Immigration aux États-Unis

Immigration aux États-Unis

L'immigration est un phénomène démographique qui encadre l'histoire des États-Unis au XXe siècle. Les immigrants sont arrivés à raison de plus d'un million par an durant la première décennie du XX° siècle et d'environ un million par an au cours de la dernière décennie. L'immigration a été considérablement réduite de 1915 à 1965, en partie du fait de la dépression de la fin des années 1920 et 1930 et sous l'effet de diverses mesures restrictives. Les immigrants d'aujourd'hui viennent de pays autres que ceux du début du siècle et s'éparpillent dans un plus grand nombre de centres urbains. Leur arrivée soulève toutefois en ce début de siècle certaines des mêmes questions qu'au début du précédent.

Immigrants à Ellis Island (New York)

Sommaire

Historique

En tout depuis les origines jusqu'aux années 90 c'est plus de 40 millions d'immigrants qui peuplèrent et enrichirent les terres américaines[1].

Le temps des colonies : des origines à la Révolution américaine (1600 aux années 1780)

les premiers colons jusqu'aux années 1660

Les États Unis ont cela d'original qu'ils ont été fondés par des immigrants. Les premiers colons furent espagnols, français et hollandais. Mais la majorité fut constituée d'Anglais qui arrivèrent à partir du XVI° et qui jusqu'aux années 1660 constituèrent le flux principal de migrants, cela grâce à une politique volontariste de la couronne britannique. Ils submergèrent au fil des siècles les colonisations préexistantes. Après l'échec d'une première colonie à Jamestown en 1607; en 1622 la couronne britannique décida de prendre en charge la colonisation. Pour faire venir la main d'œuvre, elle incita les pauvres d'Angleterre à émigrer à travers le système des indentured servants. On leur promettait une terre, et pour payer le voyage il suffisait de travailler gratuitement pendant un certain temps, souvent de 4 à 7 ans, ce qui revenait à être esclave temporairement. Jusqu'en 1662 l'exploitation des terres était assurée par ces pauvres Anglais venus là dans des conditions misérables, pas bien meilleures que celles des esclaves indiens et africains. On a calculé qu'au moins 50 à 66% des immigrés de 1600 à 1776 avaient été des indentured servants[2].

Les esclaves africains

En 1662, pour compenser la baisse d'immigration due aux guerres cromwelliennes (1649-1661)[3], la couronne donna à la Compagnie royale d'esclavage africain (Royal Company of African Slave Trade créée en 1660) le monopole sur le commerce d'esclaves. Les exploitants de coton et tabac promouvaient également cette main d'œuvre pas chère, car leurs revenus baissèrent avec les Navigation Acts de 1650/1651. En 1650, les noirs représentaient seulement 5% des habitants ; en 1776 ce chiffre est passé à 22% ; en Virginie, la population noire passe de 2 000 à 188 000 âmes.

Les années 1680 à 1760

Ces colons furent vite rejoints, à partir des années 1680, par des millions d'Écossais, Irlandais, Allemands, Français, Hollandais, Italiens, Russes, Polonais, Scandinaves, Grecs, Chinois, Japonais, Africains, et Sud-Américains ; si bien qu'aujourd'hui les États Unis forment une véritable mosaïque multiculturelle. Ces mêmes migrants se mêlèrent au fil des ans aux populations autochtones d'Amérique : les Amérindiens, qui pour être distingués des futurs arrivants furent appelés "Natives". La majorité des immigrés du temps des colonies étaient Anglais et protestants. Ils se mêlèrent avec plus ou moins de succès aux populations immigrantes catholiques . Avec l'arrivée massive des esclaves africains à partir des années 1660, le système des indentured servants n'était pas aboli pour autant, et il continuait à drainer des immigrés anglais. La couronne britannique décida aussi d'envoyer des condamnés vivre en Amérique en échange de leur liberté. Bien que leur nombre fut petit, ils ne reçurent pas un bon accueil et en 1751 la Virginia Gazette les comparait à des serpents. Le développement de l'esclavage dans les colonies ne plaisait pas aux pauvres blancs qui y voyaient une concurrence déloyale, il ne plaisait pas non plus aux humanistes puritains, comme les Quakers, qui étaient par principe contre l'esclavage. William Penn était l'un d'eux. En 1680, il reçut une terre et fit venir des colons anglais : de 1675 à 1725, 25 000 Quakers anglais et gallois s'établirent dans la vallée du Delaware, ils militèrent pour l'abolition de l'esclavage et l'égalité des femmes. Par la suite des Congrégationnistes et des Anglicans s'ajoutèrent. William Penn menait une véritable campagne de propagande pour inciter les Européens à venir, il n'hésitait pas à embellir la vérité et à parler d'un paradis où les récoltes seraient toujours bonnes.

De 1680 à 1760 les colonies britanniques passèrent de 250 000 habitants à environ 2 millions[1], le principal vecteur de cet accroissement démographique résultant du flux migratoire largement positif. Parmi ces migrants la majorité était constituée de Nord Irlandais. Il y avait aussi 125 000 Allemands. 2000 Huguenots français, chassés par la révocation de l'Édit de Nantes en 1685), s'établirent à Boston, New York et en Caroline du Sud. Quelques Suédois, Écossais et Hollandais s'ajoutèrent à eux. Dans les ports s'établirent aussi des communautés juives, par exemple, à Savannah, Charleston, Philadelphie, New York, Newport. Ces migrants étaient chassés d'Europe par l'intolérance religieuse et les difficultés économiques, certains étaient attirés par l'opportunité de faire fortune. Cette vague subite de migrants a suscité des peurs chez les premiers établis : le nombre de Nord Irlandais étaient tel que les Américains craignaient d'être submergés démographiquement et véritablement détrônés socialement par eux[4]. On prit des mesures coercitives notamment contre les Nord Irlandais, mais aussi contre les catholiques (par antagonisme religieux) en Caroline du Sud dès 1698, mais aussi au Maryland, en Virginie, en Pennsylvanie, etc. La "terre promise" américaine, terre de liberté et de prospérité économique, n'était pas toujours réalité ; les nouveaux arrivés déchantaient ; mais dans leurs courriers certains continuaient d'entretenir le mythe auprès des Européens, ce qui convainquait les sceptiques de les rejoindre à leur tour. Certains immigrés repartaient vers leur terre d'origine ; ceux-là dépeignaient une mauvaise image du pays, dressée à partir d'expériences vraies et vécues : pionniers massacrés régulièrement par les Indiens par exemple [5]. Le voyage lui-même était difficile. Avant même de toucher terre, les migrants affrontaient mille maux : le voyage pouvait durer de 6 semaines à 6 mois selon les conditions climatiques (tempêtes, calme plat...), chaque passager ayant rarement plus de 2 m2 à lui pour le voyage, la maladie profitait de la promiscuité et des conditions d'hygiène pour proliférer et le mal de mer s'y ajoutait. Plus le voyage durait, plus les conditions empiraient, les plus jeunes et les plus vieux mouraient en cours de route ; plus le voyage durait, plus les problèmes de nourriture et d'eau se posaient, entraînant (rarement) des cas de cannibalisme. En 1741, un bateau irlandais débarqua 60 des 106 passagers, les 46 autres étaient morts, dont 6 avaient été mangés par les survivants. Parfois, tous ou presque mouraient : en 1752, un bateau hollandais débarquant à Philadelphie n'avait plus que 21 de ses 340 passagers d'origine, les autres étaient morts de faim. Parmi les survivants, se trouvaient parfois des pauvres qui avaient promis de payer leur voyage en échange d'un service de 2 ou 3 ans auprès de leurs créditeurs ; des familles entières furent ainsi séparées à leur débarquement entre différents maîtres ; parfois si dans une même famille les parents étaient morts, et que seuls restaient les enfants, ces derniers étaient éduqués et utilisés comme esclaves par les créditeurs jusqu'à leurs 21 ans. Et si on avait la chance de faire le voyage rapidement (six semaines au mieux) et d'arriver sain et sauf, les armateurs des navires retardaient indéfiniment le débarquement sous prétexte de quarantaine, astreignant ainsi les passagers à payer des surtaxes, vidant ainsi leurs poches...

