Hybride producteur direct

Hybride producteur direct

Le nom d'hybrides producteurs directs (HPD) correspond à une famille de cépages - de cuve comme de table - créés par croisement entre vigne européenne (Vitis vinifera) et vignes américaines (Vitis labrusca, Vitis riparia, Vitis rupestris…). Un temps regardés par une partie des professionnels comme une solution aux problèmes posés par le phylloxéra (mais aussi par d'autres maladies), les HPD considérés comme peu aptes à produire des vins de qualité, furent finalement rejetés au profit de la technique du greffage. En Europe, une réglementation, fortement inspirée de celle existant en France, a contribué à cette évolution par des mesures incitatives ou même contraignantes, certain cépages étant par exemple tout simplement interdits :dans cette zone géographique, hormis en Armagnac, les HBP occupent aujourd'hui une place marginale.

L'intérêt contemporain pour le développement durable et la diminution des intrants (herbicides, fongicides...), mais aussi le développement de la viticulture dans des zones géographiques nouvelles (nordiques ou tropicales) pourraient toutefois redonner à certains de ces cépages ou du moins à leurs version modernisées, une nouvelle actualité. On use alors plus volontiers d’expressions comme « nouveaux cépages » ou « variété interspécifique à faible sensibilité cryptogamique » (VIFSC)» ou encore "Piwi[1]".

Sommaire

Historique

La création d'hybrides producteurs directs fut d'abord pensée puis initiée par des viticulteurs américains désireux d'allier la qualité du vin issu de cépages européen avec la robustesse des vignes américaines ( les tentatives d'implantation de V. vinifera sur leur continent ayant régulièrement échoué)[2].Le cépage Delaware était ainsi bien implanté dans les années 1850[3]. Ce n'est que dans un deuxième temps que les européens - essentiellement des français- s'attachèrent à leur développement ; dans la sphère anglophone on parle d'ailleurs de French Hybrids ou de French-American Hybrids.

Au XIXe siècle, plusieurs maladies de la vigne furent importé du continent américain. Le phylloxera qui arriva en Europe vers 1865-1885, est la plus connue ; l'Oïdium, le Mildiou et le Black-rot eurent également alors un impact important[4]. Le dépérissement des vignes a conduit la viticulture à rechercher des solutions. Or, les cépages américains résistaient bien à ces maladies avec lesquelles ils avaient co-évolué [5]. On fut tenté de les vinifier, mais les vins obtenus étaient trop différents des vins habituels, avec des goûts foxés (très herbacés, arôme très puissant et peu agréable).

Le débat sur les hybrides producteurs directs ne fut pas seulement gouverné par des arguments d'ordre scientifiques, botaniques, oenologiques ; il fut aussi sous la dépendance de déterminants sociaux-économiques : la paysannerie et les petits exploitants étaient attachés aux hybrides, alors que la tradition bourgeoise privilégiait les grands crus[6].

Les premiers hybrides producteurs directs, s'ils furent progressivement délaissés en France et dans les grands vignobles européens, donnèrent toutefois naissance à d'autres cultivars largement utilisés sur la côte est des Etats-Unis et au Canada[7].

En 1929, une enquête estimait la surface plantée en hybrides producteurs directs à presque 15 % du vignoble français[8].

En 2005 un auteur américain faisait remarquer que le rôle des hybrides producteurs directs dans la viticulture européenne n'avait jamais été correctement décrit par les historiens[9].

Des hybrides

Le croisement des vignes européennes et américaines étant fertile, des hybridations multiples ont eu lieu.

  • Certaines ont donné des porte-greffes destinés à porter des greffons de Vitis vinifera.
  • Les hybrides producteurs directs sont des croisements destinés à travailler la vigne comme avant le phylloxera: pas de greffe et multiplication par simple bouturage.

