Jardins de Versailles

Jardins de Versailles

Jardins de Versailles

Les jardins du château de Versailles furent développés avec l’évolution du château. Au cours de l’Ancien Régime, le domaine de Versailles était constitué du Grand Parc – la vaste région boisée aux abords du château et du village de Versailles – et du Petit Parc – la partie entourée d’un mur qui fut développée en jardins à la française près du château. Cet article traite du Petit Parc et de son évolution.

Depuis l’époque de Louis XIII jusqu’à nos jours, les jardins ont subi de nombreuses évolutions. Certains bosquets ont également évolué et changé de nom. Les replantations ont été nombreuses. Les problèmes d’alimentation en eau des jardins[1] sont toujours d'actualité.

Plan des jardins du Château de Versailles XIXe siècle. Meyers Konversations-Lexikon
Quelques chiffres sur les jardins de Versailles
Vue à vol d’oiseau des jardins de Versailles.jpg
Vue à vol d’oiseau des jardins de Versailles, XIXe siècle
Auteurs : André LE NÔTRE
Louis LE VAU
Jules HARDOUIN-MANSART
Charles LE BRUN
Superficie : 800 ha.
Nombre d’arbres : 200 000
Fleurs plantées
chaque année :
210 000
Nombre de fontaines : 50
Nombre de jets d’eau : 620
Superficie du Grand Canal : 23 ha.
Périmètre du Grand Canal
(à la margelle):
5,57 km
Canalisation : 35 km.
Consommation d'eau
lors des Grandes Eaux :
3 600 m3
Source : Versailles chiffres

Sommaire

Historique

Louis XIII

Avec le dernier achat de terre de la famille Gondi et l’avènement de Louis XIII comme seigneur de Versailles, les premières traces des jardins s’établirent aux années 1630 dans l’espace à l’ouest du château. Des documents indiquent qu’à la fin de la décennie, Claude Mollet et Hilaire Masson conçurent les jardins qui sont restés probablement intacts jusqu'aux expansions commandées par Louis XIV lors des premières années de son règne. Ce plan primitif, ce qu’on peut voir aujourd’hui sur le plan « Du Bus » (vers 1662), établit le dispositif sur lequel les jardins de Louis XIV évoluèrent – surtout, la définition claire des axes principaux qui forment les lignes essentielles de l’aménagement des jardins.

En 1662, après la disgrâce de Nicolas Fouquet et l’appropriation de son château de Vaux-le-Vicomte, Louis XIV se concentra sur Versailles. Avec la participation de l’équipe de Vaux-le-Vicomte – Louis Le Vau, Charles Le Brun et André Le Nôtre, Louis XIV entama un programme d’embellissement et expansion à Versailles dont s’occupa le roi jusqu’à la fin de sa vie.

Dorénavant, l’expansion des jardins de Versailles suivirent les expansions du château. Par conséquent, les agrandissements de Louis XIV s’appliquèrent également aux jardins.

Louis XIV : le premier agrandissement

1662 vit des moindres changements au château ; pourtant, plus d’attention se consacra au développement des jardins. Des bosquets et des parterres existants furent agrandis et des nouveaux furent créés. Plus important parmi les créations à cette époque furent l’Orangerie et la Grotte de Thétys.

L’Orangerie, le chef-d’œuvre de Louis Le Vau, se situait au sud du château sur un emplacement qui profitait de la pente naturelle de la colline. L’Orangerie fournissait un abri et entreposage pour les orangers lors de l’hiver.

La grotte de Thétys, qui se trouvait au nord du château, constituait une partie intégrale du symbolisme du château et des jardins qui alignait le Roi Soleil avec la métaphore solaire. La grotte s’acheva lors de la deuxième campagne d’agrandissement.

En 1664, les jardins évoluèrent au point que Louis XIV les inaugura avec une fête galante dite Les Plaisirs de l’Île Enchantée. L'événement, qui dut officiellement fêter sa mère Anne d'Autriche et son épouse Marie-Thérèse d’Autriche, fêta en réalité Louise de La Vallière, la maîtresse du roi, et eut lieu en mai de cette année. Les invités se régalèrent des divertissements fabuleux dans les jardins au cours d’une semaine. En raison de cette fête – et en particulier le manque de logements pour les invités (la plupart des invités furent obligés de dormir dans leurs carrosses), Louis se rendit compte des imperfections de Versailles et commença de nouveau à agrandir le château et les jardins.

Louis XIV : deuxième agrandissement

À partir 1665 à 1668, il y eut une fureur d’activité dans les jardins, surtout en ce qui concerne les fontaines et les nouveaux bosquets ; à cette époque la symbolique d’Apollon et du soleil s’exploitèrent consciemment et systématiquement comme métaphores pour Louis XIV. L’enveloppe du vieux château par Louis Le Vau fournit un moyen par lequel – à travers la décoration de la façade du jardin – la symbolique des grands appartements formèrent une symbiose avec la symbolique des jardins.

Avec cette phase d’agrandissement nouvelle, les jardins adoptèrent le vocabulaire de conception topographique et symbolique qui resterait paradigmatique jusqu’au XVIIIe siècle. Comme le précisa André Félibien dans sa description de Versailles, une symbolique consacrée aux thèmes solaires et apolloniens prédominaient avec les projets de construction à cette époque[2].

Trois additions datant de cette époque contribuèrent au réseau topographique et symbolique des jardins : l’achèvement de la grotte de Thétys, le bassin de Latone, et le bassin d’Apollon.

Grotte de Thétys

Commencée en 1664 et achevée en 1670 avec l’installation de statues par les frères Marsy, la grotte forma un élément principal des jardins en raison de la symbolique et du rôle technique du bâtiment.

Symboliquement, la grotte de Thétys faisait allusion au mythe d’Apollon comme, selon les Grecs, étant l’endroit où le dieu se reposait après avoir conduit son chariot afin d’illuminer le ciel. La grotte était un bâtiment isolé situé au nord du château. L’intérieur, décoré avec des motifs en coquillage afin de créer une grotte marine, comprenait un ensemble de statues par les frères Marsy qui représentait le dieu soleil soigné par des Néréides (groupe central) et ses chevaux soignés par des gardiens de Thétys (les deux groupes auxiliaires). À l'origine, les statues étaient situées en trois niches dans la grotte et entourées par des fontaines et jets d’eau.

Techniquement, la grotte de Thétys joua un rôle crucial dans le système hydraulique qui fournissait l’eau aux jardins. Le toit de la grotte soutenait un réservoir qui gardait l’eau pompée de l'étang de Clagny afin d’alimenter par gravitation les fontaines dans les jardins.