L'apport nord irlandais

Les Nord Irlandais, Scott-Irish, en anglais, étaient les descendants des Écossais établis en Ulster depuis 1616. Le gros de leur immigration se produisit après 1717. Ils étaient généralement poussés à l'émigration par les famines à répétition. Très pauvres, ils étaient réduits à voler, mendier, organiser toutes sortes de trafics pour survivre, d'où leur mauvaise réputation ; mais ils étaient aussi les animateurs de spectacles de rue, de théâtre,, etc.[6]. Ils représentent le deuxième groupe d'immigrés le plus nombreux après les Anglais: 250.000 s'établirent DE 1717 à 1776[7]. Leur pauvreté les poussait souvent à migrer vers la frontière avec les Indiens où les conflits étaient nombreux. Ils furent les principales victimes de la révolte de Pontiac (1763), et la passivité des autorités de Philadelphie à les protéger conduisit aux émeutes de 1763-4.

L'apport allemand

Les Allemands constituent le 2° groupe le plus important d'immigrés après les Nord Irlandais. Vers 1760, on comptait aux États-Unis 18 communautés allemandes, vers 1780 elles étaient 30. Ils profitèrent des assouplissements de lois relatives à l'émigration en Suisse et en Allemagne à cette époque. Ils s'établirent majoritairement en Pennsylvanie, où ils constituaient 33% de la population en 1760[8]. Ils essaimèrent jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres à l'intérieur des terres. Ils apportèrent avec eux leurs sectes plus ou moins persécutées et qui évoluèrent en vases clos : comme les piétistes radicaux, des ménonistes, Moraviens, Swenkfelders, Amish, Dunkers, etc. Le pacifisme de ces sectes les firent apprécier des Quakers anglais, mais rejeter des autres populations, car ils refusaient de porter les armes. Les Moraviens qui s'étaient d'abord établis en Géorgie vers 1740 furent forcés de rejoindre la Pennsylvanie vers 1760 où ils représentaient 10% des immigrés allemands[9]. La Reine Anne promit aux Allemands de leur payer le voyage s'ils travaillaient dans ses chantiers navals, des milliers s'établirent ainsi à Rhinebeck (quartier de New York). Les Allemands étaient connus comme très stricts, très renfermés et très durs au travail ; ils passaient pour traiter mieux leurs vaches que leurs enfants, mais ils excellèrent en tant que fermiers[10]. Ils étaient mal vus des Anglais car ils continuaient à parler Allemand plutôt qu'anglais. La "germanisation" de la Pennsylvanie fit craindre le pire aux Anglais établis, B. Franklin craignait qu'ils imposent leurs mœurs et leur langue aux Anglais plutôt que l'inverse. Pour forcer leur intégration on créa la Society for the Propagating of Christian Knowledge among the Germans, mais les concernés s'y opposèrent et elle dut fermer dès 1763.

L'apport français

La plupart étaient huguenots et avaient fui la révocation de l'édit de Nantes de 1685. Ils s'établirent dans les ports principalement, car beaucoup étaient commerçants, et partout dans les colonies. Ils se marièrent avec les élites locales et occupèrent très vite de hauts postes dans la société américaine. Ils parlèrent très vite l'anglais, ce qui les rendit enviés par les autres migrants et appréciés par les Anglais même. Un faible nombre était très pauvre, ce qui explique l'expression "riche comme un Huguenot[11]". Les guerres francoanglaises au XVIII° s. les poussèrent à s'installer au sud, notamment à Charleston.

L'apport hollandais

Avant que les Anglais n'occupent New York en 1664, cela s'appelait la Nouvelle Amsterdam. Les Hollandais se concentraient dans la vallée de l'Hudson, l'Est de Long Island, et le New Jersey. Comme les Allemands, les Hollandais étaient renfermés sur leur communauté, ainsi au XX° s. encore leurs descendants parlaient des dialectes locaux basés sur le néerlandais. Mais ils restaient plus ouverts que les Allemands : au XVIII° s. ils perdirent peu à peu leur culture : leur éducation s'est longtemps faite en néerlandais mais jusqu'en 1750 cette pratique baissa ; dans le droit néerlandais la femme pouvait hériter, mais peu à peu on perdit cette coutume pour se moudre dans le moule anglais. Les Hollandais étaient connus comme skieurs, cavaliers, buveurs et leurs femmes passaient pour fumer beaucoup[12].

Les Écossais

600 débarquèrent dans les années 1680 et s'installèrent dans l'Est du Jersey. La plupart était de riches marchands et propriétaires et ils étaient bien éduqués. Ouverts aux autres groupes, ils se fondirent si bien dans la population que, malgré leur petit nombre, leurs descendants représentaient 15% de la population du New Jersey en 1750. Les Écossais passent pour un modèle d'intégration tout comme les Huguenots français[12]. Entre 1763 et 1776 une autre vague d'immigrés Écossais arriva et prospéra dans le commerce. Parmi eux les Écossais des Highlands étaient méprisés alors que les Écossais des Lowlands accédèrent vite à des charges importantes qui les compromirent avec la monarchie et les obligea à fuir après 1776[13].

Les Juifs

Ils s'établirent à la Nouvelle Amsterdam dès l'époque hollandaise. Ils s'établirent ensuite à Rhodes Island. Leur afflux fut freiné par les restrictions religieuses d'autres États où les non-chrétiens n'étaient pas admis. Vers 1750, ils étaient très présents dans le commerce maritime avec les Caraibes. Ils essaimèrent à Philadelphie, Charleston et d'autres villes[14]. Les immigrés quand ils arrivent en Amérique sont en majorité en position de dominés, aussi pour s'entraider ils créent des sociétés d'entraide : les Ecossais fondent la Scots Charity Box en 1657 à Boston ; les Allemands ont la Die Deutsche Gesellschaft, les Français La Société Française de Bienfaisance basée à Philadelphie, les Irlandais The Friendly Sons of St Patrick etc. la plupart fondées entre 1760 et 1790.

L'immigration au XIXe siècle de 1789 aux années 1890

dans la première moitié du XIX° s.

Avant la fin du XIXe siècle, il n'existe pas réellement de codes de loi se rapportant à l'immigration même si des régulations existent bel et bien dans les faits. Entre 1819 et 1840 environ 743.000 immigrés arrivent aux Etats-Unis. Parmi eux plus de 80% d'Irlandais (335.000), d'Allemands (155.000) et de Britanniques (103.000).

de 1848 à la fin du siècle

En 1848 de l'or est découvert dans le nord de la Californie. S'en suit une immigration de dizaines de milliers de personnes d'Europe (majoritairement français), Hawaï, Chine, Australie, Mexique, Pérou etc. Cet afflux provoqua la mort de 100.000 Amérindiens jusqu'en 1868.

