Hugo Victor

Hugo Victor

Victor Hugo

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Victor Hugo
Portrait de Victor Hugo (1879)
Portrait de Victor Hugo (1879)

Activité(s) Écrivain
Poète
Dramaturge
Personnalité politique
Dessinateur
Naissance 26 février 1802
Besançon
Décès 22 mai 1885 (à 83 ans)
Paris, France France
Langue d'écriture Français
Mouvement(s) Romantisme
Genre(s) Dramatique
Poésie
Roman

Victor-Marie Hugo, né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris, est un écrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé français, considéré comme le plus important des écrivains romantiques de langue française et un des plus importants écrivains de la littérature française.

Victor Hugo occupe une place exceptionnelle dans l'histoire des lettres françaises et domine le dix-neuvième siècle par la diversité, l'ampleur et la durée de ses créations littéraires. Il est en effet poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), les Feuilles d'automne (1832) ou les Contemplations (1856), célèbres pour l'évocation de sa fille Léopoldine morte, mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877). Il est en même temps un formidable romancier du peuple, avec par exemple Notre-Dame de Paris (1831) ou les Misérables (1862), et un théoricien du drame romantique qu'il illustre pendant une décennie avec principalement Hernani en 1830 et Ruy Blas en 1838.

Son œuvre monumentale comporte également des discours politiques à la Chambre des pairs, par exemple sur la peine de mort, sur l'école ou sur l'Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842 ou Choses vues , posthumes, 1887 et 1890), et une correspondance abondante.

Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre en tant que chef de file du mouvement romantique ; il a été admiré par ses contemporains et l'est encore même si il a été aussi contesté par certains auteurs modernes pour les surabondances présentes dans ses textes. Il a aussi permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l'engagement de l'écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position qui le condamneront à l'exil pendant les vingt ans du Second Empire.

Ses choix, à la fois moraux et politiques, e la deuxième parie de sa vie et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique que la Troisième République a honoré à sa mort le 22 mai 1885 par des funérailles nationales grandioses qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon, le 31 mai 1885.

Sommaire

Biographies

Enfance et jeunesse

La maison natale de Victor Hugo à Besançon

Victor Hugo est le fils du général d'Empire Joseph Léopold Sigisbert Hugo (17731828) – créé comte, selon la tradition familiale, par Joseph Bonaparte, roi d'Espagne et en garnison dans le Doubs au moment de la naissance de son fils – et de Sophie Trébuchet (17721821). Benjamin d'une famille de trois enfants après Abel Joseph Hugo (17981855) et Eugène Hugo (18001837), il passe son enfance à Paris. De fréquents séjours à Naples et en Espagne, à la suite des affectations militaires de son père, marqueront ses premières années. Ainsi, en 1811, il est, avec son frère Eugène, pensionnaire dans une institution religieuse de Madrid, le Collège des Nobles. Vers 1813, il s'installe à Paris avec sa mère qui s'est séparée de son mari, car elle entretient une liaison avec le général d'Empire Victor Fanneau de la Horie. Âgé de quatorze ans à peine, Victor, en juillet 1816, note sur un journal : « Je veux être Chateaubriand ou rien »[1]. Sa vocation est précoce et ses ambitions sont immenses. Peu de carrières ont été conduites avec une volonté aussi précoce et lucide. On ne sait pas grand-chose de ses débuts puisque l'auteur a brûlé ses 10 premiers cahiers d'école. Qui a initié l'enfant à la technique du vers ? A-t-il été encouragé ou a-t-il travaillé seul ? En faisant quelles lectures ?

En 1817, il participe à un concours donné par l'Académie des jeux floraux de Toulouse. Le jury est à deux doigts de lui adresser le prix mais le titre de son poème (Trois lustres à peine) suggère trop son jeune âge et l'Académie en est effrayée. Le prix est donc attribué à quelqu'un d'autre. Il sera lauréat de cette même académie deux années de suite. En 1819, il obtient un Lys d'or pour l'Ode sur le rétablissement de la Statue d'Henri IV, et en 1820, il reçoit un Œillet comme prix d'encouragement pour une autre ode: Moïse sur le Nil[2].

Également primé par l'académie, Victor Hugo délaisse les mathématiques, pour lesquelles il a un goût marqué (il suit les cours des classes préparatoires), et embrasse la carrière littéraire. Avec ses frères Abel et Eugène, il fonde en 1819 une revue, « Le Conservateur littéraire », qui attire déjà l'attention sur son talent. Son premier recueil de poèmes, Odes, paraît en 1821 : il a alors dix-neuf ans et ses études au lycée Louis-le-Grand lui permettent de faire connaître rapidement cet ouvrage. Il participe aux réunions du Cénacle de Charles Nodier à la Bibliothèque de l'Arsenal, berceau du Romantisme, qui auront une grande influence sur son développement.

Dès cette époque, Hugo est tout à la fois poète, romancier, dramaturge et même journaliste : il entreprend tout et connait une grande réussite dans tout ce qu'il fait.

Le jeune écrivain

Victor Hugo jeune homme

C'est avec Cromwell, publié en 1827, qu'il fera éclat. Dans la préface de ce drame, Victor Hugo s'oppose aux conventions classiques, en particulier à l'unité de temps et à l'unité de lieu. Il met véritablement en pratique ses théories dans la pièce Hernani (1830), pièce qui inaugure le genre du drame romantique. Cette œuvre est la cause d'un affrontement littéraire fondateur entre anciens et modernes, ces derniers, au premier rang desquels Théophile Gautier, s'enthousiasmant pour cette œuvre romantique — combat qui restera dans l'histoire de la littérature sous le nom de « bataille d'Hernani. » Dès lors, la production d'Hugo ne connaît plus de limites : romans (Notre-Dame de Paris, 1831) ; poésie (Les Chants du crépuscule, 1835) ; théâtre (Ruy Blas, 1838).

Il épouse, le 12 octobre 1822, Adèle Foucher qui lui donne cinq enfants :

De 1826 à 1837, il séjourne fréquemment au Château des Roches à Bièvres, propriété de Bertin l'Aîné, directeur du Journal des débats. Au cours de ces séjours, il y rencontre Berlioz, Chateaubriand, Liszt, Giacomo Meyerbeer et rédige des recueils de poésie dont le célèbre ouvrage des Feuilles d'automne.

Il aura, jusqu'à un âge avancé, de nombreuses maîtresses. La plus célèbre sera Juliette Drouet, actrice rencontrée en 1833, qui lui consacrera sa vie et le sauvera de l'emprisonnement lors du coup d'état de Napoléon III. Il écrira pour elle de nombreux poèmes. Tous deux passent ensemble l'anniversaire de leur rencontre et remplissent, à cette occasion, année après année, un cahier commun qu'ils nomment tendrement le « Livre de l'anniversaire »[3].

Hugo accède à l'Académie française en 1841, après trois tentatives infructueuses essentiellement dues à une poignée d'académiciens menés entre autres par Étienne de Jouy, opposés au romantisme et le combattant férocement[4]. Victor Hugo est le premier académicien né au XIXe siècle.

