Jacques de Billy de Prunay

Jacques de Billy de Prunay
Coat of Arms : Billy de Prunay.

Jacques de Billy de Prunay, Jacobus Billius[1]. est né à Guise en 1535 et mort à Paris le 25 décembre 1581, dans la quarante-sixième année de son âge. Il est inhumé en l’église Saint-Séverin.

Jacques de Billy de Prunay, érudit, théologien, juriste, linguiste, abbé bénédictin est aussi un humaniste, un poète, et un traducteur de quelques pères de l'Église grecs.

Sommaire

Sa famille

Deux de ses frères sont tués à la bataille de Dreux, le 19 décembre 1562.

Jacques de Billy est le descendant de l'ancienne maison de Prunay, de Louis de Billy, seigneur de Prunay, gouverneur pour le roi de la ville de Guise, chevalier de l’Ordre du Roy, et de Marie de Brichanteau[2]. La dalle funéraire de ses parents Louis de Billy et Marie de Brichanteau est en l'église de Saint-Denis de Prunay-le-Gillon. Jacques de Billy a six frères, Claude, tué à la bataille de Jarnac (1569) ; Louis, blessé à la défense de Poitiers, et qui meurt de ses blessures ; deux qui sont tués à la bataille de Dreux, le 19 décembre 1562 ; Geoffroy de Billy évêque-duc de Laon (1598-1612) et pair ecclésiastique de France, qui traduit du latin et de l'espagnol en français quelques ouvrages de dévotion ; Jean, abbé commendataire de deux abbayes qui se fait chartreux et qui ne vit plus en 1585. On a de ces deux derniers quelques traductions d'ouvrages de piété, sur lesquels on peut consulter le volume cité des Mémoires de Nicéron[3]. Deux de ses sœurs sont religieuses à l’abbaye Saint-Jean-Baptiste du Moncel, une autre mère supérieure de Mont Notre Dame, de l’ordre de Cîteaux, la dernière mariée à François II d'Allonville d'Oysonville.

Biographie

Jacques de Billy est envoyé à Paris dès sa première jeunesse. Il y fait de rapides progrès dans la langue latine et étudie la philosophie et la théologie. Rappelé à l'âge de dix-huit ans, il est envoyé successivement à Orléans et à Poitiers, pour y suivre des cours de droit. La mort de ses parents lui laisse, peu de temps après, la liberté de se livrer à son goût pour les lettres, qu'il aime de passion. Il se retire à Lyon, et ensuite à Avignon, où il apprend les langues grecque et, hébraïque[4].

Jacques de Billy embrasse l'état ecclésiastique. Il est d'abord abbé de l’abbaye Saint-Vincent de Laon[5], puis abbé de Saint-Léonard de Ferrières, à Bouillé-Loretz, en Anjou, et prieur de Tauxigny en Touraine. Ces deux bénéfices, qui lui rapportent quatre mille livres de rente, suffisent à son ambition ; mais, vivement pressé par son frère aîné Jean de Billy, il consent à se charger de l'abbaye de Saint-Michel-en-l'Herm et de l'Abbaye Notre-Dame-de-Ré dite des Châteliers. Jean, qui avait conduit jusqu'ici une vie très mondaine, tout à coup, annonce son intention de devenir un Chartreux, et lui résigne ses bénéfices.

Après quelques hésitations, il accepte, puis entre dans l’Ordre de saint Benoît, et plus tard est abbé. Dès lors, il mène une vie très ascétique et dirige ses monastères avec une grande prudence. Il est particulièrement soucieux de la bonne observance de la règle monastique, et veut renouveler, en 1566, les statuts de son prédécesseur, l'abbé Bertrand de Moussy[6].

Sur ces entrefaites, les guerres civiles s'étant allumées, l'Abbaye Notre-Dame-de-Ré dite des Châteliers est pillée, et celle de Saint-Michel-en-l'Herm entièrement ruinée. Billy s'épuise pour réparer ces pertes. Peu de temps après, la nouvelle de la mort de quatre de ses frères et de deux de ses oncles, tués au service, vient mettre le comble à ses chagrins. L'abbé lui-même est souvent obligé de chercher refuge contre les ravages de la guerre, et réside, pendant de courtes périodes, à Laon, Nantes, Paris, et au prieuré de Tauxigny.

Le 13 juillet 1570, il dédie par une épître Les Consolations de l'âme fidèle au cardinal de Bourbon. Savant défenseur de la religion catholique, il écrit les Consolations de l'âme fidèle, en 1569, afin de charmer l'ennui auquel il estoit, tant à cause du piteux saccagement et ruine de l'abbaye de Saint- Michel en l'Herm, de laquelle il avoit la charge, que pour la perte qu'il avoit faite des personnes les plus proches et plus chères qu'il eust en ce monde[7].