  • l'immigration chinoise

Les habits différents des Chinois les faisait particulièrement détesté. En 1868, les Californiens accueillent avec joie le Traité de Burlingame entre les États-Unis et la Chine, qui accepte de mettre fin au contrôle sur l'émigration de ses ressortissants[15]. Onze ans plus tard, lors du référendum de 1879, les électeurs de l'État californien votent à 94% contre la présence d'immigrants chinois[15], ce qui prépare le terrain à la loi d'exclusion des Chinois de 1882. Une telle contradiction apparente se retrouve chez Dennis Kearney, d'origine irlandaise, qui, en tant que membre de la Pickhandle brigade aida la police et le Comité de Sûreté Publique de William Tell Coleman à réprimer les émeutes xénophobes anti-coolies en juillet 1877, mais qui, en tant que secrétaire du Workingman's Party à partir d'août 1877, fut à l'origine des lois restreignant l'immigration chinoise[15].

  • effet sur la population américaine

Entre 1840 et 1860 plus de 4 millions d'Européens sont arrivés aux Etats Unis. 75% d'entre eux venaient d'Irlande et d'Allemagne. Entre 1841 et 1850 : 781 000 Irlandais, 434 000 Allemands, 255 000 Britanniques, 77 000 Français rejoignent les Etats Unis. Entre 1850 et 1860 : 951 000 Allemands, 914 000 Irlandais, 317 000 Britanniques, 76 000 Français. En 1850 le nombre de personnes nées à l'étranger était de 2.200.000, en 1860 il passe à plus de 4.000.000. La différence de migration entre le XIX° siècle et avant est que désormais les migrants ne fuient plus tellement l'intolérance religieuse européenne, mais qu'ils cherchent à faire fortune aux Etats Unis. En 1853 le voyage depuis l'Europe jusqu'à l'Amérique restait très dur : en 1853, 14 Norvégiens décrivent un horrible voyage à bord d'un vaisseau anglais où les marins traitent les passagers pires que des chiens, où les femmes et filles sont constamment menacées de viol, et eux mêmes ont perdu plusieurs dents après avoir été battu par des marins, les scènes de bagarre générale lors des distributions de nourriture sont quotidiennes, etc.[16]. New York est le port où arrive plus de 60% des migrants ; le deuxième port le plus important est La Nouvelle Orléans. En 1860, les immigrés forment la majorité de la population dans les vlles de New York, San Francisco, La Nouvelle Orléans et Chicago. Les immigrés débarqués à New York empruntaient ensuite le chemin de fer jusqu'à Buffalo et poursuivaient jusqu'à Chicago et San Francisco selon leurs ressources, mais beaucoup restaient dans leur port de débarquement par manque de moyens, surtout les familles[16] [17]. Les villes du nord du Midwest (Saint Louis, Milwaukee, Cincinnati) accueillirent beaucoup de migrants après l'achèvement du canal Erié en 1825 (axe New Orleans Mississippi Ohio Grands Lacs) ; ces villes étaient connues pour leur grandes communautés allemandes et scandinaves[17]. Après 1854 les Allemands formèrent le plus important groupe d'immigrés jusqu'en 1891[18]. En 1900 les Allemands formaient le groupe le plus important d'étrangers dans les Etats de Californie, Wisconsin, Kansas, Missouri, New Jersey, New York et 20 autres Etats. Seuls les Irlandais les dépassaient en nombre à Boston et Philadelphie. Les Irlandais constituaient le groupe immigré le plus pauvre du pays ; ils avaient fui les grandes famines irlandaises du XIX° s.

L'immigration au XXe siècle

des années 1890 aux années 20

C'est en 1933 qu'est créé l'Immigration and Naturalization Service (INS), qui fut en 1940 transféré du Département du travail à celui de la Justice.

l'immigration après la Deuxième guerre mondiale : de 1945 à 1998

De 1942 à 1965

Le programme Bracero, mis en place en 1942, fut la première et plus grande mesure de politique publique afin d'organiser la venue massive de main d'œuvre agricole en accord avec le gouvernement mexicain. Au sein de ce programme, l'événement qui restera dans l'opinion publique et dans celle d'une partie des législateurs est l'Opération Wetback qui organisa en 1954 la déportation manu militari[19] de dizaines de milliers de mexicains ne pouvant remplir les critères prévus par le programme et venus migrer illégalement aux États-Unis.

En 1952 est votée la loi Mc Carren Walter qui maintient la sélection par rapport à l'origine nationale pour, selon son texte, « conserver au mieux l'équilibre culturel et social du pays ». Aussi, le début de la guerre froide est marqué par l'expulsion et le refus d'accueillir de nombreux étrangers pour leur convictions politiques, notamment s'ils sont soupçonnés par les autorités d'être « communistes ».

Le tournant de la loi Johnson Kennedy de 1965

Si 1965 constitue un tournant, y compris pour l'opinion publique américaine, c'est qu'elle marque la fin de la politique des quotas d'immigration. Il est établi un plafond numérique mis en place par Lyndon Johnson, ce plafond constitue selon lui "la consécration du critère du mérite et la fin de la discrimination selon le pays d'origine" [réf. nécessaire]. Aucun pays ne peut faire admettre plus de 20 000 ressortissants par an, les ressortissants sont admis selon sept catégories de visa encore en vigueur en 1990. Il convient aussi de remettre ce tournant vis-à-vis de l'immigration dans le cadre d'un tournant majeur aux États-Unis, celui du mouvement pour les droits civiques. Il existe en effet dans la société américaine une volonté d'appliquer les Civil Rights à tous les domaines des politiques publiques, y compris à l'immigration. Ce comportement constitue aussi une rupture avec la situation de l'après guerre, dans laquelle l'attention se portait davantage vers les réfugiés et les personnes déplacées en Europe en ce qui concerne la politique étrangère.

Pour le président Lyndon Johnson, au moment où il signe la loi d'abolition des quotas en bas de la statue de la Liberté en 1965, « l'Amérique [les États-Unis] redevient terre d'asile ». Cependant, il dit lui-même que la nouvelle loi ne changera pas la société de fond en comble et qu'il faudra « filtrer » les nouveaux arrivants suivant leurs liens avec le pays d'accueil même s'il était une « erreur » dans l'histoire des États-Unis d'avoir aboli des quotas « raciaux ». Pour lui, il en est terminé autant de l'injustice que de l'immigration illimitée des premiers temps de la construction son pays. Mais pour comprendre cet événement il faut le replacer dans son contexte. En effet, la loi Mc Carran Walter en 1952 avait changé les quotas « raciaux » en quotas selon l'origine nationale afin de « préserver l'identité et la culture » des États-Unis. John F. Kennedy, après son élection et en partie en raison de sa propre expérience d'enfant issu de l'immigration et de catholique aux États-Unis, avait ouvert la voie à la loi de 1965. Cependant, son assassinat en 1963 le remplace par Johnson qui en tant que sénateur ne s'était que très peu exprimé sur le sujet de l'immigration [réf. nécessaire]. À son élection en 1964, l'immigration n'avait pas été un thème majeur dans sa campagne mais plusieurs éléments vont ouvrir la loi à la nouvelle loi et à la postérité respectée de la volonté de Kennedy :

  • Durant la campagne, les deux candidats ont essayé d'attirer le vote des citoyens issus de l'immigration.
  • Le contexte du mouvement pour les droits civiques donne la volonté aux démocrates de mettre fin à la discrimination sur tous les plans, y compris l'immigration.
  • La large majorité démocrate au Sénat et à la Chambre permet que la loi passe sans provoquer une défaite dès les élections passées.
  • L'économie se porte bien, il n'existe presque pas de tension au niveau de l'emploi, ce qui allège la pression de la part des syndicats d'autant plus que seulement la moitié des 50 000 à 70 000 migrants prévus sont supposés devenir des travailleurs. (Le syndicat principal, l'AFL-CIO n'émettra que de faibles réserves et soutiendra in fine le vote de la loi)

