Jean-Baptiste Jamin

Jean-Baptiste Jamin
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Jean-Baptiste Jamin
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Origine Drapeau de France France
Grade Lieutenant général
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Expédition d'Espagne (1823)
Campagne des Dix-Jours
Hommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile (9e colonne)

Jean-Baptiste Jamin (né le 20 mai 1772, à Villécloye (Meuse), mort le 30 janvier 1848 à Paris), fut un général d'Empire et homme politique français du XIXe siècle.

Sommaire

Biographie

Guerres révolutionnaires

« Fils de François Jamin, laboureur à Villécloye, et d'Elisabeth Audrin, son épouse, » Jean-Baptiste fit ses études au collège de Verdun et s'engagea à la Révolution française.

Volontaire le 14 septembre 1791 dans le 17e bataillon d'infanterie légère, amalgamé le 21 ventôse an II dans la 13e demi-brigade de même arme, devenue 25e demi-brigade à l'organisation de l'an IV, et 25e régiment d'infanterie légère à celle de l'an IX, il fut nommé sergent-major le 19 du même mois, lieutenant le 21 janvier 1792 ; capitaine par le choix unanime de sa compagnie le 1er mai suivant, il fit les campagnes de 1792 et 1793 aux armées des Ardennes et de Sambre-et-Meuse.

Il servit pendant l'an II au déblocus de Landau et à la bataille de Fleurus (1794) sous Jourdan, et pendant les ans III et IV, aux armées de Sambre-et-Meuse et de de Mayence, il passa le Rhin à l'avant-garde de la division Lefebvre les 21 et 22 fructidor an III.

Employé à l'armée du Danube pendant les ans V et VI, le capitaine Jamin, lors de la retraite de cette armée sur le Rhin, formait l'arrière-garde avec quatre compagnies ; vivement harcelé et chargé pendant plus de deux lieues par les hussards de Barco et de Blankeinsten, qui l'avaient séparé de la division Lefebvre, obligée elle-même de combattre vigoureusement l'ennemi, dont les colonnes lui avaient coupé la retraite sur la Lahn, il fut assez heureux pour repousser, sans se laisser entamer, toutes les tentatives de la cavalerie autrichienne, et lui fit éprouver des pertes assez considérables.

Au combat de Liebtingen (5 germinal an VII (15 mars 1799)), en Souabe, chargé de débusquer un corps autrichien des bois qu'il occupait, il mit tant de vigueur et de promptitude dans son attaque, que la position fut enlevée en un instant, ce qui contribua beaucoup au succès de la journée.

Passé en l'an VIII à l'armée d'Helvétie sous les ordres de Masséna, il se trouva à la bataille de Zurich, et passa la Limmat au-dessus du lac avec l'avant-garde de la 25e légère, en face de Schänis, où fut tué le général autrichien von Hotze.

Envoyé en l'an IX à l'armée d'Italie et au siège de Gênes, il eut, le 17 germinal, lors d'une sortie que fit la garnison, la cuisse droite traversée d'une balle, et son frère, sous-officier dans sa compagnie, y reçut un coup de feu au travers du corps.

La conduite du capitaine Jamin dans cette journée lui valut le grade de chef de bataillon le 28 thermidor de la même année.

Lors du passage du Mincio, son bataillon, faisant tête de colonne, il tourna et enleva une partie des redoutes qui défendaient le passage du fleuve, et quoique blessé d'un coup de feu à la jambe droite, il ne voulut point quitter le champ de bataille.

Guerres napoléoniennes

Après la paix de Lunéville, il tint garnison à Montmédy pendant les ans X et XI, fut nommé major du 12e régiment d'infanterie légère le 20 brumaire an XII, et membre de la Légion d'honneur le 4 germinal suivant.

Appelé au commandement du 1er Régiment de Grenadiers réunis de la division Oudinot le 22 septembre 1806, il se trouva avec ce corps à la bataille d'Iéna.

