Hugues IV de Châteaudun

Hugues IV de Châteaudun, né vers 1135 dans le Dunois et mort vers 1180 dans le Dunois, est un grand seigneur français du XIIe siècle.

Hugues, quatrième du nom, est vicomte de Châteaudun 1145-1180, seigneur de Mondoubleau et Saint-Calais^[1]. Il fait le voyage de la Terre sainte en 1159, pendant lequel Rotrou IV du Perche, comte du Perche, son cousin au troisième degré, fait quelques usurpations sur ses terres ; ce qui cause un grand différend entre eux après le retour de Hugues. Le comte de Chartres les accommode^[2]. Hugues IV de Châteaudun figure à tort parmi les chevaliers croisés de la première des salles des croisades du musée du château de Versailles, car il ne combat pas et n'a aucun rôle diplomatique ou politique. Néanmoins, il est cité dans de nombreuses chartes et dans des livres et revues pour quelques faits marquants de sa vie et des donations assez importantes.

Biographie

Sa famille

La commanderie templière d'Arville est fondée vers 1135 par Geoffroy, huitième vicomte de Châteaudun.

La maison de Châteaudun est un lignage médiéval qui possède la vicomté de Châteaudun, et le comté du Perche. Il est issu de Geoffroy Ier, que le comte Thibaut Ier le Tricheur fait vicomte de Châteaudun en 956. Cette famille, probablement issue des rorgonides, acquiert ensuite les seigneuries de Mortagne et de Nogent-le-Rotrou pour constituer le comté du Perche. La famille se scinde en deux branches, une éteinte en 1226 pour le Perche et l'autre éteinte en 1249 pour Châteaudun^[3].

Le père d'Hugues IV, Geoffroy III de Châteaudun (huitième vicomte de Châteaudun), favorise l'abbaye de Tiron, puis entre en conflit avec elle ainsi qu'avec l'évêque de Chartres Geoffroy II de Lèves (1115-ap.1148). Le conflit empire et Geoffroy III est même excommunié. Il fonde la commanderie templière d'Arville vers 1135. Il entre ensuite en guerre contre son cousin Ursion de Fréteval, qui est vainqueur et le fait prisonnier en 1136. Ursion bénéficie de l'appui des religieux de Saint-Père de Chartres ; pourtant le fils de Geoffroy, Hugues parvient à faire libérer son père avec l'aide du Chapitre de l'abbaye de Tiron, du comte Geoffroy de Vendôme et même de l'évêque de Chartres. Le vicomte Geoffroy part alors en Terre Sainte en 1140^[4]. Il est mort à Chartres le 12 avril 1145 et est enterré à l'abbaye de Tiron^[5].

La mère d'Hugues IV de Châteaudun, Helvise ou Avoise de Fréteval apporte en dot la seigneurie de Mondoubleau aux vicomtes de Châteaudun, ce qui représente un accroissement sensible de leur domaine vers le sud-ouest^[5].

Un jeune croisé (1159-1165) ?

Le donjon et la chapelle

Hugues IV de Châteaudun devient vicomte de Châteaudun à la mort de son père en 1145 et seigneur de Mondoubleau à la mort de sa mère vers 1150. A la demande de son suzerain Thibaut V de Blois, dit le bon, il emprisonne Sulpice II d'Amboise, gendre du comte, et le fait mourir en 1153, suite à des supplices, dans une tour de son château de Châteaudun. Il fait des dons, en particulier aux Templiers de la commanderie d'Arville, à laquelle son père a offert 1.000 hectares de terres.

Hugues IV de Châteaudun part à la croisade en 1159^[6]. Toutefois la deuxième croisade est terminée et la troisième croisade n'a pas commencé. On peut plus parler d'un long pèlerinage et d'une relève des chevaliers croisés que d'une participation à un conflit.

Les conflits locaux (1166-1180)

Hugues IV ne se bat pas en Orient, mais sur sa vicomté : Son cousin, Rotrou IV du Perche a profité de son absence pour s'approprier certains de ses domaines. Lui-même, baron de Mondoubleau, veut accroître les siens : il s'empare de la terre de Villemans, au préjudice de l'église et prieuré du Saint-Sépulcre de Châteaudun, dont elle est une dépendance. Yves, prieur de l'abbaye Saint- Denis de Nogent-le-Rotrou, met opposition à ses prétentions^[7].

Le donjon du château de Châteaudun est construit par Thibaut V de Blois en 1170.

