Incendie du tunnel du Mont-Blanc

Incendie du tunnel du Mont-Blanc

L’incendie du tunnel du Mont-Blanc s'est produit du 24 mars 1999 au 26 mars 1999. Il a été provoqué par un camion frigorifique semi-remorque belge qui transportait de la margarine et de la farine et qui a pris feu vers 11 h 00, à environ 7 km de l'entrée française du tunnel. Le violent incendie qui a suivi a causé la mort de 39 personnes et entraîné la fermeture du tunnel pendant une durée d'environ 3 ans. Il aura duré près de 53 heures et provoqué la destruction de 24 poids lourds, 9 véhicules légers et 1 moto, sans prendre en compte les deux véhicules de secours immobilisés dans le tunnel sans qu'ils aient pu intervenir. Le procès qui a suivi a établi que les procédures d'urgence ainsi que les mesures de sécurité n'avaient pas été respectées depuis de nombreuses années.

Sommaire

Les faits

La conception du tunnel

Article détaillé : Historique du tunnel du Mont-Blanc.

L'incendie

  • 10 h 46 : Le camion belge qui a pris feu passe le péage à l'entrée du tunnel.
  • 10 h 52 : Les opacimètres des abris 14 et 18, mesurant la transparence de l’air, donnent une alerte de forte opacité. Le régulateur note qu'il voit les alarmes à 10 h 53. C’est l’heure où l'on aperçoit également les premières fumées sur les écrans vidéo.
  • 10 h 53 : Le conducteur du camion, constatant que son véhicule dégage de la fumée, ralentit et s’arrête à la niche 21.
  • 10 h 54 : Un usager appelle la salle de régulation italienne depuis l'abri 22, l’alerte est donnée par les postes de surveillance français et italien.
  • 10 h 55 : Le péage français est fermé et la signalisation dans le sens France-Italie passe au rouge.
  • 10 h 56 : Le péage italien est à son tour fermé.
  • 10 h 57 : L'alarme provenant de l'abri 21 (actionnée par un bouton coup de poing) est déclenchée, un fourgon-pompe-tonne-léger (FPTL) de l'ATMB avec 4 hommes suivi d'un véhicule premier secours avec 2 hommes pénètre dans le tunnel. Bloqué au niveau de l'abri 17, le personnel de ces engins reçoit l’ordre de se réfugier dans ce même abri.
  • 10 h 58 : Une alarme indique qu'un extincteur est décroché de l'abri 21. Le centre de traitement des appels (CTA) est prévenu qu'un incendie se produit dans le tunnel.
  • 11 h 02 : Les premiers engins de secours dont un fourgon-pompe-tonne-grande-puissance (FPTGP) du centre de secours principal (CSP) de Chamonix partent pour le tunnel.
  • 11 h 05 : Le chef du centre de secours principal de Chamonix est alerté.
  • 11 h 10 : Arrivée des premiers pompiers à l'entrée du tunnel.
  • 11 h 11 : Le fourgon-pompe-tonne-grande-puissance est arrêté à 300 m de l'entrée au niveau de l'abri numéro 1 par un agent français d'ATMB qui prévient ces pompiers que des appareils respiratoires isolants sont nécessaires. En raison des fumées, le FPTGP est obligé de s'arrêter aux environs de l'abri 12 et le personnel de ce fourgon se réfugie dans la niche incendie de ce garage.
  • 11 h 20 : L'équipage FPTGP déclenche l'alarme coup de poing et tente d’utiliser vainement le téléphone d’urgence.
  • 11 h 24 : Le chef du centre de secours principal de Chamonix arrive au PC de régulation.
  • 11 h 32 : Le fourgon-pompe-tonne léger de Chamonix entre (avec 5 hommes) dans le tunnel avec pour mission de secourir les réfugiés de l'abri 12 mais il doit s'arrêter au niveau de refuge 5 (à 4,8 km du foyer). Trois hommes tentent quand même de progresser.
  • 11 h 34 : L'équipage réfugié dans l'abri 12 est joint par le PC de régulation français qui leur signifie que la situation est très difficile.
  • 12 h 30 : Devant la gravité de la situation et avant même que le plan de secours spécialisé et le plan rouge ne soient déclenchés, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) envoie des engins de renfort (véhicules de secours, ambulances, hélicoptères, ...).
  • 13 h 04 : Le plan de secours spécialisé est déclenché.
  • 13 h 35 : Le plan rouge est déclenché.
  • 16 h : Les sapeurs-pompiers bloqués dans les refuges 12 et 5 sont secourus et sortis du tunnel.
  • 16 h 40 : Décès d'un adjudant-chef après de nombreuses manœuvres de réanimation.

