'Impérial à Annecy, or ce dernier s'est vu notifier, trois semaines avant, une interdiction par la municipalité de recevoir cet évènement, alors que le lieu était réservé depuis le mois d'avril. Après un recours négatif, auprès du tribunal de première instance, puis un autre recours toujours négatif auprès de la Cour d'Appel, le Conseil d'État avait fini par juger inconstitutionnelle toute manœuvre tendant à empêcher la libre expression d'un parti politique, et avait autorisé la tenue de l'université d'été du Front national. Cette décision fait aujourd'hui jurisprudence.

2004

  • 22 février : JM Le Pen est déclaré inéligible en Provence-Alpes-Côte-d'Azur par le tribunal administratif de Marseille, sur l'argument d'une mauvaise domiciliation fiscale.
  • 21 mars : Premier tour des élections régionales (et premier tour des élections cantonales pour la moitié des cantons).

2005

  • 7 janvier : La parution du journal Rivarol déclenche une nouvelle polémique, en rapportant des propos tenus par Jean-Marie Le Pen selon lesquels il estime que l'occupation allemande de la France n'avait pas été « si inhumaine ». JMLP estime qu'il s'est « fait piéger » par le journaliste et n'a pas lu l'interview avant sa publication. Suite à cette parution, sa fille Marine Le Pen, très en colère, prend ses distances avec son père et avec les instances dirigeantes du FN. Elle estime que ces déclarations sont allées gravement à l'encontre de la stratégie de « dédiabolisation » à laquelle elle s'est consacrée sans relâche depuis trois ans [3].
  • En août, Jacques Bompard, le maire d'Orange déclare : « Avant de vouloir combattre le système en place (...) il faut être capable, il faut être responsable, il faut être crédible. Or je ne crois pas hélas, que ce soit l'image que donne notre famille de pensée aujourd'hui en France (...) Les événements de la Seconde Guerre mondiale n'intéressent pas les Français. Les discours imprécateurs, les provocations verbales (...) choquent également ou désorientent (...) Nous avons trop souffert et souffrons encore tous les jours du poids de l'ego au sein du mouvement national ». Au sujet de l'absence d'élus : « La faute en revient uniquement au mirage présidentiel, à ceux qui pensent que l'on pèse plus politiquement lorsqu'on est battu à une élection nationale que vainqueur à un scrutin local. »
  • En septembre 2005, JM Le Pen, dans l'hypothèse d'un deuxième tour entre la gauche et Sarkozy en 2007, déclare : « Jacques Chirac a témoigné à l'égard du FN d'une hostilité constante et injustifiée (...) alors que Sarkozy, lui, nuance tout de même sa rivalité politique bien naturelle. Sur un certain nombre de sujets, il est d'accord avec les propositions que j'ai faites. »
  • Le 9 septembre, lors du bureau exécutif, Bruno Gollnisch, le numéro 2, et Carl Lang, le numéro 3, ont refusé l'exclusion de Jacques Bompard. De plus ils refusent de prendre la direction de la campagne présidentielle de JM Le Pen.
  • Les 8 et 9 octobre, le FN a renoué avec sa traditionnelle fête des Bleu-blanc-rouge qui n'avait pu être organisée depuis 2001, car la pelouse de Reuilly à Vincennes, lui était désormais interdite. Elle a été organisée au parc des expositions du Bourget.
  • Le 11 octobre, Louis Aliot remplace Carl Lang au poste de secrétariat général.

2006

2007

  • Le 25 février, lors du discours de clôture de la convention de Lille, Jean-Marie Le Pen dénonce particulièrement « le capitalisme financier planétaire ».
  • Le 22 avril, Jean-Marie Le Pen recueille 10,54 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle, ce qui constitue pour la première fois un reflux par rapport à l'élection précédente de même nature. Ce reflux est confirmé et amplifié lors des législatives du 10 juin, lors desquelles le FN obtient 5 % des voix sur le plan national. Suite à ce revers électoral et au déficit financier qui en découle, l'édition 2007 de la Fête des Bleu-blanc-rouge a été annulée et une « souscription nationale » lancée pour renflouer les caisses du parti.

