Jean-Baptiste Berthier (1721-1804)

Jean-Baptiste Berthier (1721-1804)

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Jean-Baptiste Berthier
Naissance	6 janvier 1721 Tonnerre (Yonne)
Décès	21 mai 1804 Paris Xe (ancien)
Profession(s)	ingénieur-géographe en chef des camps et marches des armées du roi
Famille	Louis-Alexandre Berthier César Berthier Victor Léopold Berthier Joseph-Alexandre Berthier

Jean-Baptiste Berthier (6 janvier 1721 - Tonnerre (Yonne), paroisse Saint-Pierre † 21 mai 1804 - Paris X^e (ancien)), est un ingénieur-géographe et architecte du XVIII^e siècle.

Biographie

Jean-Baptiste Berthier, fils d'un maître-charron installé en Bourgogne choisi la carrière des armes.

En 1739 il est à Paris à l'École de Mars, où il apprend aux jeunes nobles la tactique de prise des fortifications. Passé au régiment Royal-Comtois, il devint en 1745 ingénieur-géographe avec le grade de lieutenant, et promu en 1758, grâce à son intelligence et au soutien de ses supérieurs, lieutenant-colonel, ingénieur-géographe en chef des camps et marches des armées du roi (1758-1772, au Dépôt de la Guerre, corps qu'il avait organisé, et qu'il commanda sous les rois Louis XV et Louis XVI, auxquels il rendait personnellement compte de ses opérations^[1].

Il avait rencontré lors de la guerre de succession d'Autriche Louis-Nicolas Van Blarenberghe : une étroite amitié se lie entre les deux hommes qui commencent à être connus, Louis-Nicolas place son fils Henri-Joseph, dans l'Atelier des ingénieurs-géographes de Versailles, et, en 1773, Louis-Alexandre, qui suit la même carrière que son père Jean-Baptiste, part avec Louis-Nicolas et Henri-Joseph pour se perfectionner en dessin.

Chargé dès 1759 de la construction des Hôtels de la Guerre, de la Marine, des Affaires Étrangères à Versailles, il poursuivit la carte des Chasses du Roi en 1764. Anobli pour services rendus en juillet 1763 et chevalier des Ordres du roi la même année, il se vit en 1772 destitué son poste de Directeur des ingénieurs géographes mais conserve alors son titre de gouverneur des trois Hôtels-ministères de Versailles.

En 1789, il fut électeur de l'ordre de la noblesse^[2]

Hôtels de la Guerre, des Affaires étrangères et de la Marine

Depuis l'aménagement de la cour à Versailles, les ministères et les différentes administrations étaient dispersés tant à Paris que dans la ville de Versailles. En 1759, l'ingénieur-géographe du roi, suggère au maréchal de Belle-Isle, secrétaire d'État à la Guerre, d'édifier, près du château de Versailles, à l'emplacement de l'ancien potager de Louis XIII, un hôtel permettant de grouper tous les services du ministère. Il conçut l'Hôtel de la Guerre de Versailles (3, rue de l'Indépendance américaine, 1759) où il mis en place un procédé ingénieux d'ignifugation. Deux ans plus tard, il fut chargé de la construction d'un hôtel attenant, celui des Affaires étrangères et de la Marine pour abriter les services et les archives des deux ministères regroupés.

Il fut le gouverneur de ces deux hôtels, première cité administrative de l'histoire qui abritait alors le ministère de la Guerre et possédait une direction des fortifications (la direction centrale du génie issue de ce service, occupe aujourd'hui encore les locaux de l'Hôtel de la Guerre).

Plaque commémorative à la mémoire de Berthier apposée sur le ministère de la Marine, rue de l'Indépendance Américaine à Versailles

Le traité d'indépendance des États-Unis fut élaboré à l'Hôtel des Affaires étrangères et de la Marine, ancêtre de l'actuel Quai d'Orsay est devenu aujourd'hui la bibliothèque de Versailles.

