Idrissides

Idrissides

Idrissides

الأدارسة (Al-Adarissah) (ar)
ⵉⴷⵔⵢⵙⵉⴻⵏ (Idrisiyen) (ber)

789985

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Carte de l'Empire Idrisside, montrant son extension maximale au début du IXe siècle

Informations générales
Statut Sultanat
Capitale Uili, puis Fès
Religion Islam chiite zaïdiste
Histoire et évènements
789 Instauration de la dynastie et prise de Tlemcen
920 Premières incursions des Fatimides
Années 930 Perte du Rif au profit des Omeyyades de Cordoue
985 Assassinat du dernier Idrisside
Sultans
(1er) 789-791 Idris Ier
(Der) 974-985 Al-Hasan ben Kannun

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Histoire du Maroc
Coat of arms of Morocco.svg
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Califat omeyyade • Califat abbasside
Révoltes berbères
Fondation du Maroc
IdrissidesÉmirat de Sijilmassa
Émirat de NekorBarghwata
Suzerainetés cordouane et fatimide
Califat de CordoueCalifat fatimide
IfrénidesMeknassasMaghraouas
Dynasties berbères (10401554)
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SaadiensAlaouites
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Crise de TangerConférence d'Algésiras
Coup d'AgadirTraité de Fès
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Époque moderne (depuis 1956)
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Guerre des sablesCoup d'État des aviateurs
Coup d'État de SkhiratAccords de Madrid
Marche verteConflit du Sahara occidental
Années de plombMohammed VI

Les Idrissides ou Idrisides (arabe : الأدارسة ou al-adārisa) sont une dynastie arabe ayant régné entre 789 et 985 sur le Maroc et l'ouest de l'Algérie[1].

La dynastie doit son nom à Idris Ier, arrière-petit-fils de Al-Hassan ibn Ali, rattaché au chiisme zaïdite ; il se fait reconnaître comme imam par la tribu des Awarbas, après leur avoir été présenté par leur chef Abū Laylā Isḥāq Ibn Muḥammad Ibn ‘Abd al-Ḥamīd[2].

Tout en contribuant à l'islamisation des tribus païennes, les Idrissides combattent, selon Ibn Khaldoun, le kharidjisme, le judaïsme et le christianisme[3]. C'était une dynastie chiite zaïdite. Dans un royaume à dominante urbaine, ce sont les villes qui ont servi de point d'ancrage pour la diffusion de la civilisation musulmane dans les zones rurales.


Sommaire

Contexte historique du Maghreb

Note géographique[4] : le terme Maghreb désigne une partie de l'actuel Maghreb et comprend aussi le Maghreb Al Aqsa. Le traducteur d'Ibn Khaldoun dit que le Maghreb est l'actuel Maroc. Le Maghreb central serait l'actuelle Algérie (provinces d'Alger et d'Oran) et l'Ifriqiya (Tunisie actuelle et une partie de la Libye qui comprend Tripoli, sous les hafsides il y avait en plus les provinces du Zab, de Constantine, de Béjaia,). Ibn Khaldoun remplace parfois Maghreb Aksa par Maghreb. Aussi il donne comme limite Asfi (Safi) comme limite occidentale, mais aussi il borne ce territoire par la chaîne de l'Atlas jusqu'à Agadir. Aussi, ce territoire est situé entre la Moulouya à l'est, l'océan Atlantique à l'ouest, la Méditerranée au nord et le Sous au sud.[évasif]


Ibn Khaldoun dans son introduction sur la dynastie Idrisides[5] précise que les Berbères de Tanger ont accueilli Idris, puis ce dernier séjourne à Ulili (Volubilis) et il fonde la dynastie idrisside. Les autres successeurs auront Fès comme capitale et avaient l'appui de toutes les provinces qui forment l'empire actuel du Maroc (selon Slane et Ibn Khaldoun). Le royaume se morcela à cause des rivalités au sein de la famille. Les Idrissides seront attaqués par les Zirides et les Omeyades et ils perdent leurs États à la fin. En 757-758, les Miknissa étaient kharidjites sufrites, il fondent Sijilmassa sous les ordres d'Aiça Ibn Yezid Al Saoud. Et en 787-788, Ibn Rustem( royaume de Tiaret) demande la paix du gouvernement de Kairouan Aghlabides, Rouh, fils de Hatem. En 801, les Aghlabides renforcent leur autorité sous Ibrahim ibn Al Aghleb (Ibrahim Ier), après les grandes révoltes berbères kharidjites qui ont duré presque un siècle.

Cependant, les royaume des Berghouata et de Sijilmassa disparaîtront et resteront un siècle sous la domination des Rostémides[6] . Tout le Maghreb reste sous la domination arabe jusqu'à la montée de la tribu Kutama en 908-909 en Ifriqiya. Le pouvoir sera dans les mains des Berbères en Ifriqiya et dans tout le Maghreb après cette date. Les Berbères fondent plusieurs royaumes et États indépendants par la suite[7].

La ville de Tlemcen fut la capitale du royaume des Ifrénides[8] composé de sufrites. Idris Ier s'installe dans cette ville durant trois années. Vers la fin du VIIIe siècle, l'historien Ibn as Saghir indique des guerres entre Idrissides et Rostémides. Le royaume d'Abd al Wahheb el rostémi comprenait Tlemcen[9]. Mais Ibn Khaldoun livre une autre dynastie Sulimanides (frère d'Idris Ier, mais il ne précise pas la date et ne donne pas beaucoup d'informations sur le règne).

D'autres sources indiquent que les Rostémides avaient des territoires dans l'actuel Maroc [10] et d'autres encore [11] indiquent que les Bourghouata étaient souverains de 816 à 1078. Le royaume de Sijilmassa était aussi indépendant sous les Banou Madrar de 758 à 977. Le royaume des Sulimanides comprenait Tlemcen et Ténès de 802 à 904. Le royaume de Banou Saleh (situé dans une partie du Nord du Maroc) de 710 à 1015. Enfin les Rostémides n'avaient pas de territoires au Maroc.

Durant les Fatimides, plusieurs combats furent signalés et des soumissions des Idrissides par Ibn Khaldoun[12].

Origine de la famille

Il est difficile de parler longuement sans se répéter d’Idris Ier Ibn ‘Abd Allāh Ibn al-Ḥasan Ibn al-Ḥasan Ibn ʻAlī Ibn Abī Ṭālib [13] avant son arrivée au Maghreb. L’une des rares informations que les sources daignent souffler par les commissures de leurs lèvres est le nom complet de sa mère : ‘Ātiqa Bint ‘Abd al-Malik Ibn al-Ḥāriṯ al-Maḫzūmiya, qui serait aussi la mère de ses deux célèbres frères ‘Īsā et Sulaymān[14].

Ce sont bien entendu des événements politiques qui ont poussé Idris Ibn ‘Abd Allāh à s'y diriger. En 169H./786, il participe aux côtés de son cousin (même si Ibn Ḫaldūn le présente comme son neveu)[15] al-Ḥusayn Ibn ‘Alī Ibn al-Ḥasan Ibn al- Ḥasan Ibn ʻAlī Ibn Abī Ṭālib à la révolte que ce dernier dirige contre les Abbassides et qui s’achève par sa mort dans un bain de sang à Faḫ, dans la région de La Mecque, et ce, en pleine période de pèlerinage, sous le règne du calife al-Hādī[16]. Idris aurait héroïquement pris part à cette révolte, durant laquelle il se serait battu personnellement contre le gouverneur abbasside des Sawāfī (région de La Mecque?) Ḫālid al-Barbarī (aussi présenté comme chef de la garde abbasside de Médine[17]), le faisant tomber de son cheval par un coup d'épée magistral (son frère Yaḥyā l'aurait par la suite achevé au sol)[18]Par la suite durant la bataille de Faḫ, Idris aurait été maintes fois blessé, essentiellement par des jets de pierres et de flèches, des témoins racontant l'avoir alors vu le chemisier peint d'un rouge sanglant[19]Idris était donc un des principaux protagonistes de cette révolte aux côtés d'al- Ḥusayn Ibn 'Alī . Ce dernier aurait d'ailleurs prononcé un prêche le jour de la bataille, assis sur l'âne d'Idris[14]...

Mais, cette révolte ʻalīde n'était pas la première dans le Ḥijāz. Déjà, en 145H./762, un frère d'Idris s'était dressé contre les Abbassides. Il s'agissait de Muḥammad Ibn ‘Abd Allāh, surnommé a-Nafs a-Zakiyya (l'âme parfumée, généreuse), qui avait réussi à organiser une rébellion à Médine contre le calife abbasside al-Mansūr. Il avait de nombreux soutiens prêts à mourir pour lui. À titre d'exemple, un poète à affinité chiite proche du calife Al-Mansūr comme un certain Ṣadīf Ibn Maymūn aurait été fait exécuté en 147H./764 par ce même calife après avoir offert mille dinars (somme dont d'ailleurs Al-Mansūr lui aurait fait cadeau) à Muḥammad Ibn ʻAbd Allāh[20]. La révolte de ce dernier, à l'instar de la prochaine à Faḫ sera écrasée dans le sang. Al-Mansūr enverra d'al-Kūfa ʻĪsā Ibn Mūsā à la tête de quatre mille cavaliers et deux mille fantassins, troupes qui seront rejointes en chemin par celles d'un autre chef militaire abbasside appelé Muḥammad Ibn Quḥṭuba. Le frère d'Idris mourra dans la bataille, alors âgé de quarante-cinq ans. Sa tête aurait alors été envoyée à son père (ʻAbd Allāh Ibn al-Ḥasan) qu'Al-Mansūr détenait déjà dans un cachot souterrain avec son fils Idris et d'autres membres éminents de la famille depuis 144H./761 (d'autres hautes personnalités descendant des quatre premiers califes de l'islam, et de célèbres compagnons du Prophète, auraient aussi été emprisonnés avec eux), lesquels auraient bien entendu été extrêmement choqués par cette cruauté innommable selon al-Masʻūdī qui écrit cela en 332H./944[21].

Ceci alors que l'autre frère d'Idris, Ibrāhīm, était aussi en train de monter une rébellion anti-abbasside à al-Baṣra. D'ailleurs, à l'annonce de la mort de son frère (Muḥammad) à Médine, Ibrāhīm aurait prononcé un prêche émouvant, du haut du minbar (chaire) d'une mosquée à al-Baṣra, où dans des vers de poésie il promettait de combattre jusqu'à ce que la mort ou la victoire l'arrête. Ce sera la mort qui aura raison de lui. Car, comme son autre frère, la sûrement modeste armée qu'il aurait réussi à lever (seulement 400 à 500 zaydites trouveront la mort à ses côtés) sera elle aussi battue, cette fois-ci dans la région d'al-Kūfa[22].

Pour revenir à la révolte de Faḫ en 169H./786, dont Idrīs Ibn ʻAbd Allāh fut donc l'un des protagonistes principaux, il faut dire que le calife abbasside sous lequel s'est déroulée cette révolte, al-Hādī, aurait mené une politique intransigeante envers les ṭālibiyyīn (descendants d'ʻAlī Ibn Abī Ṭālib), les persécutant après leurs avoir ôté tous les privilèges quasi nobiliaires dont ils jouissaient sous les premiers Abbassides, en particulier sous son prédécesseur al-Mahdī qui a sûrement libéré Idrīs du cachot où son père al-Mansūr l'avait jeté (ʻAbd Allāh, le père d'Idrīs y serait-il mort?). Face à cette oppression voulue par le calife al-Hādī, beaucoup de descendants d'Alī se réunirent autour d'al-Ḥusayn, personnalité célèbre de l'époque qui professait son propre courant religieux. Mais leur nombre ne devait guère dépasser les cinq cents partisans[23], voire juste trois cents (comme l'affirme l'auteur du Kitāb al-masābīḥ, mort en 352H./964[24].), et ce malgré la promesse d'al-Ḥusayn d'affranchir[25] tous les esclaves qui le suivraient. Ce nombre modique devrait expliquer principalement la défaite écrasante qu'il subirent face aux troupes abbassides dirigées alors par un certain Muḥammad Ibn Sulaymān Ibn ʻAlī[26].