Le soutien est presque unanime d'autant plus que certaines organisations conservatrices conçoivent cette loi comme un bien car elle prévoit de privilégier les membres de familles de citoyens américains. L'idée est assez répandue que l'origine des Américains ne sera pas diversifiée et que les proportions seront gardée entre les différents groupes ethniques en raison de la préférence que la loi accorde aux liens de parenté avec des citoyens américains. Cette loi plaît bien sur aux organisations humanistes de la société civile ainsi qu'aux VOLAGs, les organisations chargées de l'accueil et de l'insertion des réfugiés dans la société américaine. L'abandon du système de séparation pour la sélection appelé « triangle Asie Pacifique » et du système de l'origine nationale passe dans l'opinion publique comme allant dans le même sens que les Civil Rights. Un élément étonnant cependant, seules quelques organisations de migrants asiatiques et notamment l'organisation des « japonais américains » ont critiqué le fait que les proportions ethniques dans la société américaine allaient rester les mêmes. Ces organisations et les immigrés qu'elles représentent se sentaient lésés affirmant que si en raison du « triangle Asie Pacifique » la population asiatique avait été faible dans le passé, elle continuerait à être faible dans le futur. L'histoire leur donnera satisfaction comme on le verra par la suite.

Les conséquences de la loi de 1965

La loi de 1965 prévoit donc de faire passer le mérite devant l'origine nationale sur le principe du premier arrivé-premier servi avec un plafond global. Au-delà des détails numériques de la loi, il est important de retenir que des préférences sont accordées en fonction du degré de parenté (père, mère, époux, enfant, frère ou sœur, etc.) avec un citoyen américain. Au bout de quelques années, 90 000 personnes arrivent par an aux États-Unis dans le cadre de cette nouvelle loi, 125 000 en 1978 puis 138 000 en 1979. Cela dépasse largement le nombre de personnes prévues et la loi est ensuite baptisée de façon populaire la loi « frères et sœurs » (« Brothers and Sisters Act »). En effet, une fois un premier regroupement familial effectué par une personne présente sur le sol des États-Unis, les époux des membres de cette famille font à leur tour venir leurs frères et leurs sœurs et une nouvelle famille s'installe aux États-Unis. C'est donc une sorte d'effet « boule de neige » qui est décrit et qui ne cesse de faire augmenter chaque année les personnes admises grâce aux visas délivrés dans le nouveau cadre. Prenant conscience de cette situation et du mécontentement d'une certaine partie de l'électorat blanc anglo-saxon (dont l'opinion est aussi mue, comme on le verra plus loin, par la sensation de la présence d'un grand nombre d'immigrés sans papiers sur le sol des États-Unis) l'administration réagit afin de préserver une préférence nationale pour certains emplois dont les immigrés sont perçus comme en prenant le plus de postes. Par exemple, c'est la fin en 1979 de la préférence pour les médecins lors des demandes de visa, malgré le fait que dans les grandes villes, les médecins manquent encore dans les années 1980. On leur permettra alors de prolonger leur visa.

Outre le très fort dépassement numérique de ce qui était prévu par la loi de 1965, il est à retenir que parmi les personnes qui en bénéficient se distinguent plusieurs groupes :

  • L'immigration européenne, contrairement aux prévisions est minoritaire, elle concerne 113 000 personnes en 1965 et 65 000 dix ans plus tard. Cela n'est pas seulement dû à la nouvelle sélection pour les visas concernant les États-Unis mais aussi au fait que l'Europe traverse une période meilleure en ce qui concerne l'économie.
  • Les Asiatiques constituent le groupe à la croissance la plus rapide notamment grâce au regroupement familial mais aussi car sa population est plus jeune.
  • Le groupe le plus nombreux est celui des Latino américains, ils sont vingt millions à la fin de la période dont 12,5 millions de Mexicains.
  • Recoupant parfois les deux groupes précédents et celui qui touche le plus l'opinion publique de la classe moyenne notamment dans les banlieues pavillonnaires des grandes villes et parfois celle des travailleurs américains les plus pauvres, le groupe des sans papiers. Il représente entre 1,5 et 3 millions de personnes en 1990 dont plus des deux tiers concentrée en Californie, à New York et dans l'État du Texas. Sa tolérance par la population est variable, en effet, si beaucoup d'actes racistes sont enregistrés au Texas contre les Mexicains, beaucoup d'Irlandais ont pu outrepasser l'échéance de leur visa sans subir de problèmes d'intégration dans leur communauté d'arrivée.

Deux catégories de migrants continuent de subir une situation très difficile malgré le vote de la loi de 1965 : les réfugiés et les migrants irréguliers. En 1962, le Refugee Assistant Act consacre une position politique des États-Unis vis-à-vis de l'asile car ils n'ont pas signé la Convention de Genève. Tout d'abord, cette loi a pour but d'accueillir la première vague de réfugiés cubains. Pour les autres nationalités, la politique est d'abord de venir en aide aux réfugiés dans les camps situés hors du territoire américain et d'en sélectionner une partie. Cette aide et cette sélection se fait au coup par coup selon la situation politique. Les réfugiés admis se voient remettre un titre de séjour pour une période conditionnelle de deux ans pendant laquelle le gouvernement peut revoir leur statut. Une fois passée cette période, leur statut s'aligne sur celui des autres migrants. En 1978, le but est annoncé de construire un service avec des plus compétents pour le traitement des demandes d'asile ainsi que d'instaurer la possibilité de faire appel. Le budget de la VOLAG (fédération des agences chargées du traitement des demandes d'asile) est alors augmenté, il s'agit alors de plusieurs centaines de milliers de dollars par an. Le traitement des demandes d'asile devient donc – dans une moindre mesure que celui de l'immigration clandestine comme on le verra plus bas – un problème politique. Pour ce qui est du nombre de réfugiés acceptés, il est fixé par le président et soumis à l'approbation du Congrès, celui-ci dépend énormément de la conjoncture internationale.

Toutes ces mesures présentent bien sûr des difficultés propre à toute détermination du statut de réfugié : évaluation objective de la crédibilité du récit d'asile, délais de réponse, etc. La définition juridique du réfugié elle aussi pose problème car elle ne concerne que les personnes qui fuient des pays « communistes ». Ainsi sont accueillis Cubains, Vietnamiens ou Hongrois après examen de leur demande (et ce plus facilement s'ils ont des liens aux États-Unis, cependant les Salvadoriens, les Chiliens après le coup d'État de 1973 organisé par la CIA, ou encore les Haïtiens sont directement considérés comme des migrants économiques car ils proviennent de pays dont le gouvernement (qu'il soit démocratique ou non) est soutenu par Washington. L'exemple le plus flagrant est le dépôt au début des années 1980 de 10 000 demandes d'asile par des Centraméricains suite aux multiples guerres civiles dans leurs pays. Seulement une dizaine furent acceptées.

En ce qui concerne les migrants sans papiers, il faut différencier ceux qui rentrent sur le territoire américain sans visa et ceux qui dépassent la date d'échéance de leur titre. Cela concernait déjà plusieurs millions en 1970, et pourrait concerner plus de 13 millions aujourd'hui. Leur entrée dans les années 1970 se fait principalement par la frontière mexicaine et malgré tous les efforts de l'Immigration and Naturalization Service (INS) et l'informatisation de l'enregistrement des passages en 1980, l'immigration clandestine continue. En effet, les politiques répressives n'ont fait qu'augmenter la demande de passeurs, un métier qui se professionnalise et qui rapporte de plus en plus à la frontière mexicaine.