A l'état naturel, la vigne s'hybride très facilement, ce qui peut être un désavantage pour les viticulteurs cherchant à garantir une stabilité et une uniformité de leur production, mais qui est aussi un avantage pour ceux, comme les pépiniéristes, qui recherchent à développer des variétés nouvelles. Tandis que la variabilité sera évitée par la multiplication végétative, par bouturage, le développement de nouvelles variétés passera par des semis. D'ailleurs, certains des cépages dits américains utilisés au XIXe siècle, soit comme porte greffe soit comme producteurs directs, étaient en fait déjà des hybrides (ce que l'on ignorait alors[10]). L'Alexander, le Catawba et l'Isabella sont par exemple le fruit d'hybridation naturelle entre variété américaine et V. vinifera, la variété européenne. Les HPD sont des hybrides inter-spécifiques. Dans le cas d'hybridation intra-spécifique on préférera parler de métis.

La création des hybrides producteurs directs était destinée à combiner la résistance au phylloxera avec la qualité des cépages européens. Des dizaines de passionnés ont dirigé des croisements, semé des pépins de raisin, cultivé les vignes pour produire du raisin et enfin, vinifié le raisin. Ils ont comparé les types de vins et gardé les meilleurs pour la vente de bois à repiquer.

Puis ils ont tenté de croiser des hybrides avec des cépages européens pour augmenter leur proportion. Ils ont dû renoncer à trop diluer la part génétique des cépages américains, car les produits obtenus retrouvaient la sensibilité à la maladie.

Les premiers hybrideurs européens, essentiellement français, ont assez vite cessé de recourir à Vitis labrusca à cause du goût très prononcé des vins produits. Ils ont utilisé V. riparia, V. rupestris et V. aestivalis var. lincecumii.

Processus de création

Les fleurs d'une variété déterminée sont fécondées, naturellement ou artificiellement, par le pollen des fleurs d'une autre variété. Du fruit de cette fleur les pépins sont récoltés puis plantés, pour développer une nouvelle variété qui à l'examen s'avèrera intéressante ou non.

Le nom de la lignée "femelle" est citée avant celui de la lignée "mâle".

Pour pouvoir être cultivée en France, une nouvelle variété doit préalablement obtenir son inscription au catalogue officiel des espèces et variétés cultivées ce qui est un processus très long. Enfin, la variété devra encore se soumettre à la réglementation des appellations d'origine.

Hybrideurs

Des dizaines de milliers d'essais ont été réalisés, conduisant à l'homologation de centaines de variétés. Quelques hybrideurs ont laissé leur nom dans l'histoire : Eugène Contassot, Albert Seibel[11],Georges Couderc, Fernand Gaillard, François Baco et Maurice Baco, Bertille Seyve, Eugène Kuhlmann, Pierre Castel et Christian Oberlin. Il faut y adjoindre Bertille Seyve-Villard, Joannes Seyve, Jean François Ravat, Joanny Burdin, Jean-Louis Vidal, Alfred Galibert, Pierre Landot et Eugen Rudelin[12]. Il faut aussi citer André Perbos qui exerça des responsabilités dans la "Revue des Hybrides franco-américains, porte-greffes et producteurs directs" qui avait été fondée par Paul Gouy.

En Italie il y eut Clemente Grimaldi.

Plus récemment.

A l'Université de Cornell, Bruce Reisch a récemment mis au point trois hybrides, le Corot noir, le Valvin muscat et le Noiret[13].

Loren Stover et John Mortenson ont mis au point des variétés de table mais aussi de cuve dites "bunch grapes" supportant le climat humide et chaud de Floride ( notamment Blue Lake, Daytona, Suwannee, Blanc Du Bois, Lake Emerald )[14].

Un goût "foxé" ?