Bassin de Latone

Situé sur l’axe est-ouest, un peu à l'ouest et sous le parterre d’Eau, se trouvait le premier bassin de Latone. Conçu par André Le Nôtre et construit entre 1668 et 1670, la fontaine représentait un épisode tiré des « Métamorphoses » d’Ovide. Latone et ses enfants, Apollon et Diane, étaient tourmentés par des jets de boue lancés par des paysans Lyciens qui refusaient de leur permettre de boire à leur étang. Il fit appel à Zeus qui répondit en transformant les Lyciens en grenouilles. On choisit cet épisode mythologique en raison de l'allusion aux révolutions de la Fronde qui se produisirent pendant la minorité de Louis XIV[3].

Bassin d’Apollon

Bassin d’Apollon

Un peu plus loin sur l’axe est-ouest se trouvait le bassin d’Apollon (bassin des chars d'Apollon émergeant des eaux). Occupant l’ancien emplacement du Rondeau (également dit bassin des Cygnes) de Louis XIII, la fontaine d’Apollon, qui fut construite entre 1668-1671, représentait le dieu conduisant son charriot afin d’illuminer le ciel. Le bassin et la fontaine formaient un point de convergence dans les jardins et servaient d'élément transitionnel entre les jardins du Petit Parc et le Grand Canal.

Le Grand Canal

Article détaillé : Grand Canal de Versailles.

Avec une longueur de 1 500 mètres et une largeur de 62 mètres, le Grand Canal, qui fut construit entre 1668 et 1671, prolonge physiquement et visuellement l’axe est-ouest jusqu’à l'enceinte du Petit Parc. Sous l’Ancien Régime, le Grand Canal était utilisé pour des divertissements en bateaux. En 1674, suite aux résultats d’une série de négociations diplomatiques dont il profita, Louis XIV commanda la construction de la "Petite Venise". Située à la jonction du bras transversal septentrional du Grand Canal, celle-ci abritait les yachts et les caravelles reçus des Pays-Bas et hébergeait les gondoliers et leurs gondoles reçus comme cadeaux de la part du doge de Venise, d'où l’origine du nom.

Au-delà des exigences décoratives et ludiques de cet aspect de jardin, le Grand Canal jouait également un rôle pratique. En effet, situé à un point bas dans les jardins, le Grand Canal recevait l’eau qui s’écoulait des fontaines dans les jardins en amont. Cette eau était alors pompée grâce à un réseau de pompes actionnées par des moulins à vent et des moulins à cheval, puis renvoyée au réservoir placé sur le toit de la grotte de Thétys afin de réalimenter les fontaines. Le système hydraulique fonctionnait alors en circuit fermé.

Parterre d’Eau

Au-dessus de la fontaine de Latone se trouvait la terrasse du château, dite le parterre d’Eau[4]. Formant un élément transitionnel sur l’axe est-ouest entre le château et les jardins en contrebas, le parterre d’Eau se manifestait comme lieu où la symbolique des grands appartements se synthétisait avec celui des jardins[5].

En 1664, Louis XIV commanda un ensemble de statues prévu comme éléments décoratifs pour les fontaines du parterre d’Eau. La « Grande Commande » se composait de 24 statues représentant les quaternités classiques. Conçue par Charles Le Brun et exécutée par les meilleurs sculpteurs de l’époque, la Grand Commande comprenait :

  • Les quatre éléments : la Terre, l’Air, l’Eau, le Feu ;
  • Les quatre saisons : le Printemps, l’Été, l’Automne, l’Hiver ;
  • Les quatre parties du monde : l’Europe, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique ;
  • Les quatre tempéraments de l'homme : Le Mélancolique, Le Colérique, Le Flegmatique, Le Sanguin ;
  • Les quatre Poèmes : le Poème pastoral, le Poème satyrique, le Poème héroïque, le Poème Lyrique ;
  • Les quatre Heures du Jour : le Point du Jour, l'Heure de Midi, le Soir, la Nuit ;
  • Les quatre enlèvements :
Borée enlevant Orithye (par Gaspard MARSY et Anselme FLAMEN) ;
Saturne enlevant Cybèle (par Thomas REGNAUDIN) ;
L'Enlèvement de Proserpine par Pluton (par François GIRARDON) ;
L'Enlèvement de Coronis par Neptune[6].

La perfection des bosquets

Un des plus remarquables aspects des jardins du deuxième agrandissement était le foisonnement des bosquets. Agrandissant le dispositif établi lors de la première campagne d’agrandissement, Le Nôtre ajouta ou agrandit pas moins que dix bosquets. La chronologie se présente comme suivant :

  • 1670
Bosquet du Marais
  • 1671
Bosquet du Théâtre d’Eau
Île du Roi & Miroir d’Eau
Salle des Festins ou salle du Conseil
Bosquet des Trois-Fontaines
  • 1672
Labyrinthe
Bosquet de l’Arc de Triomphe
  • 1675
Bosquet de Renommée (dit aussi bosquet des Dômes)
Bosquet de l’Encélade
  • 1678
Bosquet des Sources

Outre l’agrandissement des bosquets existants et la construction de nouveaux, deux projets de plus précisèrent cette époque : le bassin des Sapines et la Pièce d’Eau des Suisses.

Bassin des Sapins ; Bassin de Neptune

Bassin de Neptune, état actuel

En 1676, le bassin des Sapins, qui se situait au nord du château sous le parterre du Nord et l'allée des Marmousets[7] fut conçue sur l’axe nord-sud comme une pendeloque à la pièce d’eau des Suisses, située au pied de la colline de Satory au sud du château. Plus tard, des changements transformèrent le bassin des Sapins au bassin de Neptune.

En 1679 est creusée le bassin et, en 1682, les premiers vases sont mis en place. Les eaux jouent pour la première fois en mai 1685. Ce n'est que sous Louis XV, que seront intallés les deux dragons ainsi que les groupes sculptés de Neptune et Amphitrite.

Pour dix minutes de spectacles, la consommation d'eau est de 2000m^3

Pièce d’eau des Suisses

La pièce d'eau des Suisses depuis l'orangerie

Creusée en 1678, la Pièce d’eau des Suisses – nommée en raison des Gardes suisses qui construisirent la pièce – se situait dans une région marécageuse au sud du château. Cet élément d’eau, d'une superficie supérieure à 15 hectares, est la plus vaste à Versailles après le Grand Canal.

Louis XIV : troisième agrandissement

Bassin de Latone avec le « tapis vert »
et le Grand Canal

À peine fut aménagé le deuxième agrandissement que Louis XIV commanda des nouveaux agrandissements du château et des jardins. Comme le deuxième agrandissement se caractérisait par un foisonnement des bosquets, le troisième se signala par un changement stylistique de l’esthétique naturelle d’André Le Nôtre à l’esthétique architectonique de Jules Hardouin-Mansart.