A la fin de sa vie, il retourne à Paris. Il vit chez son ami Gilbert Génébrard, un théologien chrétien et religieux bénédictin. Il meurt chez lui le 25 décembre 1581, dans la quarante-sixième année de son âge. Il est inhumé en l’église Saint-Séverin[8].

Œuvres

Jacques de Billy de Prunay est l’auteur de nombreuses œuvres poétiques et des observations sacrées et de traductions et éditions des ouvrages de quelques pères de l'Église grecs.

Jacques de Billy passe pour l'un des plus savants hommes de son temps. Ses deux Livres d'observations sacrées, ses Locutiones grœcœ, et les différentes traductions et éditions des ouvrages de quelques pères de l'Église grecs, prouvent que cette réputation n'est pas usurpée. Mais ses productions poétiques sont aussi intéressantes ; elles se composent de :

  • deux Livres les Sonnets spirituels recueillis pour la plupart des anciens théologiens, tant grecs que latins. Ses sonnets sont accompagnés d'un commentaire en prose ; le premier livre est imprimé en 1565. Il renferme cent neuf sonnets. Le second, qui en contient cent, paraît en 1578. Exemplaire du premier livre sur Gallica, de l'édition de Paris : Nicolas Chesneau, 1573. Certains de ces sonnets ont été mis en musique par le compositeur Gilles Maillard au début des années 1580 (œuvre perdue).
  • un poème en six Livres, qui a pour titre Second Advenement de Jesus-Christ; ouvrage rempli de piété et d'onction.
  • un traité de saint Bazile, intitulé Du Jugement de Dieu... Ce traité est suivi des Quatrains sententieux de saint Grégoire de Nazianze[2].

Et :

  • S. Gregorii Nazianzeni opera omnia latine (Paris, 1569); une seconde et meilleure édition est éditée en 1583.
  • Consolations et instructions (Paris, 1570)
  • Récréations spirituelles (Paris, 1573)
  • S. Gregorii Nazianzeni opuscula (Paris, 1575)
  • Interpretatio Latina xviii priorum capitum S. Irenaei (Paris, 1575).
  • Antholigia sacra (Paris, 1576)
  • Joannis Damasceni opera (Paris, 1577)
  • Locutiones Graecae (Paris, 1578).
  • Opuscula aliqua S. Joannis Chrysostomi (Paris, 1581)
  • S. Isidori Pelusiotae epis. Libri tres (Paris, 1585)
  • S. Epiphanii opera (Paris, 1612).

Editions modernes

  • Six livres du second Advenement de Nostre Seigneur, éd. Thierry Victoria, Paris, Garnier, 2010, "Textes de la Renaissance", n° 161.


Notes et références

  1. Jules Berger de Xivrey, Recherches sur les sources antiques de la littérature française, Crapelet, 1829, p. 127.
  2. a et b Les poètes françois, depuis le XIIe siècle jusqu'à Malherbe, Par Pierre René Auguis, Publié par Impr. de Crapelet, 1824, Notes sur l'article: v.5, p.29 et suivantes.
  3. Biographie universelle, ancienne et moderne; ou, Histoire, par ordre alphabétique: de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, par Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud, publié par Michaud frères, 1811, t. 4 (Be-Bo), p.495.
  4. Les poètes françois, depuis le XIIe siècle jusqu'à Malherbe, par Pierre René Auguis, Impr. de Crapelet, 1824, Notes sur l'article: v.5, p. 29 et suivantes.
  5. Le siége de Poitiers, par Liberge, suivi de la Bataille de Moncontour, et du Siége de Saint-Jean-d'Angély, par Marin Liberge, publié par Létang, 1846, p. 246.
  6. Histoire du monastère et des évêques de Luçon, par Armand Désiré de La Fontenelle de Vaudoré, publié par Gaudin, 1847, p. 316 et suivantes.
  7. Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, par Société des amis de la Bibliothèque nationale et des grandes bibliothèques de France, publié par Librairie Giraud-Badin, 1867, p. 37.
  8. Biographie universelle, ancienne et moderne; ou, Histoire, par ordre alphabétique: de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, par Joseph Fr Michaud, Louis Gabriel Michaud, publié par Michaud frères, 1811, t. 4 (Be-Bo), p. 495 et Histoire du monastère et des évêques de Luçon, Par Armand Désiré de La Fontenelle de Vaudoré, publié par Gaudin, 1847.


  • Irena Backus, La patristique et les guerres de religion en France: Étude de l'activité de Jacques de Billy (1535— 1581). Paris, Institut d'études Augustiniennes, 1993

Articles connexes

Liens et documents externes



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