Carte des chasses du roi

On lui doit la Carte des chasses du roi (ou plus exactement Carte Topographique des Environs de Versailles ou des Chasses Impériales) qui lui valut des lettres de noblesse et une pension de 12 000 livres. Cette carte, née de l'engouement de Louis XV pour la chasse et d'une décision de celui-ci de faire établire la copie d'une ancienne carte du duché de Rambouillet, connu une histoire mouvementée au cours de sa longue réalisation de 1764 à 1807. Débutée par le Dépôt de la Guerre, sa réalisation fut mise en suspens.

Épône sur la Carte des chasses du roi (1764-1774)

Villetaneuse sur la Carte des chasses du roi (1764-1774)

La paix consécutive à la guerre de Sept Ans menaca de dissolution le corps des ingénieurs-géographes du Dépôt de la Guerre. Soutenu par Choiseul, Berthier trouva en la continuation de la carte une occasion d'occuper son personnel, mais, ne trouvant plus par la suite de contexte si favorable, Berthier vit réduire le nombre de ses ingénieurs et finalement les crédits alloués pour la gravure lui furent supprimés par la Convention nationale en 1792 (5 feuilles sur 12 étaient achevées). La gravure reprit en 1801 sur ordre du Premier Consul. Berthier mourut avant l'achèvement complet de l'œuvre à laquelle il avait consacré toute son énergie et que les directeurs du Dépôt de la Guerre et même Louis-Alexandre Berthier fils de l'auteur et ministre de la Guerre en 1799 considérait tous comme une œuvre futile.

Vie familiale

Plus jeune des fils de Michel Berthier (24 mai 1679 † 1731 - Tonnerre (Yonne)), maître-charron et Jeanne Dumez (Dumetz ou Dumay) (vers 1685 - Tonnerre † après 1740 - Tonnerre), domestique du bailli de Noyers, Jean-Baptiste Berthier épouse le 23 septembre 1749 (Versailles, paroisse Saint-Louis) Marie-Françoise (vers 1731 - Fontenay-en-Brie † 29 mars 1783 - Versailles), unique enfant de Alexandre (César) Lhuillier de La Serre (vers 1683 † 20 juillet 1765 - Versailles, capitaine du château du marquis de Breteuil, lieutenant réformé à la suite du régiment de Piémont, ingénieur des camps et armées du roi), femme de chambre de « Monsieur », futur Louis XVIII. De leur union naquirent de nombreux enfants, mais il n'en survécut que cinq :

1. Berlouis (1751 † 1776 - Etats-Unis), tué au début de la guerre d'indépendance américaine ;
2. Louis-Alexandre (20 novembre 1753 - Versailles † 1^er juin 1815 - Bamberg, Bavière), ministre de la Guerre, Maréchal d'Empire, prince de Neuchâtel et de Valangin (30 mars 1806-1814), 1^er prince de Wagram (31 décembre 1809), Pair de France (1814), Grand veneur de l'Empire, auteur de la branche des Berthier de Wagram ;
3. Louis Philippe César (vers 1755 † 17 avril 1768 - Versailles) ;
4. Jeanne Antoinette (née le 23 juillet 1757 - Versailles, paroisse Saint-Louis), mariée le 9 novembre 1785 (chapelle particulière de l'hôtel de la guerre (Versailles), paroisse Saint-Louis) avec Pascal Pierre Pérache de Franqueville (1748 † 1809), major d'infanterie, lieutenant des gardes de la porte du roi, sans postérité ;
5. Charles (né en 1759), lieutenant puis capitaine au régiment de Soissonnais ;
6. Marie Marthe (vers 1760 † 23 juin 1767 - Versailles) ;
7. Charles Thérèse (septembre 1760 - Versailles † 1827), mariée le 22 juin 1779 (chapelle particulière de l'hôtel de la guerre (Versailles), paroisse Saint-Louis) avec François (4 novembre 1745 - Saint-Avold (Moselle) † 29 octobre 1823), 1^er baron d'Avrange d'Haugéranville et de l'Empire (10 septembre 1808), général de brigade, dont postérité ;
8. Louis César Gabriel (9 novembre 1765 - Versailles ✝ 17 août 1819 - Château de Grosbois (Seine-et-Oise)), général de division, Comte Berthier de Berluy et de l'Empire (13 février 1811), auteur de la branche des Berthier de Berluy ;
9. Louis Stanislas Marie (17 août 1767 - Versailles ✝ 20 août 1770 - Versailles) ;
10. Victor Léopold (12 mai 1770 - Versailles ✝ 21 mars 1807 - Paris), général de division, auteur de la branche des Berthier de La Salle.

