Jacques Baratier

Jacques Baratier
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Jacques Baratier.

Jacques Baratier est un réalisateur et scénariste français né le 8 mars 1918 à Montpellier, mort le 27 novembre 2009 à Antony[1]. On lui doit d'avoir révélé, au public français, dans son premier long métrage, Goha, l'acteur égyptien Omar Sharif. Le cinéaste obtient, pour ce film, le Prix international du Festival de Cannes 1958.

Sommaire

Biographie

Sous l'impulsion de son père, banquier, Jacques Baratier étudie le droit jusqu'en licence en 1938. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, Baratier effectue son service militaire dans l'aviation. Il décide de s'engager au Maroc. À la Libération, il fréquente Saint-Germain-des-Prés, et rencontre Gabriel Pomerand, Olivier Larronde, Jacques Besse ou Boris Vian. Quelques années plus tard, il repart en Afrique du Nord avec le projet de devenir peintre. Mais, dans le Sahara algérien, il croise une équipe de cinéma, celle de René Chanas, qui tourne L'Escadron blanc. Il se fait engager comme figurant, puis assistant réalisateur. En 1948, il réalise un court-métrage, Les Filles du soleil, sur la vie des tribus berbères.

Par la suite, il enchaîne les documentaires (Désordre, La Cité du Midi, Métier de danseur consacré à Jean Babilée, Chevalier de Ménilmontant sur le Paris de Maurice Chevalier). En 1956, il réalise un court-métrage sur la vie nocturne à Paris, Paris, la nuit qui obtient l'Ours d'or au Festival de Berlin. En 1957, il tourne, en Tunisie, son premier long-métrage de fiction, Goha, avec Omar Sharif et Zohra Faiza dans les principaux rôles. Claudia Cardinale, pressentie pour être la vedette féminine, n'y tient plus qu'un petit rôle. Tiré d’un conte égyptien, il reçoit le Prix international du Festival de Cannes en 1958. « Mon père propose, souligne Diane Baratier, à un jeune comédien égyptien, Omar Sharif", le premier rôle. À la sortie d’un lycée de Tunis, il remarque une jeune fille de 16 ans, Claudia Cardinale, à laquelle il propose le rôle féminin. Elle accepte, mais le coproducteur refuse. La jeune Claudia aura le rôle de la confidente. Suivant comme toujours son inspiration, mon père demande à Georges Schéhadé, poète libanais, d’écrire le scénario et les dialogues de Goha. »[2].

Pour son film suivant, il travaille avec l'écrivain Jacques Audiberti dont il adapte un roman, La Poupée (1962) ; il en fait un film satirique et loufoque qui prend pour toile de fond une dictature sud-américaine. « Le sujet est une peinture surréaliste des dictatures qui sévissent en Amérique latine. Sans argent pour aller en Amérique du Sud, il décide d’engager des émigrés algériens de la banlieue parisienne pour jouer les révolutionnaires sud-américains, et tourne son film dans les bidonvilles de Nanterre grâce à l’appui de l’écrivain algérien Kateb Yacine. La Guerre d’Algérie touche à sa fin, et mon père fait scander à ses figurants des slogans « contre ceux qui les affament ». Il intègre dans la distribution des acteurs de théâtre comme Sacha Pitoëff, Jacques Dufilho, Daniel Emilfork et l’étonnant travesti Sonne Teal. C’est la première fois qu’on voyait un travesti à l’écran. » (Diane Baratier, voir note 2).

L'année suivante, Jacques Baratier signe un film inspiré des sketches de Guy Bedos, Dragées au poivre, où figurent, entre autres personnalités, quelques acteurs de la Nouvelle Vague : Jean-Paul Belmondo, Simone Signoret, Francis Blanche et Claude Brasseur. En 1965, Baratier retrouve, dans L'Or du duc, l'inspiration de René Clair qu'il revendique depuis ses débuts (il réalisera d’ailleurs un portrait du cinéaste pour la télévision). Cette comédie aérienne met en scène Claude Rich en aristocrate fauché, flanqué de dix enfants et d'un autobus.

En 1974, il réalise plusieurs émissions d'Italiques, l'émission littéraire de Marc Gilbert.

Tout au long de sa carrière, Jacques Baratier, influencé par le cinéma surréaliste, l'esprit germanopratin et la psychanalyse, réalise des films qui explorent la folie et l'inconscient : Piège (1969), L'Araignée de satin (1984), Rien, voilà l'ordre (2004). D'autres films, plus réalistes, se rapprochent, eux, du documentaire : Le Désordre à vingt ans (1967) sur le Saint-Germain-des-Prés de l'après-guerre où l'on retrouve Boris Vian, Jacques Audiberti, Juliette Gréco et Gabriel Pomerand. Ou encore La Ville-bidon (1973) qui dénonce l'édification des tours dans la banlieue parisienne, dans lequel Roland Dubillard incarne un gardien de HLM philosophe et désabusé.

Filmographie

Courts-métrages
Longs-métrages

Sources

  1. Jacques Baratier, cinéaste, par Jean-Luc Douin, Le Monde, 10 décembre 2009 [1]
  2. Nourrir la lune, par Diane Baratier, Positif, n ° 600, février 2011, page 40
  3. http://www.dianeetlesexedesanges.ch/3colset008/page_sonne_teal/_page_sonne_teal.htm

Liens externes



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