Jacques Mercier (maire d'Alençon)

Jacques Mercier (maire d'Alençon)

Jacques Mercier (1776-1858)

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Jacques Mercier
MercierJacques.jpg
Surnom(s) Jacques Mercier, dit La Haye
Naissance 28 avril 1776
Paris
Décès 5 mars 1858 (à 81 ans)
Paris
Nationalité France France
Profession(s) Négociant-manufacturier
Autres activités Maire d’Alençon
Président du Conseil général de l'Orne
Député de l'Orne
Distinctions Légion d'honneur
(Officier)
Baron de l'Empire
Famille Mercier, dit La Haye

Jacques La Haye Mercier (28 avril 1776 à Paris - 5 mars 1858 à Paris) était un industriel et un homme politique français du XIXe siècle.

Sommaire

Biographie

Le « Point d'Alençon »

Jacques Mercier naquit en 1776 à Paris dans une famille originaire de Saint-Nicolas-des-Bois, près d'Alençon. Son père, Thomas Mercier, dit La Haye (17291819), écuyer, fourrier des logis de la Reine et procureur du duc de Montmorency, était devenu un riche fabriquant et négociant de toiles et surtout de dentelles : le fameux « point d'Alençon ». Un de ses biographes dira que sa fortune avait « une origine bizarre et qui donna fort à causer aux commères normandes ».

Jacques reprend en 1798, à la mort de son oncle, la direction de la fabrique du Point d'Alençon fondée par son père en 1760. Il ouvre par la suite une filature à vapeur de coton, de chanvre et d'étoupe, première installation de ce type à Alençon.

Vers 1825, il installe les premiers tissages mécaniques permettant ainsi à l'industrie toilière de se redresser. Malgré ses efforts, le secteur périclitait. Il eut beau, vers 1830, tenter de ranimer la production de la manufacture de dentelle installée dans son château de Lonrai (que son père avait racheté, le 17 janvier 1792, au duc de Montmorency), en faisant appliquer, du Point d'Alençon sur un tulle mécanique, il se retrouva, dès 1844, très endetté.

Son activité professionnelle l'avait conduit au sein du conseil des manufactures. On le retrouve ensuite président du tribunal de commerce (par intermittence de 1818 à 1847).

L'engagement politique à Alençon

S'intéressant à la vie de la cité, Mercier s'investit dans la politique départementale, puis municipale : nommé conseiller général, en 1801, il devint président du conseil général de l'Orne en 1810. Révoqué à la seconde Restauration, il réintégra le conseil après les Trois Glorieuses.

Membre du conseil municipal d'Alençon depuis 1804, l'Empereur l'appela au poste de maire de la ville en 1808. Mercier reçoit Napoléon Ier en 1811 : il obtint de ce dernier un décret autorisant la construction d'un palais de justice et l'installation d'un lycée pour deux cents pensionnaires. Le jour du départ de Napoléon, il invite les conseillers en espérant que les souverains « ne pourront voir dans cette démarche du conseil municipal qu'une nouvelle preuve du sincère et respectueux attachement qu'il leur porte ».

Pourtant, Mercier, fait baron de l'Empire en 1811, ira offrir ses services à Louis XVIII, après l'abdication de Fontainebleau (6 avril 1814). Quatre jours plus tard, les membres du conseil municipal « spontanément réunis sous la présidence de M. le baron Mercier, maire, [...] jurent amour, respect et fidélité inviolable » au roi restauré. De plus, le conseil fit débaptiser les places Bonaparte (actuelle Foch) et Napoléon (actuelle Marguerite de Lorraine) pour leur substituer les noms de Bourbon et de Saint-Léonard. Le maire est alors fait chevalier de la Légion d'honneur.

À une époque où les édiles municipaux ne savent plus à quel souverain se vouer, le conseil alençonnais avec Jacques Mercier à sa tête, jura « obéissance aux constitutions de l'Empire et fidélité à l'Empereur » de retour de l'Île d'Elbe (1815).

La halle aux blés d'Alençon.

Jacques Mercier exerça sa fonction de maire jusqu'en août 1815. Dans les mêmes temps, il avait été élu représentant à la Chambre des Cent-Jours (15 mai 1815) par le collège du département de l'Orne[1]

En 1820, il fait voter l'établissement du Champ de foire d'Alençon (inscrit parmi les sites classés en 1933) sur l'ancien cimetière Saint-Blaise. À l'origine de la construction de la halle aux blés, il y fit construire à proximité d'élégantes maisons de commerce (1828) ainsi qu'un théâtre, démoli en 1951.

Maire provisoire du 9 décembre 1851 au 25 mars 1852, il est démissionnaire, étant élu député le 29 février précédent, mais il est immédiatement nommé par le préfet membre de la commission municipale.