De ce massacre vont réchapper quelques miraculés, condamnés à fuir en fugitifs, et qui n’ayant rien à perdre tenteront de rallier à eux le plus de gens pour se révolter contre les Abbassides. Le premier des fugitifs ‘alides à réussir dans sa mission de monter une rébellion sera (le frère d’Idrīs) Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh, qui gagnera la confiance de gens du Daylam (sur la côte sud de la Caspienne[27].) mais qui ne fera pas long feu face aux stratagèmes combinés du calife Harūn a-Rašīd (qui prendra le pouvoir moins de trois mois après la bataille de Faḫ) et de son vizir al-Faḍl Ibn Yaḥyā al-Barmakī[28]. Idrīs Ibn ʻAbd Allāh réussira à peu près la même chose de l’autre côté du monde musulman, à la seule différence que son entreprise lui survivra après sa mort, bien que tout aussi brusque.

Il est ici inutile de s'attarder sur les différents mouvements zaïdites dont grouilla cette seconde moitié du deuxième siècle de l'Hégire, avec lesquelles Idrīs Ibn ʻAbd Allāh aurait dû avoir logiquement des relations, car, comme l'a démontré Māhir Jarrār[29] les sources historiques sont rares et se contredisent souvent entre elles lorsqu'elles ne se contredisent pas elles-mêmes[30]

L'Occident musulman de l’époque était tout le contraire de l’Orient musulman. Autant ce dernier était unifié autant le premier était divisé. La péninsule ibérique s’était bien entendu encore plus éloignée des côtes du Maghreb. Un autre fugitif y avait réussi à transformer son triste sort en fabuleux destin. Tandis que cette Afrique du Nord que les Arabes appelaient Maghreb depuis voilà environ un siècle et demi était loin d’avoir été apprivoisée par la férule orientale. À l’époque, le « Maghreb arabe » devait se limiter à une exiguë Ifriqiyya. Son gouverneur abbasside d’alors (lors de la venue d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh) devait être un certain Rūḥ Ibn Ḥātim Ibn Qabīsa Ibn al-Muhallab[22]

Histoire

La plupart des historiens contemporains reprennent la version d'al-Bakrî, auteur andalou qui écrit en 1068, en ce qui concerne l'histoire de la fuite d'Idrīs, vu qu'elle était apparemment l'unique. Cependant, depuis l'étude du jeune historien marocain Chafik T. Benchekroun[31], une autre version peut être confrontée à celle d'al-Bakri. Il s'agit de celle qui figure dans un ouvrage historique écrit entre la fin du IIIè H./IXe siècle et le premier quart du IVè H./Xe siècle par un certain Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī. Cet ouvrage, dont il existe au moins trois copies manuscrites (deux à San'âe, au Yémen, et une, la plus ancienne, datant de 638H./1240, à Berlin), n'a été publié pour la première fois qu'en 1995 à Beyrouth par les soins méticuleux du brillant Māhir Jarrār. Son titre est le suivant:

أخبار فخ و خبر يحيى إبن عبد الله و أخيه إدريس إبن عبد الله

Littéralement traduit cela donnerait: Les informations relatives à Faḫ, à Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh et à son frère Idrīs Ibn ‘Abd Allāh. Il s'agit tout simplement du plus ancien ouvrage consacré à Idrīs Ibn ‘Abd Allāh. Il faudrait alors confronter la version, celle que reprennent tous les historiens contemporains, d'a-Nawfalī avec celle, pratiquement inconnue, de Sahl a-Rāzī. A-Nawfalī commence par là où commencent encore aujourd’hui les biographes d’Idrīs Ibn ‘Abd Allāh, par la bataille de Faḫ. Elle s’est déroulée près de la Mecque en 169H./786, et a pris plus la forme d’un massacre que d’une bataille. Les troupes du calife abbasside al-Hādī vinrent à bout du clan de l’illustre descendant d’Alī al-Ḥusayn a-Ṭālibī en 169 H./786. Idrīs Ibn ‘Abd Allāh fut l’un des rares à en réchapper et dut vivre caché quelque temps car il était ardemment recherché par les troupes califales. C’est à ce moment que surgit un personnage énigmatique dont l’absence aurait asséché le cours de cette histoire : Rāšid. A-Nawfalī le présente comme un homme rusé et courageux qui pourrait peut-être être un affranchi (ou un « client » ?) de ‘Īsā Ibn ‘Abd Allāh, un frère d’Idrīs Ibn ‘Abd Allāh (toutes les sources qualifient ce Rāšid de mawlā, un terme très équivoque…).

Rāšid va alors rester auprès d'Idrīs pour l'aider à fuir les Abbassides. Combien de temps restèrent-ils ainsi cachés dans le Ḥiğāz, et comment réussirent-ils à ne pas se faire remarquer? A-Nawfalī dit très brièvement, et d'une manière quelque peu romancée, que pour faire fuir Idrīs, Rāšid le déguisa en son serviteur et se fit passer pour son maître ; le stratagème aurait été un succès et ils auraient réussi à se faufiler jusqu’en Égypte. Le caractère littéraire de ce récit avait maintes fois été souligné par différents historiens, mais, faute d'autres versions, avait été tout de même accepté. La version de Sahl a-Rāzī devient alors d'un précieux secours. L'auteur, qui est chiite (sûrement d'obédience zaydite), et qui s'appuie à la fois sur des sources écrites aujourd'hui perdues allant de la fin du IIè H./VIIIe siècle au IIIè H./IXe siècle, et sur des témoignages directs de descendants des Tālibiyyīn en question[32], affirme donc qu'après avoir été blessé lors de la bataille, Idrīs et quelques uns de ses compagnons furent recueillis secrètement par un sayyid (homme honoré et reconnu) des Ḫuzāʻa, dans un endroit discret d'une région montagneuse se trouvant sûrement encore dans la région de La Mecque[33]. Idrīs et ses compagnons (son frère Yaḥyā, Ibrāhīm Ibn Ismāʻīl Ṭabātabā, et ‘Abd Allāh Ibn al-Ḥasan al-Afṭas notamment) restèrent chez ce protecteur jusqu'à guérir de leurs blessures, et en attendant que ceux qui furent mandatés pour les pourchasser abandonnent à l'usure. Le moment voulu, ce même homme des Ḫuzāʻa leur aurait apprêté une embarcation lui appartenant (dirigée par quelques uns de ses serviteurs) pour leur faire traverser la mer Rouge à partir de Maʻtaq (immédiatement au nord de l'actuelle Ğadda?) en direction de la mythique terre des Ḥabaša (le Prophète y avait déjà envoyé certains de ses compagnons avant l'Hégire, d'où l'idée plausible d'une volonté de Sahl a-Rāzī d'effectuer un parallèle avec la Sīrā, comme le fait remarquer Chafik T. Benchekroun[34]). Une fois tous embarqués, l'un des compagnons d'Idrīs, ʻAlī Ibn Ibrāhīm aurait été victime de mal de mer et aurait prié instamment ses amis de faire demi-tour pour le faire revenir sur terre (pour l'histoire, il aurait été par la suite dénoncé aux Abbassides et jeté dans un cachot dans une prison d'Irak). À leur arrivée à ʻAyḏab (un port de l'autre côté de la mer Rouge, difficile à localiser ), Idrīs et ses compagnons auraient été amicalement accueillis par le « souverain » de la région. Idrīs a sûrement dû rester au moins environ une année dans cette contrée, car le premier de ses compagnons à quitter la région (Ibrāhīm Ibn Ismāʻīl, qui sera d'ailleurs arrêté comme le précédent) eut le temps de s'y lier avec une autochtone et d'en avoir un enfant[35]... Donc, même en supposant que cet Ibrāhīm se soit pris une concubine dès le premier soir de son arrivée, il a au moins dû attendre neuf mois pour voir son enfant naître. Donc, ces neuf mois restent la période minimale qu'Idrīs a dû passer dans cette région au sud de l'Égypte. Après de longs mois passées sur cette terre d'accueil, Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh, qui semble avoir alors eut un plus grand ascendant spirituel[36] que son frère Idrīs, aurait décidé de reprendre la propagande de son défunt cousin al-Ḥusayn Ibn ʻAlī en sa faveur. Il aurait alors envoyé trois « missionnaires » (?) vers l'Irak, trois vers l'Égypte et trois vers le Maghreb. Ces trois derniers étaient composés de son frère Idrīs, d'un certain Isḥāq Ibn Rāšid (qui ne peut être que le Rāšid dont parlent toutes les sources[37]), et d'une troisième personne inconnue[38]. Ces dernières informations que donne Sahl a-Rāzī éclaircissent donc l'histoire du voyage d'Idrīs vers le Maghreb. Il y a donc été envoyé comme propagandiste de la cause de son frère.

Déjà, dans les années 1950 ou 60, l’intellectuel marocain ‘Allāl al-Fāsī, avançant une source peu usitée, le Kitāb al-marğiʻ a-Šāfiʻ de l’imam zaydite al-Mansūr bi-llāh ‘Abd Allāh Ibn Ḥamza (mort en 614H./1217), pensait qu’après la bataille de Faḫ, où son frère Muḥammad Ibn ‘Abd Allāh trouva le mort, Idrīs Ibn ‘Abd Allāh se serait dirigé vers le Maghreb en tant que dāʻī (propagandiste ou missionnaire) de son autre frère, Yaḥyā. Al-Fāsī pensait qu'après avoir réussi dans sa mission, Idrīs aurait décidé de récolter lui-même les fruits qu’il avait semés en faisant alors sa propre propagande[39]. Cette idée marginale à l 'époque se révèle aujourd'hui géniale, car l'ouvrage de Sahl a-Rāzī, publié pour la première fois seulement en 1995 (c'est-à-dire une vingtaine d'années après la mort d'‘Allāl al-Fāsī), confirme cette théorie en la consolidant de nombreux détails probants.