En 1843, Léopoldine meurt tragiquement à Villequier, noyée avec son mari Charles Vacquerie dans le naufrage de leur barque. Hugo sera terriblement affecté par cette mort qui lui inspirera plusieurs poèmes des Contemplations — notamment, son célèbre « Demain, dès l'aube... ».

L'exil

Maison de Victor Hugo en exil au n° 26-27 de la Grand-Place de Bruxelles (maison dite Le Pigeon)
Hauteville House, maison de Victor Hugo en exil à Guernesey

Élevé par sa mère bretonne dans l'esprit du royalisme, il se laisse peu à peu convaincre de l'intérêt de la démocratie (« J'ai grandi », écrit-il dans un poème [5] où il s'en justifie). Son idée est que « là où la connaissance n'est que chez un homme, la monarchie s'impose. Là où elle est dans un groupe d'hommes, elle doit faire place à l'aristocratie. Et quand tous ont accès aux lumières du savoir, alors le temps est venu de la démocratie ».

Au début de la Révolution de 1848, il est élu député de la deuxième République et siège parmi les conservateurs. Il soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte élu Président de la République en décembre, avec qui il rompt en 1849 et il se bat progressivement contre ses anciens amis politiques dont il réprouve la politique réactionnaire. Hugo s'exile après le coup d'État du 2 décembre 1851 qu'il condamne vigoureusement pour des raisons morales (Histoire d'un crime). Sous le Second Empire, opposé à Napoléon III, il vit en exil à Bruxelles, puis à Jersey et enfin à Guernesey. Il fait partie des quelques proscrits qui refusent l'amnistie[6] décidée quelque temps après (« Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là » [7]). Pendant ces années difficiles, il publiera notamment Les Châtiments (1853), œuvre en vers qui prend pour cible le Second Empire ; Les Contemplations, poésies (1856) ; La Légende des siècles (1859), ainsi que Les Misérables, roman (1862). Le souvenir douloureux de Léopoldine sa fille — ainsi que sa curiosité — le pousse à tenter, à Jersey, des expériences de spiritisme consignées dans Les Tables tournantes de Jersey.

Pendant les années 1860, il traverse plusieurs fois le Grand-Duché de Luxembourg comme touriste, alors qu'il se rend sur le Rhin allemand (1862, 1863, 1864, 1865). En 1871, après la Commune de Paris, tandis qu'il est expulsé de Belgique pour y avoir offert asile aux communards poursuivis dans la capitale française, il trouve refuge pendant trois mois et demi dans le Grand-Duché (1er juin–23 septembre). Il séjourne successivement à Luxembourg, à Vianden (deux mois et demi), à Diekirch et à Mondorf, où il suit une cure thermale.

Le retour en France et la mort

L'enterrement de Victor Hugo

Après la chute du Second Empire consécutive à la guerre franco-prussienne de 1870, c'est l'avènement de la Troisième République : Hugo peut enfin rentrer après vingt années d'exil.

Pris dans la tourmente du siège de Paris, il ne peut assister au lancement du ballon monté qui porte son nom : il a été prévenu trop tardivement !

Jusqu'à sa mort, en 1885, il restera une des figures tutélaires de la république retrouvée — en même temps qu'une référence littéraire incontestée.
Il décède le 22 mai 1885[8], dans son hôtel particulier « La Princesse de Lusignan », qui était situé à la place de l'actuel 124 avenue Victor-Hugo. Selon la légende, ses derniers mots furent : « Ceci est le combat du jour et de la nuit. » Conformément à ses dernières volontés[9], c'est dans le « corbillard des pauvres » qu'eut lieu la cérémonie. Il est d'abord question du Père Lachaise mais le premier juin, suite au décret du 26 mai 1885, il sera finalement conduit au Panthéon, la jeune Troisième République profitant de cet évènement[10] pour retransformer l'église Sainte-Geneviève en Panthéon. Avant son transfert, son cercueil est exposé une nuit sous l'arc de triomphe. On considère qu'environ un million de personnes et quatre-vingt cinq délégations se sont déplacées pour lui rendre un dernier hommage, le cortège vers le Panthéon s'étire sur plusieurs kilomètres[11]. Il est alors l'écrivain le plus populaire de son temps et est déjà depuis plusieurs décennies considéré comme l'un des monuments de la littérature française.

Une œuvre monumentale

Signature

L'ensemble de ce qui a survécu des écrits de Victor Hugo (plusieurs lettres personnelles ont été volontairement détruites par ses exécuteurs testamentaires Paul Meurice et Auguste Vacquerie) a été publié chez Jean-Jacques Pauvert et représente presque quarante millions de caractères.

«  L'ensemble de mon œuvre fera un jour un tout indivisible. [...] Un livre multiple résumant un siècle, voilà ce que je laisserai derrière moi [...] »

— Lettre du 9 décembre 1859

À travers ces mots, on devine une volonté farouche de pratiquer tous les genres : roman, poésie, théâtre, essai, etc. — autant qu'une passion du Verbe, à condition toutefois que ce dernier soit ancré dans l'Histoire. Par conséquent, distinguer la fiction proprement dite de l'engagement politique est, chez Hugo plus que chez tout autre écrivain, une gageure.

Le romancier

Un romancier inclassable

Hugo a laissé neuf romans. Le premier, Bug-Jargal a été écrit à seize ans ; le dernier, Quatrevingt-treize, à soixante-douze. L'œuvre romanesque a traversé tous les âges de l'écrivain, toutes les modes et tous les courants littéraires de son temps sans jamais se confondre totalement avec aucun. En effet, on trouve toujours chez Hugo une volonté de parodie et de décalage : Han d'Islande en 1823, Bug-Jargal publié en 1826, Notre-Dame de Paris en 1831 ressemblent aux romans historiques en vogue au début du XIXe siècle mais n'en sont pas vraiment ; c'est que Hugo n'est certainement pas Walter Scott ; chez lui en effet, les temps modernes pointent toujours derrière l'Histoire.

Le Dernier Jour d'un condamné en 1829 et Claude Gueux en 1834 ne sont pas plus aisés à définir. Ce sont des romans à la fois historiques et sociaux qui sont, surtout, engagés dans un combat — l'abolition de la peine de mort — qui dépasse de loin le cadre de la fiction. On pourrait en dire autant des Misérables qui paraît en 1862, en pleine période réaliste, mais qui lui emprunte peu de caractéristiques. Ce succès populaire phénoménal embarrassera d'ailleurs la critique car il louvoie constamment entre mélodrame populaire, tableau réaliste et essai didactique…

Cosette, illustration pour Les Misérables par Émile Bayard

De la même façon, dans Les Travailleurs de la mer (1866) et dans L'Homme qui rit (1869), Hugo se rapproche davantage de l'esthétique romantique du début du siècle, avec ses personnages difformes, ses monstres et sa Nature effrayante.

Enfin, en 1874, Quatrevingt-treize signe la concrétisation romanesque d'un vieux thème hugolien : le rôle fondateur de la Révolution française dans la conscience littéraire, politique, sociale et morale du XIXe siècle.