Les vins issus de cépages ayant une parenté avec le Labrusca ont été discrédités, notamment en France, pays qui longtemps a donné le ton, pour leur goût dit foxé, ou renardé (de fox le renard en anglais). L'origine étymologique de ce terme est incertaine : chez les colons d’Amérique, l'expression "fox grape" désignait peut-être seulement les "raisins issus des vignes sauvages" sans dénoter un goût en particulier. Si elle a eu le sens attesté de "raisins qui intoxiquent", elle ne disait rien de l'arôme. On a pu aussi y trouver une déformation du français "faux" (les huguenots émigrés au Nouveau Monde ayant eu une activité viticole). Certain on vu à la feuille de Labrusca une forme de patte de renard. On a encore cherché à trouver l'explication dans la couleur de la feuille, proche de celle du pelage de l'animal... Aucune des raisons avancées n'explique pourquoi le goût et l’arôme eux-mêmes se rapportent au renard : les auteurs en sont arrivés à conclure que chacun était libre d'adopter l'explication qui lui convenait le mieux! Ainsi ceux qui aiment ce goût le rapprocheront plutôt du cassis. C'est une molécule d'anthranilate de méthyle qui donne ce goût musqué typique des vins de la côte est des États-Unis[15].Jules émile Planchon lui-même traduisait foxy par "ayant le goût de cassis[16]". Ainsi,le Seyval, le Baco et le Saint-Laurent, interdits en France, sont aujourd'hui cultivés aux États-Unis et au Canada où ils produisent des vins appréciés des consommateurs locaux.

En Charentes, l'othello et le noah étaient appréciés notamment du fait du goût foxé qu'ils apportaient au pineau.

Les vins produits à partir de Baco noir, cépage issu de riparia et non de labrusca, se sont aussi heurté à une critique négative. Un auteur américain avance que le goût particulier des vins issus de ce cépage, n'entraient pas dans la grille interprétative des dégustateurs de l'époque : faute notamment de pouvoir leur assigner un terroir, ils furent enclins à les considérer comme des vins de qualité médiocre[17].

Résistance aux maladies

La règlementation

Dans les années 1930, face à des scandales de vins frelatés[réf. nécessaire] avec de l'alcool toxique, des analyses ont permis de constater la présence d'une quantité significative de méthanol dans les vins issus de cépages américains. Dans une période de crise vitivinicole - et avec en mémoire la Révolte des vignerons du Languedoc en 1907 - différentes lois (1er janvier 1930, du 4 juillet 1931 - première grande loi amorçant le "Statut viticole" qui entérine l’interventionnisme de l’État - et du 8 Juillet 1933 ) tentent de réguler la profession.

La loi du 22 juillet 1927, dite Loi Capus-Bender, qui venait modifier la loi du 6 mai 1919 sur les appellations, avait introduit la notion d'encépagement, en stipulant déjà en son article 3 : "Les vins provenant des hybrides producteurs directs n'ont, en aucun cas, droit à une appellation d'origine". Cette loi était cependant facultative.

La loi du 4 août 1929 - publiée le 6 -, interdit la chaptalisation des moûts ou vendanges d'hybrides plantés postérieurement à sa promulgation (le sucrage restant autorisé aux cépages traditionnels)[18].

Dans un contexte de surproduction[19], en France, mais aussi en Algérie, est votée la loi du 24 décembre 1934 qui pose, en son article 5 : "il est interdit d’offrir en vente et de vendre sur le marché intérieur, ainsi que d’acheter, transporter ou de planter des cépages dont la liste, déterminée par régions viticoles, sera donnée par des décrets pris en Conseil des Ministres au plus tard un mois après la promulgation de la présente loi et après avis d’une commission". La commission rendra ses conclusions en Janvier, et conséquemment, le 15 janvier 1935 (publié le 18 ), le Conseil des Ministres donne une liste de six cépages soumis à ces interdictions, tous des hybrides producteurs directs : il s'agit du noah, du clinton, de l'isabelle, de l' herbemont, de l'Othello et du jacquez. La détention de ces plants restait permise s'ils avaient été plantés avant l'adoption de la loi. La loi de 1934 stipulait par ailleurs en son article 5 : « La liste des cépages interdits, sera révisée tous les trois ans, après examen des résultats obtenus dans des champs d’expérience contrôlés par les services du Ministère de l’Agriculture ». Or on ne trouve à ce jour aucune trace de révision de cette liste[20]. L'expression d'"hybride producteur direct" ne figure pas dans la loi de 1934.