Cette activité de Yaḥyā, aussi discrète qu'elle a dû être, arriva rapidement aux oreilles de Hārūn a-Rašīd qui fit répandre des nuées d'espions pour retrouver ces émissaires. Yaḥyā le sachant, il prit un grand soin à sécuriser le voyage de son frère Idrīs, en envoyant avec lui un certain Falīt Ibn Ismāʻīl muni d'une lettre pour un chiite nommé Abū Muḥammad qui devait sûrement faciliter le voyage d'Idrīs en Égypte. Mais, le détail qu'il faut absolument noter ici et qui résout de nombreuses questions qui ont taraudé les historiens des Idrissides, c'est la lettre que va envoyer Yaḥyā Ibn ʻAbd Allāh à Wāḍiḥ (qui aurait eu comme surnom al-Miskīn selon Ibn Ḫaldūn[40]) le « maître des postes » d'Égypte, qui, ajoute Sahl a-Rāzī, était chiite. Dans cette lettre, Yaḥyā Ibn ʻAbd Allāh demande à Wāḍiḥ de faire passer son frère Idrīs secrètement vers le Maghreb[41]. Ce détail est extrêmement important car il résout logiquement les doutes qu'a suscités le succès du voyage d'Idrīs, ainsi que l'aide providentielle et jusqu'alors inexpliquée de Wāḍiḥ. Aucune autre source ne stipule ce détail, seul cet auteur chiite et bien informé du tout début du IVè H./Xe siècle le précise. Al-Bakrī, via a-Nawfalī, parle par exemple du passage d'Idrīs au Maghreb d'une manière plus longue mais sans mentionner les informations cruciales de Sahl a-Rāzī. Le récit d'a-Nawfalī devient alors romanesque. Le voici : une fois là-bas (la ville n’est pas précisée, même si Ibn Ḫaldūn dit Alexandrie[42]), Rāšid et Idrīs errent dans les rues et ne savent que faire, presque assurés de se faire arrêter à tout instant. Fatigués, ils s’asseyent sur le perron d’une maison cossue[43]. Le propriétaire les aperçoit et déduit immédiatement de leurs habits qu’ils viennent du Ḥiğāz, c’est alors qu’il les salue et que s’engage une conversation où Idrīs reste taciturne. C’est Rāšid qui prend la parole et, en fondant sa franchise dans son éloquence, essaie de convaincre celui qui n’est autre que Wāḍiḥ (un affranchi, ou un « client », de Sāliḥ le fils de l’ancien calife abbasside al-Mansūr[44]occupant le poste clé de « maître des postes, ou, pour être moderne, de directeur de la sûreté »[45]) que son compagnon est un prestigieux descendant d’Alī, recherché par le pouvoir abbasside après la bataille de Faḫ. Une fois ce secret avoué, Rāšid[46] lui demande de les aider à gagner le bilād al-barbar (Maghreb), contrée encore relativement indépendante vis-à-vis du califat où Idrīs pourrait plus facilement fuir l’ire abbasside qui le pourchasse. Une fois son récit terminé, bizarrement, Wāḍiḥ, qui travaille pour les abbassides, accepte de les cacher chez lui et de se débrouiller pour les faire passer jusqu’au Maghreb. A-Nawfalī ne s’étonne même pas de ce miraculeux retournement de situation et continue son récit tout à fait normalement. Comment l’un des hommes les plus puissants d'Égypte, l’un des plus hauts représentants de l’empire abbasside, accepterait-il d’héberger secrètement un homme recherché activement par les autorités de ce même empire abbasside ? La question parait encore plus insoluble lorsque le lecteur sait que ce même Wāḍiḥ sera mis à mort rapidement après cette trahison par le vindicatif Hārūn al-Rašīd. Donc, pourquoi Wāḍiḥ a-t-il osé courir ce risque qui va lui coûter sa vie ? A-Nawfalī n'en dit rien dans sa version des faits, sûrement parce qu'il n'est pas aussi bien informé que ses homologues orientaux. En effet, d’autres auteurs, pourtant plus avares en informations qu’A-Nawfalī, ajoutent un élément capital qui éclaircit quelque peu cette énigme. Ṭabarī, Ibn al-Faqīh et Ibn al-Aṯīr (pour ne citer que ceux-là) précisent que Wāḍiḥ était chiite. Un certain Aḥmad Ibn al-Ḥāriṯ Ibn ‘Ubayda al-Yamanī, que cite al-Bakrī, affirme aussi que ce Wāḍiḥ (qu’il dit être l’affranchi de Ṣāliḥ Ibn al-Mansūr) avait un penchant pour le chiisme (كان يتشيع ). D’autres auteurs postérieurs comme Ibn al-Ḫāṭīb, Ibn Ḫaldūn, ou encore a-Tanasī confirment le chiisme de Wāḍiḥ. Car, un chiite aidant un autre chiite est beaucoup plus facile à accepter qu’un haut représentant sunnite de l’empire abbasside aidant un chiite recherché par le pouvoir central de ce même empire abbasside. Toutefois, avec les informations essentielles que donne Sahl a-Rāzī, le doute disparaît complètement pour laisser place à une sérénité réconfortante pour l'historien[47].Pour revenir au récit d'a-Nawfalī, il faut dire que, bien qu'il soit légèrement romancé, il est en grande partie tiré des premières versions historiques du sujet. Toute la trame du passage en Égypte d'Idrīs racontée par a-Nawfalī se trouve dans celle de Sahl a-Rāzī. Le récit de Sahl a-Rāzī a, pratiquement, pour seule différence d'introduire a-Šammāḫ[48] (futur assassin d'Idrīs) plus tôt dans l'histoire en affirmant qu'il fut envoyé contre le descendant ʻalīde dès que Hārūn a-Rašīd sût sa présence en Égypte, et qu'Idrīs, étant mis au courant d'être sur le point d'être découvert, serait sortit de chez son hôte (la famille al-Bayān a-Dawarqī?) déguisé en mendiant jusqu'à rencontrer Wāḍiḥ qui l'aurait immédiatement reconnu (grâce à la lettre que lui avait envoyé son frère Yaḥyā), emmené chez lui puis envoyé secrètement vers le Maghreb[49]. C'est donc à peu près le même récit que celui d'a-Nawfalī. Les deux récits peuvent même paraître complémentaires et s’emboîter comme des puzzles, tant les vides laissés par l'un peuvent être facilement comblés par l'autre et vice-versa. C’est ainsi que le vide laissé par Sahl a-Rāzī sur la manière dont Wāḍiḥ a aidé Idrīs à s'enfuir est comblé par a-Nawfalī qui, une nouvelle fois, donne l'impression d'imprégner l'épisode d'un aspect littéraire. Wāḍiḥ aurait proposé à Rāšid un plan apparemment bien ficelé : il louerait un dromadaire dans une caravane qui s’en va vers l’Ifrīqiya, après avoir acheté à Idrīs et Rāšid des vêtements ordinaires et des réserves de nourriture ; vu que Wāḍiḥ sait qu’il y a des « douanes » (مسالح) aux frontières où tous les voyageurs sont méticuleusement épiés et fouillés, il propose d’emmener avec lui Idrīs, tout deux à dos de cheval, par une route secrète contournant les douanes et de retrouver la caravane où se trouvera Rāšid à un point donné de l’autre côté de la frontière, quelques jours plus tard (pour l’anecdote, sûrement fausse, Rāšid aurait mit ses affaires dans un couffin suspendu au flanc d'un dromadaire, et se serait caché lui-même dans un autre couffin suspendu à l'autre flanc du même dromadaire…) ; le plan aurait réussit à merveille, une fois de l’autre côté des frontières, Rāšid et Idrīs se dirigèrent vers le Maġrib al-aqṣā en prenant soin d’éviter l’Ifrīqiya, acquise à la cause des Abbassides.

Arrivé à ce point, al-Bakri fait immédiatement arriver Idrīs à Tanger puis Volubilis. C'est pourquoi, comme le pense M. Benchekroun, il vaut mieux poursuivre avec Sahl a-Rāzī qui s'étend plus sur les péripéties d'Idrīs au Maghreb central. Selon lui, lorsqu'Idrīs serait arrivé dans les environs de l'Ifrīqiya il aurait surtout rencontré des Ḫariğites et des Mu'tazilites. L'un des deux compagnons d'Idrīs (sûrement Rāšid), qui était un mu'tazilite savant et éloquent originaire de Bassorah, serait entré en contact avec des Berbères de la région et aurait rapidement convaincu certains d'entre eux de s'allier à la cause d'Idrīs. Cette popularité soudaine serait parvenue au gouverneur abbasside de l'Ifrīqiya, Rūḥ Ibn Ḥātim, qui aurait rapidement envoyé des troupes contre Idrīs. Des combats se seraient déroulés entre les tous récents alliés d'Idrīs et ces troupes abbassides faisant de nombreux morts, mais Idrīs aurait réussit à se réfugier dans les montagnes des Naffūsa, des Berbères ḫariğites. Le gouverneur de l'Ifrīqiyya, sachant que ces Berbères étaient sous l'emprise (au moins symbolique) des Rustumides, envoya une lettre à ʻAbd al-Wahhāb Ibn Rustum pour l'informer du danger que pourrait faire courir ce descendant du prophète à la stabilité de son « royaume ». Ce dernier, prenant en effet conscience qu'un homme comme Idrīs constituait un rival très sérieux sur ses propres terres, demanda aux Berbères Naffūssa de le lui livrer. Ces Berbères n'osant trahir aussi vilement un descendant du Prophète, et n'ayant pas non plus le courage de tenir tête aux Rustumides, choisirent d'emmener Idrīs dans un endroit sûr qu'il se choisirait[50] Idrīs paraît avoir alors accepté ce compromis (bien qu'il ne put qu'être obligé). Ceci se passant à un moment où il avait déjà envoyé des lettres de propagande à différentes tribus Berbères du Maghreb situées plus à l'Ouest, notamment les habitants de Tāhirt, les Zanāta, et les Zuāġa.

Idrīs fut alors emmené par les Naffūsa à Malyâna, une ville ou un village quelque part à l'Ouest du Maghreb central, qu'on lui conseilla de fortifier pour mieux se protéger des assauts prévisibles du chef ḫariğite ʻAbd al-Wahhāb Ibn Rustum. Cette ville de Malyāna qui est peut-être la ville de Melilia, car un auteur comme al-Ḥimyarī (VIIIè H./XIVè) affirme qu'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh s'y serait installé[51]. Une fois à l'intérieur de cette ville, toujours selon Sahl a-Rāzī, le Rustumide vint à de nombreuses reprises pour en découdre avec Idrīs durant des batailles qui auraient causé beaucoup de morts. Idrīs aurait alors finit par se retirer vers l'ouest, en se dirigeant vers le Maghreb occidental, vers Tanger puis Volubilis où il aurait soi-disant rencontré des gens qui l'avaient vu combattre à Faḫ et qui se seraient tout de suite ralliés à sa cause[52]. Arrivé à ce stade, Sahl a-Rāzī devient relativement vague et paraît comme incapable de dire ce qu'Idrīs réalisa dans sa dernière retraite au Maghreb occidental. Et surtout, tout ce que raconte les sources maghrébines postérieures en ce qui concerne les conquêtes d'Idrīs lui est totalement étranger. Dans un désordre d'informations relatives à la révolte qu'avait mené ʻAbd Allāh Ibn al-Ğārūd contre Kairouan (qui aurait d'ailleurs tenté de s'allier avec Idrīs Ibn ʻAbd Allāh), Sahl a-Rāzī dit laconiquement qu'Idrīs fut empoisonné par des émissaires envoyés par Hārūn al-Rašīd en 179H./795 (date originale, mais peut-être fantaisiste), après avoir eu comme ambition de marcher vers l'Orient, vers les Ḫariğites du Maghreb central et après eux l'Ifrīqiya abbasside[53]. Et bien entendu, il n'est jamais question de la ville de Fès, comme si elle n'existait tout simplement pas encore à l'époque, ce qui conforte l'une des théories qui sera défendue plus loin par cette étude. Cette version de Sahl a-Rāzī devient tout de même problématique. Car, aucune source, pas même le chroniqueur ibadite Ibn Ṣaĝīr, ne mentionne la moindre escarmouche entre l'entité idrisside naissante et les déclinants Rustumides... Mais, il faut dire que Sahl a-Rāzī ne parle jamais d'une lutte entre Idrissides et Rustumides... Il précise juste qu'avant son arrivée au Maghreb occidental, et donc avant le début historiographique traditionnel de la dynastie idrisside, Idrīs tenta vainement de fonder un pouvoir hostile aux Rustumides sur leurs propres territoires, qu'il échoua donc et qu'il continua sa chevauchée vers l'ouest jusqu'à enfin obtenir le succès éphémère qui fut le sien. Donc, arrivé à ce point du récit, il n'est plus possible de continuer avec cette formidable source qu'est Sahl a-Rāzī vu qu'il ne semble plus posséder d'informations sur le sujet, et qu'il est beaucoup plus spécialiste de l'histoire de Yaḥyā Ibn ʻAbd Allāh sur lequel il s'étale sur une centaine de pages d'informations extrêmement précieuses et minutieuses (ces dernières sont tellement foisonnantes qu'elles suffiraient à elles seules pour rédiger une biographie du frère d'Idrīs). Il est alors temps de retourner vers les auteurs traditionnels.