Une œuvre de combat

Le roman hugolien n'est pas un « divertissement » : il est presque toujours au service du débat d'idées. On l'a vu avec les romans abolitionnistes de sa jeunesse, on le voit encore dans sa maturité à travers de nombreuses et parfois envahissantes digressions sur la misère matérielle et morale dans Les Misérables. Toutefois, dans ce dernier roman commencé en 1845 et 1848, on a détecté l'influence de Balzac[12], notamment celle du Curé de village avec lequel Monseigneur Myriel a des points communs. Et la parenté entre Vautrin et Jean Valjean (le second étant l'envers positif de l'autre) est assez évidente, le monde et les coutumes des bagnards étant décrits dans Splendeurs et misères des courtisanes[13]. Ses héros sont, comme les héros de tragédie (le dramaturge n'est pas loin), aux prises avec les contraintes extérieures et une implacable fatalité tantôt imputable à la société (Jean Valjean ; Claude Gueux ; le héros du Dernier jour d'un condamné), tantôt à l'Histoire (Quatrevingt-treize) ou bien à leur naissance (Quasimodo). C'est que le goût de l'épopée, des hommes aux prises avec les forces de la Nature, de la Société, de la fatalité, n'a jamais quitté Hugo ; l'écrivain a toujours trouvé son public sans jamais céder aux caprices de la mode : qui s'étonnera qu'il ait pu devenir un classique de son vivant?

Le dramaturge

Hugo, croqué par Mérimée

À vingt-six ans, dans la célèbre préface de Cromwell, Victor Hugo jette les bases d'un genre nouveau : le drame romantique. Dans ce texte, le jeune homme ambitieux remet en cause les règles bien établies du théâtre classique, et introduit les thèmes romantiques sur la scène : multiplication des personnages, des lieux, mélange des registres — le vulgaire et le recherché, le sublime et le grotesque – et met ainsi davantage de vie dans un théâtre trop compassé. Revers de la médaille : Cromwell, pièce aux 6 000 vers et aux innombrables personnages n'est pas jouée — « injouable » disent certains…

C'est grâce à Hernani que le dramaturge accède véritablement, en 1830, à la célébrité et prend une place déterminante parmi les modernes. Les années suivantes, Hugo se heurtera aux difficultés matérielles (scène à l'italienne, peu propice aux spectacles d'envergure) et humaines (réticences des Comédiens Français devant les audaces de ses drames). Il alternera triomphes (Lucrèce Borgia) et échecs (Le Roi s'amuse), avant de décider, avec Alexandre Dumas, de créer une salle dédiée au drame romantique : ce sera le Théâtre de la Renaissance où il fera donner, en 1838, Ruy Blas.

En 1843, l'échec des Burgraves l'affecte durement. Hugo désespère de parvenir à un théâtre à la fois exigeant et populaire. Le dramaturge, frappé en outre par le deuil (Léopoldine meurt cette même année), délaisse la scène.

Victor Hugo marquera son retour au théâtre avec l'écriture, à partir de 1866, de plusieurs pièces, dont la série du Théâtre en liberté.

Le poète

Vers de jeunesse

À vingt ans, Hugo publie les Odes, recueil qui laisse déjà entrevoir, chez le jeune écrivain, les thèmes hugoliens récurrents : le monde contemporain, l'Histoire, la religion et le rôle du poète, notamment. Par la suite, il se fait de moins en moins classique, de plus en plus romantique, et Hugo séduit le jeune lecteur de son temps au fil des éditions successives des Odes (quatre éditions entre 1822 et 1828).

En 1828, Hugo réunit sous le titre Odes et Ballades toute sa production poétique antérieure. Fresques historiques, évocation de l'enfance ; la forme est encore convenue, sans doute, mais le jeune romantique prend déjà des libertés avec le mètre et la tradition poétique. Cet ensemble permet en outre de percevoir les prémices d'une évolution qui durera toute sa vie : le catholique fervent s'y montre peu à peu plus tolérant, son monarchisme qui se fait moins rigide et accorde une place importante à la toute récente épopée napoléonienne ; de plus, loin d'esquiver son double héritage paternel (napoléonien) et maternel (royaliste), le poète s'y confronte, et s'applique à mettre en scène les contraires (la fameuse antithèse hugolienne !) pour mieux les dépasser :

« Les siècles, tour à tour, ces gigantesques frères,
Différents par leur sort, semblables en leurs vœux,
Trouvent un but pareil par des routes contraires. »[14]

Puis Hugo s'éloigne dans son œuvre des préoccupations politiques immédiates auxquelles il préfère — un temps — l'art pour l'art. Il se lance dans les Les Orientales (l'Orient est un thème en vogue) en 1829, (l'année du Dernier jour d'un condamné).

La Grèce sur les ruines de Missolonghi, Eugène Delacroix, 1827

Le succès est important, sa renommée de poète romantique assurée et surtout, son style s'affirme nettement tandis qu'il met en scène la guerre d'indépendance de la Grèce (l'exemplarité de ces peuples qui se débarrassent de leurs rois n'est pas innocente du contexte politique français) qui inspira également Lord Byron ou Delacroix.

La première maturité

Dès les Feuilles d'automne (1832), les Chants du crépuscule (1835) Les Voix intérieures (1837), jusqu'au recueil les Rayons et les Ombres (1840), se dessinent les thèmes majeurs d'une poésie encore lyrique — le poète est une « âme aux mille voix » qui s'adresse à la femme, à Dieu, aux amis, à la Nature et enfin (avec les Chants du crépuscule) aux puissants qui sont comptables des injustices de ce monde.

Ces poésies touchent le public parce qu'elles abordent avec une apparente simplicité des thèmes familiers ; pourtant, Hugo ne peut résister à son goût pour l'épique et le grand si bien que, dès le premier vers des Feuilles d'automne, on peut lire le fameux :

« Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte »

On le voit, Hugo s'applique d'emblée à ancrer le poète dans l'Histoire. Il ne l'en fera jamais sortir, tout au long de son œuvre.

Créativité et puissance littéraire

À partir de l'exil commence une période de création littéraire qui se caractérise par sa richesse, son originalité et par sa puissance. C'est alors que naîtront certains des plus fameux poèmes de la langue française (l'Expiation dans les Châtiments, Booz endormi dans la Légende des siècles, pour ne citer que ces deux exemples).

Victor Hugo à Jersey

Les Châtiments sont des vers de combat qui ont pour mission, en 1853, de rendre public le « crime » du « misérable » Napoléon III : le coup d'État du 2 décembre. Prophète des malheurs qui attendent Napoléon III, exécuteur du neveu honni, Hugo s'y fait cruel, satirique, voire grossier pour châtier « le criminel ». Mais Hugo se fait aussi poète de temps meilleurs comme par exemple dans Stella ; le poète prend alors des tons quasiment religieux. Quant à la forme des Châtiments, elle est d'une extrême richesse puisque Hugo recourt aussi bien à la fable, qu'à l'épopée, à la chanson ou à l'élégie, etc.