2008

Marine Le Pen
(janvier 2008)
  • Le 25 avril 2008, la vice-présidente du Front national, Marine Le Pen déclare sur BFM-TV, qu'elle « ne partage pas sur ces évènements la même vision » que son père a exprimé dans l'interview publié la veille.
  • Par mesure d'économie, le discours de Jean-Marie Le Pen prononcé à la fin du traditionnel défilé du 1er mai, habituellement sur la place de l'Opéra à Paris, s'est tenu place des Pyramides. De plus, le mensuel "Français d'abord", organe officiel du parti, annonce sa propre disparition pour la même raison.
  • Le FN met en vente son siège de Saint-Cloud par une procédure d'appel d'offres, il espère un prix de vente entre 15 à 20 millions d'euros pour les 5 200 m². Le siège social du mouvement doit être transféré à Nanterre (rue des Suisses) dans un immeuble de 1 850 m² pris en location. Les autres dispositions sont : transfert du discours du 1er mai place des Pyramides au lieu de la place de l'Opéra, non organisation pour la deuxième année consécutive de la fête des BBR, suspension de la publication du magazine mensuel FDA.
  • Le bailleur de fonds historique du FN, Fernand Le Rachinel, député européen, entame une procédure judiciaire pour récupérer les 7 millions d'euros avancés l'année dernière.
  • Le 24 juin 2008, Jean-Marie Le Pen fête ses 80 ans et annonce qu'il veut conduire lui-même la campagne aux élections européennes de 2009 : « Je suis le seul député qui ai voté contre la ratification du traité de Rome en 1957 et qui est toujours dans l'arène politique aujourd'hui. [...] Les Français ont besoin d'un certain temps pour admettre que Nicolas Sarkozy les a floués. Les élections européennes de juin 2009 seront l'occasion de le sanctionner. » Il estime que sa notoriété peut suppléer — comme cela est déjà arrivé — la crise actuelle du militantisme frontiste et la faiblesse des moyens financiers.
  • En octobre 2008, Jean-Claude Martinez annonce sa décision d'être candidat aux élections européennes de juin 2009 dans le Sud-Ouest et de mener sa propre liste face à la liste du Front national dont il est vice-président. Il marque sa volonté de former, sous le nom de "Maison de la vie et de la liberté", des listes dissidentes dans toutes les régions. Fernand Le Rachenel qui a démissionné du FN se rallie à cette initiative et annonce sa décision de se présenter sous les couleurs de "Maison de la vie et de la liberté" dans la région Nord-Ouest.
  • Le 13 novembre 2008, Carl Lang, député européen et ancien secrétaire général du FN annonce lors d'un "point presse" dans les salons de l'hôtel Kyriad à Boulogne, dans les Hauts-de-Seine, qu'il monte sa propre liste aux élections européennes de juin 2009 dans la région Nord-Ouest face à Marine Le Pen investie par le FN. Fort du soutien du soutien d'une majorité de conseillers régionaux FN dans sa région, il déclare ne pouvoir accorder sa confiance, ni politique ni technique ni humaine, à la fille de Jean-Marie Le Pen. Il assure bénéficier également du soutien de Christian Baeckeroot et de Fernand Le Rachinel, tout en annonçant qu'il va rencontrer prochainement Jean-Claude Martinez afin de déterminer si leurs initiatives respectives peuvent s'articuler.
  • Le 17 novembre 2008, Carl Lang et Jean-Claude Martinez, entrés en dissidence pour les européennes de juin 2009 et tous deux opposés à Marine Le Pen, sont suspendus du Front national par une décision du "Bureau Exécutif".
  • Le 24 novembre 2008, Martial Bild démissionne pour des raisons personnelles de ses fonctions de secrétaire départemental de Paris ainsi que de toutes ses responsabilités au sein du Front national.
  • Le 25 novembre 2008, Bruno Gollnisch, considéré comme le principal adversaire de Marine Le Pen dans la course à la succession à la tête du mouvement, présente sa démission au bureau politique du Front national ; il est confirmé dans ses fonctions. Faisant référence à la suspension de Carl Lang et Jean-Claude Martinez, il déclare : « Je ne peux approuver les candidatures dissidentes, mais je n'ai pas réussi à réconcilier avec Jean-Marie et Marine Le Pen ceux que je considère toujours comme des amis ».
  • Fin novembre 2008, Jean-Claude Martinez passe des accords avec Carl Lang et Fernand Le Rachinel dans la perspective des élections européennes de 2009.