Chafik T. Benchekroun[54] pense également qu'il faudrait écarter les versions d'al-Masʻūdī (mort en 345H./956?), ainsi que d'al-Ašʻarī (260H./874-324H./936)[55], car ils sont les seuls à prétendre qu'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh serait arrivé au Maghreb comme propagandiste de son frère Muḥammad a-Nafs a-Zakiyya (100H./717-145H./762) et y aurait été assassiné sous l'ordre du calife al-Mansūr qui lui-même est mort en 158H./775. La chose est tout simplement impossible car si Idrīs est mort à l'époque d'al-Mansūr, donc avant 158H./775, comment expliquer que toutes les monnaies conservées de lui datent entre 172H./789 et 179H./797[56]?

Monnaie Idrisside année 840, marque de la création d'un État

Selon Ibn Khaldoun, en 786, Hussain, arrière-petit-fils du calife ʿAlī ibn Abī T̩ālib, prend les armes à la Mecque contre le Khalif Al Hadi. Parmi les révoltés, il y avait Yahya, fils d'Idris. Il s'enfuit vers Daylem en Égypte. Ensuite, son père Idris réussit à rejoindre l'Égypte. Un affranchi de Saleh(fils du Khalif Al Mansour) fournira des chevaux à Idris pour l'aider à s'échapper au Maghreb. En 788 à 789, Idris et son affranchi Rached arrivent sains et saufs à Ulili (ville ancienne sur le mont Zerhun à six ou sept lieues de Fès au Maroc).

Idris demande la protection du chef de la tribu des Aurébas Ishac b.Muhammed b. Humayd et il se proclame calife du Maghreb[réf. nécessaire]. Plusieurs confédérations berbères (Zouagha, Luwata, Sedrata, Ghiata, Nefzaoua, Miknassa, Ghomara) se rallient à la cause d'Idris. Par la suite, toutes les tribus berbères prêtent serment de fidélité à Idris. Le frère de ce dernier, Suliman se fixe à Tlemcen et dans ses environs. Idris parvint à dominer tout le Maghreb[réf. nécessaire] et il réussit à contrer les Berbères païens, juifs et chrétiens. Il obligea toutes les tribus à professer l'islam.

En 789 à 790, Idris rassemble son armée et vint aux portes de Tlemcen, qui était sous le contrôle des Maghraouas et des Ifrenides. Ces derniers font leur soumission à Idris. La version d'Ibn Khaldoun nous indique que l'émir de Tlemcen était Muhammed b.Kahzer b. Sulat entre 789 et 790. Cependant, l'auteur indique un autre émir Abou Qurra et une autre version des faits dans d'autres chapitres. Idris construira sa première mosquée à Tlemcen. De retour à Ulili, l'imam Idris fut empoisonné par Ac Chammakh, un déserteur de la cause Aghlabides, entre les années 791 et 792.

Par la suite, les Aurébas désignent l'enfant de la concubine d'Idris, Kenza. En 804, ils jurent fidélité à la mosquée d'Ulili au Petit Prince Idris et ce dernier était sous la tutelle d'Abou Khaled Yazid b. Al Yas Al Abdi. Lorsque le fils d'Idris fut majeur, il reçoit le pouvoir de tout le Maghreb. Toutes les villes du Maghreb seront soumises à Idris II, ce que révèle Ibn Khaldoun[réf. nécessaire]. Idris II avait aussi une armée composée juste d'Arabes au nombre de 500 guerriers.

En 807- 809, Idris II tue le chef de la tribu des Aurébas. Ce dernier était pour la cause des Aghlabides. La ville d'Ulili devint très petite pour les serviteurs d'Idris II. Ce dernier décide de transférer sa capitale à Fès, alors que cette ville était sous le contrôle des B. Borghos (des mages, des juifs et des chrétiens) et des B. Khayr (tribus zwaghiennes). Les deux peuplades embrassent l'islam et font profession de foi à Idris II. En 807, Idris fond la ville de Fès et entreprend de grandes constructions (quartier Adwat Al Andalous, quartier Al Qaraouiyine, mosquée des charifs, etc.). Idris II confie son autorité aux Aurébas en 812 et se proclame calife. Il fera la guerre contre les Masmoudas et occupe leurs villes. En 814, Idris II parvint à prendre Tlemcen et reçoit le serment de Mahammed b. Khazer le serment d'obéissance. Idris II restera durant 3 ans à Tlemcen et il réussit à supprimer le Kharidjisme de la région et à enlever aux Abbassides tout le pays du Sous [[refnec|au Chlef]]. Les Aghlabides ne pouvaient plus s'opposer à Idris II. En 828, Idris II meurt et son fils Muhammed prend le pouvoir[57].

Le royaume Idrissides est partagé entre les frères, selon les conseils de la grande-mère Kenza. Al Quasm obtient de son frère Omar : les villes de Tanger, Basra, Ceuta, Tetouan et Hadjer An-Nasr. Omar reçoit Tikisas et Tergha y compris le commandement des tribus Sanhadjas et Ghomaras. Dawed eut le pays des Houaras, Tasul, Taza et le pouvoir sur les tribus Miknassa et Ghiata. Abdellah récolte Aghmat, Anfis, les montagnes des Masmoudas, le pays des Lamba et le reste du Sus al-Aksa. Le dernier frère, Yahia, décroche les villes d'Asilah et de Larache, le pays des Ouergha. Yahia désigne Issa au gouvernement de Chella, Salé, Azemmour, Tamesna. Aussi, Yahia remet Ulili à Hamza. Par contre Tlemcen reste au main du fils de Suliman b. Abdallah, qui est le frère d'Idris I.

Ce partage provoque une guerre entre les frères idrissides. Le premier conflit s'oppose entre Issa et Muhammed. Ayssa succombe et ses territoires sont livrés à Omar. Al Qasem se soulève, mais Muhammed décide de lui faire la guerre. Al Qasem s'enfuit près d'Asilah. Il construira un ribat près de la mer et il demeurera caché jusqu'à sa mort. Omar mourut à Fedj Al Férès et il sera enterré à Fès en l'an 835. Omar sera l'ancêtre des Hammudites. Muhammed fils d'Idris II mourut dans l'année 836. Le royaume idrissides revient à son fils Ali, qui avait neuf ans. Les Aurébas se chargèrent de maintenir l'ordre jusqu'à sa mort en 848-849. Alors Yahya, fils de Muhammed prend l'autorité suprême du royaume. Fès connaîtra une phase de croissance. Plusieurs monuments et constructions ont été construits. Ibn Khaldoun ne mentionne pas la date de la mort de Yahya et elle reste inconnue. Ibn Khaldoun mentionne le fils de Yahia qui s'appelle aussi Yahyia et c'est lui qui va prendre le pouvoir. Mais, le fils de Yahya osera porter atteinte à l'honneur des femmes[58], ce qui provoquera un grand scandale et une importante révolte de la part Abderhaman b.Abd Sehl Al Djudami. Yahya est vite renversé et il mourut de chagrin la même journée. Son cousin, Ali b. Omar fut proclamé souverain de toutes les provinces du Maghreb après cet événement, lui qui dirigeait le Rif avant la révolte. Ali se rend à Fès et obtient le serment de fidélité.

Après cela, Abdarrazzaq, un sufrite, se révolte et regroupe tous les Medyuna et s'empare de Fès. Ali b. Omar s'enfuit aussitôt chez les Aurébas. Fès est divisée jusqu'à ce qu'Assaram, fils d'Al Qasem vienne délivrer la ville ou le quartier des mains des révoltés. Thaleba b. Abdellah, descendant de l'émir Muhelleb b. Abi Sufra devient le commandant du quartier des Kairouanides de Fès. Puis Abbud et après lui, c'est Muhareb b. Abbud qui a commandé Fès ou son quartier. Ensuite, Yahya b. Al Qasem continuera à gouverner le Maghreb jusqu'à 904- 905.

À l'arrivée des Fatimides en 920-921, ces derniers décident de conquérir le Maghreb. Alors, ils donnent à Messala b. Habbus émir des Miknassa le gouvernement de Tiaret et lui délivre de mandat de pourchasser les Idrissides. Messala réussit à vaincre l'armée idrissides composée d'Arabes et de Berbères. Il entame ensuite le siège de Fès. Yahya b.Idris consent à acheter sa liberté et obtient la gouvernance de Fès sous le drapeau Fatimide. Toutes les autres provinces du Maghreb sont données par le vainqueur à son cousin Mussa b. Afya le miknassi. Ce dernier était souverain de Tasul et Taza. Un litige éclate entre Yahia b. Idris et Mussa b. Afya . Ce litige se termine par l'arrestation de Yahya b. Idris par les Fatimides et sa fortune est saisite. Yahya essayera de passer en Ifriqiya, mais il sera emprisonné pendant deux années. Et par la suite, il retrouve sa liberté et il décide de vivre à Mahdia en 942. Yahia b. Idris mourut pendant le siège d'Abu Yazid. Ibn Abi'l Afya obtient le gouvernement du Maghreb.

En 925, Al Hassen, dit Al Haddjam, fils de Muhammed b. Al Qasem b. Idris expulse Rihan la tribu Kutama de Fès. Cela provoquera la guerre entre Al Haddjam et Musa Ibn Abi'l Afya. Minhal, fils de Afya et deux-mille miknassi furent tués dans la bataille. Dès que Yahyia pénètre la ville de Fès, Hamed b. Hamdan de la tribu Aurébas le met en prison et le livre à Musa. Al Hadjjam mourut lors de son évasion de prison, il fera une chute du haut de la muraille de la prison. Après la chute des Idrissides, les frères d'Al Haddjam s'évadent vers Basra dans le Rif.

En 929, Ibrahim b. Muhammed b. Al Qasem devient le chef, il construit le château de Hadjer An-Nasr dans le Rif. Dans la même période, les fils d'Omar b.Idris s'emparent des terres des Ghumaras, de Tikisas à Ceuta et à Tanger.

En 931, les Omeyades sous An Nacer prennent Ceuta. Abu'l Aych, fils d'Idris b.Omar livre la ville de Ceuta aux Omeyades. Aussitôt après la mort d'Ibrahim b. Muhammed, Al Qasem, dit Al Kunnun, devient le chef des Idrissides et avait le consentement des tribus Ghumaras. Ce chef décide de rejeter l'autorité d’Ibn Abi'l Afya, car ce dernier devint profatimides.

Les Omeyades à cette époque avaient l'autorité sur le Maghreb et ils ont réussi à prendre les campagnes des Zénètes dans le Rif. Cependant, les Banou Ifren s'emparent de Fès et l'abandonnent après aux Maghraouas. Alors que les Idrissides contrôlaient seulement le Rif avec les tribus Ghumara.

Les Omeyades finissent de conquérir les territoires idrissides du Rif et ils déportent les descendants de Muhammed et d'Omar vers l'Espagne puis vers Alexandrie. Un certain nombre de la famille des idrissides réussit à passer en Espagne dans le contingent berbère de la tribu Ghumara. Cela a permis la fondation du royaume Hammudites.

Al Hassen b. Kennun fut autorisé par Al Aziz le calife fatimide à rejoindre le Maghreb, mais il sera tué lors de l'expédition par Al Mansour b. Abi Amer. Et cet acte sera le symbole de la fin de la dynastie idrisside dans le Maghreb.