Les changements topologiques qui se produisirent à cette époque furent :

  • 1680
Tapis vert – la superficie étendue de pelouse entre le bassin de Latone et le bassin d’Apollon atteint sa définition finale à cette époque sous la direction d’André Le Nôtre.
  • 1684
Le parterre d’Eau – sous la direction de Jules Hardouin-Mansart, le parterre d’eau fut remanié. Les statues de la Grande Commande furent déplacées aux autres endroits dans les jardins. Les deux bassins octogonaux qu’on y trouve aujourd’hui furent construits et décorés à cette époque avec des statues en bronze représentant les fleuves de France.
L’Orangerie – Au sud du parterre d’Eau, l’orangerie de Louis Le Vau fut détruite afin d’adapter l’endroit pour une nouvelle structure conçue par Hardouin-Mansart.[8] Outre l’Orangerie, l’Escalier de Cent Marches qui facilitait l'accès aux jardins du sud et de la Pièce d’Eau des Suisses et le parterre du Midi furent conçus et construits à cette époque, donnant aux jardins au sud du château leur configuration et leur décoration actuelles.
L’Orangerie du Château de Versailles
avec la Pièce d’Eau des Suisses à l’arrière-plan
Cette même année, la grotte de Thétys fut détruite préalablement à la construction de l’Aile des Nobles.
  • 1685-86
Avec la construction de l’aile nord du château, le parterre du Nord fut remanié afin de répondre à la nouvelle architecture de cette partie du château. Pour compenser la perte du réservoir de la grotte de Thétys et satisfaire les demandes accrues en eau, Jules Hardouin-Mansart conçut des nouveaux et plus grands réservoirs droit vers le nord de l’aile des Nobles.
  • 1686-87
Sous la direction de Jules Hardouin-Mansart, le bassin de Latone fut remanié. C’est cette œuvre qu’on voit aujourd’hui.

Bosquets du troisième agrandissement

Lors du troisième agrandissement, trois bosquets conséquents furent conçus ou remaniés.

  • 1680
La Galerie des Antiques fut conçu à l’endroit du bosquet antérieur et de courte durée, la Galerie d’Eau (1678). Le bosquet fut conçu comme un genre de galerie à ciel ouvert dans laquelle étaient exposées des statues antiques et des copies acquises par l’Académie de Rome.
  • 1681-83
La salle de Bal fut construite dans une partie isolée des jardins dans laquelle une cascade – l’unique exemplaire survivant à Versailles – formait le décor de ce bosquet servant aux divertissements consacrés à la danse.
  • 1684-85
La Colonnade de Jules Hardouin-Mansart fut construite sur l’ancien emplacement du Bosquet des Sources d’André Le Nôtre. Ce péristyle circulaire formé de 32 arcs avec 28 fontaines était l’expression la plus architectonique d’Hardouin-Mansart à Versailles.

Louis XIV : quatrième agrandissement

Peu après la promulgation des traités de Ryswick en 1697 qui mirent fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg, Louis XIV et la France furent mêlés de nouveau à la guerre. Effectivement, la guerre de Succession d’Espagne diminua l’attention de Louis XIV pour Versailles : jusqu’en 1704, aucune modification importante dans les jardins ne fut faite. Entre 1704 et 1709, des bosquets furent remaniés – certains assez radicalement, parfois même renommés, suggérant la nouvelle austérité qui caractérisait les dernières années du règne de Louis XIV.

Le 1er septembre 1715, Louis XIV mourut à Versailles et son arrière-petit-fils de 5 ans lui succéda sous le nom de Louis XV. Une fois la dépouille mortelle du Roi Soleil enlevée pour son enterrement à Saint-Denis, Louis XV, sous la protection du régent Philippe II d’Orléans, et la cour se retirèrent à Vincennes ; l’avenir de Versailles entra dans une ère d’incertitude.

Louis XV

En 1722, Louis XV et la cour retournèrent à Versailles. Semblant se prêter attention à l’admonestation de son arrière-grand-père de ne pas s’engager dans des campagnes de construction coûteuse, Louis XV évita les projets à Versailles tels qu'en avait fait Louis XIV. Les seuls projets importants de Louis XV dans le château furent l’achèvement du salon d’Hercule (1736), l’Opéra (1770) et la redécoration des Petits Appartements du Roi. Aux jardins, le seul agrandissement notable fut l’achèvement du bassin de Neptune avec l’addition des statues (1738-1741).

Plutôt que de dépenser des ressources à la modification des jardins à Versailles, Louis XV – un botaniste avide – consacra ses efforts à Trianon. Dans le secteur maintenant occupé par le Hameau de la reine, Louis XV fit construire et entretenir des jardins botaniques. En 1750, l’année où les jardins botaniques furent créés, Claude Richard (1705-1784) – le Jardinier-Fleuriste – assuma l’administration de ces jardins.

En 1761, Louis XV passa une commande à Ange-Jacques Gabriel pour construire le Petit Trianon comme résidence qui lui permettrait de passer plus de temps près de ses jardins botaniques. Ce fut au Petit Trianon que Louis XV tomba malade de petite vérole. Le 10 mai 1774, Louis XV mourut à Versailles et le château et ses jardins entrèrent dans une nouvelle ère de changement[9].

Louis XVI

Avec l’avènement de Louis XVI, les jardins subirent des transformations évoquant le quatrième agrandissement de Louis XIV. Engendré par les Philosophes – et surtout les rationalisations de Jean-Jacques Rousseau – l’hiver de 1774-1775 vit une replantation totale des jardins. Des arbres et des arbustes datant du règne de Louis XIV furent abattus ou déracinés avec l’intention de transformer les jardins français de Le Nôtre et Hardouin-Mansart en jardins à l'anglaise.

La tentative de Le Nôtre de convertir à l’anglaise le chef-d’œuvre précédent n'atteignit pas son but. En raison de la topologie du domaine, le style anglais des jardins – caractérisés par une topologie et formes irrégulières formant une antithèse aux jardins français – fut abandonné et les jardins furent replantés à la française. Pourtant, Louis XVI, en gardant un œil sur les dépenses à Versailles, fit supprimer les palissades qui formaient les « murs » des salles vertes des bosquets et les fit remplacer avec soit des tilleuls soit des marronniers. En plus, certains des bosquets datant de l’époque du Roi Soleil furent modifiés radicalement ou détruits définitivement. La contribution aux jardins la plus importante pendant le règne de Louis XVI fut la création de la grotte des Bains d’Apollon. La grotte en rocaille, qui était placée dans un bosquet à l’anglaise et qui hébergeait les statues provenant de la grotte de Thétys, fut le chef-d’œuvre de Hubert Robert.

Avec le départ de la famille royale de Versailles le 7 octobre 1789, le sort du château et des jardins fut loin d'être certain.

La Révolution

En 1792, par ordre de la Convention nationale, certains arbres des jardins furent abattus alors que certaines parties du Grand Parc étaient vendues. Percevant une menace potentielle sur les jardins de Versailles, Louis Claude Marie Richard (1754-1821) – directeur des jardins botaniques et petit-fils de Claude Richard – fit pression sur le gouvernement révolutionnaire afin de sauvegarder les jardins. Il y réussit en empêchant des morcellements plus poussés du Grand Parc, et les menaces de destruction du Petit Parc furent levées par des recommandations pour que les parterres puissent être plantés de potagers et les vergers transformés en espaces publics des jardins. Heureusement, ces plans ne virent jamais le jour mais, cependant, les jardins s’ouvrirent à tous. Il ne fut pas rare alors de voir des gens occupés à faire leur lessive dans les fontaines et le linge étalé sur des arbustes pour sécher.