Quelques années plus tard, Hugo déclare, à propos des Contemplations qui paraissent en 1856 : « Qu'est-ce que les Contemplations ? — Les mémoires d'une âme » [15] Apothéose lyrique, marquée par l'exil à Guernesey et la mort (cf. Pauca Meae) de la fille adorée : exil affectif, exil politique : Hugo part à la découverte solitaire du moi et de l'univers. Le poète, tout comme dans les Châtiments, se fait même prophète, voix de l'au-delà, voyant des secrets de la vie après la mort et qui tente de percer les secrets des desseins divins. Mais, dans le même temps, les Contemplations, au lyrisme amoureux et sensuel, contient certains des plus célèbres poèmes inspirés par Juliette Drouet. Les Contemplations : œuvre multiforme donc comme il convient aux « mémoires d'une âme ».

Enfin, la Légende des siècles, son chef-d'œuvre, synthétise rien moins que l'histoire du monde en une immense épopée parue en 1859 ; « L'homme montant des ténèbres à l'Idéal »[16], c'est-à-dire la lente et douloureuse ascension de humanité vers le Progrès et la Lumière.

En juin 1878, Hugo fut victime d'une congestion cérébrale. Il partit se reposer quatre mois à Guernesey dans sa demeure de Hauteville House, suivi de son « secrétaire bénévole » Richard Lesclide [17]. Ce mauvais état de santé mit pratiquement fin à son activité d'écriture. Toutefois de très nombreux recueils, réunissant en fait des poèmes datant de ses années d'inspiration exceptionnelle (1850-1870) continuaient de paraître régulièrement (La Pitié suprême en 1879, L'Âne, Les Quatre Vents de l'esprit en 1881, la dernière série de la Légende des siècles en 1883...), contribuant à la légende du vieil homme intarissable jusqu'à la mort.

Une place à part dans son siècle

Tantôt lyrique, tantôt épique ; combattant infatigable et père vaincu ; tour à tour classique et audacieux, Hugo est tout cela à la fois et davantage : celui qui a profondément ému ses contemporains (qui ne connaît le très célèbre « Demain, dès l'aube... » ?), exaspéré les puissants et inspiré les plus grands poètes de son temps et des temps à venir.

Le témoin voyageur

Article détaillé : Victor Hugo en voyage.

Le dessinateur

Aux nombreux talents de l'écrivain, il faut ajouter le dessin. L'artiste n'a certes pas éclipsé le poète, mais on continue néanmoins de redécouvrir le travail pictural de Victor Hugo – auquel on a consacré de nombreuses et prestigieuses expositions au cours des vingt dernières années (lors du centenaire de sa mort, en 1985, « Soleil d'Encre » au Petit Palais et « Dessins de Victor Hugo » place des Vosges dans la maison qu'il habita sous la Monarchie de Juillet ; mais aussi, plus récemment, à New York, Venise, Bruxelles, ou Madrid).

En bon autodidacte, Hugo n'hésite pas à utiliser les méthodes les plus rustiques ou expérimentales : il mélange à l'encre le café noir, le charbon, la suie de cheminée, peignant du bout de l'allumette ou au moyen des barbes d'une plume.

Ses œuvres sont, en général, de petite taille et il s'en sert tantôt pour illustrer ses écrits (Les Travailleurs de la mer), tantôt pour les envoyer à ses amis pour le jour de l'an ou à d'autres occasions. Cet art, qu'il pratiquera toute sa vie, le divertit.

Au début, ses travaux sont de facture plutôt réaliste ; mais avec l'exil et la confrontation mystique du poète avec la mer, ils acquerront une dimension presque fantastique.

Cette facette du talent d'Hugo n'échappera pas à ses contemporains et lui vaudra les louanges de, notamment, Charles Baudelaire : « Je n'ai pas trouvé chez les exposants du Salon la magnifique imagination qui coule dans les dessins de Victor Hugo comme le mystère dans le ciel. Je parle de ses dessins à l'encre de Chine, car il est trop évident qu'en poésie, notre poète est le roi des paysagistes [18]».

Sa pensée politique

À partir de 1849, Victor Hugo consacre un tiers de son œuvre à la politique, un tiers à la religion et le dernier à la philosophie humaine et sociale. La pensée de Victor Hugo est complexe et parfois déroutante. Il refuse toute condamnation des personnes et tout manichéisme, mais n'en est pas moins sévère pour la société de son temps. Au fur et à mesure, sa pensée politique va évoluer, quitter le conservatisme et se rapprocher du réformisme[19].

Politique intérieure

Les représentants représentés, caricature de Victor Hugo par Daumier, 1849, après l'élection de l'écrivain à l'Assemblée constituante

Dans sa jeunesse, Victor Hugo est proche du parti conservateur. Pendant la restauration, il soutient Charles X de France. En cela, il s'inscrit dans la ligne politique de Chateaubriand.

Lors de la Révolution française de 1848, Victor Hugo, pair de France, prend d'abord la défense de la monarchie (le président du Conseil Odilon Barrot, le charge de défendre l'idée d'une régence de la Duchesse d'Orléans). La république étant proclamée, Lamartine lui propose un poste de ministre (Instruction publique) dans le gouvernement provisoire de 1848, il refuse. Aux élections d'avril 1848, bien que non candidat il obtient près de 55 500 voix à Paris mais n'est pas élu. Par contre aux élections complémentaires du 24 mai, il est élu à Paris avec près de 87 000 voix. Il siège avec la droite conservatrice. Pendant les Journées de Juin 1848, il mène des groupes de force gouvernementales à l'assaut des barricades dans la rue Saint-Louis. Il vote la loi du 9 août 1848, qui suspend certains journaux républicains en vertu de l'état de siège. Ses fils fondent le journal L'Évenement qui mène une campagne contre le président du conseil le républicain Cavaignac, et soutiendra la candidature de Louis Napoléon Bonaparte à l'élection présidentielle de 1848. Étant contre le principe de l'assemblée législative unique, il ne vote pas la Constitution de 1848. Au début de la présidence de Louis Napoléon Bonaparte il fréquente le nouveau président. En mai 1849, il est élu à l' Assemblée législative. C'est à l'été 1849, que progressivement il se détourne de la majorité conservatrice de l'Assemblée législative dont il désapprouve la politique réactionnaire. En janvier 1850, Victor Hugo combat la loi Falloux réorganisant l'enseignement en faveur de l'Église catholique, en mai il combat la loi qui restreint le suffrage universel et en juillet il intervient contre la loi Rouher qui limite la liberté de la presse. En juillet 1851 il prend position contre la loi qui propose la révision de la constitution afin de permettre la réélection de Louis Napoléon Bonaparte. En juin 1851, au palais de Justice de Paris il défend son fils qui est poursuivi pour avoir publié un article contre la peine de mort dans son journal l'Évènement. Au soir du coup d'État du 2 décembre 1851 avec une soixantaine de représentants il rédige un appel à la résistance armée. Poursuivi, il parvient à passer en Belgique le 14 décembre. C'est le début d'un long exil.

