Hélinand de Froimont

Hélinand de Froimont

Hélinand de Froidmont

Hélinand de Froidmont, en latin Helinandus Frigidimontis, également Elinandus, Elynandus, etc. (vers 1160—1230) est un poète médiéval, un chroniqueur et un écrivain ecclésiastique.

Sommaire

Biographie

Il est né dans l'Oise vers 1160 de parents flamands. Il fut tout d'abord un ménestrel fort apprécié, notamment par le roi Philippe Auguste, puis entra au monastère cistercien de Froidmont, dans le diocèse de Beauvais, ou il devint moine en 1192. Par sa complaisance, il devint un modèle de piété et de mortification au monastère. Il consacrait chaque instant (hors le temps dévolu aux tâches monastiques) aux études ecclésiastiques et, après son ordination, à la prière et à l'écriture. Il décède le 3 février 1223, 1227 ou 1237. À Beauvais, il fut parfois honoré comme un saint et on célèbre sa fête le 3 février, mais son culte n'a jamais été approuvé par l'Eglise universelle (les 'Acta sanctorum' ne lui ont pas consacré de notice).

Son Chronicon

Hélinand est surtout connu pour son Chronicon, une chronique en latin composée de quarante-neuf livres (dont à peine la moitié sont arrivés jusqu'à nous), qu'il compila de 1211 à 1223. Hélinand y incorpore plusieurs de ses traités et lettres. Cela inclut des traités comme De cognitione sui et De bono regimine principis ; vingt-huit sermons sur des fêtes religieuses ; une lettre intitulée De reparatione lapsi, dans laquelle il exhorte un moine apostat, c'est-à-dire infidèle à ses voeux, à retourner en son monastère.

Le Chronicon d'Hélinand est une des sources majeures du Speculum Historiale de Vincent de Beauvais.

Les morceaux « survivants » du Chronicon incluent les livres 1 à 18, couvrant la période allant de la Création à la mort d'Alexandre le Grand ; des fragments des livres 19 à 44, existant en tant que copies dans le Speculum Maius de Vincent de Beauvais ; les livres 45 à 49, qui traitent de la période de 634 à 1241. Ces livres 45 à 49 du Chronicon sont une des sources de la chronique du moine cistercien Albéric de Trois-Fontaines (vers 1241).

Selon la Catholic Encyclopedia, « sa chronique n'est pas assez critique pour être d'une grande valeur historique ». La structure du Chronicon est principalement chronologique, bien qu’Hélinand s'éloigne régulièrement de son récit pour commenter les Saintes Écritures ; il y inclut un traité contre l'astrologie, écrit à propos des saints et leurs légendes, examine le monde animal. Il mêle continuellement documentation d'origine latine et littérature vernaculaire. Il est fréquemment cité comme témoin de la pensée médiévale à propos de la signification du mot graal. Il est cité, par exemple, comme à la base de la description du vol d'Eilmer de Malmesbury.

Autres travaux

  • Hélinand écrivit en français Les Vers de la Mort, un poème sur la mort. Dans les cinquante strophes de son poème, Helinand demande à la Mort de rendre visite à ses amis et de les exhorter à quitter le monde pour le monastère. Chaque strophe est un douzain d'octosyllabe, rimant aab; aab; bba; bba. Cette strophe, imitée par d'autres poètes, est appelée la strophe hélinandienne par les critiques. Dans ce sermon lyrique, Hélinand utilise avec une grande aisance et efficacité l'anaphore, la métaphore et autres tropes, faisant de la Mort un personnage hyperactif et mêlé à toutes les activités de la vie des clercs et des laïcs de son temps. Hélinand n'utilise le macabre que dans son titre (jeu de mots sur deux sens du mot "vers"), mais il annonce déjà l'éloquence angoissée des poètes du quinzième siècle tels Villon et Chastelain. Le texte entier des Vers de la Mort a été édité et traduit en français moderne par Michel Boyer et Monique Santucci (Paris: Champion, 1983).
  • En tant que prédicateur, il écrivit plus de soixante sermons en latin. Ses sermons, écrits dans un latin ordonné, prouvent sa grande connaissance des poètes païens autant que des Pères de l'Église.
  • Il est l'auteur de quelques poèmes en latin.
  • Il écrivit un Martyrium des saints Géréon, Victor, Cassius, et Florentius, martyrs de la Légion thébaine.

Il est possible qu'Hélinand de Froidmont soit également le cistercien Hélinand de Perseigne, auteur de commentaires sur l'Apocalypse et sur le Livre de l'Exode.

Références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hélinand of Froidmont »., en partie complété et révisé.

Liens externes

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