2009

  • Le 8 janvier 2009 :
    • Jean-Marie Le Pen dénonce « les apprentis sorciers de l'économie » responsables de la crise financière : Auréolés d'une gloire factice, éblouis par des idées qu'ils croyaient modernes, ils ont détruit les nations, les États constitués [...] les services publics, tous livrés aux lois de la marchandisation universelle [...] Les voilà tous, avec l'ardeur des néophytes, des nouveaux convertis, défenseurs des nations protectrices, des intérêts de la communauté nationale, adeptes du contrôle et des réglementations, eux qui ne juraient hier que par le "laissez faire, laissez aller"  ». Il traite la président de la République de « fondé de pouvoir des grands du CAC 40 », « ce n'est pas Nicolas Sarkozy, c'est Nicolas Fouquet! », du nom du surintendant des finances de Louis XIV soupçonné de malversations financières par le roi, condamné et jeté en prison. Évoquant le lourd endettement auquel le FN doit faire face, Jean-Marie Le Pen assure que son parti est « enfin sorti de ses ennuis financiers », même s'il n'a pas encore réussi à vendre son ancien siège de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).
    • La vice-présidente du mouvement, Marine Le Pen déclare : « Nous sommes parvenus à un accord avec les banques qui nous laisse de longs mois pour vendre le siège ».
  • Le 13 janvier 2009, Jean-Marie Le Pen dénonce « le bluff » du ministre de l'Immigration Brice Hortefeux sur le nombre de reconduites à la frontière, estimant qu'un nombre important de personnes reconduites « revenaient » ensuite en France : « Le ministre de l'Immigration annonce triomphalement que près de 30.000 étrangers ont été reconduits aux frontières en 2008, soit 28,5% de plus qu'en 2007. Or la grande majorité de ces "retours volontaires" sont des "retours humanitaires" de Roms roumains et bulgares qui empochent le pécule qu'on leur donne et reviennent ensuite quand ils veulent, au nom de la libre circulation des citoyens de l'Union européenne. Pendant que M. Hortefeux prend les Français pour des imbéciles, l'immigration se poursuit donc comme avant, augmentée de "l'immigration de travail" voulue par M. Sarkozy aux dépens des travailleurs français ».
  • Le 21 janvier 2009, la Cour d'appel confirme la condamnation de Jean-Marie Le Pen à trois mois de prison avec sursis et à une amende de 10 000 euros pour ses propos tenus lors d'une interview donnée au journal Rivarol en janvier 2005 et tendant à minimiser les crimes commis par les nazis sous l'Occupation[4].
  • Le 22 janvier 2009, le Front national prononce la « suspension, dans l'attente de sa convocation devant la commission de discipline du mouvement » d'un de ses militants, Tanguy Deshayes (41 ans), tête de liste du FN dans le 20e arrondissement aux dernières élections municipales de Paris en 2007. Il est mis en examen pour « menaces de mort » contre un jeune éleveur bio de 29 ans, Jean-Hughes Bourgeois de Teilhet (Puy-de-Dôme). Il a reconnu devant la justice avoir envoyé au moins une des lettres de menaces adressées au jeune éleveur bio qui a fini par quitter la région en 2008 après avoir vécu de longs mois de menaces et de violences et a revendu sa ferme, écœuré par les attaques à son encontre[5].