D'autre part, les raids de la police se multiplient pour déporter les sans papiers. Ces raids visent particulièrement les populations d'origine latnioaméricaine à la fin des années 1970 et surtout années 1980. En conséquence, les communautés s'organisent et crient à la discrimination. Les syndicats se trouvent dans une position difficile et ambiguë. En effet, les United Farm Workers (UFW) alors guidés par Cesar Chavez se positionnent d'abord contre les briseurs de grève qui attaquent directement leurs stratégie d'obtenir de nouveaux droits puis décident ensuite d'unifier à la fois les migrants légaux et les migrants sans papiers. Par ailleurs, il est très difficile de traiter de façon générale une population aussi diverse. Pour la période concernée, elle serait constituées d'étudiants israéliens ou iraniens ayant dépassé la date de leur visa ou des travailleurs pauvres venus de Chine par le Mexique trouver des emplois difficiles et mal payés à Los Angeles. Les migrants sans papiers se retrouvent souvent dans les grandes villes, recoupant les communautés de migrants légaux de par l'utilisation de leurs réseaux. En 1975, la Chambre du Texas décide que les sans papiers n'ont pas le droit à l'éducation. Si cette décision est cassée par la Cour Suprême en 1982 (5 voix contre 4), elle consacre le fait que l'immigration irrégulière a été érigée en problème politique. Le républicain Peter W. Rodino, président de la commission des affaires judiciaires à la chambre des représentants, témoigne devant la sous commission chargée d'examiner le projet de loi contre l'immigration. Il expose dans son discours que répression et amnistie ne sont pas contradictoires mais deux volets complémentaires de la politique à partir du moment où elles ne d'adresse pas aux mêmes personnes. Il répond à la fois aux communautés issues de l'immigration et aux restrictionnistes en disant qu'il est nécessaire de réprimer les employeurs de travailleurs sans papiers tout en protégeant ces derniers juridiquement pour éviter qu'il y aie de la discrimination spécialement contre ceux qui “ont l'air étrangers”. Pour lui, la répression des employeurs doit s'accompagner d'une vague de régularisations et davantage de contrôles aux frontières. C'est le tour qui est pris par la loi IRCA de 1986, avec des résultats mitigés.

L'Immigration Reform and Control Act (IRCA) de 1986 et ses conséquences

En 1986, l'Immigration and Reform ContrDans les années 1980, les États-Unis ont accueilli 7,3 millions d'immigrants et neuf millions dans les années 1990[20]. Aujourd'hui, moins de 10 % des immigrants sont d'origine européenne[21].

En 1986, l'Immigration and Reform Control Act (IRCA) satisfait le débat public qui fait l'emphase sur l'immigration illégale. L'immigration devient alors un problème de régulation et non plus d'attraction ou de repoussement comme auparavant. Il s'agit en effet pour les gouvernants de gérer une population qui se trouve déjà sur son territoire et que l'on ne peut plus sélectionner à l'entrée. Les principales lignes de l'IRCA prévoient :

Des sanctions civiles et pénales aux employeurs de travailleurs illégaux ainsi que pour les passeurs, une amnistie des sans papiers (undocumented) installés durablement depuis avant le premier janvier 1982 et enfin l'autorisation de la venue annuelle d'une main d'œuvre saisonnière destinée à s'intégrer.

Cette loi trouve rapidement trois opposants : les producteurs agricoles du sud ouest voulant garder une main d'œuvre docile et bon marché, la population « hispanique » craignant encore davantage de discrimination à l'embauche par peur des sanctions et les défenseurs des libertés individuelles accusant la création de cartes d'identité[22]. L'IRCA est cependant votée et est appliquée avec une rigueur partielle aux employeurs agricoles du sud ouest en raison de la puissance de leur lobby. En 1990, une nouvelle loi sur la primauté des capacités dans la sélection des candidats aux visas est votée. Cette loi concernera 700 000 personnes les trois premières années et 675 000 par la suite. Elle passe largement à la chambre qui cette fois ci est en majorité républicaine.

Le Secrétaire d'État à la Justice acquiert pour sa part le pouvoir d'égaliser le nombre de visas donnés aux ressortissants des pays qui en ont reçu peu par l'organisation de loteries. Celles-ci feront « gagner » un visa à 650 000 personnes par an environ entre 1991 et 1994. Le tournant opéré entre la loi de 1965, se voyant comme une régulation plus souple, et l'IRCA peut aussi s'expliquer par un revirement de l'opinion publique notamment anglo-saxonne. En effet, M.V. Hoods et Irwin L. Morris[23] conçoivent que la tolérance à des mesures souples en matière de migration va de pair avec la résidence légale des étrangers sur le territoire américain. En revanche, la présence de nombreuses personnes sans papiers donne l'impression, en raison de leur statut juridique extra légal, que le pays se voit confronté à une vague d'étrangers peu respectueux des lois et peu assimilables. Ainsi on peut expliquer l'émergence de l'immigration clandestine comme un problème dans le débat public par le biais en partie de l'opinion publique blanche anglo- saxonne et l'IRCA comme une loi visant à satisfaire un électorat des classes moyennes des banlieues pavillonnaires dont le mécontentement grandit avec le nombre de sans papiers.

À partir de la fin des années 1980, l'attitude de l'administration par rapport au réfugiés évolue lentement par rapport au contexte de la Guerre Froide. Par exemple, la loi du premier octobre 1990, signée par Bush père accorde enfin une “protection provisoire[24]» aux Salvadoriens qui avaient jusqu'alors été considérés comme des migrants économiques en raison du soutien de Washington à San Salvador et aux troupes régulières dans la guerre civile opposant les Sandinistes au gouvernement. La nouvelle loi fixe aussi des objectifs pour le traitement des demandes d'asile, on vise à recruter et à former des agents plus compétents et à traiter les demandes en soixante jours. Il est aussi officiellement mis fin aux refus d'entrée, de visas et d'asile pour motifs idéologiques (notamment les anarchistes et les communistes), sanitaires (malades du VIH/SIDA) ou d'orientation sexuelle. On crée des articles de loi spécifiques pour les femmes battues ayant acquis leur permis de résidence par le mariage, pour les demandeuses d'asile victimes de mutilations sexuelles et on accorde en 1995 quatre cent millions de dollars de budget à l'Office of Refugee Resettlement. Cependant, des discriminations perdurent notamment à l'encontre des Caribbéens, le mythe d'une « marée d'Haïtiens » arrivant suite à la délivrance de permis pour quelques-uns d'entre eux perdure dans les esprits de la population et aussi dans ceux de l'administration Clinton. En comparaison aux Haïtiens, les Cubains ont toujours bénéficié d'un régime de faveur, en raison du contexte international de guerre froide. Cependant, avec la chute du Rideau de Fer et le mandant de Bill Clinton, la reconnaissance primo facie des Cubains prend fin en 1995 et s'accompagne du principe « pieds mouillés / pieds secs ». Ce principe établi que tout Cubain pris par les gardes côtes en mer sera refoulé tandis qu'un Cubain présent sur le sol américain ne sera pas renvoyé à Cuba.

