Iouri Vladimirovitch Andropov

Iouri Vladimirovitch Andropov

Iouri Andropov

Iouri Vladimirovitch Andropov
Ю́рий Влади́мирович Андро́пов
Jurij Andropov (Bundesarchiv).JPG

Nom de naissance Iouri Vladimirovitch Andropov
Naissance 15 Juin 1914
Stavropol
Flag of Russia.svg Empire russe
Décès 9 Février 1984 (à 69 ans)
Moscou, RSFS de Russie
Flag of the Soviet Union.svg Union soviétique
Nationalité Russe, puis Soviétique
Profession(s) Ambassadeur soviétique en Hongrie (1954-1957) Président du KGB (1967-1982)
Secrétaire général du PCUS (1982-1984)
Président du Præsidium du Soviet suprême de l'URSS (1983-1984)
Andropov (Pologne - 1987)

Iouri Vladimirovitch Andropov (Ю́рий Влади́мирович Андро́пов) (15 juin 19149 février 1984) est un diplomate, policier et homme d'État soviétique ayant exercé les fonctions de Secrétaire général du PCUS du 12 novembre 1982 jusqu’à sa mort, quinze mois plus tard. Avant d'accéder ainsi brièvement à la tête de l'URSS, il avait dirigé le KGB de 1967 à 1982.

Sommaire

Jeunesse

Andropov naît à Stavropol, dans le sud de la Russie, d'un père employé des chemins de fer. Il reçoit une formation de technicien des transports fluviaux à Ribinsk au début des années 1930 et devient peu après permanent des Komsomol, les jeunesses communistes. En 1940, il est nommé dans divers postes de responsabilité au sein du PC de la république carélo-finnoise, grâce à la protection du dirigeant communiste finlandais Kuusinen et il y passe la guerre en organisant la guérilla derrière les lignes allemandes. Certains pensent qu'il commença sa carrière au Parti Communiste en travaillant comme tortionnaire à la prison centrale de Moscou: "Boutyrka" [1]

Un apparatchik modèle

Au début des années 1950, il intègre le service diplomatique et devient ambassadeur en Hongrie où il apprend le hongrois, chose suffisamment rare pour être notée, car en règle générale, les dirigeants soviétiques ne parlaient pas de langues étrangères. En novembre 1956, il coordonne avec Nikita Khrouchtchev et Gueorgui Joukov la répression de l'insurrection de Budapest (10 000 morts).

Élu secrétaire du Comité Central en 1957 il est chargé des relations avec les autres pays socialistes et apporte son soutien au PC Tchécoslovaque qui souhaitait célébrer officiellement le généticien Gregor Mendel alors que la génétique " officielle " soviétique, influencée par le charlatan Trofim Denissovitch Lyssenko voulait interdire cette célébration.

Le président du KGB

Il devient l'emblématique président du KGB entre 1967 et 1982. Il pose le principe de la légalité socialiste qui rompt définitivement avec les méthodes staliniennes d'arbitraire total. Pour son action, il se base principalement sur l'article 80 du code pénal soviétique qui condamne toute dissidence ou simple contestation, comme activité anti-soviétique. Après la fin du "dégel kroutchévien" (1958/64), il relance la répression contre les dissidents et privilégie l'exil aux procès pour les contestataires comme Alexandre Soljenitsyne ou Vladimir Boukovski, l'assignation à résidence (Andreï Sakharov à Gorki) voire parfois l'internement psychiatrique, pour les personnes les moins connues. Le but recherché est double : constituer un minimum d'état de droit à l'intérieur du régime soviétique et améliorer l'image internationale de l'Union Soviétique.

À l'origine de la Perestroïka

Entré au Politburo en 1973, Andropov use de cette promotion pour s'attaquer à la corruption à tous les niveaux, jusque dans l'entourage de Brejnev[2]. Il met fin au scandale du caviar qui consistait pour les responsables de l'industrie de la pêche à exporter du caviar clandestinement et en encaisser les revenus, ce qui révélait une organisation mafieuse à des échelons très élevés du Parti.