Dans les années 1930, la Roumanie est en pointe dans un mouvement hostile aux HPD au sein de l'Office International du Vin ( OIV). En 1929, par décret, le gouvernement allemand avait interdit la plantation d'hybrides producteurs directs. A compter de 1930 le vin issu de cépages HPD ne pouvait plus être assemblé avec celui d'autres cépages. Enfin à partir de septembre 1933, la vente de vin issu de HPD fut interdite. En Yougoslavie, une loi du 9 décembre 1929 interdit et la plantation d'HPD et la vente des vins qui en seraient issus. En Italie, les cépages HPD furent interdits en mars 1931[21].La loi IX en 1924 en Hongrie interdit la vente de vin issus d'hybrides producteurs directs.


Pendant la deuxième guerre mondiale, l'article 313[22]du Code du Vin avait été suspendues (jusqu'au Ier septembre 1949)[23].

Le décret N° 51-957 du 21 juillet 1951[24] interdit la plantation d'hybrides dans les vignobles d’appellation.

le décret du 30 septembre 1953, relatif à l'organisation et l'assainissement du marché du vin et à l'orientation de la production vitcole[25], prescrit la suppression complète des cépages prohibés et donne la possibilité d'étendre la liste de ces derniers. Aucun vin de ces cépages prohibés ne devait plus être commercialisé pour la consommation humaine, et les vignes, obligatoirement arrachées avant le 1 décembre 1956.

En 1953 la surface plantée avec ces hybrides était supérieure à celle existant au moment de l'adoption de la loi d'interdiction de 1934. Une prime de 1500 francs par hectare arraché fut offerte. Trois ans après, 70% de la surface existant en 1953 étant encore sur pied, c'est une amende et des peines de prison qui sont imposées. En décembre 1963 la surface se montait encore à 17837 hectares : en 1964 une loi[26] imposait la distillation des vins issus de ces cépages, les viticulteurs âgés de plus de 65 ans bénéficiant d'exemptions[27]. Dans le Var, en 1961, on notait l'existence de près de 20 % d'hybrides et de cépages prohibés.

Dans les années 1950, face à la crise (excédent de production), les cépages hybrides producteurs directs ont été classés « autorisés » en France. Leur plantation est possible, mais avec amputation de 30 % des droits de plantation. Les plantations ont cessé et le vignoble s'est réduit au fur et à mesure du vieillissement des parcelles et de leur replantation en cépages européens greffés.

Le Baco 22, le Baco blanc, hybride de Folle blanche et Noah, est le seul hybride producteur direct autorisé en zone d’Appellation d’Origine Controlée. Il sert exclusivement à produire de l’Armagnac (ce cépage y représente environ 35 % de l'encépagement, soit en en 2004 2.103 hectares).

Suivant le décret n° 87-854 du 22 octobre 1987[28], la présence de tout hybride sur une exploitation interdit toute revendication d’appellation d’origine (Cognac, Pineau des Charentes).

À partir de 1955, la méthode chromatographique sur papier, basée sur l'identification des anthocyanes, permet de déceler la présence de vins d'hybrides rouges dans un coupage. Les effets de cette découverte se sont surtout fait sentir dans les années 1970-1980[29]. Plus tard sera utilisée à cet effet la chromatographie en phase gazeuse[30].

La législation européenne concernant l'organisation commune du marché vitivinicole n'interdit que six variétés ( le Noah,l' Othello, l'Isabelle, le Jacquez, le Clinton et l'Herbemont)[31].

Les HPD cultivés

En France en 1999, le Baco blanc couvrait 2103 ha; le Villard blanc 740 ha; le Villard noir 601 ha; le Couderc noir 305 ha et le Plantet (Seibel 5455) 208 ha[32]. (un arrêté du 27 février 1964 a remplacé les n° par des noms). Également autorisés : le chambourcin (Joannès Seyve 26-205), et le Garonnet (18283), le Varousset Noir, le Valérien Blanc, le Seyval blanc, le Seinoir Noir, le Rubilande Rs, le Rayon d'or Blanc, le Ravat blanc, l' Oberlin Noir, le Maréchal Foch N, le Léon Millot N, le Landal N, le Florental N, le Colobel N[33].