La genèse des politiques de contrôle de la frontière entre les États-Unis et le Mexique

Le mandant de Bill Clinton, l'ALENA et les mesures contre l'immigration des pays latino américains

Les mesures restrictives de l'administration Clinton notamment vis-à-vis de l'immigration latino-américaine ont diverses origines. En effet, le souvenir est vivace pour le Président d'avoir accepté les Marielitos en 1981 et que cela lui ait coûté une élection par la suite, ce qui explique son comportement réservé vis-à-vis des réfugiés Cubains comme on l'a vu plus haut. En ce qui concerne les autres flux de migrants latino-américains, les regards se tournent vers la frontière avec le Mexique symbolisant par excellence leur entrée clandestine aux États-Unis. Dans le milieu des années 1990, les opérations Hold the line à El Paso et Gatekeeper à San Diego consacrent le début d'une politique sécuritaire à la frontière sud ainsi que la fin d'une tolérance d'allées et venues en vigueur depuis la délimitation de cette frontière (la Border Patrol avait été créée en 1924, avec seulement deux agents pour contrôler plusieurs milliers de kilomètres de frontières). Les conséquences de ce type de politique, bloquant l'accès aux migrants dans des lieux propices au passage, repousse les routes migratoires vers des lieux bien plus dangereux comme la continuité du désert de Sonora dans les États de l'Arizona et du Nouveau Mexique ainsi que dans l'arrière pays désertique de la Californie. Le nombre de morts à la frontière sud des États-Unis (la tortilla border) augmente rapidement d'année en année et la militarisation de cette frontière devient un sujet d'opposition pour les organisations de défense des migrants et de défense des Droits de l'Homme. Ces politiques ont aussi un coût financier énorme, il faut acheter des terrains ou procéder à des expropriations pour construire le « mur de protection », recruter de nombreux agents et faire appel à des technologies de pointe (caméras à vision nocturne, détecteurs de mouvements etc.).

Du point de vue économique, il faut mettre cela en parallèle avec l'entrée en vigueur de l'Accord de Libre Échange Nord Américain (ALENA) en 1994 qui permet la mise en place du système des maquiladoras. Ce système permet la délocalisation des usines notamment du sud des États-Unis vers le côté mexicain de la frontière. Ainsi, des travailleurs pour la plupart Mexicains sont recrutés chez le voisin du sud pour travailler dans des conditions déplorables au mépris du très peu respecté code du travail mexicain. Ce système, plus rentable pour les chefs d'entreprises américaines, allège la pression de demande de main d'œuvre sur le président. Cependant, l'effet de la mise en place de ce système est difficile à évaluer sur l'immigration clandestine vers les États-Unis. En effet, ce système a provoqué la migration de nombreux travailleurs pauvres (notamment des travailleurs agricoles ayant perdu leur travail suite à l'invasion du marché mexicain par les produits agricoles américains) vers les villes industrielles du nord du Mexique comme Tijuana ou Ciudad Juarez. La très forte insécurité dans ces villes ainsi que l'instabilité du marché du travail et la proximité avec les États-Unis incitent ces travailleurs à partir, légalement ou non, plus au nord.

Lois « antiterroristes » et déportation des migrants sans papiers (années 1990)

L'échec de l'opération militaire (« Restore Hope ») visant à régler le conflit en Somalie, explique en partie le vote des lois de 1996[réf. nécessaire], l'Antiterrorism and Effective Death Penalty Act et l'Illegal Immigration and Migrant's Responsibility Act[réf. nécessaire]. Les années 1990 sont aussi marqués par des actes de terrorisme, notamment, en 1998, contre des Attentats des ambassades américaines en Afrique.

Présentées comme des mesures dissuasives contre le terrorisme, ces lois permettent l'expulsion et la perte de tout statut légal aux États-Unis pour des personnes ayant commis de petits délits et soupçonnés de « terrorisme ». Certains renvois furent exécutés au mépris de droits fondamentaux[non neutre] comme celui de l'unité de famille[réf. nécessaire]. Cette loi et son application ont été dénoncées par la Fédération internationale des droits de l'homme comme contraire à la Convention internationale des droits de l'enfant ainsi qu'au droit à un procès équitable (l'une des dispositions de la loi prévoit l'« expulsion sommaire » de tout migrant sans documents intercepté par le service des douanes sans que son cas puisse être examiné par un juge)[25]. En effet, de nombreuses personnes ayant des enfants ou des époux de nationalité américaine furent expulsés[réf. nécessaire].

Les mesures de répression contre les migrants sans papiers (undocumented aliens) prirent aussi forme sur le plan des États fédérés. La mesure la plus connue qui a suscité le plus de débats est la proposition 187, rédigée en 1994, qui prévoyait de priver de service publics les personnes sans statut légal. Selon George J. Borjas[réf. nécessaire], l'absurdité de cette mesure était profonde car elle visait à faire retourner dans leur pays de nationalité les migrants sans statut légal aux États-Unis en privant leurs enfants d'éducation ou en les privant de soins. Or, la plupart des enfants de migrants sans statut légal ont la nationalité américaine et la privation de soins est sans influence sur des facteurs plus profonds qui provoquent la migration comme notamment la situation dans le pays de départ. Ce type de mesure, selon Borjas [réf. nécessaire], aurait alors poussé les personnes touchées à entrer dans la clandestinité et aurait porté atteinte à leur intégrité sans provoquer leur sortie du territoire des États-Unis. On peut penser, comme Stephen Castles [réf. nécessaire], que comme dans beaucoup de politiques touchant à l'immigration l'objectif de cette mesure n'était peut être pas l'objectif annoncé mais visait en fait à simplement réduire les coûts en matière de droit à l'éducation et à la santé pour les migrants jugés trop importants par une importante partie de l'électorat de la classe moyenne californienne. Une question intéressante, qu'il revient aux économistes de trancher, serait de savoir si ce coût toujours aussi important lorsque l'on prend en compte la faiblesse des prix des produits agricoles californiens rendue possible grâce à l'emploi de travailleurs sans papiers.

XXIe siècle

Arrestations massives, expulsions et externalisation des frontières après le 11 septembre 2001

Les commentateurs politiques et historiens spécialistes des États-Unis s'accordent à dire [réf. nécessaire] que le président George W. Bush préparait un programme de régularisation et un assouplissement des modalités migratoires pour les Mexicains au début de son mandat. Issu d'une famille traditionnelle texane, et malgré le racisme qui peut exister dans la société de cet État, G. W. Bush a toujours aimé la culture mexicaine et s'est souvent senti proche du « voisin du sud ». Cependant, les évènements du 11 septembre 2001 et la frénésie sécuritaire qui s'empare par la suite des conseillers de la Maison Blanche instaurent le début d'une politique strictement sécuritaire aux frontières qui ne permet pas la mise en place des accords prévus ou du moins préparés avec le Mexique. Le Patriot Act, signé par George Bush le 26 octobre 2001, sonne un retour partiel à la loi Mc Carren Walter de 1952. Il donne en effet au Procureur général des États-Unis le droit de renvoyer une personne si elle se trouve qu'elle est terroriste ou s'il la soupçonne de terrorisme.