La fondation de Fès

L'histoire de la fondation de Fès était sujette à polémique entre les différents historiens. Mais, la nouvelle approche du jeune historien marocain, Chafik T. Benchekroun[31], a réussi à démêler bon nombre d'incompréhensions et d'incertitudes:

Évariste Lévi-Provençal a soutenu que Fès (l’actuelle ʻudwat al-Andalus) doit avoir été fondée par Idrīs I, et non par Idrīs II selon une tradition historiographique tenace[59]. Quoiqu’il faille reconnaître cette avancée de l’histoire sur la tradition, Chafik T. Benchekroun pense qu'il est possible de se montrer encore plus précis sur l’histoire de la fondation de Fès. Car, à bien considérer les recherches entreprises par Georges Colin sur la numismatique idrisside[60], il est déductible que les dernières monnaies frappées au nom d'Idrīs I le furent en 179H (même après sa mort, en 175H, on continua à frapper à son nom durant quatre années), et les premières au nom d'Idrīs II en cette même année (179H./795)[61](il n’avait alors que trois à cinq ans, selon les sources). L’atelier de Tudġa fournit des dirhams au nom d'Idrīs I, datant respectivement de 174, 175, 177, 178, 179[62], c’est-à-dire soit du vivant d'Idrīs I, soit jusqu’à quatre ans après sa mort. Le descendant alide a eu pour capitale Volubilis, et en effet des pièces de monnaie frappées à son nom à Volubilis ont été retrouvées, elles datent respectivement de 173H./789-90, 174H./790-91 et 176H./792-93 c’est-à-dire du vivant d'Idrīs I, et environ un an après sa mort[62]. Alors que pour Fès, la plus ancienne pièce de monnaie disponible date de 185H./801, et surtout est anonyme[63]. Henri-Michel Lavoix dit, en 1891, que c’est un certain Tiesenhausen qui aurait le premier découvert cette monnaie. En tout, il existe au moins trois monnaies frappées à Fès avant sa date traditionnelle de fondation, la première date de 185H./801, la deuxième de 189H./805, la dernière de 18?./796 à 806 (pièce en partie illisible). La plus ancienne de ces dates (185H./801) se révèle d’autant plus intéressante, selon Chafik T, Benchekroun, qu’un grand auteur comme Ḥasan al-Wazzān (Léon l’Africain) la présente comme la véritable année de fondation de Fès[31]. Cet auteur est d’une objectivité rare. Loin de Fès (il écrit à Rome), il affirme, à titre d’exemple, à raison que les Idrissides étaient des chiites (alors que tous ses contemporains s’obstinaient à les voir comme des sunnites malékites). Cette date se situe donc environ dix ans après la mort d'Idrīs I, à une époque où son successeur officiel n’avait pas encore dix ans et où une sorte de « régence » semble avoir été effectuée par Rāšid, le fidèle serviteur d'Idrīs I, et tout aussi fidèle précepteur et mentor d'Idrīs II (voir plus haut). Arrivé à ce stade, M. Benchekroun fait savoir qu'il a découvert que Rāšid a déjà fait frapper des monnaies à son nom à Volubilis sous le nom de Rāšid Ibn Qādim[64]. Deux fulūs ont été retrouvés, l’un frappé à Volubilis, l’autre frappé à Tāhirt (ce qui envisagerait une conquête temporaire de cette ville voisine de Tlemcen par Rāšid, d’où la volonté fébrile d’Ibrāhīm Ibn al-Aġlab de déstabiliser l’entité chiite, et ses complots successifs qui finiront par l’assassinat du mystérieux « régent »…). C'est Georges Séraphin Colin qui présente ces deux fulūs (sans dates), dans un article de la revue Hespéris publié en 1936. L’un est frappé à Volubilis, l’autre à Tāhirt par un certain Rāšid Ibn Qādim. Ce dernier, toujours selon Chafik T. Benchekroun, ne peut-être que le Rāšid de toutes les sources qui a gouverné (et régné ?) comme « régent » entre les deux Idrīs. Car, il faut dire que la plus récente pièce connue à avoir été frappée à Volubilis date de 199H./814-5 et porte le nom d'Idrīs II. Toutefois, Georges Colin suppose que c’est impossible que ce Rāšid Ibn Qādim soit le fameux Rāšid vu que Muḥammad al-Kattānī affirme que Rāšid s’appelait Ibn Mensa ou Ibn Muršid… Cependant, rétorque M. Benchekroun, il omet de dire que ce Muḥammad al-Kattānī est un hagiographe qui a écrit au XIXe siècle (c’est-à-dire onze siècles après les faits, 1 100 ans) et il prétend donner le nom complet de Rāšid alors qu'aucun auteur médiéval ne s'en montre capable... Donc, d’où cet hagiographe du XIXe siècle a-t-il rapporté ces informations ? De plus, l’un des noms qu’il avance est apparemment inventé, car, en plus de bien rimer (Rāšid Ibn Muršid) Muršid veut dire guide… Rāšid ayant guidé le futur Idrīs I de La Mecque jusqu’à Volubilis[65]Donc, conclut Chafik T. Benchekroun, Rāšid était investi durant sa régence d’une autorité suffisamment puissante pour pouvoir frapper monnaie à son nom, même dans la capitale qu’était Volubilis... Voilà ce qu’il est possible de déduire de ces informations laconiques : 1) Les monnaies existantes au nom d'Idrīs I lui sont soit contemporaines soit postérieures de un à quatre ans, et concernent soit sa capitale Volubilis, soit d’autres villes lointaines comme Tudġa, mais jamais Fès. 2) La plus ancienne monnaie frappée à Fès est surtout et avant tout anonyme, de surcroît, elle date d’environ dix ans après la mort d'Idrīs I, et de deux ans avant la bayʻa prématurée du futur Idrīs II alors âgé d’environ dix ans. 3) A l’époque où cette pièce de monnaie a été frappée, c’est Rāšid, l’ancien compagnon (affranchi ou « client ») d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh qui assurait la « régence » depuis une dizaine d’années, en attendant la majorité du futur Idrīs II. Rāšid a déjà frappé monnaie à son nom dans la capitale qu’était Volubilis, et donc jouissait d’une autorité souveraine.

Tous ces derniers éléments réunis peuvent permettre de penser, selon M. Benchekroun, à la probable éventualité qui voudrait que Rāšid, l’ancien affranchi et donc ancien esclave[66], ait pu être celui qui a fondé Fès

Ceci est incontestable, si les premières monnaies frappées à Fès (étant sûrement contemporaines à sa fondation) datent, comme celle que possède l’université de Kharkhov, d’environ 801, ou d’un peu plus tôt. Car, il faut le répéter une nouvelle fois, aux environs de 801, Idrīs I est mort depuis dix ans (donc Idrīs I ne peut avoir fondé Fès), et le jeune et futur Idrīs II est un enfant qui a au maximum dix ans (donc il ne peut lui aussi avoir fondé Fès, sauf si c’est réalisé symboliquement en son nom). Donc, celui qui gouverne réellement à l’époque, qui est le « régent » en quelque sorte, l’ancien esclave, Rāšid, ne peut être que le seul, capable et habilité, a pouvoir légitimement prendre la décision de fonder une ville, en l’occurrence, ici, la ville de Fès.

Ces dernières affirmations paraîtraient très solides s’il n’existait, aux dires de Lévi-Provençal, trois sources médiévales prétendant que Fès aurait été bâtie en 172H par Idrīs I, toujours selon Lévi-Provençal. Ces sources seraient a-Rāzī (Andalou du IVè H./Xe siècle, mais dont les propos, perdus, ne sont cités qu’au XIIIe siècle par Ibn al-Abbār), Ibn Saʻīd (XIIIe siècle) et l’auteur anonyme de la Zahra al-manṯūra (XIVe siècle), mais ce dernier aurait copié a-Rāzī, selon Lévi-Provençal lui-même, ce qui réduit ces sources de trois à deux[67]. Ces deux sources sont alors méticuleusement disséquées par Chafik T. Benchekroun, car la façon évasive avec laquelle elles ont été présentées par Lévi-Provençal invite à les revisiter de fond en comble. En suivant la démarche entreprise par Ismāʻīl al-ʻArabī[68] M. Benchekroun analyse ces deux sources l’une après l’autre:

1) A-Rāzī : L’œuvre d’Abū Bakr Muḥammad a-Rāzī (mort en 344H./955) est perdue et seules des bribes en sont citées chez des auteurs postérieurs. Les quelques phrases qui importent ici sont citées par Ibn al-Abbār (VIIè H./XIIIè)[69]: « … a-Rāzī raconte qu'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh arriva au Maġrib en l’an soixante-douze (sous-entendu 172) durant le mois de ramaḍān en fuyant Abū Ğaʻfar (le calife abbasside al-Manṣūr), c’est alors qu’il arriva à un endroit appelé Ulīlī sur la rivière a-Zaytūn. Des tribus berbères se réunirent autour de lui et le choisirent à leur tête, et elles construisirent la ville de Fās… ». Chose très importante, a-Rāzī ne dit pas qu'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh a fondé Fès, mais que ce sont les tribus berbères qui construisirent la ville, et de plus sans donner la date de fondation de cette ville. La seule date qu’il avance est celle de l’arrivée d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh à Volubilis, c'est-à-dire la date de 172H. La même date que Lévi-Provençal avance comme celle de la fondation de Fès[70] Donc Lévi-Provençal a fait dire à a- Rāzī quelque chose qu’il n’a pas dit. Tout au mieux l’aurait-il sous-entendu. Ce a-Rāzī qui est loin d’être un historien infaillible vu qu’il est le seul à avancer la date de 174H[71]comme celle de décès d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh alors que tous les autres auteurs avancent les dates de 175H ou encore postérieurement de 177H. Ce a-Rāzī qui prétend que Muḥammad Ibn Idrīs passa son règne dans le lucre et le stupre alors qu’il le confond avec Yaḥyā Ibn Yaḥyā Ibn Idrīs[72]. Ce a-Rāzī qui prétend que ce même Muḥammad Ibn Idrīs n’eut pas de descendance[73] alors que deux de ses fils (‘Alī Ibn Muḥammad et Yaḥyā Ibn Muḥammad) régnèrent sur Fès après lui, dont ‘Alī Ibn Muḥammad qui lui succéda immédiatement et dont il existe plusieurs pièces de monnaie datées à son nom qui corroborent le récit unanime de tous les autres auteurs… Ce a-Rāzī qui prétend qu’Idrīs Ibn ʻAbd Allāh fuyait les troupes du calife Abū Ğaʻfar (le calife abbasside al-Manṣūr), alors qu’il fuyait en réalité celles du calife al-Hādī vu que sa fuite se passe entre 169H./786 et 172H./788 et que le calife al-Manṣūr régna entre 754 et 775... Ce a-Rāzī qui prétend que les Rabaḍīs de Cordoue furent accueillis à Fès à l'époque d'al-Qāsim Ibn Idrīs (?) et non sous Idrīs II[74]… Tous ces arguments présentés, Chafik T. Benchekroun se demande: faut-il vraiment faire dire à a-Rāzī quelque chose qu’il n’a pas dit sur un sujet qu’il semble ne pas du tout maitriser[75]?.


2) Ibn Saʻīd al-Maġribī: A l’instar des propos d’a-Rāzī, ceux d’Ibn Saʻīd traitant de la fondation de Fès sont perdus, mais son cités par al-Qalqašandī[76](1355/1356-16 juillet 1418). Cette fois ci, ce sont des paroles claires et assurées. Al-Qalqašandī prétend qu’Ibn Saʻīd a écrit[77]: « …Fès est divisée en deux villes, l’une fondée par Idrīs Ibn ʻAbd Allāh, l’un des souverains idrissides au Maġrib, elle est connue pour être la rive des Andalous, l’autre fut fondée après elle et est connue pour être la rive des Kairouanais… ». Cependant, immédiatement après, ce même al-Qalqašandī cite al-Ḥimyarī pour dire que la rive des Andalous a été fondée en 192H et celle des Kairouanais en 193H[71] De surcroît, fait remarquer M. Benchekroun, al- Qalqašandī prétend citer ce passage d'Ibn Saʻīd[78] à partir de son Muġrib fi ḥulā al- Maġrib alors qu'il ne s'y trouve pas le moins du monde, en tous cas dans les manuscrits disponibles aujourd'hui et qui sont réputés comme complets... Mais, le plus troublant, continue Chafik T. Benchekroun[31] est que dans un autre ouvrage d’Ibn Saʻīd, Kitāb al-Badīʻ (كتاب البديع), l’auteur affirme que la construction de Fès commença au mois de rabīʻ al-awwal 192H et fut terminée en rabīʻ a-tānī 193H[71]… La deuxième source présentée par Lévi-Provençal comme autre argument fort qui appuie sa théorie s’effondre donc également.

