Jean Cassou

Jean Cassou
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Jean Cassou
José Juárez, Christiania Stauffer et Jean Cassou (à droite) à Paris en 1969
José Juárez, Christiania Stauffer et Jean Cassou (à droite) à Paris en 1969

Nom de naissance Jean Cassou
Autres noms Jean Noir
Activités Romancier, poète, critique d'art, traducteur, résistant français, conservateur en chef du Musée national d'art moderne
Naissance 9 juillet 1897
Bilbao (Espagne)
Décès 16 janvier 1986
Paris (France)
Langue d'écriture français
Distinctions Grand Prix national des Lettres
Grand Prix de la Société des Gens de Lettres
Compagnon de la Libération

Jean Cassou, né le 9 juillet 1897 dans le quartier de Deusto à Bilbao (Espagne) et mort le 16 janvier 1986 à Paris, est un écrivain, résistant, critique d'art, traducteur, et poète français. Il est également le directeur-fondateur du Musée national d'art moderne de Paris et le premier président de l'Institut d'études occitanes.

Sommaire

Biographie

Son père, ingénieur des Arts et manufactures, mort alors qu'il n'a que seize ans, Jean Cassou effectue ses études secondaires au lycée Charlemagne en subvenant aux besoins de sa famille, puis commence une licence d'espagnol à la Faculté des Lettres de Paris. Il la poursuit en 1917 et 1918 en étant maître d'études au lycée de Bayonne et, ajourné plusieurs fois, n'est pas mobilisé pour la Grande Guerre. Secrétaire de Pierre Louÿs, il tient à partir de 1921 la chronique Lettres espagnoles dans la revue Le Mercure de France. Il réussit en 1923 le concours de rédacteur au ministère de l'Instruction publique et publie en 1926 son premier roman. De 1929 à 1931, il est conseiller littéraire des Éditions J.-O. Fourcade,[1] aux côtés de Henri Michaux.

Devenu inspecteur des Monuments historiques en 1932, Jean Cassou est en 1934 membre du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes et directeur à partir de 1936 de la revue Europe. En 1936 il participe au cabinet de Jean Zay, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-arts du Front populaire. Il est alors favorable à l'aide à la République espagnole, se rapproche du Parti communiste avec lequel il rompt en 1939 lors du pacte germano-soviétique. En avril 1940 il est affecté au Musée national d'art moderne dont il devient conservateur adjoint. Tandis qu'approchent les armées allemandes, il est envoyé au château de Compiègne et se consacre à la sauvegarde du patrimoine national.

L'occupation

Révoqué de son poste de conservateur du Musée d'art moderne par le régime de Vichy, il entre dans la Résistance dès septembre 1940, rédigeant ses premiers tracts. Il protège Wilhelm Uhde. Retrouvant certains de ses amis qui partagent ses options, Claude Aveline, Agnès Humbert, il rencontre le groupe clandestin du Musée de l'homme, Boris Vildé, Anatole Lewitsky et Paul Rivet. Avec Aveline, Agnès Humbert, Simone Martin-Chauffier et Marcel Abraham, il assure la rédaction du journal du groupe Résistance (six numéros de décembre 1940 à mars 1941). Tandis que de nombreux membres du groupe du musée de l'Homme sont arrêtés, il échappe à la Gestapo et se réfugie à Toulouse. Agent du « réseau Bertaux » à partir d'août 1941. Il est arrêté en décembre 1942 pour ses activités au musée de l'Homme et emprisonné à la prison militaire de Furgol à Toulouse où il compose de tête, sans la possibilité de les écrire, ses Trente-trois sonnets composés au secret, publiés en 1944 sous le pseudonyme de Jean Noir.

Libéré après un an de prison, il est envoyé par la ST au camp d'internement de Saint-Sulpice (Tarn). Sur injonction de la Résistance au directeur de la ST, il est libéré en juin 1943 et reprend ses activités de résistant comme inspecteur de la zone Sud. Il est également rédacteur des Cahiers de la Libération et Président du Comité régional de Libération de Toulouse. Le Gouvernement provisoire de la République française le nomme en juin 1944 commissaire de la République de la région de Toulouse ; il y côtoie Serge Ravanel, chef régional des FFI. En août, au moment de la libération de la ville, sa voiture rencontre une colonne allemande : deux de ses compagnons sont tués et il est laissé pour mort. Transporté à l'hôpital dans le coma il est remplacé mais maintenu dans son titre, dont il démissionne après un an de convalescence.

