Internet Corporation for Assigned Names and Numbers

Internet Corporation for Assigned Names and Numbers

Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN, en français, la Société pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet) est une autorité de régulation de l’Internet. C’est une société de droit californien à but non lucratif contrôlant l’accès à tout domaine virtuel, qu’il soit générique ou national.

Sommaire

Missions

Créée en 1998 au terme de longues négociations menées par le vice-président américain Al Gore avec toutes les parties prenantes : chercheurs, industrie des télécommunications, fabricants d’équipements, fournisseurs de contenus, administrations diverses, et le fameux professeur Jon Postel, l’ICANN est une organisation internationale sans but lucratif dont le rôle premier est d’allouer l’espace des adresses de protocole Internet, d’attribuer les identificateurs de protocole (IP), de gérer le système de nom de domaine de premier niveau pour les codes génériques (gTLD) et les codes nationaux (ccTLD), et d’assurer les fonctions de gestion du système de serveurs racines[1]. Ces services étaient initialement assurés dans le cadre d’un contrat avec le gouvernement fédéral américain par l’Internet Assigned Numbers Authority (IANA) et d’autres organismes. L’ICANN assume à présent les fonctions de l’IANA.

Par le contrôle qu’elle exerce sur l’affectation des noms de domaines de premier niveau, l’ICANN délivre en pratique un droit de délégation sur la vente des noms de domaines à différentes organisations, comme VeriSign pour les domaines .com et .net ou l’AFNIC pour le domaine .fr.

Sa compétence est mondiale et ses décisions s’imposent de fait aux États, alors même qu’elle est de droit californien, se trouve soumise de ce fait à l’Attorney general (ministre de la Justice) de cet État et relève en dernière instance du département américain du Commerce.

Le 30 octobre 2009, l’ICANN vote la fin de l’exclusivité de l’alphabet latin pour la rédaction des noms de domaine Internet. À compter du 16 novembre 2009, pourront être enregistrées des adresses web rédigées avec des caractères arabes, chinois, coréens ou japonais[2].

Organisation

L’ICANN est dirigé par un conseil d’administration composé actuellement de quinze administrateurs sélectionnés par les différentes agences de l’ICANN qui votent les décisions majeures de l’organisation[3]. Le président de l’ICANN, Rod Beckstrom, fait partie de ces quinze votants.

Financement

Son budget est de 65,5 millions de dollars en 2011 (contre seulement 5 millions en 2000). Les frais d'enregistrement des noms de domaine, relevant d'une obligation contractuelle, contribuent pour la quasi-totalité de ce montant. Ils peuvent être fixes ou basés sur les transactions, se divisant en quatre types : frais de demande, frais annuels d’accréditation, frais variables par bureau d’enregistrement, et enfin frais par transaction.

Les registres Internet régionaux (RIR) et les registres de noms de domaine d'un pays donné (premier niveau de code, comme .fr) participent également au financement de l’ICANN. Une part mineure de ce financement est constituée de sponsoring et par les intérêts de produits de capitaux issus de l'épargne constituée par l'ICANN[4].

Controverse

Le rôle de l’ICANN est régulièrement remis en question, notamment à cause de ses liens avec l’administration américaine. L’ICANN a en effet été fondée à la suite d’une directive du Département du Commerce américain, et l’ICANN fonctionne toujours sur la base d’un (en)mémorandum avec ce ministère.

Ce contrat passé entre l’ICANN et les États-Unis stipule que l’ICANN sera sous tutelle du gouvernement le temps qu’il remplisse un certain nombre d’objectifs. Ce contrat a pris fin le 30 septembre 2009. L’ICANN, estimant avoir rempli les objectifs fixés par le gouvernement avait contacté ce dernier en demandant son indépendance avant la fin du contrat[5] mais sa demande n’a pas été acceptée.

De nombreux pays aimeraient que la fonction dévolue actuellement à l’ICANN soit prise en charge par un organisme dirigé par l’ONU. Ainsi, l’Union Européenne demande une privatisation totale de l’ICANN à partir du 1er octobre 2009[6]. L’ONU elle-même a indiqué avoir eu des projets dans ce domaine, mais l’administration Bush s’y était alors fortement opposée.