Napoléon I

L’ère napoléonienne globalement ignora Versailles. Dans le château, un appartement fut aménagé pour l’impératrice Marie-Louise ; dans les jardins, seul l’abattage catastrophique des arbres au bosquet de l’Arc de Triomphe et au bosquet des Trois-Fontaines fut notable. Suite à l’érosion massive de la terre, il fallut replanter de nouveaux arbres.

La Restauration

«Versailles, le jardin du Roi »
par Raimundo de MADRAZO Y GARRETA, 1914-1920

Avec la chute du Premier Empire et la Restauration des Bourbons en 1814, les jardins de Versailles virent les premières modifications importantes depuis la Révolution. En 1817, Louis XVIII ordonna que deux bosquets – le bosquet de l’Île du Roi et le Miroir d’Eau – fussent transformés en jardin à l’anglaise pour former Le Jardin du Roi.

La Monarchie de Juillet et le Second Empire

Comme beaucoup des intérieurs du château furent irrémédiablement remaniés afin d’installer le musée de l’Histoire de France de Louis-Philippe, les jardins, par contraste, restèrent quasiment inaltérés. Pour la visite d’État de la reine Victoria et du prince Albert en 1855, les jardins furent transformés pour une fête qui évoquait celles de Louis XIV. Napoléon III abandonna Versailles, préférant plutôt le château de Compiègne.

Pierre de Nolhac

Avec l’avènement de Pierre de Nolhac comme directeur du musée, une nouvelle ère de recherches historiques démarra à Versailles. Nolhac, archiviste avide et homme de lettres, commença à reconstituer l’histoire de Versailles et, subséquemment, établit les critères pour les projets de restauration et préservation du château de des jardins. Ces critères sont toujours actuels.

Les bosquets et « l’affaire de l’Apollon Perigrinator »

L’étude des bosquets de Versailles pose des problèmes en raison des maints remaniements des jardins entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle[10]. « L’Affaire de l’Apollon Prigrinator » sert comme preuve aux changements – parfois radicaux – des bosquets[11].

L’affaire de l’Apollon Perigrinator

Grotte des Bains d’Apollon avec les statues provenant de la grotte de Thétys

En 1664, au nord du château, la grotte de Thétys fut construite comme un élément symbolique et technologique des jardins. Techniquement, la grotte avec son réservoir fournissait une portion de l’eau exigée par les fontaines des jardins ; symboliquement, la grotte faisait un rapport entre le mythe d’Apollon et l'image publique de Louis XIV. L’aspect principal de la grotte était le groupement des statues d’Apollon et de ses chevaux qui furent installées en 1672. Lorsqu’en 1684 la grotte fut détruite en prévision de la construction de l’aile des Nobles, les groupes des frères Marsy furent déplacés au bosquet des Dômes, nommé à l’époque « bosquet de la Renommée ».

Construit en 1675, le bosquet de la Renommée comprenait une fontaine sous la forme d’une statue de la Renommée – donc l’origine du nom du bosquet. Avec le déplacement des statues de la grotte de Thétys en 1684, le bosquet fut remanié afin d'accueillir les nouvelles statues. À cette époque, la statue de la Renommée fut enlevée et l'endroit rebaptisé bosquet des Bains d’Apollon.

Faisant partie du remaniement des jardins demandé par Louis XIV au début du XVIIIe siècle, le groupement d’Apollon fut déplacé de nouveau. Le bosquet du Marais, situé près du parterre de Latone, fut détruit et remplacé par un nouveau bosquet, le bosquet des Bains d’Apollon. Les statues furent placées sur des socles dont de l’eau jaillissait ; chaque groupe de statues était protégé par un baldaquin doré et finement ouvré. L’ancien bosquet des Bains d’Apollon fut rebaptisé bosquet des Dômes en raison des deux pavillons à coupoles construits dans le bosquet.

Au début du règne de Louis XVI, le bosquet des Bains d’Apollon fut remplacé par la grotte des Bains d’Apollon. Hubert Robert conçut une grotte artificielle dans laquelle les statues provenant de l’ancien bosquet des Bains d’Apollon furent hébergées parmi des flaques et des cascades d’eau. Le bosquet bénéficiait de l’embellissement d’un paysage verdoyant à l’anglaise. Ce fut dans le chef-d’œuvre d’Hubert Robert où l’Apollon Perigrinator arriva définitivement et c’est l’emplacement qu’on voit aujourd’hui.

Les bosquets

Certains bosquets furent perdus en raison des remaniements successifs dans les jardins.

Deux bosquets

  • 1663
Situé au nord et au sud de l’axe est-ouest, ces deux bosquets furent à l’origine conçus comme un réseau de chemins autour de quatre « salles de verdure » qui convergeait sur une salle centrale qui comprenait une fontaine.
  • 1682
Le bosquet au sud devint le bosquet de la Girandole, ainsi nommé en raison de la fontaine centrale avec des jets d'eau qui jaillissaient en rayonnant.
  • 1696
Le bosquet au nord le bosquet du Dauphin en raison de la fontaine centrale en forme d’un dauphin.
  • 1775
Les deux bosquets furent détruits et replantés avec des tilleuls. À cette époque, ils furent rebaptisés le quinconce du Nord et le quinconce du Midi.

Bosquet des Dômes

Bosquet des Dômes
  • 1677-1681

Labyrinthe

  • 1665
André Le Nôtre conçut, au sud du parterre de Latone et près de l’orangerie, un labyrinthe composé d’un réseau de chemins simple.[12]
  • 1672-1677
Charles Perrault, auteur des Contes de ma mère l’Oye, conseilla à Louis XIV de remanier le Labyrinthe de manière à servir à l’éducation du dauphin[13]. Par conséquent, le nouveau Labyrinthe comprit plusieurs fontaines qui présentaient des textes tirés des fables d'Ésope. Une plaque de cuivre sur laquelle fut gravée une des fables de La Fontaine fut présentée avec La Fontaine ; ce fut avec ces plaques que le fils de Louis XIV apprit à lire. Une fois achevé en 1677, le Labyrinthe comprenait 39 fontaines avec 333 sculptures animalières en plomb peintes en polychrome.
  • 1778
En raison de frais de réparation et d’entretien, Louis XVI commanda la destruction du Labyrinthe. Sur l’endroit, un arboretum avec des exemplaires exotiques fut installé dans un jardin à l'anglaise. Rebaptisé « bosquet de la Reine », ce serait dans cette partie des jardins qu’en 1785, un épisode de l’affaire du Collier eut lieu, un évènement qui compromit Marie-Antoinette.