Député de l'Orne

Après le retour de Gand, il vécut quelques années éloigné de la politique. Ses idées libérales le désignèrent au renouvellement quinquennal du 9 mai 1822, au choix de ses concitoyens ; mais il échoua dans le 1er arrondissement de l'Orne (Alençon) : avec 129 voix contre 164 à l'élu, M. Thiboult-Dupuisac. Il fut plus heureux aux élections du 17 novembre 1827, et fut élu député par 131 voix[2] contre 99 voix à M. Château-Thierry-Dubreuil. Il siègea dans l'opposition constitutionnelle et vota l'adresse des 221 contre le ministère Polignac.

Réélu le 23 juin 1830 par 145 voix[3] contre 112 à M. de Chambray ; le 5 juillet 1831 par 145 voix[4] contre 39 voix à M. le comte Bonet, il contribua à l'établissement du gouvernement de Juillet, vota pur les ministres, et obtint pour sa famille de nombreuses faveurs. Cette attitude le fit échouer aux élections du 21 juin 1834 avec 107 voix contre l'élu, M. Libert.

Le baron Mercier revint alors à l'opposition et fut de nouveau et successivement réélu dans son arrondissement le 4 novembre 1837, par 135 voix[5] ; le 2 mars 1839, par 137 voix[6] ; le 9 juillet 1842, par 147 voix[7] contre 124 voix à M. Druet-Desvaux. Il siégea obstinément à gauche, repoussa l'adresse de 1839, combattit le ministère Molé, vota contre la dotation du Duc de Nemours, pour les incomptatiblités et l'adjonction des capacités, contre l'indeminté Pritchard.

Bien que sa situation professionnelle fusse des plus difficiles (il se retrouve, dès 1844, très endetté), il se porta néanmoins candidat à l'Assemblée constituante, le 17 septembre 1848, dans une élection partielle dans l'Orne, il échoua avec 4 143 voix, contre 10 619 à l'élu, M. de Vaudoré, 9 734 à Louis-Napoléon Bonaparte, 7 853 à M. Hippolyte Passy et 6 248 à M. Berryer-Fontaine.

Il se rallia alors à la politique du prince-président et fut élu député au Corps législatif, dans la 1re circonscription de l'Orne, avec l'appui officiel, le 29 février 1852, par 25 514 voix[8] contre 2 432 à M. Rœderer et 541 à M. Druet-Desvaux. Ardent impérialiste, il soutint énergiquement le pouvoir, déclara (24 juin 1852), que « si le ministère de la police n'existait pas, il faudrait l'inventer », et répondit un jour au président qui l'interrompait : « Mais laisser-moi donc parler, moi, je ne suis pas de l'opposition ». Réélu, le 22 juin 1857, par 17 969 voix[9], il ne cessa de figurer parmi les fidèles du Second Empire.

Il mourut en mars 1858, un mois après avoir été renversé par une voiture en sortant du Corps législatif et fut inhumé au cimetière de Lonrai.

M. de Chazot remplaça Mercier à l'Assemblée.

Vie familiale

Jacques fut l'unique fils de Thomas Mercier, dit La Haye (13 novembre 1729 - Saint-Nicolas-des-Bois24 décembre 1819 - Lonrai), écuyer, fourrier des logis de la Reine et procureur du duc de Montmorency, riche fabriquant et négociant de toiles et surtout de dentelles, issu du premier mariage de ce dernier avec sa cousine Anne Françoise Mercier (17501776).

Il épousa le 21 décembre 1798 (Noisy le Grand) Olympe Madeleine Le Couteleux de La Noray du Molay (4 décembre 1780 - Paris1er septembre 1863 (ou 1867) - Alençon), fille de Barthélémy Jean Louis Le Couteulx de La Noraye (10 mars 1752 - Paris15 juillet 1799 - Noisy le Grand), banquier, directeur de la banque Le Couteulx à Paris, Secrétaire de la chambre et du cabinet du Roi.

De leur mariage, dont Guillaume François (17821832), député du Calvados, fils de Jacques-Guillaume Thouret), fut le témoin, naquirent :

Fonctions

Titres

Distinctions

Règlement d'armoiries

« Coupé : au I parti d'azur au chevron d'or accompagné de trois colombes d'argent et du quartier des Barons Maires ; au II d'or au lion d'azur.[10] »

Hommage, Honneurs, Mentions,...

  • Une rue d'Alençon, située dans le quartier du Champ-Perrier, porte son nom depuis 1963.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. 47 voix, 91 votants.
  2. 234 votants et 263 inscrits
  3. 257 votants, 277 inscrits.
  4. 193 votants, 258 inscrits.
  5. 256 votants, 308 inscrits.
  6. 261 votants.
  7. 277 votants, 297 inscrits.
  8. 29 483 votants, 45 976 inscrits.
  9. 20 158 votants, 43 428 inscrits.
  10. Source : www.newgaso.fr
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