D’autres personnes préféreraient une autre organisation sous forme coopérative qui ne soit, ni l’ONU (qui est inter-gouvernementale et où la société civile n’est pas représentée), ni l’ICANN, qui est purement américaine.

Le contrat de l’ICANN s’étant terminé le 30 septembre 2009, une nouvelle réorganisation de la gestion d’internet devra avoir lieu.

Projets alternatifs

Le projet « P2P DNS » (également appelé Dot-P2P[7]) de Peter Sunde, cofondateur de The Pirate Bay, ambitionne la création d’un système de noms de domaine « alternatif » et décentralisé basé sur la technologie P2P[8],[9]. L’idée est de mettre en place un nouveau serveur DNS racine alternatif puis un système DNS distribué par l’intermédiaire de la technologie pair-à-pair. Le système serait distribué par les utilisateurs via l’installation d’une application basée sur le protocole de communication BitTorrent et où la transmission des données serait signée. Le projet P2P DNS vise à maintenir un Internet non censuré[10].

Le système DNS alternatif chinois lancé le 1er septembre 2006 utilise son propre DNS racine et ne passe plus par les serveurs de noms de domaines de l’ICANN[11],[12]. Par exemple, les domaines .com.cn et .net.cn apparaissent aux résidents chinois sous la forme .com et .net. ; cela créé alors dans la pratique deux réseaux Internet distincts : l’un est chinois, l’autre est mondial. Quant à un site chinois, il ne pourra être accessible du reste du monde que s’il en fait la demande auprès des autorités chinoises, qui publieront alors son nom dans les DNS officiels chinois qui eux sont reliés au DNS racine de l’ICANN[13][réf. incomplète].

La solution de Francis Muguet, consultant à l’Union internationale des télécommunications (UIT) à Genève, résulte dans l’utilisation des classes, pour introduire de la concurrence dans le système des noms de domaine en permettant de créer autant d’« espaces de noms » distincts que de classes[14].

L’Internet Architecture Board (IAB) a exprimé, dans le RFC 2826, la nécessité de conserver une hiérarchie unique pour préserver la cohésion du réseau Internet.

Suffixes personnalisés

Le 20 juin 2011, l’ICANN a annoncé la fin des restrictions sur les domaines de premier niveau génériques (comme .com, .gov et .edu) : les compagnies et les organisations pourront désormais obtenir leur propre suffixe, à condition de débourser 185 000 $ US pour soumettre leur candidature et 25 000 $ par année pour le conserver. Pour la première fois, l’utilisation de caractères non-latins (cyrillique, arabe, chinois, etc.) sera également permise. Les premiers domaines de premier niveau génériques devraient être lancés avant la fin de 2012[15][réf. incomplète].

Notes et référence

  1. (fr)Site Web de l’ICANN.
  2. Noms de domaine : l’Icann signe la fin de l’exclusivité de l’alphabet romain, ZDNnet.fr, publié le 28 octobre 2009.
  3. (en)[1], ICANN.
  4. Luca Belli, « L’ICANN et son administration globale de l’Internet, in La Revue administrative n° 381 », P.U.F., 2011. Consulté le 20 novembre 2011
  5. Summary of ICANN's position [PDF], ICANN, publié le 9 janvier 2008.
  6. Gouvernance de l’internet : la commissaire européenne Viviane Reding demande la privatisation complète et l’entière responsabilité de l’ICANN à partir du 1er octobre, communiqué de presse de l’Union européenne daté du 4 mai 2009.
  7. Wiki de Dod-P2P.
  8. Le cofondateur de ¼The Pirate Bay relance le débat sur les noms de domaine, Le Monde.fr, publié le 1er décembre 2010.
  9. Alternative ICANN : Peter Sunde dévoile le projet P2P DNS, Génération-NT.com, publié le 1er décembre 2010.
  10. Blog de P2P DNS.
  11. La Chine réorganise son DNS et s’éloigne de l’ICANN, pcinpact.com, publié le 1er mars 2006.
  12. Vers un grand schisme de l’internet ?, internetactu.net, publié le 26 janvier 2010.
  13. Article de TIC & Développement.
  14. Les 65 000 concurrents de l’Icann, Le Monde.fr, publié le 2 octobre 2009.
  15. L’ICANN change ses règles pour les noms de domaines : explications, maximejohnson.com, publié en juin 2011.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

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