En 1945 Jean Cassou retrouve sa fonction de conservateur en chef des Musées nationaux et est nommé conservateur en chef du Musée national d'art moderne, poste qu'il occupe jusqu'en 1965. En 1971 il reçoit le Grand Prix national des lettres et en 1983 le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres pour l'ensemble de son œuvre. Il meurt le 16 janvier 1986 et est enterré au cimetière parisien de Thiais. Il fut un militant actif du Mouvement de la Paix et était le beau-frère du philosophe Vladimir Jankélévitch (1903-1985).

Œuvres

  • Éloge de la Folie, 1925
  • Les Harmonies viennoises, roman, Paris, Émile Paul, 1926
  • Le Pays qui n'est à personne, roman, Paris, Émile Paul, 1927
  • La Clef des songes, roman, 1928
  • Vie de Philippe II, Paris, Gallimard, 1929. 12. Ed. (Orig. 1927. Vies des hommes illustres. Nr. 29 )
  • Panorama de la littérature espagnole contemporaine, Paris, Kra, 1929 (éd.augm. 1931)
  • Comme une grande image, roman. Editions Emile-Paul frères, 1931
  • Les Nuits de Musset, essai, Paris, Émile Paul, 1931
  • Bayonne, Paris, Émile Paul.
  • Frédégonde, Trémois.
  • Grandeur et infamie de Tolstoï, essai, Paris, Bernard Grasset, 1932
  • Les Inconnus dans la cave, roman, Paris, Gallimard, 1933
  • Les Massacres de Paris, roman, Paris, Gallimard, 1935
  • Pour la poésie, essai, Paris, Corréa, 1935
  • Tempête sur l'Espagne, Paris, L'Homme réel, 1936
  • La Querelle du réalisme, Paris, ESI, 1936
  • Cervantes, Paris, ESI, 1936
  • Légion, Paris, Gallimard, 1939
  • Quarante-huit, essai, Paris, Gallimard, 1939
  • Trente-trois sonnets composés au secret, Paris, Éditions de Minuit, 1944 ; rééd. Poésie/Gallimard, 1995
  • Le Centre du monde, roman, Paris, Le Sagittaire, 1945
  • L'heure du choix (coll.), Paris, Éditions de Minuit, 1947
  • Le quarante-huitard, Paris, PUF, 1948
  • Situation de l'Art Moderne, Paris, Éditions de Minuit, 1950
  • La folie d'Amadis et autres poèmes, Paris, 1950
  • La Voie Libre, Paris, Flammarion, 1951
  • La Rose et le vin : Poèmes suivis d'un commentaire. Hors-texte de Lancelot Ney , Paris, 1952
  • La Mémoire courte, essai, Paris, Éditions de Minuit, 1954; rééd. Mille et une Nuits, 2001
  • Parti pris, essai, Paris, Albin Michel, 1961
  • Dernières pensées d'un amoureux, roman, Paris, Albin Michel, 1962
  • Le Voisinage des cavernes, roman, Paris, Albin Michel, 1971
  • La Création des mondes, essai, Paris, Éditions Ouvrières, 1971
  • Une Vie pour la liberté, essai, Paris, Robert Laffont, 1981
Critique d'art
  • Gromaire, NRF.
  • Marcoussis, NRF.
  • Le Gréco, Rieder.
  • Panorama des arts plastiques contemporains, Paris, Gallimard, 1960
Traductions et adaptations

Sources

Références

  1. Cité in Florence de Lussy (dir.), Jean Cassou, 1897-1986. Un musée imaginé (catalogue d'exposition du Musée national d'art moderne), Bibliothèque nationale de France, 1995, ISBN 978-2-7177-1935-2, p. 25 (« [Chronologie, 1929.] Olivier Fourcade fait appel à lui pour recruter des auteurs. ») et p. 76 (« Devenu en 1929 conseiller littéraire chez Fourcade, Jean Cassou contactait des auteurs et recevait des manuscrits. »).

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Jean Cassou de Wikipédia en français (auteurs)

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