Aliénor de Comminges

Aliénor de Comminges

Aliénor de Comminges (1329-1402), fille de Bernard VIII, comte de Comminges et de Mathe de l’Isle-Jourdain. Elle était vicomtesse de Turenne, dame de Meyrargues, épouse de Guillaume III Roger de Beaufort, neveu de Clément VI et frère de Grégoire XI, mère de Raymond VIII de Turenne.

Blason de la famille de Comminges

Sommaire

Biographie

Aliénor était la quatrième des six filles de Bernard de Comminges et Mathé de l’Isle-Jourdain dont le mariage fut célébré en 1316. Mais le comte négligeant sa troisième épouse, il fallut une intervention personnelle de Jean XXII pour lui rappeler que s’il voulait des héritiers, il vaudrait mieux cohabiter avec sa femme. Ce conseil pontifical porta ses fruits. Leur aînée, Cécile de Comminges naquit en 1322, sa cadette Aliénor en 1329.

Mariée au neveu du pape

Dès que Clément VI monta sur le trône pontifical, en 1342, il eût le désir d’élever sa famille. Une des plus prestigieuses vicomtés du Limousin, celle de Turenne, lui sembla une proie facile. Cécile l’avait hérité de son père. Il délégua Bertrand de Cosnac, l’évêque de Lombez, avec mission de lui acheter la vicomté dans le cadre du mariage de son neveu Guillaume III Roger de Beaufort avec sa sœur Aliénor. Ces transactions coûtèrent la bagatelle de 140 000 florins.

Peu importait le prix ou l’âge de la mariée. Un contrat de mariage fut rédigé à Narbonne le 15 décembre 1349, dans celui-ci l’âge de la demoiselle fut estimé entre seize et vingt-cinq ans (maior annis sexdecim minor tatem viginti quinque ut ex aspectum persone apparebat)[1].

Au début du mois de janvier 1350, Clément VI écrivit à sa nouvelle nièce : Hâte-toi, ma fille, de te mettre en route. Hâte-toi le plus rapidement possible, car nous voulons te voir, mû par une affection paternelle. Ce désir était un ordre. Aliénor arriva escortée par Gaudemar du Fay, sénéchal de Beaucaire, que Philippe VI de Valois avait chargé de sa protection.

Le 7 février 1350[2], eut lieu la cérémonie officielle du mariage. Clément VI se fit un devoir de mettre dans la corbeille des jeunes époux la vicomté de Turenne. De plus le Souverain Pontife engageait dans la maison de sa nouvelle nièce un clerc originaire de Liège. C’était un musicien de renom, Johannes Ciconia.

Une mère de cinq enfants dans son château de Meyrargues

En octobre 1351, Aliénor accoucha d’une petite fille Jeanne dont le roi de France, Jean II, fut le parrain[3]. Son second enfant fut un garçon, il naquit à la fin septembre 1352, à Villeneuve-lès-Avignon. Il fut prénommé Raymond-Louis de Turenne. La vicomtesse eut ensuite trois autres filles Aliénor, Marguerite et Cécile.

Jusqu’au milieu des années 1380, on ne connaît que ses attributions de revenus. Ceux que lui octroya son époux en Velay et en Provence ainsi que ceux que lui remit son beau-frère Grégoire XI dans le Comtat Venaissin[4].

C’est à Meyrargues désormais qu’elle va résider, son époux séjournant, quant à lui, à Pertuis. Son château était l’une des places les plus fortes et les plus sûres de toute la Provence. Aliénor y avait tout pouvoir pour nommer les officiers de son fief. Outre le bac, le péage et le château, elle exerça, à partir du 20 août 1370, les différents droits de justice. Elle possédait aussi un moulin à son usage exclusif ainsi qu’un autre moulin à cinq meules. Avec la banalité du four, Aliénor imposait un pain sur cinq, pour le fournage, et un pain sur cent, pour le pétrissage. Cette dame qui avait tout pour passer une vie quiète et sereine, se lança pourtant dans la guerre privée que soutint son fils contre la seconde maison d’Anjou et la papauté d’Avignon.