Immédiatement après les attentats du 11 septembre, le gouvernement lança un vaste programme d'arrestation dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » (en:Detentions following the September 11 attacks). Celui-ci culmina, fin novembre 2001, en la détention incommunicado (sans droit de communiquer avec l'extérieur, les proches des personnes arrêtées n'ayant aucune nouvelle concernant leur disparition) de plus 1 200 personnes, pour la plupart des étrangers, arabes ou provenant de pays musulmans. Les associations de défense des droits de l'homme parlèrent de profiling ethnique. Le 25 janvier 2002, le Département de la Justice émit un mémorandum, connu sous le nom d'Absconder Apprehension Initiative, qui demandait l'arrestation et l'expulsion des personnes faisant l'objet de mesures d'expulsion, auxquelles elles s'opposaient. L'Immigration and Naturalization Service transmis une liste de noms aux forces de police, mettant l'accent en particulier sur les immigrés en situation irrégulière provenant de pays arabes ou/et musulmans (bien que la plupart des immigrés en situation irrégulière faisant l'objet de mesures d'expulsion provenaient d'Amérique latine). Le Département de la Justice annonça alors qu'il mettait les noms de 314 000 immigrés en situation irrégulière sur les bases de données criminelles du FBI, visant en particulier 6 000 personnes venant de pays arabes ou/et musulmans[26],[27]. Nombreuses personnes arrêtées et expulsées l'ont été en dehors du cadre légal (ainsi, ces réfugiés syriens, détenus pendant neuf mois dans le cadre de l'Absconder Appréhension Initiative, forçant leur enfant, citoyen américain, à vivre seul, tandis qu'on leur refuse le droit de prouver le fait qu'ils aient été soumis à des actes de torture en Syrie[28]).

Nous nous trouvons donc dans une logique qui, à l'instar des politiques européennes ayant donné lieu à la mise en place de dispositifs comme Frontex ou Eurodac instaurent une suspicion permanente à l'égard des migrants comme étant des fraudeurs ou des criminels. Le 11 septembre 2001 marque aussi l'accélération de la mise en place des « frontières intelligentes » : prise des empreintes digitales et de photos à l'entrée sur le territoire, exigence de visas ou du passeport biométriques, questionnaires et entretiens supplémentaires à la demande de visas, détention encore plus systématique des migrants lors des refus d'entrée, restrictions des possibilités d'appel contre les décisions administratives, quasi impossibilité d'embarquer dans des avions à destination des États-Unis sans présentation du visa à la compagnie aérienne, etc.

En 2003, le passage de l'Immigration and Customs Enforcement du Département de la justice à celui de la sécurité intérieure consacre une vision strictement sécuritaire de l'immigration par l'administration Bush. Le Département à la sécurité intérieure lança le programme Operation Liberty Shield, une politique, fondée sur des critères de nationalité, qui encadrait les règles de détention concernant les demandeurs de droit d'asile provenant de pays arabes ou musulmans, en isolant en particulier une trentaine d'États. Ce programme souleva l'opposition des associations des droits de l'homme, l'accusant de racisme[29].

En 2005, une loi qui introduisait un « délit d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier » mais avec des dispositions qui étaient susceptibles de toucher les ONG qui venaient en aide aux migrants est proposé, mais il sera bloqué par les Sénateurs. Beaucoup de projets du même type sont mis en place par l'administration Bush vers la fin du second mandat du président mais ils seront bloqués soit par la Chambre fédérale soit par le Congrès. La construction du mur à la frontière sud et le renforcement de la présence policière ainsi que l'envoi de la Garde Nationale autour de cette dernière auront coûté 30 000 millions de dollars. En 2008, le Department of Homeland Security Appropriations Act vise à terminer les acquisitions de terrains nécessaires et à y renforcer les patrouilles. Ces politiques coûteuses n'ont pourtant pas pour autant montré des résultats convaincants. De plus en 2007, le personnel de la Border Patrol est passé de 9078 à 14923 agents tandis que le nombre de migrants arrêtés à la frontière sud est passé de 1 676 000 à 876 000 et le nombre de personnes sans statut légal aux États-Unis est resté au-dessus des 11,5 millions avec près de 7 millions de Mexicains. Parallèlement, entre 1995 et 2005, le nombre de morts à la frontière a triplé, avec près de 4 000 migrants sud-américains qui ont perdu la vie. Ces politiques donnent aussi lieu à des mesures au niveau local, notamment en Californie où par exemple le maire républicain de San Diego avait fait de l'objectif d'avoir une « frontière sûre » l'un des axes principaux de sa campagne.[réf. nécessaire]

D'après le rapport de 2005 du "Centre d'étude de l'immigration" intitulé « Last five years highest immigration in history », en 5 ans, de 2000 à 2005, 8 millions de clandestins ont franchi les frontières américaines. Ce rythme est 2.5 fois supérieur à la grande vague d'immigration européenne de 1910. Ce qui représente 1 million de personnes par an. Sur ce million d'immigrants, environ 1/3 parvient à rester sur le territoire des États-Unis, les 2/3 restant sont appréhendés et renvoyés de l'autre côté de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Sur la même période, 35.2 millions d'immigrants ce qui représente 11.7% de la population totale du pays, vivent aux États-Unis de manière légale ou illégale.

Un parallèle peut être fait entre les politiques migratoires européenne et celle des États-Unis dans les années 2000, c'est l'instauration de politiques d'externalisation des frontières vers les pays de transit. En effet, les « frontières intelligentes » ne permettant plus d'entrer sans documents par les ports et les aéroports, les routes migratoires se déplacent vers le territoire du Mexique et ceux permettant l'accès à ce dernier : les pays d'Amérique centrale. Il est donc fait pression sur le Mexique pour qu'il restreigne l'accès à son territoire, tant dans les ports et aéroports qu'à sa frontière sud. C'est en partie chose faite lorsque ce pays accepte d'appliquer le principe « pieds mouillés / pieds secs » aux Cubains arrivant sur son sol et met en place les plans Seillamiento et Frontera Segura visant à renforcer la présence policière et militaire à la frontière avec le Guatemala grâce à des fonds, du matériel et des techniques directement importées des États-Unis. La conséquence de ces plans sera comme ceux mis en place à San Diego et El Paso par l'administration Clinton de faire augmenter le nombre de morts de migrants à la frontière entre le Mexique et le Guatemala. Il faut mettre ces politiques en relation avec le fait que le Mexique, l'Amérique Centrale et les Caraïbes représentent un tiers des migrants depuis 1960 et les deux cinquième depuis 1990 (statistiques du Departement of Immigration, 2004). En additionnant la population des trois “régions”, cela équivaut à 6% de leur population et à plus de 10% pour le Mexique. Les politiques bilatérales avec ces pays ont donc une grande influence sur immigration en général.[réf. nécessaire]

L'immigration sous la présidence Obama

Article détaillé : Présidence de Barack Obama.

Perspectives d'avenir pour la politique migratoire des États-Unis

De façon générale, il est possible de conclure que les politiques migratoires aux États-Unis depuis 1965 ont rarement atteint leurs objectifs ou ont eu des résultats mitigés. En reprenant les théories de Stephen Castles[30], nous pouvons expliquer cela par plusieurs constantes :

  • L'incapacité à analyser et à prévoir les conséquences à long terme de la migration : le migrant n'est pas un individu rationnel qui choisit le départ quand les politiques se durcissent, le processus migratoire s'inscrit dans le temps long (départ, mariage, éducation des enfants...) alors que les mandats électoraux ne durent que quelques années.
  • L'incapacité à trouver un consensus dans le gouvernement et dans les autres acteurs majeurs des politiques migratoires, par exemple lors du vote de l'Immigration Reform and Control Act of 1986 : le discours de l'administration était de sanctionner les employeurs[31] ce qui n'a jamais été mis en place en raison du trop important lobby des producteurs agricoles du sud-ouest de ce pays..
  • L'inadéquation entre les objectifs et les outils des politiques publiques qui ne prennent pas le phénomène migratoire dans une dimension intégrale : la militarisation de la frontière avec le Mexique qui renforce les réseaux illégaux et ne réduit pas le flux de migrants principalement mus par la dépendance des pays de départ vis-à-vis des remises en est l'exemple flagrant.