Bosquet de l’Étoile

  • 1666

À l’origine, André Le Nôtre conçut ce bosquet comme une salle de verdure avec un chemin qui entourait un espace octogonal au milieu du bosquet.

  • 1671
Un chemin plus complexe fut développé afin de rehausser la nouvelle fontaine du milieu ; il fallut un changement de nom au bosquet de la Montagne d’Eau.
  • 1704
Le bosquet de la Montagne d’Eau fut remanié et rebaptisé bosquet de l’Étoile.

Bosquet du Marais

  • 1670
Au début, le bosquet comprenait un bassin rectangulaire avec une bordure en gazon. Au bord du bassin, des roseaux en métal cachaient bon nombre de jets d’eau ; un cygne avec un jet d’eau jaillissant de son bec se trouvait à chaque coin. Au milieu du bassin se trouvait un arbre en fer avec des feuilles en étain peintes en vert. À cause de cet arbre, le bosquet était également connu sous le nom du bosquet du Chêne-Vert.
  • 1705
La fontaine fut détruite et le bosquet fut remanié comme le bosquet des Bains d’Apollon.
  • 1774
Hubert Robert remania le bosquet, qui fut rebaptisé La grotte des Bains d’Apollon.

Île du Roi - Miroir d’Eau

  • 1671
Au début conçu comme deux éléments du jardin, le grand – L'île du Roi – comprenait une île qui formait le point de convergence d’un système complexe de fontaines. L’île du Roi était isolée du Miroir d’Eau par une chaussée qui comprenait 24 jets d’eau.
  • 1684
L’île fut supprimée et le nombre de jets d’eau dans le bosquet fut radicalement réduit.
  • 1704
La chaussée fut remaniée et un grand nombre des jets d’eau furent supprimé.
  • 1817
Les deux – l’île du Roi et le Miroir d’Eau – furent complètement remaniés comme un jardin à l'anglaise. À cette époque le bosquet fut rebaptisé jardin du Roi.

Salle des Festins (salle du Conseil) – bosquet de l’Obélisque

Bosquet de l'Obélisque
  • 1671
Conçu par Le Nôtre comme une île à quatre lobes entourée d'un canal qui comprenait 50 jets d’eau. Une simple fontaine occupait chaque lobe de l’île ; l’accès à l’île était obtenu par deux petits ponts tournants. Aux quatre points cardinaux il y avait quatre autres fontaines.
  • 1706
Sous la direction de Jules Hardouin-Mansart, le bosquet fut remanié complètement. L’île centrale fut remplacée par un grand bassin élevé sur une base à cinq gradins entourée d'un canal. La fontaine centrale se composait de 230 jets d’eau qui, lors du jeu de la fontaine, formait un obélisque qui donna son nouveau nom au bosquet : bosquet de l’Obélisque.

Bosquet du Théâtre d’Eau

  • 1671-1674

L’aspect central de ce bosquet était un théâtre en forme d’amphithéâtre avec des rangs de bancs à trois gradins en gazon pour les spectateurs. La scène était décorée de trois fontaines alternant avec trois cascades.

  • 1680-1715
Les statues du bosquet furent remaniées à maintes reprises. En 1709, le bosquet fut remanié de nouveau avec l’installation de la fontaine de l’Île aux Enfants.
  • 1774-1775
Lors de la replantation des jardins que Louis XVI commanda, le bosquet du Théâtre d’Eau fut détruit et remplacé par le bosquet simple, le bosquet du Rond-Vert.

Bosquet des Trois-Fontaines (Berceau d’Eau)

  • 1677-1678
Situé à l’ouest de l’allée des Marmousets, le bosquet des Trois-Fontaines remplaça le bosquet de courte durée Le Berceau d’Eau (datant de 1671 ; le Berceau d’Eau était un bosquet long et étroit qui comprenait bon nombre de jets d’eau formant une charmille d’eau). Le nouveau bosquet fut transformé par Le Nôtre qui conçu un bosquet à trois salles. Chaque salle comprenait un nombre de fontaines jaillissant avec des effets spéciaux. Le bosquet survécut aux modifications que Louis XIV commanda au début du XVIIIe siècle et subséquemment évita les replantations de 1774-1775. En 1830, le bosquet fut replanté mais les fontaines furent supprimées.
  • 2004
En raison des dégâts causés par des tempêtes de 1990 et de 1999, le bosquet des Trois-Fontaines fut restauré et inauguré de nouveau le 12 juin 2004.

Bosquet de l’Arc de Triomphe

Bosquet de l'Arc de Triomphe
  • 1672
Au début, le bosquet était conçu comme un simple pavillon d’eau – un espace ouvert avec une fontaine carrée au milieu.
  • 1676
Situé à l’est de l’allée des Marmousets et conçu comme pendeloque au bosquet de Trois-Fontaines, le bosquet fut remanié avec un décor qui faisait allusion aux victoires militaires sur l’Espagne et l’Empire. À cette époque, l’arc de triomphe fut installé, donnant son nom du bosquet. Comme avec le bosquet des Trois-Fontaines, le bosquet de l’Arc de Triomphe survécut aux modifications du XVIIIe siècle mais, à l'époque de la replantation de 1830, les fontaines furent supprimées. A présent, le bosquet est en cours de restauration.

Bosquet d'Encelade

Bosquet d'Encelade
  • 1675
Avec une telle évolution du bosquet de la Renommée, la fontaine du bosquet représentait un Titan tombé – Encélade – qui fut condamné à vivre sous le volcan de l’Etna, consumé par la lave. En 1678, un anneau octogonal en gazon et huit fontaines en rocaille furent installées autour de la fontaine centrale. Ces additions furent supprimées en 1708. La fontaine, avec le jet d’eau le plus haut de toutes les fontaines à Versailles (25 m), fut conçue comme une allégorie qui faisait allusion à la victoire de Louis XIV sur la Fronde.

Bosquet des Sources - La Colonnade

  • 1678
Conçu comme une simple salle de verdure, Le Nôtre rehaussa et incorpora un ruisseau existant afin de créer un bosquet aux ruisselets serpentant parmi neuf petites îles. À cette époque, le bosquet prit le nom de bosquet des Sources.
  • 1684
Jules Hardouin-Mansart remania complètement le bosquet en créant un double péristyle aux arcs. La Colonnade – le nom adopté pour la construction – comprenait à l’origine 32 arcs et 31 fontaines – un simple jet d’eau jaillissait dans une vasque placée sous chaque arc (un arc était réservé à l’entrée du bosquet). En 1704, trois entrées supplémentaires furent ajoutées, ce qui réduisit le nombre de fontaines à 28. La statue actuellement au milieu de la Colonnade est « Enlèvement de Proserpine » un des « enlèvements » de la Grande Commande de 1664. La statue y fut installée en 1696.