Veuf, Jean-Baptiste Berthier se remarie le 5 juin 1791 avec Françoise Chéron ( ✝ vers 1795), avec qui il eut :

1. Alexandre Joseph (5 mars 1792 - Paris ✝ 23 janvier 1849 - Paris), maréchal de camp, 1er vicomte Berthier (29 novembre 1821), auteur de la branche des vicomtes Berthier.

Titres

• Il fut anobli en juillet 1763.

Décorations

• Chevalier des Ordres du roi en 1763 ;
• Ordre royal et militaire de Saint-Louis :
  • Chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis.

Réglement d'armoiries

Image	Blasonnement
	D'azur, à deux épées d'argent, garnies d'or, passées en sautoir, cantonnées en chef d'un soleil, en flanc et en pointe de trois cœurs du même, enflammés de gueules[3][4].

Annexes

Articles connexes

• Hôtel de la Guerre (Versailles) ;
• Hôtel des Affaires étrangères et de la Marine (Versailles) ;
• Carte des chasses du roi ;
• Famille Berthier (Empire).

Liens externes

• www.napoleon.org ;
• www.histoiredumonde.net ;

• Hôtels de la Guerre, des Affaires Étrangères et de la Marine :
  • ferragus.blog.lemonde.fr ;
  • www.detouraversailles.com ;
  • www.cheminsdememoire.gouv.fr ;
  • www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr ;
  • www.versailles.fr ;
  • www.techno-science.net ;
  • www.versailles-tourisme.com ;
  • fr.topic-topos.com ;

• Carte des chasses du roi :
  • www.arche-chaville.org ;
  • www.cgnorvillois.org.

Bibliographie

• Dominique de Labarre de Raillicourt : Les titres authentiques de la noblesse française, Dictionnaire raisonné, Éditions Perrin, 2004, (ISBN 2262014531) ;
• Dictionnaire universel, historique, critique, et bibliographique, par Louis Mayeul Chaudon, publié par De l'Impr. de Mame frères, 1810.
• Histoire du Consulat et de l'Empire, tome 8, livre XXVIII, par Adolphe Thiers ;
• Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, Par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, publié par l'auteur, 1821 ;
• Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles. Publié par l'auteur, 1826 ;
• Biographie des hommes remarquables du département de Seine-et-Oise, depuis le commencement de la monarchie jusqu'à ce jour, par Ernest Daniel, J. Hippolyte Daniel, publié par Chaignet, 1832 ;
• « Jean-Baptiste Berthier », dans Lalanne, Dictionnaire historique de la France (Volume I), publié par Ayer Publishing, (ISBN 0833719831), (ISBN 9780833719836),

• Joseph Valynseele, Les maréchaux du Premier Empire, leur famille et leur descendance, Paris et La Roche-sur-Yon, Imprimerie centrale de l'Ouest, 1957.

Notes et références

1. ↑ Source : Les ingénieurs géographes des camps et armées du roi, de la guerre de Sept Ans à la Révolution (1756-1791), Étude institutionnelle, prosopographique et sociale. Thèse d’archiviste paléographe soutenue en 2001 par Patrice RACT.
2. ↑ Source : Une révolution à l'oeuvre: le faubourg Saint-Marcel (1789-1794), par Haim Burstin, publié aux Editions Champ Vallon, 923 pages, 2005. (ISBN 2876733706), (ISBN 9782876733701)
3. ↑ Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
4. ↑ Source : www.heraldique-europeenne.org

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