  • Le 8 février 2009, Le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, à Marseille, estime que l'effet de la crise dans l'opinion lui permettra de réaliser un score d'au moins 10% aux prochaines européennes pour lesquels il mène la liste de son parti dans le sud-est. Il annonce aussi qu'il sera tête de liste de son parti aux élections régionales de 2010 en Provence-Alpes-Côte d'Azur, alors qu'il avait été déclaré inéligible aux régionales de 2004 faute d'inscription au rôle des contributions directes sur la région : « Les sondages donnaient le PS, l'UMP et le Front national à égalité [...], j'ai été victime d'une manoeuvre politique : privé de sa tête de liste le FN avait fait un moins bon score qu'attendu [...] Il est raisonnable de penser que ce sont mes dernières élections, sauf circonstances extraordinaires [...] on va avoir des résultats qui vont en surprendre plus d'un [pronostiquant] un recul de l'UMP et une montée des oppositions et singulièrement du FN [...] Aux élections européennes on a toujours fait 10 à 11%, on sera dans ces eaux-là, plus peut être compte tenu de la crise et de l'impact qu'elle va avoir sur l'opinion [...] Plus Sarkozy ira vers la gauche, plus il libérera l'espace de droite qu'il avait indûment occupé pendant la campagne électorale de 2007 [...] La crise va être un révélateur [...] Le FN a connu un échec relatif à la présidentielle et très sévère aux législatives mais j'ai connu le PS à 5% ». Lors de la conférence de presse il a aussi affirmé que le maire UMP, Jean-Claude Gaudin, « prétend qu'il y a 300 000 musulmans à Marseille, le jour où ils seront 800.000 le maire ne s'appellera plus Gaudin mais peut-être Ben Gaudin [...] L'immigration de masse tend à prendre l'allure d'une véritable colonisation ».
  • Le 11 février 2009, la Cour d'appel de Versailles condamne le Front national à rembourser à rembourser à l'imprimeur et ex-député européen Fernand Le Rachinel plus de 6,3 millions d'euros de dettes, majorées de près de 599 865 euros d'intérêts. Cet imprimeur, qui était l'un des principaux bailleurs de fonds du FN, avait assigné le parti en redressement judiciaire afin d'obtenir le remboursement des créances liées aux élections législatives de mai 2007[6]
  • Le 15 février 2009, le président du FN, JM Le Pen, interrogé sur son choix à l'élection présidentielle de 2012, déclare que face à ce « cruel dilemme » -- choisir entre Nicolas Sarkozy et Martine Aubry -- « si je ne peux pas faire autrement, je ne sais pas si je n'essaierais pas Mme Aubry ». Il exclut pour sa part de se présenter à la prochaine présidentielle, « sauf circontances exceptionnelles ». Cependant « si une campagne électorale devait avoir lieu très vite, seul un homme d'expérience pourrait y aller. Et dans ce cas seul, j'irais [...] J'ai toujours détesté le mot retraite ».
  • Le 23 février 2009, l'ancien secrétaire général du Front national, Carl Lang, lance officiellement son nouveau mouvement, le Parti de la France, sous la bannière duquel il promet cinq listes aux européennes, déclarant : « Je crois que le FN a été incarné par la personnalité de Jean-Marie Le Pen. Aujourd'hui il est nécessaire de préparer l'avenir en reconstruisant le courant national ». Carl Lang, qui a quitté le parti sur fond de rivalité avec Marine Le Pen, était entouré de plusieurs élus issus du Front national, notamment des conseillers généraux et des conseillers régionaux, ainsi que de quelques vieux compagnons de route de Jean-Marie Le Pen, comme Bernard Antony, Martine Lehideux, Martial Bild ou Fernand Le Rachinel. Un message de l'ancien vice-président du FN Jean-Claude Martinez, autre eurodéputé dissident, a été lu à la tribune, dans lequel ce dernier apporte son soutien au mouvement de Carl Lang, dont il sera la tête de liste dans le Sud-Ouest aux européennes de juin prochain.
  • Le 15 mars 2009, Devant plus d'un millier de cadres, élus et militants réunis à Arras (Pas-de-Calais), le président du Front national, Jean-Marie Le Pen, lance sa campagne pour les Européennes. Il a dénoncé « l'idéologie libre-échangiste et arbitraire de Bruxelles », qui contribue à « démanteler notre modèle économique et social, un modèle fragile qui s'était bâti sur de difficiles compromis [...] L'Europe a rétabli le travail de nuit des femmes, pourtant aboli au XIXe siècle, l'Europe a rétabli l'interdiction du travail le dimanche, l'Europe autorise les ouvriers polonais en France à travailler aux conditions du droit social polonais ».