En Suisse,dans l'Etat de Genève, le seibel 5455/Plantet et le landot 244 sont autorisés[34].

En 1997, les HPD étaient encore considérés comme les cépages les mieux adaptés aux conditions climatiques de Madagascar (Coudert 13 pour les blancs, Seyve-Villard pour les rouges)[35].

En Hongrie, en 2001 le Zalagyongye couvrait 4265 ha; le Kunleany 1559 ha; le bianca 884 ha et le Medina 184 ha[32].

Aux Açores et à Madère, sous souveraineté Portugaise, les cépages interdits se sont longtemps maintenus, justifiant une réglementation particulière de l'Union Européenne[36]. Ainsi, à Madère, en 1997, les HPD couvraient 1100 hectares, tandis que les cépages européens dits de qualité en couvraient 900[37].

En Roumanie, les HPD connurent une très large extension ; ce n'est qu'à partir des années 1970 que la surface en vignes greffées dépassa celle plantée en HPD ; suite à la chute du régime de Ceaucescu les surfaces plantées en HPD regagnèrent du terrain : en 2007,année de l'entrée du pays dans l'Union Européenne, les HPH couvraient encore une surface sensiblement égale à celle couverte par les plants greffés[38].Les vins produits à partir de ces cépages sont surtout destinés à l'autoconsommation ; la Roumanie s'est alors engagée à arracher 30 000 ha plantés en variétés hybrides interdites[39].

Parmi les nouveaux cépages pouvant être cultivés non greffés on trouve notamment en blancs, le Bronner, le Merzling, l'Hélios, le Johanniter, le seyval blanc, le souvignier gris et le Solaris ;le Pinotin, le Rondo, le Cabertin, le cabernet cantor, le cerason, le Monarch, le Prior, le Rösler et le Régent en rouges[40].

Réévaluation des arguments de la commission de 1935

La commission avait alors justifié ses conclusions par quatre arguments : le goût "foxé" des hybrides et la médiocre qualité générale des vins produits à partie d'eux, un taux de méthanol très élevé rendant ces vins toxiques, une faible résistance aux maladies et enfin une inadaptation aux terrains calcaires. Chacun de ces arguments - exposés après un seul mois de travail en période de fête - a pu être reconsidéré, notamment en tenant compte de l'évolution des techniques[20] (Vers la même époque l'absinthe fut également accusée de toxicité, ce qui ne fut pas avéré lorsque des tests furent scientifiquement conduits bien plus tard).

Perspectives d'avenir

Face à ce constat d'échec, la recherche sur l'hybridation n'a été maintenue que sur la création de variétés porte-greffe.

Au début du troisième millénaire, l'interdiction de certains produits phytosanitaires et les recommandations et directives toujours plus draconiennes inquiètent les viticulteurs. Ils sont confrontés à des maladies de la vigne dont la virulence tend plutôt à s'accroître. Deux écoles sont en train de s'opposer [réf. nécessaire]:

  • Bio et biodynamistes réduisent leurs rendements, accentuent la concurrence de l'herbe et arrivent à un équilibre entre la plante et son milieu qui lui permet de mieux résister aux maladies cryptogamiques, avec l'aide de produits homologués par le cahier des charges bio. C'est une forme de viticulture qui correspond aux modes de production qui ont fait la gloire des appellations françaises.
  • Recherche de nouveaux hybrides : les instituts de recherche, dans des pays où la règlementation est plus souple qu'en France, travaillent à la mise au point d'hybrides aux qualités organoleptiques dignes des cépages européens, avec la capacité de résistance aux maladies des cépages américains. Ce travail peut être obtenu par croisements et rétro-croisements, méthode longue, fastidieuse et sans garantie de résultats. Il peut aussi être plus rapide par l'utilisation du génie génétique et en particulier la mise au point de cépages OGM.