Aliénor épouse les querelles de son fils

Tout commença lors d’une trêve au cours de la guerre de l’Union d’Aix, le 26 décembre 1385. La dame de Meyrargues décida de faire passer une grande barque sur la Durance pour ravitailler à Aix-en-Provence, les opposants à Marie de Blois, comtesse de Provence. Après un tel exploit, le conflit entre les deux femmes alla croissant

Le 9 mars 1387, on apprit à Meyrargues que les gens d’armes de la comtesse, venaient d’investir le château d’Aureille, fief baussenc, appartenant à Raymond de Turenne. Celui-ci, qui séjournait avec sa mère, dépêcha un de ses écuyers à Apt pour demander raison à la régente[5]. Le 21 mars, Bosquet et Jean Drogoul, genz de messire Raymon de Turenne négociaient toujours avec le chancelier de la comtesse[6].

Orgon, les ruines du château dominant l'église de Notre-Dame de l'Assomption (XIVe siècle)

Cette négociation aurait pu aboutir si, le 3 avril, les troupes de la régente n’avaient ravitaillé Aureille. Immédiatement, les pourparlers furent rompus et le vicomte de Turenne attaqua Orgon, citadelle des comtes de Provence, et important péage sur la route d’Avignon à Aix[7].

Cantonnée, à Meyrargues, Aliénor ne voulut pas être en reste. Le 8 avril, elle fit arrêter un convoi de poissonniers qui remontaient leur marée vers les Alpes arborant les oriflammes de Louis II d’Anjou comme laissez-passer. Sur ses ordres, ses gens les mirent en lambeaux, puis la dame les leur fit avaler et ordonna de rosser ceux qui hésitaient à se lancer dans une telle ingestion[8].

Le 7 septembre, Aliénor repartit à la charge. Les délégués de Tarascon, en route vers Aix, furent capturés par ses gens d’armes. Ils revenaient de Sisteron où ils avaient informé Marie de Blois que leurs syndics étaient disposés à rendre hommage à son fils Louis II[9]. Faits prisonniers, ils furent aussitôt bouclés dans les prisons du château de Meyrargues.

La comtesse de Provence tenta de négocier. Elle envoya, coup sur coup, deux émissaires à la mère de Raymond de Turenne en la personne du duc Louis II de Bourbon et de son conseiller, Raymond II d'Agoult. Rien n'y fit. L’orgueil d’Aliénor se doublant d’une grande violence de caractère, personne désormais n’osa trop se frotter à la Dame de Meyrargues[10].

Contrainte de rendre hommage à Marie de Blois

Refusant de reconnaître la seconde maison d'Anjou, elle le fit savoir par les armes. Dans un courrier, daté du 17 janvier 1388, adressée à Francesco di Marco Datini par son facteur avignonnais, il est indiqué : La vicomtesse de Turenne fait la guerre à la Provence avec certaines troupes qu’elle tient à Meyrargues et Lespéra et on ne va pas à une demi-lieu autour d’Avignon[11].

Le 18 mai, Meyrargues fut assiégé par... douze Hospitaliers de Jean Sévin, bailli de Manosque. On ne pouvait être plus diplomate. Dame Aliénor pourrait ainsi céder et rendre hommage sans perdre la face. Raymond de Turenne, qui avait fait la paix avec Marie de Blois depuis le 28 janvier intervient auprès de sa mère pour qu’elle déposa les armes et participa même au siège symbolique[12].

Aliénor accepta le 23 mai de rendre hommage à Louis II d’Anjou et à la Régente Marie de Blois. Mais un mois plus tard la vicomtesse n’avait toujours pas obtempéré.