Car, se demande M. Benchekroun, pourquoi, dès son arrivée, Idrīs I aurait-il tenu à bâtir une ville aussi proche de sa capitale, alors que cette dernière (Volubilis) devait être encore très spacieuse (le prétexte d’étroitesse de Volubilis n’est évoqué que sous Idrīs II, suite à la forte affluence que connaît la ville) ? Et surtout, pourquoi aucune monnaie n’est frappée à Fès sous Idrīs I et même, chose encore plus troublante, durant dix ans après sa mort (alors que des monnaies lui étant contemporaines existent à son nom pour des villes aussi éloignées de Volubilis que l’est Tudġa, aux portes du désert) ? Cela ne voudrait-il pas tout simplement dire que Fès n’existait pas à cette époque ? De plus, si Fès avait été fondée dès 172H, une mosquée y aurait dû être indiscutablement construite (Idrīs I fait bâtir une mosquée à Tlemcen en 174H[79]et une mosquée se trouve à Volubilis avant la bay’a d’Idrīs II[80])...ceci alors que plusieurs sources affirment en chœur que les premières mosquées de la ville furent fondées par Idrīs II. D’ailleurs, que ce soit sous le règne d’Idrīs I ou durant les dix années qui suivent sa mort, aucune source n’évoque un quelconque événement ou personnage qui aurait été lié à Fès… Mieux, Fès elle-même n’est jamais évoquée… Une des sources les plus importantes et les plus anciennes sur Idrīs Ibn ʻAbd Allāh, Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, qui écrit au tout début du IVè H./Xe siècle, n'évoque tout simplement jamais Fès, comme si, logiquement, elle n'existait pas encore à l'époque d'Idrīs I...

Arrivé à ce point, M. Benchekroun essaye alors d’expliquer ces ténèbres historiographiques sur l’histoire de la fondation de Fès. La cause unique de ce quiproquo insoluble serait-elle à mettre sur le dos du malheureux copiste qui aurait remplacé sab’îin par tis’îin[81]? La nouvelle perspective qui signifierait la possible fondation de Fès par Rāšid peut éclairer d’une toute autre lumière la question. La supposition voudrait qu’en admettant que Fès ait été fondée par Rāšid, aux alentours de 184-5H./800-1, après sa mort, un à deux ans plus tard, le jeune Idrīs II et son entourage arabe, vivant dans un climat de suspicion de plus en plus dangereux à Volubilis (assassinat du « régent » Rāšid, bayʻa précipitée par son entourage, exécution du chef des Awraba…), ils aient décidé de se choisir une nouvelle capitale pas trop éloignée de l’ancienne (afin de garder une vigilance méfiante sur les versatiles Volubilitains) ; leur choix idéal s’arrête évidemment sur la toute proche Madīnat Fās fondée par leur regretté « régent » Rāšid. Mais pour affirmer leur volonté de créer une nouvelle capitale, ils décident de s’installer sur la rive faisant immédiatement face à Madīnat Fās qu’ils décident d’appeler al-ʻĀliya (comme le témoignent les monnaies frappées à cette époque). Car, Ibn ‘Iḏārī, par exemple, insiste bien sur le fait qu'Idrīs II a fondé sa ville dans la ʻUdwat al-Qarawiyyīn qui n'était que marécages à l'époque, sans souffler un traître mot sur la rive opposée[82]. Ceci expliquerait peut-être (en partie) l’histoire légendaire de l’ancienne Sāf qui doit être refondée par un illustre roi et devenir Fās[83]. De plus, Ibn Abi Zarʻ dit que sur les lieux de fondation de Fès se trouvait une ancienne ville détruite nommée Madīnat Sāf qui a été refondée par Idrīs II sous le nom de Madīnat Fās. Ceci alors que la plus ancienne monnaie de Fès (185H./801) porte l’inscription de Madīnat Fās (qui n’a donc pas été fondée par Idrīs II) et que la plus ancienne monnaie de la rive gauche de Fès (fondée par Idrīs II) porte l’inscription d’al-‘Āliya… Le récit légendaire Ibn Abi Zarʻ contiendrait alors au moins un soupçon de vérité : sa Madīnat Sāf antique refondée en Madînat Fās par Idrīs II serait la Madīnat Fās de Rāšid refondée en al-‘Āliya par Idrīs II. Surtout que l'écho d'une fondation de Fès en deux temps par deux souverains successifs est parvenu jusqu'à Ḥasan al-Wazzān (Léon l'Africain, qui écrit au début du XVIe siècle). En effet, il est le premier historien à affirmer clairement et directement (sans être cité par personne, comme les a-Rāzī et Ibn Saʻīd) que : « ...l'on construisit au bord de la rivière, à l'Est, une petite ville qui compta environ 3 000 feux et qui fut, relativement à son importance, pourvue de tout le nécessaire. Idrīs (II) vint à mourir. L'un de ses fils bâtit à l'Ouest une autre ville, de petites dimensions, située elle aussi sur le cours de la rivière. »[84]. Le texte est clair comme de l'eau de roche. Il faut juste y remplacer, selon Chafik T. Benchekroun, Idrīs II par Rāšid vu que Ḥasan al-Wazzān lui-même dit que Fès fut fondée en 185H./801, et qu'à cette époque le futur Idrīs II n'avait au grand maximum que dix ans...

Récit du frère d'Idris, Suliman

Selon Ibn Khaldoun dans son appendice IV, Suliman s'échappe vers le Maghreb lors des Abbassides, il arrive à Tiaret après la mort de son frère Idris I et il voulut prendre le pouvoir. Mais les Berbères résistent aux menaces de Suliman et les Aghlabides décrètent l'ordre de l'arrêter. Suliman se rend à Tlemcen et fut maitre de toutes les tribus Zénètes de cette localité.

Son fils Muhammed b. Suliman succède et ses enfants se partagent tout le Maghreb central après la mort de leur père. Le gouvernement de Tlemcen était sous la responsabilité de Ahmed, fils de Muhammed puis à Muhammed fils d'Ahmed, ensuite à Al Qasem fils de Muhammed fils d'Ahmed. Aysa, fils de Muhammed, obtient Archgul (ville et île à Tafna, rivière à huit lieues de Tlemcen) et il s'allie aux Fatimides. Le frère de Aysa, Idris obtient la possession des Dejrawa. Son fils Abu'l Aych Aysa lui succède. Après la mort de Abu'l Aych Aysa, Al Hasen b. Abi'l Aych prend le pouvoir chez les Dejrawas. Après cela, c'est au tour d'Ibrahim puis à ses fils (Yahya, Ibrahim et Idris). Idris reçoit Archgul, par contre, son frère Yahya s'allie aux Omeyades au temps de Abderhaman An Nacer. Cela provoque le mécontentement des Fatimides en 935. Yahyia sera arrêté par le général Misur.

La ville des Dejrawa qui abrite Al Hasen b. Abi'l Aych sera assiégée par Ibn Abi'l Afya, représentant des Omeyades au Maghreb central. La ville sera prise par les Omeyades. Puis Al Hasen s'évade pour rejoindre son cousin Idris, fils d'Ibrahim, chef d'Archgul. Al Buri, fils de Musa b. Abi'l Afya prendra cette ville.

Ténès sera le siège d'Ibrahim, fils de Muhammed, puis elle sera sous les mains de son fils Muhammed, du même nom, puis à Ibrahim (même nom), ensuite à Yahya et à Ali. Ce dernier est vaincu par les Zirides pendant le règne de Ziri ibn Menad en 953. Ali se réfugie alors chez les Maghraouides. Al Khir b. Muhammed bem Khazer des Maghraouis aidera Hamza et Yahiya, fils d'Ali a passé en Espagne.

Ahmed fils de Suliman, fils d'Ibrahim fut un chef du Maghreb central. Et parmi les descendants de Muhammed, fils de Suliman, il y a Ituwich, fils de Hatech, fils d'Al Hasen, fils de Muhammed, fils de Suliman, et Hammud, fils d'Ali, fils de Muhammed, fils de Suliman.

Ibn Khaldoun relève que Souk Hamza à Bougie, selon Ibn Hazm, ne porte pas le nom d'un idrisside, mais d'un Arabe de la tribu Sulaym. Il ajoute que Jawhar al-Siqilli, général fatimide, emmena les fils de Hamza à Kairouan.

Récit d'Umm Al Benin

Selon Ibn Khaldoun, Oum al-Banin (qui veut dire mère de tous les enfants) est une femme qui est venu de Kairouan, elle était de la tribu arabe de Quraych. Mais selon b. Abi Zera, propos rapporté par Ibn Khaldoun, elle s'appelait Fatima et était berbère de la tribu des Houaras. Cette femme fut riche et elle vint s'établir à Fès. Elle sera la fondatrice de la grande mosquée Al Quaraouiyine en 859 et fera creuser un puits pour l'usage public.

Période préfatimide

La dynastie Idrisside est sortie victorieuse après la guerre fratricide entre les fils d'Idris II contre les divisions et le séparatisme pour redevenir unie sous le commandement de Muhammad ben Idris. Mais son règne est bref et la mort l'emporte en 836[85]

Le jour même et à l'âge de neuf ans et quatre mois, son fils, connu plus tard sous le nom de Ali Haïdara, prend le titre d'émir. C'était un homme d'une grande noblesse et doté d'une grande intelligence, ces aspects sont apparus pendant son règne. Il a réorganisé le pays et a créé des institutions, il a réintroduit la justice et a été fortement soutenu par son entourage. Il a apporté à la population la sécurité et la prospérité et c'est resté ainsi jusqu'à ce qu'il décède en 848. Son fils Ahmed Mezouar a quitté Fès pour le pays jbala et sur la demande des Beni Arouss il envoya son fils Sellam. La descendance de l'émir Ali ben muhammad se succéda dans le pays de beni arouss. Le règne est maintenant dans les mains de son frère Yahya ben Muhammad, qui a commencé par organiser l'administration du pays. Il a découpé le pays et envoyé ses oncles et frères administrer les régions et s'est reposé sur eux. Ils se sont mal comportés et se sont approprié le commandement des tribus et leur ont déclaré "nous ne sommes les fils que d'un seul père".

L'émir s'est particulièrement intéressé au bien-être de ses citoyens et a construit des jardins, des hammams et des commerces, c'est d'ailleurs pendant son règne que la célèbre mosquée Quaraouiyine fut bâtie. Après sa mort, c'est son fils Yahya ben Yahya qui prit le règne et c'est à cette époque que la dynastie est entrée dans une période d'affaiblissement car il était corrompu, frivole et de mauvaise foi. Il s'est épris d'une jolie juive nommé Hana et a voulu abuser d'elle dans un hamman, lorsqu'elle appela au secours, on vint la secourir et on accusa l'émir d'adultère. C'est cette action qui changea l'estime de la population de Fès et à leur tête Abd Er-rahmane ben Abi Sahl Al-Jidami qui voulait le tuer. Mais sa femme, la princesse Atika fille de Ali ben Omar ben Idris a facilité sa fuite de la rive Kairouaniase à la rive Andalouse tout en refusant d'y aller avec lui. Lorsqu'il arriva sain et sauf, il fut atteint par de lourds remords et par la honte de ce scandale et mourut la nuit même.

Les actions de Yahya, ont mené Fès pour la première fois à être dirigé par un étranger à la dynastie (Abd Er-rahmane ben Abi Sahl Al-Jidami). Ce qui a eu pour conséquence que les marocains ont commencé à se permettre de s'insurger et à les combattre malgré l'aura de respect qu'ils avaient car étant les neveux de Mahomet.