Cette voie correspond à la viticulture qui a bénéficié de quarante ans de progrès, permettant de produire tous les ans le maximum de rendement autorisé, tout en donnant un vin de qualité. (AOC génériques, vins de pays, vins de marque).

En France, l'ITV (institut technique de la vigne) voudrait pouvoir travailler dans cette direction, mais les produits susceptibles d'être mis au point n'auraient aucune chance d'être homologués avec la règlementation actuelle en vigueur. Ils souhaitent donc un assouplissement de la gestion des homologations variétales.

Au niveau européen, le décret du 29 avril 2008 organise la filière vitivinicole.

Notes et références

  1. Piwi pour PIlzWIderständig = fongirésistant cf http://www.itab.asso.fr/downloads/actes%20suite/hybrides-aivb-jt-die-nov08.pdf Sticto-sensu, les expressions "hybrides" ou "hybrides producteurs directs" s'appliquent plutôt aux variétés développées entre 1880 et 1935
  2. Ainsi de William Prince dans les années 1820 et Samuel Pond vers 1830 ; ces expériences ne semblent pas avoir donné naissance à des cépages utilisables ; le premier hybride artificiel enregistré est le cépage Ada créé en 1852 par William W. Valk ; à la même époque John Fisk Allen et Edward Staniford Rogers créèrent aussi des hybrides cf Thomas Pinney ; J.H. Ricketts et Jacob Moore s'illustrèrent aussi dans cette activité ;Hermann Jaeger et Jacob Rommel développèrent également beaucoup de cultivars et eurent une influence certaine sur Thomas Volney Munson cf James F. Hancock, Temperate fruit crop breeding:germplasm to genomics
  3. A history of wine in America from the beginnings to prohibition, Volume 1, Thomas Pinney
  4. Temperate fruit crop breeding: germplasm to genomics By James F. Hancock page 206
  5. En 1877 Planchon croyait encore pouvoir utiliser les plants américains en producteurs directs cf http://www.inra.fr/internet/Hebergement/afes/pdf/EGS_12_2_legros.pdf
  6. Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France
  7. James F. Hancock, Temperate fruit crop breeding: germplasm to genomics, page 207
  8. Harry W. Paul, "Science, Vine and Wine in Modern France"
  9. "The role of American native and hybrid vines in Europe employed as direct producers has never been properly described, and perhaps never will be " in Thomas Pinney, A history of wine in America: from prohibition to the present, Volume 2, p 167
  10. Dès 1806 cependant, Bernard Macmahon écrivait que l'Alexander et le Bland étaient le produit d'hybridation cf Thomas Pinney,A history of wine in America from the beginnings to prohibition, Volume 1
  11. Il créa plus de 15000 hybrides, dont le 7053, devenu Chancellor en 1970; les hybrides de Seibel représentèrent jusqu'à un quart de l'encépagement en France cf Jean-Michel Groult, Plantes Interdites-une histoire des plantes politiquement incorrectes, éditions Ulmer,octobre 2010. Les hybrides de Seibel représentèrent aussi une part très importante de tous les vignobles d'Europe.
  12. James F. Hancock,Temperate fruit crop breeding:germplasm to genomics,Springer, 2008 - Technology & Engineering
  13. http://ucanr.org/sites/intvit/files/24461.pdf
  14. http://edis.ifas.ufl.edu/mg105
  15. Maurice Bensoussan, "Vineland-une histoire du vin aux Etats-Unis", éditions l'Arganier, 2006; l'auteur rappelle incidemment que des bourgognes ont pu être caractérisés par leur "goût d'entrailles" tandis que le goût de certains wiskey était rapproché de punaises écrasées.
  16. cf Thomas Pinney, A history of wine in America from the beginnings to prohibition, Volume 1, University of California Press, 1989 qui consacre une annexe à cette question de l'origine du terme foxy pages 443-447