Le 15 juin, Francesco Boninsegna, facteur de Datini, avertissait son maître : Au-dessus de Pont-Saint-Esprit, plus de 300 lances veulent passer en Provence au secours de messire Raymond de Turenne et de sa mère, car la mère est assiégée au château de Meyrargues par les troupes du sénéchal de Provence qui veulent l’avoir. Les gens du pape ont envoyé une flotte et des hommes d’armes pour leur barrer le passage s’ils le peuvent[13].

Il est assuré que la Dame de Meyrargues rendit hommage à Aix-en-Provence. Si l’on en ignore la date, c’est qu’elle dut demander que cette cérémonie d’allégeance resta confidentielle[14].

Le 9 octobre 1391, Raymond de Turenne put exiger la restitution immédiate de Meyrargues à sa mère. La Régente consentit même à verser 14 000 francs en réparation des dégâts fait à Meyrargues et autres lieux appartenant aux Roger de Beaufort[15].

Son prisonnier rédige le Trésor de Vénerie

En 1394, Aliènor fit capturer et incarcérer à Meyrargues Hardouin de Fontaine-Guérin, Capitaine d’Anjou. Pour tromper son ennui, celui-ci rédigea son Trésor de Vénerie, qu’il dédia à Louis II d’Anjou et qu’il termina, écrivit-il, le 10 décembre 1394. Son ouvrage, divisé en deux parties, décrit les différentes scènes de chasse au cerf puis énumère les grands chasseurs de son temps dont Gaston Fébus et de Jean III de Tancarville[16]. Il fut libéré en 1399.

L’affaire du vol du blé de Pertuis

En cette année de grande forme, le 11 novembre 1394, vers une heure de l’après-midi, Aliénor, entra dans Pertuis, fief de son époux. Devant les syndics et le vice-bayle du comte de Beaufort, outrés, elle fit forcer la maison d’un marchand étranger pour s'emparer du blé entreposé[17]. En dépit de leurs protestations, la vicomtesse de Turenne fit enlever les sacs de blé afin de les emporter hors de la ville.

Le vice-bayle, avec révérence et respect, lui fit ses remontrances. Mais celle-ci ne voulut rien entendre et lui répondit qu’il n’avait aucun pouvoir sur elle. Sur ce elle ordonna à ses serviteurs de continuer et d’ouvrir les portes de Pertuis qui avaient été fermées. Ce qui lui fut refusé par les syndics.

Furieuse, la dame de Meyrargues s’empara d’une hache et s’efforça de faire sauter les serrures. Les syndics la supplièrent de ne pas poursuivre, pour l’honneur du seigneur de Beaufort et de la ville de Pertuis. Elle continua à s’acharner sur les serrures au moyen de tenailles, de marteau et de coins de fer. Ayant réussi à faire sauter les trois serrures, le blé fut emporté en son château malgré toutes les protestations.

Les patis de la vicomtesse de Turenne

En décembre 1395, Raymond VIII de Turenne, séjournant dans sa vicomté, mit en place dans la plus grande partie de la Provence des patis (ou suffertes) qui contraignaient les villes et villages ne voulant pas être attaquées à verser à ses Capitaines une rançon[18].

Sa vicomtesse de mère y prit une part importante avec sa garnison de Meyrargues. Plus de trente-trois villages étaient sous sa coupe dont Venelles, Peyrolles[Laquelle ?], Jouques, Rians, Puyloubier, Trest, Fuveau, Allauch, Auriol, Ollioules, Six-Fours, Aubagne et toute sa vallée, ainsi que tout le pays entre Marseille et Toulon[19].

Le 20 février 1396, le sénéchal de Provence, Georges de Marle, convoqua une assemblée pour discuter de paix avec Aliénor[20]. Le seul résultat probant de cette tentative de négociation fut qu’en novembre la dame de Meyrargues accorda quinze jours de trêve supplémentaire à Aix et sa viguerie contre le versement de 250 florins[21].