Leur différend ne peut se terminer que par l'entremise du comte Thibaut V de Blois et de son frère Guillaume, évêque de Chartres, au jugement desquels ils s'en rapportent. L'an 1166, le prélat passe entre eux une transaction dans son palais épiscopal, à laquelle Marguerite, sa femme, et ses trois fils, Geoffroy, Hugues et Payen, donnent leur approbation. L'accord n'est établi que sous l'égide de Thibault V de Blois et de son frère Guillaume aux Blanches Mains évêque de Chartres. Hugues en rassemblant la vicomté de Chateaudun et les seigneuries de Mondoubleau et Saint-Calais se trouve à la tête d'un domaine très significatif qui enserre au nord le comté de Vendôme^[7]

Hugues IV de Châteaudun donne la dîme à perpétuité et une rente annuelle de six livres angevines sur les revenus de Mondoubleau, qui sont payées de mois en mois au prieur de la maison par le trésorier du lieu. Il donne de plus la permission de prendre dans sa forêt de Mondoubleau tout le bois mort, coupé ou renversé par terre, pour servir à leur chauffage et à celui de leur four. L'abbé et tous les moines de Saint-Vincent, touchés de ces libéralités, statuent que dans la suite il y aura à perpétuité dans le monastère de Notre-Dame un prêtre qui célèbrera chaque jour et dira l'office des morts en entier devant l'autel nouvellement fondé pour le salut de l'âme du jeune vicomte Geoffroy. Cette charte, à laquelle Marguerite, Hugues, Payen et Héloïse ses enfants, donnent leur consentement, est datée de 1176^[7].

Hugues IV fait encore plusieurs dons à l'abbaye de Tiron. Il accorde la liberté de l'église de Notre-Dame de Mondoubleau et exempte de toutes corvées les habitants de cette paroisse, ainsi que les colons qui font valoir la terre des moines. Il met lui-même son don sur l'autel, Marguerite, sa femme, donne son consentement et en investit l'église par un acte qu'elle dépose pareillement sur l'autel. Une maison construite près de l'église de Notre- Dame de Mondoubleau, servant de monastère aux moines, devient en même temps le motif d'une donation^[7].

Hugues IV de Châteaudun est mort vers 1180 et est enterré à l'abbaye de Tiron.

Mariage et descendance

Il épouse, avant 1154, Marguerite fille de Silvestre de Saint-Calais et héritière de la seigneurie de Saint Calais. Elle s'associe à des dons en 1154 avec son mari à la Maison-Dieu de Châteaudun^[8]. Elle figure dans une fondation pour l'abbaye de Tiron, toujours avec son mari en 1166. Mais en 1187, elle est dite veuve quand elle ratifie certaines donations de son fils Hugues V.

Ils ont cinq enfants :

• Geoffroy mort vers 1185 sans enfants,
• Hugues V,
• Eudes,
• Payen, dit de Mondoubleau,
• Héloise^[9].

Notes et références

1. ↑ Histoire de l'église du Mans, Par Paul Piolin, Publié par Julien, Lanier et cie, 1856, t.3, p.390.
2. ↑ Galeries historiques du palais de Versailles, Par Charles Gavard, Versailles palais, 1844, p.72.
3. ↑ Europäische Stammtafeln III 690 les vicomtes de Châteaudun.
4. ↑ Histoire du Perche, Par Philippe Siguret, Michel Fleury, Publié par Fédération des amis du Perche, 2000, p.312.
5. ↑ ^{a et b} Europäische Stammtafeln III 690 les vicomtes de Châteaudun et Essai historique et statistique sur le canton et la ville de Mondoubleau, Par Beauvais de Saint-Paul, Publié par De Monnoyer, 1837, p.146 et suivantes.
6. ↑ Cartulaire de l'abbaye de la Madeleine de Châteaudun, Par Châteaudun (France). La Madeleine (Abbey), Lucien Merlet, Abbaye de la Madeleine (Châteaudun, France), Louis Jarry, Publié par Pouillier, 1896, p.293.
7. ↑ ^{a, b, c et d} Essai historique et statistique sur le canton et la ville de Mondoubleau, Par Beauvais de Saint-Paul, Publié par De Monnoyer, 1837, p.146 et suivantes.
8. ↑ Revue historique et archéologique du Maine, Publication :Pellechat (Mamers), Auteur(s) :Société historique et archéologique du Maine, Précision : 1898 (T44). p.269.
9. ↑ Le Vendemois: Épigraphie and iconographie, Par Achille Lacroix de Vimeur Rochambeau, Publié par H. Champion, 1889, v. 1, p.311.

Articles connexes

• Salles des croisades