Le 16 février 1807, au combat d'Ostrołęka, avec son régiment de grenadiers et une compagnie de sapeurs du génie, il repoussa les efforts des Russes qui marchaient sur la ville, les força à battre en retraite, et dégagea le parc d'artillerie ainsi qu'une brigade du corps du général Savary, dont le commandant en chef venait d'être tué.

Pendant le siège de Dantzig, il mérita la décoration d'officier de la Légion d'honneur, et par un hasard extraordinaire, ce fut lui qui commença la bataille de Friedland.

Envoyé dès le point du jour avec son régiment, une compagnie de sapeurs du génie, deux pièces de canon et quatre escadrons de cuirassiers et de dragons saxons, pour prendre possession du pont, il trouva l'armée russe qui en exécutait le passage, et déjà plus de 20 000 hommes s'étaient formés en deçà.

L'exécution des ordres qu'il avait reçus devenait dès lors impossible, il dut se contenter de se tenir sur la défensive en s'appuyant aux barrières et aux bois qui faisaient face à l'armée russe. Par décret du 28 juin 1807, l'Empereur le nomma colonel à la suite, et lui confia le commandement du 24e de ligne le 10 novembre suivant.

Lorsqu'il quitta la division de grenadiers réunis pour rejoindre son régiment, le général Oudinot lui écrivit une lettre pour lui exprimer ses regrets de le voir partir et de perdre en lui un officier qui avait donné tant de preuves de moyens et de la bravoure la mieux calculée.

Passé au 1er corps de l'armée d'Espagne, il fit les guerres de 1809, 1810, 1811, et partie de 1812 dans la péninsule Ibérique.

Il se distingua aux affaires de Reinosa, de Somma-Sierra, et surtout, le 16 janvier 1809, au combat d'Uclés, où son régiment prit vingt-un drapeaux.

Cité en tête du bulletin qui s'exprimait ainsi en parlant des officiers qui s'étaient signalés à cette affaire : « Tous officiers dont la bravoure a été éprouvée dans cent combats, il donna de nouvelles preuves de bravoure le 28 juillet, à la bataille de Talaveira de la Reina, et assista ensuite au siège de Cadix, où chaque jour ramenait de nouveaux combats. » Les services qu'il y rendit lui valurent de commandant de la Légion d'honneur le 23 juin 1810.

Le 5 mars 1811, il eut l'épaule droite fracassée d'un coup de feu, ce qui ne l'empêcha pas de soutenir avec deux bataillons de son régiment, les attaques du général Graham, qui, avec les Anglais, les Portugais et les Espagnols réunis, cherchait à s'emparer des positions de Barrosa. Il reçut quelque temps après l'ordre d'aller prendre le commandement de l'arrondissement de Ronda, qu'il défendit avec son régiment contre les attaques du général Francisco Ballesteros.

Jamin avait reçu, le 26 avril 1811, le titre de baron de l'Empire avec une dotation.

Forcé de prendre un congé pour rétablir sa santé, il reçut, le 12 janvier 1812, une lettre du major général de l'armée, le maréchal duc de Dalmatie, qui lui exprimait ses regrets de le voir s'éloigner d'un poste si important, et où la présence d'un homme de son mérite était nécessaire.

En rentrant en France, le colonel Jamin fut chargé de la conduite d'un grand convoi qu'il conserva intact malgré les attaques vigoureuses qu'il eut à soutenir contre un ennemi bien supérieur en nombre avant d'arriver à Pancorvo et à Madrid.

Nommé major-commandant du 1er régiment de voltigeurs de la Garde impériale le 24 janvier 1813, il réorganisa ce corps et le conduisit à la Grande Armée d'Allemagne, où il obtint le grade de général de brigade, par décret impérial daté d'Erfurth le 27 avril suivant.