Une des tours des fortifications d'Aix-en-Provence qui put servir de lieu d'internement à Aliénor de Comminges

Pour mettre un terme à cette situation de double pouvoir en Provence, le 27 avril 1397, toutes les places fortes du vicomte furent attaquées. Ces opérations furent dirigées par le sénéchal Georges de Marle. Celui-ci se chargea de Pertuis, tandis que les garnisons des Baux, de Roquemartine, de Roquefure et de Vitrolles furent assiégés par le vice-sénéchal Réforciat d’Agoult, qui pour faire bonne mesure, mit aussi le siège devant Meyrargues.

Celui-ci fut sans doute peu efficace puisque dès le 16 mai, les syndics de Pertuis purent prendre de nombreux contacts avec Aliénor pour étudier la conduite à mener[22].

Emprisonnée à Aix-en-Provence

Pour mettre un terme à sa constante révolte contre Marie de Blois et son fils Louis II, en décembre 1399, le maréchal Boucicaut captura Aliénor qui fut incarcérée à Aix[23]. Elle ne fut libérée que le 2 avril 1401 et sous conditions. Le comte de Provence exigea qu'elle fut placée désormais sous la garde de Boucicaut, l'époux de sa petite-fille Antoinette de Turenne, et qu'elle lui remit son château[24].

Cette même année, elle avait pourtant réintégré son château de Meyrargues où elle fut à nouveau assiégée par Elzéar Autric, Capitaine de la viguerie d’Apt. Comment la rusée et vindicative Aliénor, par un tour de passe-passe dont elle avait le secret, s’était-elle retrouvée seule et libre de ses mouvements ? Nul ne le sait !

Inhumée aux Grands Carmes

Aliénor décéda avant la fin février 1402. Elle fut inhumée en l’église des Grands Carmes d'Aix[25]. L’inventaire de ses biens fut fait par Mérigot Bermond et Jehan Poderose, l’an mil IIIIc et un, le derenier jour de fevrier l’an dessus dit[26]. Dans leurs relevés, ils notent un registre du patis de Pertuis, de cecy sont tesmoings Bertrandon de Sartigues, Jehan Simon, Martin du Villar, Pere de Servière, Johanet le Gastonet et Mouflet[27].