Il est aussi possible de nous interroger sur l'avenir des politiques migratoires notamment durant le mandat de Barack Obama élu en 2009 qui a su drainer les voix à la fois des démocrates traditionnels et des citoyens américains issus de l'immigration notamment hispanique. Barack Obama a repris dans sa campagne la possibilité d'une régularisation des sans papiers comme George W. Bush l'avait proposée dans son projet de Comprehensive Immigration Reform Act of 2007[32]. Mc Cain avait pour sa part considéré que ce type d'amnistie était « trop facile » et qu'il valait mieux donner priorité à une sanction des employeurs de sans papiers afin de réduire le flux de migrants économiques.

Généralités

Constats sur l'immigration

Dans Immigration to the United States : Journey to an Uncertain Destination (L'immigration aux États-Unis : Voyage pour une destination incertaine), rapport publié en 1994 par le Bureau des références en matière de population, Philip Martin et Elizabeth Midgley identifient trois constats qui ont orienté le débat sur l'immigration au cours des années 1990. Il y a tout d'abord l'augmentation du nombre des immigrants par rapport aux niveaux très bas des années 1940. En second lieu, les immigrants d'aujourd'hui diffèrent considérablement des Américains de naissance par l'ethnicité, l'éducation et les connaissances. En troisième lieu, il n'existe pas de consensus politique sur la question de savoir si les immigrants constituent un atout ou, au contraire, un boulet pour la société américaine. Si l'Enquête sociale générale de 1994 met en évidence une tolérance globale à l'égard de l'immigration, elle révèle également que 60% des Américains pensent qu'il serait bon de la freiner par rapport à son rythme actuel. Un peu plus des deux tiers estiment qu'une immigration accrue rendrait « plus difficile le maintien de l'unité du pays ». Les Américains considèrent que l'immigration n'est probablement pas un facteur de croissance économique, et plus de 80% estiment qu'une augmentation de l'immigration se traduirait par une augmentation des taux de chômage (sans craindre, toutefois, que cela ne vienne menacer la sécurité de leur propre emploi).

Tendances démographiques

Entre 1820 et 1967 43 millions d'immigrants s'établirent aux États-Unis[33]: 9.400.000 Irlandais, 6.800.000 Allemands, 5.000.000 Italiens, 4.200.000 Austro-hongrois, 3.300.000 Russes, 400.000 Mexicains, 120.000 Asiatiques (principalement chinois). De 1905 à 1914, les immigrants sont arrivés aux États-Unis principalement par bateau, à une moyenne d'un million par an. Au cours de la présente décennie, depuis 1992, la moyenne annuelle est la même, mais les immigrants arrivent maintenant par voie terrestre, maritime et aérienne.

Si les chiffres sont aussi élevés au début qu'à la fin du siècle, leur impact sur la composition de la population est très différent car le pays est aujourd'hui beaucoup plus peuplé. Les Américains nés à l'étranger représentaient près de 15 % de la population totale au début des années 1900 contre environ 8 % aujourd'hui, d'après Martin et Midgley, et d'après un article de Carol De Vita publié en 1996 dans Population Bulletin, intitulé The United States at Mid-Decade (Les États-Unis au milieu de la décennie).

La différence la plus évidente entre les immigrants d'hier et ceux d'aujourd'hui est leur lieu d'origine. Dans les années 1900, la plupart venaient d'Italie, d'Autriche-Hongrie, de Russie, du Canada et d'Angleterre. Ils étaient si nombreux à venir d'Europe par bateau, que les autorités n'ont commencé à compter ceux qui entraient aux États-Unis en provenance du Mexique et du Canada qu'en 1908. Le Mexique est devenu une source importante d'immigration aux États-Unis dans les années 1920. C'est lui qui fournit aujourd'hui le plus grand nombre d'immigrants aux États-Unis, suivi par les Philippines, la Chine et l'Inde.

Depuis 1989[15], date de l'adoption du traité de l'ALENA avec le Canada et le Mexique, les États-Unis ont renforcé leur frontière avec le Mexique. 1 132 km de tronçons de mur, de surveillance électronique et de barrières anti-véhicules ferment la "linea", qui s'étend sur 3 140 km. À Tijuana, la clôture se dresse même dans l'océan.

Selon le gouvernement américain, le renforcement des contrôles est dissuasif. Le nombre d'interpellés aurait baissé de 24 % entre octobre 2006 et juin 2007 par rapport à la même période un an auparavant. Cependant, de nombreux rapports montrent que le renforcement de ces contrôles poussent les migrants à emprunter des passages moins surveillés et plus dangereux comme le désert de l'Arizona. Depuis la construction des nouveaux dispositifs de contrôle le long de la frontière sud des États-Unis, le nombre de migrants morts en tentant de traverser cette frontière s'élèverait à plus d'un millier par an.

Notes et références

  1. a et b Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.1.
  2. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.13
  3. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.6
  4. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.2
  5. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.33
  6. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.8
  7. L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.23
  8. L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.21
  9. L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.22
  10. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.7
  11. Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.9
  12. a et b Leonard Dinnerstein, Ethnic Americans, a history of immigration, NY 4° éd., 1999, p.10
  13. L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.26
  14. L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.25
  15. a, b, c et d Randy Willoughby, « Immigration, race et sécurité à la frontière mexicano-californienne », Cultures et Conflits, 26-27, 2001, mis en ligne le 15 mars 2006.
  16. a et b L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York. p.88
  17. a et b L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.89
  18. L. Dinnerstein, Roger L. Nichols, David M. Rheimers, Natives and Strangers : ethnic groups and the buildng of America, 1979, New York, p.93
  19. Sophie Body-Gendrot, « Les États-Unis et leurs immigrants », Les Études de la documentation française, Paris, 1991.
  20. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2-07-077931-9), p.478
  21. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2-07-077931-9), p.479
  22. La carte d'identité n'existe pas aux États-Unis, c'est le permis de conduire qui fait office de justificatif et l'instauration de la détention obligatoire d'une carte d'identité est perçue par une grande partie de l'opinion publique comme une atteinte grave aux libertés fondamentales.
  23. M. V. Hood III et Irwin L. Morris, “Give us your tired, your poor, ... but make sure they have a green card. The Effects of Documented and Undocumented Migrant Context on Anglo Opinion Toward Immigration”, Political Behaviour, vol. 20, n°1, 1998.
  24. Il leur est délivré un permis de séjour de 18 mois et c'est ensuite à l'Attorney General de juger s'ils ont des raisons légitimes ou non de rester aux États-Unis.
  25. Rapport n°488/3 publié en mars 2008 par la FIDH.
  26. Rob Rhandava, Analysis: The “Absconder Apprehension Initiative, Civil rights.org, 8 février 2002.
  27. Dan Eggen, "Deportee Sweep Will Start With Mideast Focus", Washington Post, 8 février 2002 (page A01)
  28. ACLU, Alien Absconder Initiative (6/9/2003), 9 juin 2003
  29. Charlotte Maitre Asylum Today, Tougher Policies, Tumbling Numbers, Intolerance in Between, UN Chronicles, 2007
  30. Stephen Castles, « The factors that make and unmake migration policies », International Migration Review, 2004, Vol.38, No.3, p.852-885
  31. (en) Texte de l'Immigration Reform and Control Act of 1986
  32. (en) Texte du projet de Comprehensive Immigration Reform Act of 2007
  33. Paul Sérant, L'expansion américaine, 1968,p.21

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Immigration aux États-Unis de Wikipédia en français (auteurs)

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