Attaché à la division Bonet du 6e corps, il fut blessé le 2 mai à la bataille de Lützen, et assista à celles de de Bautzen, où il combattit héroïquement, et de Wurschen. Vers la fin de ces deux journées, il enleva le plateau qui formait le centre de l'armée ennemie, en réunissant à ses troupes celles de la brigade du général Coëhorn, qui venait d'être mis hors de combat.

Après la bataille de Leipzig et pendant la retraite de l'armée française au-delà du Rhin, il passa le 7 novembre à la 4e division du 2e corps, dont il eut même le commandement en chef pendant l'absence du duc de Bellune.

Employé dans la 2e division de voltigeurs de la Garde impériale le 31 janvier 1814, il laissa, le 1er février, sa brigade en possession de Brienne, dont elle avait su conserver le château malgré les efforts réitérés des troupes russes.

Le 25 mai suivant, à la bataille de Fère-Champenoise, il tomba au pouvoir de l'ennemi et reçut un coup de sabre sur la tête en protégeant la retraite des ducs de Trévise et de Raguse.

Rentré de captivité après l'abdication de l'Empereur, on le mit en non-activité, et on le nomma chevalier de Saint-Louis le 19 juillet 1814.

Au retour de l'île d'Elbe, il fit la campagne de Belgique (1815) avec la 2e brigade de la 9e division d'infanterie du 2e corps de l'armée du Nord.

Rentré dans la position de non-activité après la bataille de mont Saint-Jean, où ses troupes se firent héroïquement écharper, et appelé au commandement du département du Lot le 8 juillet 1816, il passa de là à l'inspection générale de l'infanterie le 1er juillet 1818.

Vicomte et Pair de France

Nommé vicomte le 17 août 1822, il fut appelé en mars 1823 au commandement de la 2e brigade de la 7e division du 3e corps de l'armée des Pyrénées, avec laquelle il fit la campagne d'Espagne; il se signala pendant le blocus et le siège de Pampelune, et eut l'honneur d'être cité dans les bulletins de l'armée.

Nommé lieutenant-général le 3 septembre et décoré de la plaque de 4e classe de l'ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne le 23 novembre de la même année, il prit le commandement de la division du haut Èbre, destinée à occuper les provinces du nord de l'Espagne et à y maintenir l'ordre.

Rentré en France en 1824, on l'employa à l'inspection générale des troupes d'infanterie, de 1824 à 1831, époque à laquelle il eut le commandement de la division active sous Givet, devenue 3e division de l'armée du Nord, sous les ordres du maréchal Gérard, avec lequel il fit la campagne des Dix-Jours et prit part au siège d'Anvers en 1832.

Nommé grand officier de la Légion d'honneur le 9 janvier 1833, il commanda ensuite le camp de Rocroy, et, à la suppression de l'armée du Nord, on lui confia l'inspection générale des troupes jusqu'en 1839, époque de son admission à la 2e section (réserve) du cadre de l'état-major général de l'armée, en raison de son âge.

Élu député du 3e collège électoral de la Meuse (arrondissement de Montmédy), le 11 mai 1833, en remplacement de M. Lallemand, démissionnaire, par 76 voix (116 votants, 202 inscrits), contre 40 à M. Paulin Gillon ; réélu le 21 juin 1834, par 88 voix (166 votants, 213 inscrits), contre 77 à M. Paulin Gillon ; le 2 mars 1839 par 123 voix (205 votants) ; le 9 juillet 1842, par 155 voix (184 votants, 257 inscrits) contie 29 à M. Paulin Gillon, il prit place dans la majorité, parmi les partisans de la politique conservatrice. Nommé pair de France le 21 juillet 1846, il fut remplacé a la Chambre des députés par son fils, M. Paul-Victor Jamin, et siégea dans la majorité de la Chambre haute jusqu'à sa mort.

Son nom figure sur la partie Nord de l'arc de triomphe de l'Étoile.

Bibliographie

  • « Jean-Baptiste Jamin », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] ;
  • « Jean-Baptiste Jamin » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]  ;

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