Réformiste, il souhaite changer la société. S'il justifie l'enrichissement, il dénonce violemment le système d'inégalité sociale. Il est contre les riches qui capitalisent leurs gains sans les réinjecter dans la production. L'élite bourgeoise ne le lui pardonnera pas. De même, il s'oppose à la violence si celle-ci s'exerce contre un pouvoir démocratique mais il la justifie (conformément d'ailleurs à la déclaration des droits de l'homme) contre un pouvoir illégitime. C'est ainsi qu'en 1851, il lance un appel aux armes [20] — « Charger son fusil et se tenir prêt » — qui n'est pas entendu. Il maintient cette position jusqu'en 1870. Quand éclate la guerre franco-allemande, Hugo la condamne : guerre de « caprice » [21] et non de liberté. Puis, l'Empire est renversé et la guerre continue, contre la République ; le plaidoyer de Hugo en faveur de la fraternisation reste sans réponse. Alors, le 17 septembre, le patriote prend le pas sur le pacifiste : il publie cette fois un appel à la levée en masse et à la résistance. Les élections du 8 février 1871 portent au pouvoir les monarchistes partisans de la paix avec Bismarck! Le peuple de Paris, quant à lui, refuse la défaite et la Commune commence le 18 mars ; l'on s'arrache les Châtiments.

La Commune

En accord avec lui-même, Hugo ne pouvait être communard :

« Ce que représente la Commune est immense, elle pourrait faire de grandes choses, elle n'en fait que des petites. Et des petites choses qui sont des choses odieuses, c'est lamentable. Entendons-nous, je suis un homme de révolution. J'accepte donc les grandes nécessités, à une seule condition : c'est qu'elles soient la confirmation des principes et non leur ébranlement. Toute ma pensée oscille entre ces deux pôles : « civilisation-révolution ». La construction d'une société égalitaire ne saurait découler que d'une recomposition de la société libérale elle-même. »[22]

Il ne soutient pas non plus la réaction de Adolphe Thiers. Ainsi, Victor Hugo défend la grâce du jeune officier protestant devenu Ministre de la guerre de la Commune Louis-Nathaniel Rossel face à Adolphe Thiers. Un jeune homme qu'il estime et juge différent des autres communards. Devant la répression qui s'abat sur les communards, le poète dit son dégoût :

« Des bandits ont tué 64 otages. On réplique en tuant 6 000 prisonniers ! »[23]

Combats sociaux

Victor Hugo a pris des positions sociales très tranchées, et très en avance sur son époque. Son chef d'œuvre, Les Misérables est un hymne à la misère et aux plus démunis.

La question sociale

Dénonçant jusqu'à la fin la ségrégation sociale, Hugo déclare lors de la dernière réunion publique qu'il préside : « La question sociale reste. Elle est terrible, mais elle est simple, c'est la question de ceux qui ont et de ceux qui n'ont pas ! ». Il s'agissait précisément de récolter des fonds pour permettre à 126 délégués ouvriers de se rendre au premier Congrès socialiste de France, à Marseille.

La peine de mort

Hugo est un farouche abolitionniste. Dans son enfance, il a assisté à des exécutions capitales et toute sa vie, il luttera contre. Le Dernier Jour d'un condamné (1829) et Claude Gueux (1834), deux romans de jeunesse, soulignent à la fois la cruauté, l'injustice et l'inefficacité du châtiment suprême. Mais la littérature ne suffit pas, Hugo le sait. Chambre des Pairs, Assemblée, Sénat : Victor Hugo saisira toutes les tribunes pour défendre l'abolition :

« La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. » (discours du 15 septembre 1848 devant l'Assemblée nationale constituante)

Discours

Victor Hugo (vers 1875)

Victor Hugo a prononcé pendant sa carrière politique plusieurs grands discours ; la plupart d'entre eux sont regroupés dans Actes et paroles :

  • Pour la Serbie, 1876, Pour une Fédération Européenne ; [24]
  • contre le travail des enfants (Chambre des pairs, 1847) ;
  • contre la misère (Discours sur la misère, 9 juillet 1849) ;
  • sur la condition féminine (aux obsèques de George Sand, 10 juin 1876) ;
  • contre l'enseignement religieux et pour l'école laïque et gratuite (Discours à propos du projet de loi sur l'enseignement, 15 janvier 1850 [1], et extraits [2]) ;
  • plusieurs plaidoyers contre la peine de mort (Que dit la loi ? « Tu ne tueras pas ». Comment le dit-elle ? En tuant !) ;
  • plusieurs discours en faveur de la paix (Discours d'ouverture du Congrès de la paix, 21 août 1849) ; lettre en 1861 contre le pillage de l'ancien palais d'été par les Français et les Anglais lors de la seconde guerre de l'opium[25] ;
  • pour le droit de vote universel ;
  • sur la défense du littoral [26];
  • contre l'invalidation de l'élection de Garibaldi à l'Assemblée nationale en 1871, qui fut à l'origine de sa propre démission (Contre l'invalidation de Garibaldi, Discours à l'Assemblée nationale, 8 mars 1871, Grands moments d'éloquence parlementaire).

La paix par le commerce

Victor Hugo ne cesse d'insister sur le fait que le commerce remplacera la guerre. Dans cette vision de l'ordre commercial remplaçant l'ordre militaire, il annonce en germe le philosophe Alain.

Cette vision positive de la mission de l'homme est condensée dans un de ses vers les plus célèbres :

« Collabore avec Dieu. Prévois. Pourvois. Prends soin. »

— Toute la lyre - nouvelle série, LXVIII, « Collabore avec Dieu ».

La colonisation et l'esclavage

Victor Hugo s'est peu exprimé sur la question de la colonisation de l'Algérie, qui a constitué pourtant la principale aventure coloniale de la France de son époque. Ce silence relatif ne doit pourtant pas être trop rapidement assimilé à un acquiescement de la part de l'auteur des Misérables. En effet, si Hugo a été sensible aux discours légitimant la colonisation au nom de la « civilisation[27] », une analyse attentive de ses écrits - et de ses silences - montre qu'à propos de la « question algérienne » ses positions furent loin d'être dénuées d'ambiguïtés : sceptique à l'égard des vertus civilisatrices de la « pacification » militaire, il devait surtout voir dans l'Algérie colonisée le lieu où l'armée française s'est « faite tigre », et où les résistants au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte ont été déportés[28].

Sur la question de l'esclavage, celui qui, dans les années 1820, montrait à travers Bug-Jargal qu'il partageait dans sa vision des peuples noirs les mêmes préjugés que ses contemporains, et qui garda un silence étonnant lors de l'abolition de l'esclavage en 1848[29], devait intervenir pour demander la grâce de l'abolitionniste américain John Brown[30].

Hugo et ses contemporains

Le temps des rivaux

Hugo entretient des relations d'estime et d'admiration mutuelles avec Balzac (un peu de méfiance, l'ego des grands créateurs y pourvoit) ou Nerval. Relations d'amitié avec Dumas, son compagnon de romantisme, qui dureront, avec beaucoup de hauts et quelques bas, toute la vie. La rivalité est plus exacerbée avec Lamartine, auquel Hugo ne cesse de proclamer son admiration mais ne lui concède plus, le succès venant, de réelle prééminence artistique.