Conscient de l'affaiblissement du système socialiste, à la fin des années 1970, Andropov diligente une enquête secrète pour évaluer le produit intérieur brut de l'Union Soviétique en valeur, selon les critères occidentaux, et non en volume (nombres d'unités produites, sans recherche de valeur ajoutée), selon les principes du Gosplan. Cette enquête montre un déclin certain de l'économie Soviétique, déjà dépassée par celles du Japon et de l'Allemagne de l'Ouest ; elle prouve en outre le retard soviétique dans des domaines d'avenir comme l'espace, l'informatique ou la biochimie et met l'accent sur le danger géopolitique que représente la montée en puissance de deux anciens ennemis de l'Union Soviétique. Ses conclusions lui permettront de bénéficier du soutien du complexe militaro-industriel et de l'armée pour accéder au pouvoir. Elles seront aussi à l'origine de la perestroïka lancée par Mikhaïl Gorbatchev[3].

L'attentat contre Jean-Paul II

Surpris par l'élection du Cardinal polonais Wojtyla comme pape le 16 octobre 1978, les dirigeants soviétiques croient à un complot américain orchestré par Zbigniew Brzeziński, le conseiller du président Carter. Ce sentiment est renforcé par le soutien apporté par le pape au syndicat polonais Solidarność à partir de l'été 1980 qui porte la subversion au cœur du dispositif géopolitique de l'Union Soviétique en Europe. La logistique dont a bénéficié Ali Agça, auteur d'une tentative d'assassinat contre le pape, quand il a quitté la Bulgarie (faux passeport, argent, arme) où il avait vécu pendant plusieurs mois alors qu'il était évadé d'une prison turque, permet de soupçonner le KGB d'avoir organisé l'attentat du 13 mai 1981 ; les attendus du juge d'instruction italien mettent en cause un réseau de soutien international. Le président d'une commission parlementaire italienne, le sénateur Paolo Guzzanti, en 2006, met en cause formellement Léonid Brejnev lui-même. La preuve formelle de la responsabilité du KGB et donc, celle de son chef à l'époque, Iouri Andropov, ne sera probablement jamais établie, même si un faisceau d'indices concordants incite à croire en cette responsabilité.[4].

La crise des euromissiles

A nouveau élu secrétaire du Comité Central après la mort de Mikhaïl Souslov en janvier 1982, il remplace Brejnev comme Secrétaire Général en novembre 1982 et comme président du Præsidium du Soviet suprême (chef d'État) en juin 1983.

Son passage au pouvoir est marqué, sur le plan intérieur par un renforcement de la discipline du travail et par la lutte contre la corruption, déjà commencée comme président du KGB et, sur le plan international par une grave détérioration des relations avec les États-Unis et les pays de l'OTAN en pleine crise des Euromissiles. La destruction du Boeing sud-coréen dans la Mer d'Okhotsk, le 1er septembre 1983, alors que les premiers missiles de croisière étaient installés en Grande-Bretagne, accroît encore la tension Est-Ouest. L'attitude agressive dont fait preuve la direction soviétique pour se justifier coûtera très cher sur le plan diplomatique en affaiblissant beaucoup le mouvement pacifiste anti-américain.

En arrivant au pouvoir, il fait courir le bruit de son opposition à la guerre en Afghanistan ; à cette occasion, il aurait négocié une trêve directement avec le commandant Ahmed Chah Massoud.

Il meurt en février 1984, sans avoir pu réformer le système soviétique dont il percevait les faiblesses avec lucidité.

Il organise en outre, au cours de son mandat, la visite très médiatisée de la jeune américaine Samantha Smith.

Notes et références

  1. http://www.la-presse-anarchiste.net/spip/spip.php?article1777
  2. Jaurès Medvedev, Andropov au pouvoir, Flammarion, 1983.
  3. Yves Lacoste, revue Hérodote.
  4. rapport de la commission d'enquête du Sénat italien-2006 ; Mémoire et Identité par Jean-Paul II édition Marhabout 2006

Voir aussi

Lien externe

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Flag of the Soviet Union.svg
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1982-1984
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Président du Præsidium du Soviet suprême
1983-1984
Vassili Kouznetsov
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