Lorsque Yahya mourut, et bien qu'elle eut été maltraitée, et au vu de ce qu'il est advenu de la maison des Idrissides (dirigé par Abd Er-rahmane ben Abi Sahl Al-Jidami, chef de la garde), elle commença à écrire à Ali ben Umar en l'informant de la situation à Fès et en le priant d'accourir vers la ville avant que ça ne s'aggrave. Le prince était dans le pays du Rif et des Sanhaja, lorsque la missive arriva, il mit immédiatement son armée en marche et se dirigea vers Fès. Il entra sur la rive kairouanaise et Abd Er-rahmane ben Abi Sahl Al-Jidami prit aussitôt la fuite. La population de Fès était heureuse de cette arrivée car elle n'avait pas oublié ce que les Idrissides avaient fait pour eux et pour tout le pays, car pour la première fois cette région avait une existence et ils ont mis fin aux velléités des Abbassides et des étrangers sur les villes marocaines. Ce sont également eux qui ont mis les Berbères directement face à l'islam et le résultat et que toutes les régions sous leur domination ont été islamisées, mettant fin au judaïsme, christianisme et même à la magie.

Lorsque Ali ben Umar est rentré, les gens de Fès ont accouru vers lui et lui prêtèrent serment.

L'émir est resté dans sa nouvelle capitale, et était occupée à améliorer le quotidien de ses citoyens. Une rébellion s'est organisé dans les montagne de Bouiblanes sous les ordres de Abderazak Al-fihri Assafri qui faisait partie de la famille de Huesca en Andalousie[réf. nécessaire]. Lorsqu'il eut construit son château et mis sur pied une armée, il marcha vers Fès pour la prendre. Lorsqu'il arriva, Ali ben Umar est sorti pour le combattre et une bataille féroce s'ensuivit qui vit la défaite de Ali qui fuit vers l'Andalousie. Cet ainsi qu'Abderazak Al-fihri Assafri entra dans le quartier des Andalous tandis que le quartier des kairouanais lui a résisté. Alors que tout montrait que la fin des Idrissides était venue, on vit jouer la sacralité du serment prononcé par la population de Fès à la dynastie car ils ne se sont pas juste contentés de combattre Abderazak Al-fihri Assafri, ils ont envoyé une lettre à Yahya ben al-Qasim le pressant de venir mettre un terme à la présence de cet étranger dans la maison Idrisside.

Yahya ben al-Qasim est accouru vers Fès et s'est installé dans le quartier des Kairouanais avant d'attaquer avec vigueur l'intrus en le chassant définitivement du quartier andalou.

Après avoir arrangé la situation à Fès, il mit sur pied une armée pour combattre les Assafris. Il fut tué en 904 par Rabii ben Soulaïmane.

Yahya ben Idris ben Umar prit le commandement de la dynastie, il était par ailleurs le plus apte à prendre le pouvoir, c'était aussi un homme d'islam, de justice. Sous son règne la dynastie rentrera dans une nouvelle période en ce qui concerne ses relations avec l'étranger.

La dynastie idrisside en Andalousie

Article détaillé : Hammudites.

Chronologie

Le 5 février 789, à Volubilis Idris Ier est proclamé imam du Maroc[86].

En 791, l'état marocain est créé. Idriss Ier, descendant de `Ali, gendre de Mahomet, fuit l'Arabie pour échapper au massacre de sa famille et vient s'installer à Volubilis (Walili) après une halte à Tlemcen-Agadir où il fit bâtir la mosquée d'Agadir (790)[87], et fonde la cité de Fès qui après sa mort en 792 sera désignée capitale du royaume par son fils successeur Idriss II, ce dernier s'occupe de la construction de la ville jusqu'en 803 et meurt en 828.

L'administration du royaume est confiée à ses fils, puis à ses frères. La vie économique à Fès est prospère, en 857 et 859, la cité se prévaut des prodigieuses mosquées Quaraouiyine et des Andalous. Au début du Xe siècle les Idrisides sont indiqués califes à Cordoue jusqu'à ce que la division de l'Espagne cause leur décadence et leur disparition en 1055.

En plus des querelles internes, la dynastie dut faire face aux Fatimides à l'est, puis aux Omeyyades de Cordoue au nord. Ils essayèrent de jouer de la rivalité entre ces deux grandes dynasties. Le dernier Idrisside se rendit aux Omeyyades.

Quelques décennies plus tard, des descendants de la famille qui s'étaient maintenus en Andalousie donnèrent naissance, à l'époque des taïfas, à la principauté des Hammudites.

Les Idrissides régnèrent sur Tlemcen durant 140 ans[88].

Liste des émirs idrissides (789-985)

Les fondateurs

Les émirs

Généalogie idrisside Simplifiée
Précédé par Idrissides Suivi par
Omeyyades de Damas
Icone-Islam.svg Idrîssides Transparent.gif
Ifrenides, Maghraouas, Meknassa, Zirides