Devant le talent d'Hugo, son originalité et sa brillante ascension, il est cependant difficile de ne pas s'incliner. De plus, sa grandeur d'âme et son intégrité forcent l'admiration : vingt années d'exil, en partie volontaire, ce n'est pas rien et fait taire bien des détracteurs.

La statue du commandeur

Victor Hugo par Rodin

À partir des années d'exil, et plus encore à son retour, Hugo devient une sorte de statue du commandeur : populaire, admiré par ses pairs et craint par les politiques, Victor Hugo est incontournable. Que l'on soit romancier, poète ou dramaturge, on se définit par rapport à lui – pour ou contre cette figure décidément trop imposante.

Hugo, on le voit, a trop de pouvoir pour n'être pas haï par certains. Quant à la politique, les républicains les plus à gauche doutent de sa conversion, tandis que les monarchistes ne pardonnent pas facilement à celui qui a trahi son milieu. Le public, lui, voue déjà un culte au vieil homme et les jeunes poètes continuent de lui envoyer leurs vers – tandis que d'autres se montrent volontiers irrévérencieux.

« Hugo : l'Homme apocalyptique,
L'Homme-Ceci-tûra-cela,
Meurt, gardenational épique ;
Il n'en reste qu'un — celui-là — »
Tristan Corbière, « Un jeune qui s'en va », Les Amours jaunes (1873)

Baudelaire admire éperdument Hugo, mais éprouve parfois de l'irritation devant ce poète qui fait des vers « politiques » : cet agacement traduit la relation ambiguë qui sera celle, au fond, de bien des écrivains de la fin du XIXe. Zola lui reprochera sa tiédeur à l'égard des communards – il ne sera pas le seul – comme d‘autres lui reprocheront au contraire ses positions trop sociales. De plus, Baudelaire ne pense pas vraiment que Victor Hugo soit un bon poète. Il trouve que ses poèmes sont niais. À l'inverse, en lisant Les Fleurs du Mal, Victor Hugo a senti que c'était un bon recueil. Baudelaire écrit plus de mal de Victor Hugo dans ses lettres que dans ses articles, et Victor Hugo ne le sait pas.

Flaubert, s'il admire le romantique de 1830, se méfie du « vieux crocodile » dont il juge les digressions philosophiques, dans les Misérables notamment, indigestes. Baudelaire et Verlaine partagent ce point de vue comme tous ceux qui pensent que l'art et l'engagement politique ne doivent pas être mêlés.

En fin de compte, Hugo est un homme capable d'exaspérer ses admirateurs et d'être admiré de ses ennemis. Quoi de plus naturel pour un maître de l'antithèse.

Même longtemps après sa mort, Hugo continuera, par son œuvre ou son action, de susciter les réactions les plus diverses : exécration de Maurras, admiration de Mauriac qui déclare, en 1952 : « Il commence à peine à être connu. Le voilà au seuil de sa vraie gloire. Son purgatoire est fini. » [31]


Adaptations

Les œuvres d'Hugo ont donné lieu à d'innombrables adaptations[32] au cinéma, à la télévision ou au théâtre. Les plus grands acteurs se sont battus pour incarner les héros hugoliens, en tête desquels Jean Valjean, interprété, en France, par Harry Baur, Jean Gabin, Lino Ventura ou Gérard Depardieu.

Cinéma

Près d'une centaine d'adaptations au total dont plus d'une quarantaine pour Les Misérables, suivi de près par Notre-Dame de Paris. L'universalité d'Hugo s'y manifeste de façon éclatante car les cinémas les plus divers se sont emparés de son œuvre : américain (1915, Don Caesar de Bazan, tiré de Ruy Blas) ;; The Man Who Laughs (1928, adaptation de L'Homme qui rit); anglais, indien (Badshah Dampati, en 1953, adaptation de Notre-Dame de Paris) ; japonais (en 1950 Re Mizeraburu : Kami To Akuma : adaptation dans un cadre japonais, sous l'ère Meiji) ; égyptien (ex :1978, Al Bo'asa adaptation des Misérables) ; italien (1966, L'Uomo che ride, adaptation de L'Homme qui rit), etc.

On y ajoutera les films inspirés de la vie de Victor Hugo, L'Histoire d'Adèle H. de François Truffaut étant l'un des plus connus.

Télévision

Un nombre très important d'adaptations, plus ou moins fidèles. En France, on retiendra le succès considérable des Misérables de Robert Hossein (1985) avec Lino Ventura, Jean Carmet et Michel Bouquet.

Opéra

Contrairement a ce que l'on a souvent prétendu, Victor Hugo n'était pas hostile à la mise en musique de ses poèmes ni aux opéras inspirés par ses œuvres sauf quand on ne signalait pas qu'il était l'auteur de l'œuvre adaptée[33].

Son ami Franz Liszt compose plusieurs pièces symphoniques inspirées de ses poèmes : Ce qu'on entend sur la montagne, tiré des Feuilles d'automne, et Mazeppa, tiré des Orientales. Bien d'autres compositeurs[34] mettront ses poèmes en musique, de Bizet à Wagner en passant par Camille Saint-Saëns ou Fauré.

Comédies musicales

Les Misérables à Broadway (Imperial Theater, New York, février 2003)

Films d'animation

Plusieurs succès, dont Le Bossu de Notre-Dame (1996) (The Hunchback of Notre Dame, par les studios Disney) ou Les Misérables (1979), film d'animation japonais.

L'œuvre hugolienne

Note : l'année indiquée entre parenthèses est la date de la première parution

Théâtre

Romans

Luc-Olivier Merson (1846-1920), illustration pour Notre-Dame de Paris, 1881

Poésies

Recueils posthumes :

Choix de poèmes parmi les manuscrits de Victor Hugo, effectués par Paul Maurice :

Autres textes

Œuvres posthumes

Article détaillé : Œuvres posthumes de Victor Hugo.
  • Choses vues - 1re série (1887, mémoires et commentaires pris sur le vif, le titre n'est pas de Victor Hugo)
  • Choses vues - 2e série (1900)
  • Alpes et Pyrénées (1890, carnets de voyage)
  • France et Belgique (1892, carnets de voyage)
  • Correspondances - Tome I (1896)
  • Correspondances - Tome II (1898)
  • Post-scriptum de ma vie (1901, recueil de textes philosophiques des années 1860)
  • Mille Francs de récompense (1934, théâtre)
  • Pierres (1951, fragments manuscrits)