Galerie des Antiques

  • 1680
Occupant l’emplacement du bosquet de la Galerie d’Eau (1678), le bosquet de la Galerie des Antiques fut conçu pour héberger la collection des statues antiques et des copies acquises par l’Académie de France à Rome. Un petit canal, qui encerclait l’espace central pavé avec des cailloux polychromes, était décoré de 20 statues sur socles, chacune séparée par trois jets d’eau. La galerie fut complètement remaniée en 1704 lorsque les statues furent transférées à Marly et le bosquet subit une replantation totale avec des marronniers.

Salle de Bal

Bosquet de la Salle de Bal, état actuel
  • 1681-1683
Situé à l’ouest du parterre du Midi et au sud du parterre de Latone, ce bosquet présentait une cascade en hémicycle qui formait le décor de cette salle de verdure. Parsemé de vases et torchères en plomb doré qui servaient d'appui pour des girandoles, le bosquet de la Salle de Bal fut inauguré en 1683 avec un divertissement de danse par le Grand Dauphin. En 1707, il fut remanié lorsque l’île du milieu du bosquet fut supprimée ; une entrée supplémentaire fut ajoutée.

Bosquet des Bains d'Apollon

Bosquet des Bains d’Apollon

Replantations des jardins

La replantation est quelque chose de commun pour n’importe quel jardin d’une grande longévité et Versailles n’est pas une exception. Au cours de leur histoire, les jardins de Versailles ne subirent pas moins de cinq replantations majeures qui s’exécutèrent pour des raisons aussi bien esthétiques que pragmatiques.

  • 1774-1775
Lors de l’hiver, Louis XVI ordonna la replantation des jardins car certains des arbres étaient soit malades soit envahissants et avaient besoin d’être remplacés. De même, le style des jardins à la française du XVIIe siècle devint démodé et la replantation chercha à établir une nouvelle esthétique dans les jardins – une esthétique moins chère à maintenir. Pourtant, ce ne fut pas réalisé car la topologie des jardins était plus favorable aux jardins à la française qu’aux jardins à l'anglaise.
  • 1860-1883
En 1860, une bonne partie des vieux arbres de l’époque de Louis XVI fut abattue et remplacée. Puis, en 1870, une tempête violente frappa la région et provoqua des dégâts arboricoles étendus. En raison de la guerre franco-allemande et de La Commune de Paris qui précipita la chute du Second Empire, la replantation ne commença qu’en 1883.
  • 1990-1999
Deux tempêtes qui s'abattirent sur Versailles en 1990 puis en 1999 provoquèrent les replantions les plus récentes. Les dégâts des tempêtes à Versailles et à Trianon s’élevèrent à la perte de milliers d'arbres – les pires dégâts dans l'histoire de Versailles. Ces deux replantations permirent aux autorités du musée et du gouvernement de restaurer certains bosquets et de reconstituer d'autres abandonnés depuis l’époque de Louis XVI, comme le bosquet des Trois-Fontaines (restauré en 2004).

En raison du cycle naturel des replantations à Versailles, il est quasiment certain qu’aucun arbre datant de l’époque de Louis XIV ne se trouve aujourd’hui encore dans les jardins.

Le défi de l’eau

Hier comme aujourd’hui, les fontaines sont une des merveilles des jardins de Versailles. Pourtant, l'élément qui leur est nécessaire et qui anime si remarquablement les jardins, l'eau, est restée depuis l’époque de Louis XIV un problème.

En effet, les jardins de Louis XIII avaient besoin d'eau et les étangs des alentours du château fournissaient aux fontaines des jardins la quantité d’eau adéquate. Plus tard, avec les agrandissements que commanda Louis XIV, l’alimentation de l’eau devint un défi, parfois crucial.

Afin de satisfaire les besoins en eau lors des premiers agrandissements des jardins de Louis XIV, l’eau était pompée dans les étangs proches du château, notamment dans l’étang de Clagny qui servait de source principale[14]. L’eau de l’étang était pompée jusqu'à un réservoir situé sur le toit de la grotte de Thétys, d’où l’eau, par un système de canalisations complexe, alimentait les fontaines, plus bas dans les jardins, par simple gravité. On captait aussi d'autres sources que l'on amenait jusqu'à des réservoirs construits sur la colline de Satory, au sud du château.

En 1664, les demandes d'eau accrues nécessitaient des sources supplémentaires. Cette année-là, Louis Le Vau conçu la Pompe, un moulin à eau au nord du château. La Pompe tirait de l’eau de l’étang de Clagny par un système de pompes éoliennes (ou, en l’absence de vent, à l'aide d'un cheval) jusqu'à un réservoir. La capacité de la Pompe - 600 m³ par jour – réduisait la pénurie d’eau dans les jardins.

Avec l’achèvement en 1671 du Grand Canal qui servait de canal d’écoulement pour les trop-pleins des fontaines, l’eau fut redirigée vers le réservoir de la grotte de Thétys par un système de pompes éoliennes. Quoique ce système ait résolu certains des problèmes d’approvisionnement en eau, il n’y avait jamais assez d'eau pour faire fonctionner toutes les fontaines en même temps.

S'il était possible de faire fonctionner tout le temps les fontaines que l'on voyait depuis le château, celles qui étaient cachées dans les bosquets ou dans les régions reculées n'étaient mises en marche que ponctuellement. En 1672, Jean-Baptiste Colbert imagina pour les responsables des fontaines un système de communication par sifflets à l’arrivée du roi. Un coup de sifflet indiquait que sa fontaine devrait être mise en marche. Une fois le roi parti, le responsable devait arrêter sa fontaine et avertir le suivant que la prochaine fontaine pouvait être mise en marche.

En 1674, la Pompe fut agrandie et devint la Grande Pompe. Avec la Grande Pompe, la capacité de distribution d’eau fut augmentée à presque 3 000 m3 d'eau par jour grâce à un nombre plus important de pistons. Cependant, l’étang de Clagny dans lequel elle puisait se trouva souvent à sec.

La demande accrue pour l’eau et les contraintes sur le système d’alimentation d’eau nécessitèrent des nouvelles mesures afin d’amener plus d’eau à Versailles. Entre 1668 et 1674, un projet fut entrepris pour canaliser l’eau de la Bièvre à Versailles. Par des barrages sur la rivière et un système de pompes avec cinq moulins à eau, l’eau fut dérivée aux réservoirs situés sur la colline de Satory. La dérivation de la Bièvre débitait 72 000 m3 d’eau supplémentaires pour les jardins de Versailles.

Malgré l’augmentation de débit venant de la Bièvre, les jardins en nécessitèrent encore plus. De nouveaux projets d’alimentation d’eau furent nécessaires. En 1681, un des plus ambitieux et plus remarquables projets du règne de Louis XIV fut entamé. En raison de la proximité de la Seine à Versailles, un projet fut proposé pour amener l’eau du fleuve jusqu'au château. Profitant de la réussite du système datant de 1680 qui alimentait en eaux les jardins du château de Saint-Germain-en-Laye grâce au même fleuve, la construction de la machine de Marly commença l’année suivante.

