In C

In C

In C (Terry Riley)

In C est une œuvre du compositeur Terry Riley. Composée en 1964, elle est considérée comme étant la première œuvre du courant minimaliste répétitif.

In C présente un concept alors inédit : la partition est uniquement composée de 53 phrases musicales, ou riffs ; les musiciens doivent jouer chacun de ces motifs, et le répéter autant de fois qu'ils le veulent avant de passer au motif suivant. Il n'y a aucune contrainte sur le nombre minimal ou maximal de répétitions. Ainsi, la partition de In C tient sur seulement deux pages, et les représentations de cette pièce musicale oscillent entre 30 minutes et 1h30.

Terry Riley note cependant quelques conseils sur cette partition : les thèmes doivent être joués dans l'ordre, doivent être répétés un nombre suffisant de fois (une minute par thème équivaut à 53 minutes de concert), et les musiciens ne doivent pas hésiter à s'arrêter de jouer de temps à autre afin d'écouter l'ensemble, et doivent tirer au maximum profit de l'alchimie sonore qui s'opère entre les instruments. Par exemple, en restant sur un thème si une interaction avec un autre instrument s'opère. De plus, il est recommandé aux musiciens de ne pas prendre trop d'avance ou de retard les uns par rapport aux autres.

La pièce peut être jouée par n'importe quel nombre d'instruments, bien qu'un groupe de 35 au moins soit préférable. Cependant, l'enregistrement original de la pièce ne comporte que 11 musiciens (mais on utilisa l'overdub pour rajouter des dizaines d'instruments), alors qu'une représentation au Walt Disney Concert Hall fut donnée par 124 musiciens.

Tous les instruments peuvent jouer cette pièce ; Riley note que les synthétiseurs sont bienvenus, et que des chanteurs peuvent jouer cette pièce en utilisant les voyelles ou consonnes qu'ils veulent. Il arrive aussi bien souvent au cours d'une représentation que les musiciens échangent leurs instruments [réf. nécessaire].

Bien souvent on utilise un musicien pour jouer la note "Do", doublée à l'octave, en une succession de croches ("traditionnellement joué par une jolie fille" note Riley sur sa partition...). Ainsi cela a fonction de métronome, et on s'y réfère comme étant la pulsation.

Le titre, In C, veut dire En do majeur en anglais. Il s'agit de la première gamme apprise en études ou en cours de musique. Les premières phrases sont effectivement en do majeur, mais par la suite on trouve des motifs en mi mineur, et pour finir, en sol mineur.

Le résultat est un tissu musical tournant sur lui-même et évoluant lentement d'une couleur à l'autre, d'une tonalité à l'autre, au gré de la sensibilité des musiciens.

Dans une interview, Riley déclara : « En fait, le processus de composition d’In C fut très spontané, il s’est imposé à moi comme une sorte de vision. Ce n’était pas quelque chose que j’aurais essayé d’élaborer, un exercice intellectuel, mais une simple idée, à laquelle j’ai donné forme immédiatement... » [1]

Plusieurs versions de In C furent enregistrées :

  • State University Center of Creative and Performing Arts (1968), Sony 7178
  • Shanghai Film Orchestra conducted by Wang Yongji (1989), Celestial Harmonies 13026
  • In C / 25th Anniversary Concert (recorded 1990, released 1995), New Albion 71.
  • Bang on a Can (1998/2000), Cantaloupe 46243.
  • In C - Ictus live (2000), Cyprès 5601
  • Acid Mothers Temple & The Melting Paraiso U.F.O. (2002), Squealer 37.

In C est reconnu pour avoir influencé beaucoup d'artistes de musique populaire : The Who (la chanson Baba O'Riley sur l'album Who's Next), le Velvet Underground, Soft Machine (notamment dans le jeu du claviériste Mike Ratledge), Gong (Daevid Allen a longtemps joué avec Terry Riley à Paris et le jeu de Tim Blake sur "You" l'évoque), et surtout de nombreux représentants du rock allemand des années 1970 dont les plus éminents sont Popol Vuh, Klaus Schulze et Tangerine Dream.

Par ailleurs, pour ce qui est de l'univers de la musique savante, dans sa composition The Dharma at Big Sur, le compositeur John Coolidge Adams rendit hommage à Riley avec une pulsation dans le second mouvement similaire à celle de In C.

Bibliographie

  • (en) Edward Strickland, Minimalism: Origins, Indiana University Press, juin 2000 (ISBN 978-0253213884) 
  • (en) Keith Potter, Four Musical Minimalists: La Monte Young, Terry Riley, Steve Reich, Philip Glass, Cambridge University Press, 2000 (ISBN 0-521-01501-4) 

Notes

Lien externe

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