Œuvres picturales de Victor Hugo

Bibliographie

Œuvres complètes, éditions de référence

  • Édition Hetzel – Quantin, dite « ne varietur », 1880-1892. Œuvres complètes de Victor Hugo. Édition définitive d'après les manuscrits originaux. – J. Hetzel et Cie ; A. Quantin, 1880-1889. – 48 vol. in-8°. I. Poésie (16 vol.) – II. Philosophie (2 vol.) – III. Histoire (3 vol.) – IV. Voyages (2 vol.) – V. Drame (5 vol.) – VI. Roman (14 vol.) – VII. Actes et paroles (4 vol.) – VIII Œuvres diverses (2 vol.)
  • Éditions Rouff, 18??-1880. L'Œuvre de Victor Hugo. Édition populaire, 227 volumes in-32°.
  • 1904-1952 : Éditions Ollendorff et Albin Michel, dite « de l'Imprimerie nationale » Œuvres complètes de Victor Hugo – P. Ollendorff ; Albin Michel ; Imprimerie Nationale, 1902-1952. – 45 vol. – Portraits, planches en noir et en couleurs, fig. fac-similés, couvertures imprimées. Éditeurs intellectuels successifs : Paul Meurice (1904-1905), Gustave Simon (1905-1928) et Cécile Daubray (1933-1952). Édition critique, avec pour la première fois la Correspondance de Victor Hugo ainsi que de nombreux textes inédits.
  • 1967-1970 : Édition chronologique Massin, au Club Français du livre Œuvres complètes de Victor Hugo : édition chronologique publiée sous la direction de J. Massin. Club Français du Livre, 1967-1970. – 18 vol.
  • Collection « Bouquins » aux éditions Robert Laffont. Textes proches de l'édition Massin, et revus pour le centenaire de la mort de Hugo. Œuvres complètes de Victor Hugo dirigée par Jacques Seebacher et Guy Rosa ; en collaboration avec le Groupe Inter-universitaire de travail sur Victor Hugo-Paris VII. R. Laffont, 1985 – 15 volumes.

Sur l'homme

  • Propos de table de Victor Hugo, Richard Lesclide, E. Dentu, 1885.
  • Victor Hugo, celui qui pense à autre chose, Danièle Gasiglia-Laster, coll. « Petites biographies » Portaparole, Rome, 2006. Traduction italienne à paraître.
  • Hugo, la poésie contre le maintien de l'ordre, Henri Meschonnic, Maisonneuve & Larose, 2002.
  • Victor Hugo contre la peine de mort, Jérôme Picon et Isabel Violante, avant-propos de Robert Badinter, Paris, éditions Textuel, 2001.
  • Victor Hugo, Alain Decaux, Éditions Perrin, 2001.
  • Victor Hugo Tome I. Avant l'exil : 1802-1851, Jean-Marc Hovasse, Fayard, 2001.
  • Victor Hugo Tome II. Pendant l'exil : 1851-1864, Jean-Marc Hovasse, Fayard, 2008
  • Richard Lesclide, du Vélocipède illustré à la table de Victor Hugo, Jacques Seray, Vélizy, Seray, 2009.
  • Victor Hugo, un révolutionnaire, Jean-François Kahn, Fayard, 2001.
  • Victor Hugo et l'Idée des États-Unis d'Europe, Frank Wilhelm, Luxembourg, éd. par les Amis de la Maison de Victor Hugo à Vianden, 2000.
  • Les Fous de Guernesey ou les amateurs de littérature, Frédéric Lenormand, Robert-Laffont, sur l'exil à Saint-Pierre-Port, 1991.
  • Der Dichter in der Politik. Victor Hugo und der deutsch-französische Krieg von 1870/71. Untersuchungen zum französischen Deutschlandbild und zu Hugos Rezeption in Deutschland., Martin Feller, Thèse Marburg, 1988.
  • Olympio ou la Vie de Victor Hugo, André Maurois, Hachette, 1985.
  • Victor Hugo, sa vie, son œuvre, Danièle Gasiglia, Frédéric Birr, 1984.
  • Pleins feux sur Victor Hugo, Comédie-Française, 1981 ; Victor Hugo, Arnaud Laster, Pierre Belfond, 1984.
  • Écrire Hugo (2 tomes), Henri Meschonnic, Gallimard, 1977.
  • Mille et une lettres d'amour à Victor Hugo choisies, préfacées et annotées par Paul Souchon, Juliette Drouet, coll. « L'Imaginaire », Gallimard, 1951.
  • La Légende de Victor Hugo, Mille et une nuits, Paul Lafargue, (texte original : La Légende de Victor Hugo de 1817 à 1873, parue dans la Revue socialiste, ). Pamphlet virulent, écrit par un ancien communard, et à contre-courant, accusant l'écrivain de n'être qu'un bourgeois opportuniste, écrit en 1885 (La Légende de Victor Hugo sur Wikisource).
  • Marieke Stein, "Victor Hugo vient de mourir" les funérailles du siècle in Dans les secrets de la police, éditions l'Iconoclaste 2008 (ISBN 9782913366206)

Hommages

L'immeuble du 124 avenue Victor Hugo, oeuvre de Pierre Humbert

Divers

Les expériences spirites de Victor Hugo

La « table parlante »

Victor Hugo se trouvait en exil sur l'île de Jersey lorsque son amie Delphine de Girardin, qui se savait condamnée, l'initia en 1853 aux tables tournantes. Cette pratique issue du spiritualisme anglo-saxon, visait à tenter d'entrer en communication avec les morts. Hugo, pour qui les poètes étaient également des voyants, était ouvert à ce genre de phénomènes. En outre, il croyait à la réincarnation.

Mme de Girardin attendait la fin du dîner avec impatience pour pouvoir présenter à son ami Hugo le miracle de la « table parlante », selon l'expression alors utilisée. Tous les convives posèrent leurs mains sur le plateau de la table, mais rien ne se produisit. Mme de Girardin dit que c'était la faute de la table dont la forme carrée empêchait le fluide de circuler. Le lendemain, elle acheta dans un magasin de jouets une petite table ronde, pourvue d'un pied central, et la plaça sur la première table. Mais la table refusa elle aussi de se mouvoir. Mme de Girardin ne se laissa pas décourager, affirmant à Hugo que les esprits étaient des êtres libres, et pas de simples cochers en attente de clientèle. Après de nombreux essais infructueux, la table finit par se déplacer -sans raison apparente- et à épeler, en frappant des coups, des messages chargés de sens. A partir de ce jour, Hugo participa jusqu'en 1855 à d'innombrables séances, dont les résultats furent consignés dans des procès verbaux détaillés. Parmi les « esprits » qui se manifestèrent à travers les coups frappés par la table se trouvaient des écrivains célèbres et des chefs religieux, mais aussi des animaux et des concepts abstraits qui, pour l'occasion, se personnifiaient.

Le poète Auguste Vacquerie (1819 - 1895), que Victor Hugo avait connu tout jeune, se trouvait présent lors de ces expériences. Dans son livre Miettes de l'histoire - vivant témoignage de sa fidélité-, il nous en donne un récit intéressant. Son frère Charles avait épousé Léopoldine, la fille préférée de Victor Hugo. En 1843, il s'était noyé avec elle dans la Seine, en tentant vainement de la sauver. La mort tragique de sa fille avait plongé Hugo dans une profonde dépression, paralysant pendant quelques années sa puissance créatrice. Au début, Auguste Vacquerie fit preuve d'un grand scepticisme vis-à-vis des tables tournantes. Lorsque arriva son tour de participer à l'expérience, il demanda à l'esprit de dire à quel mot il était en train de penser. Or, la table épela bel et bien le mot en question. Par des mouvements musculaires involontaires, Vacquerie avait - semblait-il mis la table en mouvement, révêlant ainsi le mot qu'il entendait cacher. Lui-même pensa à un hasard pu à un « tremblement des doigts », qui l'aurait trahi.