Notes

  1. De ce contrat, il reste une pièce de parchemin en cinq lambeaux conservée aux Archives Nationales (R2 39, pièce 23 a-e).
  2. Le jeudi 4 février 1350, un anonyme écrivit au roi d’Aragon, que la demoiselle de Comminges sera mariée au neveu du pape samedi prochain, c’est-à-dire le 7 février. Ce document déposé dans les Archives de Barcelone, est cité par R. Avezou, Bulletin Hispanique, 1927, p. 283.
  3. Cf. K. H. Schäfer, Die Ausgaben der apostolischen Kammer unter Benedict XII, Klemens VI und Innozenz VI, (ann. 1351), Paderborn, 1914. Il est noté : Pro duodecim folraturis de popis pro domina de Turenna… 54 flor.
  4. Dans la vicomté de Turenne, au château de Servières, le 20 novembre 1359, Guillaume III Roger de Beaufort lui assigna par lettres cinquante livres sur Bouzols et Fay de Bains, près du Puy-en-Velay. Le 14 novembre 1366, le vicomte de Turenne attribua à son épouse Meyrargues et tous les droits qui y étaient attachés. Le 1er octobre 1376, Grégoire XI fit remettre à sa belle-sœur Aliénor la moitié des revenus de Malaucène. Ces droits sur cette ville du Comtat lui furent à nouveau confirmés, le 17 mars 1379, par le camérier de Clément VII.
  5. Jean Le Fèvre, chancelier de la maison d’Anjou, indique dans son Journal à cette date : Revinst maistre Jehan de Sains, d’Avignon, revinst Bosquet avec lui, lequel dict à Madame que messire Raymond de Turenne fortement se plaignoit de ce que Haussart estoit en Aureille, lequel dict être sien : dict lui fut que madame estoit merveillée, comment le dict messire Raymond avoit fait courir sus à ceux d’Aureille, depuis les bannières de Madame et du roy Loys mises et en avoient ses gens occis trois. Cf. Journal de Jean Le Fèvre.
  6. Cf. Journal de Jean Le Fèvre, Op. cité. Bosquet et Jean Drogoul, écuyers de Raymond de Turenne, avait rendu hommage à Marie de Blois, le 15 janvier 1386. Aureille fut ensuite vendu en septembre 1389 par la régente à la ville d’Arles comme en attestent les archives départementales des Bouches-du-Rhône (cote 101 E 3).
  7. Cette nouvelle arriva à Apt, le 5 avril 1387. Jean Le Fèvre note sur son Journal qu’à Orgon, monseigneur Raymond de Turenne avait fait courir sus, tuer et prendre gens cette semaine.
  8. Cf. C. Jacquème, Histoire de Cadenet depuis les temps géologiques jusqu’à la Révolution de 1789, Marseille, 1922.
  9. La comtesse de Provence les avait chargé d’une mission de bons offices auprès de leurs collègues d’Aix et des chefs de l’Union. Cf. G.Xhayet, Partisans et adversaires de Louis d’Anjou pendant la guerre de l’Union d’Aix, Provence Historique, 40, fasc. 162, 1990.
  10. Le duc de Bourbon rencontra Aliénor le 19 octobre 1387 et Raymond d'Agoult, le 31 octobre. Sa seule réponse fut qu'elle s'en remettait au jugement du duc. Cf. Journal de Jean Le Fèvre, Op. cité
  11. Cf. R. Brun, Annales avignonnaises de 1382 à 1410 extraites des archives Datini, Mémoire de l’Institut historique de Provence, 1935-1938.
  12. Raymond de Turenne dans le factum adressé au bailli de Grésivaudan, en 1390, s’attribua l’heureuse issue du siège de Meyrargues. Il y affirme : Et le dit messire Reymon fit tant qu’ils [les mercenaires d’Aliénor] se virèrent de sa part et mist le siège devant ma dicte dame sa mère et fit tant qu’elle s’accorda. Régis Veydarier souligne même qu’il intégra son action dans le cadre général du règlement de la guerre. En effet Raymond expliqua qu’alors une grande partie des lieux qui se tenoient pour monseigneur Karle [Charles de Duras] se virèrent de la partie de ma dicte dame la royne. Mais il excusa sa mère aux yeux de la postérité en affirmant qu’elle avait agi ainsi par solidarité lignagère : Madame de Torena fesait guerre pour la partie de monseigneur Karle car estoit son parent. Archives départementales de l’Isère, B. 3771.
  13. Cf. R. Brun, Op. cité
  14. Mais quand on fit au XVe siècle l’inventaire du château des Baux, il fut retrouvé l’instrument comment Madame offrit l’hommage de Beaufort à la Reyne de Sicile à Aix. Ce petit genouiller recouvert de tapisserie avait été conservé comme une précieuse relique par sa petite-fille Alix des Baux. Cf. L. Barthélemy, Inventaire du château des Baux, Revue des sociétés savantes, 8ème série, T. VI, 1877.