  17. Peter Machamer, Gereon Wolters, Interpretation: ways of thinking about the sciences and the arts,
  18. Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France ; cf aussi http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=E83866E7F400F90DFD950DFB5BB88399.tpdjo02v_3?idArticle=LEGIARTI000006620779&cidTexte=LEGITEXT000006071657&dateTexte=20030905
  19. En 1935,Edouard Barthe, député de l’Hérault, dépose un projet de loi visant à régulariser le marché via le blocage des excédents et la distillation des stocks trop élevés.
  20. a et b http://www.parc-monts-ardeche.fr/v1/IMG/Pre-etudeJacquez.pdf
  21. Harry W. Paul, Science, Vine and Wine in Modern France
  22. http://legifrance.gouv.fr/affichCode.do;jsessionid=ECDA2C79A0D94F85FC6729395F93B88A.tpdjo16v_3?idSectionTA=LEGISCTA000006139302&cidTexte=LEGITEXT000006071657&dateTexte=20030905
  23. L'imprimerie nationale ne produit pas de fac-similé des documents antérieurs à 1947 cf http://www.legifrance.gouv.fr/affichJO.do?idJO=JORFCONT000000012160
  24. http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19510724&numTexte=&pageDebut=08010&pageFin=
  25. cf http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1954_num_9_1_3453 cf aussi Décret n°53-977 du 30 septembre 1953 relatif à l'organisation et l'assainissement du marché du vin et à l'orientation de la production viticole
  26. Décret n°64-902 du 31 août 1964 prévoyait : "Les vins produits par des exploitations dans lesquelles se trouvent des cépages prohibés ne pourront circuler à partir du 1er septembre 1966 qu'à destination de la distillerie. Jusqu'à cette date, lesdites exploitations pourront commercialiser, à condition de procéder à des vinifications séparées, les vins provenant de cépages autres que les cépages prohibés."
  27. George Gale, Jr., George Gale, "Dying on the Vine: How Phylloxera Transformed Wine", University of California Press, 2011.
  28. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=2893C5B243C3AE55C43C6F53BBE1A8A6.tpdjo06v_3?idArticle=LEGIARTI000006621477&cidTexte=LEGITEXT000006066220&dateTexte=20110830
  29. Philippe Roudié, Vignobles et vignerons du Bordelais (1850-1980)
  30. http://www.bag-anw.admin.ch/SLMB_Online_PDF/Data%20SLMB_MSDA/Version%20F/30_Vins.pdf
  31. http://deigreng.lu/sites/greng/files/20100128-419-KO-Agriculture-VignesHybrides-QR.pdf
  32. a et b http://ec.europa.eu/agriculture/markets/wine/studies/vine_en.pdf
  33. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000018737380
  34. http://www.ge.ch/legislation/rsg/f/s/rsg_M2_50P05.html
  35. Alain Huetz de Lemps,Presses Univ de Bordeaux, 2001,p359
  36. L'article 18, paragraphe 2, deuxième alinéa, du règlement (CE) n° 247/2006 prévoit l'élimination graduelle, jusqu'au 31 décembre 2013, aux Açores et à Madère, de la culture des parcelles plantées en variétés de vigne des hybrides producteurs directes interdites cf http://register.consilium.europa.eu/pdf/fr/10/pe00/pe00023.fr10.pdf
  37. Alain Huetz de Lemps,Boissons et civilisations en Afrique,Presses Univ de Bordeaux, 2001, p 339
  38. On trouvera un tableau comparant Vignes greffées/HPD là :http://www.anucraiova.3x.ro/cont/2009/HV17.PopaA_2.pdf
  39. http://rhone-alpes.synagri.com/synagri/pj.nsf/TECHPJPARCLEF/03256/$File/RoumaniedansUE.pdf?OpenElement
  40. http://www.piwi-international.org/ donne une liste commentée en allemand des cépages de cuve Piwi ; pour les cépages de table, voir http://www.piwi-international.org/2_Informationen/b_Rebsorten/c_Tafeltrauben/Tafeltrauben.htm

Voir aussi

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