Les victimes

Cet incendie a coûté la vie à 39 personnes dont un pompier français et un secouriste italien, Pierlucio Tinazzi, un jeune motard chargé de la sécurité du tunnel du Mont Blanc. Il sauva 8 personnes du brasier en les ramenant sur sa moto. 14 pompiers ont été évacués à l'hôpital.

La fermeture du tunnel et les conséquences

Le tunnel est resté fermé pendant 3 ans et a été de nouveau ouvert le 5 mars 2002 mais uniquement aux voitures. Puis, un an après, le tunnel ouvre de nouveau aux camions.

Après ce drame, le tunnel est resté fermé pendant trois ans et rouvrit le 9 mars 2002 aux voitures, après de longs travaux de réparation (réfection de la voûte fortement endommagée) et de sécurité. Ces derniers ont consisté en la création :

  • de niches tous les 100 mètres,
  • d'un poste de secours au centre du tunnel, avec un véhicule lourd et plusieurs pompiers présents en permanence dans ce local,
  • d'abris reliés à une galerie d'évacuation indépendante (sous la chaussée),
  • d'une salle de commande unique (côté français, avec une deuxième salle de commande côté italien en secours).

Les règles d'exploitation ont été changées :

  • unification des deux sociétés exploitantes sous forme d'un GEIE (groupement européen d'intérêt économique) ; des équipes communes franco-italiennes sont constituées pour assurer la sécurité dans la gestion courante du tunnel ;
  • interdiction des camions transportant des matières dangereuses et des véhicules polluants (norme Euro 32.20 et moins), limitations de vitesse strictes, intervalles entre véhicules (150 m en circulation, 100 m à l'arrêt).

Les travaux de réhabilitation et les nouvelles procédures de sécurité

400 millions d'euros ont été investis pour les travaux.

120 caméras de surveillances ont été installées ainsi que 3 860 capteurs de chaleurs, 37 abris pressurisés, un poste de secours au milieu du tunnel avec des pompiers présents en permanence sur place.

Les responsabilités

Le procès

Du 31 janvier 2005 au 29 avril 2005, 12 personnes physiques (dont Gilbert Degrave, le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) et 4 personnes morales (dont Volvo, constructeur du camion) sont jugées au tribunal de Bonneville pour homicide involontaire. Le verdict est rendu le 27 juillet 2005[1].

Du 19 février 2007 au 9 mars 2007, à Chambéry, se déroule le procès en appel de Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) et de Michel Charlet (maire de Chamonix). Le verdict est rendu le 14 juin 2007.

Le premier verdict[2]

Trois relaxes ainsi que des peines de quatre à trente mois de prison et des amendes de 1 500 à 15 000 euros sont prononcées. Notamment :

  • Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) est condamné à 30 mois de prison, dont 6 mois fermes.
  • Michel Charlet (maire de Chamonix) est condamné à 6 mois de prison avec sursis et 1 500 euros d'amende.
  • Gilbert Degrave (le chauffeur du camion à l'origine de l'incendie) est condamné à 4 mois de prison avec sursis.
  • La société Volvo, le directeur de la sécurité civile de Haute-Savoie et l'ancien directeur de la société ATMB sont relaxés.

Le verdict en appel[3]

  • Michel Charlet (maire de Chamonix) est finalement relaxé.
  • La condamnation de Gérard Roncoli (responsable français de la sécurité du tunnel) est confirmée.

Notes et références

Voir aussi

Lien interne

Liens externes


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