Hôtel de Lesdiguières

45° 11′ 33″ N 5° 43′ 38″ E / 45.192603, 5.727308

Pour le bâtiment parisien détruit en 1765, voir Hôtel de Lesdiguières (Paris).

Hôtel de Lesdiguières et son jardin

L'Hôtel de Lesdiguières est un édifice historique construit en 1602 rue Hector Berlioz, devant le jardin de ville de Grenoble.

Successivement hôtel particulier du duc de Lesdiguières puis hôtel de ville de 1719 à 1967. Au XIX^e siècle l'hôtel de ville partagea ses locaux avec les services de la préfecture jusqu'en 1867. En 1970, le musée Stendhal s'y installa avant de fermer ses portes en 2006, année où la Maison de l'international investit les locaux, afin de renforcer le rayonnement international de la ville.

Historique

C'est en 1602 que le duc de Lesdiguières confia à l'architecte Pierre La Cuisse, la tâche de construire l'édifice, à l'emplacement de l'ancienne Trésorerie des dauphins. Il conservera tout de même une tour à proximité de cette Trésorerie et la restaurera.

Tour de la Trésorerie

La base de cette tour remonte à l'époque gallo-romaine (III^e siècle) et faisait partie des premières fortifications de Cularo (Grenoble). Le dauphin Guigues VI l'achète en 1268, elle est aménagée en Tour du trésor des dauphins en 1349. Humbert II la rehausse de 5 à 6 mètres. Le dauphin Louis II, futur roi Louis XI, l'habite dès 1446. La reine Catherine de Médicis y séjourne^[1] durant l'été 1579 et d'autres monarques y viendront pendant leur séjour à Grenoble.

Attenant à la tour, le nouvel édifice coiffé d'ardoises tranche immédiatement par ses toits pentus et sombres sur les toitures ocres en tuiles romaines de la vieille ville.

En 1719, le Duc de Villeroy, héritier des descendants de Lesdiguières, vend aux Consuls de Grenoble l'hôtel et son jardin. Il demeure l'Hôtel de ville de Grenoble jusqu'en 1967. L'« école du Jardin de Ville » occupe toujours les anciennes remises et écuries.

Bien des Grenoblois se sont mariés dans les deux salons aux parquets de marqueterie, aux ravissantes boiseries du XVIII^e siècle, œuvre de l'ébéniste Benoît Cattin.

plaque commémorative du 14 juin 1788

En 1788, le 14 juin, dans ce même édifice, une assemblée des notables des trois Ordres (9 membres du clergé, 33 de la noblesse et 59 du Tiers-État) s'est tenue afin d'obtenir la réintégration des Parlements et la convocation des États du Dauphiné. Cette assemblée préparait ainsi la Réunion des États généraux du Dauphiné à Vizille le 21 juillet, prélude à la Révolution française.

Sous le Premier Empire, la préfecture s'y installe, partageant les locaux avec l'Hôtel de ville. On y logea dix jours le pape Pie VII, enlevé de Rome, en juillet 1809, et tout Grenoble vint se faire bénir sous ses fenêtres^[2]. Les deux salons d'apparat, après avoir servi de chambres pour Napoléon III et l'impératrice Eugénie en visite officielle en 1860, à l'occasion du rattachement de la Savoie à la France, deviennent le musée Stendhal en 1970.

Le jardin de ville

Statue d'hercule dans le jardin

Le « pré de la Trésorerie » situé en avant des remparts romains, fut transformé en 1620 en jardin pour l'hôtel particulier et englobé dans la nouvelle enceinte. Auparavant, le pré servait à installer les foires trop importantes pour se tenir sur la place Grenette.

Après la vente de la propriété en 1719, on installa dans ce tout nouveau jardin de ville, une magnifique statue représentant un homme nu portant sur l'épaule une cruche de laquelle se déversait de l'eau qui formait un petit torrent. Tout près, on installa un grand kiosque à musique où durant le XIX^e siècle les musiques militaires jouaient les jeudis et dimanches^[3]. En 1740, on apporta du Château de Vizille une statue d'Hercule placée au milieu du jardin de fleurs. Brisée en 1989 par un acte de déprédation, la statue restaurée est aujourd'hui au musée de Grenoble. Une copie a été réinstallée dans le jardin de ville ainsi qu'une autre dans le parc du château de Vizille. Une fontaine de Urbain Basset (Le torrent) y est installée.

Depuis sa transformation, le jardin de ville a toujours été divisé en un jardin de fleurs avec un bassin et un « bosquet » (partie boisée). D'une superficie de 1,3 ha., seul espace vert au cœur de la vieille ville, il a longtemps été le cadre d'une riche vie sociale. Il est toujours dominé par la terrasse de l'appartement du grand-père de Stendhal, près du passage qui le relie à la place Grenette.

Voir aussi

• la Journée des Tuiles
• Parlement du Dauphiné
• la Fontaine des trois ordres

Notes et références

• Histoire de Grenoble, Vidal Chomel, Éditions Privat, 1976. p. 68, 123, 126, 223.
• Grenoble aux 3 roses et sa corbeille, Gabrielle Sentis, Éditions Didier Richard, 1985, (ISBN 9782703800385), p. 40
• Grenoble autrefois, Jean-Jacques de Corcelles, Éditions Horvath, 1990, (ISBN 9782717108354) p. 84, 85

1. ↑ Histoire de Grenoble, Vidal Chomel, Éditions Privat, p.126,
2. ↑ Grenoble aux 3 roses, Gabrielle Sentis, Éditions Didier Richard p.40
3. ↑ Grenoble autrefois, Jean-Jacques de Corcelles, Éditions Horvath, p.85

Lien externe

• Maison de l'International - Grenoble