Afin d'exclure tout facteur objectif, Vacquerie s'éloigna de la table, demanda à l'esprit de dire le mot auquel il pensait cette fois-ci. La table épela: « Tu veux dire "souffrance". » En réalité, Vacquerie avait pensé au mot « amour ». Mais, la souffrance étant universelle, ce mot, au sens figuré, aurait pu remplacer tout autre mot. Auguste fut loin d'être convaincu. A partir de ce moment-là, la table cessa de donner des réponses aux questions-pièges qui étaient posées. Mais un autre « esprit » venait de s'introduire et exigeait d'être alors entendu. C'était l'esprit de Léopoldine. La manifestation de cet esprit submergea d'émotion tous les participants. Vacquerie oublia son scepticisme pour se vouer corps et âme au phénomène des tables tournantes. Pendant des jours, il ne fit rien d'autre, renonçant même à s'alimenter pour ne pas interrompre les séances.

Par la suite, Victor Hugo afficha ses convictions concernant la survie de l'âme en déclarant publiquement : Ceux que nous pleurons ne sont pas les absents, ce sont les invisibles. Lors de l'enterrement de l'écrivain, cette phrase fut inscrite sur une couronne de fleurs portée par une délégation de la Société Scientifique du Spiritisme qui considérait que Victor Hugo avait été un porte-parole du spiritisme[35].

Voir aussi

Notes

  1. Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Adèle Hugo, 1863. La phrase aurait été notée dans un cahier d'écolier. Il aurait écrit ces mots à la suite d'un concours de poésie perdu - le jury ne pouvant croire qu'un individu si jeune ait réalisé un tel poème.
  2. Journal Politique et Littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne, Lundi 8 Mai 1820
  3. Victor Hugo / Juliette Drouet, 50 ans de lettres d'amour 1833-1883 : Lettres de l'anniversaire, présentation de Gérard Pouchain, préface de Marie Hugo, Collection « Écrits », 2005. Voir aussi Exposition de la BNF, manuscrit d'Hugo ainsi légendé : La date anniversaire du 16 février, sera désormais fêtée chaque année par un message de Victor Hugo dans le petit livre rouge de Juliette, baptisé le « Livre de l'Anniversaire ».
  4. Ce "combat" contre Hugo et le Romantisme est partiellement raconté dans Les aventures militaires, littéraires et autres d'Etienne de Jouy par Michel Faul (Editions Seguier, mars 2009, ISBN 978-2-84049-556-7)
  5. Les Contemplations, Livre V - En marche, « Écrit en 1846 ».
  6. Actes et paroles - Pendant l'exil, 1859, I. « L'amnistie. »
  7. Les Châtiments, « Ultima verba »
  8. (fr) Document : acte de décès de Victor Hugo
  9. « Le 2 août 1883, Victor Hugo avait remis à Auguste Vacquerie, dans une enveloppe non fermée les lignes testamentaires suivantes, qui constituaient ses dernières volontés pour le lendemain de sa mort : Je donne cinquante mille francs aux pauvres. Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises ; je demande une prière à toutes les âmes. Je crois en Dieu. » Actes et paroles - Depuis l'exil 1876-1885, 1885, I. «Mort de Victor Hugo», Extrait du Rappel.
  10. Détail de la cérémonie des funérailles sur la page Wikipédia du Panthéon de Paris : « La cérémonie ».
  11. Marieke Stein, "Victor Hugo vient de mourir", les funérailles du siècle in Dans les secrets de la police
  12. Voir à ce sujet, Hugo lecteur de Balzac
  13. Les Misérables in Dictionnaire des oeuvres. Laffont-Bompiani
  14. . Odes et Ballades, Livre deuxième, « L'histoire »
  15. Les Contemplations, Préface.
  16. La Légende des siècles, Préface.
  17. Lire à ce sujet Jacques Seray, Richard Lesclide, du Vélocipède illustré à la table de Victor Hugo. Vélizy, Seray, 2009.
  18. Baudelaire, Curiosités esthétiques (1868) - IX. Salon de 1859. « Lettres à M. le Directeur de la revue française VIII. »
  19. Michel Winock et Pascal Gélinet, 2000 ans d'histoire sur France Inter, mercredi 29 août 2007
  20. Actes et paroles - Pendant l'exil, III. « Déclaration à propos de l'Empire ».
  21. Actes et paroles - Depuis l'exil, Deuxième partie : de l'expulsion de Belgique à l'entrée au sénat, Paris, XVI. « La libération du territoire. »
  22. Actes et paroles - Depuis l'exil, Bruxelles, IV. « À MM Meurice et Vacquerie. »
  23. [pdf]Note du 21 mai 1871citée par Annette Rosa dans Victor Hugo, l'éclat d'un siècle, Editions Messidor, 1985 .
  24. Victor Hugo
  25. Texte intégral sur Wikisource : s:L'Expédition de Chine. Au capitaine Butler
  26. Œuvres complètes de Victor Hugo, Actes et paroles - Avant l'exil 1841-1851, Chambre des Pairs (1845-1848), « II. Consolidation et défense du littoral. »
  27. Voir son discours de 1879 au banquet commémorant l'abolition de l'esclavage sur wikisource : Victor Hugo, Actes et paroles. depuis l'exil. 1879. (II. Discours sur l'Afrique)
  28. Lire à ce sujet Franck Laurent, Victor Hugo face à la conquête de l'Algérie, Paris, Maisonnneuve & Larose, coll. « Victor Hugo et l'Orient », n°6, 2001. ([pdf]Compte-rendu de l'ouvrage de Franck Laurent et entretien avec son auteur par Christiane Chaulet Achour)
  29. Cf. L.F. Hoffmann, Victor Hugo, les noirs et l'esclavage
  30. Actes et paroles - Pendant l'exil, 1859, II. « John Brown ».Cf l'article de -F. Hoffmann, Victor Hugo, John Brown et les Haïtiens.
  31. Mauriac répond à une enquête de la revue « Liberté de l'esprit» à l'occasion du cent-cinquantenaire de la naissance d'Hugo. Adpf, « Hugo et ses contemporains ».
  32. [pdf] Filmographie sélective sur le site de la BNF.
  33. « On n'a jamais trouvé la fameuse formule que l'on lui prête : « Défense de déposer de la musique au pied de mes vers ». Il n'était sans doute pas si hostile que cela à la mise en musique de ses textes comme en témoigne La Esmeralda de Louise Bertin.» Arnaud Laster, Groupe Hugo, séance du 25 janvier 1997
  34. (fr) Victor Hugo adapté par les grands compositeurs classiques
  35. Jacques Lantier, Le spiritisme, Grasset, 1971, chapitre : la mort de Victor Hugo. Ce fait est également repris sur de nombreux sites Internet (voir la phrase : Ceux que nous pleurons ne sont pas les absents, ce sont les invisibles).

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