  15. Marie de Blois fit restituer Meyrargues à la vicomtesse de Turenne le 5 décembre 1391. Cette alerte n’empêchera pas, le 18 juillet 1393, qu’Aliénor donna ordre à ses gens d’armes de capturer aux portes de Puyricard des Aixois occupés à travailler leurs terres. Ils furent relâchés contre l’énorme rançon de 500 florins.
  16. Ce poème de mille neuf cent quarante-huit vers fut rédigé, nous confirme l’auteur, Au château de Meyrargues, en Provence, duquel on voit bien la Durance. Le prisonnier y avoue qu’il préfèrerait dedans Fontaine-Guérin estre.
  17. Iceux, pour l’honneur du seigneur de Pertuis et au nom du droit, avaient invité le vice-bayle à empêcher la dame Aliénor de se saisir du blé en sans avoir payer le prix. Icelui, pour être dans les règles du droit, demanda au notaire Bertrand Jean d’établir sur-le-champ un acte constatant la réquisition et la réponse faite. Cf. J. M. Marsily, Pertuis. Miettes d’Histoire locale par le chanoine H. Trouillet, Marseille, 1951.
  18. R. Veydarier a analysé cet état de fait : L’appatisation produit donc bien ses effets perturbateurs. Elle disloque les solidarités et annihile toute velléité de résistance collective organisée. Elle met en place une structure parallèle qui ponctionne et qui réglemente les pans importants de l’activité des populations, en particulier en ce qui concerne les échanges. Elle installe, contre la légitimité de la puissance publique, un système de prédation pourvoyeur de désordre. Si le rançonnement individuel atteint durement les personnes et en précipite un grand nombre dans un endettement accru, il n’est pas cependant aussi dangereux à terme que l’appatisation pour la cohésion du Pays qui, elle, attaque directement le tissu des solidarité existantes.
  19. Archives Nationales, KK, 1213a, f° 46 v° et 19 r°.
  20. Archives communales de Marseille, BB 5, f° 217.
  21. Cet accord se trouve dans les archives communales d’Aix-en-Provence dans la série CC 448, f° 9 v°. Il a été cité par Noël Coulet dans son étude sur Aix-en-Provence. Il a pu aussi déterminer que les 250 florins que réclama Aliénor pour une simple prolongation de trêve représentaient 2, 5 % des dépenses publiques de la cité pour l’exercice 1396 / 1397.
  22. Le dépouillement des comptes d’Hugues de Gap, trésorier de Pertuis, a montré que les préparatifs de la guerre se firent dans une ambiance conviviale et donnèrent lieu à forces libations. Le plus assoiffé de la place était le maître bombardier qui se plaignait souvent de la soif (Archives communales de Pertuis, CC 68, f° 45 v°).
  23. Le maréchal de France, pour ce haut fait d'armes, reçut de Marie de Blois Pertuis, Saint-Rémy, les Pennes et Pélissanne. Cf. Archives départementales des Bouches-du-Rhône, B 602 et B 1670. Entre avril et mai 1400, la vicomtesse de Turenne, dans sa cellule, dut subir les intimidations de Mérigot Bermond, capitaine de Boulbon, pour céder Meyrargues à son maître Boucicaut
  24. Cf. J. P. Papon, L’histoire générale de la Provence, Preuves. T. I à IV, Paris, 1777-1786. Dans son acte d'élargissement, le juge-mage de Provence, Raymond-Bernard Flamenc, la qualifie tout de même de respectable et magnifique Aleonor de Cominge, vicomtesse de Turenne
  25. En 1359, les Grands Carmes d’Aix-en-Provence avaient quitté l’ancienne cité épiscopale, dite des Tours, pour s’installer en ville près du palais des comtes de Provence et à peu de distance de l’ancienne église Sainte-Magdelaine.
  26. 1401, doit être corrigé en 1402, l'année commençant alors au 1er avril
  27. Archives Nationales, KK. 1213a, f° 42° v.

Bibilographie

  • Journal de Jean Le Fèvre, évêque de Chartres, chancelier des rois de Sicile Louis 1er et Louis II d’Anjou, Éd. Henri Moranvillé, Paris, 1887.
  • Noël Coulet, Aix-en-Provence : Espace et relation d’une capitale (milieu XIVe – milieu XVe), Université de Provence, Aix-en-Provence, 1988.
  • Régis Veydarier, Raymond de Turenne, la deuxième maison d’Anjou et de Provence : étude d’une rébellion nobiliaire à la fin du Moyen Âge, thèse de l’Université de Montréal (Québec)1994.

Voir aussi

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