Hooge

Hooge

Hooge est un petit village de Flandre belge situé sur la route de Menin (la N 8), à environ 3 km à l'est de la ville d'Ypres.

Ce village, traversé par la N 8, abrite un parc d'attractions là où les troupes allemandes s'étaient installées durant une partie de la Première Guerre mondiale.

La route de Menin à Ypres passant par Hooge joignait Ypres à la ligne de front lors de la Première Guerre mondiale. Étant jugée stratégique par les Allemands occupants comme par les Alliés, elle a été constamment pilonnée par l'artillerie.

Divers cimetières et chemins de la mémoire peuvent être visités dans la région, témoignant de l'âpreté des combats.

Sommaire

Géographie

Histoire

À Hooge, plusieurs cratères de mines (entonnoirs) ont été aménagés et sont alors devenus des cibles stratégiques, prises et reprises par les belligérants (photo : Archives allemandes

C'est une des zones du front ouest de la Première Guerre mondiale où les combats – durant trois ans, de 1914 à 1917 - ont été les plus violents ; on y a testé de nouveaux explosifs, et pour la première fois fait usage de lance-flammes puis d'armes chimiques (dont la fameuse Ypérite) de la part des Allemands, outre un très grand nombre de munitions dites « conventionelles »[1].
Toute la végétation arborée et l'ensemble du village ont été totalement détruits. Les photos d'archives montrent un polémofaciès typique des zones de combat intense, et ce dès 1914.

La route d'Ypres passait près d'un site considéré à l'époque comme l'un des plus dangereux (« infamous Hellfire corner » ; le coin de l'infernal déluge de feu , aujourd'hui transformé en un rond-point). Les sols ont été remodelés par les tranchées et la terre plusieurs fois retournée par les dizaines de milliers d'obus.

Le cratère de Hooge

Il reste encore, parmi les traces, une grande mare qui est en fait le reste d'un énorme cratère de mine datant de juillet 1915 (Hooge Crater). L'officier sapeur en charge de creuser le tunnel était le lieutenant Geoffrey Cassels, assisté de 175 sapeurs. Le tunnel a dû être creusé une seconde fois parce que le premier était dans une terre trop sablonneuse. Il s'agissait de faire sauter, par dessous, deux fortifications allemandes, ce qui fut fait en tuant une centaine de soldats allemands. C'est lors de cette opération qu'on a utilisé pour la première fois un explosif (l'ammonal), de la poudre à canon (nitrates) et du guncotton, la plus forte charge utilisée à cette époque pour une mine de guerre.

Le feu y a été mis à 7 heures le 19 juillet 1915, quelques minutes après une réparation des fils du détonateur coupés par un obus allemand. La taille de l'entonnoir a été estimée à 120 pieds de largeur et 20 pieds de profondeur.

Le cratère a été pris par des hommes de la 1/Gordon Highlanders et 4/Middlesex. Dix soldats de cette dernière compagnie, cependant, ont été tués par la violence de l'explosion alors qu'ils attendaient dans des positions avancées.

Le lieutenant Cassels a été fait prisonnier peu de temps après. Il sera plus tard décoré de la Croix militaire et félicité pour ses efforts dans cette opération.

Le cratère est maintenant noyé sous l'eau et situé dans le parc d'un hôtel, près d'un parc d'attraction situé sur l'ancien château de Hooge détruit lors des combats.

Onze jours après l'explosion de la mine, c'est le 30 juillet, à Hooge, que les Allemands ont utilisé pour la première fois des lance-flammes dans la bataille.
À 3 h 15, aidés de puissants jets de flamme (flammenwerfer), ils font reculer la 8e Rifle Brigade anglaise. Un de ces lance-flammes est présenté dans le musée de Zonnebeke.

Le cratère et le Château ont été reconquis par les Britanniques au début d'août 1915, mais ils ont changé de mains plusieurs fois avant la fin de la guerre, laissant de nombreux morts à chaque fois.

Mémoire

Une grande partie des tués de ce secteur ont été enterrés dans le « Hooge Crater Cemetery » (5 922 sépultures, dont plus de 3 500 sont des soldats non identifiés. Certaines stèles marquent l'emplacement des corps de 3 à 5 soldats inconnus.

Face à la route du cimetière se tient aujourd'hui un petit musée du « Hooge Crater », ouvert en 1994, dans une ancienne chapelle construite après la Grande Guerre en 1920. Le café du musée abrite une collection de reliques de guerre, dont des douilles d'obus décorées par les soldats lors de leur temps (art des tranchées).

Avant d'entrer dans Hooge, sur le côté droit de la route N 8 on trouve un cimetière militaire qui date d'août 1917. De nombreux charniers y ont été déplacés après l'armistice ; de même que d'autres cimetières et sépultures isolées sur les champs de bataille alentour. Au moins 833 militaires du Commonwealth y sont enterrés ou commémorés ici, avec 336 personnes non identifiées.

Reconstruction

Le processus de reconstruction a commencé par le déminage qui a été entrepris dès avant la fin de la guerre avec un soin particulier, cette région ayant fait l'objet d'utilisation d'armes chimiques. C'est ensuite la reconstruction de la route qui a permis la restauration des maisons et des champs.


Les munitions non-explosées retrouvées en mauvais état étaient « pétardées sur place » par les démineurs, les autres étaient exportées vers le littoral plus à l'ouest, pour traitement ultérieur. Finalement après un stockage de quelques mois dans les dunes à Zeebrugge, l'essentiel des munitions ont été immergées en mer sur le banc du Paardenmarkt où elles pourraient poser problème quand elles vont commencer à fuir (les munitions contiennent de nombreux composés toxiques, et nombre d'entre elles contenaient de l'Ypérite, de l'arsine ou de la chloropicrine, toujours active après 80 ans d'immersion). Les travaux de fondation doivent toujours se faire avec prudence, le sol étant encore truffé de munitions anciennes et autres objets militaires dangereux.

Les séquelles de guerre physiquement les plus marquantes pour le paysage ont pour la plupart été effacées dans les années 1919 à 1930 avant que l'Europe ne s'embrase à nouveau d'un nouveau conflit mondial en 1939.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Albert Londres, La bataille des Flandres six mois de guerre, 1915. (OCLC 179792642)
  • Général Verraux, La bataille des Flandres en 1917, Paris : G. van Oest, 1920. (OCLC 38792168)
  • Yves Buffetaut, Batailles de Flandres et d'Artois, 1914-1918, Paris : Tallandier, 1992. (OCLC 30607604)

Notes et références


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hooge de Wikipédia en français (auteurs)

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