« La machine de Marly »
Pierre-Denis Martin, 1723

La machine devait amener l’eau de la Seine en trois montées successives à l’aqueduc de Louveciennes, une centaine de mètres au-dessus du niveau du fleuve. Une machine à 14 grandes roues actionnait 64 pistons qui amenaient l’eau à un réservoir 48 mètres au-dessus du fleuve. Depuis ce premier réservoir, l’eau était refoulée par un système de 79 pompes à 56 mètres au-dessus du premier réservoir à un deuxième réservoir. Finalement, les dernières 78 pompes amenaient l’eau jusqu’à l’aqueduc qui l'acheminait vers Marly et Versailles.

En 1685, la construction de la machine de Marly s’acheva. Pourtant, en raison des pannes et des fuites sur la canalisation, la machine n'était capable d’augmenter l’alimentation d’eau aux jardins seulement de 3 200 m³ par jour – la moitié du débit prévu[15]. La machine était une attraction pour tous les visiteurs de France. Bien que la consommation de l’eau par les jardins de Versailles surpassât celle de Paris, la machine de Marly continua à alimenter les jardins de Versailles jusqu’à 1817[16].

Pendant le règne de Louis XIV, les dépenses pour les systèmes d’alimentation d’eau représentèrent un tiers de toutes les dépenses de construction à Versailles. Même avec l’augmentation supplémentaire fournie par la machine de Marly, les fontaines ne pouvaient qu'être mises en marche à l’ordinaire, c’est-à-dire à demi-pression. Avec cette mesure d’économie, les fontaines consommaient 12 800 m³ par jour, une consommation qui excéda de loin des capacités disponibles. En ce qui concerne les Grandes Eaux – les occasions où toutes les fontaines étaient mises en marche au maximum – la consommation d’eau pour un de ces spectacles surpassait 10 000 m³ pour moins que trois heures de jeu[17]. Par conséquent, les Grandes Eaux furent réservées aux occasions exceptionnelles, telles que la réception de l’ambassadeur du Siam (1685-1686)[18].

En 1685, une dernière tentative de gagner le défi de l’eau fut entreprise. Un projet fut proposé pour dériver l’Eure160 km au sud de Versailles et qui domine les réservoirs de Versailles à 26 mètres. Le projet nécessitait non seulement le creusement d’un canal et la construction d’un aqueduc (celui de Maintenon) mais aussi la construction d’un chapelet d’écluses et des canaux de navigation pour le ravitaillement des ouvriers sur le canal principal. À partir de 1695, 9 000 à 10 000 soldats furent occupés par la construction du canal ; l’année suivante, plus que 20 000 soldats y furent affectés. Entre 1686 et 1689, l’année où la guerre de la Ligue d'Augsbourg se déclencha, un dixième du contingent du royaume était occupé par la construction du canal de l'Eure. Avec le déclenchement de la guerre, le projet fut abandonné sans jamais être achevé. Si le projet de la dérivation de l’Eure avait été achevé, 50 000 m3 supplémentaires d’eau par jour auraient pu être amenés à Versailles – un débit suffisant pour mettre fin au défi de l’eau pour les jardins.

Aujourd’hui encore, les autorités du musée de Versailles font face au défi de l’eau. Lors des Grandes Eaux, l’eau est recyclée depuis le Grand Canal jusqu'aux réservoirs par un réseau de pompes modernes. Les pertes par évaporation sont compensées par l’eau de pluie, récupérée dans des citernes situées un peu partout dans les jardins. La gestion assidue de cette ressource par des autorités du musée évite l’usage des réserves de l’eau potable de la ville de Versailles[19].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Les titres suivants sont des références qui ont contribué à cet article. La liste n’est pas exhaustive ; pourtant elle représente les meilleures parutions sur le sujet.