  • Le 24 mars 2009, Marine Le Pen se dit « scandalisée de la haine exprimée à l'égard du pape » après ses propos sur le préservatif et le sida : « Le pape c'est le pape. L'église catholique exprime l'idéal de l'abstinence, l'idéal de la fidélité. Elle est là pour fixer la règle. [Elle dénonce] le président d'Act Up, qui l'agresse, qui quasiment l'insulte grassement [...] J'aimerais bien d'ailleurs que les militants d'Act Up, plutôt que de venir s'allonger et faire de la provocation devant Notre-Dame, aillent peut-être devant quelques mosquées pour plaider contre la lapidation. Mais ça, il faut avoir un petit peu plus de courage ».
  • Le 25 mars 2009, devant le parlement européen, Jean-Marie Le Pen, revenant sur l'affaire du détail, estime sous les huées : « Je me suis borné à dire que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre mondiale, ce qui est une évidence ».
  • Le 26 mars 2009 :
    • Une nouvelle personnalité du FN, Patrick Le Guillou, secrétaire départemental du FN en Ille-et-Vilaine, annonce son départ et démissionne « de toutes fonctions et adhésion au Front national ». Initialement investi pour conduire la liste du FN aux élections européennes en outre-mer, il avait été remplacé lors de la convention d'Arras, par Roger Holeindre (80 ans), premier vice-président du FN.
    • Les groupes politiques du Parlement européen donnent leur feu vert à une modification de leur règlement interne, afin d'éviter que Jean-Marie Le Pen puisse présider le début de la nouvelle session, au bénéfice de l'âge. Cette réforme du règlement devrait être votée par l'Assemblé plénière en avril.
  • Le 27 mars 2009, Marine Le Pen, se démarquant des propos tenus récemment par son père, Jean-Marie Le Pen, devant le Parlement européen, déclare : « Non, je ne pense pas que cela soit un détail de l'histoire [...] Je dis ce que j'ai toujours dit : je ne partage pas sur ces événements la même vision que mon père » estimant que le fait que le président du FN réitère ses propos sur les chambres à gaz pour lesquels il a déjà été condamné par le passé prouve « que l'influence politique que l'on prête » à son père « est largement surévaluée [...] Jean-Marie Le Pen n'a jamais nié aucun des événements de la seconde guerre mondiale» et voudrait en fait que l'on donne la même importance à toutes les victimes de la seconde guerre mondiale.

Bibliographie

  • Joseph Algazy, L'Extrême droite en France de 1965 à 1984, éd. de l'Harmattan, 1989
  • Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Le Front national à découvert, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1989, rééd., 1996
  • Gilles Bresson et Christian Lionet, Le Pen. Biographie, éd. du Seuil, 1994
  • Michel Winock, (dir.), Histoire de l'extrême droite en France, éd. du Seuil, « Points », 1994
  • E. Lecoeur, Un néo-populisme à la française. Trente ans de Front national. éd. La Découverte, 2003
  • Frédéric-Joël Guilledoux, Le Pen en Provence, Fayard, 2004

Notes et références

  1. cf. sa cassette vidéo sur la campagne
  2. Il raconte son parcours dans Siegfried et le Berrichon, paru chez Perrin
  3. Le Figaro du 27 janvier 2005, page 6, Marine Le Pen prend ses distances avec son parti
  4. Le Monde.fr, Prison avec sursis confirmée pour Jean-Marie Le Pen et ses propos sur l'Occupation
  5. Le Figaro.fr, Menaces de mort : militant FN suspendu
  6. Agence2Presse, [1] "Justice enfin rendue"
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