Notes et références

  1. Concise Encyclopaedia of World History Par Carlos Ramirez-Faria ,p634[1]
  2. Abou Obeid Allah al-Bakri, Description de l’Afrique septentrionale (tr. De Slane), Maisonneuve & Larose, 1962, p. 123, de l’original en arabe.
  3. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, p. 998
  4. selon la table géographique de Slane, p. 1553, Histoire des Berbères, Berti, 2003, Alger
  5. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, Vol 1, page XXI de l'introduction livre en ligne
  6. Histoire religieuse de l'Algérie : l'identité et la religion face à la modernité par Chems-Eddine Chitour, page 87
  7. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, vol. 1, ancienne version, page 225 livre en ligne
  8. Les Civilisations de l'Afrique du Nord : Berbères-Arabes Turcs. Par Victor Piquet, page 73
  9. Le Royaume rostemide : le premier État algérien Par Chikh Békri, page 171
  10. L'Occident de la fin du Ve siècle à la fin du IXe siècle par Gabriel Fournier, page 187
  11. Hukam, Firas Tayyeb
  12. Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères partie Almohades, page 333, édition berti 2003, Alger
  13. Cette généalogie est la plus certaine bien que certains auteurs souvent tardifs (ou peut-être n'est-ce que des fautes de copistes) préfèrent le faire descendre d'al-Ḥusayn Ibn 'Alī, comme Ibn al-Ḫatīb: Lisān a-Dīn Ibn al-Ḫatīb, Aʻmāl al-aʻlām, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, 2003, p. 372.
  14. a et b Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (l'histoire contre son histoire), mémoire de master I, université de Toulouse, septembre 2010, p. 14.
  15. Ibn Ḫaldūn, Kitāb al-'ibar wa dīwān al-mubtada' wa al-ḫabar fī ayyām al-ʻarab wa al-ʻajam wa al-barbar wa man ʻāṣarahum min dawī a-sultān al-akbar, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, sans date, tome IV, p. 9.
  16. Abū Isḥāq Ibrāhīm Ibn al-Qāsim a-Raqīq, Tārīḫ Ifrīqiyya wa al-Maġrib, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1990, p. 179.
  17. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, Aḫbār Faḫ wa ḫabar Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh wa aḫīh Idrīs Ibn ‘Abd Allāh , texte révisé et annoté par Māhir Jarrār, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1995, p. 291.
  18. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 140.
  19. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 157.
  20. Et ce bien que le calife lui ait ordonné de ne pas s'en servir pour aider les ʻAlīdes. Voir: Abū ʻUbayd Allāh Muḥammad al-Marzubānī, Aḥbār šuʻarāe a-šīʻa, Texte révisé et annoté par Muḥammad Hādī al-Amīnī, al-Maṭbaʻa al-ḥaydariya, a-Najaf, 1968, p. 78.
  21. al-Masʻūdī, Murūğ a-ḏahab wa maʻādin al-ğawhar, texte révisé et annoté par Qāsīm a-Šammāʻī a-Rifāʻī, Dār al-qalam, 1989, tome III, p. 290.
  22. a et b Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (l'histoire contre son histoire), mémoire de master I, université de Toulouse, septembre 2010, p. 15.
  23. Al-Yaʻqūbī, Tārīḫ al-Yaʻqūbī, Dār Ṣādir, Beyrouth, sans date, Tome II, p. 404.
  24. La partie de cette source de la première moitié du IVè H./Xe siècle qui traite d'Idrīs Ibn ʻAbd Allāh et d'illustres membres de sa famille a été judicieusement publiée en annexe du livre d'Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī par Māhir Jarrār. Pour l'allusion citée plus haut ,voir: Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 290.
  25. Il était possible d'affranchir un (ou plus souvent une) esclave simplement en le déclarant publiquement devant des témoins. Il n'y a qu'une grande personnalité politique (comme pouvait le devenir ici al- Ḥusayn s'il avait réussi à tenir tête aux Abbasides) qui avait le pouvoir d'affranchir un esclave ne lui appartenant pas. Un passage du Collier de la colombe d'Ibn Ḥazm est très instructif sur ce sujet. Voir: Ibn Ḥazm, Ṭawq al-ḥamāma, Muassasat Nāṣir li-ṯaqāfa, sans date, p. 76.
  26. Ibn ‘Iḏārī al-Murrākušī, Al-Bayān al-muġrib fī aḫbār al-Andalus wa al-Maġrib, Dār a-taqāfa, Beyrouth, 1948, tome I, p. 83.
  27. André Clot, Haroun al-Rachid et le temps des Mille et Une Nuits, Fayard, Paris, 1986, p. 31.
  28. Idem, page suivante.
  29. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, voir toute l'introduction.
  30. Ce que raconte sur le sujet un auteur aussi tardif que Ibn al-Ḫatīb (776H./1376) représente bien ce méli-mélo d'informations confuses qui entourent ces événements durant cette période. Il prétend par exemple que celui qui a mené la révolte de Faḫ n'est pas al-Ḥusayn (le cousin d'Idrīs) mais Muḥammad Ibn ‘Abd Allāh (son frère), qu'Idrīs ne s'est pas enfui avec Yaḥyā mais avec Mūsā... Voir: Lisān a-Dīn Ibn al-Ḫatīb, Aʻmāl al-aʻlām, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, 2003, p. 372.
  31. a, b, c et d Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L'histoire contre son histoire), Mémoire de Master I, Université de Toulouse, septembre 2010.
  32. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, Aḫbār Faḫ wa ḫabar Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh wa aḫīh Idrīs Ibn ‘Abd Allāh , texte révisé et annoté par Māhir Jarrār, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1995, p. 24-27.
  33. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 157.
  34. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (l'histoire contre son histoire), mémoire de master I, université de Toulouse, septembre 2010, p. 19.
  35. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, Aḫbār Faḫ wa ḫabar Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh wa aḫīh Idrīs Ibn ‘Abd Allāh , texte révisé et annoté par Māhir Jarrār, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1995, p. 158.
  36. Juste avant la bataille de Faḫ, à la Mecque, l'appel à la dernière prière collective (iqāmat a-ṣalāt) sera l'apanage de Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh, al-Ḥusayn al-Faḫī dirigera la prière. Symboliquement, Yaḥyā est alors comme la personne la plus légitime à revendiquer le califat après son cousin al-Ḥusayn . Voir: Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 290.
  37. Noter au passage qu'Isḥāq est le prénom du chef des Awraba qui va accueillir Idrīs à Volubilis.
  38. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 163.
  39. Herman L. Beck, L’image d’Idrîs II, ses descendants de Fâs et la politique sharifienne des sultans marinides, 1989, p. 38, note 2.
  40. Ibn Ḫaldūn, Kitāb al-'ibar wa dīwān al-mubtada' wa al-ḫabar fī ayyām al-ʻarab wa al-ʻajam wa al-barbar wa man ʻāṣarahum min dawī a-sultān al-akbar, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, sans date, tome IV, p. 9.
  41. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, Aḫbār Faḫ wa ḫabar Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh wa aḫīh Idrīs Ibn ‘Abd Allāh , texte révisé et annoté par Māhir Jarrār, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1995, p. 169-170.
  42. Ibn Ḫaldūn, idem, tome I, p. 9.
  43. Abou Obeid Allah al-Bakri, Description de l’Afrique septentrionale (tr. De Slane), Maisonneuve & Larose, 1962, p. 123, de l’original en arabe. Noter qu’en arabe Abū Laylā s’écrit pratiquement de la même manière que Volubilis (أبو ليلى، وليلى)…
  44. Abū Isḥāq Ibrāhīm Ibn al-Qāsim a-Raqīq, Tārīḫ Ifrīqiyya wa al-Maġrib, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1990, p. 179.
  45. Al-Ya’kubi, Les pays, trad. Gaston Wiet, Institut français d’archéologie orientale, Le Caire, 1937, p. VII. Il convient de noter que Wâdih est l’arrière-grand-père d’al-Ya’koubi, célèbre géographe arabe du IXe siècle. En ce qui concerne sa fonction de « maître des postes », il faut dire qu’al-Kindī, auteur du IXe siècle, dans son livre Al-Woulât, ne mentionne pas Wāḍiḥ à ce poste, mais dit tout de même qu’il fut wālī d'Égypte pendant trois mois en 162H./778-79. Ce qui pousse à penser qu’il aurait pu occuper la fonction de « maître des postes » quelques années à peine plus tard. Voir : Saʻd Zaġlūl 'Abd al-Ḥamīd, Tārīḫ al-Maġrib al-ʻarabī, Munšaat al-maʻārif, Alexandrie, 2003 (1ère édition: 1964), tome II, p. 425, note 13. Ibn ‘Abd –al-Ğalīl a-Tanasī (IXè H/XVe siècle) ajoute à Wāḍiḥ le surnom « al-Ḥimyarī ». Voir le fragment parlant d’histoire idrisside tiré du livre d’a-Tanasī intitulé Naẓm a-ḏurr wa al-ʻIqyān fī bayān šaraf banī zayyān publié par Ismāʻīl al-‘Arabī en annexe de son ouvrage : Ismāʻīl al-ʻArabī, Dawlat al-adārisa mulūk Tilimsān wa Fās wa Qurtuba, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1983, p. 279.
  46. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (l'histoire contre son histoire), mémoire de master I, septembre 2010, p. 20.
  47. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (l'histoire contre son histoire), mémoire de master I, septembre 2010, p. 21.
  48. Surnom de Sulaymān Ibn Ğarīr. Ibn ʻIḏārī dit aussi simplement a-Šammāḫ. Voir: Ibn ‘Iḏārī al-Murrākušī, Al-Bayān al-muġrib fī aḫbār al-Andalus wa al-Maġrib, Dār a-taqāfa, Beyrouth, 1948, tome I, p. 83.
  49. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, Aḫbār Faḫ wa ḫabar Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh wa aḫīh Idrīs Ibn ‘Abd Allāh , texte révisé et annoté par Māhir Jarrār, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1995, p. 170-173.
  50. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 173-175.
  51. Ce passage d'al-Ḥimyarī est cité dans: Ahmed Siraj, L'image de la Tingitane: L'historiographie arabe médiévale et l'Antiquité nord-africaine, Collection de l'École française de Rome, Palais Farnèse, 1995, p. 98.
  52. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, Aḫbār Faḫ wa ḫabar Yaḥyā Ibn ‘Abd Allāh wa aḫīh Idrīs Ibn ‘Abd Allāh , texte révisé et annoté par Māhir Jarrār, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1995, p. 181.
  53. Cette date est unique dans l'historiographie connue, et doit par conséquent être marginalisée pour l'instant vu qu'elle est très tardive. Aḥmad Ibn Sahl a-Rāzī, idem, p. 189.
  54. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L'histoire contre son histoire), Mémoire de Master I, Université de Toulouse, septembre 2010, p. 23.
  55. Herman L. Beck, L’image d’Idrîs II, ses descendants de Fâs et la politique sharifienne, 1989, p. 38.
  56. al-Masʻūdī, Murūğ a-ḏahab wa maʻādin al-ğawhar, Texte révisé et annoté par Qāsīm a-Šammāʻī a-Rifāʻī, Dār al-qalam, 1989, tome III, p. 279.
  57. Ibn Khaldoun, Histoire des berbères, page 998, édition Berti, Alger, 2003
  58. note, Al Bakri parle d'une juive, selon le traducteur d'Ibn Khaldoun
  59. E. Lévi-Provençal, Les historiens des Chorfas suivi de La fondation de Fès, Maisonneuve, Paris, 2001. Il faut noter, chose surprenante, que 78 ans avant Lévi-Provençal, en 1860, Auguste Beaumier affirmait (sans avancer aucune preuve, et peut-être en confondant les deux Idrīs) que Fès avait été fondée par Idrīs I. Voir Histoire des souverains du Maghreb, trad. Beaumier, Paris, 1860, p. I de l’avertissement : « …Edriss, cinquième descendant d’Ali, gendre du Prophète, qui, en l’an 788 de Jésus-Christ, chassé de l’Arabie, arrive dans le Maroc, y propage l’islamisme, bâtit Fès et fonde la dynastie des Edrissites… ». Il faut tout aussi noter que jusqu’à aujourd’hui de nombreux auteurs continue à écrire que Fès a été fondée par Idrīs II en 808, comme par exemple Jean-Louis Miège (Le Maroc, Que sais-je, P.U.F., 2001 (1ère édition, 1950)) qui dit (p. 23) : « …Moulay Idriss II, élargit son domaine. Mais surtout il fonda en 808, la ville de Fès. ». Un historien plus récent comme Christophe Picard affirme que Fès fut fondée en 804. Voir sa préface au grand ouvrage d’Henri Pirenne. Mahomet et Charlemagne, Quadrige/PUF, Paris, 2005, p. XXVIII. Ceci alors qu’une historienne comme Maya Shatzmiller dit qu’elle fut fondée en 810. Voir : L’historiographie mérinide Ibn Khaldûn et ses contemporains, E. J. Brill, Leiden, 1982, p. 26.
  60. Georges Colin, Monnaies de la période idrisite trouvées à Volubilis, Hespéris, XXII, Fasc II, 1936.
  61. Un dirham unique existe au nom d'Idrīs II frappé à Tudġa en 179 de l'Hégire et que ni Eustache ni Brèthes ne mentionnent. Il était en vente sur un site internet spécialisé en numismatique arabo-islamique (vcoins.com).
  62. a et b Georges Colin, idem.
  63. Voir : Henri-Michel Lavoix, Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque nationale : Espagne et Afrique, Paris, 1887-1896, p. XLIV, (pour ces dernières monnaies essentielles les pages 377-8).
  64. Georges Colin, idem, p. 118.
  65. Voir pour cette version apocryphe : Muḥammad al-Kattānī, al-Azhār al-‘Aṭira, lith. Fès, 1314, p. 99-100.
  66. L’historien espagnol Ambrosio Huici Miranda traduit aussi mawlā par affranchi (liberto). Voir : Ibn Abi Zar’, Rawd al-Qirtas, traducido y anotado por Ambrosio Huici Miranda, J. Nacher, Valence, 1964, p.31.
  67. E. Lévi-Provençal, Les Historiens des Chorfas suivi de La fondation de Fès, Maisonneuve, Paris, 2001, p. 12-16.
  68. Ismāʻīl al-ʻArabī, Dawlat al-adārisa mulūk Tilimsān wa Fās wa Qurtuba, Dār al-Ġarb al-islāmī, Beyrouth, 1983, p. 93-98.
  69. Il faut noter qu'Ibn al-Abbār cite ce passage dans la partie consacrée à Idrīs II et n'en parle pas du tout dans la partie, antérieure, consacrée à Idrīs I (où il devrait logiquement se trouver). Voir:Ibn al-Abbār, Al-ḥulla a-sayrāe, texte révisé par Ḥusayn Muenis, Dār al-Ma'ārif, Le Caire, 1985, tome I, p. 54-55. Ainsi que :Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 93.
  70. Dans sa biographie de Hārūn a-Rašīd, André Clot parle avec une assurance déconcertante de la fondation de Fès par Idrīs I en affirmant que cela fut « un choix délibéré » parce que le nouveau souverain ne voulait plus rester avec les Berbères à Volubilis. Et ce sans citer aucune source... De plus il commet de graves fautes dans la chronologie idrisside (il dit par exemple que les Rabaḍīs cordouans arrivèrent à Fès en 814, alors que cela arriva quatre ans plus tard selon toutes les sources connues...). Voir : Haroun al-Rachid et le temps des Mille et Une Nuits, Fayard, Paris, 1986, p. 112.
  71. a, b et c Ismāʻīl al-ʻArabī, idem.
  72. Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 94.
  73. Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 95.
  74. Ibn al-Abbār, idem, p. 194.
  75. Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (l'histoire contre son histoire), mémoire de master I, université de Toulouse, septembre 2010
  76. Herman Beck affirme que ces propos d’Ibn Saʻīd furent aussi cités par Ibn Faḍl Allāh al-‘Umarī dans ses Masālik al-Abṣār, mais il est difficile de se procurer cet ouvrage rare (surtout que Beck ne donne pas de référence). Herman L. Beck, L’Image d’Idrîs II, ses descendants de Fâs et la politique sharifienne des sultans marinides, 1989, p. 45.
  77. Ismāʻīl al-ʻArabī, idem, p. 96.
  78. al-Qalqašandī, Subḥ al-aʻšā fī ṣināʻat al-inšā, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, sans date, tome V, p. 148.
  79. Šihāb a-Dīne a-Nāṣirī, al-Istiqṣā li-aḫbār al-Maġrib al-aqṣā, Dār al-kutub al-ʻilmiya, Beyrouth, 2007, tome I, p. 127.
  80. Histoire des souverains du Maghreb, trad. Beaumier, Paris, 1860, p. 29.
  81. E. Lévi-Provençal, Les historiens des Chorfas suivi de La fondation de Fès, Maisonneuve, Paris, 2001, p. 12 à 16.
  82. Ibn ‘Iḏārī al-Murrākušī, Al-Bayān al-muġrib fī aḫbār al-Andalus wa al-Maġrib, Dār a-taqāfa, Beyrouth, 1948, tome I, p. 211.
  83. Ibn Abi Zarʻ, Rawd al-Qirtas, traducido y anotado por Ambrosio Huici Miranda, J. Nacher, Valencia, 1964, p. 89.
  84. Léon l’Africain, Description de l’Afrique, Maisonneuve, Paris, 1981, p. 181.
  85. Dynastie Idrisside au Maroc et en Andalousie Dr Nasrallah Edité Dar Nahda al-arabia
  86. Encyclopédie de l'islam Brill Archive, 1980
  87. http://zianides.free.fr/modules.php?name=Content&pa=showpage&pid=42
  88. http://books.google.com/books?id=n7gBAAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=Itin%C3%A9raire+historique+et+descriptif+de+l%27Alg%C3%A9rie:+comprenant+le+Tell+et+le+...++Par+Louis+Piesse&as_brr=3&hl=fr#v=onepage&q=&f=false version en ligne page 236

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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  • Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, Édition Berti, Alger, 2003 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Charles-André Julien, Histoire de l'Afrique du Nord, des origines à 1830, édition originale 1931, réédition Payot, Paris, 1994 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Chafik T. Benchekroun, Les Idrissides (L'histoire contre son histoire), mémoire de master I, université de Toulouse, septembre 2010 Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • « Idris Ier et la naissance du premier royaume chérifien du Maroc », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, coll. « Pour l'histoire », 2009, 673 p. (ISBN 2262023883 et 9782262023881) [présentation en ligne], p. 40-54 

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