  • Anonyme. Description du chasteau de Versailles. (Paris: A. Vilette, 1685).
  • Berger, R. W. In the Gardens of the Sun King. (Washington, 1985).
  • Berger, Robert W. « Les guides imprimés de Versailles sous Louis XIV et les œuvres d'art allégoriques. » Colloque de Versailles (1985).
  • Berger, Robert W. « A Source for the Latona Group at Versailles. » Gazette des Beaux-Arts 6 pér., vol. 119 (avril 1992): 145-148.
  • Bessas, Patrick. « Les Eaux de Versailles. » Bulletin du groupe historique de Toussus-le-Noble Bulletin numéro 1 (1996).
  • Börtz-Laine, Agenta. « Un grand pavillon d'Apollon pour Versailles: les origines du projet de Nicodème Tessin le jeun. » Colloque de Versailles (1985).
  • Bottineau, Yves. « Essais sur le Versailles de Louis XIV I : la distribution du château Versailles, le plan du domaine et de la ville. » Gazette des Beaux-Arts 6 pér., vol. 112 (septembre 1988): 77-89.
  • Dangeau, Philippe de Courcillon, marquis de. Journal. (Paris, 1854-60).
  • Félibien, André. Description sommaire du chasteau de Versailles. (Paris, 1674).
  • Félibien, Jean-François. Description sommaire de Versailles ancienne et nouvelle. (Paris, 1703).
  • Fennebresque, Juste. « Construction projetée sous Louis XIV à Versailles d'un pavillon d'Apollon. » Revue de l'Histoire de Versailles (1902): 91-100.
  • Francastle, Pierre. La Sculpture de Versailles. (Paris: Maison des Sciences de l'Homme, 1970).
  • Friedman, Ann. « The evolution of the Parterre d'eau.” Journal of Garden History vol. 8, no. 1 (January-March 1988): 1-30.
  • Friedman, Ann. « Charles Le Brun as Landscape Architect: His Designs for the First Parterre d'eau at Versailles. » Eighteenth Century Life vol. 17, n.s., 2 (mai 1993): 24-35.
  • Girard, Jacques. Versailles gardens: sculpture and mythology. Preface by Pierre Lemoine. (New York: Vendôme Press, 1983).
  • Hedin, Thomas. « The Parterre d'eau at Versailles: an eighteenth-century recollection. » Minneapolis Institute of Arts Bulletin 65 (1981-1982): 50-65.
  • Hedin, Thomas. « Versailles and the 'Mercure Gallant': The Promenade of the Siamese Ambassadors. » Gazette des Beaux-Arts 6 pér., vol. 119 (avril 1992): 149-172.
  • Hoog, Simone. « Sur la restauration de quelques sculptures du parc du Versailles. » Monuments historiques de la France 138 (April-May 1985): 50-56.
  • Hoog, Simone. Louis XIV: Manière de montrer les jardins de Versailles. (Paris: Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1982).
  • Lighthart, Edward. « Archétype et symbole dans le style Louis XIV versaillais: réflexions sur l’imago rex et l’imago patriae au début de l’époque moderne. » (Thèse doctorale, 1997)
  • Loach, J. « Le labyrinthe et l'esprit du XVIIe. » Colloque de Versailles (1985).
  • Louis XIV. Guide de Versailles. éd. Pierre Jaquillard. (Lyon: Courrier de La Cote, n.d).
  • Louis XIV. Mémoires. éd. Charles Dreyss. (Paris: Didier et Cie, 1860).
  • Mariage, Thierry. « L'univers de Le Nostre et les origines de l'aménagement du territoire. » Monuments historiques de la France 143 (février-mars 1986): 8-13.
  • Marie, Alfred. Naissance de Versailles. (Paris, 1968).
  • Marie, Alfred & Jeanne. Mansart à Versailles. (Paris, 1972).
  • Marie, Alfred & Jeanne. Versailles au temps de Louis XIV. (Paris, 1976).
  • Marie, Alfred & Jeanne. Versailles au temps de Louis XV. (Paris:, 1984).
  • Marquis de Sourches. Mémoires sur le règne de Louis XIV. Ed. Cosnac & Pontel, 13 vol. (Paris, 1882-93).
  • Mecure Galant, septembre 1686.
  • Monicart, Jean-Baptiste de. Versailles immortalisé. (Paris: E. Ganeau, 1720).
  • Nolhac, Pierre de. La création de Versailles. (Versailles, 1901).
  • Nolhac, Pierre de. « L'orangerie de Mansart à Versailles. » Revue de l'Histoire de Versailles (1902): 81-90.
  • Nolhac, Pierre de. Les Dernières Constructions de Le Vau à Versailles. (Versailles : L. Bernard, 1899).
  • Nolhac, Pierre de. Versailles, Résidence de Louis XIV. (Paris, 1925).
  • Perrault, Charles. Labyrinthe de Versailles. (Paris, 1669).
  • Piganiole de la Force. Nouvelle description des chasteaux et parcs de Versailles et Marly. (Paris, 1701)
  • Pinatel, Christine. « Un dessin révèle l'origine d'un marbre antique du parc de Versailles. » Revue du Louvre 35/1 (1985): 1-8.
  • Princesse Palatine, duchess d’Orléans. Lettres de Madame, duchesse d’Orléans. (Paris, 1981).
  • Saint-Simon, Louis de Rouvoy, duc de. Memoires. 7 vols. (Paris, 1953-61).
  • Scudéry, Madeleine de. La Promenade de Versailles. (Paris, 1669).
  • Souchal, François. « Les statues aux façades du château de Versailles. » Gazette des Beaux-Arts 6 pér., vol. 79 (février 1972): 65-110.
  • Thompson, Ian. The Sun King’s Garden: Louis XIV, André LeNôtre and the Creation of the Gardens of Versailles. (Londres, 2006).
  • Verlet, Pierre. Le château de Versailles. (Paris: Librairie Arthème Fayard, 1985).
  • Verlet, Pierre. Versailles. (Paris: Librairie Arthème Fayard, 1961).
  • Waltisperger, Chantal. « La clôture du grand parc de Versailles. » Revue de l'Art 65 (1984): 14-17.
  • Weber, Gerold. « Charles LeBrun: Recueil des divers dessins de fontaines. » Münchner Jahrbuch der bildenden Kunst (1981): 151-181.
  • Weber, Gerold. « Ein Kascadenprojekt für Versailles. » Zeitschrift für Kunstgeschicte Band 37, Heft 3/4 (1974): 248-268.
  • Weber, Gerold. « Réflexions sur la genèse du jardin français classique et de son décor. » Eighteenth Century Life vol. 17, n.s., 2 (mai 1993): 1-23.
  • Wiebenson, Dora. « Commentaires anglais du XVIIe siècle sur le parc de Versailles. » Colloque de Versailles (1985).
  • Stéphane Pincas, Versailles, un jardin à la française, photographies de Maryvonne Rocher-Gilotte, Éditions de la Martinière, Paris, 1995 (ISBN 2-7324-2092-1)

Notes et références

  1. Référence en ce qui concerne les jardins : (Berger I, 1985); (Bottineau, 1988); (Mariage, 1986); (Marie, 1968); (Nolhac, 1901); (Nolhac, 1925); (Thompson, 2006); (Verlet, 1961, 1985); (Waltisperger, 1984); (Weber, 1993).
  2. « Toutes les figures et les ornements qu'on y voit n'étant pas placés au hasard, ils ont relation ou avec le Soleil ou aux lieux particuliers où ils sont mis. » (Félibien, 1674)
  3. Pour plus de renseignements sur la fontaine de Latone, voir (Berger, 1992); (Marie, 1968, 1972, 1976); (Nolhac, 1901); (Thompson, 2006); (Verlet, 1961, 1985); (Weber, 1981)
  4. (Berger I, 1985); (Friedman, 1988,1993); (Hedin, 1981-1982); (Marie, 1968); (Nolhac, 1901); (Thompson, 2006); (Verlet, 1961, 1985); (Weber, 1981).
  5. En ce qui concerne la relation du symbolisme des jardins et celui des grands appartements, voir Lighthart, 1997.
  6. Ce quatrième groupe ne verra jamais le jour.
  7. Dite aussi « l'allée d’eau », cette pente forme un élément transitionnel entre le parterre du Nord et le bassin de Neptune. En 1688, les statues en bronze représentant des enfants, « les marmousets », furent installées comme fontaines. Les statues – chacune un groupe de trois enfants – soutenaient des vasques dans laquelle un simple jet d’eau jaillissait. À l'origine, les vasques étaient remplies de fruits en plomb doré qui étaient très convoités comme souvenirs pendant le règne de Louis XIV.
  8. (Marie, 1968, 1972, 1976); (Nolhac, 1899, 1901, 1902, 1925)
  9. Outre la bibliographie ci-dessus, voir également (Marie, 1984)
  10. (Anonyme, 1685); (Dangeau, 1854-60); (Félibien, 1703); (« Mercure Galant », 1686); (Monicart, 1720); (Piganiole de la Force, 1701); (Princesse Palatine, 1981); (Saint-Simon, 1953-61); (Scudéry, 1669); (Sourches, 1882-93)
  11. Extrait d’une conférence présentée par E. Lighthart au Cercle de Francophonie de Xi’an, novembre 2005, Xi’an, Shaanxi, Chine
  12. (Loach, 1985)
  13. (Perrault, 1669)
  14. L’étang de Clagny était situé près de l’emplacement actuel de la gare de Versailles-Rive Droite. Pour des raisons de salubrité publique, l’étang fut comblé au XVIIIe siècle.
  15. L’eau de la machine de Marly pouvait être dirigée soit à Marly soit à Versailles mais pas aux deux en même temps.
  16. (Thompson, 2006)
  17. Bessas, (1996)
  18. (Hedin, 1992); (Mercure Galant , 1685)
  19. En ce qui concerne l’usage de l’eau dans les jardins, voir Thompson, 2006.


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